Le saint chrême (du grec χρῖσμα / khrĩsma, « onguent, parfum ») est un mélange d'huile végétale naturelle et de parfums, destiné à l'onction et utilisé dans certains sacrements chrétiens, comme le baptême, la confirmation ou l'ordination. Le saint chrême est l'une des trois sortes d'huile sainte utilisées dans la liturgie de plusieurs Églises chrétiennes.
Composition
Le saint chrême est un mélange d'huile végétale naturelle et de « baume de Judée ». Selon Migne, ce baume est une espèce de résine très odorante qu'on retire, par incision, de l'arbre nommé Commiphora opobalsamum, qui pousse en Arabie et en Judée. Ce mélange est considéré comme l'emblème de la douceur et de la bonne odeur des vertus d'un disciple de Jésus-Christ (cf. l'odeur de sainteté). Dans le rite byzantin, plus particulièrement chez les Arméniens, le chrême, appelé myron, est également composé d'huile d'olive et de baume, mais on y ajoute d'autres substances odoriférantes. Les maronites ajoutent, toujours à l'huile d'olive et au baume, du safran, de la cannelle, de l'essence de rose, de l'encens blanc, etc.
La base du mélange est, traditionnellement, l'huile d'olive, comme pour les autres huiles saintes. Migne considère qu'il n'y a, « à proprement parler d'autre huile que celle qui est exprimée du fruit d'olivier, oleum ex oliva... Saint Cyrille de Jérusalem y fait allusion par ces paroles qu'il adresse aux fidèles nouvellement baptisés : Vous avez été oints d'huile exorcisée et ainsi vous avez participé aux fruits de l'olivier fécond qui est Jésus-Christ. » Cependant, la législation actuelle de l'Église latine permet d'employer d'autres huiles végétales pour la confection des saintes huiles.
L'huile utilisée pour les onctions lors du Sacre des rois de France était du saint chrême auquel on ajoutait une parcelle du contenu de la « sainte ampoule », qui selon une légende (évoquée par Hincmar, évêque de Reims de 845 à 882) aurait été apportée par une colombe (image traditionnelle de l'Esprit-Saint) lors du baptême de Clovis par saint Remi.
Bénédiction du saint chrême
Le saint chrême est béni et consacré par l'évêque au cours de la messe chrismale, messe réunissant tous les prêtres d'un diocèse autour de leur évêque. Cette messe a lieu le Jeudi Saint, mais elle peut être et est souvent déplacée au lundi, mardi ou mercredi saint afin de rassembler plus facilement les prêtres du diocèse.
Utilisation du saint chrême
Le saint chrême est signe de richesse et de bénédiction de Dieu. L'église fait usage du saint chrême dans les sacrements de baptême et de confirmation, dans la consécration des évêques et celle du calice et de la patène, dans la fabrication et la bénédiction des Agnus Dei, ainsi que dans la bénédiction des cloches ».
Cérémonie de dédicace et les onctions de l'autel et d'une église catholique
Prières et dédicace : Après la lecture de l'Évangile et l'homélie, suit la cérémonie de dédicace et les onctions et comprend: L'officiant retire son surplis de cérémonie et sa mitre; La supplication litanique; La Litanie des Saints est chantée;
L'officiant retire son surplis de cérémonie et sa mitre;
La supplication litanique;
La Litanie des Saints est chantée;
L'onction de l'autel et de l'église : L'officiant prononce la prière de dédicace; ensuite, Sur un autel complètement découvert (sans revêtement ni aucune ornementation), il verse le saint chrême sur les quatre coins de l'autel en formant des croix de cette huile sacrée; Il est ensuite répandu sur toute la surface de l'autel de la main nue du membre du clergé officiant en faisant tout le tour de l'autel; Ensuite, les prêtres oignent les murs de l'église avec le saint chrême aux endroits désignés; Un chant est entendu pendant cette onction; ensuite vient,
L'officiant prononce la prière de dédicace; ensuite,
Sur un autel complètement découvert (sans revêtement ni aucune ornementation), il verse le saint chrême sur les quatre coins de l'autel en formant des croix de cette huile sacrée;
Il est ensuite répandu sur toute la surface de l'autel de la main nue du membre du clergé officiant en faisant tout le tour de l'autel;
Ensuite, les prêtres oignent les murs de l'église avec le saint chrême aux endroits désignés;
Un chant est entendu pendant cette onction; ensuite vient,
L'encensement de l'autel et de l'église : L'officiant prononce la prière de l'encensement; ensuite, Il encense l'autel en mettant de l'encens sur les quatre coins et le faisant brûler; et, Pendant ceci de l'encens est également répandu par un prêtre tout autour de l'autel et dans l'église avec un encensoir; Un chant est entendu pendant cet encensement; ensuite vient,
L'officiant prononce la prière de l'encensement; ensuite,
Il encense l'autel en mettant de l'encens sur les quatre coins et le faisant brûler; et,
Pendant ceci de l'encens est également répandu par un prêtre tout autour de l'autel et dans l'église avec un encensoir;
Un chant est entendu pendant cet encensement; ensuite vient,
L'illumination de l'autel et de l'église : L'officiant prononce la prière de l'illumination; ensuite, Sur une surface protectrice, un petit feu est brûlé au centre de l'autel; finalement, L'officiant prend ensuite une bougie qu'il allume de ce feu pour ensuite allumer des cierges qui sont ensuite installés aux quatre coins de l'église apposés aux murs; Un chant est entendu pendant cette illumination; L'officiant remet son surplis de cérémonie et sa mitre;
L'officiant prononce la prière de l'illumination; ensuite,
Sur une surface protectrice, un petit feu est brûlé au centre de l'autel; finalement,
L'officiant prend ensuite une bougie qu'il allume de ce feu pour ensuite allumer des cierges qui sont ensuite installés aux quatre coins de l'église apposés aux murs;
Un chant est entendu pendant cette illumination;
L'officiant remet son surplis de cérémonie et sa mitre;
L'autel est recouvert d'un linge (nappe) par des prêtres et la célébration de la messe se poursuit avec la 'Profession de Foi' (Symbole de Nicée-Constantinople).
Bibliographie
Abbé Migne, Dictionnaire de liturgie, Paris, 1863.