Sécrétion de la salive dans les canaux des glandes salivaires.
La salive est un liquide biologique sécrété par les glandes salivaires, à l'intérieur de la bouche.
L’insalivation désigne l'imprégnation des aliments par la salive au cours de leur passage dans la bouche et de leur mastication.
Fonction
Elle joue un double rôle d'humidification des muqueuses et de préparation des aliments pour leur digestion.
Elle permet l'aisance du glissement des organes buccaux les uns sur les autres, et notamment lors des 3 000 déglutitions salivaires quotidiennes. Chez l'adulte, ceci correspond à deux déglutitions par minute, et ce de jour comme de nuit.
Chez l'homme et d'autres mammifères, elle contribue directement à la digestion de l'amidon (à condition que la nourriture ne soit pas chaude ; l'amylase salivaire étant dégradée au-dessus de 37 °C).
Elle possède également un rôle antiseptique car elle contient le système sialoperoxydase permettant la production de l'anion antimicrobien hypothiocyanite et un rôle de protection de l'œsophage.
La salivation est un réflexe inné, mais qui peut être acquis, comme l'a montré l'expérience de Pavlov.
Propriétés physiques
Volume
D'une personne à l'autre, la sécrétion peut varier de 500 à 1 200 ml par jour : 70 % d'origine parotidienne, 20 % submandibulaire (la production des autres glandes étant relativement négligeable). La sécrétion de repos serait d'environ 100 ml par jour alors que la sécrétion stimulée serait environ dix fois supérieure. Le débit de sécrétion montre des variations nycthémérales (minimum à 3 h, maximum entre 12 h et 22 h). Un organisme humain peut produire plus de 36 000 litres de salive en une vie, soit plus d'une demi-tonne de ce liquide par an. À côté de la phonation et des repas, la déglutition salivaire est, de loin, le travail le plus important fourni par une bouche. En moyenne, il y a deux déglutitions par minute (de jour comme de nuit).
Viscosité
La viscosité varie selon l’origine :
1,5 centipoises pour les parotides
3,4 centipoises pour les submandibulaires
13,4 centipoises pour les sublinguales.
pH
Le pH varie selon l’origine :
-0,5 pour les parotides
-2,0 pour les submandibulaires
-2,5 pour les sublinguales.
Globalement, la salive humaine a un pH approximatif compris entre 6,5 – 7,4.
N.B. Une stimulation de la sécrétion fait augmenter le pH.
Composition biochimique
Compte tenu de sa riche composition, la salive pourrait un jour remplacer les prises de sang. Une première étape clé dans cette voie vient d’être franchie grâce au décryptage complet du protéome salivaire. 1 166 protéines différentes ont en effet été identifiées dans la salive. Les tests salivaires sont déjà employés pour la recherche de stupéfiants.
La majorité des protéines présentes dans la salive sont impliquées dans les voies de signalisation activées par le corps en cas d’infection ou de lésion organique.
Des études précédentes ont déjà prouvé qu’elles constituaient un bon indicateur pour diagnostiquer les cancers buccaux ainsi que l’infection par le virus du SIDA, par la recherche des anticorps ciblés sur le virus. Cette liste sera bientôt élargie pour inclure des principales causes de décès comme le cancer et les maladies du cœur. Si cette hypothèse se confirme, les médecins disposeront ainsi d’un nouvel outil de diagnostic plus aisé à mettre en œuvre et également moins coûteux, adapté, par exemple, pour des campagnes de dépistage ou la pratique de la médecine humanitaire.
Eau
Le pourcentage de volume d'eau dans la salive est de 99 %. Solution hypotonique (qui est moins concentrée en ions) comparativement au plasma sanguin, elle peut devenir isotonique ou même hypertonique dans certaines conditions. En dissolvant des aliments, la salive permet de détecter leur goût.
Composés inorganiques
La salive n'est pas un simple ultrafiltrat du plasma ;
Ion Non-stimulée (mEq/l) Stimulée (mEq/l) Plasma (mEq/l) Na 2,7 54,8 143,3 K 46,3 18,7 4,1 Cl 31,5 35,9 100,9 HCO3 0,6 29,7 27,5
N.B. Noter la grande différence entre les concentrations en ion sodium et ion hydrogénocarbonate selon la condition de prélèvement.
Composés organiques
Urée : environ 2 mM (soit 2 mmol/L), selon le taux sanguin et l'ingestion de protéines (catabolisme des acides aminés) ;
Glucose : environ 0,056 mM (N.B : 3,6 à 6,1 mM dans le plasma) ;
Acide urique, acide citrique, acides aminés, créatinine, cholestérol et phospholipides sont présents en faible concentrations.
Hormones : le dosage de la progestérone salivaire (en faible concentration) peut servir d'indicateur de la phase du cycle menstruel
molécules d'ARN : la salive contient plus de 3 000 types d'ARN messagers dont le dosage pourrait être un marqueur prometteur de cancer de la bouche.
Protéines
Amylase
Lipase linguale
Lysozyme (muraminidase)
Kallicréine
Protéines-riches-en-proline (PRP)
Cystatine
Stathérine
Gustine
Histatine
Anhydrase carbonique
Lactoferrine
Immunoglobulines
Peroxydases
Protéases déshydrogénases
Phosphatases
Albumine
Mucines
Pathologies
Asialie
Hypersialorrhée
Quand salive-t-on ?
La salivation est un acte réflexe, mais qui a également une composante culturelle et acquise : une bonne odeur ou la vue d'un gâteau peut faire saliver. La salivation peut aussi être provoquée par des douleurs, une sensation agréable, voire un souvenir, autant que par le contact mécanique avec les aliments.
Seule une moitié du litre (environ) de salive produite par jour est secrétée lors des repas.
L'autre moitié permet d'humecter les muqueuses de la bouche et de prévenir les infections, notamment les caries.