La prothèse (terme vieilli : prosthèse), du grec prothesis, issu de protithenai = « placer devant », est une figure de style fondée sur l’ajout au début d'un mot d'une lettre ou d'une syllabe qui n'en modifie pas le sens. La prothèse a deux acceptions : phonétique et stylistique.
Exemples
étable, provenant du latin stabula
épaules, de scapulae
échelle de scalae
exemples littéraires : « Zun bjour hvers dmidi, dsur lla aplateforme zarrière zd'hun tautobus, gnon ploin ddu éparc Omonceaux » (Raymond Queneau, Exercices de style), la prothèse est exagérée mais cela permet de générer un effet comique et hermétique.
Définition
Définition linguistique
Comme pour l'épenthèse, la prothèse a deux acceptions:
une acception phonétique : c'est un métaplasme consistant en l'ajout d'un ou plusieurs phonèmes en début de mot, le plus souvent pour permettre une prononciation plus aisée quand le mot commencerait sans cela par plusieurs consonnes. Elle est assez fréquente en espagnol (ce mot lui-même est une prothèse) : ainsi estatua, la statue. L'absence de prothèse dans certains mots du français est une cause de difficultés de prononciation pour les jeunes enfants : ainsi le fameux pestacle provient de l'absence de prothèse dans le mot spectacle. La langue produit naturellement des prothèses: le g de grenouille par exemple vient de l'ancien français renoille.
une acception stylistique : l'effet généré par l'addition du phonème ou de la syllabe est souvent comique.
Figures proches
Figures "mère" : métaplasme, adjonction
Figure "fille" : aucune
Paronyme : aucun
Synonymes : amuïssement, syncope
Domaines transverses
La prothèse est également un terme médical qui désigne un dispositif artificiel étendant ou remplaçant un organe ou un membre.