Croix de Galets de l'île Madame à la mémoire des prêtres réfractaires.
On donne le nom de Clergé réfractaire ou d'Insermentés aux ecclésiastiques hostiles à la Constitution civile du clergé, lors de la Révolution française. Une part d'entre eux fut e**lée, massacrée ou déportée ; de nombreux autres entrèrent dans la clandestinité, pour continuer d'assurer, autant que possible, leur apostolat.
Qui sont les prêtres réfractaires ?
Les débuts de l'anti-christianisme révolutionnaire
Le philosophe irlandais Edmund Burke. Il nota dès 1790 : « Ces messieurs, peut-être, ne croient pas beaucoup aux miracles de la piété. Mais on ne peut douter qu'ils n'aient une foi imperturbable dans les prodiges du sacrilège. » Réfle**ons sur la Révolution de France.
Dès 1790, l'Irlandais Edmund Burke dénonce la « foi imperturbable dans les prodiges du sacrilège », de la part de la révolution. Dès le départ du mouvement, on assiste, en effet, à une série de mesures prises contre l'Église catholique, en France, dès **-1790 : suppression de la dîme, interdiction des vœux religieux...
La Constitution civile du clergé
En juillet 1790, est promulguée la Constitution civile du clergé, qui soumet l'Église catholique au pouvoir civil, ainsi que le serment à la Constitution civile, « à prêter dans la huitaine ». Le roi Louis XVI n'y met pas de veto, malgré la demande expresse de la papauté.
Le clergé réfractaire désigne alors ce clergé clandestin, ayant refusé de prêter serment.
S'ensuit rapidement la répression contre ces prêtres et leurs protecteurs.
Les lois répressives de 1792
En décembre 1791, Louis XVI met son veto à la loi du 29 novembre 1791, qui refuse aux prêtres non-jureurs la liberté de culte, puis, en mai 1792, la loi du 27 mai qui ordonne la dénaturalisation de tout réfractaire dénoncé par 20 citoyens ou par un seul en « cas de trouble ».
Malgré l'émeute du 26 juin 1792, il le maintient et quelques arrestations ont déjà lieu, comme le 17 juin 1792, en Maine-et-Loire, le 19 en Côte-d'Or, le 20 à Mayenne ou, encore, le 28 dans le Morbihan.
Cependant, la rupture avec la monarchie du 10 août 1792 va permettre leur application officielle, et les premiers massacres commencent : le 14 juillet, un prêtre est tué à Limoges, neuf dans le Var ; le 15, deux à Bordeaux, dont un rédacteur de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ...
Le 26 août 1792, les prêtres réfractaires, qu'on peut estimer au nombre de 75 000, doivent « quitter la France dans le délai de 15 jours ». À cette occasion, le député Isard affirme :
« Il faut renvoyer ces pestiférés dans les lazarets de Rome et de l'Italie. »
La répression
La propagande révolutionnaire anti-catholique qualifie les réfractaires de fanatiques, anti-républicains et intolérants, insoumis et de mauvaise conduite.
Les mesures répressives
L'interdiction du culte chrétien (novembre 1793 - mars 1795)
Après avoir, en novembre 1793, déclaré les prêtres inaptes à tout service civil public, les églises sont fermées ou transformées en temple de la Raison, de Brutus, de Marat...
Des autodafés de livres, œuvres d'arts, vases sacrés, ornements du culte sont organisés.
Cette interdiction prend fin le 17 février 1795, grâce au combat des Vendéens qui obtiennent la signature du Traité de la Jaunaie, à Saint-Sébastien-sur-Loire. La Révolution se voit donc obligée de rétablir la liberté de culte Cette décision profite aussi aux juifs dont les synagogues avaient été elles aussi fermées, et les livres sacrés brûlés. À Strasbourg, par exemple, « tous les livres et signes du culte de Moïse » durent être remis au district.
Même le culte privé est interdit, comme le prouve, par exemple, l'arrestation en septembre 1798 de deux jardiniers nantais pour « avoir replacé, fixé, et attaché, dans la ci-devant chapelle dont ils sont propriétaires, les signes particuliers d'un culte. ».
Le dimanche est supprimé au profit du decadi révolutionnaire et interdit. L'historien Jean Dumont rapporte un texte de loi selon lequel ceux qui l'observent seront fichés sur la Liste des citoyens fainéants et suspects de la commune, et menacés de réclusion, ou autre, selon le vœu des Comités de surveillance.
Les cachettes
Le clergé, dit insermenté (et non assermenté), qui soutient, parfois, la chouannerie bretonne et continue à assurer les sacrements, mais est souvent victime de dénonciateurs et l'objet de recherches assidues, doit se cacher.
Fermes, châteaux, campagnes, montagnes et grottes sont de bons refuges : La Feuillée, Cléden-Cap-Sizun, Brissac (Baume de Mr Raymond), ainsi que les gorges (Don, dans le Cantal) et les arbres creux dans les bois.
Villes et villages se scindent : pour le Maire et le clergé constitutionnel ou pour le Curé réfractaire. Dans le journal Le Cantaliste, l'on raconte que les dévotes de Sènezergues avaient dressé une potence pour le prêtre assermenté censé remplacer leur curé. « Mais l'honorable municipalité et nos braves frères d'armes de Sènezergues, qui aimaient au contraire les curés jureurs qui se soumettaient à la constitution, forcèrent ces béates à arracher avec leurs mains bénies le poteau et à payer une amende de 12 livres ». Cette histoire est une exception : la vie du prêtre réfractaire, s'il était dénoncé et retrouvé, se terminait souvent par la guillotine.
Les messes se disent dans les bois ou dans des maisons privées. Les réfractaires étaient donc sans cesse surveillés et inquiétés : « Certains prêtres acceptent d’être e**lés en Espagne, Savoie, Suisse ou Italie, d’autres sont déportés sur les pontons de Rochefort ou à Bordeaux, d’autres encore sont condamnés à mort et exécutés. Enfin certains sont emprisonnés dans les geôles de la région ». Ils sont déportés dans les bagnes de Nouvelle-Calédonie et en Guyane française. Différents décrets les condamnent, en novembre 1791 et en avril 1792 (déportation). Louis XVI met son veto à ce dernier décret. Le 1 mai 1795, obligation est faite aux prêtres anciens déportés de quitter la France dans le mois, puis d'exercer des fonctions administratives. Plusieurs milliers se réfugient à Jersey, dépendante de l'Angleterre, comme Pierre-Adrien Toulorge. Certains deviennent célèbres, comme l'Abbé Jean-Baptiste Pialat, qui attire 8 500 fidèles (dont 300 communiants) à la messe des Rameaux, en 1795, à la ferme de Sauzet, près de Sainte-Bauzille-des-Putois. Il dénonce, avec le clergé d'Alès, les prêtres assermentés, élus à la place des réfractaires et choisi par des laïcs, « protestants, juifs, mahométans, apostats et mauvais catholiques, chose inouïe dans l'Église de Dieu ».
Les victimes de la répression
Les principales prisons et lieux de déportation étaient :
Nantes
Rochefort
Île Madame
Île d'Aix
Île d'Oléron (fort)
Île de Ré (fort)
Guyane
Les premières déportations ont lieu de septembre 1792 à l'automne 1794 et, plus massivement, de 1796 à la fin de la Révolution, puis sont étendues aux prêtres étrangers.
Des monuments nous donnent des indications :
Île d'Aix : 250 ;
Île Madame (Cimetière des prêtres) : 254 ;
Port-des-Barques (Pontons de Rochefort) : 574 ;
La déportation a lieu, souvent, dans des conditions épouvantables, les déportés étant privés tant de nourriture que de sommeil, ou même de litière.
Ainsi sur les 120 déportés à Cayenne, 119 meurent durant le voyage.
Rôle dans la vie religieuse
Ces prêtres clandestins jouèrent un grand rôle dans la vie religieuse : Anne-Marie Javouhey deviendra leur au**liaire, auprès des mourants, ou pendant les messes et les premières communions alors clandestines, pour garder le linge d'autel et les ornements, enfin grâce à l'abbé Ballanche, comme catéchiste. Le père Guillaume-Joseph Chaminade exerce son ministère à Bordeaux, parfois déguisé en rétameur, avant de s'e**ler trois ans à Saragosse en Espagne. Le Curé d'Ars doit les sacrements, et sa vocation, à Charles Balley, génovefain, qui exercera son ministère clandestinement à Lyon sous le nom de Carlos avant de devenir vicaire d'Écully. Pierre Coudrin se cachera plusieurs mois dans le grenier d'un château avant de fonder la congrégation des Saints Cœurs de Jésus et Marie.
Les Registres paroissiaux
On peut noter l'apparition de nombreux registres paroissiaux clandestins : baptêmes, mariages se font clandestinement, chez les familles des victimes en particulier. À Betton par exemple, petit village breton, baptêmes et des mariages s’arrêtent le 2 février 1793. Le prêtre Bligne Joseph a été assassiné dans la nuits du 26 au 27 Messidor de l’An II. La dernière sépulture est mentionnée en fin 1792. Des cahiers secrets vont remplacer les registres officiels, les offices et les actes religieux seront pratiqués par des prêtres réfractaires, « cachés dans des fermes, ces derniers, prolongeant tous les actes de leur ministère, entretiendront un registre clandestin » : 402 baptêmes et 62 mariages célébrés en dehors de l’église officielle, sur quatre-vingt huit feuillets estampillés par l’évêché de Rennes.
« Le même sort éloit réserve aux fidèles chez lesquels des prêtres étaient saisis. M. Le Loup de La Biliais, conseiller honoraire au parlement de Bretagne, accueilloit avec charité dans son château les prêtres cachés. On s'empara d'un portefeuille contenait un assez grand nombre d'actes de baptêmes et de mariages. Sur cet indice qu'un prêtre réfractaire avoit été reçu au château, Carrier le fit traduire au tribunal criminel de Nantes, où il fut condamné à mort comme receleur de prêtres. Fort de son innocence, de La Biliais marcha au supplice avec le courage d'un homme de bien, et le subit d'une manière digne de la cause sainte pour laquelle il étoit condamné. Sa femme et ses deux filles partagèrent plus tard le même sort »
— L'Ami de la religion, Volume 128
Quelques exemples concrets
L'abbé Gilbert Soury
Lors de la Révolution française, l'abbé Soury s'oppose au serment de 1793. Il est alors arrêté par des sans-culottes étrangers lorsqu'il célèbre la messe en l’église d’Alizay. Le 16 octobre 1793, il est emmené à Évreux et, le 19 octobre, il est interné à la maison des Ursulines.
Cependant, sa réputation de guérisseur le suit jusqu'en prison, et, le 13 janvier 1794, le vicaire de Fleury-sur-Andelle, interné en la maison du grand séminaire, demande à être envoyé aux Ursulines pour pouvoir consulter l'abbé Soury. Sa renommée médicale s'étend au-delà de la prison et lui apporte la libération. En effet, un jour, il reçoit la visite du député révolutionnaire Robert Lindet, qui vient le consulter à propos d’un mal supposément incurable dont il est atteint. Le traitement que lui donne l'abbé se montre d'une grande efficacité. Le 20 janvier 1795, l’abbé Soury est relâché par ordre du Comité de sûreté générale : « Vu les différentes pièces relatives au citoyen Soury, en arrestation à Evreux, le Comité arrête que le citoyen Soury sera sur le champ mis en liberté et les scellés levés s’ils ont été apposés ».
Redevenu libre, Gilbert Soury se réfugie à Rouen où il reprend son ministère : il célèbre alors secrètement la messe dans l’arrière-boutique d’un confiseur, située au passage d’Etancourt, mais la municipalité de Rouen, inquiétée par le grand nombre de fidèles qui s’y rend, impose au prêtre réfractaire de quitter la ville. L’abbé Soury se retire alors dans sa maison natale de Celloville, où il donne des soins aux malades qui viennent de toute la France pour le consulter.
L'abbé Charles-Jean Bonvoust
Le plus célèbre de ces prêtres réfractaires est sans doute l'abbé Charles-Jean Bonvoust un prêtre (ou un religieux bénédictin) de Rouville du pays de Caux ou du diocèse de Brie, caché en octobre 1790 dans le manoir de Beaumoncel dans le village de Camembert chez Jacques et Marie Harel dans la Vallée d'Auge, qui enseigna à Marie Harel pour la remercier la recette du célèbre fromage de ce nom, (c'est-à-dire l'amélioration de la recette qui ajoute au fromage une appétissante "croutte" ) fromage découvert par Napoléon III le samedi 8 août 1863, au cours d’un diner donné à son honneur à la sous préfecture d’Argentan et depuis célèbre. On sait peu de choses sur l'abbé Bonvoust : l'abbé Guibe, curé de Camembert, écrit dans un bulletin paroissial, en 1947 : " Pendant la période révolutionnaire, douze prêtres ont signé des actes que j'ai retrouvés. Parmi ceux-ci se trouve Charles-Jean Bonvoust, bénédictin, prieur de Rouxville. D'après les actes qu'il a signés, il a été caché à Camembert, au mois de juillet 1796 à février 1797 ».
L'abbé de Cléden-Cap-Sizun
Monsieur Pélerin, un notaire de Cléden, fait des dénonciations. Le directoire ordonne que l'on traque les prêtres qui refusent la constitution,continuant leur exercice. « Instruit qu'il y a des rassemblements de prêtres perturbateurs dans l'ancien presbytère de Lamboban et dans le manoir de Kerazan, l'un et l'autre situés en Cléden, considérant que ces deux maisons sont des maisons nationales et que suivant l'article 6 de la loi du 20 juillet 1791, les officiers, sous-officiers et gendarmes sont tenus de faire la visite des maisons particulières à la réquisition des propriétaires locataires ou fermiers, requiert le sieur Jouan de partir sur le champ à la tête de sa brigade pour la visite des dites maisons et y arrêter et conduire au Directoire tous les ecclésiastiques soit en costume, soit déguisés qui pourraient s'y trouver, le charge de rendre compte de sa mission et le rend responsable de l'exécution du présent ». Les prêtres sont prévenus. Le lieutenant Jouan, de la brigade de Pont-Croix, ne trouve personne là où ils sont censés se cacher, à Plogoff dans des grottes (dont la grotte des prêtres) ou à Cléden. L'abbé Parcheminou parle de l'abbé Kerisit qui se cacherait derrière un talus, au sud du village de Kerlaouen ; l'abbé Gloaguen, lui trouverait refuge dans une maison, à Brézoulous.
L'abbé Pierre Gosset
Pierre Gosset (17**-1844), dit Gosset sans Peur, originaire de Carantilly dans la Manche, refuse le serment et est désigné pour aller à l'armée. Il passe dans la clandestinité et va continuer à exercer son ministère sous des identités successives, sans cesse poursuivi par les autorités et protégé par ses ouailles. Il réussit sa mission pendant toute la Révolution. Sous l'Empire, il organise des filières pour aider de jeunes Normands à échapper à la circonscription puis se fait arrêter et est emprisonné à Sainte-Pélagie. Il a eu deux proches parents de Vaudrimesnil (Manche) eux aussi prêtres réfractaires.
Un exemple de résistance dans la paroisse de Locoal-Mendon
Dans un état du 29 octobre adressé au ministre, Baunard, commissaire à Auray, écrit en effet :
« Locoual : Allano, curé dangereux, avec connaissance, venu d'Espagne. Ces vaillants ecclésiastiques étaient hébergés dans les familles Le Bayon et Bruzac qui tenaient les fermes de La Forest. Les deux sueurs des abbés Allano, retirées elles-mêmes en ce lieu, se chargèrent de subvenir aux besoins et à la sécurité des persécutés. Il y avait à Belz un poste de soldats républicains et ceux-ci firent souvent des perquisitions à Locoal. Mais comme une route unique donnait accès à l'île, il était facile de signaler l'arrivée des « Bleus ». Dès qu'ils apparaissaient, un homme du hameau de Saint-Jean donnait l'alarme, et les prêtres se mettaient à l'abri dans des grottes voûtées (qui ont disparu), ou bien dans des fosses creusées à même le sol et recouvertes de fagots, ou encore dans d'ingénieuses cachettes des bâtiments de ferme.Plusieurs traditions locales relatives aux incursions des « Bleus » à la Forest ont été conservées par la population. En voici une, consignée dans les archives paroissiales : « Une petite domestique, âgée de 15 ans, gardait seule le presbytère, et, un jour, plutôt que de trahir, elle se laissa traîner par les cheveux ou la corde au cou, tout autour de la maison. Sans l'intervention d'un soldat plus humain que les autres, elle aurait payé de sa vie son dévouement Pas une trahison ne fut constatée à Locoal pendant cette triste période. Seule la magnifique croix de la paroisse, toute en argent, fut livrée aux Révolutionnaires on ne sait par qui ; on n'en pu sauver que le pied, fondu plus tard pour faire un ostensoir et un ciboire ». On raconte également que les Bleus interrogeaient les petits bergers de la Forest : « Émen é ma kuhet er véleion ? » (« Où sont cachés les prêtres ? »). Et ils faisaient briller à leurs yeux de belles pièces d'argent. Mais, pour toute réponse, ils n'obtenaient que ces mots : « Ne houiam ket ni ataù » (« Nous ne savons rien, nous »). »
« Les prêtres fidèles réfugiés à la Forest se tenaient à la disposition des chrétiens de la région. Messes, mariages, baptêmes étaient célébrés dans les bâtiments de la ferme que l'on peut encore voir.(...) ».
Un exemple de procès aux Brouzils
Dans la ville des Brouzils, près de Montaigu, en Vendée, un curé, François Houssin, est découvert avec trois confrères, la veille de Noël 1793. Il avait continué son ministère, comme prêtre réfractaire, se cachant : « Sur la chemise de l’interrogatoire, à la suite des noms des quatre prêtres, se lisent les mots » : « Pour la Guillotine ». Il est accusé d’avoir enfreint la loi relative à la déportation des prêtres réfractaires, d’avoir eu des intelligences avec les Brigands de la Vendée. En conséquence, la Commission militaire condamne Houssin, ci-devant curé de Notre-Dame des « Brouzilles », prêtre non assermenté, à la peine de mort. François Houssin est donc guillotiné, sur la place du Ralliement, à Angers, le 1 janvier 1794.
Prêtres réfractaires canonisés
De nombreux prêtres réfractaires sont canonisés, ou deviennent martyrs. Jean-Paul II, en 1995, béatifie ** d'entre eux.
On peut citer :
St Noël Pinot ;
St Mathieu de Gruchy.
Art
Vitraux
De nombreux vitraux des églises de Vendée représentent de manière réaliste des prêtres célébrant la messe clandestinement, dans les bois (Communion du Pré Fruchaud, verrière du Curé Girard), ou en nocturne (Verrière du Curé Barbedette Girard, La messe à l'aube - Bas du Moulinard par M. le curé Buchet. 1794), ou dans une maison privée, Noël Pinot montant à l'échafaud avec ses vêtements sacerdotaux, ou des prêtres cachés ou se cachant (L'Abbé Mongazon se cachant dans les roseaux, ou aidé par une bergère), arrêtés (Verrière Abbé Matthieu de Gruchy), morts ou mourants : (Verrière Abbé Bénugat, Martyre de l'Abbé Voyneau, de l'Abbé Nicolas).
Abbé Brénugat.
Chanzeaux.
Abbé Mongazon aidé par une bergère.
Abbé Mongazon caché dans les roseaux.
Abbé Nicolas.
Abbé Noël Pinot.
Curé Voyneau.
Une messe pendant la terreur, dans la maison de Joseph Brault.
不宣誓教士又译反抗派教士、拒宣誓派教士(法语:insermentés / clergé réfractaire / prêtres réfractaires)指在法国大革命中拒绝按照1790年法国《教士的公民组织法》宣誓效忠国家而不是教皇的教士。这些教士在《嫌疑犯法令》的判断下被认为是叛国者,一部分被杀害或被迫流亡或被驱逐出境,另一部分则选择留下并在转入地下的教会中活动,以完成他们的卫道使命。
缘起
大革命中的反天主教趋势 法国大革命是第三等级对天主教教职人员和贵族阶级主宰的社会秩序的反抗。天主教教会作为旧制度的主要部分首当其冲,成为革命的对象。从革命初起,议会就采取了种种手段,对天主教会进行制裁。最早的措施当属17**年至1790年间,取消教会对平民征收的什一税,以及立法禁止教徒进行修行圣愿(立誓献身天主)等等。 教士的公民组织法 1790年7月12日通过的《教士的公民组织法》进一步确立了法国天主教教士的世俗性质。法案规定所有的天主教教会都隶属于国民制宪议会。所有的法国主教管区和堂区都被重组、削减;主教和本堂神父需要分别由行省和地区的选民(不论是否是教民)选出。按法案中规定,所有教职人员,包括主教、神父等都是国家的雇员,向国家领取薪金,且不得担任市长等公职。主教不再由教皇指定授职,而由大主教进行授职。教皇只是“所有教会名义上的总领”。主教祝圣之前,须要宣读“表示其将尽力于为自己管区中的教民服务,忠诚于国家、法律和国王,其持有的所有权力来源于国家议会所制定并被国王认可的宪法之庄严誓言”。本堂神父在每周日的弥撒之后也必须在区议会在场的情况下进行相同的起誓。拒绝这样做的教士则将会被解职,另择人选代替。 1790年11月27日,制宪议会通过《教士宣誓法》(Serment civique),要求全体天主教教士就任教职时必须宣誓向民族、法律和国王效忠。经路易十六批准,该法1791年初开始执行。1791年4月13日,教皇庇护六世发出通简告,要求尚未宣誓的教士拒绝宣誓,并要求所有已宣誓者在四十日内撤回誓言。简告宣称所有自行选举的主教和神父为无效,其后的主教祝圣则为渎圣行为。这则简告在法国被禁止发表,但仍在私底下被大规模传播。尽管许多已宣誓的教士撤回了誓言,但这一事件已经造成了法国教会的分裂。宣誓过的教士是少数派,被称为“宣誓派”或“宪政派”;多数教士(包括几乎所有主教和半数本堂神父)拒绝宣誓,被称为“不宣誓派”或“反抗派”。大革命和罗马教廷的对立已无法避免。 1792年的镇压行动 法国教会的决裂在普通法国民众中造成了极大影响。由于大部分不宣誓的教士属于反对大革命的阵营,同情革命的第三等级群体,包括大部分信仰天主教的农民、手工艺者、资产家、商人等都开始反对不宣誓的教士。在接下来的大半年中,教士宣誓的问题在法国社会各阶层引发了广泛争论,令整个法国社会造成巨大分裂。当时的下塞纳省主教路易·夏里叶·德·拉罗什作为大革命的同情者,观察到:“人们笃信那些煽动性的偏见,即便其中最善意者的可信性也无法保证;到处都有人散布传播着对最温和的信徒的尖刻言论和憎恶情绪,仅仅因为后者选择了与他们不同的阵营。” 1792年,对反抗教士的镇压行动开始蔓延。1791年11年29日和1792年5月27日,法国国王路易十六分别反对了两项法令通请。其一是禁止不宣誓教士的信教自由,其二是允许在20人以上的联名揭发(在“难以明晰的情况下”则只需一人揭发)下解除反抗教士的国籍。1792年6月开始,各地已经有零星的逮捕行动。而随着路易十六在8月10日的革命中被起义民众逮捕,议会与王廷彻底对立,第一波针对反抗教士的屠杀也同步展开。最早在7月,已经有数起杀害教士的事件,其中甚至包括17**年《**》的起草者之一。8月26日,估计约有75000名教士被勒令在“限期15日内离开法国”。
朱安党叛乱和恐怖统治
1793年,为了应对大不列颠王国、西班牙王国、普鲁士王国、俄罗斯帝国和哈布斯堡君主国(奥地利)对抗法国革命政府的联盟,国民公会在2月24日通过了对全国的征兵法令。征兵法在西部特别是旺代地区遭到了最强烈的反抗。作为闭塞落后的农村,旺代地区的人民更依赖坚定的天主教信仰,而对革命的新思想并不热忱。教会在当地的影响力极大。《教士的平民组织法》出台后,不宣誓教士受到当地人的庇护,而外来的立宪派教士受到排斥。旺代人认为,只有本来的(大多是不宣誓教士的)神父才可能拯救他们的灵魂,而不是向巴黎共和政府宣誓的神父。1792年开始,革命政府对不宣誓教士的逮捕和驱逐使得旺代人对新政府产生不满;而新的征兵令成为了暴动的导火索。在意图复辟的流亡贵族与不宣誓教士的支持之下,旺代农民组织了声称四万大军,反抗巴黎共和政府 。反抗军的领袖是坚定的教徒,以被不宣誓派主教授予了的圣心胸章为标志,号召了大量虔诚的旺代平民。战争中,教士对士兵士气的鼓舞也起到了极大的作用。 巴黎政府将战争归咎为流亡贵族和不宣誓教士的煽动。《山岳报》(Journal de la Montagne)曾在1793年6月作出评论:“数以千计的法国人,被血腥的神职人员和骄傲的贵族所迷惑和误导,攻击他们的兄弟和朋友,那些为他们赢得了自由的人。”1793年3月叛乱开始后,吉伦特派掌权的共和政府就下达了命令,要求所有公民有责任协助捉拿已被驱逐的不宣誓教士。不宣誓教士一经逮捕,则直接送入军事法庭,在二十四小时内处死。6月之后,雅各宾派上台,罗伯斯比尔为首的公民委员会开始推行恐怖统治。10月的法令强调,窝藏协助不宣誓教士者,与之同罪。17**年旺代地区的760名本堂神父中,有247名没有流亡的不宣誓教士,叛乱结束后统计共有123人死亡,将近半数。 同一时间,处在恐怖统治之下的巴黎,也顺势推行了去基督教政策(déchristianisation)。1793年11月的法令禁止了神职人员参与公职活动,各地的教堂被关闭或重建以作他用,其中的宗教性书籍、工艺品和饰品被有组织地焚毁。