Le Messie (de l'hébreu: מָשִׁיחַ - mashia'h, araméen meshi'ha משיחא, arabe Al-Masih المسيح) désignait initialement dans le judaïsme l'oint, c'est-à-dire la personne consacrée par le rite de l'onction, réalisée par un prophète de Dieu. Dans la Bible, les rois Saül puis David sont oints par Samuel. Ce rite est à l'origine de ceux du Saint chrême et de la Sainte Ampoule du sacre des rois de France. En grec, le mot « Christ », dont la racine Χριστός signifie « oint », traduit le terme hébraïque de Mashiyach.
Jésus de Nazareth est considéré par le christianisme et l'islam comme le Messie (bien que ces deux religions divergent sur la nature de Jésus : en effet, pour l'islam, Jésus est un prophète et messager parmi les cinq plus grands — Ouli al 'Azm — et n'est pas le fils de Dieu). Le judaïsme ne reconnaît pas Jésus comme le Messie sauf la branche dite du judaïsme messianique.
Les chrétiens (orthodoxes, catholiques et protestants) et les musulmans (chiites et sunnites), prévoient un retour de Jésus sur terre avant la fin des temps.
Dans le judaïsme, de nombreux prétendants à la messianité sont apparus au cours des siècles. Le plus célèbre d'entre eux, Sabbataï Tsevi, s'est déclaré en 1648 au plus fort des massacres perpétrés par les Cosaques. Il existe aussi des philosophes et des hommes politiques qui se sont donné un rôle de messie laïc du genre humain, de médiateur universel, comme Hegel ou Lénine. Dans tous les cas, l'attente messianique dessine une tension entre un « déjà là » (réalité empirique) et un « pas encore » (horizon d'espoir). Comme le fait observer Sébastien Fath, « le messianisme désigne précisément cette tension utopique, qui conteste le statu-quo présent au nom d’une espérance en l’avènement d’un messie, d’un roi, d’un libérateur ».
Étymologie
Origine hébraïque du mot
Mashia'h (משיח) provient de la racine משח, signifiant « onction d'un homme dans de l'huile d'olive », selon la coutume. La première occurrence d'onction dans le Texte se trouve dans le Livre de l'Exode (chapitre 29) lors de l'intronisation des prêtres : « Tu prendras l'huile d'onction, tu en répandras sur sa tête, et tu l'oindras. » Exode 29.7
Les différents types de messianisme
Juifs, donc descendants d'Abraham, adhérents au messianisme juif. À ne pas confondre avec le judaïsme messianiste, ancêtre du christianisme ancien, ni le judaïsme messianique, un ensemble de mouvements judéo-chrétiens à visée évangélisatrice, non reconnu par les courants du judaïsme dans leur ensemble.
Arabes chrétiens, donc descendants d'Abraham, adhérents à l'agaro-messianisme ;
Chrétiens, donc descendants d'Abraham, adhérents au christianisme messianique.
Dans le judaïsme
Dans la tradition juive, le messie est le roi oint.
Des prophètes en parlèrent pendant la Captivité de Babylone, faisant référence à un roi qui restaurerait le royaume et libérerait la terre d'Israël.
Après l'exil à Babylone, Esdras, grand prêtre de Jérusalem fut chargé de restaurer le Temple (et le judaïsme lui-même), tandis que Zorobabel, de descendance davidique, était désigné gouverneur de la province de Yehoud.
Cependant, le but des Perses n'étant pas de restaurer l'indépendance de ses provinces mais seulement de restaurer leurs coutumes afin de les rendre plus loyales envers leur maître, Zorobabel fut promptement rappelé à Babylone, et l'attente messianique porta pour certains sur un personnage sacerdotal.
Au I siècle, estimant que les Romains représentaient ce qu'il y avait de pire, les Juifs interprétèrent les prophéties du Tanakh comme se référant à une personne désignée par Dieu afin de conduire les Juifs à l'indépendance. De plus, la Judée était tout aussi troublée politiquement que religieusement : différentes « sectes » (dont les plus importantes furent les Sadducéens, les Pharisiens et les Esséniens, celles de la « 4 philosophie » (Galiléens, Zélotes, Sicaires)) se disputaient tant le pouvoir que la suprématie religieuse, les deux n'étant pas sans lien.
Dans le Tanakh
Le concept de Messie n'est ni commun, ni unifié dans la Bible hébraïque. Les prêtres israélites, les prophètes, et les rois furent désignés dans leur office par onction au moyen d'huile d'onction sainte.
Le Tanakh contient un certain nombre (ce nombre est sujet à controverse) de prophéties concernant un futur descendant du Roi David qui sera oint comme dirigeant du peuple juif, et désigné de ce fait sous le nom de Melekh hamashia'h ou simplement mashia'h'.
Les prophéties concernant cette personne se réfèrent à lui comme le descendant du Roi David, qui reconstruira la nation d'Israël, apportera la paix dans le monde et/par la restauration du Royaume davidique, détruira les méchants et, finalement, jugera le monde.
Selon Neil Asher Silberman, dans la plupart des livres de la Bible, machiah signifie : « chef puissant investi d'une mission divine ». Il possède ce sens pour des personnages comme Saül, David, Salomon et même Cyrus le Grand. Avec la destruction de la monarchie judéenne par les Babyloniens (586 AEC), le peuple commença à attendre un temps où un roi de droit divin comme David, ou un de ses descendants, « se dresserait pour écraser tous les ennemis d'Israël » et restaurer son indépendance et même « instaurer le règne de Dieu sur terre ».
La compréhension généralement admise du Mashia'h par les Juifs a peu, sinon rien, à voir avec la compréhension chrétienne de Jésus de Nazareth, en revanche, elle est assez proche de celle qui ressort de la lecture des évangiles synoptiques et des apocryphes judéo-chrétiens. Le sujet est abordé plus avant dans l'article sur l'eschatologie juive.
Vues dans le judaïsme traditionnel et le judaïsme contemporain
Les opinions sur le sujet du messie varient entre le judaïsme traditionnel et le judaïsme contemporain. Les idées contenues dans la littérature talmudique font état de deux messies, le Messie fils de Joseph et le Messie fils de David. En hébreu, ben désigne généralement le fils, mais il peut s'appliquer à toute la descendance patrilinéaire, comme l'Arabe ibn. Le Messie fils de David serait issu de Juda, ce qui reproduirait l'exemple de Caleb, descendant de Juda, et Josué, descendant d'Éphraïm fils de Joseph. Ben et Av peuvent aussi avoir un sens allégorique, « à la manière de ». Par exemple, c'est en ce sens que Jubal est désigné comme « père des musiciens », alors que l'humanité caïnite périt dans le Déluge. Il y aurait donc un « messie souffrant », à la manière de Joseph et un « messie conquérant » à la manière de David.
Une autre interprétation rabbinique assez commune est que chaque génération voit se lever un Messie potentiel. Cette interprétation est illustrée dans Sanh. 98a :
« Rabbi Yehoshoua ben Levi, se promenant, rencontra adossé à l'entrée d'une caverne, le prophète Élie, à l'endroit où était enterré Rabbi Shimon Bar Yochaï. Il lui demanda : Ai-je une part dans le monde à venir? Il (Élie) répondit : si le Maître le veut. [...]Il lui demanda ensuite : Quand viendra le Messie? Il répondit - Vas et demande-lui. Où le trouverai-je?, s'enquit le Rabbi. A la porte de Rome Et comment je vais le reconnaître? Il est assis avec les pauvres affectés de toutes sortes de maladies. Tous défont et refont leurs pansements en seule fois, mais lui, il fait et refait ses pansements, les uns après les autres, en disant ceci:'Lorsque je devrai amener la Délivrance, il ne faut pas que je sois retardé à refaire tous mes pansements!' Il (Rabbi Yehoshoua ben Levi) alla donc, et le salua : Que la paix soit sur toi, mon maître et professeurQue la paix soit sur toi, fils de Levi (Ben Levi)Quand viendras-tu, Maître? Aujourd'hui À son retour auprès d'Élie, Élie s'enquit :que t'a-t-il dit ?Paix sur toi, fils de LeviPar cela, il t'a assuré, ainsi qu'à ton père, une portion du monde à venir.Il ne m'a pas parlé vrai, il a dit qu'il viendrait aujourd'hui, mais il ne l'a pas fait! Il (Élie) lui répondit : C'est ce qu'il t'a dit : aujourd'hui, si vous entendez Sa voix. »
— (Psaumes 95:7)
19:11 Puis je vis le ciel ouvert, et voici, parut un cheval blanc. Celui qui le montait s'appelle Fidèle et Véritable, et il juge et combat avec justice.
19:12 Ses yeux étaient comme une flamme de feu ; sur sa tête étaient plusieurs diadèmes ; il avait un nom écrit, que personne ne connaît, si ce n'est lui-même ;
19:13 et il était revêtu d'un vêtement teint de sang. Son nom est la Parole de Dieu.
4.171. ô gens du Livre, n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites d'Allah que la vérité. Le messie Jésus, fils de Marie, n'est qu'un Messager d'Allah, Sa parole qu'Il envoya à Marie, et un souffle venant de Lui. Croyez donc en Allah et en Ses messagers. Et ne dites pas “Trois”. Cessez ! Ce sera meilleur pour vous. Allah n'est qu'un Dieu unique. Il est trop glorieux pour avoir un enfant. C'est à Lui qu'appartient tout ce qui est dans les cieux et sur la terre et Allah suffit comme protecteur.