Des épinglettes représentant différents projets de la Wikimedia Foundation.
Une épinglette (ou pin's) est un petit insigne le plus souvent métallique qui se fixe sur un vêtement. Attachée à la boutonnière, elle sert de signe distinctif, représentant une appartenance, un logo ou commémorant un événement. Elle peut être simplement décorative, s'apparentant alors à une broche. Encouragée par une production publicitaire intense dans les années 1980-1990, elle est devenue un objet de collection.
Étymologie et variantes linguistiques
L'origine de l'utilisation du mot pin's est à déterminer. Le mot anglais pin signifie épingle, punaise, cheville, goupille. Le mot pin's est une erreur d'orthographe car l'apostrophe suivi du s indique en anglais la possession (comme Peter's dog qui signifie le chien de Pierre), ce qui impliquerait que pin's signifie appartenant à l'épingle.
Un vendeur de Pin's sur un vide-grenier parisien en 2009
Historique
L'épinglette, contrairement au badge qui avait eu son moment de popularité dans les années 1970, se fixe presque à la manière d'une broche à l'aide d'un pic qui traverse le tissu et est bloqué à l'arrière par un « papillon ». C'est ce mode de fixation rapide, qui a contribué à la popularité soudaine de ce petit accessoire qui existait depuis la première guerre mondiale. Le mot « pin » a sans doute été francisé et mis au pluriel par les pilotes français : en effet, la société SPAD (Société de Production des Avions Déperdussin), construisant sous licence les chasseurs de cet avionneur français, exigeait que les pilotes de ses appareils soient formés sur chaque nouveau type d'avion avant de pouvoir en piloter un au sein d'une unité de combat. À l'issue du stage de formation, les pilotes recevaient une épinglette représentant l'appareil sur lequel ils venaient d'être formés, prouvant ainsi leur capacité à utiliser le nouvel avion au sein d'une unité combattante. L'épinglette a aussi connu un grand succès lorsqu'elle était à l'effigie de groupes connus. Elle contribua aussi à une expression populaire (« Tu veux un pin's ? ») utilisée lorsque quelqu'un se vante fortement.
Le phénomène en France
Une tentative de pin's publicitaire avait été faite en 1956 par la nouvelle station de radio Europe N°1, l'épinglette représentait un petit [1] mais la quantité distribuée était trop faible pour créer un mouvement important. C'est la médiatisation des épinglettes du tournoi de Roland Garros en 1987 qui lance la mode. Laquelle a rapidement été exploitée par les marques commerciales et, à côté des épinglettes commémoratives comme celles des Jeux olympiques d'Albertville de 1992, un grand nombre d'épinglettes publicitaires sont mises sur le marché, gagnées ou données, et souvent collectionnées par les amateurs.
Au début des années 1990, à l'apogée du phénomène, des bourses d'échanges se créent, des livres et catalogues traitent du sujet, les prix des épinglettes rares atteignent des sommets.
Seuls quelques passionnés, appelés philopins ou philopinistes, continuent encore cette collection avec des thèmes définis.
Un salon international, se tenant à Louviers (Eure) pour la première fois en 2003, démontre tout de même que la collection d'épinglettes attire encore un certain public. La 5 édition organisée le 7 octobre 2007 a célébré les 20 ans du "pin's".
Avec l'arrivée d'internet, les collectionneurs ont trouvé un support idéal pour partager leur collection. De nombreux sites de vente ou d'échange d'épinglettes ont vu le jour, tels que Delcampe International. Des forums consacrés à ce type de collection se sont développés. Aussi le nombre de collectionneurs a fortement augmenté, au point qu'après l'abandon du salon de Louviers, de nouveaux salons d'épinglettes voient le jour en France.
Depuis 2011 Saint-Amand-Montrond (Cher) accueille le salon national des épinglettes, la 4 édition a eu lieu le 28 septembre 2014.
Lors du salon 2013 de Saint Amand Montrond, un mannequin habillé de plusieurs de milliers d'épinglettes (la "philopine") a été présenté au public, cette réalisation est le travail de membres d'un forum " pin's et philopins ".
Mannequin habillé pour le salon national du pin's de 2013, travail des membres du forum : pin's et philopins
Deux autres salons connus des collectionneurs se déroulent chaque année : l'un à Champeaux (Seine et Marne) et l'autre à Warmeriville (Marne).
Fabricants
L'épinglette pré-existait dans le domaine de l'insigne militaire, ce sont donc des fabricants de médailles et d'insignes civils et militaires qui se sont convertis très vite à ce support publicitaire, la plus connue étant la maison Arthus-Bertrand dont les épinglettes, édités pour le tournoi de Roland-Garros, ont entraîné la vogue de la collection. D'autres fabricants, comme les établissements Ballard, les marques Fraisse ou Corner ont suivi. Des sociétés comme Star Pin's se sont créées spécialement à la faveur de la forte demande, puis la fabrication de mauvaise qualité sous-traitée à Taïwan, envahissant le marché, a tué le phénomène.
La qualité du pin's
La catégorisation par l'usage
On peut distinguer trois principales fonctions d'usage du pin’s :
les pin's publicitaires qui sont diffusés par des entreprises promouvant leurs produits ou services
les pin’s d’embellissement à rapprocher des broches (exemple de thèmes : animaux, automobiles, fleurs, sports, villes, etc.)
les pin’s d'appartenance ou de récompense s'apparentant aux insignes (exemples : logos institutionnels, militaria, etc.)
La qualité de l'attache
Le pin's a d'abord été utilisé comme insigne militaire ou civil avec un dispositif empêchant généralement leur arrachage grâce à un pas de vis ou une épingle de sûreté.
Ensuite, les pin's se sont démocratisés dans les années 1990 notamment à cause de leur nouveau dispositif d'attache rapide du « papillon » sur la tige de la « punaise ». Mais cette attache papillon peut avoir les inconvénients d'irriter la peau avec ses pinces tranchantes et de s'arracher facilement.
Pour pallier le risque d'arrachage des attaches papillon, une ou plusieurs rainures peuvent être apposées sur la tige d'un pin’s. De plus, il existe également des « attaches à pompe » dites « de luxe » qui sont plus confortables et plus sûres. En effet, elles permettent de créer un appel d'air sur la pige de la punaise limitant fortement le risque de perte du pin's.
L'attache en plastique présente l'avantage d'être plus légère et d'avoir un usage plus confortable lors de son port.
Enfin, il existe plusieurs dispositifs pour éviter que le pin’s pivote sur son axe tels que la fixation par deux accroches ou l'ajout d'une ou plusieurs dents d'ancrage solidarisant le pin's avec son support.
Attache par épingle
Dispositif d'une petite épingle de sûreté clippée sur le badge
Attache à vis
Attache à pompe
Attache papillon
Attache en plastique
Dispositif de deux accroches rainurées
Dispositif d'une accroche cisaillée avec de multiples rainures et une dent d'ancrage
Le processus de fabrication
Outre la qualité de finition des attaches, on peut distinguer les méthodes de production suivantes :
le zamac est composé de Zinc, Aluminium Magnésium et Cuivre (Kupfer) : il a une couleur jaune doré et en principe d'une épaisseur assez grande (2 à 3 mm).
EGF pour « émail grand feu » qui sont complètement lisses dessus et remplis.
EF pour l'appellation « émail à froid » est peint en relief, la peinture email se trouvant dans les creux ; ils sont parfois peints à la main, comme des fabrications locale en Afrique pour des insignes militaires, non homologuées.
Époxyde pour les pin’s ayant un genre de gélatine ou plastique lisse par-dessus l'EF.
Les pin’s haut de gamme sont généralement signés au verso (exemples : Arthus Bertrand « AB », « 1/10 GF » pour la qualité 10K gold-filled, Fraisse, etc.) ; ils ont souvent une épaisseur d'environ deux millimètres qui leur donne un certain relief.