Sourire peut impliquer un sens d'humour et une émotion d'amusement, comme le démontre le personnage de Falstaff d'Eduard von Grützner.
L’humour, au sens large, est une forme d'esprit railleuse « qui s'attache à souligner le caractère comique, ridicule, absurde ou insolite de certains aspects de la réalité ».
L'humour est distingué par plusieurs concepts : c’est un langage, mais aussi un moyen d’expression. L’humour peut être employé dans différents buts et peut, par exemple, se révéler pédagogique ou militant. Sa forme, plus que sa définition, est diversement appréciée d'une culture à l'autre, d'une région à une autre, d'un point de vue à un autre, à tel point que ce qui est considéré par certains comme de l'humour, peut être considéré par les autres comme une méchante moquerie ou une insulte.
L'humour permet à l'Homme de prendre du recul sur ce qu'il vit, comme le remarque Joseph Klatzmann dans son ouvrage L'Humour juif en souhaitant « rire pour ne pas pleurer ». Beaumarchais écrivit « Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer ». Plus pessimiste, Nietzsche affirme « L'homme souffre si profondément qu'il a dû inventer le rire », se rapprochant du cynisme.
Étymologie
Le mot humour provient de l'anglais humour, lui-même emprunté du français « humeur ». L'humeur, du latin humor (liquide), désignait initialement les fluides corporels (sang, bile…) pensés comme influençant sur le comportement.
Vers 1760, les Anglais utilisent le terme humour dans le sens « tempérament enjoué, gaîté, aptitude à voir ou à faire voir le comique des choses » pour se vanter de posséder un certain état d'esprit actuellement nommé humour anglais. À la même époque, le sens du mot français « humeur » suit une évolution semblable.
Le mot « humour » est attesté pour la première fois en français au XVIII siècle, entré en France grâce aux liens qu'entretenaient les penseurs des Lumières avec les philosophes britanniques.
À la fin du XIX siècle, quand les auteurs français s'interrogeaient encore sur le sens exact de l'humour anglais, Félix Fénéon définissait ainsi celui de Mark Twain :
« L'humour est caractérisé par une énorme facétie (émergeant parfois d'une observation triste) — contée avec la plus stricte imperturbabilité, avec toutefois un dédain très marqué de l'opinion du lecteur ; ses moyens favoris sont le grossissement forcené de certaines particularités, — l'inopinée jonction de deux très distantes idées par l'opération d'un calembour ou par un jeu de perspective littéraire, — l'accumulation patiente de détails allant crescendo dans le baroque, mais déduits avec une logique rigoureuse et décevante. »
Registre humoristique
Dans son sens strict, l’humour est une nuance du registre comique qui vise « à attirer l’attention, avec détachement, sur les aspects plaisants ou insolites de la réalité ». Toutefois, dans le langage courant, le sens du terme s'est élargi pour désigner le comique, c'est-à-dire l'ensemble des procédés visant à susciter le rire ou le sourire.
L'humour est indissociable du comique, c'est-à-dire de « ce qui est propre à faire rire » ; le comique est, parmi les tonalités littéraires, ce qui permet l'humour ; il en existe principalement 6 formes (situation, mots, gestes, caractère, mœurs, répétition). En sorte, l'humour utilise nécessairement une forme de comique, mais toute manifestation comique n'est pas forcément humoristique.
Auparavant, il était question de trait d'esprit dans le domaine littéraire. Le trait d'esprit se définissait plus comme une forme d'ironie acide et pince-sans-rire, constaté chez des auteurs du siècle des Lumières comme Voltaire, Diderot ou Crébillon fils. Sigmund Freud a étudié le trait d'esprit (Witz) dans Le trait d'esprit et sa relation à l'inconscient (1905). L'humour tel que pratiqué par les Britanniques se révélait cependant plus proche d'une forme de regard absurde et détaché sur les événements, sans forcément conduire à la malveillance vers laquelle tendait souvent l'esprit français.
Pour Paul Reboux, l'humour consiste tout simplement à « traiter à la légère les choses graves, et gravement les choses légères ».
Certaines formes d'humour peuvent utiliser l'ironie ou le sarcasme.
Ainsi, l'humour reste une notion floue, à la croisée d’autres concepts qui lui sont proches tels que le comique, le trait d'esprit, l’ironie ou le burlesque.
Formes
Les apparitions les plus connues de l'humour se font dans les histoires amusantes, qualifiées de « drôles », désignées fréquemment sous le vocable de blagues. Il se manifeste cependant de manières très diverses et n'est pas toujours explicite (c'est le cas de l'ironie, de la pointe, de la remarque pince-sans-rire) ; des gestes même peuvent être comiques. Si l'humour est toujours volontaire, un individu peut être comique sans le vouloir. L'humour apparaît aussi sous forme de bande dessinée (pour adultes ou jeune public).
Il existe dans Wikipédia une catégorie « Forme d'humour ».
Humour noir
L'humour noir est une forme d'humour qui s'appuie sur des éléments tristes ou désagréables et les tourne en dérision et « rire jaune » un rire forcé et amer. De fait, l'humour n'est pas nécessairement lié à la joie.
Humour pince-sans-rire
L'humour pince-sans-rire est une forme particulière d'humour, caractérisée notamment par l'air sérieux de la personne qui en fait preuve, que l'on peut rapprocher de l'humour noir.
Humour d'observation
L’humour d'observation est une forme d'humour se basant sur la caricature de situations du quotidien. C'est la forme d'humour la plus répandue dans le domaine du one-man-show, particulièrement dans le stand-up.
Recherches
L'étude de l'humour et ses effets (gélotologie) entre dans le champ disciplinaire de la psychologie, de la philosophie, de la linguistique, de la sociologie, de l'histoire, de la littérature et de la médecine.
Origine et rôle
Les origines et les fonctions du rire engendré par l'humour sont difficiles à cerner mais il est reconnu depuis l'Antiquité comme ayant une fonction cathartique.
Pour certains éthologues, le rire, constaté chez certaines races de singes, est avant tout le rictus, c'est-à-dire un soulèvement des lèvres afin de montrer les dents ; il pourrait donc être une forme de violence détournée, une inclination à l'agression résumée en une grimace. Vu sous cet angle, l'humour permettrait d'évacuer cette violence, née de la frustration et de la souffrance associées à la fonction cathartique. Le lien avec une sensation de malaise peut se vérifier si la gêne est ressentie par l'auditoire et l'orateur lorsque celui-ci rate un trait d'esprit et ne parvient pas à faire sourire.
L'humour est aussi souvent un moyen pour un groupe ou une personne soumis à de fortes pressions sociales ou à de fortes contraintes de s'en échapper. Il peut également être militant.
L'humour est un art contributif au discours de la sagesse et au travail de la culture. Les rires qu'il provoque élèvent alors à la lucidité.
Thérapie
Il est empiriquement reconnu que l'humour et son effet direct, le rire, a des effets positifs sur la santé. La science contemporaine a découvert que l'humour et le rire participaient, entre autres, à la décontraction des muscles, à la réduction des hormones de stress, à l'amélioration du système immunitaire, à la réduction de la douleur.
L'humour est également un outil à part entière de l'hypnose ericksonienne. Il permet au thérapeute une communication à plusieurs niveaux : au-delà du sens premier perçu consciemment, une seconde possibilité, voire un champ de possibilités peut être perçu inconsciemment, et donc envisagé. Mettant sur la voie du changement, l'humour génère ainsi du recadrage.
Pédagogie
L'humour peut se révéler être un outil intéressant pour l'enseignement. Des études ont montré que l'utilisation de l'humour, accompagné d'analogies et de métaphores, permet de mieux mémoriser l'information.
Philosophie
On ne saurait enfin, bien sûr, passer sous silence son rôle en philosophie, à la fois proche et distinct de celui de l’ironie. Sans même remonter à Hippocrate et surtout aux cyniques grecs, il faudrait se référer à Soeren Kierkegaard. À sa suite, Henri Bergson et Vladimir Jankelevitch ont critiqué l'esprit de sérieux (mais non le sérieux lui-même) dont se couvrent parfois les penseurs.