Le protestantisme est l'une des principales branches du christianisme avec le catholicisme et l'orthodoxie. Entendu largement, le protestantisme est l'ensemble des groupements « issus, directement ou non, de la Réforme et qui rejettent l'autorité du pape ». Selon cette perspective, le protestantisme englobe des mouvements variés allant des luthériens passant par les évangéliques, jusqu'aux quakers.
Introduction
La Réforme est le résultat du rejet des orientations prises par le catholicisme pendant le Moyen Âge (et qui ont été définitivement réaffirmées par Rome au concile de Trente). La Réforme a été menée sous l'impulsion de théologiens tels que Martin Luther, Jean Calvin, Ulrich Zwingli parmi tant d'autres. Pierre Valdo, John Wyclif, Jan Hus, Lefèvre d'Etaples sont considérés comme des précurseurs de la Réforme. À la suite de ces théologiens, le protestantisme comprend des courants théologiques très divers. Au sein de la seule fédération protestante de France, on dénombre vingt-six unions d'Églises, tandis que, sur le plan international, ce sont environ trois cent vingt Églises issues du protestantisme qui participent au conseil œcuménique des Églises, aux côtés d'une trentaine d’Églises orthodoxes et des Églises vieilles-catholiques.
Origine du mot protestant
Ce sont les adversaires de la Réforme qui, les premiers, utilisèrent ce quolibet en 1529, en Allemagne, en désignant les princes protestants et les villes libres. La plupart des princes-électeurs avaient choisi de suivre la réforme de Luther tolérée par Charles Quint, l'empereur élu par eux. Mais en 1529, ce fervent catholique change d'avis et ordonne le ralliement inconditionnel à l’Église catholique romaine. La promulgation de cette prescription, provoque le refus des princes : ils « protestent devant Dieu […] ainsi que devant tous les hommes » de leur refus d'admettre un décret qu'ils jugent contraire « à Dieu, à sa sainte Parole, à [leur] bonne conscience et au salut de [leur] âme ».
Plutôt attribué de façon péjorative, cet adjectif fut ensuite adopté comme substantif par les adeptes de la Réforme. En effet, la définition (vieillie ou littéraire) de ce mot est : Exprimer avec certitude, promettre avec force (à quelqu'un) que quelque chose est vrai, que quelque chose existe. En revendiquant le sens positif de ce mot, les protestants affirment leur croyance, ils font profession de leur foi. De là l'origine du mot protestant. La portée du mot est parfois restreinte aux seuls courants luthérien et réformé, dont la cohérence et l'unité ont été affirmées très tôt.
Histoire
Origine
Martin Luther par Lucas Cranach l'Ancien.
Les débuts du protestantisme sont généralement datés du 31 octobre 1517, le moine augustin allemand et docteur en théologie Martin Luther publie les 95 Thèses dénonçant les travers de l’Église catholique romaine comme la vente des indulgences, et affirme que la Bible doit être la seule autorité sur laquelle repose la foi. Protégé par le duc Jean-Frédéric de Saxe (1503-1554), Luther brûle la bulle Exsurge Domine le menaçant d’excommunication en 1520.
L'année 1521 est également considérée comme déterminante : en janvier, Martin Luther, devant la diète de Worms, refuse de se rétracter, s’estimant soumis à l’autorité de la Bible et de sa conscience plutôt qu’à celle de la hiérarchie ecclésiastique et est excommunié. Invoqués ici pour la première fois, l'appel direct à Dieu et à la conscience individuelle sont des marqueurs du protestantisme. Parmi les idées de Luther, l'accès de tous à la Bible sans discrimination sociale et l'égalité entre les hommes ont un fort écho dans la population majoritairement paysanne, à tel point qu'elles provoquent au printemps 1525 le Bauernkrieg (guerre des paysans) dans le Saint-Empire romain germanique.
Afin de mettre un terme rapide à cette explosion de violence contre la classe dirigeante, les princes se réunissent lors de la première diète de Spire, en 1526. Ils conviennent du décret de l'état d'urgence et décident que chaque prince choisit le culte à pratiquer dans son État, les opposants étant contraints de fuir vers un autre État favorable à leur foi. Cette confessionnalisation est déjà initiée à la fin de 1526 par Jean I de Saxe qui institutionnalisa le luthéranisme.
Cependant, absent de cette assemblée formée par ses électeurs, Charles Quint demeure hostile à ces dispositions. Accusé par le Saint-Siège de soutenir Luther, Charles Quint décide d'endiguer la propagation des thèses luthériennes. Il convoque donc en 1529, avec son frère Ferdinand I, une seconde diète de Spire lors de laquelle il révoque toutes les concessions faites par les princes aux paysans. Ainsi, il réinstaure le culte catholique et la messe en latin. Ces derniers réagissent immédiatement sous la conduite de Jean de Saxe en émettant une protestation. Les princes signataires sont appelés « protestants », origine du mot protestant (voir supra).
Distribution du Protestantisme (rouge) et du Catholicisme (bleu) en Europe centrale (en 1618).
Diffusion
Le Luthéranisme se répand dans toute l'Europe le long des voies de communication commerciales du Nord. De nombreux princes allemands l'adoptent, ce qui va dans le sens de leur quête d'indépendance par rapport aux pouvoirs extérieurs qui régissent le Saint-Empire romain germanique : le Pape et l'empereur. L'empereur Charles Quint, justement, est aux prises avec les Turcs qui conquièrent de plus en plus de territoire européen depuis la chute de Constantinople et menacent à présent l'est de son empire ; il ne peut donc intervenir à l'encontre des princes qui deviennent protestants. Le Luthéranisme devient religion d’État en Suède en 1529, puis au Danemark en 1536. En 1536, Jean Calvin publie en latin l’Institution de la religion chrétienne. En 1545, le concile de Trente réaffirme les dogmes et la discipline de l’Église catholique. Il se termine en 1563.
Aux XVIetXVII siècles, la France bascule dans les guerres de religion (1562-98) puis après une période de tolérance sous l'Édit de Nantes, dans une proscription croissante du protestantisme associé à des violences : destruction de temples, enlèvement d'enfants, logement de troupes, interdiction d'exercice de certains métiers et charges, ce qui conduit, malgré l'interdiction faite également d'émigrer, à l'exode de quelque deux cent cinquante à trois cent mille personnes vers l'Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas et l'Angleterre.
Dans le Saint-Empire romain germanique, les troubles avaient pris fin dès 1555 avec la Paix d'Augsbourg, qui promulguait le principe « un prince, une religion » et permettait donc de facto une tolérance, ceux qui étaient résolu à conserver leur religion étant libre de se déplacer, parfois de quelques kilomètres seulement, pour l'exercer librement. Les Pays-Bas faisaient exception à cette règle, les troubles religieux venant doubler le rejet de la mise sous tutelle de la Flandre et des Pays-Bas par les Habsbourg espagnols. La paix n'intervient qu'en 1**8 (Traité de Münster) à l'issue de la guerre de Quatre-Vingts Ans et consacre la division politique et religieuse des Pays-Bas : au sud, les Pays-Bas espagnols catholiques où le protestantisme est interdit, au nord les Pays-Bas indépendants, dirigés par des protestants et où le catholicisme est tout juste toléré.
En Angleterre, les convenances personnelles du roi Henri VIII en matière matrimoniale le conduisent à rompre avec Rome. Née de ce schisme, l'Église anglicane conserve d'abord tous les aspects extérieurs du catholicisme mais évoluera graduellement vers le protestantisme tandis que le catholicisme poursuit son évolution divergente par le biais des doctrines promulguées après la rupture. En Suisse, les cantons s'étaient déterminés séparément, les plus vastes et les plus puissants (Bâle, Zurich, Berne) basculant vers le protestantisme. En Europe du Sud, les velléités du luthéranisme avaient été éteintes par l'Inquisition. Seule exception notable, la communauté hérétique dite vaudoise : lors du synode de Chanforan, la majeure partie de l'Église vaudoise choisit d'adhérer à la Réforme en 1532. Malgré les persécutions (entre autres le massacre de trois mille Vaudois du Luberon en 1545), cette petite communauté s'est maintenue dans le Piémont.
Le protestantisme connaît ensuite une expansion mondiale au travers des mouvements missionnaires qui, le plus souvent, accompagnent la colonisation. Dans le cas des États-Unis, il est alimenté en outre par l'exil des non-conformistes religieux d'Angleterre ou d'autres régions d'Europe : ainsi les Quakers puis les non-conformistes anglicans (puritains) sont-ils très tôt et très largement implantés dans le Nouveau Monde, mais c'est le cas aussi des Anabaptistes germaniques (allemands, suisses, alsaciens) qui fondent les communautés mennonites et amish aux États-Unis.
Développement
Le protestantisme au niveau mondial.
Aujourd'hui, le protestantisme est principalement présent en Amérique du Nord, en Europe du Nord et en Afrique. Il est fortement implanté, et en croissance, en Amérique du Sud et en Asie de l'Est plus particulièrement en Chine (en nombre) et en Corée du Sud (en pourcentage). L'estimation du nombre de protestants dans le monde est assez variable, selon que l'on prend en compte les seuls protestants « historiques » (ceux remontant à la Réforme « magistérielle » du XVI siècle : calvinistes, réformés, presbytériens ; luthériens ; anglicans low church, épiscopaliens ; méthodistes — XIX siècle, dissidence anglicane — principalement), au nombre d'environ trois cent cinquante millions, ou que l'on y ajoute les descendants (baptistes et autres Églises), évangéliques, de la « Réforme radicale » (toujours au XVI siècle mais aussi après), qui sont, en 2011, plus de cinq cents millions dans le monde. Parmi les évangéliques, on estime à deux cents millions le nombre des pentecôtistes dans le monde. Les évangéliques et les pentecôtistes (apparus au tout début du XX siècle et mettant l'accent sur le « baptême du Saint-Esprit ») sont très dynamiques et en constante expansion de par le monde (Amérique latine, Afrique, Asie…). Dans les années récentes, le calvinisme a été l'objet d'un regain en Amérique du Nord. Le magazine Time a décrit en 2009 le nouveau calvinisme comme l'une des « dix idées en train de changer le monde » et ses partisans comme des baptistes réformés et des baptistes du sud principalement.
Aujourd'hui, les États-Unis et la Corée du Sud sont les deux pays qui envoient le plus de missionnaires dans le monde.
Mouvements protestants traditionnels
Selon la compilation des chiffres donnés par les organisations protestantes traditionnelles, le mouvement rassemble 317 millions de personnes dans le monde, en 2014.
Luthéranisme, calvinisme et anglicanisme
Dès le début, les Églises historiques multitudinistes sont organisées en plusieurs Églises en fonction des courants théologiques ou des circonstances historiques. Elles s'adressent dans le même mouvement à leurs membres et à la société (d'où le terme « multitudiniste »). Il s'agit des Églises luthériennes (selon la Fédération luthérienne mondiale, elle rassemble 72 millions de membres), des Églises réformées (calvinistes ou zwingliennes) (selon la Communion mondiale d'Églises réformées, elle rassemble 80 millions de membres) et de l'Église anglicane (selon la Communion anglicane, elle rassemble 85 millions de membres).
Méthodisme
John Wesley, est à l'origine du méthodisme (selon le Conseil méthodiste mondial, l’église rassemble 80 millions de membres). Conjuguant retour à la Bible, à la prière et à l'engagement social, il est le précurseur de mouvements socio-évangéliques tels que l'Armée du salut, fondée par William Booth en Angleterre, à la fin du XIX siècle ou les Unions Chrétiennes de Jeunes Gens (UCJG, en anglais YMCA), qui comptent 45 millions de membres dans le monde. Refusant la prédestination, confessant la responsabilité de l'individu dans sa propre foi.
Courant libéral
Les Églises libérales sont généralement attachées au dialogue de la religion avec la culture et relativisent la place première de la Bible. Elles sont favorables au dialogue interreligieux, au pluralisme, et à la laïcité. Elles critiquent les régulations orthodoxes des croyances et des pratiques, les appareils ecclésiastiques et leur pouvoir normatif.
Mouvements évangéliques
Selon l'Alliance évangélique mondiale, le mouvement rassemble 600 millions de personnes dans le monde en 2014.
Anabaptisme
Au XVI siècle, l'anabaptisme apparaît avec les Assemblées mennonites, dont s'inspira le pasteur anglais John Smyth en Hollande, fondateur du Baptisme. Ce mouvement se caractérise par l'importance donnée à la Bible, à la nouvelle naissance, au baptême adulte, un esprit missionnaire, un engagement moral de vie ainsi que par l’autonomie locale des églises, la séparation de l’Église et de l’État, et finalement l’autorité de la congrégation (congrégationalistes). Ils étaient accusés par les protestants traditionnels de mettre à côté ou au-dessus de la Bible une illumination intérieure considérée comme subjective, et nommé par eux « illuminés » ((de) Schwärmer) ou « Anabaptistes » (parce que, ne reconnaissant qu'un baptême d'adultes, ils « rebaptisaient » ceux qui l'avaient été, enfants, ailleurs). Les tenants de cette Réforme radicale affirmaient, eux, que cette illumination intérieure était l'œuvre du Saint-Esprit.
Dans ce groupe, les Quakers occupent une place à part. Fondé en 1650 en Angleterre par George Fox, ce mouvement très ancré dans la culture anglo-saxonne se distingue des autres communautés issues du christianisme par l'absence de credo, de clergé et de hiérarchie. De nombreux Quakers ne ressentent pas leur foi comme entrant dans les catégories chrétiennes traditionnelles, bien que subsiste au sein du Quakerisme un large courant évangélique.
Mouvements de réveil et pentecôtisme
Dans les siècles suivants, d'autres mouvements ont vu le jour à partir des « réveils » spirituels du XIX siècle propagés ou inspirés par le Méthodisme. Le principal est le pentecôtisme, en 1906, suivi du mouvement charismatique et du mouvement néo-charismatique.
D'autres Églises indépendantes, privilégiant un aspect ou un autre de la foi ou de la pratique chrétienne, existent aussi : les Darbystes et autres « Assemblées de frères », les Adventistes du septième jour, etc. « Églises évangéliques » est le terme générique qui regroupe toutes ces dénominations. La plupart du temps, hormis dans le méthodisme classique, ce sont des « Églises de professants ou de confessants » et non « de multitude » : elles demandent un engagement et une profession de foi personnels à leurs membres et la plupart, de ce fait, ne baptisent que des adultes ou éventuellement des adolescents (elles sont « baptistes »). Certaines rebaptisent les chrétiens venus d'autres Églises, car elles ne reconnaissent que le baptême d'adultes fait par immersion. Ce terme s'applique aussi aux courants fondamentalistes d'origine nord-américaine.
Principes fondamentaux du protestantisme
Les protestants modernistes hésitent à parler de « doctrine » ou de « religion ». Ils préfèrent convictions, engagements ou valeurs. Ils préfèrent toujours préserver un espace de discussion et d'échange entre les fidèles, particulièrement pour leurs expressions de foi, même les plus conservatrices.
Grands Principes
Toutes sensibilités confondues, les protestants partagent ces points fondamentaux (les deux premiers concernent le salut) :
Sola gratia (« par la grâce seule »)
L'homme ne peut pas mériter son salut auprès de Dieu, mais Dieu le lui offre gratuitement par amour. Ce qui rend l'homme capable d'aimer lui aussi. Ainsi, la valeur d'une personne ne dépend que de l'amour de Dieu, et non de ses qualités, ni de son mérite, ni de son statut social.
Sola fide (« Seule la foi compte »)
Ce don se fait à l'occasion d'une rencontre personnelle avec Dieu, par Jésus-Christ (solo Christo, par Christ seul). C'est cela la foi, non une doctrine ou une œuvre humaine. D'une personne à l'autre, elle peut surgir ou être le fruit d'un cheminement. Chacun la vit de manière particulière, comme sa réponse à la déclaration d'amour de Dieu.
Sola scriptura (« par l'Écriture seule »)
(À mettre en rapport avec le sacerdoce universel et l'éclairage indispensable du Saint Esprit) Considérée comme porteuse de la parole de Dieu, la Bible est à la fois la seule autorité théologique et le seul guide, en dernière instance, pour la foi et la vie. Elle est éclairée entre autres par la prédication de ministres appelés par l'Église et formés par elle (mais essentiellement par le Saint-Esprit). À travers les témoignages humains qu'elle transmet, elle dessine des principes de vie à partir desquels s'exerce la responsabilité personnelle de chacun.
Solus Christus (« Jésus Christ seul »)
-
Jésus Christ est le seul intermédiaire entre Dieu et l'humanité.
Soli Deo gloria (« à Dieu seul la gloire »)
-
Il n'y a que Dieu qui soit sacré, divin ou absolu. Ainsi, aucune entreprise humaine ne peut prétendre avoir un caractère absolu, intangible ou universel, y compris la théologie. De plus, partant du principe que Dieu a donné la liberté aux hommes, les protestants sont généralement favorables à un système social qui respecte la pluralité et les libertés.
Ecclesia semper reformanda (« l'Église doit se réformer sans cesse »)
Les institutions ecclésiastiques sont des réalités humaines. Elles sont secondes. Elles peuvent se tromper, disait Luther. Ainsi, les Églises doivent sans cesse porter un regard critique sur leur propre fonctionnement et leur propre doctrine, à partir de la lecture Bible, lecture éclairée par l'Esprit. En revanche, les chrétiens catholiques pensent qu'il faut être guidé par l'Église de façon claire. La certitude peut aller dans certains cas jusqu'au dogme (vérité qui ne peut être reniée), prononcée par un concile, ou par le Pape en vertu de l'« infaillibilité pontificale ».
Sacerdoce universel
Principe de la Réforme protestante, que Luther considère comme central, selon lequel chaque baptisé est « prophète, prêtre et roi » sous la seule seigneurie du Christ. Ce concept anéantit les principes de hiérarchie au sein de l'Église. Chaque baptisé a une place de valeur identique, y compris les ministres (dont les pasteurs font partie). Issus d'études de théologie et reconnus par l'Église, ils sont au service de la communauté pour l'annonce de la Parole de Dieu (prédication et sacrements) et les missions particulières qui en découlent. Les femmes ont accès aux ministères de certaines Églises protestantes, cela a évolué en fonction des pays et des époques.
Pratiques et croyances protestantes
La doctrine protestante repose exclusivement sur les textes sacrés, à savoir la Bible, uniquement constituée de l’Ancien et du Nouveau Testament. Les écrits apocryphes ont été considérés par les Réformateurs comme intéressants mais non fondateurs de la foi et ne sont plus imprimés dans les Bibles protestantes depuis le XIX siècle. Le protestant croit donc à la résurrection et à la vie éternelle. À l'instar de toutes les confessions chrétiennes, la résurrection de Jésus-Christ et le salut qui en résulte peut être considérée comme le point essentiel de la foi protestante. Les pratiques majeures sont communes avec celles de l’Église catholique (prières, lecture de la Bible, le culte dominical et la participation à l’Eucharistie, dénommée la Sainte-Cène).
Le Baptême et la Sainte-Cène sont les deux seuls sacrements chez les protestants, qui partent du principe que, d'après le témoignage des textes bibliques, seuls ces deux actes ont été institués par Jésus-Christ. Dans certaines Églises protestantes, notamment évangéliques, le baptême n'est administré qu'à l’âge adulte tandis que d'autres laissent le choix et pratiquent assez largement le baptême des enfants.
La confirmation désigne la cérémonie qui conclut l’éducation religieuse des catéchumènes, en général des adolescents de 14 à 15 ans. Assez proche de la profession de foi célébrée chez les catholiques, elle n'est cependant pas un sacrement mais elle confirme les vœux du baptême et elle marque l’admission du confirmand à la cène et son passage à une vie de foi adulte.
Le mariage est la bénédiction divine d'un amour humain et, bien que le protestantisme n'encourage pas la pratique du divorce, l'idée qu'un divorce peut être préférable à une vie de couple devenue très difficile est admise par la majorité des protestants ; le remariage de divorcés est possible.
Le culte des funérailles est destiné à l’accompagnement de la famille et des amis, il est centré sur l'annonce de l’Évangile et la promesse de la résurrection. Le défunt est enterré simplement, avec respect : lecture d’un passage de la Bible et prières pour les familles. Il n'y a pas de cérémonie pour les morts de type messe anniversaire. Les autopsies, les prélèvements d’organes ainsi que la crémation sont en général autorisés.
Fêtes et rassemblements
Les protestants célèbrent les fêtes de Noël, des Rameaux, de Pâques (ils célèbrent le jeudi saint et le Vendredi saint mais sans procession ni chemin de croix), de l’Ascension et de la Pentecôte. Dans les Églises historiques européennes, en plus des fêtes chrétiennes (référées à Jésus-Christ selon la Bible), on célèbre parfois :
Le Nouvel An, le 1 janvier ;
La fête de la récolte, le premier dimanche d'octobre (dans les milieux luthériens influencés par l'Europe du Nord ou en Amérique du Nord ("Thanksgiving" ou "action de grâce") ;
La fête de la Réformation, le 31 octobre ou, à défaut, le dimanche précédent, commémorant l'affichage des 95 thèses de Luther ;
L'Assemblée du Désert au Musée du Désert, le premier dimanche de septembre, à Mialet dans les Cévennes, en souvenir des Camisards ; beaucoup de protestants français et issus des pays du Refuge s'y rendent généralement ;
Protestants en Fête est un grand rassemblement, organisés tous les quatre ans, par la Fédération Protestante de France. La prochaine édition aura lieu en 2017, à Lyon.
Différences avec l'Église catholique
Malgré les nombreux points communs entre catholicisme et protestantisme tous deux issus du rameau occidental du Christianisme, et malgré le rapprochement doctrinal obtenu par le dialogue œcuménique, par exemple par le Groupe des Dombes, il existe de nombreuses différences entre le culte protestant et le culte catholique.
Les protestants se référent uniquement à la Bible comme source de doctrine (sola scriptura). Ils récusent en particulier la tradition, autre source dogmatique admise par le catholicisme. Ils insistent sur le rôle de l'Esprit Saint pour accéder à une compréhension véritable du sens du message biblique. Ils sont souvent profondément choqués par la promulgation de nouveaux dogmes par l'Église catholique romaine tel que ceux de l'Immaculée Conception (1854), de l'infaillibilité pontificale (1870) ou de l'assomption de Marie (1950), qu'ils assimilent à une sorte de révélation continue peu conforme à l'évangile.
Les protestants n'accordent pas à leur clergé un rôle spécifique de prêtres. Les pasteurs sont des conseillers et des savants dont le rôle est de former les croyants, de leur indiquer la direction à suivre. Ils président le culte et administrent la Sainte-Cène mais, moyennant une officialisation par l'Église pour des raisons de bon ordre et de discipline, des laïcs peuvent parfaitement en faire autant, y compris la prédication moyennant formation théologique. C'est l'ensemble des croyants qui est investi de la prêtrise (doctrine dite du sacerdoce universel, fondée notamment sur des textes de l'Épître aux Hébreux). Dans l'Église catholique, le prêtre en prononçant les paroles de l'absolution au sein de la confession accorde effectivement le pardon de Dieu, le pasteur se borne à rappeler au cours de la liturgie la promesse de pardon acquise « à ceux qui se repentent et qui croient » ; le reste se passe directement entre le croyant et Dieu (exception : les anglicans utilisent le mot prêtre, sans toutefois y mettre le sens catholique).
Les protestants ne reconnaissent pas l'autorité du Pape, ni celle des cardinaux. Pour des raisons historiques, il existe une multitude de communautés protestantes non affiliées les unes aux autres. Les Églises protestantes sont organisées soit autour d'évêques parfois appelés inspecteurs ecclésiastiques (d'après le sens du mot grec episkopos), il est alors question de système épiscopalien (cas des Luthériens, des Anglicans et de certains Méthodistes), soit autour de conseils presbytéraux souverains, les paroisses adhérant volontairement à des unions d'Églises régies par une sorte d'assemblée générale dénommée synode, il est alors question de système presbytérien synodal (cas notamment des Églises réformées). Ces unions qui sont cantonnées à l'échelon national se regroupent par obédience (luthérienne, réformée, anglicane, baptiste, méthodiste, etc.) au sein de fédérations internationales qui sont en général elles-mêmes affiliées au Conseil œcuménique des Églises (COE).
Les protestants ne reconnaissent que deux sacrements (le baptême et l’eucharistie ou Sainte-Cène) contre sept chez les catholiques (le baptême, l'eucharistie, la confirmation, la réconciliation, le mariage, l'ordination et l'onction des malades). Certains de ces rites existent toutefois sur un mode mineur : la confirmation (qui se pratique environ deux ans plus tard que chez les catholiques lorsque l'enfant a développé son sens critique et sa personnalité), la confession des péchés (soit collective au cours du culte soit personnelle dans le secret de la prière, mais jamais auriculaire à la manière catholique ; les protestants n’ont donc pas de sacrement de réconciliation (le dialogue avec un prêtre) et le pasteur n'a pas le pouvoir de remettre les péchés. L'ordination (des pasteurs luthériens) ou la reconnaissance des ministères (des pasteurs réformés) remplacent l'ordination des prêtres mais en sont très éloignées dans la forme comme dans le fondement théologique, la question de la prêtrise restant au fond la grande différence entre les conceptions catholiques et protestantes de l'Église. Moins sacralisé, le mariage protestant peut être rompu et les Églises protestantes acceptent en général de célébrer des remariages.
La question dite de la présence réelle de Jésus lors de la Cène est particulièrement complexe. Les protestants ne croient pas à la transsubstantiation, doctrine catholique qui affirme la transformation physique et matérielle des deux espèces de la communion en véritable chair et en véritable sang du Christ lors de l'eucharistie. La majorité des protestants croit à la présence réelle de Jésus de manière spirituelle dans l'assemblée lors de la Cène: la Cène ne se réduit donc pas à un symbole. (Cette position existe toutefois également mais reste minoritaire.) Tenant d'unir les contraires, la position de Luther était la "consubstantiation", doctrine tirée des idées de Guillaume d'Occam et de Duns Scot. La communauté de Taizé avait quant à elle trouvé des formulations pouvant convenir à l'ensemble des Églises chrétiennes, parlant d'un « mémorial sacrificiel ».
Les concepts de purgatoire (lieu de souffrance auquel l'Homme accède après la mort pour se racheter et se purifier de ses péchés avant d'accéder au paradis), canonisation (pratique catholique, mais aussi orthodoxe, par laquelle un homme ou une femme est reconnu comme Saint ou Sainte) et d'indulgence (à l'époque il y avait possibilité pour un catholique de verser une somme d'argent au Pape en échange du pardon de ses péchés, aujourd'hui c'est surtout le pardon donné par le Pape pour les grandes fêtes, par exemple l'Indulgence Plénière de Noël, ou dans d'autres occasions) n'existent tout simplement pas. La notion de « saint » (origine latine de ce mot : sanctus : sacré, ici avec un sens double "appelé" (par le baptême) et "élu" (par Dieu au Jugement Dernier), signifiant « mis à part », Il n'existe donc pas sur terre d'élite composée de chrétiens qui seraient exemplaires devant la communauté.
L'excommunication (pratique par laquelle le Pape exclut quelqu'un de l'Église et de fait l'empêche temporairement ou définitivement de recevoir des sacrements) existe en principe également chez les protestants. Elle serait prononcée soit par l'évêque (organisation de l'Église selon le système épiscopalien), soit par le conseil presbytéral (système presbytéro-synodal), mais elle est en général tombée en désuétude (sauf chez certains évangéliques, où elle joue même un rôle de maintien de la cohésion des communautés Amish, où l'excommunié est ipso facto mis au ban de la communauté sur le plan social).
Les protestants adhèrent à la naissance virginale de Jésus et il placent Marie parmi les témoins privilégiés au même titre que les disciples du Christ. En revanche, ils ne croient pas à son Immaculée Conception, qui n'a pas de fondement biblique. Des avancées œcuméniques ont été faites quant à la place de Marie chez les protestants - dont on peut penser qu'elle a été particulièrement réduite en pure réaction contre le catholicisme, par exemple par le Groupe des Dombes ou par la théologienne protestante France Quéré.
Les protestants ne font pas appel à des intercesseurs comme Marie ou les Saints dans leurs prières. Selon eux le croyant est seul responsable devant Dieu et ne doit pas passer par des intermédiaires pour dialoguer avec Lui. Ils croient que Jésus est le seul intermédiaire entre Dieu le Père et eux-mêmes. Ils ne croient pas à l'utilité de la pratique catholique de la confession (voir plus haut le paragraphe sur la prêtrise).
Les pasteurs protestants ont le droit de se marier et les femmes exercent couramment le pastorat.
Le protestantisme comporte notablement moins de rites que les autres branches du Christianisme. Par exemple, les protestants ne pratiquent pas le signe de croix et n'utilisent pas d'eau bénite, car ils considèrent qu'il s'agit là de superstitions.
L'appartenance à l'Église est concrétisée chez les protestants par la confession de foi et non par la participation aux rituels sacramentels qui a la préférence des catholiques.
Il n'y a pas de cérémonie pour les morts de type messe anniversaire.
Influence sociologique du protestantisme
Éducation
Le protestantisme, promoteur de la lecture - puisque la lecture de la Bible par tous y est encouragée -, s'est toujours passionné pour l'enseignement. C'est ce que Jean Jaurès avait éloquemment décrit en 1911 : « C'est la Réforme qui s'est passionnée pour l'instruction du peuple... Elle a voulu que tout homme sût lire, et quel livre ? Celui où elle-même puisait la vie. ». Parmi les grands éducateurs protestants, on cite volontiers Friedrich Fröbel, inventeur du jardin d'enfants qui deviendra l'école maternelle (développée en France par la protestante Pauline Kergomard) ou le pasteur Jean-Frédéric Oberlin, qui pratiquera l'éducation populaire dans sa paroisse déshéritée du Ban-de-la-Roche.
L'impact du protestantisme sur l’éducation est particulièrement fort en France, sous la 3 République, où Jules Ferry compte plusieurs personnalités protestantes dans son entourage. En particulier Ferdinand Buisson (qui conçoit les grandes lois scolaires de 1881-1885 et crée les Écoles Normales Supérieures de Saint-Cloud et Fontenay-aux-Roses), Félix Pécaut et Jules Steeg.
L'enseignement féminin doit aussi beaucoup au protestantisme, Madame Jules Favre étant la créatrice de l'École Normale Supérieure de jeunes filles de Sèvres et l'inspiratrice de la pédagogie de toute une génération d'enseignantes. Les lycées de jeunes filles comptent, en 1885, 22 % d'élèves protestantes, 10 % d'enseignants protestants et 25 % de chefs d'établissements protestants.
Vie économique
Max Weber a mis en évidence dans L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme la contribution unique du protestantisme à la création d'une culture favorable à la liberté d'entreprendre et au capitalisme, culture qui s'est à présent imposée à l'échelle mondiale. Weber met particulièrement en évidence le rôle des calvinistes et des puritains, caractérisés par un ascétisme qui mène à la thésaurisation donc à la formation de capital. Les activités industrielles, de négoce ou de banque menées par des protestants ont donc prospéré dans la durée. Des alliances réfléchies entre familles protestantes ont également permis de consolider et de diversifier ces activités économiques. De nombreuses entreprises françaises, toujours en activité aujourd’hui, ont ainsi été créées par des protestants et demeurent de véritables réussites.
Thèse toutefois remise en cause par Fernand Braudel dans son livre.
Diaconie protestante
La diaconie, le service envers les plus faibles ou les plus pauvres, existe depuis l’origine de l’Église. Pour les protestants, la diaconie fait bien partie de la vocation de l’Église, au même titre que la prédication de l’Évangile, bien que la laïcité ait conduit en France à séparer les associations cultuelles et les associations ou fondations à caractère social, médico-social ou sanitaire.
En 2007, Olivier Brès, président de la Fédération d'entraide protestante (FEP), distinguait deux grands types d'activité:
a. Les associations locales d’entraide ou diaconats Il y a presque un diaconat par Église locale, avec des activités d’écoute, des distributions alimentaires, des vestiaires, des accompagnements plus ou moins précis de personnes isolées (hors ou dans l’Église), mais aussi du financement et de l’accompagnement d’actions de solidarité avec le Sud (associations ou Églises) au gré des rencontres et des intérêts des membres des Entraides. Cela représente des milliers de bénévoles qui collaborent souvent dans leurs activités avec d’autres associations caritatives (laïques, catholiques…).
b. Les associations membres de la Fédération d'entraide protestante (FEP), soit environ deux cents associations ou fondations engagées dans plusieurs secteurs :
le sanitaire, avec quelques hôpitaux et maisons de santé et écoles d’infirmières
les personnes âgées avec près de 80 maisons de retraite et quelques services à domicile,
les personnes handicapées, avec souvent des associations importantes gérant plusieurs établissements et développant de nouvelles structures, dans un contexte de pénurie à l'échelle nationale,
le social qui tend à se développer, avec des structures d’accompagnement, d’hébergement, d’accès au logement pour personnes en situation d’exclusion
les organismes de formation, les Foyers de jeunes, les centres sociaux….
Ces associations regroupent des milliers d’administrateurs, de bénévoles et de salariés.
Quelques exemples d’œuvres d'origine protestante :
La Fondation John Bost
La Fondation John Bost, fondée en 1848 par le pasteur John Bost, est une institution sanitaire et médico-sociale protestante, reconnue d'utilité publique, dont le siège est situé à La Force près de Bergerac. Elle accueille, soigne et accompagne au long cours plus d'un millier de personnes (enfants, adultes et seniors) souffrant de troubles psychiques et de handicap physique et/ou mental dont l'état nécessite une vie sociale adaptée, ainsi que des personnes âgées dépendantes. L'institution est composée de pavillons ou services sanitaires et médico-sociaux répartis dans plusieurs régions, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Limousin,Île-de-France et Haute-Normandie. Comme le souhaitait le pasteur John Bost, les résidents sont accueillis dans un environnement «sans mur ni clôture», espérant ainsi offrir une bonne qualité de vie.
La Fondation Bagatelle
En créant la Maison Protestante de Santé de Bordeaux en 1863 (reconnue d'utilité publique en 1867), les Églises protestantes de la ville ont créé une œuvre dont le modernisme perdure encore dans le modèle sanitaire et social d'aujourd'hui.Dès 1920 le docteur Anna Hamilton en fait ,sur le site de Bagatelle à Talence, un hôpital-école très en avance sur son temps,et fonde la première école d'infirmières selon les principes de Florence Nightingale lesquels ont révolutionné les soins infirmiers.Aujourd'hui, la Fondation Bagatelle gère et anime dix établissements sur la Gironde notamment un hôpital général (MCO),privé très moderne( avec délégation de service public), de 250 lits et un hôpital à domicile (HAD),de 200 lits, numéro 1 sur la grande Aquitaine.
L'Armée du salut
L'Armée du salut naît en pleine révolution industrielle, à la fin du XIX siècle. Elle est créée, en 1878, par le pasteur méthodiste anglais William Booth, scandalisé par le spectacle des foules ouvrières qui s'entassent dans les quartiers pauvres de l'Est londonien. Pour lui, le changement s'opère en chaque individu. Le progrès social, politique et économique doit découler d'une profonde transformation intérieure de l'homme, réconcilié avec lui-même par la puissance de l'Évangile. William Booth estime par ailleurs qu'avant de parler à quelqu'un de religion, il faut lui proposer des conditions de vie décentes, d'où l'investissement social du mouvement salutiste, et sa devise aux trois S, « soupe, savon, salut ».
Les Amis de l'Atelier
À la fin des années 1950, l'éducatrice Anne Sommermeyer constate le dénuement des familles ayant des enfants handicapés, qui étaient de facto exclus du système scolaire traditionnel et peu pris en charge par la Sécurité sociale. Indignée, elle commence par recevoir chez elle quelques enfants, pour permettre à leurs parents de prendre quelques jours de repos et de dormir quelques nuits en paix. En 1957, elle ouvre un jardin d'enfants pour déficients mentaux dans une maisonnette de 18 m qu'une jeune communauté protestante (mennonite) venait d'ériger au milieu des vergers, à Châtenay-Malabry. En 1961, elle crée des activités de jour pour de jeunes adultes en situation de handicap dans le cadre du Centre d'Aide par le Travail (CAT) "l'Atelier" puis du Centre d'Initiation au Travail et aux Loisirs (CITL) "Égalité". Pour répondre aux sollicitations croissantes des familles, d'autres établissements et services vont peu à peu voir le jour, en concertation avec les pouvoirs publics. Le besoin d'hébergement collectif conduit d'abord l'association à créer deux foyers d'hébergement. En 50 ans, l'Association ouvre une soixantaine d'établissements et services qui vont du CAT à l'IME (Institut médico-éducatif). Elle compte environ 2600 bénéficiaires et 1550 salariés. En 2011, l'Association devient la Fondation des Amis de l'Atelier, reconnue d'utilité publique.
La CIMADE
Créée en septembre 1939 à l'instigation de la théologienne protestante Suzanne de Dietrich pour venir en aide aux populations alsacienne et lorraine évacuées vers le sud de la France à cause de l’entrée en guerre contre l’Allemagne, l'action de la CIMADE (dont le nom signifie Comité inter mouvements auprès des évacués) s'est rapidement élargie aux réfugiés de toutes origines (Tziganes, communistes, Allemands fuyant le nazisme, Juifs...). Souvent médiatisée par son actions en faveur des migrants et personnes sans papiers d'identité, la CIMADE poursuit également une action de terrain grâce à ses quelque 2 000 bénévoles : assistance juridique aux étrangers en centre de rétention administrative, gestion d'établissements sanitaires et sociaux, formation et adaptation linguistique, accueil des étrangers dans les permanences régionales, actions de solidarité internationale, interventions en prison et en locaux de rétention.
L'hôpital Albert Schweitzer
Véritable précurseur de l'aide humanitaire médicale, le pasteur et médecin d'origine alsacienne, Albert Schweitzer, fonde en 1913 à Lambaréné (Gabon) un hôpital destiné à soigner les malades de la région mais aussi à étudier les maladies tropicales afin de mieux les prévenir et de mieux les soigner. Dès 1930, Albert Schweitzer constitue à Strasbourg une association de soutien. en 1974, la fondation de droit gabonais Albert-Schweitzer est créée pour gérer l'hôpital. Grâce à ses nombreux soutiens, l'hôpital va se moderniser en permanence. Sont créés un laboratoire de biologie et de bactériologie, une salle de radiologie, un bloc opératoire, une clinique dentaire, un pavillon de pédiatrie, un pavillon de médecine interne, des écoles. Un effort important est réalisé en direction de la formation du personnel médical et paramédical originaire d’Afrique.
Le Comité international de la Croix-Rouge
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est la plus ancienne organisation internationale humanitaire existante. Elle a été créée en 1863 par un groupe de cinq citoyens protestants de Genève, dont Henri Dunant (prix Nobel de la paix en 1901) et le général Dufour. D'après ses statuts, la Croix-Rouge est une institution de secours volontaire et désintéressée dont la mission est d'agir au plus près des personnes touchées par les conflits armés et de répondre au mieux à leurs besoins. Le CICR, qui a toujours son siège à Genève en Suisse, emploie environ 11000 personnes dans 80 pays à travers le monde (2013). L'action du CICR a été récompensée par trois prix Nobel de la paix (1917, 1944 et 1963).
Musique protestante
La musique joue un rôle très important au sein des églises protestantes. Au début du XVI siècle, la musique était chantée en latin dans le chœur par des religieux. Les réformateurs ont voulu faire chanter l’ensemble des fidèles, y compris les femmes. L’Église luthérienne a conservé les instruments de musique et les chœurs professionnels ce qui a permis une très riche production musicale aux XVIIetXVIII siècles. Les plus célèbres compositeurs sont Heinrich Schütz et Jean-Sébastien Bach. Le gospel est un chant spirituel, né aux États-Unis, au sein des communautés évangéliques d'origine afro-américaine qui prend la suite des negro spirituals.
Personnalités
Cette section contient une liste de pasteurs, de théologiens et de personnalités marquantes de la pensée protestante.
Pierre Valdo (pré-réformateur, à l'origine de l'Église Vaudoise) : 1140-1206 XII siècle
John Wyclif : 1320-84
Jan Hus : 1369-1415
Martin Luther : 1483-1546
Ulrich Zwingli : 1484-1531
Thomas Cromwell : 1485-1540
Guillaume Farel : 1489-1565
Martin Bucer : (1491-1551)
Menno Simons (1496–1561)
Philippe Melanchthon : 1497-1560
Andreas Cellarius (théologien) : 1503-62
David Joris : 1501-56
Heinrich Bullinger : 1504-75
Jean Calvin : 1509-**
Henri VIII d'Angleterre : 1509-47
Thomas Cranmer :1489-1556
John Knox : 1513-72
Sébastien Castellion : 1515-63
Théodore de Bèze : 1519-1605
Guy de Brès : 1522-67
John Napier : 1550-1617
Philippe Duplessis-Mornay : 1549-1623
Henri IV : 1553-1610
Catherine de Parthenay : 1554-1651
Moïse Amyraut : 1596-16**
John Dury : 1600-1680
George Fox : 1624–1691
Gottfried Wilhelm Leibniz : 1**6-1716
Jean-Alphonse Turretin : 1671-1737
Jean-Frédéric Ostervald : 1663-1747
John Wesley : 1703-1791
Jean-Jacques Rousseau : 1712-1778
George Whitefield : 1714-1770
Paul Rabaut : 1718-1794
Adam Smith : 1723-1790
Emmanuel Kant : 1724–1804
Jean-Frédéric Oberlin : 1740-1826
Jean-Paul Rabaut Saint-Étienne : 1743-1793
François-Antoine de Boissy d'Anglas : 1756-1826
Frédéric Schleiermacher : 1768–1834
Georg Wilhelm Friedrich Hegel : 1770–1831
Alexandre Vinet : 1797-1847
John Nelson Darby : 1800–82
Søren Kierkegaard : 1813-55
John Bost : 1817–81
Henri Dunant : 1828-1910
Abraham Kuyper : 1837-1920
Tommy Fallot : 1844-1904
Adolf von Harnack : 1851–1930
Max Weber : 18**-1920
Elie Gounelle : 1865-1950
Nathan Söderblom : 1866-1933
Wilfred Monod : 1867-1943
Albert Schweitzer : 1875-1965
Freddy Durrleman : 1881-1944
Marc Boegner : 1881-1970
Karl Barth : 1886-1968
Paul Tillich : 1886-1965
François Guizot : 1787-1874
Emil Brunner : 1889–1966
Suzanne de Dietrich : 1891-1981
André Trocmé : 1901-1971
Dietrich Bonhoeffer : 1906-1945
Madeleine Barot : 1909-95
Jacques Ellul : 1912-94
Paul Ricœur : 1913-2005
Billy Graham : 1918-
Martin Luther King : 1929-68
André Gounelle : 1933-
Jean Baubérot : 1941-
Jean-Arnold de Clermont : 1941-