Tomettes de terre cuite
Carreaux de faïence hollandais XVII siècle, Hospice Comtesse, Lille
Carreau de grès-cérame coloré dans l'épaisseur, Manufacture Paul Charnoz, Paray-le-Monial, XIX siècle.
Carreaux en ciment du XIX siècle
Le terme de carrelage désigne à l'origine l'action de poser des carreaux, puis, par métonymie, le résultat de cette action. Il désigne alors un revêtement de sol ou de murs formé de carreaux de céramique - terre cuite, carreaux de faïence, carreaux de grès (souvent appelés grès-cérame) - ou bien carreaux de marbre ou de ciment ou encore carreaux de vinyle. Ces différents types de carreaux sont juxtaposés puis collés ou scellés. Un carrelage est couramment utilisé pour la finition et la décoration des sols et des murs pour les habitations et autres locaux, aussi bien à l'intérieur qu'en extérieur.
Dans la construction, le carrelage est réalisé par le carreleur
Les carreaux
En Suisse, les carreaux muraux sont appelés catelles (cf. le Robert) ; on utilise aussi le mot planelles pour les carreaux destinés au sol.
Fabrication des carreaux en céramique
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Composition
Argile ou terre, quartz, feldspath qui se vitrifie sous la chaleur, kaolin qui est un adjuvant et les émaux.
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Fabrication
Les matières premières sont mélangées et broyées de manière à former une pâte fine et homogène appelée barbotine. Cette barbotine est ensuite séchée via un atomiseur qui permet d'en extraire l'eau pour n'en retenir que la poudre. Cette poudre est ensuite injectée dans un moule de la taille et de la forme recherchée du carreau, puis est enfin pressée. Après pressage, le carreau est nettoyé puis soumis à plusieurs étapes de séchage pour faire tomber son taux d'humidité de 5-6 % à environ 0,5 %.
Le carreau sera ensuite émaillé. Afin de lui donner l'aspect recherché, il existe trois types d’émaillage : l’émaillage à sec, l’émaillage humide et la sérigraphie. Le zircon (ou silicate de zirconium ZrSiO4) est utilisé pour l'opacification des émaux. Cet usage représente 53 % de la consommation mondiale de zirconium.
Le carreau subit une dernière étape de cuisson au four avant d'être conditionné pour la vente.
Caractéristiques
Un carreau a toujours une forme géométrique convexe, généralement des carrés ou parfois des rectangles, mais les hexagones sont aussi historiquement assez fréquents. Les carreaux sont fins, autour d'un centimètre d'épaisseur. Plus les carreaux sont de grande dimension, plus leur surface est cassante.
Sur le plan industriel, plusieurs procédés de décoration sont utilisés. Un premier procédé vise à l'utilisation de sels migrants sur la surface du biscuit avant la cuisson. Cela a pour effet une répartition aléatoire des couleurs et effets sur les carreaux. Un second procédé utilise un "rouleau décor" : une sorte de cylindre vient appliquer un motif sur la surface du biscuit. La forme cylindrique de cette presse de production permet de faire en sorte que le motif ne se répète pas à l'identique sur les carreaux. D'autres procédés utilisent des applications d'émail par projection (pistolet applicateur) ou sous forme de film uniforme (émaillage à la cloche). Certains de ces procédés peuvent se combiner, et permettent la création d'un grand nombre de gammes de couleurs et d'effets sur les carreaux.
Les procédés modernes de décoration de carreaux utilisent des machines Industrielles à Injection Electronique d'Encres. Pilotées par ordinateur, elles permettent d'obtenir des impressions à très hautes résolution et des vitesses d'impression qui dépassent 40 ml/min.Aussi le changement de motifs et de couleurs sont instantanés et se font à partir du programme interface de commande sans aucune intervention sur la machine.
On trouve les classiques unis, marbrés, et nuagés. Depuis 2003 on note l'apparition de très fidèles reproductions de matériaux bruts avec notamment des imitations de parquet, du béton, de tôles rouillées, du cuir... Depuis 2006 environ, on voit parfois un apport de matière dans les carreaux avec un nouveau système d'insertion de billes de métal à l'intérieur du produit, et qui, après polissage en usine, donne une très fidèle imitation de l'inox, l'acier ou l'aluminium.
Il existe plusieurs types de cuisson, on distingue mono-cuisson et bi-cuisson. La mono-cuisson était utilisée principalement pour le carreau de sol, actuellement elle l'est aussi bien pour le carreau de sol que pour le carreau mural, cette opération consiste à cuire le biscuit décoré en une seule étape à une température avoisinant les 1100 degrés. Cette cuisson à forte température permet d'obtenir un biscuit plus résistant.
La bi-cuisson est le procédé utilisé pour la cuisson des faïences, et comme son nom l'indique, s'effectue en deux cuissons à 1000 degrés chacune, cela donne des produits moins résistants, mais diminue considérablement les coûts de fabrication, la consommation de gaz étant moindre à 1000 degrés qu'à 1100. Certains carreaux décorés avec des motifs particuliers (motifs métallisés, ajouts de verre...) peuvent faire l'objet d'une troisième, voire d'une quatrième cuisson.
Histoire
Pavement - Castel Nuovo
Panneau de carreaux, Céramique d'Iznik, Damas, Syrie, XVI-XVII siècle. Brooklyn Museum
Principe connu depuis l'Antiquité.
Parmi les plus connus, on peut citer les Azulejos, carreaux bleus d'Espagne, Portugal, Mexique.
Les carreaux sont depuis l'origine très utilisés dans la civilisation musulmane, en particulier les lieux de culte, en utilisant essentiellement les formes et les effets géométriques, les représentations humaines ou animales étant interdites par la religion.
Les premiers carreaux apparaissent en France dans les édifices religieux au VIII siècle et se développe dans les maisons de notables au XVIII siècle, l'application de faïence peinte sur les carreaux datant du XVI siècle tandis que leur usage se démocratise à partir du XIX siècle. Concurrencé par les parquets de bois, il se destine alors aux lieux moins nobles (passages, pièces de service) des bâtiments.
Types de carreaux
Les carreaux peuvent être en grès émaillé, grès brut, grès cérame, grès cérame pleine masse, grès cérame rectifié, grès cérame poli (lalmatto), émaux, pâte de verre, ciment ou encore terre cuite.
Tomette
Opus incertum
Azulejos
Carreaux de Delft
Carreau ciment
Pose
Pose d'un carrelage industriel
Les carreaux s'utilisent aussi bien en intérieur qu'en extérieur, mais il est vrai qu'à l'extérieur la pose de carrelage rencontre de nombreuses contraintes (intempéries, gel, amplitude thermique). En théorie le grès cérame qui est non-gélif est plus adapté aux extérieurs qu'un grès classique. Il existe des mortiers et des solutions de drainage spécifiques pour l'extérieur.
Il existe plusieurs types de pose, les principaux sont les suivants :
la pose droite (au carrement) qui comme son nom l'indique vise à poser le carrelage de manière rectiligne les joints formant un quadrillage parfait en parallèle au mur, comme sur la photo ;
la pose au plafond. À réaliser avec la carrelette adéquate pour les découpes.
la pose diagonale qui vise à poser le carrelage de manière rectiligne les joints formant un quadrillage parfait avec un angle à 45 degrés par rapport au mur ;
la pose décalée (pose en joint de pierre ou quinconce) qui est comparable à une pose de brique en croisant les carreaux, celle-ci peut être effectuée en droit ou en diagonal ;
la pose en pipe composée de deux formats de carreaux, se compose d'un petit format autour duquel viennent tourner quatre gros formats, la ligne de joint formant ainsi un dessin de pipe entre chaque petit carreau et gros carreau ;
le multiformat ou opus qui comme son nom l'indique est composé de plusieurs formats de carreaux (jusqu'à sept formats) il existe une multitude de multi-formats prévus en fonction des dimensions des carreaux choisis ;
la pose à bâton rompus qui, comme un parquet, s'utilise avec des formats rectangulaires posés en équerre ;
la pose en chevrons qui nécessite des carreaux spécifiquement créés à cette effet, ce sont des carreaux rectangulaires biseautés sur les largeurs afin de leur permettre de former un chevron ;
l'opus insertum qui vise à poser des carreaux cassés, donc informes, afin de créer un motif.
Il existe plusieurs techniques de pose :
La pose traditionnelle ou pose scellée. Il s'agit d'une pose directement sur chape (sans attendre qu'elle sèche), les carreaux sont ainsi scellés au support qui a été préalablement poudré avec un mortier ciment ou un mortier spécial puis réglé à la batte. Le carrelage étant directement scellé au support, il est donc soumis directement à la dilatation de celui-ci et de ce fait il éclate plus facilement sur les supports soumis aux fortes dilatations comme les chauffages au sol. Le DTU autorise la pose scellée en extérieur uniquement sur un support ayant préalablement été préparé avec une désolidarisation et une natte (natte de désolidarisation) drainante sous chape.
La pose collée. C'est la pose la plus courante de nos jours, un mortier collé est préalablement posé sur le support (puis tartiné sur le carreau quand il s'agit d'un carreau de 30x30 et supérieure « double encollage »). Elle permet une meilleure désolidarisation des supports et offre une capacité d'adhérence durable sur tous les éléments intérieurs et extérieurs ou presque.
La pose flottante en filière sèche (sans ciment colle ni eau), comme pour le parquet flottant. Sous chaque carreau est installé une sous-couche en élastomère d'environ 2 mm d'épaisseur. Sur les pourtours sont insérés des profilés en PVC en forme de T (inversé). Le carrelage n'est plus solidaire de la structure et de la chape tout en faisant corps avec la sous-couche. Les joints entre les carreaux (espacement de 1,5 à 2 mm) sont remplis à l'aide d'un mastic polymère de type silicone neutre. L'ensemble forme une structure en réseau, très résistante et étanche grâce au jointoiement à l'aide du silicone spécialement conçu dont les propriétés conviennent parfaitement à ce type de pose flottante (souplesse, résistance au poinçonnement, étanchéité). Nombreux avantages : plus respectueux de l'environnement, économique, thermique, acoustique, léger, facilitation du renouvellement du carrelage, propre, sans travaux ni gravats etc..Voir le site dédié du concepteur.
ex. : Chape traditionnelle, chape anhydrite, ancien carrelage, plancher bois (avec natte ou panneau de désolidarisation), chauffage au sol, etc. Il existe autant de colles que de types de supports. De plus des mises en œuvres sont différentes en fonctions des types de colles ainsi il est bon de différencier les colles « normales » des colles « fluides » et des colles « en pâte ».
Préparation des supports : le carrelage nécessite dans la plupart des cas une préparation du support afin d'améliorer l'adhérence de la colle ou d'améliorer les niveaux du sol, pour cela on utilise des primaires d'accrochages et des ragréages.
Organismes rattachés
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Union Nationale des Entrepreneurs de Carrelage
Créée en 1942, l'Union Nationale des Entrepreneurs de Carrelage est une organisation rattachée à la Fédération Française du Bâtiment. Elle compte plus de 2700 entrepreneurs et artisans spécialistes de la mise en œuvre des revêtements de sols et de murs. Ses principales missions sont :
La technique
La formation
La promotion du métier