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词典释义:
fugue
时间: 2023-09-25 09:45:58
[fyg]

n.f.1. 【音】赋格曲2. (暂时的)失踪;(暂时的)离家逃跑, 出走 3. 【医学】漫游症, 神游症

词典释义

n.f.
1. 【音】赋格曲

2. (暂时的)失踪;(暂时的)离家逃跑, 出走
faire une fugue 逃跑, 出走

3. 【医学】漫游症, 神游症
近义、反义、派生词
近义词:
disparition,  escapade,  désertion,  évasion,  fuite,  équipée
联想词
sonate 鸣曲; errance 流浪,游荡,漫步; contrepoint 对位法; fillette 小姑娘,小女孩; symphonie 曲; adolescente 青春期的; mineur 较小的; cavale 林; mélodie 旋律,曲调; choral 合唱的; clarinette 单簧管;
当代法汉科技词典

fugue f. 漫游症

短语搭配

faire une fugue逃跑, 出走

fugue à quatre voix四声部赋格曲

l'entrée d'une fugue赋格曲的起奏

sujet et contre-sujets d'une fugue赋格曲的主题和对题

un mineur inculpé pour vagabondage et fugue一个被控流浪和离家出走的未成年人

L'imitation est un des principes de base du canon, de la fugue, ainsi que de la polyphonie aux XVe et XVIe siècles.模仿是15和16世纪卡农、赋格曲和复调音乐的基本原则之一。

原声例句

(narratrice): 250 kilomètres? Mais c'est une fugue! Allô, oui, le commissariat?

(旁白):250公里?但它是个逃跑的人!你好,是的,警局吗?

[Vraiment Top]

Ici la fugue ne dure jamais très longtemps. Néanmoins elle est toujours prise au sérieux par un père vigilant et déterminé.

这里,暂时的逃跑不会持续很长时间。但是警惕、有决心的父亲总是认真对待此事。

[动物世界]

Sans doute, au commencement, elle n’avait pas digéré la fugue de Nana.

说实在的起初她无法接受娜娜离家出走的现实。

[小酒店 L'Assommoir]

On pourrait croire que l’homme renonça à toute fugue après cette aventure.

我们可以相信男人在这个经历之后放弃了任何逃跑的念头。

[加拿大传奇故事]

Ce sont les mineurs en fugue, uniquement ceux de la semaine dernière, expliquez-moi pourquoi je devrais donner plus d’importance à cette gamine qu’aux autres ?

“您看,这些全部都是离家出走的孩子,这还只是上个星期报告上来的。您能不能跟我解释一下,我为什么要额外关照这个女孩子?”

[你在哪里?]

L’inspecteur Miller avait déjà envoyé un fax au central du Port Authority de New York qui retransmettrait l’avis de fugue dans tous les Preclncts de la ville.

米勒警官已经给纽约城的港务局发送了传真,现在纽约城的所有警局应该都已经收到了丽莎离家出走的消息。

[你在哪里?]

Pendant dix longues minutes il les interrogea sur ce qui à leur sens pouvait avoir été à l’origine de la fugue.

他足足花了10分钟来问他们,了解孩子这次离家出走最可能的原因。

[你在哪里?]

On sait par exemple qu’on a des fiches M, V, IT, pour les mineurs en fugue, les prisonniers évadés ou les personnes qui n’ont pas le droit de quitter le territoire national.

例如,我们知道我们有针对逃跑的未成年人、逃犯或不允许离开国家领土的人的 M、V、IT 表。

[RFI简易法语听力 2018年5月合集]

FaB : En France, la jeune fille de 17 ans, dont la disparition mystérieuse en début de semaine a mobilisé 200 militaires a en réalité fait une fugue.

FaB:在法国,本周早些时候神秘失踪动员了 200 名士兵的 17 岁女孩实际上逃跑了。

[RFI简易法语听力 2021年11月合集]

On pourrait croire que l’homme renonça à toute fugue après cette aventure. Pourtant, non.

[TV5每周精选(视频版)2017年合集]

例句库

Ces rhétoriques activent cette vidéo comme la variation et la fugue dans un concerto.

连续隐喻和矛盾修辞法使之成为一个整体的协奏曲中带入的变奏和赋格

Il ment à ses parents indifférents à son sort, vole, fugue.

他向不关心他的父母撒谎,盗窃,离家出走

Il est aussi arrivé que des femmes et des filles soient détenues pour « fugue », infraction sans fondement en droit écrit.

妇女和女童还因“逃跑”遭到拘留,而这种罪名在成文法中没有任何依据。

D'autres, de plus en plus nombreux, sont chassés de chez eux par leurs familles qui n'ont plus les moyens de les élever, sont abandonnés ou fuguent et mènent une existence précaire, vivant souvent dans les rues.

此外,还有越来越多的儿童被迫离开穷苦家庭,被遗弃,或逃出家门,以求朝不保夕地活下去,经常沦为流落街头的儿童。

Il est assez courant que le Code pénal contienne des dispositions incriminant divers problèmes comportementaux des enfants, tels que le vagabondage, l'absentéisme scolaire, la fugue et certains autres actes, alors qu'ils sont fréquemment imputables à des difficultés psychologiques ou socioéconomiques.

刑法甚为通常地列入一些条款,将犯有流浪、逃学、出走及其他行为的一些行为问题儿童列为罪犯,而这些问题行为往往是由于心理或社会经济问题所致。

L'enlèvement d'épouses n'existe pas en Arménie, bien que ce terme soit parfois utilisé pour désigner une fugue amoureuse ou une relation avec un(e) mineur(e).

亚美尼亚并不存在抢新娘的情况,尽管有时会用这一术语来指私奔行为或是与未成年人的性关系。

法语百科

Manuscrit de L'Offrande musicale, de Johann Sebastian Bach.

Une fugue, en musique, est une forme d'écriture contrapuntique exploitant le principe de l'imitation. On désigne, à partir du XVII siècle du nom de « fuga » (de fugere, « fuir » en latin) une composition entièrement fondée sur ce procédé : « fuir », parce que l'auditeur a l'impression que le thème de la fugue fuit d'une voix à l'autre.

La pratique de la fugue demande une maitrise solide des techniques d'écriture musicale. On considère généralement que les nombreuses fugues écrites par Johann Sebastian Bach en sont le modèle insurpassable. Néanmoins, de nombreux compositeurs ont pratiqué avec succès la fugue, y compris les grands romantiques.

Un procédé spontané : l'imitation

Giovanni Pierluigi da Palestrina.
Giovanni Pierluigi da Palestrina.

L'imitation, comme le contrepoint, a une origine médiévale et vocale. C'est un procédé utilisé spontanément par les chanteurs improvisant en groupe, comme on peut encore aujourd'hui l'observer, par exemple, dans les ensembles de negro-spiritual.

En tant que procédé d'écriture, c'est la répétition par une voix d'un fragment mélodique exécuté préalablement par une autre voix. Le fragment exécuté en premier est dit « antécédent », sa reproduction (imitation) le conséquent. L'imitation est dite « régulière » lorsque le conséquent est identique à l'antécédent. Le conséquent peut être transposé, resserré (« strette », lorsque l'imitation commence avant que l'exécution de l'antécédent ne soit terminée), augmenté, etc.

Les messes de Palestrina, l'un des grands maîtres du contrepoint vocal, nous donnent les exemples les plus riches et les plus savants d'écriture en imitation.

Un pas de plus vers la fugue : le canon

Un canon est une imitation qui suit l'antécédent en le chevauchant, c'est une forme aboutie de la strette. Le plus simple et le plus connu étant le canon à l'octave du type « Frère Jacques ». Le canon s'est pratiqué de tout temps depuis la fin du Moyen Âge. Le Deo Gratias d'Ockeghem, à trente-six voix, est l'un des plus ambitieux canons de tous les temps. Bach en donne des exemples très savants dans son Art de la fugue (Die Kunst der Fuge). Au XX siècle, le compositeur de jazz américain Louis Hardin (dit « Moondog »), est l'auteur d'un nombre impressionnant de canons à trois, quatre voix ou plus, dans lesquels il fait preuve d'une grande science d'écriture et d'une grande invention rythmique.

Le canon nécessite la maîtrise d'une technique fort difficile, le contrepoint renversable, indispensable à la composition de fugues. On appelle contrepoint renversable une mélodie dont l'accompagnement peut être écrit sans inconvénient ni incorrection indifféremment au-dessous ou au-dessus de cette mélodie. C'est ce procédé qui permet la réalisation des contre-sujet de fugue. Il existe des contrepoints renversables à deux, trois et quatre voix, la difficulté croissant avec le nombre de voix. On ne peut utiliser que trois types d'accord, l'accord parfait sans quinte, l'accord de sixte sans quinte et l'accord de triton. Mozart, dans le Finale de sa symphonie « Jupiter », propose un exemple particulièrement acrobatique de contrepoint renversable à cinq voix.

Vers la fugue proprement dite : motet, ricercare, fantaisie

La fugue devient à partir du XVII siècle une véritable forme musicale au même titre que la sonate. Mais l'ancêtre réel de la fugue est la canzona, dont on voit de nombreux exemples sous la plume de Palestrina, Frescobaldi, Battiferi. La fugue peut être considérée comme naissant avec « l'instrumentalisation » du ricercare, du motet, des chansons ou madrigaux ; les transcriptions pour instruments à clavier de ces pièces vocales (messes, des cantates, etc.) ont ainsi été l'un des éléments de maturation de la fugue.

Dietrich Buxtehude (1637-1707), le « Maître de Lübeck », peut être considéré comme un auteur charnière entre Bach et ses prédécesseurs (le Bach du Clavier bien tempéré), certaines fugues de Buxtehude ayant même été attribuées par erreur à Bach. Ce grand virtuose, pour l'écoute duquel on traversait l'Allemagne (comme Bach le fit, avec pour conséquence de manquer à certaines de ses charges, mais également Haendel et son ami Mattheson), a précédé celui-ci dans la fantaisie, l'audace harmonique, l'aisance et la créativité improvisatrice. Néanmoins, la forme de ses fugues présente encore certains archaïsmes.

La fugue dans sa forme conventionnelle actuelle, c'est-à-dire telle que l'a léguée Bach, est en soi la résolution d'un problème de structure et de cohérence non résolu par les formes préexistantes. Le ricercare, le motet et autres formes anciennes souffraient d'un manque d'unité que la fugue, au sens moderne du mot, résout par une architecture aboutie dont Bach est considéré comme ayant définitivement fixé le cadre. La 16 fugue en sol mineur, du premier livre du Clavier bien tempéré (exemple ci-dessous) est très proche de cette forme archétypale, c'est cette forme qui est encore aujourd'hui employée à l'école.


\version "2.14.2"
\header {
  tagline = ##f
}
upper = \relative c'' {
  \clef treble 
  \key g \minor
  \time 4/4
  \tempo 4 = 62
  %\autoBeamOff

    r1 |
    r2 r8 g8 bes d, |
    cis4 d r8 e!16 f g8 f16 e |
    f8 g16 a bes8 a16 g a8 bes16 c d8 c16 bes |
    << { c4 bes a8 d16 c! bes8 c16 d } \\ { a8 g16 fis g8 cis,8 d a'4 g16 fis } >>
    << { ees'8 c a fis' g4 r4 } \\ { g,4 fis8 a d4 r4 } >>

}

lower = \relative c {
  \clef bass
  \key g \minor
  \time 4/4

    << { r8 d'8 ees g, fis4 g } \\ { r1 } \\ { r1 } >> 
    << { r8 a16 bes c8 bes16 a bes4 g } \\ { r1 } \\ { r1 } >> 
    << { r8 a16 g f8 g16 a bes8 g e! cis' } \\ { r1 } \\ { r1 } >> 
    << { d4. e!8 f e f g } \\ { r1 } \\ { r1 } >> 
    << { r1 } \\ { r8 d,8 ees g, fis4 g } >> 
    << { r2 r8 g'8 \change Staff = "upper" bes \change Staff = "lower" d, } \\ { r8 a16 bes c8 bes16 a  bes4 g  } >> 


}

\score {
  \new PianoStaff <<
    % \set PianoStaff.instrumentName = #"BWV 861"
    \new Staff = "upper" \upper
    \new Staff = "lower" \lower
  >>
  \layout {
    \context {
      \Score
      \remove "Metronome_mark_engraver"
    }
  }
  \midi { }
}

La fugue d'école

L'analyse des grandes fugues fait apparaître certains éléments récurrents qui se sont cristallisés au XIX siècle dans une forme de fugue pédagogique. Sa maîtrise est un chemin bien venu dans le savoir-faire musical, puisqu'elle permet d'aborder différentes techniques en un seul exercice.

La fugue commence par l'exposition à une voix d'un thème, dit « sujet », suivi de la « réponse », qui est le sujet répété au ton, soit de la dominante, soit plus rarement de la sous dominante, par une autre voix. Cette réponse est accompagnée par la première, qui expose alors le contre-sujet, qui est un accompagnement du sujet en contrepoint renversable. Cette caractéristique permet que le sujet et le contre-sujet puissent être placés sans incorrection au-dessus ou en dessous l'un de l'autre. Cette exigence entraîne d'épineuses difficultés d'écriture. La répétition du sujet à la dominante présente au moins deux avantages. Le premier est lié à l'écriture : le passage tonique / dominante est naturel en harmonie classique, et son retour dominante / tonique l'est tout autant. Le second est lié à l'interprétation chorale de la fugue puisque les tessitures des voix basse et ténor d'une part et alto et soprano d'autre part sont approximativement à intervalle de quinte.

Lorsque les trois ou quatre voix (voire plus, par exemple sept dans la grande messe en ut mineur de Mozart) ont exposé le thème, survient alors, après des « divertissements » prenant généralement la forme de marches harmoniques (lesquels utilisent généralement des fragments du sujet ou du contre-sujet), ce qu'il est convenu d'appeler le développement. Toute sortes de procédés d'écriture sont alors mis à contribution pour utiliser, voire déformer, le sujet ou le contre-sujet : variations, mutations, ornements, « minorisation » ou « majoration », etc. Cette partie de la fugue permet une plus grande liberté apparente.

Deux procédés d'écriture sont classiquement utilisés pour annoncer la fin de la fugue : la strette et la grande pédale. La strette, ce qui signifie resserrer, consiste à rapprocher les départs du sujet à deux voix ou plus, dans le style du canon. Le sujet se chevauche alors lui-même, révélant qu'il a été écrit en prévision de cet épisode canonique. La grande pédale est une note tenue sur une grande durée. La grande pédale peut se superposer avec une strette ou avec des divertissements. Elle possède un fort pouvoir attracteur tonal alors que des modulations peuvent intervenir, créant des dissonances intéressantes. Bach termine souvent ses fugues par une cadence plagale et, lorsqu'elles sont écrites dans un ton mineur, par une tierce picarde.

Voici, à titre d'exemple, les premières mesures de la fugue en la mineur, BWV 895 de Johann Sebastian Bach :


\version "2.14.2"
\header {
  tagline = ##f
}
upper = \relative c' {
  \clef treble 
  \key a \minor
  \time 4/4
  \tempo 4 = 62
  %\autoBeamOff

   %% BWV 895
  \[ r8^"Sujet" e8 e e a, f' f f | e d c b c \] \[ a16^"Contre-sujet" b c d e fis | g8 e16 fis g a b c dis,8 e16 fis b,8 cis16 dis | e4.

}

lower = \relative c {
  \clef bass
  \key a \minor
  \time 4/4

    r1 | r2 \[ r8^"Réponse à la dominante (ici à la quinte inférieure)" a'8 a a e c' c c b a g fis | g8 s8

}

\score {
  \new PianoStaff <<
    \new Staff = "upper" \upper
    \new Staff = "lower" \lower
  >>
  \layout {
    \context {
      \Score
      \remove "Metronome_mark_engraver"
    }
  }
  \midi { }
}

Le premier intervalle du sujet est une quinte descendante (mi-la) alors que ce même intervalle est devenu une quarte descendante (la-mi) dans la réponse. Cette modification d'intervalle, qui n'altère que fort peu l'impression d'identité entre sujet et réponse, s'appelle une mutation. Cet artifice est parfois nécessaire au maintien de la cohérence tonale, afin de rendre plus surprenante une éventuelle modulation ultérieure.

En général, un seul thème sous-tend toute la composition, assurant l'unité. L'une des grandes difficultés de la fugue est d'obvier à l'impression de monotonie qui pourrait se dégager de la répétition multiple d'un thème. Tout l'art du compositeur est de doser le retour de celui-ci, en d'autres termes de savoir s'arrêter avant de lasser l'auditeur. Ces difficultés ne sont cependant pas spécifiques à la fugue en soi, mais sont celles de la composition en général.

Il existe des fugues comportant plus d'un sujet, que l'on appelle doubles ou triples fugues. C'est le cas de la fugue du Kyrie du Requiem de Mozart. Il s'agit cependant d'un artifice, car ces sujets apparemment nouveaux, exposés seuls (nouvelle exposition) après que sujet et contre sujet ont été largement utilisés et développés, sont, en réalité, des contre-sujets supplémentaires, écrits en contrepoint renversable à trois (ou quatre) voix, qui viennent ensuite s'intégrer dans la polyphonie déjà formée par les sujets et contre-sujets entendus précédemment. Il va sans dire que la maîtrise du contrepoint renversable à plus de deux voix est indispensable à de telles prouesses. Les exemples dont tout compositeur peut tirer profit se trouvent dans L'Art de la fugue, notamment la célèbre fugue dont l'un des contre-sujet-second sujets était B-A-C-H, soit, dans la notation allemande, si♭-la-do-si . L'intérêt des fugues doubles ou triples est la composition de structures plus longues, sans divertissement virtuose, de « remplissage » (fussent-ils géniaux) comme Buxtehude et Bach en donnent maints exemples dans leurs fugues pour orgues, ornées de vastes passages improvisés. La fugue multiple est ainsi une démonstration de science contrapuntique, le « Meisterstück » indispensable de tout compositeur.

Bach et ses successeurs

Johann Sebastian Bach est considéré comme un maître insurpassable de la fugue.
Johann Sebastian Bach est considéré comme un maître insurpassable de la fugue.

Johann Sébastien Bach a utilisé la fugue dans une part importante de ses œuvres. Le Clavier bien tempéré offre des modèles accomplis de la fugue pour instrument à clavier, tout comme ses fugues pour l'orgue. Ses fugues de dimensions monumentales, comme le Kyrie de Messe en Si, ou le Finale du Concerto Brandebourgeois n° 5 sont des modèles qu'aucun romantique n'ignora. Les fugues ou fugatos sont par ailleurs très nombreux dans l'immense catalogue des Cantates (Ich hatte viel Bekümmernis…). Ses œuvres savantes, sorte de mise en pratique de la théorie naissante, l’Offrande musicale et l’Art de la Fugue, fournissent une base solide à qui entreprend l'étude approfondie de la science du contrepoint.

Les fugues de Bach - au moins celle du clavier bien tempéré - n'ont cessé d'inspirer ses successeurs, au premier rang desquels Mozart, littéralement confronté à une crise créatrice majeure, consécutive à sa découverte du maître de Leipzig alors tombé dans un relatif oubli. Bien que Mozart fût déjà en pleine possession de son génie, le savoir du grand maître transparaît dans ses œuvres ultérieures, comme le Requiem ou la Symphonie « Jupiter » (le finale est une fugue étincelante en contrepoint renversable).

Mendelssohn sera l'un des plus ardents thuriféraires de Bach, dont il aura le privilège de refaire connaître et vivre l'œuvre. Certaines de ses pages sont imprégnées, comme les chorals de « Paulus » plongeant à la perfection leurs racines dans l’œuvre du maître.

Beethoven nʼignorait rien du clavier bien tempéré, et parvient même, parfois, à dépasser Bach en complexité : le deuxième mouvement de la neuvième symphonie n'est qu'une vaste fugue aux dimensions titanesques, tout comme celle qui intervient après le chœur « Wie ein Held Zum Siegen » dans le quatrième mouvement (la célèbre interprétation électronique de Wendy Carlos, réalisée en 1971 pour le film Orange mécanique, permet de percevoir avec une grande précision tout le contrepoint de ce sommet de la fugue orchestrale). La double fugue de la Marche funèbre de la Troisième Symphonie « Héroïque » est le sommet de ce mouvement : terrifiante, inexorable, exprimant un désespoir profond. La Grande Fugue op.133, pour quatuor à cordes, illustre brillamment la forme. La fugue a été également pratiquée par Beethoven avec maîtrise dans plusieurs de ses sonates (le finale de la sonate Hammerklavier est une magistrale fugue à trois voix).

Les grands romantiques allemands, notamment Brahms (Requiem allemand) et Wagner, pratiqueront la fugue comme un savoir indispensable à la liberté d'écriture et à la maîtrise du contrepoint. Le jeune Wagner, pour rendre hommage à la 41ème symphonie de Mozart, termina son unique symphonie par une fugue. Plus tard dans ses opéras (notamment les Maîtres-chanteurs (Meistersinger) et Parsifal), Wagner prouvera que le contrepoint n'avait pas de secret pour lui. Anton Bruckner conclut sa cinquième symphonie par une fugue monumentale à plusieurs sujets et en avait largement esquissé une autre pour le final de la neuvième symphonie, restée inachevée.

Gustav Mahler avait une admiration sans bornes pour le maître de Leipzig : « Bach m'apprend tous les jours quelque chose de nouveau […] Si seulement j'avais le temps de me plonger dans cet enseignement, le plus élevé de tous » prouva de façon spectaculaire qu'il maîtrisait l'art de la fugue : le « Veni Creator Spiritus », premier mouvement de la gigantesque Huitième Symphonie « des Mille » comporte dans la dernière partie du développement (le mouvement suit globalement la forme-sonate) une monumentale double fugue chantée par trois chœurs et orchestre renforcé; citons enfin le finale de la Cinquième Symphonie et surtout le Rondo-Burleske, troisième mouvement de la Neuvième Symphonie qui est un fugato perpétuel à mouvement rapide (Allegro assai). Mahler fait ici à la fois une fugue magistrale et une parodie de celle-ci.

La fugue entre dans le XX siècle par la grande porte avec le plus savant successeur moderne de Bach, Max Reger, qui jouit d'un prestige considérable en Europe centrale, où son œuvre très abondante a eu une forte influence sur ses contemporains, dont Schoenberg.

Heinrich Kaminski (1886-1946), qui jouissait lui aussi à son époque d'une très grande réputation conclut son quintette à deux altos par une fugue dont les développements en variations et les dimensions présentent beaucoup de similitudes avec la Grande Fugue de Beethoven.

Bien qu'il la maîtrisât parfaitement dans sa jeunesse encore tonale (les chœurs à la fin des monumentaux Gurre-Lieder en sont la preuve), Arnold Schoenberg voulut libérer la fugue de ses contraintes tonales, ce qui peut être considéré avec une certaine réticence, comme le relève le musicologue Charles Rosen. En effet, sans les règles qui en font un exercice où la « liberté ne s'acquiert que dans la servitude », sans pivots harmoniques, sans accords, sans intervalles contrôlés, le terme de fugue peut perdre en partie son sens.

Béla Bartok, dans le premier mouvement de sa Musique pour cordes, percussion et célesta propose une véritable fugue pour cordes, dont les entrées sont clairement perceptibles, ainsi qu'un vrai développement, alors même que les fonctions tonales y sont très fortement élargies. Le compositeur a su exploiter le caractère répétitif de la fugue, qui permet ici à l'auditeur de mémoriser un sujet relativement complexe par son extrême chromatisme. Béla Bartok composa également une fugue comme deuxième mouvement de sa sonate pour violon seul. Le final de son divertimento pour cordes comprend également des passages fugués.

Suite aux commémorations du 200 anniversaire de la mort de Bach, en hommage au maître, Chostakovitch composa les Vingt-quatre préludes et fugues, avec pour dédicataire Tatiana Nikolaïeva, connue pour ses interprétations de Bach.

Ces dernières années, les déboires de l'atonalité ont remis en question l'abandon du contrepoint, corolaire de la mélodie, cette ancienne discipline n'ayant jamais, comme la fugue, cessé d'être considérée à l'école comme un exercice indispensable à la maîtrise du matériau sonore. Néanmoins, il existe dans le répertoire contemporain quelques exemples de fugue, évoluée voire repensée (fugue rythmique, fugue où la réponse n'est plus à la quinte etc...), comme dans la pièce d'Olivier Messiaen: Par lui tout a été fait, extraite des Vingt regards sur l'Enfant Jésus, ou encore certains passages du quatrième mouvement de la Seconde sonate pour piano de Pierre Boulez.

Les instruments utilisés

En ce qui concerne la fugue, pièce isolée, cette forme peut être exécutée par tout instrument polyphonique, par tout groupe d'instruments monodiques, par tout orchestre et par tout type de chœur. Néanmoins, les plus connues sont destinées aux instruments à clavier, et fournissent un répertoire de choix à l'exécutant (orgue ou clavecin). Les claviers sont particulièrement adaptés à l'écriture fuguée. Mais Bach a également composé trois admirables fugues pour violon seul (BWV 1001:2, 1003:2 et 1005:2) qui, outre qu'elles constituent un défi technique pour l'exécutant, parviennent à concilier la quintessence de la forme polyphonique et un instrument dont la vocation et les moyens sont presque uniquement monodiques.

Fugues célèbres

Fugues pour orgue

Johann Sebastian Bach : Préludes et Fugues, Toccatas et Fugues, Fantaisies et Fugues, Fugues isolées constituent le summum de l'œuvre pour orgue du compositeur, dont on peut citer la célèbre Toccata et Fugue en ré mineur BWV 565 et la non moins célèbre Fantaisie et Fugue en sol mineur BWV 542.

César Franck : Prélude, fugue et variation op. 18

Julius Reubke : Sonate pour orgue en do mineur dite «Psaume 94», depuis la mesure 317

Marcel Dupré : les 3 préludes et fugues opus 7, les 3 préludes et fugues opus 36.

Maurice Duruflé : Prélude et fugue sur le nom d'Alain, Fugue sur le Carillon des heures de Soisson

Fugues pour claviers et autres instruments ou formations

Johann Sebastian Bach : Das wohltemperierte Klavier, destiné à l'orgue ou au clavecin.

Johann Sebastian Bach : L'Art de la fugue, destiné à un ou dans la dernière fugue (supplémentaire) deux claviers.

Ludwig van Beethoven : Grande Fugue op. 133, pour quatuor à cordes.

Ludwig van Beethoven : Finale de la Sonate pour piano n 29 « Hammerklavier », op. 106 (« Allegro risoluto »).

César Franck : Prélude, Choral et Fugue pour piano.

Bela Bartok : premier mouvement de Musique pour cordes, percussion et célesta.

Dmitri Chostakovitch : Vingt-quatre préludes et fugues, op. 87 pour piano.

Bibliographie

André Gedalge, Traité de la fugue, Enoch Cie éditeurs.

中文百科

赋格是复音音乐的一种固定的创作形式,而不是一种曲式。

赋格的主要特点是相互模仿的声部在不同的音高和时间相继进入,按照对位法组织在一起。

历史

赋格(英:fugue, 德:fuge, 法:fugue, 意:fuga)一词的来源有多种说法,一般认为是来自于拉丁语,原意是“追逐”和“飞翔”。赋格经历了漫长的历史发展时期,从16世纪的宗教音乐就开始有这种作曲方法,一直到17世纪巴赫时代才达到顶峰。

乐曲结构

呈示部:是赋格曲的开始部分,有一个主题和一个对应的答题,互相对题伴随着依次在各声部进行陈述;

间插段:在主题展开以前插入的部分段落;

中间部:对呈示部的主题以各种变形方式展开,进一步地丰富所要表达的内容;

再现部和尾声:结束部分。

分类

赋格通常按照声部的数目命名,两个声部的就称为二声部赋格,三个的称为三声部赋格,五个的就是五声部赋格。赋格具体的声部数量不定,少的只有两个声部,多的可以有七,八个甚至更多,一般情况下赋格有三个或四个声部。 另一种常见的分类是主题的数目,单一主题的就称为单赋格或简单赋格。有两个主题的称为二重赋格,可以两个主题作为赋格的主题和对题同时进入,也可以两个主题分别呈示和发展,然后在再现的时候同时出现形成对位。依此类推,三个主题的赋格就称为三重赋格,如此等等。但实际上,四重赋格已经非常罕见了。 根据所使用的对位技法不同,还可以分为严格赋格曲和自由赋格曲。 赋格可以单独成曲,即赋格曲,也可以作为套曲的段落出现,还可以和前奏曲 (包括前奏曲,托卡塔,帕萨卡里亚等等) 一起,组成前奏曲与赋格的形式。 在大型乐曲当中,常常有赋格段出现,即有着赋格呈示部同样的主题在各个声部上不同音高和时间的相继的进入,但是不一定有插句和完整的发展和再现。赋格段常常作为主调音乐中奏鸣曲式的发展部,对奏鸣曲的主部和副部主题加以赋格手法的发展,而在赋格段的结尾回到原乐曲的主调风格。 另外有小赋格(fugetta),指那些发展较少,主题重复进入比较简单的赋格。

法法词典

fugue nom commun - féminin ( fugues )

  • 1. abandon momentané (par un mineur) du domicile familial

    il a fait une fugue lorsqu'il avait quatorze ans

  • 2. abandon (par un animal) du domicile de son maître

    un chien qui fait des fugues répétées

  • 3. petit séjour de détente que l'on fait sans avertir personne Synonyme: escapade

    faire une fugue en province

  • 4. composition musicale de style contrapuntique

    composer une fugue

  • 5. genre polyphonique savant fondé sur la juxtaposition décalée dans le temps d'un thème aux différentes voix ainsi que sur ses divers développements possibles

    une fugue à quatre voix

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biais biais, eadj. 斜的, 歪的[仅用于建筑]n. m. 1. 斜, 倾斜, 歪斜; 2. <转>迂回的方法, 转弯抹角的办法, 花招, 借口, 遁词; 3. <转>方面, 角度; 斜向4. 斜裁的布条5.【统计学】,性en/ de biaisloc.adv1. 斜向地;歪斜地2. <转>迂回地,转弯抹角地,间接地par le biais de loc.prép.…;用…的(间接)办法常见用法

malodorant a. (m) 恶臭的, 难闻的

tribun n.m.1. (古罗马的)军官;行政长官 2. 平民演说;辩护士;民权保卫者3. 【史】(法拿破仑时期的)法案评委员会委员

immigrant immigrant, ea. 入境移居的n. 入境移

milliardaire a. 拥有十亿资财; 巨富, 豪富n. 亿万巨富, 大富豪

ciboule n. f 葱

incertain incertain, ea.1. 知, 可靠;未 2. 分明, 清晰;朦 3. (在未来)变化, 无法肯 4. 犹豫决 — n.m.【财政金融】(外汇)直接标价常见用法

automate n. m.木偶, 玩具, 木头, 惟命是从者; gestes d'automate 机械作 机, 装置, 机器, 售货售票机

apprivoiser 驯服

quitter v. t. 1. [古]免(债务); 让给2. 弃约; 放弃, 脱离; 中断, 丢下: 3. 离开, 走出:4. 放开, 放松: 5. 脱掉, 去(帽等): se quitter v. pr. 分离, 分别常见用法