Le tréma ‹ ◌̈ › est un signe diacritique de l'alphabet latin hérité du tréma grec. Il est formé de deux points juxtaposés.
Le tréma est parfois le même signe graphique que l’umlaut allemand, bien que sa signification et son origine soient différentes.
Histoire
L'emploi du tréma commence, de manière très flottante et assez rarement, dans les langues occidentales à partir du XII siècle dans des manuscrits en anglo-normand. Il se trace comme un double accent aigu (redoublement d'un apex). Il faut attendre l'imprimerie pour que son usage se généralise et commence à se codifier à partir du XVI siècle, époque à laquelle on a copié les usages grecs (cf. Diacritiques de l'alphabet grec). Il semble que ce soit John Palsgrave qui, le premier, l'ait introduit en français vers 1530, à moins qu'il ne s'agisse de Jacobus Sylvius. Dès le milieu du XVI siècle, on commence à le rencontrer fréquemment, comme en atteste en 1549 le Dictionnaire Français-Latin de Robert Estienne qui le dénomme pour la première fois.
Utilisation dans les langues à écriture latine
En français
En français, le tréma peut se placer sur les voyelles e, i, u (et y dans des noms propres) pour indiquer, normalement, que la voyelle qui précède doit être prononcée séparément et ne fait pas partie d'un digramme. Par exemple, maïs se prononce comme ma hisse et non pas comme mais. Avec la réforme de l'orthographe de 1990, la signification du tréma évolue et indiquerait plutôt que c'est la lettre sous le tréma qui doit être prononcée séparément (ambiguë devient ambigüe). Le tréma apparaît également dans des noms communs d'origine étrangère mais considérés comme introduits en français : Länder (pluriel du mot allemand Land) ou ångström.
Le tréma est placé après l’accent circonflexe dans l’ordre alphabétique.
Le tréma est placé à droite du p sur les claviers azerty (avec touche majuscule).
Il n'existe pas de nom commun contenant ÿ. Il apparaît par contre dans plusieurs noms propres :
des toponymes : Aÿ, Faÿ-lès-Nemours, Freÿr, L'Haÿ-les-Roses, Moÿ-de-l'Aisne… ;
les noms de rue : rue et square des Cloÿs dans le 18 arrondissement de Paris, quai Jaÿr dans le 9 arrondissement de Lyon, rue Frédéric Faÿs à Villeurbanne (et le lycée du même nom) ;
des patronymes : les pharaons Aÿ I et Aÿ (II) ; Jules Balaÿ, nom d'origine stéphanoise ; Caÿstros, dieu fleuve de Lydie et le fleuve Caÿstre ; La Famille de Croÿ, originaire de Picardie (Crouy) ; Georges Demenÿ, nom d'origine hongroise ; Ghÿs, version française d'un patronyme d'origine flamande (Ghij) ; Pierre Louÿs, poète et romancier, de son vrai nom Pierre Louis ; Pierre Lecomte du Nouÿ (très couramment écrit Pierre Lecomte du Noüy) ; La famille Ysaÿe, ou encore de Callataÿ (dont François de Callataÿ), originaires de Belgique ; La famille Allote de la Fuÿe dont Sophie, mère de Jules Verne ; Louis de Hoÿm de Marien, architecte.
les pharaons Aÿ I et Aÿ (II) ;
Jules Balaÿ, nom d'origine stéphanoise ;
Caÿstros, dieu fleuve de Lydie et le fleuve Caÿstre ;
La Famille de Croÿ, originaire de Picardie (Crouy) ;
Georges Demenÿ, nom d'origine hongroise ;
Ghÿs, version française d'un patronyme d'origine flamande (Ghij) ;
Pierre Louÿs, poète et romancier, de son vrai nom Pierre Louis ;
Pierre Lecomte du Nouÿ (très couramment écrit Pierre Lecomte du Noüy) ;
La famille Ysaÿe, ou encore de Callataÿ (dont François de Callataÿ), originaires de Belgique ;
La famille Allote de la Fuÿe dont Sophie, mère de Jules Verne ;
Louis de Hoÿm de Marien, architecte.
En albanais
Dans l'alphabet albanais la lettre ë [ə] est indépendante. Elle est placée après la lettre e.
En basque
Le dialecte souletin, parlé dans le pays de Soule, possède la sixième voyelle, ü [y], laquelle est soit une évolution locale de "u", soit une assimilation de "i" (cf. basque standard "du" > souletin "dü", et basque standard "ditu" > souletin "dütü").
En suédois et finnois
Dans les alphabets suédois et finnois, ‹ ä › et ‹ ö › sont des lettres indépendantes. Elles sont placées à la fin de l'alphabet, après ‹ z › et ‹ å ›, et ont la même origine que le ‹ ä › et le ‹ ö › allemands, qui ne sont cependant pas des lettres indépendantes. Voir aussi å.
En espagnol
En espagnol courant le tréma ne s'emploie que sur 'u' afin d'indiquer que cette lettre doit être prononcée lorsqu'elle apparaît dans les groupes "güi" (lingüística [liŋˈgwistika]) et "güe" (agüero [aˈɰweɾo]). En espagnol ancien le tréma jouait le même rôle dans d'autres groupes tels que "qüa", "qüe" et "qüi", pour transcrire les groupes [kwa], [kwe] et [kwi] qui ne sont actuellement écrits que 'cua', 'cue' et 'cui' respectivement (quando).
Un troisième cas est celui de la poétique, où l'on peut écrire un tréma sur la première de deux voyelles afin de détruire le diphthongue résultant et en créer ainsi un hiatus: süave [su.ˈa.βe] non [ˈswa.βe]. C'est ce que l'on appelle en français la diérèse ("dialefa" en espagnol). Il est à noter que, à différence du français, le tréma espagnol doit toujours être placé sur la première des deux voyelles.
En hongrois
En hongrois, ö et ü sont des lettres indépendantes, placées après le ó et le ú. Le tréma hongrois permet en fait de passer d'une voyelle dite « grave » ou « profonde » (formée avec tout le volume de la bouche et résonnant dans la gorge) à une voyelle « aigüe » (formée avec un volume buccal restreint par la langue et résonnant dans le fond de la bouche). Le son o (comme dans « bateau ») devient ainsi ö (« eu », comme dans « feu ») et le son u (« ou », comme dans « cou ») devient ü (u, comme dans « rue »). Le tréma long hongrois est par ailleurs une simple modification de la longueur du son. Ainsi, le ö long est ő et le ü long est ű. Ce sont également des lettres à part entière de l'alphabet hongrois (voir double accent aigu).
Langues océaniennes
Le tréma est utilisé par les linguistes dans certaines langues du Vanuatu telles que l'araki et le mavea, pour représenter les consonnes linguo-labiales : m̈ [n̼], p̈ [t̼], v̈ [ð̼].
Il est utilisé en tahitien pour noté la particule de rappel ïa.
Utilisation dans les langues à écriture cyrillique
En russe
Le russe utilise le tréma sur la lettre е pour noter le son [jo] accentué. On aura ainsi все (« tous ») et всё (« tout »). La lettre ё apparaît généralement en remplacement d'une lettre е ou о sous l'accent, par exemple весёлый (« gai ») à mettre en regard avec весело (« gaiement »). Toutefois, cette distinction apparaît rarement hors des ouvrages destinés à l'enseignement : on écrira ainsi indifféremment все ou всё, à charge au lecteur de faire la distinction à l'oral. La lettre ё note aussi parfois les sons [ø] et [œ] dans la transcription de mots étrangers : гримёр (« maquilleur », du français « grimeur ») et серьёзный (« sérieux »).
En ukrainien
L'ukrainien ne connaît pas le ё russe, mais utilise le tréma pour distinguer ї [ji] de і [i].
分音符(diaeresis)在语言学中表示发音的两个相邻的元音发两个单独的音节而不是作为一个双元音。举例来说就是前两个元音的联合(也可以是拼写的合写,或日期的合写)。相反的现象称为元音省略。
词源
分音符(diaeresis)一词来自希腊语διαίρεσις (diairesis)(来自于动词διαιρεῖν (diairein)),名词。
拼字法
分音符Diaeresis,或是来自法语的trema,也是区别发音符号马克的名称(¨) ,这显示了分离的两个元音,作为在Noël、naïve和拼字正确版本的名称为Zoë(看起来和umlaut一样变音成一个单一的元音,正如德语的schön)。 音位学中的分音符有时是表示其他的区别发音符号,如西班牙语和葡萄牙语中的锐音符。举例来说,葡萄牙语中saia [ˈsai̯ɐ]“裙子”和saía [saˈiɐ] “我常离开”(巴西发音)的不同。