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词典释义:
barrage
时间: 2023-09-25 19:06:54
常用词
[baraʒ]

n. m 1拦住, 阻止通行 2路障, 障碍物; <转>障碍, 阻碍 3, , 堰常见用法

词典释义

n. m
1拦住, 阻止通行
la voiture a franchi à toute allure le barrage de police. 汽车全速穿越警方设置的路障。

2路障, 障碍物; <转>障碍, 阻碍
3, 堰

barrage de poids 重力



常见用法
faire barrage (à)阻止……

近义、反义、派生词
近义词:
digue,  obstacle,  opposition,  barrière,  barricade,  blocage,  mur,  fermeture,  clôture,  retenue,  cordon,  rangée
反义词:
ouverture
联想词
hydroélectrique 电的, 力发电的; pont 桥; digue 堤,,堰; lac 湖,湖泊; viaduc 高架桥; réservoir 库,蓄池,容器; pompage 汲出,抽送,抽气; fleuve 江,河,川; rempart 围墙,壁垒; écluse 闸,船闸; rivière 河,江;
当代法汉科技词典
n. m. 【军事】拦阻射击, 弹幕射击 n. m. 【体】(两个赛成平局的对手间的)决胜赛

barrage m. 路障, 挡路杆; ; 挡; 闸堰; 栅栏现象; 阻挡层; 拦油栅

barrage (d'accumulation, réservoir, de retenue) 蓄

barrage (de crue, de régularisation, régulateur) 抗洪堤

barrage (de retenue, réservoir) 拦河

barrage (à arches, à voûtes) multiples 连拱

barrage ancré 固定式拦油栅

barrage antipollution 拦油栅

barrage de (remorquage, tension, tirage) 拉杆

barrage de cellule 空心

barrage de glace 冰

barrage de noyau 心杆棒

barrage de puddlage 搅拌棒

barrage de ralonge 钻杆

barrage de remorque 拖杆

barrage de retenue 储; 蓄洪堰

barrage de régularisation 防洪

barrage de réunion 连接杆

barrage de saut gauche 倒格揿钮

barrage de terre 土

barrage de torsion 扭力杆

barrage de triangulation 缀条

barrage de verrouillage 锁定杆

barrage dénivellation 挡

barrage en caoutchouc 橡胶

barrage en enrochement 堆石; 填石

barrage en maçonnerie 圬工

barrage flottant 浮式拦油栅

barrage flottant librement 自由漂浮式拦油栅

barrage hydraulique 

barrage liquide 液封

barrage perméable 渗

barrage souterrain 地下

barrage submersible 堰

barrage supplémentaire 副杆

barrage à contreforts 垛

barrage à crête déversante 溢流

barrage à dôme 穹窿, 圆变

barrage à gravité 重力

barrage à pied de biche 爪杆

barrage frein m. 闸

barrage poids m. 重力

barrage voûte m. 拱

barrages de l'âme 腹杆

affouillement en aval de barrage 下冲刷

arrêt barrage m. 堰洲

ballon de barrage 防空气球, 拦阻气球

bassin de coulée à barrage 闸板式口杯

brique barrage f. 挡渣砖

coffrage de barrage 筑模板

contre barrage m. 副; 消力墙

lac de barrage 堰塞湖

lac de barrage morainique 冰碛湖

navire de barrage 拦击舰

passe de barrage 障碍内通道

poche à barrage 茶壶式

rupture de barrage 决口

usine barrage f. 复合式力发电厂

短语搭配

passe de barrage障碍内通道

forcer un barrage冲过路障

barrage roulant【军事】前进弹幕射击

barrage liquide液封

brique barrage挡渣砖

barrage flottant浮式拦油栅

usine barrage复合式水力发电厂

barrage antipollution拦油栅

barrage perméable渗水坝

contre barrage副坝; 消力墙

例句库

Le barrage des Trois Gorges est un gigantesque ouvrage hydraulique.

三峡大坝是一项宏伟的水利工程。

Le barrage est important pour les habitants près de la rivière.

水坝对于江边的居民来说很重要。

Un des barrages s'est effondré.

这排障碍物中有一个倒了。

Une des barrages qui sont mis en ligne est tombée.

这排障碍物中有一个倒了。

Les groupes électrogènes du grand barrage des Trois Gorges dont une partie est déjà entrée en production électrique sont parmi les plus importants au monde quant à leur envergure.

安装在三峡大坝的发电机组,规模居世界前列。

Il faut pousser plus avant les études scientifiques autour de l'induction sismique, c'est-à-dire le fait que des barrages peuvent provoquer des phénomènes sismiques quand ils sont sur des failles.

一定要进一步促进灾害感应的科学研究,因为当水坝建在断层上时可能引起灾害现象。

Le niveau d'eau du barrage n'est pas loin de son seuil minimal .

大坝水位离最低线也不远了。

La fin de la digue de la vente de thé brut à la maison et à l'étranger, le barrage local brut a également remporté la base nationale de la pollution de libre-thé, l'éco-agriculture de base.

终使毛坝的茶叶畅销海内外,毛坝当地还荣获全国无公害茶叶基地,生态农业基地。

Le barrage- écluse de la Monnaie, mise en service en 1838 avait 172 m de long sur 11,80 m de large, était située en aval du pont Neuf sur le petit bras de la Seine en face de l'Hôtel des Monnaies.

铸币水坝闸于1838年开始使用,长172米,宽11.8米,曾位于新桥的下游,塞纳河小支流段,面对铸币宫。

Le gouvernement central a envoyé des équipes pour inspecter tous les barrages dans la région sinistrée.

中央政府已经派出队伍监察地震区大坝

La barrage est importante pour les habitants près de la rivière.

水坝对于住在江边的人来说很重要。

Et pourtant, pendant que le Nord grille, le centre et le Sud sont inondés par des pluies torrentielles et les barrages débordent.

然而,在北部被炙烤的同时,中部和南部被洪流一样的降水和泛滥的堤坝淹没了。

Il existe de nombreuses installations hydrauliques à l’intérieur du Sichuan, dont la sécurité du barrage des Trois Gorges paraît la plus inquiétante.

四川省内的水坝电站非常多,特别是三峡大坝的安全最具隐患。

Cet important barrage hydroélectrique de plus de 150 m de haut sur la rivière Minjiang se trouve en amont de Dujiangyan, durement touchée par le séisme.

此前,这座重要的高达150米的位于闽江的都江堰上游的水利大坝,经受了严重的地震冲击.

Le grand barrage des Trois Gorges nouvellement construit au niveau de la Gorge Xilingxia se dresse comme un dragon.

在长江西陵峡河段,新建成的三峡大坝,犹如巨龙横江.

En principe, les barrages doivent pouvoir remédier aux situations critiques.

本来水坝应该是在危急情况下起缓解作用。

Construire autant de barrages là-bas, aujourd'hui, est prématuré.

现在在那里建这么多水坝还为时过早。

Il n'y avait alors qu'un seul barrage, celui de Gezhouba !

当时只有一个水坝,就是葛洲坝。

Les quatre voies deviennent subitement fluides une fois le barrage de la gendarmerie à Beni Merad passé.

一旦过了位于Beni Merad的宪兵检查路障,道路的四行道开始流畅起来。

– Les barrages font l’objet de beaucoup d’études avant d’être construits.

(那些水坝在构建之前做了大量的研究。

法语百科

Barrage Hoover, États-Unis.

Barrage de Limmern (canton de Glaris, Suisse).

Évacuateur de crues du barrage de Matsumoto (préfecture de Nagano, Japon).
Évacuateur de crues du barrage de Matsumoto (préfecture de Nagano, Japon).

L'écologie des berges des plans d'eau artificiels peut être perturbée par des variations brutales de niveau.

Un barrage est un ouvrage d'art construit en travers d'un cours d'eau et destiné à en réguler le débit et/ou à stocker de l'eau, notamment pour le contrôle des crues, l'irrigation, l'industrie, l'hydroélectricité, la pisciculture, une réserve d'eau potable, etc.. Dans la nature, il existe aussi des barrages de castors.

Un barrage submersible est plutôt nommé chaussée, seuil ou digue ; ce dernier terme est préféré au mot barrage quand il s'agit de canaliser un flot.

Un barrage fluvial permet de réguler le débit de l'eau, au profit du trafic fluvial, de l'irrigation, d'une prévention relative des catastrophes naturelles (crues, inondations), par la création de lacs artificiels ou de réservoirs. Il permet souvent la production de force motrice (moulin à eau) et d'électricité — on parle alors de barrage hydroélectrique —, à un coût économique acceptable, le coût environnemental étant plus discuté pour les grands projets (source de fragmentation écopaysagère, d'envasements à l'amont du barrage, de dégradation écopaysagères et de l'eau. Les « grands barrages » sont tous recensés par la Commission internationale des grands barrages (CIGB).

Les conséquences environnementales et sociales d'un barrage varient selon le volume et la hauteur d'eau retenue et selon le contexte biogéographique : en noyant des vallées entières, un barrage artificiel peut forcer des populations entières à se déplacer, et bouleverser les écosystèmes locaux. Certains s'intègrent dans un plan d'aménagement de bassin, et font l'objet de mesures conservatoires et compensatoires. Souvent la loi ou le droit coutumier imposent un débit réservé (débit minimal réservé aux usagers de l'aval et pour le maintien de l'écosystème aquatique et des espèces en dépendant).

Par extension, on appelle barrage tout obstacle placé sur un axe de déplacement, par exemple pour contrôler des personnes et/ou des biens qui circulent (barrage routier, barrage militaire). Toutefois, il n'existe pas de définition universelle du terme « barrage ».

Aspects sémantiques : barrage ou digue ?

En 1821, dans son Précis historique et statistique sur les canaux et rivières navigables de Belgique et d'une partie de la France, B.L. De Rive définit le barrage comme une « digue au moyen de laquelle on soutient une hauteur d'eau constante dans toutes les parties d'une rivière, et qui suffit pour l'espèce de bateaux qui doivent y naviguer, et dont l'effet est de modérer la vitesse et de la ramener au régime uniforme de 1 mètre de pente sur 6000 mètres de longueur ».

L'usage courant ne distingue pas toujours le barrage de la digue quand ils sont constitués d'un remblai. On peut ainsi parler de la « digue de l'étang », voire de la « digue du barrage », le mot digue renvoyant alors au seul ouvrage et le mot barrage à l'ensemble de l'aménagement, y compris le plan d'eau. Le barrage construit en maçonnerie (et notamment les barrages-voûtes en béton) est en revanche bien distingué d'une digue.

Depuis 2007 et la publication d'un décret définissant les règles de sûreté applicables aux ouvrages hydrauliques, le droit français distingue clairement les digues des barrages :

les barrages sont les ouvrages pour lesquels il est possible de déterminer deux critères, la hauteur de l'ouvrage, et le volume de l'eau stockée à l'amont de l'ouvrage ;

les digues sont les ouvrages pour lesquels il est possible de déterminer deux critères, la hauteur de l'ouvrage, et en l'absence de volume d'eau stockée à l'amont de l'ouvrage, la population protégée à l'aval.

En droit français, les barrages sont donc tous les ouvrages permettant de former un plan d'eau, permanent ou non, tandis que les digues sont tous les ouvrages permettant de protéger une population ou des biens contre les crues des cours d'eau ou les submersions marines.

À ce titre, lorsque le bief d'un canal est établi sur des remblais et domine ainsi une plaine ou une vallée, il entre dans la définition des barrages : la hauteur est celle du remblai par rapport au sol naturel, le volume d'eau est celui présent dans le bief, c'est-à-dire entre les deux écluses qui le déterminent.

Histoire

Le barrage romain de Cornalvo en Espagne est toujours utilisé après deux millénaires.

Les barrages existent probablement depuis la préhistoire, notamment en Egypte (réserve d'eau potable, d'irrigation, viviers, piscicultures). Un barrage d'une longueur de 115 mètres fut construit dans la vallée de Garawi en Égypte vers 3000 av. J.-C. Et selon N. Schnitter-Reinhardt, le plus ancien barrage barrage poids connu est situé près de Jawa, en Jordanie, vers la fin du IV millénaire av. J.-C. Hérodote cite un barrage construit par le pharaon Ménès, fondateur de la première dynastie, à Kosheish, pour alimenter la ville de Memphis.

La première rupture de barrage connue est celle de Sadd El Kaffara, sur le Wadi Garawi, 30 km au sud du Caire, entre 2650 et 2465 av. J.-C.. Elle en a probablement arrêté la construction pendant un millénaire.

En 560 ap. J.-C., l'historien byzantin Procope de Césarée mentionne un barrage-voûte en amont en maçonnerie (barrage de Daras).

Les Romains en construisirent, notamment en Espagne, dans la région de Mérida, avec les barrages d'Almonacid (hauteur 34 m), de Proserpine (hauteur 22 m) et de Cornalvo (hauteur 28 m), ou encore, au Portugal, avec le barrage de Belas.

Chapelets d'étangs créés par des barrages sur petits cours d'eau, du Moyen Âge au XVIII siècle (France, d'après la carte de Cassini)

Mais c'est au Moyen Âge qu'ils se sont fortement développés en Europe, notamment pour alimenter les moulins à eau. Il semble qu'ils aient parfois pu s'appuyer sur des sédiments accumulés en amont d'embâcles naturels, ou sur les lieux de barrages de castors dont la toponymie conserve des traces (par exemple en France avec le mot bief et bièvre (ancien nom de castor) qui pourraient être liés, ou avec des noms de communes tels que Beuvry (un des anciens noms de castor) ou Labeuvrière (la « castorière »). Les cartes anciennes, de Cassini par exemple, portent témoignage des nombreux barrages de petites rivières faits par les paysans ou les moines locaux, pour conserver l'eau et y élever du poisson ou pour le rouissage du lin ou du chanvre.

En conservant des volumes d'eau et une hauteur d'eau plus importante en saison sèche, ces barrages ont également pu tamponner les fluctuations estivales des nappes (car toutes choses égales par ailleurs, c'est la hauteur d'eau qui contrôle la vitesse de percolation, cf. Loi de Darcy).

Au XVI siècle, les Espagnols réalisèrent de grands barrages en maçonnerie. Le plus remarquable est celui de Tibi, à 18 km au nord d'Alicante construit en 1594. Haut de 45 m, il est encore utilisé.

En France, à l'est de Toulouse, le barrage de Saint-Ferréol est construit entre 1667 et 1675 pour les besoins de l'alimentation en eau du canal royal du Languedoc (canal dénommé de nos jours « canal du Midi »). Avec une hauteur de 35 m depuis les fondations et une longueur de couronnement de 786 m, les dimensions de ce barrage en font le plus grand au monde à son époque.

Le premier barrage-voûte moderne fut construit par François Zola, père d'Émile Zola, entre 1843 et 1859 près d'Aix-en-Provence.

800 000 barrages ont été construits au cours du XX siècle, dont 52 000 considérés comme des grands barrages, la Chine (46 %), les États-Unis (14 %) et l'Inde (9 %) totalisant près des trois quarts de ces grands barrages.

Quelques exemples de grands barrages dans le monde

Barrage sur la Toutle River (comté de Cowlitz, État de Washington (États-Unis), édifié en 1986-1989 par le génie militaire américain non pas pour retenir de l'eau mais pour stocker une partie des sédiments provenant de l'éruption majeure du volcan de Mont Saint Helens en 1980.

le barrage Hoover aux États-Unis (1931-1935)

les barrages d'Assouan sur le Nil, en Égypte

les barrages d'Inga sur le Congo, en République démocratique du Congo

le barrage d'Itaipu sur le Paraná, à la frontière entre le Brésil et le Paraguay

la centrale Robert-Bourassa au Québec

le barrage de Kapanda sur le Cuanza en Angola

le barrage des Trois-Gorges en Chine

le barrage de la Grande-Dixence, en Suisse

le barrage Atatürk sur l'Euphrate en Turquie

le barrage Daniel-Johnson sur la Manicouagan au Québec

le barrage de Guri au Venezuela

le barrage de Nourek (300 m) au Tadjikistan est le plus haut du monde.

Techniques de construction

Généralités

Un barrage est soumis à plusieurs forces. Les plus significatives sont :

la pression hydrostatique exercée par l'eau sur son parement exposé à la retenue d'eau ;

les sous-pressions (poussée d'Archimède), exercées par l'eau percolant dans le corps du barrage ou la fondation ;

les éventuelles forces causées par l'accélération sismique.

Pour résister à ces forces, deux stratégies sont utilisées :

construire un ouvrage suffisamment massif pour résister par son simple poids, qu'il soit rigide (barrage-poids en béton) ou souple (barrage en remblai) ;

construire un barrage capable de reporter ces efforts vers des rives ou une fondation rocheuse résistantes (barrage-voûte, barrage à voûtes multiples…).

Éléments de calcul

Un barrage est soumis à une force horizontale liée à la pression exercée par l'eau sur sa surface immergée. La pression hydrostatique p en chaque point est fonction de la hauteur d'eau au-dessus de ce point.

p=\rho gh

où est la masse volumique de l'eau, 1 000 kg/m ; est la pesanteur, environ 9,81 m/s ; est la hauteur d'eau au-dessus du point considéré.

La force résultante est l'intégrale des pressions hydrostatiques s'exerçant sur la surface immergée du barrage.

F=\int_{S} p\,\mathrm dS

Cette formule ne s'intègre pas « à la main » pour les barrages à géométrie compliquée. En revanche, une expression analytique peut être obtenue pour un élément de barrage poids (un « plot », de largeur L, et de hauteur immergée constante H) :

F = \rho g L \int_{0}^{H} h\,\mathrm dh

d'où :

F=\rho g L \frac{H^2}{2}

On voit dans cette formule que la poussée exercée par l'eau sur un barrage augmente avec le carré de la hauteur de la retenue (ce qui est vrai pour tout type de barrage). Elle ne dépend bien sûr pas du volume d'eau stocké dans la retenue. Le point d'application de cette force se situe au barycentre du diagramme des pressions, soit généralement au tiers de la hauteur de retenue.

Les calculs ci-dessus ne concernent que les barrages en matériaux rigides (béton, maçonnerie…), quel que soit leur type (poids, voûte, contreforts…). En revanche l'intégration par plots n'intéresse que les barrages de type poids ou contreforts, qui sont régis par la statique du solide. Pour les voûtes, les efforts étant reportés latéralement par des mécanismes de flexion et de compression, un calcul par plots ne prenant en compte que les forces verticales n'est pas suffisant et il est nécessaire de recourir à la résistance des matériaux (Déformation élastique) et souvent à des méthodes numériques avancées (méthode des éléments finis linéaires voire non-linéaires).

En revanche, en ce qui concerne les barrages en matériaux meubles (sol, terre, enrochements, remblais…), les calculs sont apparentés à des calculs de stabilité de pente des talus qui doivent prendre en compte l'état saturé ou non de ces remblais.

Études hydrauliques

En hydraulique, le modèle réduit est très utilisé pour les études de mécanique des fluides des ouvrages tels que ports, digues, barrages, etc. On utilise dans ces cas-là la similitude du nombre de Froude. Des modèles numériques bi- ou tridimensionnels sont également souvent utilisés.

Types de barrages

Barrage poids

Un barrage-poids évidé : le barrage amont d'Aussois en Savoie

Barrage poids
Barrage poids

Un barrage poids est un barrage dont la propre masse suffit à s'opposer à la pression exercée par l'eau. Ce sont des barrages souvent relativement épais, dont la forme est généralement simple (leur section s'apparente dans la plupart des cas à un triangle rectangle). On compte deux grandes familles de barrages-poids, les barrages poids-béton, et les barrages en remblais (ces derniers n'étant d'ailleurs généralement pas qualifiés de barrage-poids, mais de barrage en remblais).

Même si les barrages voûtes ou à contrefort nécessitent moins de matériaux que les barrages poids, ces derniers sont encore très utilisés de nos jours. Le barrage-poids en béton est choisi lorsque le rocher du site (vallée, rives) est suffisamment résistant pour supporter un tel ouvrage (sinon, on recourt aux barrages en remblais), et lorsque les conditions pour construire un barrage voûte ne sont pas réunies (cf. ci-dessous). Le choix de la technique est donc d'abord géologique : une assez bonne fondation rocheuse est nécessaire. Mais il faut également disposer des matériaux de construction (granulats, ciment) à proximité.

La technologie des barrages-poids a évolué. Jusqu'au début du XX siècle (1920-1930), les barrages-poids étaient construits en maçonnerie (il existe beaucoup de barrages de ce type en France, notamment pour l'alimentation en eau des voies navigables). Plus tard, c'est le béton conventionnel qui s'est imposé.

Depuis 1978, une nouvelle technique s'est substituée au béton conventionnel. Il s'agit du béton compacté au rouleau. C'est un béton (granulats, sable, ciment, eau) avec peu d'eau, qui a une consistance granulaire et non semi-liquide. Il se met en place comme un remblai, avec des engins de terrassement. Il présente le principal avantage d'être beaucoup moins cher que le béton classique.

Le barrage de la Grande-Dixence en Suisse, exploité par Alpiq, est le plus haut barrage-poids du monde (285 m).

Barrage en remblais

Long de 2 123 m, le barrage KA-5 est un ouvrage en enrochement de 47 m de hauteur qui ferme le bras Ouest de la rivière Caniapiscau, pour former le réservoir de Caniapiscau dans le nord du Québec. Le barrage est formé d'un noyau de moraine, de plusieurs filtres en pierre tamisée, le tout étant recouvert d'une couche de blocs d'un mètre. Son volume est 5 620 000 m.

On appelle barrages en remblais tous les barrages constitués d'un matériau meuble, qu'il soit très fin ou très grossier (enrochements).

Cette famille regroupe plusieurs catégories, très différentes. Les différences proviennent des types de matériaux utilisés, et de la méthode employée pour assurer l'étanchéité.

Le barrage homogène est un barrage en remblai construit avec un matériau suffisamment étanche (argile, limon). C'est la technique la plus ancienne pour les barrages en remblais.

Le barrage à noyau argileux comporte un noyau central en argile (qui assure l'étanchéité), épaulé par des recharges constituées de matériaux plus perméables. Cette technique possède au moins deux avantages sur le barrage homogène :

les matériaux de recharge sont plus résistants que les matériaux argileux, on peut donc construire des talus plus raides ;

on contrôle mieux les écoulements qui percolent dans le corps du barrage.

Le barrage à noyau en moraine est souvent utilisé dans les régions marquées par le retrait des glaciers. Ces ouvrages sont généralement constitués d'un noyau imperméable de moraine, récupérée à proximité du site, qui est protégé par des filtres en matériau granulaire. La coupe type d'un barrage en enrochement comprend également une zone de transition située entre le filtre et la recharge.

Quelques cousins des barrages à noyau : les barrages en remblai à paroi centrale étanche (paroi moulée en béton, paroi en béton bitumineux).

La technique des barrages à masque amont est plus récente. L'étanchéité est assurée par un « masque », construit sur le parement amont du barrage. Ce masque peut être en béton armé (on construit actuellement de nombreux et très grands barrages en enrochements à masque en béton armé), en béton bitumineux, ou constitué d'une membrane mince (les plus fréquentes : membrane PVC, membrane bitumineuse).

Le barrage de Mattmark en Suisse, celui de Šance en République tchèque sont de ce type. En France, le barrage de Serre-Ponçon (deuxième plus grande retenue d'Europe) est un barrage en remblai. Les barrages en enrochement sont les plus fréquents dans le parc de barrages d'Hydro-Québec. Ils représentent 72 % des 600 barrages exploités par l'entreprise en 2002.

Barrage voûte

Barrage voûte
Barrage voûte

Un barrage-voûte : le barrage de Monteynard.

La poussée de l’eau est reportée sur les flancs de la vallée au moyen d'un mur de béton arqué horizontalement, et parfois verticalement (on la qualifie alors de voûte à double courbure).

La technique de barrage-voûte nécessite une vallée plutôt étroite (même si des barrages-voûtes ont été parfois construits dans des vallées assez larges, poussant cette technologie à ses limites) et un bon rocher de fondation. Même lorsque ces conditions sont réunies, le barrage-voûte est aujourd'hui souvent concurrencé par les barrages-poids en béton ou le barrage en enrochements, dont la mise en œuvre peut être davantage mécanisée.

En raison du relativement faible volume de matériaux nécessaires, c'est évidemment une technique très satisfaisante économiquement.

Cependant, la plus grande catastrophe hydraulique survenue en France (Malpasset, au-dessus de Fréjus, le 2 décembre 1959) concernait un barrage-voûte en cours de mise en eau ; l'un des appuis latéraux de la voûte (et non le barrage lui-même) n'a pas supporté les efforts appliqués par la retenue, ce qui a provoqué la rupture presque totale et très brutale de l'ouvrage, et le déclenchement d'une onde de rupture extrêmement violente, capable d'entraîner des morceaux de la voûte pesant des centaines de tonnes. Cette catastrophe a fait des centaines de victimes, détruit de nombreux immeubles et un pont autoroutier, et ravagé de grandes surfaces agricoles.

Malpasset est le seul cas connu de rupture d'un barrage-voûte. Ce barrage est toujours aujourd'hui dans l'état où il a été laissé après l'accident, et les énormes morceaux du barrage sont toujours abandonnés dans la vallée à l'aval.

Avant cet accident (et, pour certains, aujourd'hui encore), la voûte est considérée comme le plus sûr des barrages. La catastrophe du Vajont en Italie le démontre d'ailleurs : alors qu'une double vague de grande hauteur est passée par-dessus la voûte, à la suite de l'effondrement d'une montagne dans le plan d'eau, le barrage est demeuré intact. L'onde de submersion provoquée par la vague a cependant fait des milliers de victimes.

On rencontre aussi des barrages avec plusieurs voûtes comme le barrage de l'Hongrin en Suisse.

Barrage contreforts ou multivoûtes

Les voûtes multiples et contreforts du barrage Daniel-Johnson.
Les voûtes multiples et contreforts du barrage Daniel-Johnson.
Barrage contreforts.
Barrage contreforts.

Lorsque les appuis sont trop distants, ou lorsque le matériau local est tellement compact qu'une extraction s'avère presque impossible, la technique du barrage à contreforts permet de réaliser un barrage à grande économie de matériaux.

Le mur plat ou multivoûtes (Vezins, Migoëlou ou Bissorte) en béton s’appuie sur des contreforts en béton armé encastrés dans la fondation, qui reportent la poussée de l’eau sur les fondations inférieures et sur les rives.

Un des exemples le plus important de ce type est le barrage Daniel-Johnson au Québec, complété en 1968 dans le cadre du projet Manic-Outardes. Haut de 214 m et large de 1 312 m, le barrage, conçu par André Coyne, est soutenu par deux contreforts centraux écartés par 160 m à leur base. Les 13 voûtes latérales forment des demi-cylindres inclinés qui ont 76 m d'entraxe. Au-delà des considérations esthétiques, Hydro-Québec a choisi de construire un barrage en voûtes et contreforts pour des raisons économiques. Selon les études de conception, la construction de l'ouvrage a requis un peu plus de 2,2 millions de m³ de béton, soit cinq fois moins qu'un barrage poids.

Barrages mobiles à aiguilles

Système Poirée : 1 = aiguille, 2 = appui, 3 = passerelle, 4 = fermette, 5 = pivot, 6 = heurtoir, 7 = radier
Système Poirée : 1 = aiguille, 2 = appui, 3 = passerelle, 4 = fermette, 5 = pivot, 6 = heurtoir, 7 = radier
Barrage à aiguilles de Givet - Dépose d'une aiguille
Barrage à aiguilles de Givet - Dépose d'une aiguille

Le barrage mobile ou à niveau constant, a une hauteur limitée ; il est généralement édifié en aval du cours des rivières, de préférence à l’endroit où la pente est la plus faible. On utilise généralement ce type de barrage dans l’aménagement des estuaires et des deltas.

Selon le type de construction le barrage mobile peut être :

Barrage à aiguilles, Fumay, Ardennes.

Le barrage à aiguilles, créé par l’ingénieur Charles Antoine François Poirée en 1834, qui, s’inspirant des anciens pertuis, étendit le système à toute la largeur du lit, améliorant considérablement la navigation fluviale dès la moitié du XIX siècle. Le premier fut établi par Charles Antoine François Poirée sur l'Yonne, à Basseville, près de Clamecy (Nièvre). Le système Poirée consiste en un rideau de madriers mis verticalement côte à côte et barrant le lit du fleuve. Ces madriers ou aiguilles d’une section de 8 à 10 cm et longs de 2 à 4 m, selon les barrages, viennent s’appuyer contre un butoir (ou heurtoir) du radier (sur le fond) et sur une passerelle métallique constituée de fermettes. Ces fermettes peuvent pivoter pour s’effacer sur le fond en cas de crue et laisser le libre passage aux eaux. Les fermettes sont reliées par une barre d’appui qui retient les aiguilles et une barre de réunion, de plus elles constituent la passerelle de manœuvre. Les aiguilles à leur sommet présentent une forme qui permet une saisie aisée. Néanmoins c’est un travail fastidieux, long et dangereux (il faut plusieurs heures et plusieurs hommes pour mener à bien la tâche). Ce type de barrage est désormais remplacé par des techniques plus modernes et automatiques ; sur certains barrages encore existants, les aiguilles de bois sont remplacées par des aiguilles en aluminium remplies de polystyrène (pour la flottabilité en cas de chute dans la rivière), d’un poids bien moindre et plus facilement manœuvrables.

À effacement sur le fond de la rivière (seuil) pour permettre l’écoulement total ou en position intermédiaire pour créer un déversoir.

Barrages mobiles à battant

À battant ou porte à axe vertical, comme le barrages moderne hollandais (Maeslantkering), ou les portes à la Léonard de Vinci fermant le port-canal de Cesenatico pour empêcher les fortes marées d’envahir les terres.

1 = battant, 2 = déversoir, 3 = vanne à volet, 4 = vanne à secteur
1 = battant, 2 = déversoir, 3 = vanne à volet, 4 = vanne à secteur

À battant à axe horizontal avec possibilité d’échapper en aérien lorsque le débit devient critique, ce qui évite de constituer un obstacle à l'écoulement des eaux en temps de crue. Ce type de barrage est généralement employé pour empêcher l'eau salée de remonter l'estuaire, comme à Volta Scirocco en Italie. La partie fixe correspond à une plate-forme (ou radier) étanche. Une grande vanne à secteur, qui en position de fermeture totale détermine un battant qui s’appuie sur la plate-forme, pendant qu'en position de soulèvement complet, il laisse l'écoulement complètement libre. Une vanne à volet, montée sur la génératrice supérieure de la vanne à secteur, qui permet de régler l’écoulement dans le déversoir et le niveau d’eau désiré en amont du barrage. L'écoulement de l'eau peut se produire par le dessous du battant lorsque la vanne à secteur inférieure est soulevée (ce qui permet aussi de nettoyer la surface de la plate-forme), ou bien par le dessus en déversoir, lorsque la vanne supérieure à volet est abaissée.

La partie fixe correspond à une plate-forme (ou radier) étanche.

Une grande vanne à secteur, qui en position de fermeture totale détermine un battant qui s’appuie sur la plate-forme, pendant qu'en position de soulèvement complet, il laisse l'écoulement complètement libre.

Une vanne à volet, montée sur la génératrice supérieure de la vanne à secteur, qui permet de régler l’écoulement dans le déversoir et le niveau d’eau désiré en amont du barrage. L'écoulement de l'eau peut se produire par le dessous du battant lorsque la vanne à secteur inférieure est soulevée (ce qui permet aussi de nettoyer la surface de la plate-forme), ou bien par le dessus en déversoir, lorsque la vanne supérieure à volet est abaissée.

Vanne par gravité : A = lagune, B = mer, 1 = socle béton, 2 = battant de vanne, 3 = air injecté, 4 = eau expulsée
Vanne par gravité : A = lagune, B = mer, 1 = socle béton, 2 = battant de vanne, 3 = air injecté, 4 = eau expulsée

Barrage mobile à gravité, d’un fonctionnement théoriquement très simple, la vanne à gravité ne comporte que peu d’éléments mécaniques. Il s’agit d’un battant, sorte d’enveloppe creuse articulée autour d’une charnière fixée sur un socle de béton. En position repos l’enveloppe se remplit d’eau et descend de son propre poids sur le radier. En position active, de l’air injecté chasse l’eau et permet au battant de remonter par gravité. La hauteur dépend de la quantité d’air insufflée. Un tel procédé est en application dans le Projet MOSE qui doit protéger la lagune de Venise des hautes eaux de l’Adriatique (Acqua alta).

En position repos l’enveloppe se remplit d’eau et descend de son propre poids sur le radier.

En position active, de l’air injecté chasse l’eau et permet au battant de remonter par gravité. La hauteur dépend de la quantité d’air insufflée.

Un tel procédé est en application dans le Projet MOSE qui doit protéger la lagune de Venise des hautes eaux de l’Adriatique (Acqua alta).

Nouveau barrage à vannes-clapets en construction à Givet.

Barrage mobile à clapets, d’un fonctionnement comparable au barrage à mobile à gravité ci-avant à la différence près qu'il est mû par deux vérins hydrauliques situés de part et d'autre du clapet. Il respecte parfaitement sa fonction : réguler l'écoulement de la rivière pour maintenir un niveau sensiblement constant dans le bief amont. Son principal inconvénient est d'être excessivement dangereux pour le touriste nautique. Les poissons ne peuvent le remonter que lorsque la rivière est en hautes eaux et le clapet complètement baissé.

D'autres types de barrages

Un barrage fait à la main sur un ruisseau.
Un barrage fait à la main sur un ruisseau.

Il existe d'autres catégories de barrages, en général de taille plus réduite.

Les barrages de stériles miniers sont des barrages construits avec des résidus d'exploitation minière pour créer une zone de stockage de ces stériles. Les barrages sont montés au fur et à mesure de l'exploitation de la mine. Ils s'apparentent aux barrages en remblai.

Les barrages de montagne sont des ouvrages destinés à lutter contre les effets de l'érosion torrentielle. Ce sont des ouvrages construits en travers des torrents. Ils peuvent interrompre (partiellement ou complètement) le transport solide ; ils peuvent également fixer le profil en long d'un thalweg en diminuant l'agressivité des écoulements.

Les digues filtrantes sont des ouvrages construits en pierres libres à travers un talweg ou bas-fond dans lequel des eaux de ruissellement se concentrent lors des grandes pluies. La digue sert à freiner la vitesse de l'eau des crues, et elle épand ces eaux sur une superficie au côté amont, action par laquelle l'infiltration est augmentée et des sédiments sont déposés. La superficie inondable constitue un champ cultivable sur laquelle sont obtenus de bons rendements grâce à une meilleure disponibilité en eau et en éléments nutritifs pour les cultures comme le sorgho. En même temps, l'érosion de ravine dans le talweg est arrêtée ou évitée.

Barrages écrêteurs de crues

Rarement, des barrages sont construits dans le but exclusif de stocker une partie du volume des crues, pour limiter le risque d'inondation. Ces barrages sont construits à distance du lit mineur et le prélèvement est assuré au moyen d'un ouvrage de prise d'eau sur la rivière. Ils sont secs la plupart du temps et ne se remplissent que lors des crues les plus significatives. Un tel dispositif équipe l'agglomération de Belfort-Montbéliard en France.

Éléments constitutifs

Selon le type d'utilisation auquel il est destiné, le barrage pourra comprendre plusieurs éléments constitutifs parmi les suivants :

Machines hydroélectriques

Déversoirs de crue

Le déversoir du réservoir de Kangaroo Creek en Australie-Méridionale, lors de la crue de novembre 2005.

Le déversoir est une partie du barrage destinée à évacuer un débit depuis le réservoir amont vers un canal de décharge. Il sera notamment utilisé en cas de crue qui pourrait mettre en péril le barrage en faisant augmenter le niveau amont de manière excessive. Certains déversoirs de crue sont équipés de système de vannes permettant de contrôler le débit restitué ; les autres déversoirs, dits « à seuil libre », sont plus fiables en regard des ruptures ou des pannes mécaniques.

Le déversoir est l'un des principaux systèmes assurant la sécurité des ouvrages. Il existe plusieurs types de déversoirs parmi lesquels : le déversoir principal qui permet d'évacuer les crues les plus courantes, les déversoirs auxiliaires qui permettent d'évacuer les excédents de débit du déversoir principal, le déversoir d'urgence qui est défini pour évacuer les crues exceptionnelles (pouvant aller jusqu'à des crues d'occurrence très faible, avec des périodes de retour de plus de 10 000 ans pour certains ouvrages).

La conception d'un déversoir doit répondre à arbitrage entre : les dimensions du déversoir, la quantité d'eau stockée et la quantité d'eau évacuée. Plus cette dernière est grande, plus le déversoir doit être large ou profond. Le déversoir peut être confronté à des problèmes d'érosion, parfois liés à la cavitation ou à la turbulence, qui peuvent entraîner sa destruction.

La gestion de la crue est un arbitrage entre le débit envoyé en aval, et le risque de noyer l'amont de la retenue par la montée des eaux retenues. La réglementation française impose de ne pas aggraver le débit maximum (pic) de la crue.

Bassins dissipateur d'énergie

Sert à dissiper l'énergie présente dans l'eau circulant dans le canal de décharge. Le bassin dissipateur d'énergie permet de prévenir l'érosion à l'aval.

Vie des barrages

Entretien des barrages

Accumulation de débris naturels et anthropiques contre le mur d'un barrage.
Accumulation de débris naturels et anthropiques contre le mur d'un barrage.

Un barrage n'est pas un simple mur plus ou moins solide. Il n'est pas inerte et fait l'objet surveillance sismologique et technique sous plusieurs critères. L'ouvrage vit, travaille et se fatigue en fonction des efforts auxquels il est soumis.

Tout barrage peut être exposé à quatre types de risque, dont il convient d'évaluer, en fonction des circonstances locales, la fréquence et l'importance :

les défauts de maintenance et de contrôle, eu égard notamment à l'obsolescence des matériaux ;

les crues ;

les accidents de terrain, mouvements ou glissements ;

les séismes.

L'obsolescence des matériaux est principalement liée à la dégradation du béton, qui peut être sujet à deux maladies : l'alcali-réaction (dont souffre le barrage du Chambon, en France) et la réaction sulfatique interne (dont est victime le barrage de Bimont, en France).

Généralement, on estime qu'au cours du XX siècle, 1 % des barrages à travers le monde se sont rompus.

Pour des raisons de maintenance des ouvrages, les barrages sont régulièrement inspectés. Chaque année, l'aspect extérieur du barrage est examiné, et périodiquement (tous les dix ans en France) la retenue d'eau peut être vidée afin de permettre l'accès à la fois à la partie inférieure de l'ouvrage et aux équipements (conduites d'eau, grilles, vannes, etc.). Cette vidange décennale est aujourd'hui de plus en plus remplacée par des inspections subaquatiques qui permettent de s'affranchir des contraintes environnementales et économiques imposées par une vidange.

Les ouvrages intéressant la sécurité publique sont également auscultés, par des capteurs permettant de mesurer leur comportement (mesures de déplacement, de débit de fuite…). De leur état dépend la sécurité des populations installées en aval.

Pour autant la probabilité de rupture est extrêmement faible : statistiquement, une rupture par an sur un parc mondial de 16 000 barrages, Chine exclue. En Europe, la probabilité est encore plus basse. En fait le danger est le plus élevé au moment du premier remplissage, le risque étant cependant bien moindre pour les ouvrages en béton que pour ceux en remblais.

En France, les dispositions réglementaires relatives à la sécurité et à la sûreté des ouvrages hydrauliques sont définies par le décret 2007-1735 du 11 décembre 2007. Ce texte comprend un classement des digues et barrages et a clarifié les mesures à prendre pour assurer leur contrôle, leur sécurité et leur maintenance.

Les barrages construits dans les Alpes, dans les années 1950 et 1960, au plus fort de l'âge d'or de la houille blanche, sont aujourd'hui dans une phase de vieillissement qui nécessite des frais de maintenance de plus en plus élevés. EDF estime que la plupart des ouvrages hydrauliques atteignent seulement la moitié de leur espérance de vie mais a annoncé un important programme d'investissements pour la maintenance et la réhabilitation. Selon le rapport de l'OPCEST (office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques) français du 9 juillet 2009, les principales inquiétudes résident moins dans les grands ouvrages que dans la multitude de petits barrages en France pour lesquels les niveaux d'entretien et de contrôle sont insuffisants.

Risques de rupture

Ruines du barrage de Malpasset, qui s'est rompu le 2 décembre 1959 (Var (France)

Catastrophes

Un défaut de conception ou d'entretien peut conduire à une catastrophe : si le barrage cède alors que la retenue d'eau est relativement importante, une onde de rupture peut déferler sur les populations en aval, plus ou moins canalisée par la topographie du thalweg dans lequel le barrage était implanté (voir l'article Catastrophe). En France, une telle catastrophe a eu lieu en 1959 près de Fréjus, au barrage de Malpasset.

Le film La Folie des hommes (2001) relate la catastrophe du barrage de Vajont, en Italie, au début des années 1960. Tiré d'un fait réel, le film montre les causes et l'enchaînement des évènements qui conduisirent à un glissement de terrain de 270 millions de mètres cubes dans les eaux du lac de retenue du barrage. La vague gigantesque qui s'ensuivit et qui passa sur le barrage sans le rompre, fit 2 000 victimes, le 9 octobre 1963.

La plus meurtrière des catastrophes provoquées par un barrage survint sur celui de Banqiao en Chine en 1975 : l'onde de rupture causa la mort de 26 000 personnes.

Séismes

Les séismes font partie des événements susceptibles de nuire à la stabilité des barrages, surtout dans les régions où le risque sismique est plus élevé. Historiquement, les ruptures causées par des séismes sont très peu nombreuses comparées à celles dues à des défauts de conception. Dans certains contextes géologiques, la mise en eau et la vidange rapide d'un barrage sont des phénomènes qui peuvent eux-mêmes être source de séismes induits.

En France, les grands barrages font l'objet d'une simulation informatique de comportement dans le cas du plus fort séisme historique connu dans la région (souvent estimé d'après des documents anciens, mais n'allant pas au-delà de 500 ans environ). Ainsi le séisme de référence dans les Pyrénées est celui du 21 juin 1660, de magnitude estimée autour de 6 et dont l'intensité a été de IX à Bagnères-de-Bigorre). Un tel séisme causerait aujourd'hui des dégâts importants dans les Hautes-Pyrénées, mais serait néanmoins supporté par tous les grands barrages.

Les ruptures les plus fréquentes ont concerné des ouvrages en remblai de taille modérée, construits avec des matériaux sableux ou silteux, ou fondés sur des sols de cette nature ; il peut en effet se développer dans ce cas un phénomène appelé thixotropie, qui fait perdre toute résistance au sable ou au silt saturé.

Modélisations

Les progrès de l'informatique et de la modélisation mathématique, ainsi que l'étude de retours d'expérience) permettent des modélisations de plus en plus réalistes des risques de rupture (instantanée ou phasée) et de leurs effets (écoulement turbulent et écoulement laminaire), à condition que le modèle soit alimenté par des données géologique et hydrologiques de qualité, de l'« onde de rupture » par exemple, sur la base des équations de Saint-Venant appliquées à des radiers ou canaux horizontaux ou inclinés.

Ces progrès de la modélisations permettent aussi de mieux prévoir les effets :

de la démolition d'un barrage (modifications des modes d'écoulements) ;

d'une vidange brutale de barrage ;

de différents types de tsunamis ;

de l'introduction d'un débit constant dans un canal vide ;

d'écoulements incompressibles dans les circuits, canaux et rivières, et autour des structures dans l'environnement.

Le contrôle des barrages en France

La sûreté de fonctionnement des barrages est de la responsabilité civile et pénale de ses exploitants. Néanmoins, compte tenu du risque et de l'ampleur des conséquences potentielles, le domaine est contrôlé par des services d'État. Les barrages situés dans les concessions hydroélectriques font partie du Domaine Public Hydroélectrique. Les DREAL (ex-DRIRE, division Énergie) sont chargés de la tutelle de ces ouvrages appartenant à l'État et confiés par concession à un aménageur / exploitant. Les MISE (Mission Inter Services sur l'Eau, au sein des DDEA) sont chargées des ouvrages réalisés et exploités sous le régime de l'autorisation (petite hydroélectricité, et ouvrages sans utilisation énergétique).

Après la catastrophe de Malpasset (2 décembre 1959), le Ministère des Travaux Publics a rédigé la circulaire n 70-15 du 14 août 1970, encadrant les missions des services de contrôles et les obligations des exploitants. Le ministère de l'Industrie a complété la circulaire 70-15 par une circulaire BMI (barrages de moyenne importance) le 23 mai 1995, applicable aux seuls ouvrages concédés. Parallèlement, a été créé le CTPB en 1963 (Comité technique permanent des barrages) devenu en 2007 le Comité technique permanent des barrages et des ouvrages hydrauliques (CTPBOH) réunissant les plus grands experts français, et depuis 1992 les plus grands barrages sont soumis à un PPI (plan particulier d'intervention) où sont analysés les risques (dont les séismes et les glissements de terrain de type barrage de Vajont).

Avec l'ouverture du marché de l'électricité et le changement de statut des principaux exploitants (EDF, CNR, SHEM) les circulaires devenaient inefficaces, et après réflexion commune une réglementation nouvelle a été définie par le décret n 2007-1735, reprenant en les accentuant les dispositions mises en place pour ausculter les barrages et analyser leur comportement.

En premier lieu, tous les barrages de plus de deux mètres de hauteur, hydroélectriques ou non, sont rangés en quatre classes (décret du 11 décembre 2007) :

A pour les barrages de 20 m de hauteur, ou plus, au-dessus du terrain naturel ;

B pour les barrages non classés en A, de plus de 10 m et dont la valeur BMI est supérieure ou égale à 200 ;

C pour les barrages non classés en A ou en B, de plus de 5 m et dont la valeur BMI est supérieure ou égale à 20 ;

D pour les autres barrages, non classés en A, en B ou en C, de hauteur supérieure à 2 m.

Cette valeur BMI = H . V, où H est la hauteur maximale au-dessus du terrain naturel en mètres et V le volume (en millions de mètres cubes) retenu par le barrage, conjugue le risque (hauteur) et les conséquences d'une rupture éventuelle (volume). Il a été introduit par André Goubet, ancien président du CTPB, dès 1995 pour un élargissement du classement de l'époque, dont le décret du 11 décembre 2007 est le dernier développement.

Les barrages de classe A font l'objet tous les 10 ans d'une étude de dangers (EDD), un examen technique complet (ETC, remplaçant l'ancienne visite décennale) et une revue de sûreté (RPS). Les barrages de classe B font l'objet d'une étude de dangers tous les 10 ans.

Tous les barrages classés (A, B, C et D) doivent disposer :

d'une consigne de crue ;

d'une consigne d'auscultation et de surveillance (CSA) ;

d'un dispositif d'auscultation adapté.

Ils font l'objet :

d'un rapport annuel de l'exploitant, incluant tous les faits notables pour la sûreté ;

d'une analyse biennale des mesures d'auscultation ;

d'une déclaration systématique de tout événement significatif pour la sûreté hydraulique (EISH).

Les préfets peuvent durcir les conditions de surveillance des ouvrages, notamment en les surclassant.

Démantèlement des barrages

Le démantèlement d'un barrage n'est pas affaire d'écologie, mais d'atteinte de la limite de vie du barrage, même si cela permet, en partie, aux écosystèmes fluviaux de fonctionner de manière plus satisfaisante. L'investissement initial réalisé par le constructeur, toujours pour satisfaire un besoin de service public (eau potable, irrigation, électricité) avec des moyens de développement durable, n'a pas vocation à être abandonné ou détruit. On notera l'absence de financement de ces démantèlements pour l'usage piscicole (essentiellement de loisir), et l'absence de planification de moyens durables de remplacement de la production d'énergie ainsi perdue.

La moitié des barrages en France n'a pas ou n'a plus d'usage connu. Le premier barrage hydroélectrique à avoir été démantelé est celui de Kernansquillec à Plounévez-Moëdec dans les Côtes d'Armor. « En 1996, la démolition du barrage hydro-électrique, une première en France sur une rivière à saumons, a permis au paysage englouti de refaire surface ».

De même, parce que ne satisfaisant plus aux obligations de sécurité publique, le barrage du Piney (eau potable, maîtrise d'ouvrage communale) à Saint-Chamond a été mis en sécurité en 2000 par percement d'un pertuis au pied du barrage.

Conséquences et impacts des barrages

Impacts environnementaux

Les grands barrages sont de puissants facteurs de fragmentation écologique pour les poissons migrateurs.
Les grands barrages sont de puissants facteurs de fragmentation écologique pour les poissons migrateurs.

Impacts négatifs

Un barrage est facteur de fragmentation écologique quand il freine ou bloque la migration d'espèces aquatiques. Certains pays obligent depuis quelques années les ouvrages neufs (en France, sur les rivières classées « migrateurs » depuis la Loi « Pêche » n 84-512 du 29 juin 1984) à inclure des échelles à poissons. Celles-ci restent rares sur les grands ouvrages anciens ou sur les rivières où la présence d'espèces migratrices n'est pas identifiée. Certains ouvrages sont équipés sans obligation, par la volonté de l'exploitant. Certaines échelles à poissons mal conçues ou mal construites peuvent se révéler peu efficaces. Le transport des poissons en camion est parfois l'alternative retenue, par exemple sur la Garonne entre Carbonne et Camon, où une suite de cinq barrages importants aurait nécessité des équipements onéreux, et un trajet restant éprouvant pour le migrateur. Les poissons sont donc « piégés » à une extrémité de la chaîne, identifiés et transportés par camion-citerne à l'autre extrémité.

Un barrage bouleverse généralement le débit naturel et saisonnier du cours d'eau, affecte le niveau des nappes et le transfert des matières en suspension et sédiments. Il a des effets différés sur les écosystèmes d'une vaste zone en raison de l'inondation de la zone amont, et de la forte modification du régime d'écoulement des eaux de la zone aval, ainsi que de la modification de la qualité des eaux provoquée par la retenue. Le fleuve recueille en aval des eaux ayant dans certains cas servi à l’irrigation des villes et industries, polluées. De nombreuses maladies, notamment différentes formes de cancer, provoquées ou favorisées par la pollution de l’eau, ont par exemple fait leur apparition en Égypte.

Un barrage peut générer une modification des structures écologiques et faciliter des « invasions biologiques ». Un écosystème sub-naturel et plus ou moins équilibré se reconstitue dans ces zones plus ou moins rapidement (en l'espace d'environ 30 ans, l'écosystème serait recréé à 99 %, y compris en aval dans les anciennes zones asséchées). Néanmoins, cet écosystème n'est jamais identique à celui d'origine : la disparition des courants en amont, et la très forte diminution du débit en aval, ainsi que la disparition ou le lissage des débits saisonniers provoque généralement la disparition de certaines espèces autochtones. De plus, une étude publiée en septembre 2008 a confirmé aux États-Unis que dans les bassins versants, les milieux artificiels que sont les lacs de retenues étaient beaucoup plus propices au développement d’espèces aquatiques dites « invasives » que les lacs naturels, Cette étude a cherché à corréler dans la région des grands lacs l’importance des invasions biologiques avec la physico-chimie de la masse d’eau, l’intensité et la nature des activités nautiques avec la distribution géographique de cinq espèces non indigènes. L’étude a montré que le risque d’invasion biologique est (pour la région des grands lacs) de 2,4 à 3 fois plus élevé dans les lacs de retenue que dans les lacs naturels (vers 2005/2008). Ce risque a augmenté avec le temps, et la menace augmente pour les lacs naturels car l’augmentation du nombre de retenues touchées a presque partout diminué la distance entre eaux « contaminées » et eaux naturelles. C’est dans ce cas l’homme qui joue le rôle principal de colporteur et en particulier selon Pieter TJ Johnson l'un des auteurs de l'étude, les activités de pêche et de nautisme qui favorisent la dissémination de nombreux organismes, dont la moule zébrée (accrochée sous les bateaux), les myriophylles invasifs accrochés aux remorques porte-bateaux, les éperlans arc-en-ciel et une écrevisse invasive qui a été utilisée comme appât (aujourd’hui interdit).

Alors que l’hydroélectricité est traditionnellement considérée comme une énergie propre, les barrages peuvent créer des gaz à effet de serre par la déforestation, la submersion de la végétation dans le réservoir ou l'activité bactériologique dans le réservoir qui relâche d'importantes quantités de méthane.

En Égypte, un nouveau risque est apparu à la suite du remplissage du lac Nasser : le risque sismique. Le haut barrage peut résister à une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter, mais la ville d'Assouan n’est pas protégée pour des séismes de magnitude supérieure à 5. Le 14 novembre 1981, un tremblement de terre de magnitude 5,4 secoua la région. À partir de mesures de sismicité et de résistivité électrique du sous-sol, Kebeasy a pu montrer que cette imposante masse d’eau retenue par le lac artificiel est bien responsable d’un regain d’activité sismique.

Impacts positifs

Un lac de barrage peut être un lieu d'accueil d'oiseaux migrateurs, un lieu de reproduction de certaines espèces aquatiques,

Un lac de barrage peut améliorer les conditions d'écoulement en étiage. De plus en plus, les barrages hydroélectriques participent à un soutien d'étiage, permettant une vie estivale de rivières par ailleurs affectées par de nombreux prélèvements (autorisés ou non), d'améliorer le refroidissement des eaux, et la dilution des pollutions en aval. En France, depuis la même Loi Pêche de 1984, tous les obstacles sur les rivières françaises doivent obligatoirement laisser dans le cours d'eau 1/40 du module (moyenne de débit), et 1/10 pour tous les ouvrages neufs ou dont le titre est renouvelé. Afin de mettre fin à cette situation inégalitaire (posant de nombreux problèmes de variation des débits sur un même cours d'eau), la nouvelle loi sur l'eau et les milieux aquatiques a fixé au 1 janvier 2014 la date limite de délivrance de 1/10 pour tous les ouvrages. Cette LEMA introduit cependant l'exception des barrages de haute chute, assurant le soutien du réseau électrique, auxquels le débit réservé pourra être limité à 1/20 (une liste devant être fixée par décret). De même, sur justification par une étude adaptée, le débit pourra être modulé sur l'année (régime réservé).

Un lac de barrage peut être une source de production d'énergie renouvelable, lorsqu'il s'agit d'un barrage hydroélectrique.

Par exemple, dans le cas de la Chine et du barrage des Trois-Gorges, devenu la plus grande centrale hydroélectrique du monde avec sa production annuelle de 84,7 milliards de kWh, on a constaté une amélioration de la qualité de l'air dans la région, grâce à l'économie en Chine de 50 000 tonnes de charbon chaque année.

La conception d’un barrage, comme le haut barrage d'Assouan, permet de gérer ainsi que de rationaliser l’utilisation de la crue du fleuve. Sans cette innovation technologique, dans l’exemple du cas d’Assouan, les périodes de sécheresses et de crues exceptionnelles n’auraient cessé de conditionner la population égyptienne en forte augmentation ; celle-ci doublant tous les 20 ans : de 20 millions en 1950, on passe à 40 millions en 1970 ; en continuant ainsi, elle aurait pu atteindre les 80 millions d’Égyptiens en 1990, alors que ce chiffre n’est atteint qu’en 2012. En effet, la réserve d’eau du lac Nasser (157 milliards de m), créée grâce à la construction du haut barrage d’Assouan, permit la bonification de plusieurs centaines de milliers d’hectares de terres désertiques. Le fonctionnement, rendu possible tout au long de l’année, du système d’irrigation a permis un accroissement de la production agricole. Le nombre de récoltes a doublé, même triplé grâce à la gestion des crues, ainsi qu’à la modernisation de l’irrigation et du drainage. La superficie cultivée s’est vue multipliée par 2 entre 1970 (avant la création du lac Nasser) et le début des années 2000.

Les barrages d'irrigation ou d'eau potable sont aussi construits pour apporter des bienfaits pour l'agriculture et l'alimentation en eau. Ces impacts doivent donc être pesés au même titre que les inconvénients portés au milieu aquatique ou à la pêche de loisir.

Impacts économiques

La construction d'un barrage a généralement de nombreux impacts économiques. Le barrage Hoover, situé sur le fleuve Colorado aux États-Unis, permit par exemple un développement considérable du Sud-Ouest américain, grâce à la production hydroélectrique et l'irrigation des terres. Ainsi, des villes comme Los Angeles ou Las Vegas n'auraient probablement jamais connu une telle importance sans l'apport en eau permis par le barrage.

L'érection du barrage des Trois-Gorges a eu de nombreux impacts positifs sur l'économie de la Chine. D'abord, la production d'électricité qu'elle a engendrée profite grandement à ce pays en plein développement économique. Ensuite, la gestion nouvelle de l'eau entraînée par sa construction ont eu deux grands effets positifs. D'une part, et c'était l’un des enjeux principaux du projet, les transferts entre le Sud de la Chine, région des moussons riche en eau, et le Nord clairement défavorisé en matière hydrographique, permet un développement économique et social durable de ces régions du Nord. D'autre part, la gestion des crues, qui furent autrefois meurtrières à plusieurs reprises, permet un meilleur développement des régions traversées par le fleuve Bleu, sur lequel est construit le barrage. Enfin, la navigation des bateaux de plus de 10 000 tonnes s'en est trouvée permise sur le fleuve Bleu, favorisant le commerce, le désenclavement économique de certaines métropoles chinoises, et l’essor du Nord.

Par ailleurs, en Égypte, le barrage d'Assouan d’une capacité électrique de 2 100 000 kWh est également un grand facteur de l’économie égyptienne. Cependant, en agriculture, malgré la maîtrise de l’approvisionnement en eau en toutes saisons, 10 ans après l’achèvement du barrage, les résultats étaient négatifs : une production agricole insuffisante, une baisse de la fertilité des sols, ainsi que des déséquilibres économiques et sociaux (car la croissance de la population dépasse celle de la production). De plus, l’autonomie alimentaire n’est pas atteinte car par exemple en 2002, l’Égypte ne produisait plus que 25 % du blé qu’elle consomme alors qu’elle en produisait encore 65 % en 1960.

Dans certains cas, les barrages font partie d'un plan d'intégration économique plus large : il en est ainsi pour les barrages de Jirau et de Santo Antônio, sur le fleuve Madeira dans l'État de Rondonia au Brésil. En effet, le plan initial de la construction des barrages en impliquait un autre : un immense programme de développement pour l'Amérique du Sud appelé IIRSA (44Initiative for the integration of the regional Infrastructure of South America44).

Cependant, ce plan d'intégration régional est massivement controversée par de nombreuses organisations non-gouvernementales.

Impacts socio-culturels

Si de nombreux barrages impliquent des déplacements de population, ce ne fut pas le cas du barrage Hoover, construit dans une zone particulièrement aride de l'Ouest américain. Cependant, celui-ci eut tout de même d'importantes répercussions sur le mode de vie de vie des indiens Navajos vivant à proximité. En effet, l'économie Navajo, à cette période-là basée sur l'élevage de moutons et de chèvres, fut menacée lorsque le gouvernement la considéra responsable d'un accroissement de l'apport de limon dans le réservoir du barrage lié à l'érosion des terres causée par l'élevage. Ainsi, le rachat massif des cheptels par le gouvernement eut d'importantes conséquences sur la structure socio-culturelle des indiens, modifiant leur mode de vie.

De déplacements de populations, il en est en revanche question dans le cas du barrage des Trois-Gorges. En effet, la construction du barrage a impliqué l'ennoiement de treize villes et 1 500 villages, provoquant de ce fait le déplacement de plus de 1,2 million de personnes. Si l’un des objectifs déclarés par les autorités chinoises était l’amélioration des conditions de vie de ces gens vivant de la petite agriculture et leur emménagement dans des logements flambant neufs, force est de constater que l'entreprise fut un échec.

Mais l'ennoiement ne concerne pas que les villes et villages : de nombreux sites archéologiques ont aussi été engloutis à la suite de la construction du barrage. Dans l’ensemble, c’est près de 230 sites historiques majeurs de la civilisation chinoise qui ont été détruits ou déplacés à cause de la montée des eaux.

Le même scénario se produisit en Égypte, lors de la construction du barrage d'Assouan, un appel a été lancé par l’UNESCO : d’ici la fin de la construction, la vallée du Nil sera transformée en un immense lac et les temples de Nubie sont menacés d’être submergés par les eaux. Cet appel à la solidarité se traduisit en une prise de conscience universelle et une mobilisation mondiale : en trois ans, les deux temples d’Abou Simbel furent déplacés. D’un point de vue archéologique, un désastre culturel intégral fut évité. Cependant, une grande partie des habitants de la Nubie furent obligés de quitter leurs terres, déracinés, ils furent relocalisés dans des cités nouvelles à Kôm Ombo en Haute-Égypte et à Khashm El Girba en Éthiopie. Par ailleurs, la population, qui est venue depuis la basse vallée s’installer sur les rives, est maintenant menacée par les inondations autour du lac Nasser. En effet, si le niveau du fleuve ne varie plus que de quelques dizaines de centimètres à Assouan à l’aval du barrage, à l’amont, en revanche, c’est le lac Nasser qui est sujet à des inondations. Malgré son énorme volume, ce lac ne peut absorber les crues les plus fortes du Nil ; en 1998 eut lieu l’inondation la plus grave depuis la construction du barrage, d’un point de vue de destruction de biens et du nombre de victimes. Une autre conséquence négative du haut barrage est liée aux déplacements éoliens de sable qui affectent les populations nubiennes transférées de la vallée amont vers Gharb Assouan, en rive gauche, exposée au risque d’ensablement. Cet aléa était connu avant la construction mais a été négligé.

Une autre conséquence, contraire aux précédentes, est l'arrivée de nouvelles populations : en effet, la construction d'un barrage nécessite de la main d'œuvre en grande quantité. Dans le cas de nombreux barrages, cette main d'œuvre n'est pas disponible sur place et doit être engagée ailleurs. C'est ainsi que des milliers de travailleurs vinrent habiter à proximité des barrages de Jirau et de Santo Antonio au Brésil. Une fois la construction du barrage achevée, cette importante masse de personne constitue un problème social complexe, car il n'y a souvent pas assez d'emplois dans la zone concernée.

中文百科

澳大利亚塔斯马尼亚州的戈登坝

大坝是建筑在溪流、河流和河口的屏障,用来防止洪水泛滥,生产水力发电,或是储水作饮食或灌溉之用。在河流中上流建造的短距离人工高耸河堤作用主要功能并非防止水患,而是为了集结河水,把水汇集在堤,将河谷淹没后形成水库,现代的大坝主要有两大类:土石坝和混凝土坝。

简言之,堤坝之兴建与水库作用与原因相似,都是为了集结水源,而用意一般如下:

灌溉、供水:为附近的地区提供自来水及灌溉用水。

发电:利用大坝上的水力发电机来产生电力。

防洪:运河系统的一部份。

堤坝一般都建于狭窄的谷地,因为两岸的山坡可以作为水库的天然围墙,而大坝的长度也可大大缩短。兴建之前,将被水淹地带的民居和古迹需要被移到其他地方。在中国,最知名的有三峡水电站。

最早的大坝

中国历史上有文本记载最早的大坝是建于公元前598~前591年间的安徽省寿县的安丰塘坝,坝高6.5米,库容约9070万立方米,至今运行了2,600多年,和都江堰、漳河渠、郑国渠合称为中国古代四大水利工程。 世界已知最早的大坝是在公元前三千年兴建,位在约旦的Jawa大坝,在首都安曼东北方约100公里。此重力坝原高9公尺,由50公尺宽的土城墙支持。

坝的分类

重力坝:利用坝体自身重量来抵抗上游水压力并保持自身稳定。

拱坝,在平面上呈凸向上游的拱形挡水建筑物,借助拱的作用将水压力的全部或部分传到河谷两岸的基岩上。

支墩坝,坝体传导压力至支墩、基座乃至地面,借以抵抗水压。

副坝(saddle dam或auxiliary dam),在水库主坝以外的周边山地的鞍部,如果高程低于水库蓄水位或保证水位,需要建副坝在此挡水。

滚大坝或溢流堰(weir),用于控制水流走向或流量分配。

节制坝(check dam),用于控制水流速度不能过高、抑制土壤流失,或者增加水流迂曲以沉淀水沙等目的而修建的小坝。

丁字坝(wing dam),与节制坝相反,丁字坝走向是深入河道,用来使水流集中在河道中心以增加流速、刷深河床、抑制泥沙沉积、也有利于增加航道水深;同时靠近河岸的流速迂缓,避免水流冲刷河岸。美国密西西比河建有数千座丁字坝以保持通航所需水深。丁字坝在中国也是十分普遍的河工建筑。

干坝(dry dam)横跨水流,但是没有闸门。平时水流穿过坝体的泄水洞流向下游,不产生积水,因此称之为“干”坝。在洪水时,由于能通过坝体下泄的流量有限,起到了限制洪水通过的作用

导流坝(diversion dam),把水流引向人工水道,用于灌溉或引水发电等目的。

尾矿坝(tailing dam),用于保存选矿后的矿渣的尾矿库的坝体。

围堰(cofferdam)用于工程施工时修筑水下基础时,用挡水材料围住施工区,抽空其中的水。

坝溃

特顿坝的坝溃 说明工程及设备有危险性力量的国际专用标志 若水坝的结构破坏或是显著受损,坝溃一般会演变成灾难。对于排水道及较大水库的常规性变形监测及渗漏监测有助于提早发现问题,在结构失效前进行补救措施。大部份水坝管理机制会让此时水坝的水位降低,甚至会将水排出。另一种作法则是在较脆弱的石上用硅酸盐水泥进行压力灌浆。 在战争时,若水坝受破坏后,会对人口及环境造成大幅冲击,因此水坝视为「具有危险力量的设施」。因此在国际人道法中规定,若攻击水坝会造成大量平民伤亡时,禁止将水坝当作攻击目标。为了便于识别,会依照国际人道法的规定,在水坝上放上有三个橘色圆圈的保护标志。 坝溃的主要原因有泄洪能力的不足、溢洪道设计错误(南佛克坝)、因为考查不足及水位变化造成的地质不稳定(昂特大坝、马尔巴塞坝、Testalinden湖坝)、维护不当,特别是出水口(Lawn湖坝、Val di Stava坝崩塌事故)、大量的降雨(Shakidor坝)、地震造成、人为、电脑或设计的失误(布法罗克里克洪水、Dale Dyke水库、Taum Sauk抽水蓄能电站) 在国际人道法实施之前,第二次世界大战时曾有军队攻击水坝的行为,英国皇家空军的第617中队曾攻击德国的水坝,任务代号Operation Chastise,当时选定了德国的三个水坝攻击,目的是在破坏德国在鲁尔河及埃德河沿岸的基础建设、制造业以及电力供应。这次攻击也成为许多电影的主题。

世界十大已建、在建高坝

世界十大已建高坝 名称 高度 类型 建成时间 国家 河流 锦屏一级大坝 305米(1,001英尺) 混凝土拱坝 2013 中国 雅砻江 努列克坝 304米(997英尺) 土石坝 1980 塔吉克斯坦斯坦 瓦赫什河 小湾大坝 294.5米(966英尺) 混凝土拱坝 2010 中国 澜沧江 溪洛渡大坝 285.5米(937英尺) 混凝土拱坝 2013 中国 金沙江 大迪克桑斯坝 285米(935英尺) 混凝土重力坝 19** 瑞士 迪克桑斯河 英古里坝 271.5米(891英尺) 混凝土拱坝 1987 格鲁吉亚 英古里河 瓦依昂坝 261.6米(858英尺) 混凝土拱坝 1959 意大利 瓦依昂河 糯扎渡大坝 261.5米(858英尺) 心墙堆石坝 2012 中国 澜沧江 奇科森坝 261米(856英尺) 土石坝 1980 墨西哥 格里哈尔瓦河 特里坝 260米(853英尺) 土石坝 2006 印度 帕吉勒提河 世界十大在建及规划中高坝 名称 高度 类型 国家 河流 罗贡坝 335米(1,099英尺) 土石坝 塔吉克斯坦斯坦 瓦赫什河 **蒂亚里坝 315米(1,033英尺) 混凝土拱坝 伊朗 **蒂亚里河 双江口大坝 314米(1,030英尺) 心墙堆石坝 中国 大渡河 松塔大坝 313米(1,027英尺) 混凝土双曲拱坝 中国 怒江 两河口大坝 295米(968英尺) 心墙堆石坝 中国 雅砻江 布拉西河汊煤浆蓄水坝 290.7米(954英尺) 压实煤矸石坝 美国 煤河 白鹤滩大坝 284米(932英尺) 混凝土双曲拱坝 中国 金沙江 龙盘大坝 276米(906英尺) 混凝土双曲拱坝 中国 金沙江 坎巴拉塔一号坝 275米(902英尺) 土石坝 吉尔吉斯斯坦 纳伦河 迪阿莫-巴沙水坝 272米(892英尺) 碾压混凝土重力坝 巴基斯坦 印度河

法法词典

barrage nom commun - masculin ( barrages )

  • 1. construction disposée en travers d'un cours d'eau pour arrêter son écoulement, créer une retenue ou élever le niveau de l'eau en amont

    la construction d'un barrage

  • 2. ce qui est installé ou dressé pour empêcher le passage

    la rue est fermée par un barrage

  • 3. obstacle ou opposition qui empêchent l'accomplissement d'une action ou la progression de quelqu'un

    il y a eu un barrage de la hiérarchie • faire barrage

  • 4. sciences humaines : en psychanalyse défense psychique inconsciente

    la levée des barrages

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biais biais, eadj. 斜的, 歪的[仅用于建筑]n. m. 1. 斜, 倾斜, 歪斜; 2. <转>迂回的方法, 转弯抹角的办法, 花招, 借口, 遁词; 3. <转>方面, 角度; 斜向4. 斜裁的布条5.【统计学】,性en/ de biaisloc.adv1. 斜向地;歪斜地2. <转>迂回地,转弯抹角地,间接地par le biais de loc.prép.…;用…的(间接)办法常见用法

malodorant a. (m) 恶臭的, 难闻的

tribun n.m.1. (古罗马的)军官;行政长官 2. 平民演说;辩护士;民权保卫者3. 【史】(法拿破仑时期的)法案评委员会委员

immigrant immigrant, ea. 入境移居的n. 入境移

milliardaire a. 拥有十亿资财; 巨富, 豪富n. 亿万巨富, 大富豪

ciboule n. f 葱

incertain incertain, ea.1. 知, 可靠;未 2. 分明, 清晰;朦 3. (在未来)变化, 无法肯 4. 犹豫决 — n.m.【财政金融】(外汇)直接标价常见用法

automate n. m.木偶, 玩具, 木头, 惟命是从者; gestes d'automate 机械作 机, 装置, 机器, 售货售票机

apprivoiser 驯服

quitter v. t. 1. [古]免(债务); 让给2. 弃约; 放弃, 脱离; 中断, 丢下: 3. 离开, 走出:4. 放开, 放松: 5. 脱掉, 去(帽等): se quitter v. pr. 分离, 分别常见用法