Le tarot est le nom de plusieurs jeux de cartes et de plusieurs ensembles de cartes à jouer, généralement au nombre de 78. Le premier jeu de tarot a été créé au XV siècle en Europe. Les différents jeux de tarot permettent de jouer à de multiples jeux tels le tarocchini (en) italien ou le tarot français. À partir de la fin du XVIII siècle, le tarot possède également un usage occulte et mystique.
Étymologie
Le mot « tarot » est probablement un emprunt à l'italien « tarrochi » (même sens), qui dériverait de « tara », « perte de valeur », le joueur devant dans certains cas mettre une carte de côté. D'autres étymologies moins consensuelles ont été proposées, comme une référence à la rivière italienne Taro.
À l'origine, les cartes de tarot sont appelées trionfi en italien (« triomphes »). Le mot français est attesté depuis au moins 1505 ; François Rabelais appelle « tarau » l'un des jeux joués par Gargantua en 1535.
Caractéristiques
Généralités
Comme un paquet de cartes ordinaire, le tarot comporte quatre enseignes (qui varient de région en région : enseignes françaises en Europe du Nord, enseignes latines en Europe du Sud et enseignes allemandes en Europe centrale). Chaque enseigne compte dix cartes à points, de l'as au dix, et quatre figures : valet, cavalier, dame et roi. En outre, le tarot se distingue par un ensemble de 21 cartes d'atout et une dernière carte nommée le Fou ou l’Excuse ; suivant le jeu, cette dernière sert d'atout ou peut être défaussée pour éviter d'avoir à jouer une autre carte.
Il existe une grande variété de cartes de tarot et un certain nombre de types régionaux ont émergé. Historiquement, l'une des variétés les plus importantes est le tarot de Marseille ; certaines éditions actuelles basées sur ce tarot remontent à un paquet imprimé par le cartier Nicolas Conver en 1760. Le Troccas (en) suisse remplace la Papesse et le Pape par Junon et Jupiter. À Florence, un jeu étendu, le Minchiate, est utilisé au XVI siècle ; il comporte 96 cartes, dont des symboles astrologiques. Certains jeux existent avant tout comme œuvres d'art et ne contiennent parfois que les 22 cartes d'atout.
Le jeu de tarot varie également. En Italie, le jeu est devenu moins populaire ; le tarocchini (en) de Bologne a toutefois survécu et il en existe des variétés jouées au Piémont. Le tarot français est le plus populaire en France et des tarots régionaux sont joués en Europe centrale, où ils sont appelés tarock, tarok ou tarokk.
Enseignes latines
Tarot piémontais (en) : le Fou.
Les tarots aux enseignes latines (bâtons, coupes, deniers et épées) sont les plus vieilles formes de cartes de tarot, conçues au XV siècle dans le nord de l'Italie. Quatre types sont encore utilisés de nos jours :
Le tarot piémontais (en) est constitué de 14 cartes de chaque enseignes : roi, dame, cavalier, valet, suivis des nombres de 10 à 1. Les atouts sont l'Ange (numéroté 20, mais néanmoins le plus fort), le Monde (21), le Soleil (19), la Lune (18), l'Étoile (17), la Tour (16), le Diable (15), Tempérance (14), la Mort (13), le Pendu (12), la Justice (11), la Roue de Fortune (10), l'Ermite (9), la Force (8), le Chariot (7), les Amants (6), le Pape (5), l'Empereur (4), l'Impératrice (3), la Papesse (2) et le Bateleur (1). À ceux-ci s'ajoute le Fou (Matto).
le tarot de Besançon et le Troccas suisse sont similaires, mais le dessin est différent ; ils remplacent le Pape par Jupiter, la Papesse par Junon et l'Ange par le Jugement. Les atouts sont ordonnés suivant l'ordre numérique et la Tour est appelée la Maison Dieu.
Le tarot de Bologne omet les cartes numérales de 2 à 5, conservant 62 cartes, et ses atouts sont différents : tous ne sont pas numérotés et quatre sont de même rang. Le dessin est également différent.
Le tarot sicilien modifie certains atouts et remplace le 21 par une carte appelée Miseria. Il fait l'impasse sur le deux et le trois de denier, et les cartes entre l'as et le quatre des bâtons, coupes et épées : il comporte donc ** cartes. Elles sont petites et là encore d'un dessin spécifique.
Les tarots destinés à un usage divinatoire sont généralement basés sur ce type de tarots.
Enseignes françaises
Les tarots munis d'enseignes françaises (cœurs, carreaux, piques et trèfles) apparaissent en Allemagne pendant le XVIII siècle. Les premières cartes décrivent des scènes animalières sur les atouts et sont ainsi appelée tarots animaliers (en) (Tiertarock en allemand). Le cartier Göbl de Munich est souvent crédité de cette innovation.
Ces cartes sont utilisées actuellement pour les tarots joués en France et en Europe centrale. Le symbolisme des atouts diffère considérablement des anciens modèles italiens. À de rares exceptions, les tarots aux enseignes françaises sont utilisés presque exclusivement pour les jeux de cartes et rarement pour la divination.
Tarot animalier, XVIII siècle.
Tarot d'Europe centrale, 54 cartes.
Tarot nouveau français, vers1910.
Tarot divinatoire
Cartes d'un jeu divinatoire, Collection Musées départementaux de la Haute-Saône
La divination à l'aide de cartes à jouer est présente dès 1540 dans le livre Le Sorti di Francesco Marcolino da Forlì qui décrit une méthode simple, où les cartes ne servent qu'à choisir un oracle au hasard et n'ont aucune signification par elles-mêmes. Des manuscrits de 1735 (The Square of Sevens) et 1750 (Pratesi Cartomancer) documentent une signification rudimentaire des cartes de tarots, ainsi qu'un système pour les présenter. Giacomo Casanova écrit dans son journal qu'en 1765, sa maîtresse russe use fréquemment d'un jeu de cartes pour la divination.
Les tarots dans la littérature
Martyrs d'Oliver Peru, roman de fantasy, illustrations intérieures et couverture de l'auteur, éditions J'ai Lu Livre I, mars 2013 Livre II, août 2014
Livre I, mars 2013
Livre II, août 2014