Baron est un titre de noblesse.
L'étymologie de ce mot est incertaine : baron serait dérivé du vieil allemand bar qui signifie libre par extension homme libre ou selon d'autres auteurs, du latin vir qui signifie homme. Il a été avancé récemment que le mot baro signifiant celui qui frappe et qui tue viendrait de la langue allemande/allemand Bär (qui veut dire ours).
Dans la hiérarchie moderne des titres de noblesse, baron est un titre inférieur à celui de vicomte, mais supérieur à celui de chevalier. La femme d'un baron porte le titre de baronne.
En Angleterre
Dans le système nobiliaire britannique il ne faut pas le confondre avec le Baronnet. En Angleterre, le titre de baron est le plus bas degré des pairies d'Angleterre, d'Irlande, de Grande-Bretagne et du Royaume-Uni. On s'adresse à lui par lord N. et ses enfants reçoivent le titre de Honorable, abrégé en Hon.
En Belgique
Le titre de baron — baronne pour une femme — est supérieur à celui de chevalier et inférieur à celui de vicomte. Il est accordé par le Roi.
En Bretagne
Contrairement à la hiérarchie utilisée en France, le titre de baron est le plus élevé. À partir de 1451, le duc introduit un nombre maximum de neuf barons pouvant siéger aux États en référence aux neuf évêchés bretons. On distingue alors les baronnies comme suit :
baronnie d'ancienneté : une des nombreuses seigneuries citées comme baronnies avant 1451,
baronnie d'États : une des seigneuries officiellement reconnues comme ayant le droit de garder leur dignité et titre de baronnie lors des sessions des États de Bretagne
ancienne baronnie d'États : baronnie d'État sans érection. Il y en six incontestablement reconnues : Léon, Vitré, Fougères, Châteaubriant, Retz, La Roche-Bernard et Ancenis, et deux temporairement tolérées : Pontchâteau, et Pont-L'Abbé
nouvelle baronnie d'États : baronnie d'État avec érection. Il n'y en a que huit et seulement deux ducs et une duchesse de Bretagne en ont érigé: Pierre II, François II et Anne. Dans l'ordre de leur première érection : Derval (19 mai 1451) Malestroit (22 mai 1451) Quintin (23 mai 1451) Lanvaux (24 mars 14** puis ré-érigée le 4 septembre 1485) Avaugour (24 septembre 1480) Coëtmen (6 septembre 1487) La Hunaudaye (6 septembre 1487) Pont-L'Abbé (décembre 1493, confirmée en 1505-1506). Pontchâteau (5 juin 1630), érection déguisée par Louis XIII
Derval (19 mai 1451)
Malestroit (22 mai 1451)
Quintin (23 mai 1451)
Lanvaux (24 mars 14** puis ré-érigée le 4 septembre 1485)
Avaugour (24 septembre 1480)
Coëtmen (6 septembre 1487)
La Hunaudaye (6 septembre 1487)
Pont-L'Abbé (décembre 1493, confirmée en 1505-1506).
Pontchâteau (5 juin 1630), érection déguisée par Louis XIII
En Écosse
Le titre de baron est attaché à une terre et n'est donc pas un titre de la pairie. Le titre de baron écossais est vendable. Les barons écossais ont perdu leurs droits de juridiction avec l'abolition de la féodalité par l'Abolition of Feudal Tenures etc. (Scotland) Act 2000, entré en vigueur le 28 novembre 2004, qui préserve cependant leur dignité, ce qui inclut la préséance et les privilèges héraldiques qui y étaient attachés. Le titre le plus bas dans la pairie d'Écosse est Lord of Parliament, en général raccourci à Lord. Ce titre est le seul titre de noblesse au monde qui puisse s'acheter. Il reste toutefois un titre de noblesse reconnu et garanti par le Lord Lyon d’Écosse. Il est héréditaire et transmissible par ordre de primogéniture. Il est utilisé avec le prédicat the much honnored (« le très honoré baron de... »).
En Espagne
Il existait deux types de baronnies : les anciennes juridictions féodales du royaume d'Aragon et Valence e.g. la baronnie de Polop (en espagnol Baronía de Polop), et les titres accordés par les souverains depuis le XVI siècle, titres qui n'avaient pas d'assise féodale.
En France
Au Moyen Âge, le terme baron désigne tout membre de la haute aristocratie, qui tient directement son fief du roi. Les Montmorency se qualifiaient de premiers barons de France, de premiers barons chrétiens. Les barons de cette époque sont parmi les plus vieilles familles de France. De ce fait, les fiefs de chevalier se trouvant dans les comtés ont pris le nom de baronnie. Les seigneurs des baronnies n'ont que tardivement porté le titre de baron. Nous avons des mentions de ce terme dans les romans de Chrétien de Troyes, qui datent de la seconde moitié du XIIe siècle. Jean de Joinville, célèbre pour son livre la vie de Saint Louis, fait également mention des barons qui accompagnèrent Louis IX durant la septième croisade.
À partir du XVI siècle, le titre de baron est intégré à la hiérarchie nobiliaire, en étant le septième degré sur dix, il s'applique alors individuellement au détriment de « sire de... » ou de « seigneur de... ».
En France, le titre de baron était jusqu'à la Révolution attaché à un type de fief qui a été érigé en baronnie. En Bretagne, les ducs érigèrent neuf baronnies à l'imitation des neuf évêchés du duché. En Normandie, les ducs avaient formé un nombre important de baronnies, donnant à leurs titulaires le droit de siéger à l'Échiquier de Normandie. Leur territoire était généralement et volontairement morcelé. Certaines appartenaient à des menses épiscopales (un évêque en ayant donc l'usufruit en tant que seigneur titulaire tout au long de son épiscopat) et d'autres à des abbayes.
À partir de Napoléon, le titre fut accordé de façon héréditaire sans plus de considérations féodales, de même que les autres titres, sauf ceux de vicomte et de marquis.
Saint-Empire romain germanique
Le titre de baron (Reichsfreiherr) était accordé par l'empereur, là aussi sans assise féodale, on parlait de « baron de N. et du Saint-Empire ». Tous les enfants, même les filles, portent également le titre sous la forme "Baron(ne) prénom de N. ".
Royaume de Hongrie
En Hongrie, le titre de Magnats désignait depuis 1397 les descendants des barons du royaume (Filii baronum ou bárófi en hongrois). Ces derniers reçurent dans les années 1430 le titre de Magnificus, appellation jusqu'alors réservée aux barons du royaume.
Le titre de baron devient héréditaire à partir de 1498.
NB:Il est à distinguer les barons du royaume (baron regni), titre le plus élevé et le plus prestigieux, non héréditaire - jusqu'en 1498 - désignant à l'origine les personnages revêtant les plus hautes fonctions de l'État, et les barons naturels de Hongrie (barones naturales en Hongrie), titre créé en 1487 par le roi Mathias pour récompenser ses plus fidèles partisans.
Ainsi verra le jour la distinction entre "vrais barons" (veri barones), issus de l'exercice des plus hautes charges, et "barons que de nom" (barones nomine solo), simples titres de noblesse.
Sous les Habsbourg, de nombreux titres sont donnés et le titre de baron devient inférieur à celui de comte, bien que ce dernier existait depuis longtemps en Hongrie.
cf article "Magnat".
En Russie
Comme dans le Saint-Empire romain germanique, le titre de baron était accordé par le tsar de façon héréditaire.
Aux Tonga
La noblesse tongienne est constituée de titres d'inspiration britannique, de manière quelque peu simplifiée en raison du petit nombre de nobles dans ce royaume. Tout noble porte le titre de lord ; le roi a la prérogative de « promouvoir » un lord au titre de baron. À présent, il n'y a qu'un baron aux Tonga, le Baron Fielakepa, auquel le roi George Tupou V conféra ce titre lorsqu'il le nomma lord juridique en juillet 2008.
Le titre fut créé par le roi Taufaʻahau Tupou IV, qui l'attribua en premier lieu à ʻAlipate Tupou, Lord Vaea, en juin 1970, l'élevant ainsi à un rang de prééminence supérieur à celui de tous les autres nobles (hormis les membres de la famille royale).
Galerie
Couronne de baron anglais.
Couronne de baron belge.
Couronne de baron allemand.
Couronne de baron espagnol.
Couronne de baron français.
Couronne de baron et pair de France.
Couronne de baron sous l'Empire français.
Couronne de baron suédois.
Traductions
Le titre de « baron » était tout à fait commun dans la plupart des pays européens et se retrouve dans diverses langues souvent sous une forme légèrement modifiée. La liste suivante inclut les formes masculines et féminines et, le cas échéant, le nom du fief correspondant (la baronnie). Il faut signaler que l'existence de ce mot dans une langue citée n'implique pas toujours l'utilisation réelle du titre dans le pays correspondant.
Langue Titre masculin Titre féminin Nom du fief Albanais Baron Baroneshë Allemand Baron Freiherr Baronin, Baronesse Freifrau (pour l'épouse d'un baron), Freiherrin ou Freiin (pour la fille d'un baron) Anglais Baron (en Angleterre) Lord (en Écosse) Baroness (en Angleterre) Lady (en Écosse) Barony Arménien Բարոն (Baron) Բարոնուհի (Baronouhi) Biélorusse Baron Baranesa Bulgare Барон (Baron) Баронеса (Baronesa) Catalan Baró Baronessa Baronia Croate Barun Barunica Danois Baron Baronesse Espagnol Barón Baronesa Espéranto Barono Baronino Baronujo Estonien Parun Paruniproua Finnois Paroni, Vapaaherra Paronitar, Vapaaherratar Français Baron Baronne Baronnie Grec moderne Βαρώνος (Varónos) (Varoni) Hongrois Báró, Főúr Bárónő Islandais Barón, Fríherra Barónessa Irlandais Barún Banbharún Italien Barone Baronessa Baronia Latin Baro Letton Barons Baronese Lituanien Baronas Baroniene Luxembourgeois Baroun Barounin, Baronesse Macédonien Baron Baronesa Maltais Baruni Barunessa Monégasque Barun Barunessa Néerlandais Baron, Vrijheer Barones, Vrijvrouw Baronie Norvégien Baron, Friherre Baronesse Baroni Polonais Baron Baronowa, Baronessa Portugais Barão Baronesa Baronato Romanche Barun Barunessa Roumain Baron Baroană (Baroneasă = femme "de type Baron") Russe Барон (Baron) Баронесса (Baronessa) Serbe Барон (Baron) Бароница (Baronica) Баронија (Baronija) Slovaque Barón Barónka Slovène Baron Baronica Suédois Baron, Friherre Baronessa, Friherrinna Tchèque Baron Baronka, Baronesa Ukrainien Барон (Baron) Баронка (Baronka) Баронеса (Baronesa)