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词典释义:
fascisme
时间: 2023-09-26 12:40:53
TEF/TCF
[fa∫ism]

n.m.1. (墨索里尼于1922fascisme 1945年间实行并建立的)意大利法西斯主义;意大利法西斯政权2. 法西斯主义;法西斯制度

词典释义
n.m.
1. (墨索里尼于1922fascisme 1945年间实行并建立的)意大利法西斯主义;意大利法西斯政权

2. 法西斯主义;法西斯制度
le fascisme hitlérien希特勒的法西斯
近义、反义、派生词
联想:
  • nation   n.f. 民族;

近义词:
dictature,  totalitarisme
反义词:
communisme,  démocratie,  libéralisme
联想词
fasciste 法西斯分子; totalitarisme 极权主义,极权政治; nazisme 纳粹主义; communisme 共产主义; populisme 民众主义; nationalisme 民族主义; socialisme 社会主义; capitalisme 资本主义; antisémitisme 反犹太主义,排犹主义; marxisme 马克思主义; sionisme 犹太复主义者;
短语搭配

le fascisme hitlérien希特勒的法西斯

monument à la mémoire des victimes du fascisme et du militarisme法西斯主义和军国主义受害者纪念碑

quarantième anniversaire de la victorie sur le nazisme et le fascisme à l'issue de la seconde guerre mondiale纪念第二次世界大战战胜纳粹和法西斯主义四十周年

原声例句

La deuxième coupe du monde aura lieu en Italie, en 1934, mais c'est déjà l'époque du fascisme en Italie et celle-ci sera utilisée comme un outil de propagande.

1934年第二届世界杯在意大利举行,但此时意大利已经进入法西斯时代了,那届世界杯将成为法西斯的宣传工具。

[Français avec Pierre - 休闲娱乐篇]

La montée du fascisme et la Seconde Guerre mondiale signeront la mort de ce pacifisme, coupable d'avoir laissé le champ libre au nazisme à Munich.

法西斯主义的崛起和第二次世界大战将预示着这种和平主义的死亡,因为它为慕尼黑的纳粹主义留下了空间。

[历史人文]

Des Russes persuadés de combattre à nouveau les nazis en Ukraine. - Le fascisme fait rage en ce moment en Occident.

俄罗斯人被说服在乌克兰再次与纳粹作战。法西斯主义现在正在西方肆虐。

[法国TV2台晚间电视新闻 2022年5月合集]

Contre le fascisme en Ukraine. - V.Poutine, populaire auprès des retraités mais pas seulement.

反对乌克兰的法西斯主义。- V.Putin,受到养老金领取者的欢迎,但不仅如此。

[法国TV2台晚间电视新闻 2022年3月合集]

Elle assure avoir rompu avec le fascisme, mais reste fermement campée à l'extrême droite, et son arrivée prochaine au pouvoir inquiète l'Union européenne.

她声称已经与法西斯主义决裂,但仍然坚定地站在极右翼,以及她即将上台的权力令欧盟感到担忧。

[RFI简易法语听力 2022年9月合集]

Cette jeune militante souhaite que la société grecque parle d'une seule voix contre le racisme et le fascisme.

这位年轻的活动家希望希腊社会以一种反对种族主义和法西斯主义的声音说话。

[RFI简易法语听力 2022年6月合集]

Le New York Times raconte ce matin comment la pandémie a frappé la mémoire de l'Europe, en tuant des anciens qui témoignaient du temps où le fascisme nous ravageait.

《纽约时报》今天早上讲述了这场流行病如何打击欧洲的记忆,杀死见证了法西斯主义蹂躏我们时期的长者。

[La revue de presse 2020年6月合集]

A son arrivée en Pologne, Ban Ki-moon a rencontré le président de Pologne, Bronislaw Komorowski, avec qui il a notamment évoqué les sacrifices pour vaincre le fascisme et la nécessité de rester unis pour prévenir de futurs conflits.

抵达波兰后,潘基文会见了波兰总统布罗尼斯瓦夫·科莫罗夫斯基,与他特别讨论了为击败法西斯主义所做的牺牲以及保持团结以防止未来冲突的必要性。

[CRI法语听力 2015年5月合集]

Quand l’Europe a été confrontée au fascisme, elle s’est révoltée, alors pourquoi nous ne pouvons pas, nous, nous révolter ?

当欧洲面对法西斯主义时,它起义了,那我们为什么不能起义呢?

[RFI简易法语听力 2014年8月合集]

Cette année marque le 70ème anniversaire de la victoire lors de la Seconde Guerre mondiale contre le fascisme et de la fondation des Nations Unies.

今年是二战反法西斯胜利和联合国成立70周年。

[CRI法语听力 2015年7月合集]

例句库

Cette année marque le soixantième anniversaire de la victoire mondiale sur le fascisme et de la création de notre Organisation.

今年是世界反法西斯战争胜利和联合国成立60周年。

Cette année marque le soixantième anniversaire de la victoire de la guerre contre le fascisme et de la libération des camps de concentration nazis.

今年是第二次世界大战胜利60周年,也是纳粹集中营解放60周年。

Il faut également rendre hommage à tous les soldats qui sont morts pour libérer l'Europe du fascisme et sauver de l'extermination totale non seulement les Juifs mais également d'autres nombreux peuples.

为了将欧洲从法西斯主义手中解放出来,并拯救不仅是犹太人而且是许多其他民族的人,使之免遭全部灭绝,许多战士牺牲了生命,因此我们也必须向他们致意。

Je veux parler des tragiques aventures européennes et asiatiques du national-socialisme, du fascisme et du phalangisme, ainsi que du militarisme japonais tendant à la théocratie.

我现在所指的是在欧洲和亚洲发生了国家社会主义、法西斯主义和长枪党等造成的灾难,以及日本军国主义回复到神权政治的现象。

Nous rendons hommage à la formidable contribution des États membres de la coalition anti-hitlérienne dans la défaite du fascisme.

反希特勒联盟所有国家在击败法西斯主义过程中都发挥了巨大作用,我们对此表示敬意。

Alors que le fascisme s'effondrait, l'Organisation des Nations Unies est née.

随着法西斯主义倒下去,联合国站起来。

Cette guerre de libération des peuples fut la cause déterminante de la défaite du fascisme et de la libération des survivants des camps d'extermination nazis.

这场解放世界人民的战争是打败法西斯主义和解放在纳粹集中营中逃脱灭绝命运的人的主要原因。

Les âmes de millions de femmes et d'enfants, de vieillards et de jeunes, emportées au ciel par les flammes des camps de concentration, se tournent aujourd'hui vers l'ONU, dans l'espoir que les horreurs de l'époque du fascisme hitlérien ne se reproduiront jamais sur cette Terre.

在集中营燃烧的火焰中被卷入天国的数百万妇女及儿童、老人和青年人的灵魂今天正在俯视联合国,期望希特勒式法西斯主义时代的恐惧将不在地球上重演。

Le fascisme hitlérien, et son idéologie de la supériorité sélective de certains peuples, était un défi lancé à toute la civilisation humaniste.

希特勒式的法西斯主义及其人分优劣的意识形态是对所有人道主义的人类文明的挑战。

Elle exprime sa voix et sa position avec d'autant plus d'énergie et de conviction que ses peuples ont très tôt manifesté leur rejet du nazisme et du fascisme en s'engageant résolument dans la guerre au côté des Alliés, en vue de la libération aussi bien des pays subjugués que des camps de concentration et d'extermination nazis.

我们更为有力和充满信念地表达我们的立场和观点,因为我们的人民早在战争时期便表示反对纳粹主义和法西斯主义,坚决站在盟军一边,以便实现解放被占领国家和纳粹集中营和死亡营的目标。

Dirigée contre le pire fléau de l'humanité - le fascisme - cette guerre a acquis un caractère sans précédent en raison de l'ampleur et de l'acharnement qui l'ont marquée.

这场战争所对抗的是法西斯主义这一人类历史上最大的邪恶,战争规模之大,战况之惨烈,都是史无前例的。

Les facteurs décisifs de la victoire sur le fascisme ont été la conscience aiguë que les peuples ont eue de la menace réelle qui pesait sur la liberté et l'indépendance de chacun d'entre eux et sur leur patrie commune - l'Union soviétique -, l'amitié fraternelle des peuples, le rôle d'avant-garde des hauts dirigeants militaires et politiques du pays, l'héroïsme et le courage des soldats, des partisans et des combattants clandestins, et l'abnégation des populations laborieuses de l'arrière.

人们深刻地认识到,他们中的每一个人,还有他们的共同祖国苏联,其自由和独立受到了真正的威胁;人民之间的兄弟情谊;国家最高军事和政治领导的组织作用;士兵、游击队员和地下战斗员的英雄主义和勇气;后方工人们做出的自我牺牲;所有这一切,都是战胜法西斯的决定性因素。

La création même de cette Organisation mondiale était avant tout le résultat des efforts de la coalition anti-hitlérienne et aurait été inimaginable sans sa victoire sur le fascisme.

这个世界组织的成立首先是反希特勒联盟努力的结果,而如果这个联盟没有取得反法西斯斗争的胜利,联合国是不可能成立的。

Au Canada, nous sommes fiers de notre rôle dans la lutte contre le fascisme et la libération des victimes qui ont souffert.

我们加拿大人对我们参加反法西斯斗争并协助解放受害者感到骄傲。

Ces rassemblements, qui ont pour but d'octroyer une reconnaissance officielle aux anciens adeptes du fascisme, sont en fait une incitation à réviser les décisions du Tribunal de Nuremberg qui a décrété que tous les membres des unités SS étaient des criminels de guerre.

这种公开肯定前法西斯主义追随者的集会,用意事实上等于煽动重新检讨确定所有党卫军成员为战争犯的纽伦堡审判判决。

United for Intercultural Action est un réseau ouvert qui réunit actuellement 558 organisations de 45 pays européens, toutes travaillant contre le nationalisme, le racisme et le fascisme et en faveur des migrants et des réfugiés.

联合起来促进文化间行动是一个不限成员的网络组织,目前拥有来自45个欧洲国家的558个网络组织,他们致力于反对民族主义、种族主义、法西斯主义并且支助移民和难民。

Nous ne saurions accepter une situation où les populations n'ont pas le droit d'utiliser leur langue nationale, sont privées de leur citoyenneté et se voient retirer leur emploi pour des motifs ethniques, une situation où ceux qui luttent contre le fascisme sont mis derrière les barreaux tandis que les anciens fascistes trouvent grâce aux yeux des autorités.

我们不能接受人民无权使用其母语、因种族原因被剥夺其公民权和工作、抗击法西斯主义的战士被投入监狱,而前法西斯主义分子都却受当局青睐的情况。

L'Organisation des Nations Unies résulte de la convergence historique de volontés qui se sont forgées au cours de la lutte contre le fascisme.

联合国是反法西斯斗争中形成的历史性意志趋同的产物。

Si nous n'agissons pas et si nous assistons en silence à la profanation des monuments élevés à la mémoire des héros et des victimes de la Deuxième Guerre mondiale, et aux tentatives visant à réhabiliter le fascisme, cela ne pourra que jouer en faveur de ceux qui cherchent à encourager les tendances extrémistes au sein de la société.

在这方面不能采取行动或者袖手旁观第二次世界大战的英雄们和受害者们的纪念馆遭破坏或眼睁睁地看着有人企图复苏法西斯主义只能正中那些想要在社会上煽动极端主义浪潮的人们的下怀。

Chacun des groupes en présence accuserait son ou ses adversaires de racisme, voire de fascisme.

每一个竞争党派均指责对手为种族主义或甚至为法西斯主义。

法语百科

Faisceau sur la façade de la gare centrale de Milan. La date « AN IX » (du calendrier fasciste) correspond à la période du 29 octobre 1930 au 28 octobre 1931. (Photo prise en 2006.)

Le terme fascisme (prononcé [fa.ʃism], calque de la prononciation italienne [faˈʃizmo] ; ou plus rarement [fa.sism]) s'applique au sens étroit à la période mussolinienne de l'histoire italienne et au sens large à un système politique aux caractéristiques inspirées par l'exemple italien mais qui a pu prendre des aspects différents selon les pays. Des débats existent entre les historiens quant à la qualification de certains régimes (France de Vichy, Espagne franquiste...). Le terme même (en italien fascismo) vient du mot « fascio » (« faisceau ») désignant le rassemblement des fusils au repos ou l'attribut du licteur dans la Rome antique. La différence entre fascisme et totalitarisme fait l'objet de nombreux débats.

Le fascisme est un système politique autoritaire qui associe populisme, nationalisme et totalitarisme au nom d'un idéal collectif suprême. À la fois révolutionnaire et conservateur, il s'oppose frontalement à la démocratie parlementaire et à l'État libéral garant des droits individuels. Issu de diverses composantes de la philosophie européenne du XIX siècle, le fascisme a trouvé dans les circonstances économiques et historiques de l'après-première guerre mondiale le contexte qui lui a permis d'accéder au pouvoir, d'abord en Italie dans les années 1920 avec Mussolini, puis sous une variante accentuée, militariste et terroriste, en Allemagne dans les années 1930 avec le nazisme et Hitler.

Niant l'individu et la démocratie au nom de la masse incarnée dans un chef providentiel, le fascisme embrigade les groupes sociaux (jeunesse, milices) et justifie la violence d'État menée contre les opposants assimilés à des ennemis intérieurs, l'unité de la nation devant dépasser et résoudre les antagonismes des classes sociales dans un parti unique. Dans le domaine économique, l'état conduit une politique dirigiste mais maintient la propriété privée et capitaliste. En même temps il rejette la notion d'égalité au nom d'un ordre hiérarchique naturel : il définit un « homme nouveau », un idéal de pureté nationale et raciale qui nourrit en particulier l'antisémitisme, l'homophobie, l'exclusion des personnes atteintes d'un handicap et exalte les corps régénérés ainsi que les vertus de la terre, du sang et de la tradition, tout comme il affirme une hiérarchie entre les peuples forts et les peuples faibles qui doivent être soumis. De façon générale le fascisme exalte la force et s’appuie sur les valeurs traditionnelles de la masculinité, reléguant les femmes dans leur rôle maternel. Il célèbre dans cet esprit les vertus guerrières en développant une esthétique héroïque et grandiose.

Révélateur d'une crise de la modernité et luttant contre le sentiment de décadence de la civilisation, le fascisme s'appuie aussi sur la mystique romantique du passé et sur l'émotion collective qu'il met en scène dans la théâtralité dynamique d'une religion civile (culte du chef, uniformes, rassemblements, propagande) et suscite ainsi une fascination idéologique et esthétique avérée.

Dans son acception la plus large, le terme est employé pour disqualifier l'ennemi politique (par exemple par les Soviétiques durant la Guerre froide ou certains partis politiques sur l'échiquier politique dans les démocraties libérales), cependant, le fascisme est encore revendiqué par certaines mouvances d'extrême droite (les néofascistes).

Idéologie

L'emblème du parti national fasciste comprenant un faisceau de licteur.

Le mot vient de l'italien « fascio » (« faisceau »), faisant référence au fasces lictoriae, emblème de l'autorité initié sous la République romaine, qui fut ensuite repris notamment sous la Révolution française, puis vers 1919, par les milices squadristes de Benito Mussolini, qui avaient initialement groupé des anciens combattants de la Première Guerre mondiale, déçus et épris d'ordre.

Il se définit lui-même comme « totalitaire », et peut se résumer par une formule de Mussolini : « Tout par l'État, rien hors de l'État, rien contre l'État ! ».

Au sens le plus strict, il désigne donc le régime de Benito Mussolini. Si historiquement le nazisme apparaît proche du fascisme, bien d'autres régimes politiques ont été qualifiés, à tort ou à raison, de fascistes par leurs opposants, comme l'Égypte nassérienne, le régime des Talibans, le stalinisme, le péronisme, etc. Dans le débat politique contemporain, les adhérents à certaines idéologies politiques tendent à associer le fascisme avec leurs ennemis, ou le définissent comme étant l'opposé de leurs propres visions politiques.

En son sens large, le fascisme se définit comme une réaction aux valeurs de l'humanisme démocratique du siècle des Lumières. Issu des frustrations engendrées par ce nouveau modèle de société, le fascisme rejette les droits de l'homme, le communisme, l'anarchisme, les libertés individuelles et le libéralisme.

« Le fait est que le XIX siècle était le siècle du socialisme, du libéralisme, de la démocratie, ceci ne signifie pas que le XX siècle doit aussi être le siècle du socialisme, du libéralisme, de la démocratie. Les doctrines politiques passent ; les nations restent. Nous sommes libres de croire que ceci est le siècle de l'autorité, un siècle tendant vers la « droite », un siècle fasciste. Si le XIX siècle était le siècle de l'individualisme (le libéralisme implique l'individualisme), nous sommes libres de croire que ceci est le siècle « collectif », et ainsi le siècle de l'État. »

— Benito Mussolini,La Doctrine politique et sociale du fascisme (1933).

Les origines du fascisme font l'objet d'un débat parfois âpre parmi les historiens. Pour Zeev Sternhell et ses partisans, l'idéologie fasciste a principalement été forgée en France, entre les années 1880 et 1914, par conjonction entre une radicalisation antidémocratique de certains mouvements d'extrême gauche (notamment le syndicalisme révolutionnaire) avec une nouvelle droite nationaliste, formant la « droite révolutionnaire », dont est issue le fascisme. Pour des auteurs comme Pierre Milza, la Première Guerre mondiale est tout à fait essentielle dans la formation de l'idéologie fasciste, bien qu'il ait nuancé son point de vue en reconnaissant que Sternhell avait partiellement raison en soulignant la parenté entre certains idéologues français d'avant 1914 et les théoriciens du fascisme. Pour Robert O. Paxton, le Ku Klux Klan (KKK) constitue la première forme de mouvement fasciste, ou protofasciste, et il rejoint en partie Sternhell sur les origines françaises de l'idéologie.

Un groupe de Piccole Italiane, organisation fasciste pour la jeunesse féminine.
Un groupe de Piccole Italiane, organisation fasciste pour la jeunesse féminine.

Pour l'historien américain, le fascisme se développe selon cinq phases :

Des penseurs politiques dissidents, extrémistes de droite méprisant la modération des conservateurs, et anciens extrémistes de gauche reniant la démocratie, forment une critique commune du libéralisme politique, au nom d'une synthèse nationale et sociale. L'idéologie se forme ainsi dans des pays de vieille tradition démocratique, comme la France, et, paradoxalement, un pays où naît l'idéologie fasciste a peu de chance de voir arriver rapidement un parti fasciste au pouvoir.

Ces mouvements, jusque-là marginaux, prennent de l'importance, car ils apparaissent, aux yeux des grands industriels et des grands propriétaires terriens, comme le seul moyen de rétablir l'ordre, notamment contre l'agitation communiste. À ce moment, le fascisme abandonne ses revendications sociales avancées pour un libéralisme économique strict.

Le parti fasciste accède au pouvoir.

Le pouvoir fasciste se consolide.

La phase de radicalisation n'a été pleinement accomplie que par le nazisme, avec la Shoah et la création d'espaces où l'État protecteur disparaît absolument : les camps de concentration, et plus encore les camps d'extermination.

Son modèle social est davantage centré sur la nation que sur les individus qui la composent. Il cherche à créer un groupe uni et solidaire, qui ait une identité forte. Pour cela, il faut que cette collectivité partage une histoire et un destin communs et qu'elle se construise sur la volonté de perpétuer son ciment culturel. Il est donc primordial pour les fascistes de préserver l'homogénéité (ethnique, religieuse ou de classe) de cette collectivité nationale.

Un autre point caractéristique du fascisme est la prégnance de la hiérarchie sociale : le groupe doit être mené par un chef, surnommé en Italie le Duce (« le Guide »), dont l'autorité ne saurait être remise en question. C'est au cours de sa période socialiste que Mussolini fut qualifié pour la première fois de Duce, selon un terme en usage dans la gauche italienne. Avec le fascisme, l'emploi du terme est systématisé et le Duce devient le conducteur de la révolution fasciste. Néanmoins, ce n'est qu'après le congrès de Vérone de novembre 1921 qui permit la transformation du mouvement en parti que Mussolini fut reconnu comme Duce du fascisme, même si ce titre n'impliquait pas l'autorité dictatoriale qu'obtint cette même année Hitler au sein du parti national-socialiste. En effet, avant ce congrès, Mussolini dut faire face à une révolte des principaux chefs squadristes contre sa prétention à être reconnu comme fondateur et Duce du fascisme.

Benito Mussolini et Adolf Hitler en 1940.

Excluant tout contre-pouvoir, le fascisme est un système qui se veut totalitaire. Il s'est appuyé sur des groupes de choc, les Chemises noires, qui ont été complètement militarisées après la prise du pouvoir. À la différence d'autres totalitarismes, le fascisme a cherché cependant à obtenir l'adhésion populaire plutôt que de recourir à des méthodes coercitives. Utilisant des techniques comme la démagogie et le populisme, il lui est arrivé d'obtenir un fort soutien populaire et même de maintenir certaines formes démocratiques, comme le suffrage universel (pendant deux années). Tout comme Hitler, Mussolini a été « invité » au pouvoir par l'assentiment des autorités de l'époque avec la célèbre Marche sur Rome.

Il s'agit pour cela de mobiliser des valeurs comme le patriotisme, les idéaux de « rénovation » nationale et de pureté. Croire, obéir, combattre deviennent des valeurs, analyser et critiquer de l'insubordination. Il est donc nécessaire de faire naître un sentiment d'urgence, de désigner un ennemi commun cherchant à détruire le collectif et contre lequel le groupe tout entier doit se mobiliser.

Cette mobilisation permet de réprimer sévèrement toute contestation sans perdre la caution populaire. Il suffit de désigner l'homme à abattre comme « ennemi », « traître », « sous-homme ». Mais le fascisme italien n'a pas pratiqué les massacres de masse de type hitlérien, même s'il n'a pas hésité à faire exécuter des opposants politiques, y compris exilés (Carlo et Nello Rosselli) et à les reléguer (îles Lipari notamment).

Le fascisme, à la différence du nazisme, n'était pas raciste à l'origine. Il adopte un discours ouvertement raciste à partir de 1935 (la conquête de l'Éthiopie est justifiée par l'infériorité raciale des Éthiopiens), et légifère en ce sens à partir de 1937 (interdiction du concubinage et du mariage entre colons et Africains), en se radicalisant de plus en plus. « Il est temps que les Italiens se proclament franchement racistes. Toute l'œuvre que jusqu'à présent a fait le régime en Italie est au fond le racisme. Dans les discours du Chef, la référence aux concepts de la race a toujours été très fréquente. La question du racisme en Italie doit être traitée d'un point de vue purement biologique sans intentions philosophiques ou religieuses. ». Extrait de « la défense de la race » (La difesa della razza), dirigée par Telesio Interlandi, année I, numéro 1, 5 août 1938, page 2 (In Dossier Cliotexte sur le Fascisme italien). Ce racisme devient ouvertement antisémite à partir de 1938 (Lois raciales fascistes), dans un contexte d'alliance avec l'Allemagne de Hitler. Encore ces lois d'exclusion étaient-elles moins dures et comportaient-elles beaucoup plus de dérogations que les lois antisémites de Hitler et de Pétain.

Origines du fascisme italien

Filippo Tommaso Marinetti, artiste futuriste auteur du Manifeste du futurisme et coauteur du Manifeste fasciste.

Le fascisme est d'abord le nom que le mouvement et le régime de Mussolini se sont donné. Le terme provient de la fondation après la Première Guerre mondiale, par Mussolini, du mouvement « Fasci italiani di combattimento » (« faisceaux italiens de combat »), à l'origine des termes « fasciste » et « fascisme ». Le mot fasci lui-même est une référence à la Rome antique (les magistrats romains étaient précédés d'un certain nombre de gardes, les licteurs, chargés de ces faisceaux, symboles d'autorité, de violence de la loi.) et aux fasci, mouvements et sociétés secrètes des années 1890, composés de paysans révolutionnaires italiens.

Il naît en tant que mouvement décentralisé en mars 1919, sur les frustrations d'une « victoire mutilée », thème agité par les nationalistes en raison de la tournure des négociations lors du Congrès de Versailles, concernant le sort des terres irrédentes de Dalmatie, d'Istrie, de Fiume/Rijeka, mais aussi en réaction au communisme en pleine expansion. Le fascisme est alors le mouvement exalté, le mouvement d'un pays qui tente de retrouver une puissance perdue, un empire perdu, un honneur perdu. Le nationalisme, soutenu par la plupart des artistes de l'époque (Gabriele D'Annunzio, les futuristes italiens, tels Filippo Tommaso Marinetti) devient le fer de lance du fascisme. Le populisme de Benito Mussolini et la passivité (due à la pacification des milices des fascios, soutenues par les classes dirigeantes et Ivanoe Bonomi, le ministre de la Guerre de Giovanni Giolitti de 1920 à 1921), vont permettre à la dictature de s'installer doucement, de la Marche sur Rome du 28 octobre 1922 à l'assassinat de Giacomo Matteotti le 10 juin 1924 qui va déboucher sur la déclaration de la dictature et la promulgation des lois fascistissimes en 1926.

À l'origine, sans réelle idéologie, le fascisme est influencé par les lectures de Mussolini et des opinions politiques de son père. Ainsi intègre-t-il une version remaniée de concepts tels que l'obéissance entière à l'État d'Hegel, le darwinisme social de Joseph Arthur de Gobineau, la vénération du héros de Friedrich Nietzsche et la violence de Georges Sorel.

Frustrations de la guerre

Benito Mussolini en 1917, pendant la guerre.

En 1914, le royaume d'Italie, membre de la Triple-Alliance aux côtés des empires allemand et autrichien, reste d'abord hors de la guerre. Le peuple italien, qui vient de vivre de dures luttes sociales, est pacifiste dans son immense majorité. Benito Mussolini, réputé très radical, est le rédacteur en chef d’Avanti!, le quotidien du Parti socialiste italien.

Lorsque la guerre s'étend à l'Europe, il engage soudain son journal pour l'entrée en guerre aux côtés de la France. Exclu du parti socialiste, entraînant une partie de la fraction anarcho-syndicaliste qui voit dans le conflit le point de départ d'une révolution mondiale, il fonde le Popolo d'Italia, avec des subsides des services secrets français et du patronat italien. Le Popolo d'Italia milite pour une guerre rédemptrice qui doit régénérer l'Italie. En 1915, après avoir signé le Pacte de Londres avec la France et le Royaume-Uni, l'Italie déclare la guerre à l'Autriche. Mais le front des Alpes est difficilement tenable, et Venise est menacée (défaite de Caporetto, 1917). Cependant, au prix de souffrances inouïes, l'armée italienne remporte la victoire de Vittorio Veneto, qui précipite la défaite et l'éclatement de l'Autriche-Hongrie en octobre 1918.

La ville de Fiume (auj. Rijeka) célèbre Gabriele D'Annunzio en 1920.

Aux traités de 1919-1920, l'Italie repousse sa frontière jusqu'aux Alpes du Tyrol, mais la côte dalmate, qu'elle considère comme italienne, est donnée à la Serbie pour former un nouvel État, la Yougoslavie. L'opinion italienne est déçue : « tous ces sacrifices pour rien » ; c'est la thématique de la « victoire mutilée ». À la tête de volontaires armés de toutes tendances politiques, le poète Gabriele D'Annunzio occupe Fiume (Rijeka) et y règne plus d'un an. Il y invente un folklore que les fascistes copieront (par exemple le cri de ralliement « Eia, Eia Alala ! ») en même temps qu'un certain romantisme utilisé par le futur régime. Dans ce sens, d'Annunzio est un précurseur du fascisme.

Conflits sociaux d'après-guerre

En 1920, l'agitation sociale monte d'un cran : les ouvriers occupent les usines et forment des conseils ouvriers afin de gérer par eux-mêmes les usines et la distribution. Le 21 janvier 1921, le Parti communiste d'Italie est fondé. Mais les organisations ouvrières et les syndicats sont attaqués par des « cogneurs » payés par certains patrons, et le pouvoir en place reste complaisant face à cette milice qui combat des "organisations subversives". Les squadristes, après s'être ligués sous la direction de Mussolini forment eux aussi un parti, le Parti national fasciste, en novembre 1921. Le mouvement ouvrier italien sera décapité en 1922 malgré la résistance du mouvement des Arditi del Popolo telle qu'à Parme, les partis socialiste et communiste n'ayant pas pris la direction des mouvements insurrectionnels.

L'équipement fasciste comporte une chemise noire (issue de la tenue des troupes de choc de l'armée italienne créées en 1917 : les Arditi), divers types de matraques, dont un gourdin appelé manganello, et un purgatif puissant, l'huile de ricin, qu'ils font avaler de force à certains de leurs adversaires. Bientôt, les fascistes tiennent le haut du pavé et Mussolini les groupe en un parti, avec une idéologie musclée, qui profite de l'échec de la gauche et de la peur de la droite.

Politique et société du régime fasciste italien

Mussolini lors de la marche sur Rome, avec ses quadrumviri Emilio De Bono, Italo Balbo et Cesare Maria De Vecchi.

En 1922, le parti national fasciste a 35 députés au Parlement, et plus de 700 000 membres.

Après avoir chassé les organisations de gauche des villes du nord de la péninsule, les milices fascistes menacent de lancer une marche sur Rome. À peine celle-ci débute-t-elle que le roi Victor-Emmanuel III nomme Mussolini président du conseil. Mussolini respecte d'abord le jeu démocratique, en étant à la tête d'une large coalition allant jusqu'au centre droit. Mais en mai 1924, le chef de file du parti socialiste italien Giacomo Matteotti, par ailleurs député, dénonce les élections législatives, remportées avec succès par le parti fasciste en partie à la suite d'une modification des modalités de scrutin, et réclame leur annulation : il est assassiné le 10 juin, assassinat qui est revendiqué par Mussolini dans un discours devant le Parlement le 3 janvier 1925. Pour couper court à toute agitation, Mussolini instaure un régime d'exception : les lois fascistissimes (1926) ; les autres partis politiques sont interdits, leurs députés sont déchus, la presse est censurée, une police secrète, l'OVRA (organisation de vigilance et répression de l'antifascisme), est instaurée ainsi qu'un fichier de suspects politiques et un « Tribunal spécial ».

Vers 1929, la dictature du parti fasciste imbibe toute la société (seule la vie culturelle reste relativement libre, à condition de ne pas critiquer le régime). Des milliers de démocrates s'exilent pour échapper à la prison ou à la déportation sur des îles. Le pape Pie XI signe les accords du Latran avec l'État fasciste italien qui lui concède l'existence de l'État du Vatican.

L'idéologie fasciste est fondée sur :

Le nationalisme et l'impérialisme, restaurer l'Empire romain : le régime construit des stades avec portiques, des statues colossales, avec des faisceaux partout. L'Italie, outre sa colonie (la Libye italienne), doit contrôler la Méditerranée : elle revendique la Corse, l'Albanie, la Dalmatie, la Savoie, Nice, fait la guerre en Espagne, en Grèce, en Égypte etc.

Le culte du chef : Mussolini est Duce (« guide »). Son image monopolise l'attention des Italiens, dans des postures qui le montrent soit soucieux du peuple, soit très courageux : en train de moissonner, de parader, de rejoindre des lions en cage, etc. Quelques slogans : Credere, obbedire, combattere (« Croire, obéir, combattre » ; pour les fascistes, l'homme ne doit pas trop réfléchir, il ne se réalise que par la guerre), Il Duce ha sempre ragione (« Le Duce a toujours raison »),

L'encadrement de la population,

Le haut centralisme de l'État : le parlement n'a qu'un rôle mineur après 1928, puisque choisi par le Grand Conseil du fascisme, véritable pouvoir,

L'embrigadement des masses : dès la maternelle, les Balilla (ou Fils de la louve) défilent en uniforme noir, saluent à la romaine, assistent aux manifestations du régime, s'entraînent avec des fusils de bois. La force, la violence sont exaltées. Les syndicats sont remplacés par des corporations contrôlées par l'état et le patronat. Le droit de grève est aboli,

La propagande : les emblèmes et slogans fascistes, les chansons de marche, les monuments en béton néo-romains fleurissent partout. Le régime fasciste exalte ses grands travaux : le drainage des marais pontins, les premières autoroutes. On instaure même une ère fasciste (l'An I = 1922),

Économie du régime fasciste italien

Les fascistes définissent leur conception économique comme une « troisième voie » entre capitalisme et marxisme. Leur politique se traduit par une extension considérable du contrôle gouvernemental de l'économie sans toutefois d'expropriation massive de la propriété des moyens de production. Le gouvernement nationalise les industries clés, contrôle les changes et fait investir massivement l'État. Il essaie entre autres de créer des corporations puissantes qui regroupent plusieurs entreprises d'un même secteur, le tout supervisé par l'Etat. Les fascistes instituent le contrôle des prix, le contrôle des salaires et autres mesures de planisme économique, ils instituent une affectation des ressources dominée par la régulation étatique, spécialement dans les secteurs financiers et des matières premières. L'économie est mise au service de l'État.

Le refus du capitalisme et du marxisme se traduit par une politique économique d'abord fluctuante. Le premier né des régimes fascistes aura à affronter le problème du déficit alimentaire global du pays, autant qu'une immense population de paysans sans terres, dans une Italie encore majoritairement rurale. Les thèmes du discours de Mussolini sur la question agricole deviendront des exemples classiques pour les dirigeants autoritaires ouest-européens de la période 1930-1960 : Ils consistent d'abord à glorifier la terre et le travail qu'elle requiert. Puis à promettre des améliorations significatives des conditions de vie des paysans et enfin de développer de coûteuses mesures destinées à contrebalancer les importations alimentaires. La réalité ne correspondit jamais complètement aux envolées lyriques des fascistes sur ce sujet.

Le discours mussolinien ne s'embarrasse pas de finesse : Les paysans y sont décrits comme une « population robuste et saine », « source d'équilibre » pour l'État et enfin « fleuve de sang nouveau ». Les premières mesures publicisées entre 1923 et 1933 sont les suivantes : -Intensification du programme existant de colonisation intérieure par de grands travaux de drainages des zones humides, d'enrichissement mécanique des sols et d'apports massifs d'intrants agricoles, d'irrigation, d'électrification et de percement de routes rurales destinées à désenclaver les anciens centres de production. L'ensemble des mesures est détaillé dans la Bonifica Integrale et adopté par les lois et décrets du 30 décembre 1923, du 18 mai 1924, du 24 décembre 1928 et du 13 février 1933. Entre « bataille du blé » et assèchement des Marais Pontins promus par une abondante campagne cinématographique, les efforts fascistes aboutissent de facto à une auto-suffisance céréalière au début des années 1930.

L'effort de la Bonifica Integrale aura coûté 6 milliards 200 millions de lires entre 1923 et 1934, soit plus que le total de 1 milliard 800 millions dépensés jusque là par le jeune État italien: Il s'agit d'un effort considérable pour les finances publiques, sachant que les coûts sont supportés de 75 à 92 % par l'État, le reste incombant aux propriétaires. Ceux-ci sont expulsés s'ils ne peuvent s'acquitter de leur part : les plus petits pour l'essentiel. Habituellement, les terres nouvelles créées par ces efforts sont concédés en parcelles de tailles moyennes. Dans l'exemple des Marais Pontins, les 45 000 hectares de terres insalubres depuis la plus haute Antiquité sont lotis par parcelles de 10 à 30 hectares.

La Bataille du Blé lancée en pleine session de nuit le 25 juin 1925, sur le registre mélodramatique, par Benito Mussolini lui-même, va par le biais de concours de productivité, de compétitions quantitatives, occuper le devant de la scène médiatique italienne durant dix étés. Elle est aussi l'opportunité pour les petits paysans de livrer leurs récoltes à des organisations coopératives et à un prix avantageux fixé par l'État. Les grands propriétaires du Sud bénéficient quant à eux d'un appareil de subventions à l'exportation de leurs productions extensives, oléagineuses ou viticoles.

En revanche, la condition des paysans sans terre s'améliore moins nettement: Leur salaire journalier fixé réglementairement ne s'élève qu'à 7.5 lires/jour, pas les 8 lires promises par le Duce. Les syndicats de Braccianti sont remplacés par des syndicats fascistes. La loi sur l'assurance chômage du 30 décembre 1923 les exclut du système. Le premier décret agraire et fasciste, du 11 janvier 1923, les avait déjà privés de la protection du décret Visochi, lequel avait sanctionné positivement les occupations des terres inemployées des latifundiaires durant l'immédiat après-guerre. Ces domaines cultivés souvent collectivement retournent donc à leurs anciens propriétaires. Par ailleurs, la loi du 8 juin 1924 annulera les droits d'usage collectif des biens communaux établis sur les anciens domaines féodaux, rendant ceux-ci aux anciens seigneurs.

Les dirigeants de la Confédération Fasciste de l'Agriculture ne se recrutent pas chez les Braccianti. Ils autorisent ainsi le retour au paiement du salaire en nature. La proposition mussolinienne de partage des revenus des récoltes entre plusieurs métayers, la "comparticipation", remporte un vif succès là où elle est mise en œuvre, puisque les « journaliers sans terre » reçoivent 30 % des produits de l'exploitation. En échange, les agrariens peuvent toujours licencier leurs journaliers sans préavis ni indemnités. Les dirigeants de la Confédération réduisent progressivement la part des métayers de 70 à 50 % avant 1929. Les agrariens sont dans ce secteur également bénéficiaires de la politique fasciste. Cette dégradation de la condition de vie des plus modestes paysans italiens n'est pas surprenante, puisqu'historiquement les bandes fascistes primitives servaient aussi de milices aux grands latifundiaires, durant les désordres de l'après guerre: Brisant les piquets de grève, incendiant les locaux syndicaux et nettoyant les domaines occupés de leurs occupants sans titres de propriété. Dans la mesure où les principaux soutiens du fascisme naissant sont ces latifundiaires, on conçoit qu'ils aient été les principaux bénéficiaires des politiques agricoles du fascisme.

Programme fasciste révolutionnaire de 1919

Les faisceaux de combat apparaissent en réaction aux troubles sociaux, notamment ceux de Milan. Le programme révolutionnaire du mouvement en 1919 est d'inspiration nationaliste et socialiste dans un mélange particulièrement progressiste et confus.

La défaite aux élections de 1919 amène les groupements les plus à gauche à se retirer des fascios. Avec l'évolution du mouvement, nombre des idées du programme seront rejetées.

Dans un climat social difficile (grèves et agitations) qui fait craindre à la démocratie libérale un soulèvement social révolutionnaire comme en Russie (Révolution d'Octobre), en Allemagne (Révolution allemande), et d'autres pays dans lequel des troubles révolutionnaires existent, Mussolini annonce en 1921, avant son accession au pouvoir, son soutien au libéralisme et au capitalisme :

« Je suis un libéral. La nouvelle réalité de demain, répétons-le, sera capitaliste. La vraie histoire du capitalisme ne commence que maintenant. Le socialisme n'a plus une chance de s'imposer. […] Il faut abolir l'État collectiviste, tel que la guerre nous l'a transmis, par la nécessité des choses, et revenir à l'État manchestérien » (Mussolini au Parlement le 21 juin 1921)

Rocca et Corsini établiront, par la suite, un programme pour le PNF favorable au libéralisme économique « manchestérien ».

Phase libérale de la politique de Mussolini (1921-1925)

Arrivé au pouvoir, allié à une vaste coalition, le gouvernement de Mussolini, sous l'impulsion du libéral Alberto De Stefani, qui succède aux libéraux, poursuit la politique économique libérale du précédent gouvernement : « Nous voulons dépouiller l'État de tous ses attributs économiques : assez de l'État cheminot, de l'État postier, de l'État assureur. » (Benito Mussolini, 1922).

Le tournant s'opère dans la deuxième moitié des années 1920 : Alberto De Stefani démissionne en 1925, promulgation des lois fascistissimes en 1926, vote des lois sur le corporatisme en 1927, et en 1929 crise économique mondiale.

Corporatisme fasciste, mis en place à partir de 1925

Le palais de la civilisation italienne dans le quartier de l'EUR à Rome, exemple d'architecture fasciste des années 1930.

Les fascistes monopolisent petit à petit le pouvoir. Après l'assassinat de Giacomo Matteotti le 10 juin 1924, ils établissent une dictature, les lois fascistissimes sont promulguées en 1926 et Mussolini donne au fascisme la célèbre formule : « Tout dans l'État, rien hors de l'État et rien contre l'État » ; il désavoue et attaque (dans le sillage de la confidustria), à la suite d'une crise économique, le libéralisme économique :

« Le fascisme est absolument opposé aux doctrines du libéralisme, à la fois dans la sphère politique et dans la sphère économique. […] L'État fasciste veut gouverner dans le domaine économique pas moins que dans les autres ; cela fait que son action, ressentie à travers le pays de long en large par le moyen de ses institutions corporatives, sociales et éducatives, et de toutes les forces de la nation, politiques, économiques et spirituelles, organisées dans leurs associations respectives, circule au sein de l'État. »

— Benito Mussolini,La Doctrine du fascisme (1935).

Mussolini mène alors une politique dirigiste : grands travaux, protectionnisme, stimulation de la consommation, constitution de monopoles, encadrement et restriction des droits des ouvriers, bataille du blé.

Le corporatisme est institué : un système de guildes qui encadre les relations patrons/ouvriers et salariés afin qu'ils planifient l'économie dans l'intérêt général : ministère des Corporations, Conseil national des Corporations, Chambre des Faisceaux et Corporations.

Au premier abord, ce corporatisme fait songer à la doctrine de l’Action française, à la théorie des corps intermédiaires ; aussi la doctrine de Mussolini était-elle mentionnée avec éloges par toute une fraction de la droite française qui ne dissimulait pas son hostilité à l’Allemagne hitlérienne. En fait le corporatisme fasciste ne ressemblait que superficiellement au corporatisme de l’Action française, qui était essentiellement un moyen de contrebalancer l’influence de l’État. Les corporations italiennes, au contraire, sont au service de l’État. Comme dit Gaëtan Pirou, « il s’agit beaucoup moins d’un système auto-organisateur des intérêts économiques que d’une ingénieuse présentation derrière laquelle s’aperçoit le pouvoir politique, qui exerce sa dictature sur l’économie comme sur la pensée ». Il s’agit moins d’un corporatisme analogue à celui de l’Ancien Régime que d’une théorie de l’État corporatif. Les institutions corporatives ne font qu’attester la domestication des intérêts économiques. Le mot de corporation, pour Mussolini, doit être pris dans son sens étymologique de « constitution en corps », cette constitution en corps qui est la fonction essentielle de l’État, celle qui assure son unité et sa vie.

Le 2 octobre 1925, le Pacte (du palais) Vidoni, signé entre la Confindustria et les représentants du régime fasciste abolit les unions catholiques, socialistes dont la CGIL ou indépendantes, les remplaçant par celles contrôlées par le fascisme. La Confindustria et la Confédération des Corporations fascistes se proclament représentants exclusifs des industriels et le monopole syndical fasciste est approuvé, un tel pacte comprend deux autres demandes, la limitation du droit de grève (qui sera supprimé le 3 avril 1926), et l'auto-fascisation de la Confindustria.

Le régime reçoit son appui des grands industriels, des petits capitalistes, des classes moyennes, des petits fonctionnaires, mais aussi des paysans et des ouvriers les plus pauvres (lumpenproletariat) dans la théorie marxiste).

Dans les années 1930, l'Italie récupère de la Grande Dépression et connaît une croissance économique. Mais elle est contrariée par les sanctions internationales suivant l'invasion de l'Éthiopie en octobre 1935, par le support militaire coûteux aux nationalistes espagnols et in fine par l'échec de la politique d'autarcie.

République de Salò (1943-1945)

À côté d'une politique totalitaire sanglante et antisémite sous la direction allemande, la République sociale italienne (RSI), ou « République de Salò », tente de mettre en œuvre une politique de nationalisation. Choix d'autant plus aisé que les élites économiques et culturelles, par conviction ou par opportunisme, prennent de plus en plus leurs distances avec le fascisme.

Partis fascistes pendant l'entre-deux-guerres

Le fascisme italien va susciter des imitateurs dans plusieurs pays à travers le monde des années 1930 et 1940. Plusieurs d'entre eux vont demeurer des mouvements minoritaires tandis que d'autres, au pouvoir, sont en général considérés par les historiens davantage comme autoritaires que comme véritablement fascistes, bien qu'ils puissent avoir des inclinations fascistes. Parmi ceux-ci, on peut citer:

les mouvements fascistes français (divers mouvements : Solidarité française, Mouvement franciste, Parti populaire français, Rassemblement national populaire, LVF, etc.) ;

en Belgique, le rexisme, incarné par Léon Degrelle ;

au Royaume-Uni, la British Union of Fascists créée par sir Oswald Mosley) ;

en Yougoslavie, les Oustachis croates d'Ante Pavelić et le ZBOR de Dimitrije Ljotić ;

en Autriche la période dite de l'austrofascisme lancée par Engelbert Dollfuss, au pouvoir de 1933 à 1938 ;

en Espagne, la Phalange espagnole fondée par José Primo de Rivera, qui soutient Franco lors de la guerre civile ;

le régime de Ioánnis Metaxás en Grèce (1936-1941) ;

les Croix fléchées de Ferenc Szálasi, en Hongrie;

les Chemises bleues d'Eoin O'Duffy, en Irlande ;

les Ugunskrusts en Lettonie ;

l'Algemeene Nederlandsche Fascisten Bond aux Pays-Bas ;

le Camp national-radical en Pologne ;

au Portugal, les chemises vertes et l'Estado novo de Salazar ;

en Roumanie, la Garde de fer fondée par Corneliu Zelea Codreanu ;

le Parti national-socialiste des travailleurs en Suède, fondé en 1933 par Sven Olov Lindholm ;

l'Organisation fasciste panrusse et le Parti fasciste russe, créé en 1931 et présent au Mandchoukouo, l'État fantoche sous domination japonaise ;

au Brésil (l'Action intégraliste brésilienne ou la Legião Cearense do Trabalho) ;

au Chili (le Mouvement national-socialiste du Chili, qui tenta un coup d'État le 5 septembre 1938);

en Argentine, la prétendue Ligue républicaine, proche du poète Leopoldo Lugones ;

les Silver Shirts aux États-Unis (et le gouverneur de Louisiane, Huey Long) ;

l'Ordre politique national fondé par Georges Oltramare à Genève (Suisse) en 1930 (devenu l'Union nationale en 1934), et son journal Le Pilori lancé dès 1923 ;

Benito Mussolini a tenté de fédérer des partis politiques européens favorables à sa politique à travers les CAUR, les Comitati d'Azione per l'Universalità di Roma.

Néo-fascisme après 1945

Italie

Après la défaite, une partie des anciens fascistes se sont organisés en opposition légale dans le Mouvement social italien, qui se référait explicitement à la mémoire de Mussolini. Ce parti a obtenu des scores électoraux appréciables (sans atteindre la majorité), surtout dans les régions pauvres du Sud. Toléré par les gouvernements démocrates-chrétiens, qui y voyaient un dérivatif au communisme, il a cependant toujours été exclu des combinaisons gouvernementales.

Dans sa nouvelle formule, l'Alliance nationale de Gianfranco Fini, le parti a abjuré ses anciens principes totalitaires et a pu participer aux gouvernements de Silvio Berlusconi. Un certain nombre de nostalgiques du Duce ont quitté le parti pour fonder le Mouvement social - Flamme tricolore. D'autres, comme Alessandra Mussolini, sont initialement restés au sein d'AN mais l'ont progressivement quitté. Alliance nationale qui a fini par abandonner toutes ses références au fascisme et s'est fondu en 2009 dans le Peuple de la liberté.

Espagne

Amérique du Sud

Historiographie

Plusieurs explication divergentes ou opposées ont été données du phénomène fasciste, depuis sa création.

École des totalitarismes liant fascisme, nazisme et communisme

Dans la foulée de la crise du marxisme, des historiens ont proposé une autre grille de lecture, assemblant dans une même catégorie le « communisme stalinien » et le fascisme : le totalitarisme. Les totalitarismes ont en commun un régime total d'un parti gouvernant les actions et les pensées des personnes. La notion a aussi connu un certain succès en raison des convergences historiques comme celle du pacte germano-soviétique. Outre les historiens, la notion de totalitarisme se trouve chez Friedrich Hayek, (La Route de la servitude en particulier), et Hannah Arendt. Elle est cependant critiquée comme étant une arme idéologique, reliquat de la Guerre froide. Les points communs sont généralement présentés comme les suivants :

l'existence d'un parti unique ;

la volonté de créer une société sans rapports conflictuels entre les classes ;

un régime de terreur ou de contrôle des opposants ;

la volonté de contrôler totalement les individus.

Fascismes et brutalisation

Dans les années 1990, l'historien George Mosse développe l'idée que les sociétés européennes seraient devenues brutales dès avant la Première Guerre mondiale, et auraient connu par la suite un processus de brutalisation dont le fascisme serait une illustration dans certains pays européens. Tout d'abord, le retour à la normalité de l'avant-guerre se fait de manière lente, comme en Allemagne. Les escadrons perpétuent cet état de violence latente, au moins jusqu'en 1922. Mais, à la différence des Corps Francs, durant la période squadriste, les fascistes n'auraient jamais appelé à exterminer physiquement leurs adversaires, qu'ils se contentaient de chasser ou de réduire au silence. En outre, il développe l'idée que le mythe du surhomme fasciste ne se veut pas un retour à une étape antérieure, mais une création révolutionnaire, entendue au sens de rupture avec un ordre existant.

Analyses de l'historien Emilio Gentile

Emilio Gentile, professeur à Rome, estime que la question du fascisme italien a été « sous-exposée » après 1945 afin de reconstruire l'Italie sur le mythe d'une Italie résistante. En 2008, il estime que Hannah Arendt n'avait pas les informations nécessaires pour affirmer que le régime fasciste n'était pas un État totalitaire. Il y a donc eu une relecture historiographique au fil des XX et XXI siècles. Il a ensuite été étudié comme la « voie italienne vers le totalitarisme ». Mais, dans tous les cas, la question des racines italiennes aurait été occultée, empêchant la construction d'une Italie réconciliée avec son identité nationale.

Analyse de l'historien Ernesto Galli Della Loggia

Ernesto Galli Della Loggia (it), professeur d'Histoire à l'université de Milan spécialiste notamment de l'antifascisme, estime, contrairement à Emilio Gentile, que l'Histoire du fascisme a été « sur-exposée » car instrumentalisée par certains partis issus de la Résistance italienne au fascisme, notamment par le Parti communiste italien, ce qui aurait conduit selon lui à une certaine banalisation du fascisme dans la vie politique italienne.

Interprétation marxiste

Pour certains marxistes, le fascisme n'est qu'une forme d'expression du régime capitaliste, au même titre que la démocratie libérale bourgeoise. Dans cette perspective, le fascisme est l'expression ouverte de la violence du régime capitaliste, qui est masquée par les libertés formelles dans sa forme de démocratie libérale.

Usage du terme fasciste comme insulte

Se basant sur la mauvaise réputation du mouvement fasciste, la gauche en France a souvent eu recours au terme « fasciste » pour disqualifier un adversaire : l'organisation des Croix-de-feu en a fait les frais, ainsi que le général de Gaulle. De même le Parti communiste français a aussi utilisé l'insulte à l'encontre de ses concurrents à gauche, les membres de la SFIO. Le terme « fascisme » utilisé en tant qu'insulte est souvent raccourci en « facho » (apparu à partir de 1968), voire en « faf ».

Le « rassemblement populaire » de 1935 qui est élu sous le nom de « Front Populaire » s'est constitué aussi pour combattre le « fascisme ». L'historien Michel Winock estime que le « fascisme » en France n'a pas vraiment existé dans une forme structurée, alors que d'autres comme Zeev Sternhell, Ernst Nolte ou Robert Soucy estiment que la France a bien connu des mouvements fascistes entre les deux guerres mondiales.

Le dernier exemple en date en est le procès intenté et perdu par Marine Le Pen contre Jean-Luc Mélenchon durant la campagne pour l'élection présidentielle de 2012, qui l'avait caractérisée par ce terme.

Cette tendance à taxer son adversaire de ce terme n'est pas exclusive à la gauche française ; durant la Guerre froide, la propagande de la République démocratique allemande communiste affirmait construire le Mur de Berlin non pas pour empêcher que les Allemands de l'Est fuient le régime, mais comme mur de « protection antifasciste ».

D'après Damon Mayaffre, spécialiste de l'analyse du discours politique, « le reproche que l'on a pu faire aux forces de gauche après guerre de manier l'invective "fasciste !" à tort et à travers (notamment en 1958 contre le pouvoir gaulliste) peut être fait dès le départ pour l'entre-deux-guerres. La confusion dans la pensée de la gauche entre mouvement réactionnaire, mouvement autoritaire ou mouvement fasciste est originelle ; elle a toujours été entretenue pour mobiliser. Par simplification et par manichéisme le "fascisme" est souvent, dans une conjoncture donnée, l'ennemi à combattre, comme la "droite" ou la "réaction" le sont dans d'autres conjonctures ».

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法西斯主义(英语:Fascism;意大利语:Fascismo;德语:Faschismus;民国初年又译作棒喝主义),字源为束棒,是一种极致国家民族主义的政治运动,在第二次世界大战前由法西斯意大利和德意志第三帝国(纳粹德国)创建法西斯政府后,于二战期间蔓延整个欧洲乃至世界的一套关于创造新民族性及新国民的意识型态及政治宗教,包括日本 与中国。

定义

墨索里尼和希特勒 根据法西斯主义研究的新学术共识,《世界法西斯:一历史百科全书》定义法西斯主义为: 一种具革命形式的极致民族主义,此民族主义决心要动员所有「健康的」社会和政治能量,以抵抗其认定造成民族衰败的威胁,以实现国族或民族脱胎换骨的目标。该民族主义方案涉及政治文化的复兴,包括支撑政治的社会及伦理文化的重生,而在某些案例此重生包括了基于种族学说的优生学概念的复兴重生。 根据法西斯的跨国比较及世界史研究总结出的定义,通用、泛型的法西斯主义有三项核心要素:极致民族主义、革命、及复兴: 极致民族主义 极致民族主义是法西斯主义绝对根本,因此极致民族主义和传统民族主义的概念完全不同。西方现代意义的民族主义根据的是“公民”的国籍概念,此公民的国籍源于公民权和永居权利的赋予法律进程,此权利赋予亦包括对未同化族裔或宗教人群。极致民族主义则认为这样以“公民”为基底的概念是“机械”及无内涵的。移民仅仅拿到护照或甚习得了国家语言而取得国籍是机械且空洞的。 法西斯主义的极致民族主义核心概念则提倡一种“有机”、“种族”或“集成”的国籍性概念,强调国家民族认同的首要地位,对同质性文化、共享历史、或民族的归属感。极致民族主义认为这归属感遭到个人主义、消费主义、大规模移民、寰宇主义(世界主义)、全球化和多元文化的多方破坏。 法西斯主义意识形态创建此民族概念之上:民族是一种超越个人之上的、有活生生历史及天命:作为一活生生的有机体,民族能茁壮成长、死亡、或复兴再生。 革命 法西斯主义者宣称为扭转民族衰败并开创民族复兴,是革命斗争事业来创建后封建、后自由主义及后苏维埃的秩序。根据此定义,历史上在世界各地虽有程度不一的法西斯主义组织及活动,在政府政权上仅有两个国家可以无误的定义为法西斯政权:法西斯意大利和第三帝国。在法西斯主义革命内容及政策立场上差异颇大,因此需要创建法西斯国际来诱发不仅仅是个别国家的再生及复兴,也包括欧洲的再生及复兴 。 复兴 法西斯主义的目标在于将社会转变为民族共同体再生及复兴的基础,创造新民族性格及新国民。法西斯主义复兴民族的作法包括破坏现有自由派或保守派的政治系统、广泛部署高度入侵性的社会工程、政治仪式的精心展示、领导者迷众、等等,都为法西斯意大利和第三帝国共享的特点 。民族复兴神话的含糊不清本身,是法西斯主义运动能广招各种不同社会背景的人所支持的要点 。复兴神话,营造宗教情感和预感现实以注入超脱意涵,法西斯主义对民族共同体的历史赋予了灵性,因此在法西斯主义取得权力后运动,将倾向创建一「政治宗教」将民族和国家神圣化,并以此创建新秩序。这种透过魅力领袖,壮观展示,政治仪式等等的政策,使得自由**社会有的「公民宗教」仪式方面的作法,相形之下显得苍白无力 。 其他定义 Robert O. Paxton对于法西斯主义的定义,在近年来获得较多支持: 法西斯主义可以被定义为一种政治行为的形式,有着显著的社会衰退、羞辱、和受害心理,并以对于统一、力量、和纯正的崇拜加以补偿之,在这种社会里以群众为根基的激进民族主义政党与传统的精英份子链接—虽然并不稳定但仍有效的互相合作,抛弃**自由并追求暴力,以及没有道德或法律限制的内部清洗和外部扩张的目标。 贝尼托·墨索里尼定义法西斯主义为右翼的集体主义意识形态,反对社会主义、自由主义、**和个人主义。他宣称: 即使假定19世纪是社会主义、自由主义、**的世纪,这并不表示20世纪也必须是社会主义、自由主义、**的世纪。政治原理会消失,国家则会继续存在。我们能相信这将是一个权力的世纪、「右翼」的世纪、一个法西斯的世纪。如果19世纪是个人的世纪(自由主义意味着个人主义),那我们能相信这将是一个「集体」的世纪,也因此必然是国家的世纪。 Stanley Payne在1980年《Fascism: Comparison and Definition》一书里使用了一连串冗长的列表来定义法西斯主义,包括了**主义国家的创立、国家的管制、国家集成经济层面、反自由主义、和反**。符号学家翁贝托·埃可在他的论文里也采取了类似的定义方式。近年来,对于法西斯主义的定义也倾向于强调民粹的法西斯主义词汇—强调民族和种族相结合的「重生」。 法西斯的主张既是政治性的也是经济性的,学者们研究这些成分的方式也有所不同。汉娜·阿伦特的研究主要是专注于政治上的,认为那些通常被视为法西斯主义的政权(如纳粹主义),是属于更大层面的极权主义。圣何塞州立大学的经济学教授Thayer Watkins则认为法西斯主义是与社团主义相链接的,社团主义强调国家对于经济的压抑,Watkins认为全世界大多数的政府多多少少都有一些社团主义的成分,他认为墨索里尼的法西斯政权只不过是大萧条时期普遍出现的社团主义国家之一,他认为当时其他不同的政治系统如西班牙、阿根廷、和美国也都是社团主义国家。 梅里厄姆·韦伯斯特词典定义法西斯主义为「一种政治哲学、运动、或政权(如同黑衫党),将国家和种族的地位置于个人之上,并主张一个中央集权化的**政府,由**领导者所率领,严格的经济和社会组织化,并强力镇压反对势力」。 《大英百科》对法西斯主义一词的定义则是:「个人的地位被压制于集体——例如某个国家、民族、种族或社会阶级之下的社会组织。」法西斯主义通常结合了社团主义、工团主义、**、极端民族主义、军国主义、反无政府主义、反对自由放任的资本主义、反**、和反自由主义的政治哲学。法西斯主义可以视为是极端形式的集体主义,反对个人主义。

法西斯主义简史

法西斯时代 在两次世界大战之间,在德国和意大利以外的法西斯运动的特色是其政治力量的薄弱及广泛的边缘化。法西斯主义在世界其他地方的挫败各地有不同的因素,但都有一共同的问题:能搞革命性的民族主义政治方案来创建新秩序的政治空间太小,各国都有保守、自由、或者是**(俄罗斯)的政治系统,而这些政治系统当时在结构相对稳定。 在德国和意大利以外,法西斯者虽未取得政权,但仍有一些进展。法西斯主义在两次世界大战中的悲惨失败走向,有两个某种程度的例外,在拉美是阿根廷,在东亚是中国。 欧洲 英国,法西斯联盟(BUF)在1934年的会员人数曾达到5万人的历史高峰。 爱尔兰蓝衫党(Blue Shirts)内部最激进的成员跟随其法西斯领袖艾欧因·欧达菲,在1935年成立了全国企业党,但对当局时事除了在这新成立的国家增加政治不确定性之外,少有影响。 在捷克、波兰、波兰、比荷卢联盟有些许法西斯运动及群体,或走意大利法西斯路线(1920年代),或走德国纳粹路线(1930年代),但都被边缘化而未成气候。这些法西斯运动及群体当中,在历史上有取得显著性的,仅有后来在德国纳粹**后的通敌政党(collaborationist party),包括挪威的全国团结党,荷兰安东•姆塞尔特的荷兰国家社会主义运动,以及比利时德盖尔的雷克斯党,这些个人和团体只有在二次世界大战开始后才变成是公开的法西斯者。 一般假定保守威权政权对法西斯较友好,而其实法西斯主义的民粹冲动使其成为威权保守主义(及其社会精英支持者)的对手。 葡萄牙**安东尼奥·德奥利维拉·萨拉查在打击及镇压普雷图的葡萄牙国家工团不手软。 在维希法国菲利普·贝当统治下,真正的法国法西斯主义份子如雅克·多里奥特等并无法成为执政群体的一员,而主要待在德占法区。 拉脱维亚执政的农民联盟领导人卡尔利斯·乌尔马尼斯,在创建威权政权后就打压法西斯主义的雷十字来解决政治危机。 匈牙利执政的极右翼摄政霍尔蒂·米克洛什的威权政府,在1938年萨拉希·费伦茨及其箭十字党开始受到欢迎时就马上把萨拉希·费伦茨关起来。 拉丁美洲 法西斯主义在二次大战期间受到压制的发展模式同样出现在拉丁美洲。 在巴西,执政的热图利奥·瓦加斯镇压并摧毁了在欧陆之外最大规模的法西斯运动,巴西集成运动。该法斯西运动是由普利尼奥萨尔加多所领导,他使这运动有了老练的意识形态内涵、历史复兴远见、及精密组织结构。作为法西斯主义「政治宗教」,巴西集成运动在1934年取得20万以上的成员,但仍不敌国家军队的打击。 智利国家社会主义运动在1938年的政变被军政府轻易的弭平。 在拉丁美洲其在地区,不同形式的军事**及**机构在两次世界大战当中维持政权,多数并没有受到民粹民族运动的影响。 法西斯主义在阿根廷的发展在某种程度上取得不同于世界走向的斩获,阿根廷的庇隆主义以国家复兴和民族解放路线,将拉美政治统治的特色(军政府及个人**)和意大利法西斯主义的特点相结合,如国族主义、军事主义、工会主义、民粹主义、复兴新秩序的词藻及民族国家再生。 庇隆主义是少见将法西斯主义和当权的保守主义结合混杂的例子。 世界其他地区 法西斯主义在两次大战间的中国亦有不少发展,是世界法西斯主义大规模受拙的另一例外。 中华民国 蒋中正对意大利法西斯及德国纳粹政权的有纪律的民族主义和展示不停的青年热血印象深刻,对当时两种运动提供官方的支持:蓝衣社及新生活。蒋中正的目标是要把真实的民粹支持及革命热情灌入在其国民党政权。虽然这两项运动,和后来1937年形成的抗日民族统一战线相形失色,代表了法西斯主义被民族主义政权由上位倡导将群众革命化的一个独特的例子,于《世界法西斯百科全书》中,关于〈中国〉的条目主张,蓝衣社在定性分类上应视为是「法西斯主义风格的」(英语:fascistic)而非是「法西斯的」(英语:fascist)。 南京国民政府成立前,在蒋中正倡导下,中国国民党党员成立的蓝衣社(自称为复兴社)、CC系(Central Club,即中央俱乐部)、中国文化学会和中国文化建设学会,打着民族主义的旗帜大量宣传法西斯主义的代表人物、理论特征,并以出版及学会活动,对德国、意大利的制度介绍,以做为拯救国家、完成统一、扺御外侮的参考。法西斯主义宣传利用人们昐望统一的心态在中间阶层及青年学生中,产生影响。这些宣扬法西斯主义的蒋派系亦为国民政府特务体系的筹建者。 中华复兴社在实际效果来,是一项在国民党内改革的努力以回归到孙中山的发展国族主义之意识型态;但不同于意大利法西斯主义的是,其所倡议的一党威权**是过渡的,是走向**政体的暂时性作法。虽然历时很短,中华复兴社运动在1930年代取得至少四项群众运动的成就:新生活运动、国民劳动服务运动、国民经济建设运动和国民军训运动。 ***批评蒋中正倡导「国家至上」、「民族至上」的「一党训政」为法西斯主义的军事**政权。 日本 1930年代日本虽有右翼运动及群体的发展,但真的按欧陆极致民族主义的是以纳粹为模范的东方会,该会由中野正刚创建以倡导法西斯主义。 中野正刚的东方会在意识型态上明显偏离日本保守主义的根本原则,因其主张将天皇变成纯粹象征性的国家元首。当其群众聚会开始受到公众注意时,东方会遭到政府禁止而中野正刚受到软禁,其后在软禁时中野正刚剖腹自杀。被称为「日本的希特勒」,中野正刚曾访问欧洲,而其日本跟随者着黑杉衣,其政党在1937年选举获得2.1%的选票。虽然在日本右翼的法西斯运动并没有形成强势的政治力量,但在一战至二战期间日本菁英的政治思想上,影响深远,包括由政府官僚、军官及知识份子组成的革新俱乐部(Kakushin),鼓吹「军国」、「极权」或「新秩序」、种族纯洁。 法西斯国际 在1934年法西斯国际大会上,各个法西斯政党辩论了反犹太主义问题,一些党派支持,另一些反对。最后双方妥协产生“法西斯国际”的官方立场: 犹太人的问题不能被转换成一个普遍的对犹太人仇恨的运动……考虑到在一些被征服的国家里,安置在那里很多地方的犹太人群体用公开的和隐蔽的方式去伤害性地影响那些收留他们的国家的道德和物质利益,创建国中之国,无视义务而追逐利益,考虑到他们已经具备了可以对爱国主义和基督教文明带来破坏的国际性革命的元素,本次大会谴责他们这些元素的邪恶行径,并已做好准备与他们作战。 二次大战战后 中华人民共和国 1979年8月,在第五届全国人民代表大会第二次会议上,任仲夷就张志新案说:“从张志新事件中,人们更加深刻地理解到,没有健全的社会主义**和社会主义法制,**就会变成法西斯**。”。 有一种观点认为1979年后的后毛时代的政体往准法西斯国家转型,名义上的意识型态是马克思主义,实质以『发展主义─收复故土─民族统一主义』为内容(英语:developmental irrendentist nationalism)。保加利亚第一个选举上台的总统哲列夫所着的《法西斯主义》一书中,认为‘**主义下的**政权’在衰弱过程中,会经历一段法西斯时期,并以中华人民共和国改革开放后的发展作为例子 中华人民共和国政治在2000年后,亦发生体制转变。2001年7月***以***身份允许资本家加入***,此一政策举措引发国内外讨论,除了**党内左派发表多份「万言书」,也被***(原中国社科院马列所所长)称为是「向法西斯政权转化」,被批评为背叛无产阶级工人造就「资本法西斯**」。 《世界法西斯》百科全书中的〈中国〉条目把让资本家入党举动称为是『准法西斯国家』(英语:quasi-fascist state)的体现,而前南华早报记者贝克比较***与墨索里尼二人采用手段的相似性,标题为「中国现是法西斯国家」的文章认为中国(的指导思想)「不是恐怖疯狂的阿道夫·希特勒式的国家社会主义,而是类似贝尼托·墨索里尼式法西斯主义早期的思想」。

法法词典

fascisme nom commun - masculin ( fascismes )

  • 1. politique conduite politique qui reprend certains des fondements théoriques du régime politique totalitaire de Mussolini et de ses développements historiques

    les formes larvées du fascisme

  • 2. histoire régime politique héritier des fondements théoriques du fascisme de Mussolini

    le fascisme de l'Allemagne nazie

  • 3. histoire régime politique totalitaire fondé sur un nationalisme exacerbé instauré par Mussolini en Italie de 1922 à 1945

    le fascisme italien

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