Salvia
Salvia Salvia pratensis Classification Règne Plantae Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Ordre Lamiales Famille Lamiaceae Genre Salvia L., 1753 Classification phylogénétique Classification phylogénétique Ordre Lamiales Famille Lamiaceae
Les sauges forment le genre Salvia. Ce sont des plantes de la famille des Lamiacées qui comprend plus de 900 espèces, annuelles, bisannuelles, vivaces ou arbustives. Une dizaine de sauges sont indigènes en Europe, par exemple la sauge des prés.
Les sauges étaient en effet considérées au Moyen Âge comme une panacée, certaines espèces possèdant en effet de nombreuses vertus médicinales. Deux espèces étaient particulièrement utilisées pour leurs sommités fleuries et leurs feuilles, la sauge sclarée (Salvia sclarea) et la sauge officinale (Salvia officinalis), avec lesquelles on faisait des infusions et des décoctions.
Elle est citée au Moyen Âge dans le capitulaire De Villis, qui fut à l'honneur jusqu'au XVII siècle.
Répartition et habitat
On la retrouve dans toutes les zones tempérées, sur des sols bien drainés et des sites bien ensoleillés.
Utilisations
Les feuilles de sauge officinale ont un aspect cendré.
Certaines espèces de sauges, en particulier Salvia divinorum (la « sauge divinatoire », connue localement sous des noms divers comme hojas de la pastora ou yerba de María), possèdent des propriétés hallucinogènes, et sont encore employées dans les rites chamaniques de purification contre les nuisances occultes dans certaines tribus d'amérindiennes ou comme psychotropes.
La sauge est aussi employée comme herbe aromatique dans des préparations comme l'aiga bolhida par exemple. Son goût est puissant, légèrement amer et camphré. Elle se marie bien avec le porc (arista, carré de porc rôti), le veau (saltimbocca) et les plats à base de volaille (poulet, dinde, canard) mais aussi avec des pommes de terre et autres féculents.
Elle s'utilise aussi en naturopathie pour ses propriétés médicinales, notamment sur le système hormonal féminin. Elle apaiserait les maux liés au syndrome pré menstruel et permettrait un sevrage sans douleur pour les mamans allaitantes en apaisant les montées de lait.
Enfin, certaines espèces sont purement ornementales.
Propriétés médicinales
Antiseptique, antispasmodique, antisudorifique, apéritive, bactéricide, calmante, céphalique, coronarienne, digestive, énergétique, enraye la montée de lait, diurétique léger, emménagogue, fébrifuge, laxative, fluidifiant sanguin, stimule la mémoire, tonique.
La sauge possède une action œstrogénique, c'est un régulateur hormonal qui agit sur la sphère urogénitale féminine.
Historique
Sauge officinale
La sauge était une des plantes salvatrices du Moyen Âge. Reconnue par les Chinois, ces derniers n'hésitaient pas à échanger leurs feuilles de thé les plus précieuses contre des feuilles de sauge. Louis XIV en avait même fait sa tisane d'élection et en servait à tout propos. Les Grecs, les Romains et les Arabes l'employaient communément comme tonique et en compresse contre les morsures de serpent. Au XVI siècle, le botaniste Jacob Tabernae-Montanus raconte que les femmes égyptiennes avaient l'habitude de boire du jus de sauge pour accroître leur fertilité.
Au XVIII siècle, on roule les feuilles de sauge comme des cigarettes. Tous les asthmatiques se mettaient à fumer de la sauge dès l'apparition du premier pollen printanier. La plante était associée à l'immortalité et à la longévité. Certains groupes d'Amérindiens mélangeaient la sauge avec de la graisse d'ours pour guérir les problèmes de peau. On a aussi utilisé la plante pour traiter les verrues.
"Qui a de la sauge dans son jardin, n'a pas besoin d'un médecin" (dicton provençal)
À l'époque préhispanique, les Aztèques (et avant eux, les Mayas) ont cultivé une variété locale de sauge, le « chia » (Salvia hispanica), qui a donné son nom à l'État mexicain du Chiapas (eaux/rivière du chia) ; les graines de chia constituaient alors la troisième source alimentaire végétale après les variétés de maïs et de blé. La culture de chia a ensuite presque disparu pour ne subsister qu'à l’état sauvage, pour des raisons politiques et religieuses (car la graine servait aussi de monnaie d'échange et dans les offrandes rituelles). On redécouvre aujourd'hui ses vertus en matière de nutrition, car sa petite graine ovale ou ronde (d’environ 1 mm de diamètre), généralement grise, mêlée de taches noires ou blanches, et qu'on peut consommer de la même façon que le riz ou la semoule de blé, est très riche en acides gras polyinsaturés cis (dont plus de 60 % d'oméga-3) et pratiquement exempte de tout composé toxique (notamment, absence de ricine et produits similaires) ou phyto-hormonal.
Aujourd'hui à nouveau cultivée en Amérique centrale et dans le sud des États-Unis, la graine de chia est une source alternative d’oméga-3, préférable au soja ou même à la graine de lin qui font l’objet de surveillance de la part des autorités sanitaires à cause de leur trop fort apport en flavonoïdes actifs (propriétés hormonales comparable aux œstrogènes) ou aux huiles de poisson (dont la pêche est aujourd’hui limitée et dont les sous-produits ne sont plus exempts de composés polluants). Cette semence fait partie des «nouvelles» espèces alimentaires dont l’usage devrait se développer et faire l’objet de recommandations, d’autant plus que sa culture est nettement moins exigeante en ressources naturelles que celle du soja et nécessite beaucoup moins d’engrais azotés (polluants des nappes aquifères et de l’atmosphère). En France, on la trouve vendue souvent associée à des produits céréaliers comme le boulghour méditerranéen.
Confusion
Phlomis fruticosa dit "sauge de Jérusalem" en fleur.
Le Phlomis fruticosa est souvent nommé "sauge de Jérusalem", mais ne fait pas partie du genre Salvia, malgré son aspect visuel comparable, surtout au niveau des feuilles. Il est simplement membre des Lamiaceae. De même le Teucrium scorodonia est appelé sauge des bois.
Composition
Diterpènes et triterpènes, salvène, flavonoïdes, huile essentielle à thuyone, tanins.
Principales espèces
Salvia aegyptiaca L.
Salvia aethiopis L., la sauge d'Éthiopie
Salvia africana L.
Salvia albocaerulea Linden
Salvia algeriensis Desf.
Salvia amarissima Ortega
Salvia amplexicaulis Lam.
Salvia apiana Jeps. , la sauge blanche
Salvia argentea L., la sauge argentée
Salvia aurea L.
Salvia austriaca Jacq.
Salvia axillaris Moc. & Sessé ex Benth.
Salvia azurea Lam.
Salvia bertolonii Vis.
Salvia biflora Ruiz & Pav.
Salvia bowleyana Dunn
Salvia broussonetii Benth.
Salvia buchananii Hedge
Salvia bulleyana Diels
Salvia campanulata Wall. ex Benth.
Salvia canariensis L.
Salvia candelabrum Boiss., la sauge candélabre
Salvia carduacea Benth.
Salvia chionantha Boiss.
Salvia clevelandii (A. Gray) Greene
Salvia coccinea Buc'hoz ex Etl.
Salvia columbariae Benth.
Salvia darcyi J.Compton
Salvia deserta Schangin
Salvia dichroa Hook. f.
Salvia discolor Kunth
Salvia divinorum Epling & Játiva, la sauge des devins
Salvia dolicantha E. Peter
Salvia dombeyi Epling
Salvia dominica L.
Salvia dorrii (Kellogg) Abrams
Salvia dumetorum Andrz. ex Besser
Salvia earlei Wooton & Standl.
Salvia eigii Zohary
Salvia elegans origine mexique
Salvia farinacea Benth.
Salvia florida Benth.
Salvia forskahlii L.
Salvia fruticosa Mill.
Salvia funerea M. E. Jones
Salvia gesneriflora Lindl.
Salvia glutinosa L., la sauge glutineuse
Salvia grandiflora Etl.
Salvia greggii A. Gray
Salvia guaranitica A. St.-Hil. ex Benth.
Salvia hempsteadiana S. F. Blake
Salvia henryi A. Gray
Salvia hians Royle ex Benth.
Salvia hierosolymitana Boiss.
Salvia hispanica L., la sauge aztèque ou « chia »
Salvia indica L.
Salvia judaica Boiss.
Salvia jurisicii Kosanin
Salvia lanigera Poir.
Salvia lavandulifolia Vahl
Salvia leonuroides Gloxin
Salvia leucophylla
Salvia limbata C. A. Mey.
Salvia lindenii Benth.
Salvia lupulina Fernald
Salvia lyrata L.
Salvia mellifera Greene
Salvia mexicana L.
Salvia microphylla Kunth
Salvia microstegia Boiss. & Balansa
Salvia miltiorrhiza Bunge
Salvia miniata Fernald
Salvia mocinoi Benth.
Salvia moorcroftiana Benth.
Salvia napifolia Jacq.
Salvia occidentalis Sw.
Salvia officinalis L., la sauge officinale
Salvia oppositiflora Ruiz & Pav.
Salvia pachyphylla Epling
Salvia palaestina Benth.
Salvia patens Cav.
Salvia pentstemonoides Kunth & C. D. Bouché
Salvia phlomoides Asso
Salvia pinnata L.
Salvia plebeia R. Br.
Salvia polystachya M. Martens & Galeotti
Salvia pomifera L.
Salvia popenoei S. F. Blake
Salvia potus Epling
Salvia pratensis L., la sauge des prés
Salvia przewalskii Maxim.
Salvia reflexa Hornem.
Salvia regeliana Trautv.
Salvia regla Cav.
Salvia rhombifolia Ruiz & Pav.
Salvia ringens Sm.
Salvia roborowskii Maxim.
Salvia roemeriana Scheele
Salvia sagittata Ruiz & Pav.
Salvia samuelssonii Rech. f.
Salvia sclarea L. , la sauge sclarée
Salvia sinaloensis Fernald
Salvia sonomensis
Salvia spinosa L.
Salvia splendens Sellow ex Schult., la sauge splendide
Salvia squalens Kunth
Salvia stenophylla Burch. ex Benth.
Salvia ×superba Stapf
Salvia sylvestris L., , la sauge sylvestre
Salvia syriaca L.
Salvia tesquicola Klokov & Pobed.
Salvia texana (Scheele) Torr.
Salvia tiliifolia Vahl
Salvia transsilvanica Schur
Salvia tubiflora Sm.
Salvia urica Epling
Salvia verbenaca L., la sauge verveine
Salvia verticillata L., la sauge verticillée
Salvia virgata Jacq.
Salvia viridis L.
Salvia whitehousei Alziar
Calendrier
Dans le calendrier républicain français, le 26 jour du mois de Messidor est dénommé jour de la Sauge.