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词典释义:
matérialisme
时间: 2023-08-20 18:08:28
[materjalism]

唯物主义,物质主义

词典释义
n.m.
1. 【哲学】唯物主义, 唯物
matérialisme dialectique辩证唯物主义, 辩证唯物
matérialisme historique唯物主义, 唯物

2. 物质主义 [指追求物质享受]
近义、反义、派生词
近义词:
athéisme,  utilitarisme
反义词:
ascétisme,  idéalisme,  spiritualisme,  ascèse,  immatérialisme,  marxisme
联想词
matérialiste 唯物主义,唯物; idéalisme 唯心主义,唯心; marxisme 马克思主义; athéisme 无神; individualisme 个人主义; égoïsme 利己主义; socialisme 社会主义; capitalisme 资本主义; libéralisme 自由主张; déterminisme 决定; communisme 共产主义;
短语搭配

matérialisme historique历史唯物主义

matérialisme mécaniste机械唯物主义, 机械唯物论

matérialisme dialectique辩证唯物主义, 辩证唯物论

le matérialisme dialectique辩证唯物主义

Le matérialisme semble dominer le monde actuel occidental.物质主义似乎统治着当今西方世界。

原声例句

Le consumérisme, ce n'est pas du matérialisme, c'est plutôt la matière engloutie, sacrifiée au nom du dieu Amour, ou plutôt au nom du capital séduction.

消费主义不是物质主义。它却是那些以爱神之名,牺牲了的或生吞活剥了的一切,或者 不如说是以诱惑资本的名义。

[TEDx法语演讲精选]

Stigmatisée par les féministes pour sa plastique, son conformisme social et son matérialisme, Barbie reste d'abord à l'écart de toute activité professionnelle.

芭比娃娃因其可塑性、社会一致性和物质主义而被女权主义者污名化,最初远离任何职业活动。

[历史人文]

La France a ses rechutes de matérialisme, et, à de certains instants, les idées qui obstruent ce cerveau sublime n’ont plus rien qui rappelle la grandeur française et sont de la dimension d’un Missouri et d’une Caroline du Sud.

法国也曾多次犯过唯物主义的错误,有时,使这超凡的头脑闭塞的思想一点也不能使人回想起伟大的法国,而只回想起米苏里州或南卡罗来纳州罢了。

[悲惨世界 Les Misérables 第五部]

Nous devons comprendre que les choses changent à mesure de leur évolution et que nous ne pouvons pas nous fonder sur un déterminisme technologique ou un matérialisme mécanique pour conclure que notre avenir est déjà mort.

我们应该看到事物在发展变化中,不能用技术决定论和机械唯物论把未来一步看死。”

[《三体2:黑暗森林》法语版]

Ce sont là des théories d’un matérialisme froid et irrationnel que je déteste parce qu’elles excluent toute notion d’une providence créatrice.

这些理论是关于冷酷和非理性的唯物主义的理论,我讨厌它们,因为它们排除了任何创造性天意的概念。

[TV5每周精选(视频版)2018年合集]

Et puis enfin, même ce réalisme magique n'est pas inventé de toutes pièces : il témoigne du rapport que les populations colombiennes entretiennent à la réalité, bien loin du matérialisme européen.

最后,即使是这种魔幻现实主义也不是白手起家的:它证明了哥伦比亚人民与现实之间的关系,与欧洲的唯物主义相去甚远。

[Arte读书俱乐部]

例句库

Il devient alors assez évident d’observer ce matérialisme en travail au cœur même du langage.

从而可以明显观察到这种物质主义即使在语言中也进行着运作。

Les drogues, l'exclusion sociale, les nouveaux problèmes médicaux et psychologiques, le matérialisme et l'individualisme extrême ne sont que quelques uns des problèmes les plus importants de nos sociétés.

毒品、社会排斥、新的医学心理问题、实利主义和极端个人主义是我们所有社会面临的其它一些主要问题。

Par ailleurs, l'avenir est menacé par la tentation du matérialisme absolu, qui peut être compris comme le risque de réduire le développement à la simple satisfaction des besoins matériels.

另一方面,未来还受到极端物质主义诱惑的威胁,这种威胁可归结为将发展降低到仅仅满足物质需求的水平上。

On continue de chanter les louanges de l'individualisme et du matérialisme aux dépens des valeurs sociales et humaines.

个人主义和实利主义继续受到赞美,而牺牲了社会和人身价值。

La paix, a-t-il dit, ne peut régner dans un environnement où il n'existe aucun lien familial et où le matérialisme est roi.

他说,在缺乏家庭联系纽带、物质主义盛行的环境下,和平是不可能的。

法语百科

Le matérialisme est une conception philosophique qui soutient que la seule chose pouvant être considérée comme existante est la matière ; que fondamentalement, toute chose est composée de matière et que tout phénomène est le résultat d'interactions matérielles.

Le matérialisme est aujourd'hui étroitement lié au physicalisme, qui postule que tout ce qui existe est une manifestation physique. Le physicalisme philosophique est une évolution du matérialisme qui se base sur les découvertes en sciences physiques, afin d'inclure des notions plus sophistiquées que celle de "matière", telles que : l'espace-temps, l'énergie, les champs de forces, etc. Ainsi, le terme "physicalisme" est-il souvent préféré à celui de "matérialisme", tandis que d'autres les utilisent comme synonymes.

Les conceptions philosophiques qui s'opposent au matérialisme incluent l'idéalisme, certaines formes de pluralisme philosophique, le dualisme, ou encore le spiritualisme.

En tant que système philosophique, le matérialisme appartient à la classe des ontologies monistes. Cette conception remonte aux penseurs présocratiques, bien qu'elle n'ait jamais été revendiquée comme telle avant le XVIIe siècle. Elle admet de multiples interprétations, tant naturalistes qu'historiques. Tantôt associée au réductionnisme, tantôt au réalisme, elle est utilisée comme une arme argumentative par les philosophes qui se sont opposés à l'idéalisme, encore dominant en philosophie jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Définition et origine de la notion

En philosophie, le matérialisme est la doctrine selon laquelle il n'existe d'autre substance que la matière. Il s'oppose donc au dualisme qui admet l'existence de deux substances distinctes : l'esprit et la matière. Le terme est apparu dans la seconde moitié du XVII siècle pour désigner les philosophies qui nient l'existence de substances spirituelles (les « âmes ») et ne reconnaissent que celle des substances corporelles. Le matérialisme s'oppose tant au dualisme qu'au spiritualisme, pour lequel l'esprit constitue la substance de toute réalité.

Le sens philosophique du mot « matérialisme » est historiquement premier. Si l'on excepte un sens ancien tombé en désuétude, bien que conservé dans son usage anglophone (« matérialiste », au XVI siècle, désignait l'apothicaire ou le chimiste : celui qui s'occupait des « matières »), l'adjectif « matérialiste » n’apparaît en français qu'à la fin du XIX siècle, et désigne les philosophes qui affirment l'existence exclusive des entités matérielles. Ce n'est donc que rétrospectivement que nous qualifions de matérialistes certaines doctrines antérieures à l'usage du mot, doctrines dont les plus anciennes semblent remonter à l'Antiquité Grecque, voire à l'Inde ancienne.

La première définition explicite du matérialisme philosophique semble avoir été formulée tardivement par Christian Wolff dans un ouvrage datant de 1734 :

« On appelle matérialistes les philosophes qui affirment qu'il n'existe que des êtres matériels ou corps [...] Le matérialisme n'admet qu'une seule sorte de substance. ».

Le matérialisme est donc d'abord défini comme un monisme de la matière, ou monisme physique, qui affirme l'unité du monde aussi bien que son caractère matériel. Le monisme matérialiste s'oppose ainsi ouvertement au dualisme de l'esprit et du corps, mais non au pluralisme, puisque la matière est constituée d'une multiplicité de corps.

Une conséquence problématique de cette définition concerne le statut de la pensée. Le matérialisme est en effet avant tout une position concernant la nature de l'esprit, compris dans sa relation avec le corps. Il considère notamment que l'existence et la nature des corps ne dépendent pas de la pensée. Mais la question se pose de savoir si la pensée existe comme une propriété matérielle du corps, notamment du cerveau, ce qui revient à en nier la spécificité, ou si elle existe comme une propriété spécifique attribuée à la matière.

Le matérialisme est une doctrine ontologique, sur la nature de l'être ; il ne doit pas être confondu avec le réalisme scientifique ou l'empirisme, qui sont des doctrines gnoséologiques, sur le fondement de la connaissance. D'une façon générale, le matérialisme rejette l'existence de l'âme, de l'Au-delà et de Dieu. Quant à l'esprit (ou psychisme), il en fait une propriété de la matière, ou considère qu'il n'a pas de réalité propre, qu'il renvoie à une conception erronée de l'homme et du vivant ( voir le matérialisme éliminativiste).

Au cours des siècles, le matérialisme est apparu sous diverses formes. Il existe notamment une forme naïve et spontanée de matérialisme et une forme mécaniste plus conforme au réalisme scientifique. Il existe également des formes réductionnistes de matérialisme, qui ne reconnaissent pas de spécificité aux sciences humaines (ex.: le physicalisme, le biologisme), et des formes non réductionnistes, qui reconnaissent cette spécificité (ex.: le matérialisme historique, le fonctionnalisme).

La position ontologique commune aux diverses formes de matérialisme a des conséquences sur le plan éthique : si tout est matière, c'est le corps et non pas quelque substance spirituelle telle que l'âme ou Dieu qui doit être privilégié . De là cette constance du matérialisme philosophique à déboucher sur une éthique associée au corps - une éthique du plaisir et du bonheur - à moins que ce ne soit justement cette éthique qui justifie l'adhésion à une ontologie matérialiste.

La définition matérialiste de la matière

En tant qu'option philosophique, le matérialisme repose sur une définition philosophique minimale de la matière qui ne dépend pas directement de celle qu'en donnent les sciences physiques, définition qui, elle, s'est modifiée en profondeur au cours de l'histoire.

Les matérialistes définissent la matière le plus souvent négativement et de façon relationnelle, en lien avec les notions d'esprit ou de pensée. La matière est ainsi définie comme :

une réalité universelle qui ne dépend pas de la pensée, et notamment de la représentation que l'on en a ;

un principe fondamental qui est la cause ou la raison de l'émergence de l'esprit.

Quant aux caractéristiques positives de la matière, c'est aux sciences physiques qu'il revient la tâche de les définir.

Historiographie des philosophies matérialistes

Inde ancienne

Antiquité grecque et époque moderne : apparition et résurgence du mécanisme

Le matérialisme s'est développé sous une forme mécaniste dès l'Antiquité.

Les philosophes ioniens de l'école de Milet – Thalès, Anaximène, Anaximandre – semblent être les premiers philosophes matérialistes de l'Antiquité grecque. Ils cherchaient à rendre compte de l'ensemble des phénomènes par un principe unique, de nature matérielle : l'eau avec Thalès, l'air avec Anaximène, la matière, c'est-à-dire ce qui est indéfini, avec Anaximandre. À la suite de ces conceptions matérialistes, un matérialisme mécaniste, ou du moins atomiste, s'est constitué avec Leucippe, Démocrite, Épicure, Lucrèce. Pour ces philosophes, tous les phénomènes naturels et les différents corps eux-mêmes sont dus aux mouvements et aux combinaisons d'atomes matériels se déplaçant dans le vide. L'âme est alors également une chose matérielle périssable qui ne se distingue du corps que par les propriétés particulières de ses atomes (plus légers).

Bien plus tard, au XVII siècle, ce matérialisme mécaniste sera épuré en langage mathématique, plus spécialement géométrique, par Galilée, Gassendi, Hobbes. Le premier tout occupé de physique ne s'occupera pas de métaphysique, sinon pour ridiculiser le dogmatisme ; Gassendi, phénoméniste sera plus préoccupé de comprendre comment les atomes et le vide pourraient rendre compte de l'imagination ; le dernier, Hobbes, contribuera à l'avancement des idées matérialistes tant par sa philosophie morale que par son opposition à Descartes. La conception de l'animal machine qu'il proposera relève indéniablement du matérialisme. Descartes adoptera une position originale, utilisant une forme d'atomisme méthodologique dès ses premiers écrits, atomisme qu'il se gardera de confondre avec des conceptions matérialistes. Il éliminera la notion de matière de façon à concevoir une physique compatible avec le mécanisme, sans risquer d'être soupçonné de faire référence aux théories matérialistes. Le mécanisme de Descartes ne vaut toutefois que pour sa physique, c'est-à-dire pour ce qui concerne le monde matériel, et non pour ce qui concerne le monde spirituel, dont les constituants - les « pensées » - sont immatériels. L'ontologie de Descartes étant dualiste (il considère l'être comme fait de deux substances, la matière ou, plus exactement l'étendue, et l'esprit), elle ne saurait être qualifiée de « matérialiste ». Gassendi, pour qui la matière, définie par l'impénétrabilité, est active, proposera une conception qu'on a pu appeler un matérialisme dynamique ou dynamiste. Le XVII siècle voit se mettre en place les concepts qui conduiront au matérialisme, bien que plusieurs de ses protagonistes ne puissent qu'à grand peine être qualifiés de matérialistes. Le matérialisme, en germe, se dessine d'une part comme un prolongement possible de la mathématisation de la physique, ramenée plus spécialement à l'atomisme et au mécanisme, d'autre part, et conjointement, comme la conception portant en son sein le vitalisme, voire l'animisme.

Siècle des Lumières : développement des doctrines matérialistes

Au XVIII siècle, qualifié de siècle des Lumières, le matérialisme mécaniste, nourri des résultats des sciences, s'est répandu parmi les savants et les philosophes du temps et il est utilisé comme une arme dans la lutte idéologique contre le dogmatisme religieux et l'emprise de l'Église sur tous les aspects de la vie en société. Les auteurs philosophiques qui se sont engagés dans ce sens sont notamment : La Mettrie (le premier philosophe à avoir généralisé à l'homme la thèse cartésienne de l'animal-machine, dans son ouvrage L'Homme Machine, 1747), Diderot, d'Holbach, Helvétius, Cabanis.

Du point de vue métaphysique et cosmologique, ces auteurs insistent sur l'unité du monde, qui est une unité matérielle, et sur la constance de la quantité de mouvement à l'échelle de l'univers (cf. Maupertuis ou Lavoisier), constance qui est au principe de l'explication mécaniste du monde.

Du point de vue psychologique, la thèse majeure du matérialisme du XVIII siècle est que la matière elle-même est susceptible de penser, lorsque du moins elle est organisée et structurée à cet effet. Cette thèse se réfère notamment à Locke, tel que l'avait popularisé Voltaire, à partir de passages où Locke mettait en cause le dualisme cartésien au nom de la toute-puissance de Dieu, qui aurait très bien pu doter la matière de la propriété de penser. De cette hypothèse théologique, ouvrant une simple possibilité théorique, on est passé au cours du XVIII siècle à une conception empiriste de la pensée, destinée à justifier le fait que nos prétendus « états d'âme » ne sont rien d'autre que des états de notre cerveau. En effet, les observations médicales tendent à établir la corrélation rigoureuse des phénomènes mentaux et des processus organiques, ceux du cerveau en particulier.

XIX siècle : matérialisme naturaliste et matérialisme historique

Au cours du XVIII siècle, le mécanisme de type cartésien – le vivant modélisé par une machine – a rencontré de nombreuses objections qui ont montré les limites de ce modèle. L'âge du mécanisme était en effet celui des horloges et des automates, machines caractérisées essentiellement par leur capacité à effectuer des mouvements de façon autonome. Or, les organismes vivants et les êtres humains possèdent bien d'autres caractéristiques dont il a fallu rendre compte.

D'une part, le matérialisme du XIX siècle a poursuivi l’œuvre des matérialistes du XVIII siècle à la lumière des progrès de la science de l'époque, avec pour figure de proue Charles Darwin et Claude Bernard. D'autre part, il s'est exprimé sous une forme inédite qui prenait appui sur une théorie de l'histoire et de la société. Le marxisme en a été l'aboutissement.

C'est ainsi que l'on peut parler d'un double mouvement ou de deux courants du matérialisme du XIX siècle : l'un naturaliste et mécaniste, l'autre historique et dialectique. Ces deux courants de pensée ont en commun de fonder l'unité de la matière et de l'esprit sur la question de l'origine (matérielle) de ce que nous désignons comme l'esprit ou la pensée.

Matérialisme naturaliste

L'ensemble des avancées des sciences de la nature concourt à justifier une conviction primordiale du matérialisme naturaliste : le passage gradué et nécessaire de l'inerte au vivant. Alors qu'elle n'est qu'un principe indéterminé chez Diderot ou La Mettrie, elle devient pour ces matérialistes une évidence empirique.

L'évolutionnisme

La théorie darwinienne de l'évolution apporte à la thèse matérialiste de l'unité physique du monde trois arguments de poids :

L'unité du vivant n'est plus un mystère qui nécessiterait de présupposer quelque intelligence supérieure afin d'en penser l'ordre. Il suffit de comprendre que les êtres vivants ont tous des ancêtres communs ;

L'adaptation physique des organismes vivants apparaît comme le résultat non intentionnel d'une causalité purement physique ;

L'homme n'est qu'un des produits de l'évolution et non une création divine. Il doit être intégré au règne animal et non pas identifié à l'image de Dieu.

La théorie darwinienne de l'évolution donne ainsi le cadre d'ensemble de la naissance et de l'évolution du vivant, homme inclus, pendant que la physiologie ou la biologie doivent permettre d'élucider le mécanisme conduisant à l'apparition des organismes (mécanismes de la reproduction, de la variation du génotype, etc.).

Le concept d'évolution devient pour le matérialisme naturaliste un concept essentiel qui donne sa validité au monisme (l'une des thèses principales du matérialisme) en montrant l'unité de l'homme et du vivant ainsi que celle du vivant et de l'inorganique. Cette unité est un continuum qui doit être pensé sur une longue échelle de temps. Ludwig Büchner (1869) résume cela ainsi : « […] Tout le grand mystère de l'être, et surtout de l'être organisé, consiste dans un développement lent et graduel ».

La physiologie matérialiste de Claude Bernard

C'est au médecin et physiologiste Claude Bernard que l'on doit la première conception matérialiste du vivant reposant sur des données expérimentales, qu'il présente dans son Introduction à l'étude de la médecine expérimentale. Claude Bernard a tenté de penser scientifiquement la spécificité du vivant en récusant le recours à un principe vital, comme cela était en vogue à son époque. Pour lui, la distinction entre les corps vivants et les corps « inertes » est un processus physique qui aboutit à la séparation entre un « milieu intérieur » et le « milieu extérieur », ou environnement . Ce processus implique une forme de continuité entre l'inorganique et l'organique, mais le milieu organique se spécialise et s'isole de plus en plus pour finir par s'affranchir apparemment de l'influence directe de l'environnement. Le vivant semble ainsi s'autonomiser par rapport à la matière dont il est issu :

« Le corps inerte subordonné à toutes les conditions cosmiques se trouve enchaîné à toutes leurs variations tandis que le corps vivant reste au contraire indépendant et libre dans ses manifestations » .

Les organismes vivants semblent ainsi acquérir une certaine spontanéité et échapper en partie au déterminisme qui régit la matière. Mais cette spécificité du vivant par rapport à matière n'est qu'apparente, comme le précise plus loin Claude Bernard :

« Mais si on y réfléchit bien, on verra bientôt que cette spontanéité des corps vivants n'est qu'une simple apparence et la conséquence de certains mécanismes de milieux parfaitement déterminés » .

Claude Bernard inaugure ainsi une forme réductionniste de matérialisme qui s'inscrit dans le prolongement du mécanisme cartésien mais qui tente, contrairement à lui, de se justifier sur le plan expérimental en observant les mécanismes sous-jacents à l'activité du vivant. Le « secret » de la vie résiderait ainsi dans les propriétés constitutives des organismes, là où se produisent les causes qui expliquent l'apparition et l'activité de cette machine complexe qu'est l'organisme. Ainsi, l'être vivant, homme inclus, n'est-il pas autre chose qu'« une machine qui fonctionne nécessairement en vertu des propriétés physico-chimiques de ses éléments constituants » .

Forts des résultats du darwinisme et de la physiologie expérimentale, les matérialistes justifient leur conception de l'unité matérielle du monde sur le mouvement continu qui unit le monde organique à l'inorganique.

Matérialisme historique

Le tournant scientifique du matérialisme

Selon le physicien Arthur Eddington (1929), la nouvelle conception scientifique du monde, fondée sur la physique atomique, remet en cause notre conception ordinaire du monde . Nous devons donc opter pour une nouvelle forme de matérialisme, plus conforme aux données scientifiques actuelles. Pour Eddington, notre concept ordinaire de « table », par exemple – selon lequel la table est un objet stable et plein – est incompatible avec son équivalent scientifique, qui décrit un ensemble de particules mobiles dans un espace essentiellement vide. Aussi, les concepts ordinaires et les concepts scientifiques ne peuvent-ils être conjointement vrais du même objet. Il faut choisir : Eddington choisit les concepts scientifiques et renonce aux concepts ordinaires.

C'est ce choix ontologique qui va être fait dans les pays « anglo-saxons » (on parlera alors après Quine d' « engagement ontologique ») et qui va distinguer le matérialisme de ces pays des formes plus traditionnelles de matérialisme présentes sur le continent européen.

La renaissance du matérialisme réductionniste

Le matérialisme a connu aux États-Unis et dans les pays anglophones un développement particulier depuis les année 1950. La thèse réductionniste de l' « esprit-cerveau », qui affirme l'identité de nature entre les états psychologiques (« subjectifs ») et les états ou processus cérébraux (identité psychophysique), est au centre des débats en philosophie de l'esprit, et a fait ressurgir le lien entre matérialisme et scientisme.

Durant la première moitié du XX siècle l'empirisme logique, très critique à l'égard des thèses métaphysiques du matérialisme, avait réussi à s'imposer dans les pays de tradition empiriste pour devenir une sorte de paradigme à l'intérieur duquel s'inscrivaient la plupart des réflexions sur la relation entre le corps et l'esprit. C'est dans ce contexte que le béhaviorisme s'est développé.

À la suite de l'échec du programme béhavioriste d'explication de la notion d'esprit , le problème du corps et de l'esprit s'est posé en des termes nouveaux dans le cadre d'une tentative de « naturalisation » de l'esprit, inspirée du modèle des sciences de la nature. La théorie de l'identité esprit-cerveau, ou « matérialisme de l'état central », s'est constituée alors comme une première alternative au béhaviorisme. Cette théorie a été défendue au départ par des philosophes de l'« école australienne » de philosophie – Ullin Place, Herbert Feigl, John Smart et David ****trong notamment. Smart, en particulier a rédigé un article intitulé « Sensations and Brain Processes » publié en 1959 dans la Philosophical Review et qui en constitue une des formulations les plus claires. Pour ces philosophes matérialistes, l'esprit, c'est le cerveau (d'où le qualificatif de matérialisme de l'« état central » pour le distinguer des théories associant l'esprit à l'ensemble du système nerveux). Plus précisément, les états psychologiques sont des états neurologiques.

Ce matérialisme s'inspire du modèle des réductions scientifiques conduisant à de nombreuses assertions d'identité. Selon ce modèle, l'eau est identifiée à ses propriétés moléculaires (eau = H2O), les gènes à des séquences de l'ADN (gène = ADN), etc. À l'instar de ces identités scientifiques, la réduction des états mentaux à des états cérébraux n'établit pas une équivalence logique entre eux (comme entre le mot « gène » et sa définition classique de « facteur biologique de l'hérédité ») : elle postule plutôt une identité ontologique (ou métaphysique), qui explique le lien étroit observé entre eux. Cette théorie de l'identité fait donc le pari qu'il peut y avoir une traduction réussie du discours psychologique ordinaire dans celui de la physique ou de la biologie. Il doit être possible de traduire des termes comme « désir », « croyance », « douleur » etc. dans le vocabulaire de la science, qui ne fait référence qu'à des entités physiques. Le problème du corps et de l'esprit trouverait ainsi une solution matérialiste dans cette traduction ou réduction inter-théorique qui doit permettre d' « expliquer » les états psychologiques par des états physiques.

Le matérialisme « éliminativiste »

Face à la difficulté qu'il y a à opérer de telles identifications ou réductions, dans la pratique scientifique comme à un niveau plus conceptuel (les états mentaux ne « collent » pas avec les états cérébraux), une forme radicale de matérialisme a été défendue à partir des années 1960 par des auteurs comme Paul Feyerabend, Richard Rorty, Paul et Patricia Churchland : c'est le matérialisme éliminativiste (ou « éliminativisme »). Selon les tenants de ce scientisme assumé et revendiqué, le vocabulaire psychologique ainsi que les concepts et les généralisations élaborés à partir de ce vocabulaire sont destinés, non pas à être identifiés ou réduits selon le modèle scientifique, mais à être purement et simplement remplacés (ou éliminés). Ils constitueraient en effet une forme naïve de psychologie (la folk psychology) qui, comme l'ancienne cosmologie naïve (astrologique) ou l'ancienne biologie naïve (animiste ou vitaliste), est une théorie défaillante qui finira par céder la place à une théorie scientifique viable.

Aux yeux des Churchland notamment, ce sont les neurosciences qui peuvent fournir le cadre théorique approprié à l'explication du comportement.

Le matérialisme et le modèle de l'ordinateur

C'est aussi pour éviter les difficultés de la théorie de l'identité esprit-cerveau que Hilary Putnam et Jerry Fodor ont proposé la théorie fonctionnaliste de l'esprit (ou « computationnalisme »). Mais, contrairement à l'approche éliminativiste de l'esprit, cette nouvelle théorie des états mentaux reconnaît leur réalité, et, à la différence du matérialisme réductionniste, il reconnaît également leur spécificité. Cette théorie s'inspire du modèle informatique : l'esprit peut être envisagé par analogie avec le logiciel ou programme d'un ordinateur. Autrement dit, l'esprit serait au cerveau ce que le software (logiciel) est au hardware (matériel informatique).

Un programme informatique n'est pas composé d'atomes, mais il a pourtant bien une existence physique. Il correspond à un niveau de description particulier du fonctionnement de l'ordinateur qui doit être décrit formellement en termes de symboles et de fonctions plutôt qu'en termes de câblage ou de circuits électriques. De même, il y a deux types de descriptions possibles associés au comportement humain : la description physique des états internes du cerveau (ce qui se passe du point de vue neurologique lorsque nous faisons telle ou telle chose) et la description des processus mentaux en termes de symboles et de fonctions.

Le fonctionnaliste est donc un matérialiste : pour lui, une pensée humaine n'est au fond rien d'autre que l'activation électro-chimique d'un réseau de neurones. Mais, de même que l'on peut concevoir un programme informatique sans mentionner la circuiterie électronique qui l'exécute, on peut décrire la psychologie humaine sans mentionner ce qui se passe dans le cerveau, en ayant recours seulement au vocabulaire et aux concepts courants de la psychologie. Celle-ci peut être traduite et développée dans un langage formel : le « langage de la pensée ».

La différence entre l'esprit et le cerveau correspondrait ainsi à une différence dans la façon de décrire un même phénomène physique, et non à une différence entre deux types de choses.

中文百科

唯物论(英语:materialism),哲学理论,肯定世界的基本组成为物质,物质形式与过程是我们认识世界的主要途径,持着「只有事实上的物质才是真实存在的实体」的这一种观点,并且被认为是物理主义的一种形式。该理论的基础是,所有的实体(和概念)都是物质的一种构成或者表达,并且,所有的现象(包括意识)都是物质相互作用的结果,在意识与物质之间,物质决定了意识,而意识则是客观世界在人脑中的生理反应,也就是有机物出于对物质的反应。因此,物质是唯一事实上存在的实体。作为一个理论体系,唯物主义属于一元本体论。但其本身又不同于以二元论或多元论为基础的本体论。作为对现实世界的一种解释,它是唯心主义和心灵主义的一个对立面。

概述

历史上,源于笛卡尔的传统观点认为,意识是非物质的存在。而唯物主义者的观点则是从根本上反对这一信条的。尽管如此,唯物主义本身并没有讨论如何来描述所谓的“物质实体”。在实践中,唯物主义通常等同于物理主义或其他理论的一个种类。 唯物主义通常被认为与简化论的方法论原理有关,根据简化论,被一个特定描述层次所区分出来的事物或者现象,如果它是真的(正确的),那它也必须可以在其他描述层次中被解释—特别是在一个普通或简化了的层次中可以被解释。而非简化唯物主义就明确地反对这一种概念或说法,但无论是简化唯物主义还是非简化唯物主义,都通常将物质的构成作为所有存在事物、性质、无法解释现象的物质基础。杰瑞·福多通过描述经验主义和某些特殊学科(如心理学和地质学)是无法直接从基本物理中观察出,从而有力地证明了这个观点。并且,很多有关的文献都是基于这些观点之间的联系而发展起来的。 现代的唯物主义哲学家们扩充了唯物主义中关于物质的定义,其中包括符合科学并能探测得到的实体,如能量、力、甚至空间曲率等。尽管如此,像玛丽·米雷这样的哲学家,依然认为概念中的“物质”是非常难以定义的。 特别地,唯物主义是二元论、现象论、理想主义、活力论以及二重一元论的相反对照面。在某种程度上,唯物主义的物质性,可以和决定论的概念产生联系。启蒙时代的一些思想家认同决定论。 唯物主义通常会被宗教的思想家们批评和反对。他们认为唯物主义是一种令精神上空洞的哲学观。而马克思则将唯物主义作为一种非形而上学的“唯物史观”,相对地,他将其专注于人类活动(包括实践和劳动)和由此产生的制度生成、复制和摧毁。(请参照“唯物史观”)

法法词典

matérialisme nom commun - masculin ( matérialismes )

  • 1. recherche exclusive des plaisirs matériels [Remarque d'usage: souvent péjoratif]

    son matérialisme le pousse à tous les excès

  • 2. philosophie doctrine selon laquelle la matière constitue le principe de toute chose et même de la pensée

    le matérialisme de l'athée

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