词序
更多
查询
词典释义:
athéisme
时间: 2023-09-26 08:30:56
TEF/TCF
[ateism]

n. m. 无神论, 不信神

词典释义
n. m.
无神论, 不信神
近义、反义、派生词
联想:
  • matériel, le   a. 物质的;物的;实际的;有形的;过分追求物质的;n.m. 设备,器材;物资;装置;用品;装备

近义词:
incroyance,  irréligiosité,  matérialisme,  impiété,  incrédulité,  irréligion,  libertinage
反义词:
croyance,  déisme,  dévotion,  mysticisme,  panthéisme,  religion,  théisme,  bigoterie,  foi,  cagoterie,  christianisme
联想词
athée 无神论的,不信神的; matérialisme 唯物主义,唯物论; christianisme 信奉基督的各教派; fanatisme 狂热崇拜,盲信,入迷; obscurantisme 蒙昧主义; islam 教; religion 教义; catholicisme 天主教; anarchisme 无政府主义; marxisme 马克思主义; islamisme 教;
当代法汉科技词典

athéisme m. 无神论

短语搭配

faire profession d'athéisme公开主张无神论

professeur d'athéisme无神论倡导者

L'athéisme est la négation de l'existence de Dieu.无神论是对上帝存在的否定。

原声例句

Par conséquent, l’influence de l’Eglise catholique sur le mode de vie et sur la société a ensinlement diminué, et l’athéisme, ou du moins l’indifférence à l’égard de l’Eglise, est en net progrès.

因而,天主教会对生活方式和社会的影响力明显下降,无神论或者对教会不感兴趣的趋势在上升。

[法语词汇速速成]

Le vieillard sourit des yeux comme il avait l’habitude de sourire quand on lui parlait du ciel. Il était toujours resté un peu d’athéisme dans les idées du vieux jacobin.

老人用他的眼睛微笑了一下,不论是谁,只要和他谈谈天,他就会这样微笑。这个老雅各宾党徒的头脑里,总有点无神论的思想。

[基督山伯爵 Le Comte de Monte-Cristo]

Dans ce pays chrétien qu’était l’Angleterre shakespearienne, il n’y avait guère qu’au théâtre qu’on pouvait se permettre une réflexion si proche de l’athéisme et de l’absurde !

[Les mots de l'actualité - 2018年合集]

例句库

Indépendamment des raisons historiques et politiques, cela peut s'expliquer en partie par le fait que l'athéisme et le non-théisme procèdent souvent d'une conception personnelle.

除历史和文化原因之外,这可能部分归因于无神论或非神论信仰往往反映比较个人化的观点。

En outre, les écoles de pensée diffèrent en ce qui concerne l'athéisme et le non-théisme; cependant, cela ne les distingue pas, au fond, des convictions théistes, étant donné le grand nombre de religions, sectes, confessions et approches théistes à l'échelon mondial.

此外,无神论或非神论有许多不同的思想流派;然而,这并未在本质上将它们与有神论信仰区分开来,原因是全世界有多种宗教、教派及个人有神论观点。

L'athéisme est la critique et la négation de toute croyance métaphysique en des êtres spirituels.

无神论者批评和否认对神灵的形而上的信奉。

Les fidèles des différentes religions devraient lutter ensemble contre des phénomènes tels que l'athéisme, la drogue, la faim, la guerre, la violence, le terrorisme, la xénophobie qui anéantissent l'amour et qui constituent des fléaux qui ne sont pas tolérés par aucune religion.

不同宗教的信徒应该共同反对下列现象:无神论,毒品,饥饿,战争,暴力,恐怖主义,排外思想,这些现象泯灭了爱,它们是任何宗教都不能容忍的灾祸。

La nécessité du dialogue, tout particulièrement face à l'avancée de l'athéisme, a été soulignée.

特别考虑到无神论的传播,它强调有必要进行对话。

« inspiré par une approche à la vie marquée par le laïcisme, l'athéisme et par les modèles d'individualisme radical soutenus par de puissantes campagnes médiatiques et conçus pour propager des styles de vie, des programmes socioéconomiques et, en dernière analyse, une vue d'ensemble du monde qui corrode de l'intérieur d'autres cultures et civilisations estimables ».

“受到了以现世主义和实用主义的无神论为特点的处世哲学和激进的个人主义典型的驱使,得到了强势媒体行动的支持,其目的是宣传生活方式、社会和经济方案,归根结底是宣传一种从内部消蚀其他值得称道的文化和文明的一种全面世界的看法。”

法语百科

Au début du XXI siècle, l'athéisme est défini, notamment, comme l'absence de croyance en quelque divinité que ce soit, ou comme une attitude ou une doctrine niant l’existence de quelque dieu ou divinité que ce soit. Le terme s'oppose donc au théisme et est à distinguer de l'agnosticisme.

La conception de l'athéisme n'a pas toujours été ainsi, elle change suivant les auteurs et les époques.

Les athées sont parfois victimes de discriminations, y compris dans des pays développés et laïques.

Étymologie

Du grec ancien άθεος, atheos (littéralement « sans Dieu »), qui a donné le terme latin atheos.

Usages anciens

αθεοι (atheoi) dans la lettre aux Éphésiens (2,12) attribuée à Paul de Tarse - Papyrus 46 du début du III siècle.

Dans la Grèce antique, l’adjectif « atheos » (en grec : ἄθεος, composé du ἀ- privatif + « θεός » qui veut dire dieu) signifie « sans-dieu ». Le préfixe « a » indique une absence de dieu revendiquée en Grèce dès le V siècle av. J.-C. et prend le sens de « rompre la relation avec les dieux » ou « nier les dieux » à la place de l’ancien sens asebēs (en grec : ἀσεβής), « impie ».

« La plupart [des philosophes] ont dit que les dieux existaient, mais Protagoras était dans le doute, Diagoras de Mélos et Théodore de Cyrène pensaient qu’il n’y en avait aucun. […] Diagoras, appelé άθεος (athée) et plus tard Théodore [de Cyrène] ont ouvertement nié l’existence des dieux. » (Cicéron, De la nature des dieux : I, i, 2 et XXIII, 63).

Le terme est fréquemment utilisé au cours du débat entre les premiers chrétiens et les païens, chaque camp accusant l'autre d'être « atheos » dans le seul sens péjoratif qui existait à l'époque, qui n'est pas celui d'incroyance ou d'hérétique, mais d'impiété ou de vanité. Il existait aussi en grec le terme ἀθεότης (atheotēs), « athéisme », que Cicéron transcrivit par le mot latin, atheos.

Avant d’acquérir son sens actuel, le mot « athée » a eu nombre d’usages différents, qui ne sont plus usités. Selon Émile Littré, « les Grecs distinguaient les prénoms athées (par exemple Platon) et les prénoms théophores (par exemple Dionysos) ». Un prénom « athée » est donc simplement un prénom laïc, qui ne se réfère pas à la religion. En 167 ap. J.-C., à Smyrne, un chrétien nommé Polycarpe de Smyrne, refusant de rendre hommage à l’empereur alors divinisé, se vit proposer le choix entre le bûcher ou crier publiquement « Mort aux athées ». Polycarpe s'exécuta, mais en indiquant clairement que c’étaient ses accusateurs qu’il désignait ainsi.

En français

La première occurrence publiée retrouvée du mot « athéisme » date du XVI siècle, dans le texte de François de Billon, Le Fort inexpugnable de l’honneur du sexe féminin, en 1555. Il désigne alors l’incroyance d'un peuple. Il dérive du mot « athée » et du suffixe « -isme » et qualifie donc « la doctrine de l'athée ».

Le mot « athée » remonte également au XVI siècle (François Rabelais dans Lettre à Érasme décembre 1532). Le mot est composé du préfixe « a » privatif qui signifie « sans » et du radical grec théos signifiant « dieu » et vient de l'acception chez Platon de l'adjectif grec atheos [Αθεος (1 déclinaison)] « qui ne croit pas aux dieux » (les dieux grecs) qui sera repris en latin chrétien par atheos « qui ne croit pas en Dieu » (le dieu biblique).

Définitions

Image symbolisant l'athéisme au cœur des sciences.
Image symbolisant l'athéisme au cœur des sciences.

L’athéisme, dans sa variante matérialiste, ne consiste pas à croire que « Dieu » n'existe pas, mais à ne pas croire, à penser qu'il n'y a rien de tel, à ignorer et à ne pas considérer comme sacrés les propos et écrits faisant état de phénomènes surnaturels tels que les miracles ou les apparitions, et donc, par extension, à ne pas reconnaître l’existence de quelque divinité que ce soit. La pensée athée se revendique comme fondée sur le principe du rationnel. Il existe néanmoins diverses formes d’athéisme en fonction des fondements et de la culture de chaque individu. Il convient en outre de distinguer l'athéisme de l’agnosticisme et de l’anticléricalisme. Caroline Fourest soutient l'hypothèse que chez une majorité d'athées francophones, l'anticléricalisme est nécessaire, pour des raisons historiques, et que ceux-ci se déclarent laïques pour cette raison. C'est-à-dire, dans cette acception, militants de la laïcité.

Les auteurs ont des difficultés à définir de la meilleure façon possible l'athéisme et à le classer, puisqu'il peut à la fois signifier une simple absence de croyances et un rejet réel et conscient des religions. Plusieurs catégories ont été proposées pour tenter de distinguer ces différentes formes d'athéisme, la plupart le définissant comme « absence de croyances en une ou plusieurs divinités » permettant ainsi de couvrir la variété de ce non-théisme.

De plus, la diversité des définitions possibles de la divinité engendre des ambiguïtés dans le champ de la notion d'athéisme : une croyance sera compatible ou non avec l'athéisme selon que son objet sera ou pas considéré comme une divinité. Les phénomènes rejetés par les athées pourront aller de la figure de Dieu personnifié, comme celui de la religion chrétienne, à l'existence de toute réalité spirituelle, surnaturelle ou transcendante.

Distinction d'avec l'agnosticisme

L'athéisme n'adhère pas au théisme (dont le déisme) qui est la croyance en au moins une divinité. Quant à l’agnosticisme, il n'est pas nécessairement une opposition mais plus une position additionnelle, puisque ce dernier s'oppose au « gnosticisme » ou plutôt à la gnosis (γνῶσις signifiant l'action de connaitre), et s'attache non pas à la croyance mais à la connaissance, or celle-ci est classiquement défini, en philosophie, comme une croyance vraie et justifiée. Ainsi certains ne savent pas et ne croient pas (les athées agnostiques) alors que d'autres croient sans pour autant élever cette croyance au rang de connaissance (les théistes agnostiques).

Fondements

L'athéisme est une position philosophique qui admet des fondements divers selon les auteurs.

Athéisme et science

Dans Pour en finir avec Dieu, Richard Dawkins analyse l'hypothèse de l'existence de Dieu avec les mêmes outils rationnels que pour n'importe quelle autre question.

Le progrès des sciences et l'existence de Dieu

Les progrès de la science, notamment à partir de la révolution copernicienne, puis à l'époque des Lumières, permettent d'expliquer le monde de manière de plus en plus satisfaisante sans recours à aucun dieu de type biblique, comme le montre l'échange célèbre entre Napoléon et Laplace rapporté par Victor Hugo : « M. Arago avait une anecdote favorite. Quand Laplace eut publié sa Mécanique céleste, disait-il, l'empereur le fit venir. L'empereur était furieux. — Comment, s'écria-t-il en apercevant Laplace, vous faites tout le système du monde, vous donnez les lois de toute la création, et dans tout votre livre vous ne parlez pas une seule fois de l'existence de Dieu ! — Sire, répondit Laplace, je n'avais pas besoin de cette hypothèse ». À l'époque où les connaissances scientifiques en étaient encore à leurs balbutiements, le principe d'économie penchait plutôt en faveur du religieux. C'était le principe même du rasoir d'Ockham. Mais certains historiens soulignent au contraire que dès l'antiquité, les atomistes affirmaient que les mouvements des atomes expliquaient l'ensemble des phénomènes naturels et que dès lors on n'avait pas besoin de faire intervenir les dieux dans la création et dans le fonctionnement de l'univers. Ainsi les philosophes et les savants n'ont pas attendu le développement de la science moderne pour comprendre que le monde pouvait exister sans dieux.

Alors que jusqu'au XVII siècle en Europe, la science était censée se conformer à la vision aristotélicienne validée par le christianisme qui affirmait l'existence d'un monde sublunaire imparfait, fait de changement, de génération et de corruption, et d'un monde céleste parfait, immobile ou doué d'un mouvement circulaire éternel et parfait, la physique de Galilée affirmait au contraire l'existence de taches solaires, symboles d'imperfection, et surtout, que le monde céleste obéissait aux mêmes lois que le monde sublunaire. Kepler affirma que la trajectoire des astres était elliptique et non circulaire, ce qui contredisait la vision que Copernic lui-même avait de la perfection céleste divine. Un demi-siècle plus tard les lois de Newton confirmèrent que l'univers entier obéissait aux mêmes lois, ruinant la division entre un monde céleste divin et un monde humain. Un siècle plus tard, Darwin démontra la fausseté du récit biblique littéral sur la création des espèces. Ces révolutions scientifiques démontraient ainsi le caractère inexact du récit biblique, pris au sens littéral. Pour autant ces scientifiques ne se disaient pas nécessairement athée. En effet, ils remettaient certes en question la littéralité des textes mais pas forcément le christianisme lui-même, et à plus forte raison l'existence d'un Dieu. Copernic se défendait de remettre en cause la perfection divine en mettant la Terre en mouvement. Newton croyait en l'existence d'un Dieu auteur de l'univers, et pensait même que Dieu devait intervenir pour maintenir la stabilité du système solaire. C'est cela d'ailleurs qu'aurait voulu dire Laplace avec son célèbre "Je n'ai pas eu besoin de Dieu comme hypothèse". Cela ne l'empêchait pas de croire en Dieu, selon ses biographes. Darwin, quant à lui, s'avoua agnostique. Il est vrai que l'affirmation explicite de l'athéisme n'était guère possible avant le XVIII/XIX siècle.

La séparation des magistères

Les progrès éclatants de la science peuvent amener l'ensemble de la population à croire que l'univers peut se passer de Dieu, mais en réalité on estime généralement depuis Kant (XVIII siècle) que la science ou la raison ne peut rien affirmer concernant les questions de la métaphysique. Aussi, s'il est impossible de prouver que Dieu existe, il est également impossible de prouver qu'il n'existe pas. La science s'occupe de l'expérience et répond à la question : "comment ?", tandis que la métaphysique ou la religion s'occupe des vérités premières comme l'existence de Dieu ou la question "Pourquoi ?". Or les questions métaphysiques sont à jamais en dehors du champ de l'expérience possible, et, partant, de toute connaissance scientifique . Plus récemment, le paléontologue Stephen Jay Gould parlait de non empiètement entre la science et la religion, ou "non empiètement des magistères" : "La science couvre le domaine empirique : ce dont est fait l'univers (...). Le magistère de la religion couvre les questions sur le sens ultime et la valeur morale. Ces deux magistères ne se chevauchent pas (...). La science étudie comment fonctionnent les cieux, et la religion comment aller au ciel". Michel Onfray, qui milite pour l'athéisme, écrit également : "Si je ne m'appuie pas sur une critique scientifique de la religion, c'est que je ne crois pas à la scientificité d'une pareille critique ! Il faut aller au-delà de cette antique, vieille et poussiéreuse antienne de la science qui accule la religion, ça ne marche pas... Je tiens plus pour une démarche nietzschéenne, poétique, lyrique, affirmative que pour cette façon qui date du XVII° et a fait la preuve de son échec... ".

Quant à la plupart des grandes religions, elles reconnaissent maintenant la validité du discours scientifique à condition qu'il ne sorte pas de son domaine de compétence. Par exemple l'église catholique lors du concile Vatican II déclarait "qu'il existe 'deux ordres de savoir distincts’, celui de la foi et de la raison".

L'athéisme scientifique de Richard Dawkins

Richard Dawkins revendique pourtant un athéisme scientifique, c'est-à-dire fondé sur la science, dans son livre Pour en finir avec Dieu. Il reconnait que la preuve formelle de la non-existence de Dieu est impossible. Mais selon lui "l’existence de Dieu est une hypothèse scientifique comme une autre" et à ce titre, elle peut être examinée par la science. À défaut d'en tirer une certitude absolue, elle peut en estimer la probabilité. Précisons que le Dieu dont il parle est un Dieu surnaturel. L'hypothèse "Dieu n'existe pas" est selon lui de loin la plus probable. Son argument central est que "loin de désigner un concepteur, l’illusion de dessein dans le monde du vivant s’explique avec bien plus d’économie et avec une élégance irrésistible par la sélection naturelle de Darwin". Aussi l'existence de Dieu est une hypothèse inutile et improbable. De plus comme le disait Russell, "Beaucoup de croyants orthodoxes parlent comme s’il incombait aux sceptiques de réfuter les dogmes communément admis plutôt qu’aux dogmatiques de les prouver. C’est, bien sûr, une erreur. S’il m’advenait de suggérer qu’entre la Terre et Mars une théière de porcelaine gravite autour du Soleil en orbite elliptique, personne ne serait en mesure de réfuter mes dires à partir du moment où j’ai pris le soin d’ajouter qu’elle est trop petite pour être vue même par nos télescopes les plus puissants. Mais si je devais poursuivre en disant que, cette affirmation étant impossible à réfuter, c’est une prétention intolérable de la raison humaine que d’en douter, on penserait à juste titre que ce que je dis est absurde". C'est aux croyants qu'il appartient de prouver leurs dogmes, et non l'inverse. L'hypothèse de l'existence de Dieu est donc illégitime. Puisque l'existence de Dieu est très improbable, il faut alors se comporter comme s'il n'existait pas : « je ne peux pas en être certain mais je pense que Dieu est très improbable, et je mène mon existence en me fondant sur le présupposé qu’il n’existe pas.», affirme l'auteur.

D'autant que cette hypothèse comporte selon lui plus d'inconvénients que d'avantages. Par exemple elle exacerbe les luttes meurtrières inter-groupes : "Je ne dis pas que les fortes tendances de l’humanité à être loyal dans le groupe et hostile envers le groupe extérieur n’existeraient pas quand même si la religion n’existait pas. Les fans d’équipes rivales de football sont un exemple à petite échelle de ce phénomène (...). Les langues (comme en Belgique), les races et les tribus (en particulier en Afrique) peuvent être d’importantes sources de division. Mais la religion amplifie et exacerbe les dégâts". Un monde sans Dieu, dit-il, c'est un monde dans lequel il n'y a "pas d’attentats suicides, pas de 11 septembre, pas de 7 juillet [attentats dans le métro de Londres du 07/07/2005], pas de croisades, pas de chasses aux sorcières, pas de conspiration des poudres, pas de partition de l’Inde, pas de guerres israélo-palestiniennes, pas de massacres de musulmans serbo-croates, pas de persécution de juifs « déicides », pas de « troubles » en Irlande du Nord". Enfin, la morale, la beauté, les émotions n'ont pas besoin de Dieu pour exister : "Ce que croient la plupart des athées, c’est que, bien qu’il n’y ait qu’un seul type de matière dans l’univers et qu’elle soit physique, c’est d’elle que proviennent l’esprit, la beauté, les émotions, les valeurs morales, en somme toute la palette des phénomènes qui donnent à la vie humaine sa richesse.", dit-il en citant Julian Baggini dans Atheism.

On peut résumer son propos en 5 points : (1) l'existence d'un Dieu surnaturel est une hypothèse que la science peut évaluer ; (2) cette hypothèse est scientifiquement non nécessaire ; (3) elle est scientifiquement fortement improbable ; (4) elle est nuisible à l'humanité ; (5) la vie morale, émotionnelle et esthétique de l'homme est possible sans référence à Dieu.

Athéisme et croyance dans la communauté scientifique

La Recherche, citant la revue américaine Science, rapportait en 1997 les positions d'un certain nombre de scientifiques croyants. L'astro-physicien George Smoot aurait émis l'idée que le fond de rayonnement cosmique, l'une des preuves à l'appui de la théorie du "Big Bang" est la "signature de Dieu". Le prix Nobel de physique Charles Townes, co-inventeur du laser, prie tous les jours. Le très actif Francis Collins, co-découvreur du gène de la mucoviscidose, se définit comme un chrétien convaincu. Il ne voit pas de contradiction entre la théorie darwinienne de l'évolution et la religion : « Pourquoi Dieu n'aurait-il pas utilisé le mécanisme de l'évolution pour créer ? ». Le Belge Christian de Duve, prix Nobel de biologie 1974, affirme « nombre de mes amis scientifiques sont violemment athées, mais l'athéisme n'est ni étayé ni fondé par la science ». Autre Nobel, l'évolutionniste Joshua Lederberg dit : « Rien ne vient infirmer le divin. Il est incontestable que la quête scientifique est mue par un ressort religieux ». Le physicien John Polkinghorne a été ordonné prêtre anglican. Pour lui : « Dieu peut agir par des voies subtiles inaccessibles à la physique ».

Pour autant les statistiques montrent que l'incroyance est plus répandue chez les scientifiques que dans le reste de la population. En 1916 le psychologue James Leuba estimait que 40% des scientifiques américains croyaient en l'existence d'un Dieu personnel et 50% à l'immortalité. La proportion était restée stable en 1997 selon La Recherche, qui se fonde sur les études de deux chercheurs américains. Seuls 7% des scientifiques américains élus à la National Academy of Sciences, en 1998, étaient croyants, 20% étaient agnostiques et le reste pourrait être qualifié d'athée selon la revue Nature. Il y a donc beaucoup moins de croyants chez les scientifiques que dans la population générale américaine, dans laquelle 76,5 % se disent croyants et 7,1 % se déclarent athées ou agnostiques.

En France la proportion est semblable chez les scientifiques si l'on en croit une étude menée en 1989 auprès des responsables des unités de recherche en sciences exactes du CNRS. 110 chercheurs se disent croyants, 106 incroyants et 23 agnostiques. 70 % d'entre eux pensent que la science ne pourra jamais exclure ou prouver l'existence de Dieu. Cependant le Dieu dont ils parlent est très éloigné du Dieu des évangiles, et les scientifiques se sentent très mal à l'aise dans un culte qui continue de prêter à Dieu des sentiments humains, toujours selon cette même étude.

Athéisme philosophique

Pensée antique

Selon Histoire de l'Athéisme, de Georges Minois, les présocratiques avaient une propension à l'athéisme. En effet pour Héraclite « le monde n'a été fait ni par un ni par des dieux, ni par des hommes ; il a toujours été, il est, et il sera ». Selon Claude Tesmontant, Parménide, qui assimile l'être absolu au monde, "est le père du matérialisme et des matérialistes, puisqu'il professe que le monde physique est l'absolu". Quant aux atomistes, tel Leucippe, son disciple Démocrite et plus tard Épicure, ils considéraient que les dieux existaient, mais qu'ils étaient fait d'atomes du même type que ceux qui constituent le monde et les humains. Les dieux ne se souciaient pas des hommes et les hommes n'avaient pas à se soucier d'eux ni à les craindre. Démocrite associe même la croyance religieuse à un phénomène psychologique provoqué par des illusions, phénomène qu'il faut démythifier. Donc soit les dieux sont confondus avec la nature (panthéisme), soit ils n'ont pas de pouvoir particuliers, ne sont pas à l'origine du monde et ne s'occupent pas des hommes. Beaucoup de philosophes pensent que ces présocratiques n'étaient donc pas à proprement parler athées, mais panthéistes. Toutefois l'absence totale d'un projet divin concernant l'homme et le monde détournent ces philosophes du sentiment religieux et de l'existence des Dieux tels qu'on se les représentent dans la religion, et donc ces doctrines peuvent être taxées d'athéisme : « une sorte de consensus paraît réalisé chez les philosophes autour du panthéisme, dont certains aspects pourraient même être qualifiés d'athéisme, tant les dieux sont devenus insignifiants ».

L'athéisme dans la pensée moderne

À quelques nuances près, la réflexion philosophique occidentale tend en général à naturaliser le divin, à le ramener dans le monde, comme chez Spinoza, pour lequel Dieu est un synonyme de la Nature (« Deus sive Natura », Éthique, Livre IV). Il existe un débat entre panthéisme et athéisme. Chez certains, le panthéisme est en réalité un athéisme déguisé lorsque le Dieu identifié à la nature n'a ni projet ni intentionnalité. Ce panthéisme prépare ainsi la voie à un athéisme philosophique. Il trouve aussi son origine chez les présocratiques, notamment les atomistes, et s'appuie de plus sur des arguments variés relatifs au relativisme, du rationalisme, du nihilisme, et même de la morale [expliquer]. L'athéisme refuse de postuler l'existence d'entités dont l'existence n'est ni prouvée ni observable, et souligne également l'immoralité éventuelle de cette existence (« La seule excuse de Dieu, c'est qu'il n'existe pas », citation que Prosper Mérimée attribua à Stendhal). Nietzsche reprendra la phrase dans Ecce Homo en regrettant que Stendhal en ait eu l'idée avant lui. Il n'existe pas d'arguments rationnels valables pour soutenir la croyance en l'existence d'un dieu quelconque, qu'il soit conçu par l'homme (anthropomorphique) ou qu'il soit une abstraction métaphysique.

À partir de l’Humanisme puis des Lumières, qui s'inspirent de l'Antiquité gréco-romaine, et jusqu’à aujourd'hui, plusieurs philosophes parvinrent à disserter avec liberté sur l'hypothèse de l'existence de Dieu ou des dieux, soit pour la remettre entièrement en cause, soit pour la reformuler. L'œuvre de Spinoza constitue l'une des critiques les plus remarquables du phénomène religieux.

L'affaire Galilée est sans doute l'une des sources, si ce n'est la principale, de l'athéisme philosophique du XVII siècle et des siècles suivants, car elle remit en cause les fondements et la classification des connaissances posés par la scolastique au XIII siècle.

En 1926, André Lalande écrit, dans son Vocabulaire technique et critique de la philosophie : « ce terme nous paraît donc comporter qu'une valeur historique à déterminer dans chaque cas particulier, plutôt qu'une signification théorique définie ; ce qui, pour l'un, est affirmation de la divinité, peut être athéisme pour l'autre. Il convient donc mieux aux polémiques religieuses qu'à la discussion philosophique, d'où il tend d'ailleurs à disparaître. »

L'athéisme philosophique peut aller d'une critique radicale de la religion jusqu’à une attitude de recherche ou d'interrogation constructive sur l'existence de Dieu, ce qui fait partie de la légitime spéculation philosophique. Le Dictionnaire de l'Académie française (8 (1932) et 9 éditions) définit d'ailleurs seulement l'athéisme comme une « doctrine philosophique qui nie l'existence de Dieu ».

Dans le Drame de l'humanisme athée (1944, réédité en 1998), Henri de Lubac identifie quatre philosophes qui, selon lui, ont nié le plus radicalement l'existence de Dieu au cours du XIX siècle : Auguste Comte, avec sa philosophie et sa religion positivistes, dont la loi des trois états conduit à un monde sans religion, et même sans métaphysique ; Ludwig Feuerbach, « L'homme créa Dieu à son image », Dieu comme projection des désirs de l’homme ; Karl Marx, qui conçoit toutes les croyances religieuses comme « opium du peuple » ; et Friedrich Nietzsche, avec ses concepts d'esprit libre, de surhomme et de volonté de puissance.

Athéisme spirituel

Le spiritualisme et l'athéisme ne sont pas forcément opposés. En effet, les systèmes athées peuvent ne mettre en cause que le caractère transcendant du spirituel, et le conserver sous d'autres formes immanentes. L'athéisme n'empêche pas la croyance en d'autres formes de pensée abstraite ou d'émotions mystiques. Ainsi, des religions, tel le bouddhisme, dont les dogmes ne font pas intervenir la notion de divinité, peuvent, dans une certaine mesure, être considérées comme athées. Le philosophe français André Comte-Sponville a écrit un essai intitulé L'Esprit de l'Athéisme, introduction à une spiritualité sans Dieu, dans lequel il décrit les possibilités pour un athée de vivre une spiritualité sans notion de divinité.

Histoire

Selon Michel Onfray, philosophe et fondateur de l'université populaire de Caen, « Il n'y a pas d'athéisme au sens contemporain du terme avant le XVIII siècle » pour cause légale et sociale. Plus avant dans sa conférence d'introduction, il expose que les philosophes antiques que nous nommons aujourd'hui « athées » présentent en fait plusieurs variantes de scepticisme. La trace écrite connue la plus ancienne qui nous prouve que l'athéisme est au moins aussi ancien que le judaïsme se trouve dans la bible :

« L'insensé dit en son cœur : Il n'y a point de Dieu ! » (psaume 14,1, « Au chef des chantres ». De David)

L'athéisme, sous toutes ses formes, est au moins aussi vieux que la croyance dans le domaine historique. Quant aux temps préhistoriques (qui représentent une durée largement supérieure à celle de l'histoire), l'absence de trace écrite rend aléatoire toute supputation sur la nature des éventuelles préoccupations métaphysiques des hommes, et sur la pertinence d'une transposition des notions modernes de croyance religieuse et d'athéisme.

Introduction

L'anthropologie, l'ethnographie et plus généralement toutes les sciences de l'Homme exposent, à la plupart des époques connues, l'association systématique de concepts religieux extrêmement variés dans la naissance de toutes les sociétés examinées; le principe religieux et le principe politique ne font alors qu'un. À l'inverse, l'athéisme, qui suppose d'abord une critique, puis éventuellement un rejet de ces concepts religieux, émerge au fil des siècles, dès que ce système religieux ne rend plus compte de la société qui l'a secrété. Pour l'Occident, c'est au XVIII siècle.

Ces faits donnèrent naissance au protestantisme, mais aussi à des versions de plus en plus dissidentes ou critiques de la doctrine chrétienne dominante (panthéisme, agnosticisme, déisme). De plus, tous ces mouvements protestataires ont été poursuivis, parfois très violemment (Inquisition), au mépris des valeurs de tolérance, pourtant prônées par ces mouvements religieux dominants.

Les guerres de religion entre catholiques et protestants ont motivé de nombreux intellectuels, à la suite de Pierre Bayle, contre la prédominance de la religion dans les affaires humaines, et pour la tolérance religieuse, dont bénéficièrent aussi les athées.

En Grèce Antique

Socrate est accusé d'impiété.

Dans les sociétés antiques, ce ne sont pas les croyances qui sont imposées, mais l'observation des cultes publics. Les dieux sont révérés par des rites très précis, des fêtes et des offrandes, mais pas en professant une doctrine sur leur existence ou leur rôle. Les théories rationnelles des philosophes, et leurs métaphysiques, ne sont jamais mises en regard des invraisemblances de la mythologie pour montrer des contradictions. Ces sociétés ne condamnent pas des hérétiques, promoteurs d'une conception hétérodoxe du monde et de son histoire, mais des impies ou des sacrilèges. Il n'est donc pas question d'athéisme dans ces sociétés. Et les philosophes considérés comme athées croyaient probablement aux divinités de leur cités, ainsi qu'aux légendes et aux pouvoirs qui leur ont été accordés. Il n'existe pas de texte connu cherchant à démontrer l'inexistence de Zeus ou d'Athéna, ni l'invraisemblance de leur histoire qui était plus considérée comme un corpus inépuisable et bénéfique de métaphores et de sagesses, que comme une vérité dogmatique, au sens que lui donneront le judaïsme puis le christianisme.

Le philosophe, poète et homme politique grec Critias justifie la religion par le rôle qu'elle joue, il convient qu'elle est une institution historique, utilisée pour inspirer la vertu aux peuples, afin d'établir la civilisation. Le philosophe Diagoras qui, IV siècle av. J.-C., critiquait de façon sévère la religion et le mysticisme, est souvent envisagé comme le « premier » athée. Les atomistes tels que Démocrite ont tenté d'expliquer le monde de façon strictement matérialiste, sans référence au spirituel ou au mystique : si le monde est constitué d'atomes, ceux-ci se combinent au hasard, donnant parfois des formes stables, voire se reproduisant, mais aucune intervention de Dieu. Cette position irrite Platon qui ne fait aucune place aux idées de Démocrite dans ses écrits - pas même pour les réfuter - ni n'y mentionne son nom. D'autres philosophes, avant Socrate, avaient aussi des points de vue sceptiques, comme Prodicus et Protagoras. Au III siècle av. J.-C., les philosophes grecs Theodore et Straton de Lampsacus ne croyaient pas non plus aux dieux, ce qui n'est pas équivalent à dire qu'ils ne connaissaient ou n'éprouvaient aucune transcendance.

Socrate (-471 à -399) était accusé d'être athée à cause de son impiété parce qu'il posait des questions sur la nature et l'existence des dieux. Bien qu'il ait nié son accusation d'« athée complet », il fut condamné à mort. Euhemere (-330 à -260) présenta l'idée selon laquelle les dieux n'étaient que des dirigeants et des conquérants du passé, et que leurs cultes et les religions n'étaient que la continuation de royaumes anéantis et de structures politiques d'un autre temps. Euhemere fut ensuite critiqué pour avoir « répandu l'athéisme sur l'ensemble des terres en désignant les dieux comme de vieux concepts ». Épicure (-341 à –270) critiquait beaucoup des doctrines religieuses de son temps, et notamment le concept d'existence d'une vie après la mort ou de l'existence physique des déités ; il considérait l'esprit entièrement matériel et mortel. Si les épicuriens ne remettent pas en cause l'existence des dieux, ils nient toute intervention de leur part dans les affaires humaines. Dans la Lettre à Ménécée, Épicure énonce quatre principes à suivre pour mener une vie bienheureuse. Le premier de ces principes est de ne pas craindre les dieux, puisque ceux-ci ne se préoccupent pas des humains.

D'autres encore nient ouvertement l'existence des dieux, tel Théodore l'Athée qui avait démontré, dans ses écrits, leur inexistence. (vers 320 av. J.-C.). Le poète romain Lucrèce (-99 à –55) indiqua que, s'il y avait des dieux, ces derniers n'étaient pas préoccupés par l'humanité et étaient incapables d'influer sur le monde naturel. Pour cette raison, il pensait que l'humanité n'avait aucune crainte à avoir du surnaturel. Il exposa ses vues épicuriennes du cosmos, des atomes, de l'esprit, de la mortalité, et de la religion dans l'ouvrage De rerum natura (De l'Essence des Choses), ce qui rendit populaire la philosophie épicurienne dans la Rome antique.

La signification d'« athée » change pendant l'Antiquité. Les premiers chrétiens furent appelés athées par les non-chrétiens pour leur non croyance dans les dieux romains. Lorsque le christianisme devint religion d'État à Rome, en 381, l'hérésie devint passible de condamnation.

Scepticisme du Moyen Âge à la Renaissance

François Rabelais, humaniste français du XVIe siècle.
François Rabelais, humaniste français du XVI siècle.

Les vues athées revendiquées étaient rares en Europe pendant le Moyen Âge, surtout lors de l'Inquisition ; la métaphysique, la religion et la théologie étaient alors les matières dominantes portées au quadrivium. Cependant, pendant cette même période, des conceptions nouvelles du Dieu chrétien se sont développées, telles que des vues différentes de la nature, de la transcendance, et de l'intelligibilité de Dieu. Des théologiens tels que David de Dinant ou Amaury de Chartres ont gardé la religion chrétienne tout en adoptant des vues panthéistes.

Les Français Jean de Mirecourt et Nicolas d'Autrecourt, philosophe nominaliste, ont privilégié la position selon laquelle la connaissance humaine est limitée aux objets matériels, et que l'essence d'un être divin ne pouvait pas être appréhendée, intuitivement ou rationnellement, par l'intellect humain.

La Renaissance a permis l'expansion de la liberté de pensée et du scepticisme. Par exemple, Léonard de Vinci, indiquait que l'explication venait de l'expérimentation, et opposait ses arguments aux autorités religieuses. D'autres critiques de la religion et de l'Église catholique ont aussi été formulées par les chrétiens Nicolas Machiavel, Bonaventure des Périers, et François Rabelais. Toutefois, l'apologie de Raymond Sebond, de Michel de Montaigne, reste sans équivalent sur le scepticisme de cette époque.

Il était alors question d' « incroyance » pour désigner toute forme de dissidence face à la religion dans sa forme officielle comme en témoigne Lucien Febvre.

Entre les XVIIetXIX siècles

Paul Henri Thiry d'Holbach, dit le baron d'Holbach, symbole de l'athéisme au XVIII siècle.

La Renaissance et la Réforme permettent d'assister à une résurgence de la ferveur religieuse, comme en témoignent la prolifération de nouveaux ordres religieux, de confréries, les dévotions populaires dans le monde catholique, et l'apparition de sectes protestantes calvinistes. Cette époque de rivalité interconfessionnelle permit un élargissement des sujets théologiques et l'ouverture aux raisonnements philosophiques, dont la majeure partie sera plus tard utilisée pour promouvoir une vision sceptique du monde religieux. La critique du christianisme est devenue de plus en plus fréquente au cours des XVIIetXVIII siècles, en particulier en France et en Angleterre, avec un « malaise religieux », selon les sources, telles que certains penseurs protestants comme Thomas Hobbes. Ce dernier adopte une philosophie matérialiste et sceptique envers les évènements surnaturels. À la fin du XVII siècle, le déisme est ouvertement adopté par les intellectuels, tels que John Toland, et pratiquement tous les philosophes du XVIII siècle, en France et en Angleterre.

Le premier athée connu ayant ouvertement rejeté le déisme de couverture, pour nier l'existence de dieu, était l'allemand Matthias Knutzen, qui devance par ses écrits athées de l'an 1674 le prochain auteur athée Jean Meslier, un abbé français, de plus que 50 ans. Knutzen et Meslier ont été suivis par d'autres penseurs ouvertement athées, comme le baron d'Holbach, qui se manifeste à la fin du XVIII siècle, au moment où exprimer l'incrédulité en Dieu est devenu une position moins dangereuse.

La Révolution française fit sortir l'athéisme des cercles intellectuels et le fit entrer dans la sphère publique. Beaucoup de mesures séculaires ont alors intégré la législation française à cette époque. Certains révolutionnaires de l'époque ont aussi tenté de déchristianiser la France, en promouvant à la fois le déisme (notamment Robespierre et son Culte de l'Être suprême) et l'athéisme (Culte de la Raison). Sous l'ère napoléonienne, la sécularisation de la société française a été institutionnalisée. Enfin, dans la seconde moitié du XIX siècle, l'athéisme prend de l'ampleur sous l'influence de philosophes, à la fois philosophes rationalistes et libres penseurs. Beaucoup de philosophes allemands de cette période ont convaincu de l'absence de dieux et étaient critiques envers la religion ; parmi les plus célèbres Arthur Schopenhauer, Karl Marx, Gerhart Hauptmann ou encore Friedrich Nietzsche.

L'athéisme s'exprime au Japon notamment avec le penseur Nakae Chômin.

Au XX siècle

Bertrand Russell, mathématicien et philosophe du XX siècle

L'athéisme au XX siècle progresse dans de nombreuses sociétés. La pensée athée est reconnue dans une large variété de philosophies, telles que l'existentialisme, l'objectivisme, l'humanisme laïque, le nihilisme, l'anarchisme, le positivisme logique, le marxisme, le féminisme, et le mouvement scientifique et rationaliste au sens large. Cette nouvelle vision a ouvert la voie à la philosophie analytique, au structuralisme, et au naturalisme. Leurs promoteurs, tel Bertrand Russell, ont dénoncé avec force les méfaits et les illusions issus de la croyance en Dieu.

Dans ses premiers travaux, Ludwig Wittgenstein a tenté de séparer métaphysique et langage surnaturel dans le discours rationnel. AJ Ayer a affirmé l'invérifiabilité et la futilité des arguments religieux, et revendique son adhésion aux sciences empiriques. JN Findlay et JJC Smart ont fait valoir que l'existence de Dieu n'est pas logiquement nécessaire. Matérialistes et naturalistes, tel John Dewey, ont examiné le monde naturel, selon eux à la base de tout, et ont nié l'existence de Dieu ou le concept d'immortalité.

Le XX siècle a également été marqué par la reprise de l'athéisme à des fins politiques. Sous l'impulsion d'une interprétation fallacieuse des œuvres de Marx et Engels certains mouvements politiques ont même versé dans l'antithéisme. Après la révolution russe de 1917, les libertés pour les minorités religieuses ont survécu pendant quelques années. La Russie révolutionnaire vivait alors dans un climat de tolérance relative à l'égard du phénomène religieux, bien que le Parti bolchévique luttât activement contre la religion par des moyens rigoureusement pacifiques, définis dès 1905 par Lénine. Sa politique s'appuyait en effet sur la définition du jeune Marx : l'État et la société dans son ensemble « produisent la religion, une conscience renversée du monde, parce qu'ils sont eux-mêmes un monde renversé. ». Le problème religieux ne fut donc pas placé au premier plan, parce qu'il était avant tout perçu comme le produit idéel de l'oppression pratique et matérielle du prolétariat. Dans cette optique, transformer la base sociale et économique du pays revenait à combattre la source même du religieux, sans pratiquer de répression directe et violente à son égard. Le bolchévisme fit alors la promotion, d'une part, d'un État laïque, qui ne se mêle ni de reconnaître ni d'interdire aucun culte ; d'autre part, d'un parti idéologiquement athée qui cherche à toucher les masses par l'information scientifique, la presse, la littérature, etc.. Sous la politique de terreur rouge lancée par la gouvernement de Lénine, des persécutions antireligieuses ont été menées à grande échelle. Le stalinisme a plus tard relancé une répression farouche à l'encontre des religions. Dans l'URSS de Staline, nombre de lieux confessionnels furent transformés, détruits ou fermés, et le contrôle des populations en ce domaine favorisa une atmosphère de délation à l'égard des croyants. Durant la guerre d'Espagne, de nombreux épisodes de violences antireligieuses et anticléricales, commises par des groupes communistes et des anarchistes, ont eu lieu durant la période dite de la terreur rouge espagnole. L'Union soviétique et les autres États communistes ont promu un antithéisme d'État et se sont opposés aux religions, recourant parfois à la violence contre elles. En 1967, Enver Hoxha alors secrétaire général du Parti du travail d'Albanie, annonça la fermeture de toutes les institutions religieuses dans le pays, déclarant la République populaire d'Albanie « premier État officiellement athée ».

Sartre, au début de la seconde moitié du XX siècle, revendiquera un existentialisme athée. Il cherchera à poser les bases d'une éthique conciliant athéisme et absence de nature humaine. Robert Misrahi, se fondant sur Spinoza, développera un contenu positif à l'athéisme : une philosophie du bonheur par la joie.

En 1966, le magazine Time demandait « Dieu est-il mort ? » en réponse à la dissolution d'un mouvement religieux chrétien, citant l'estimation que près de la moitié des habitants de la Terre vivent sous un pouvoir détaché du religieux, et des millions d'autres en Afrique, en Asie et en Amérique du Sud ne sont pas intéressés par le Dieu chrétien.

Au XXI siècle

La fin du XX siècle et le début du XXI siècle ont vu la reprise d'un athéisme théorique par certains philosophes français comme André Comte-Sponville ou Michel Onfray. Notons que Comte-Sponville insiste sur le fait qu'il n'adhère pas aux croyances du catholicisme, mais n'entend pas renoncer pour autant à une certaine partie de ses valeurs qu'il juge pertinentes. Michel Onfray affirme au contraire que l'athéisme doit s'extraire de la morale chrétienne.

Aux États-Unis, la fin de la première décennie du XXI siècle voit aussi la naissance d'une campagne pour l'athéisme, le « nouvel athéisme » (new atheism), à partir d'essais de journalistes et de scientifiques comme Richard Dawkins et Christopher Hitchens.

Religions

Judaïsme

L’athéisme juif tire ses racines de la Haskalah, l'équivalent hébraïque de la Révolution des Lumières, dont il partage les sentiments antireligieux et anticléricaux. Il fait référence aux Juifs laïques, qui ont choisi d'abandonner la croyance en Dieu mais qui n'ont pas rejeté leur identité juive ou leur attachement au peuple juif.

« La Haskalah et le combat pour l'Émancipation conduisirent l'avant-garde des Juifs allemands à rompre à des degrés divers avec la tradition juive et à adopter un mode de vie et de pensée souvent beaucoup plus laïcisé que ne l'avaient anticipé les premiers apôtres de l’Aufklãrung juive ».

Christianisme

Denis Diderot remet en cause les dogmes du christianisme

À l'époque où le christianisme dominait la vie sociale (spirituelle, politique, intellectuelle, scientifique, etc.) d'une grande partie de l'Europe, l'athéisme était généralement considéré comme le rejet de cette religion en particulier. Bien que cela ait été le cas de certains athées humanistes (en opposition notamment aux croisades et à l'Inquisition), l'antichristianisme ne représente qu'une petite frange des athées. Il existe d'ailleurs un lien historique étroit entre christianisme et athéisme, puisque c'est dans les pays de tradition chrétienne que s'est développée le plus largement la pensée athée et la laïcisation des institutions publiques.

La débaptisation n’est nullement nécessaire aux athées puisque ces derniers n'attachent pas d’importance au baptême. Son seul objectif est, pour la personne athée, purement symbolique, et exprime le désir de ne plus se voir recensée parmi les fidèles de l’Église catholique, et marquer ainsi son détachement officiel à cette dernière. En Allemagne, Autriche et Suisse, où l'État prélève un impôt religieux reversé à certaines Églises, il existe une procédure légale de sortie de l'Église (Kirchenaustritt) permettant à quiconque, ayant été baptisé ou ayant autrement déclaré son appartenance à une Église, d'être libéré de l'impôt religieux.


Islam

Dans la plupart des pays à majorité musulmane, l'islam est intégré au tissu même de l'État et de la société. En revanche certains d'entre eux, comme la Turquie, revendiquent une laïcité forte qui provoque des polémiques nombreuses à chaque fois qu'elle est remise en cause. Cependant, dans ce dernier cas, la laïcité consiste en une séparation des institutions politiques et religieuses et n'a souvent rien à voir avec l'athéisme, très peu de Turcs se déclarant athées.

Le Coran condamne les « mécréants », incluant tous les non-musulmans, les adeptes des autres religions abrahamiques, qualifiés d'injustes. Il ne faut se tromper en lisant le verset 62 de la sourate 2 Al Baqara du Coran qui exclut de l'enfer et promet une récompense aux croyants, juifs, chrétiens, sabéens qui croient en Dieu et au Jour dernier et agissent justement. Ces croyants sont les croyants qui vivaient avant l'arrivée de l'Islam.

Il indique ainsi que tous les mécréants sont condamnés à finir dans la Géhenne tant qu'ils persisteront dans leur conviction. Cependant, les lectures de l'athéisme en islam sont multiples et complexes et dépendent de l'interprétation faite du Coran. L'athée est considéré comme une personne dans l'« erreur » la plus profonde, personne qui sortirait de son « erreur » en commençant par respecter, tout au moins, les cinq piliers de l'islam. L'opprobre et les persécutions auxquels sont confrontés les musulmans ayant fait acte d'apostasie et devenus athées sont tels que le phénomène de l'athéisme officiel est inexistant et l'athéisme privé difficile à recenser.

Religions orientales

Pour une personne éloignée géographiquement et culturellement de l’Extrême-Orient et du sous-continent indien, la figure de la divinité n’apparaît pas dans les religions de ces régions (bouddhisme, sikhisme, jaïnisme, taoïsme, védanta, etc.) de façon claire et homogène. Certains proposent d’y voir plutôt des philosophies, et les qualifient (le bouddhisme en particulier) d’athées.

Les divinités jouent un rôle important dans le taoïsme religieux depuis ses origines. Par contre, le bouddhisme hinayana et le jaïnisme, s'ils admettent l'existence des êtres surnaturels supérieurs aux humains que sont les deva du brahmanisme, ne leur accordent aucun rôle dans le salut. Les bouddhismes mahayanas et vajrayanas accordent, eux, une place importante à des entités surnaturelles (bodhisattvas et bouddhas « transcendants »), en général appelées « déités ». Dans la philosophie mahayana, les différentes déités sont des manifestations de la même nature, qui est aussi celle du pratiquant. La définition de ces systèmes comme athées n’est donc qu’un point de vue possible, qui suppose une certaine analyse philosophique de la part du pratiquant ou de l’observateur.

Du point de vue de la pratique, ces philosophies prennent un caractère religieux notamment avec l'existence d'une hiérarchie pyramidale et l'institutionnalisation du statut de « personne éveillée ». Cela rend la qualification de « religion athée » délicate. Cependant il y a davantage dans ces religions l'affirmation d'un Absolu impersonnel (Tao, nirvāna, brahman, etc.) à la fois transcendant et immanent, que d'un dieu créateur transcendant à la façon théiste, affirmation que ces philosophies considèrent comme un anthropomorphisme.

Politique

Coexistence

La plupart des athées acceptent la coexistence avec les croyants des différentes religions :

soit par respect : idée que les messages attribués à Dieu ou aux dieux synthétisent une réalité anthropologique et sociale, et que même si la cause attribuée, la divinité est absente et fausse, l'effet n'en demeure pas moins réel et par conséquent les valeurs prônées par les religions sont dignes d'intérêt (par exemple, les interdits religieux peuvent trouver leur cause dans des problèmes sanitaires antérieurs et le message chrétien a été conservé par les sociétés occidentales).

soit par tolérance : dans un souci de réciprocité afin que sa propre non-croyance soit tolérée ou avec l'idée que les religions disparaîtront d'elles-mêmes sans qu'aucune confrontation ne soit nécessaire.

soit par pragmatisme : la religion pourrait être considérée comme un outil social permettant de maintenir l'unité nationale, l'identité nationale (dans les pays non-laïques), etc.

Régimes d'inspiration marxiste

À l'inverse, l'athéisme fut instauré comme doctrine d'État officielle au XX siècle notamment dans la République populaire socialiste d'Albanie d'Enver Hoxha, où l'exercice de toute religion était réprimé et où tout symbole religieux était proscrit. Les monuments religieux ont été soit détruits soit volontairement transformés. Cette situation n'est pas directement liée à la philosophie marxiste proprement dite, mais à la pratique totalitaire de régimes d'inspiration marxiste réelle ou prétendue. Par définition, un régime totalitaire (quelles que soient les doctrines dont il se réclame) considère comme subversive toute croyance en une autorité supérieure à celle de l'État ou du Parti dirigeant ; son propre système idéologique, qui n'est jamais qualifié de religion, tient lieu de religion officielle. En conséquence, les pratiques religieuses, vues comme des comportements déviants, sont soit purement et simplement proscrites, soit tolérées de façon précaire.

L'Union soviétique et ses États satellites ont également fait de l'athéisme d'État l'un des fondements de leur idéologie. Avec plus ou moins de vigueur. L'« athéisme scientifique » faisait partie des matières obligatoires à l'université. Toutes ces pratiques varièrent en intensité tout au long de l'existence de l'Union soviétique. De 1917 à 1924, le régime eut une politique conciliante envers la pratique privée, alors qu'il sécularisait les biens de l'Église orthodoxe russe. Les dirigeants étaient partagés entre la volonté d'enlever « le bandeau qui masquait la vérité au peuple » et la peur de s'aliéner les masses.

L'accession au pouvoir de Staline mit fin à cette tolérance relative. Jusqu'en 1932, le régime mena une politique répressive, marquée par de multiples destructions d'édifices religieux. Les années trente virent un lent regain de l'organisation religieuse, ralenti par un court regain de répression pendant les Grandes Purges (1937-1938). Le changement de politique fut complet lors de la Grande Guerre Patriotique (1941-1945), qui inaugura une période de détente idéologique. Un clergé officiel fut autorisé et la charge de métropolite, abolie depuis 1925, rétablie, tandis que les musulmans recevaient quatre Directions Spirituelles, autorisées à former des mollahs et à publier régulièrement des fatwas. Après-guerre, la politique de promotion de l'athéisme reprit, mais surtout, elle se combina à un durcissement des Églises officielles (les uniates d'Ukraine furent les premiers à en pâtir). Cette divergence entraîna la création d'une hiérarchie officieuse, les « églises souterraines » et « l'islam parallèle » composé des religieux de confréries soufies. En dépit de l'affirmation constante de son athéisme, l'URSS ne cessa d'emprunter à la liturgie orthodoxe. Staline inaugura cette pratique en confiant les funérailles de Lénine (1924) aux bons soins de Krasine, de la secte des « Constructeurs de Dieu ». L'embaumement du défunt avait une forte résonance orthodoxe : il faisait directement référence à l'imputrescibilité du corps du saint.

Les pratiques parallèles comme les cultes officiels furent la cible de Khrouchtchev à compter de 1959, qui se positionnait ainsi en rétablisseur de la tradition léniniste face aux errances staliniennes. L'ère Brejnev fut une accalmie : un compromis fut trouvé qui reposait sur le rôle des religieux à l'extérieur, notamment dans les relations avec les pays arabes. En revanche, Gorbatchev relança une politique répressive sur des bases idéologiques similaires à celles de Khrouchtchev. Après la chute du bloc de l’Est et de l'URSS, les cultes orthodoxe (Russie, Ukraine), catholique (Pologne), et musulman (Asie centrale, Caucase et Tatarstan) reprirent de la vigueur. L'expression de la religiosité s'accrut et des personnes nées dans des familles athées se convertirent. Certains des régimes politiques issus de la chute du bloc de l'est continuent cependant la politique religieuse mise en place par l'URSS, ou du moins, à l'instar de l'Ouzbékistan, en ont conservé les méthodes.

Conception anglo-saxonne

Richard Dawkins, militant athée médiatique en Grande-Bretagne

Des philosophes tels que Antony Flew et Michael L. Martin ont décrit les différences entre l'athéisme fort (positif) et l'athéisme faible (négatif). L'athéisme fort est l'affirmation explicite que les divinités sont des inventions humaines. L'athéisme faible inclut toutes les autres formes de non-théisme. D'après cette distinction, toute personne n'étant pas théiste est soit un athée faible soit un athée fort. Les termes « faible » et « fort » sont relativement récents ; cependant, les termes équivalents de « positif » et « négatif » ont été utilisés dans la littérature philosophique. En considérant cette définition de l'athéisme, la plupart des agnostiques peuvent alors se qualifier d'athées faibles.

Tandis que l'agnosticisme peut être vu comme une forme d'athéisme faible, la plupart des agnostiques envisagent leur point de vue comme différent de l'athéisme. L'incapacité de connaître la vérité quant à l'absence ou à la présence de dieux supposés incitent les agnostiques à un scepticisme plus poussé que les athées, ces derniers niant l'existence de dieux. La réponse habituelle des athées à cet argument d'une nécessité de scepticisme est que les dogmes religieux non fondés méritent aussi peu de croyances et de reconnaissance que n'importe quel autre dogme infondé, et que l'incapacité à prouver l'existence de dieux n'implique pas un argument de même valeur pour les deux partis.

Certains auteurs populaires comme Richard Dawkins (Pour en finir avec Dieu) préfèrent distinguer théistes, agnostiques et athées par la probabilité accordée à l'existence de Dieu.

Statistiques

Diverses estimations du nombre d'athées ont été émises.

Organismes officiels

% d’athées (Eurobaromètre 2005)
% d’athées (Eurobaromètre 2005)

Le World fact book de la CIA estime, en 2007, le nombre de personnes « sans religion » à 11,77 % de la population mondiale, auquel elle rajoute 2,32 % d'athées. Cependant, ces résultats sont à nuancer. Les chiffres de la CIA sont souvent éloignés de la réalité (le nombre de catholiques en France est estimé à 88 % par la CIA, alors que plusieurs sondages indiquent des chiffres autour de 27 % de catholiques croyant en Dieu). Dans une enquête de l'Eurobaromètre en juin 2005, 52 % des Européens affirment croire en un dieu, et 18 % disent qu'ils ne croient en aucune forme de divinité, d'esprit ou de force supérieure (le plus fort taux étant atteint en France, avec 33 % d'athées). Les personnes indiquant qu'ils croient en un dieu sont minoritaires dans 15 pays de l'Europe des 25. En outre il existerait une corrélation entre la croyance en un dieu et l'âge, une corrélation inverse avec le niveau d'éducation et les femmes auraient plus tendance à croire en un dieu que les hommes (p. 10).

Dans les ouvrages de références, la World Christian Encyclopedia annonce 1 071 millions d'agnostiques et 262 millions d'athées dans le monde en 2000. Selon l'ouvrage de Jean Baubérot (dir.), Religion et laïcité dans l'Europe des 12, 1994, page 259 : au moment de la publication de l'ouvrage, un quart de la population de l'Union européenne était « non religieuse ». 5 % des Européens étaient athées convaincus.

Enquêtes d'opinions et sondages

% d’athées et agnostiques dans le monde 2007[107].
% d’athées et agnostiques dans le monde 2007.

Une enquête menée dans 21 pays sur 21 000 personnes et publiée en décembre 2004 annonce que 25 % des Européens de l'Ouest se disent athées contre 12 % dans les pays d'Europe centrale et orientale. Toujours selon cette enquête publiée dans The Wall Street Journal (version européenne), 4 % des Roumains et 8 % des Grecs se disent athées. Au contraire, 49 % des Tchèques et 41 % des Néerlandais se déclarent athées. L'athéisme progresse nettement aux États-Unis (voir sous-section plus bas) : d'après un sondage Pew Forum d'août 2007, 8 % des Américains sont athées, soit 24 millions de personnes. Il indique aussi que les Américains agnostiques, doutant de l'existence de Dieu, constituent 21 % de la population, soit 63 millions de personnes. Selon une enquête d'avril 2009 de l’American Religious Identification Survey (en), le nombre d'Américains sans religion s'établirait à 15 %. Les athées américains s'organisent en associations, parmi lesquelles la Secular Coalition for America est la plus puissante. Dans les universités, la Secular Student Alliance possède quelque 146 bureaux sur les campus du pays. La dernière enquête en date au Canada a eu lieu entre le 22 et le 26 mai 2008, et a été réalisée sur un échantillon de 1 000 personnes par La Presse canadienne-Harris Décima. Elle indique que 23 % des Canadiens sont athées. Le pourcentage d'agnostiques s'élève à 6 %. Un précédent sondage de 2001 comptait 16,5 % d'athées dans la population.

En France, selon un sondage de l'institut de sondage CSA sur les croyances des Français réalisé en mars 2003, 26 % des personnes interrogées se déclarent « sans religion », et 33 % des personnes estiment que le terme « athée » les définit « très bien » ou « assez bien ». Dans un sondage IFOP du 12 avril 2004, 55 % des Français annonçaient croire en un dieu, 44 % affirmaient ne croire en aucun dieu et 1 % ne se prononçaient pas. Un sondage de l'institut Harris Interactive, publié par le Financial Times, daté de décembre 2006, dénombre 32 % d'athées et 32 % d'agnostiques en France (sondage réalisé sur les États-Unis, l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni).

Évolution de l'athéisme entre 2005 et 2012

Le 22 août 2012, le site de la BBC annonce que la nouvelle étude mondiale sur l'évolution des attitudes par rapport aux croyances et à l'athéisme vient de paraître. Cette étude, menée auprès de 51 927 personnes dans 57 pays sur les cinq continents, par 57 Instituts affiliés au groupe WIN-Gallup International (en), mesure la perception, par les gens eux-mêmes, de leur relation aux croyances — ou non-croyances. Elle est intitulée The Global Religiosity and Atheism Index.

Une première étude avait été publiée en 2005, avec les mêmes questions posées, auprès du même échantillonnage, et dans les mêmes pays, ce qui donne un outil statistique sur l'évolution des attitudes, sur ces sujets-là, dans le monde.

Il ressort de ces comparaisons statistiques que, globalement, en 2012 et dans l'ensemble du monde, l'athéisme déclaré représente 13 % de la population étudiée. De plus, les personnes interrogées se déclarant « sans religion » totalisent 23 % (seules, 4 % se déclarent « sans opinion » ou ont refusé de répondre).

En termes de « régions du monde », les « régions » ayant le plus fort pourcentage de personnes se déclarant « sans religion » sont, par ordre décroissant : l'Extrême-Orient (57 %), l'Amérique du Nord (33 %), l'Europe de l'Ouest (32 %), le Proche-Orient et l'Asie du Nord (ex-aequo à 30 %), l'Europe de l'Est (21 %), suivis par le Monde arabe (18 %), l'Amérique latine (13 %), l'Asie du Sud (11 %) et l'Afrique (7 %).

Les « régions » ayant le plus fort pourcentage d'athées sont, par ordre décroissant : l'Asie du Nord (42 %), suivie par l'Europe de l'Ouest (14 %), l'Amérique du Nord (6 %), l'Europe de l'Est (6 %), le Proche-Orient et l'Asie du Sud (ex-aequo à 3 %), et enfin l'Amérique latine, l'Afrique et le Monde arabe (ex-aequo à 2 %).

Dans certains pays, l'athéisme a nettement progressé entre 2005 et 2012 : il a augmenté d'un tiers environ au Japon (de 23 % à 31 %), en Tchéquie (de 20 % à 30 %), en Corée du Sud (de 11 % à 15 %), en Allemagne (de 10 % à 15 %), en Islande (de 6 % à 10 %), et au Canada (de 6 % à 9 %). Toujours entre 2005 et 2012, il a doublé aux Pays-Bas (de 7 % à 14 %), et plus que doublé en France (de 14 % à 29 %) ainsi qu'en Pologne (de 2 % à 5 %). Il a plus que triplé en Argentine (de 2 % à 7 %), et quadruplé en Afrique du Sud (de 1 % à 4 %). Enfin, il a quintuplé aux États-Unis, passant de 1 % à 5 %.

En revanche, l'athéisme a reculé de 1 %, passant de 10 % à 9 % en Espagne, de 7 % à 6 % en Finlande, de 4 % à 3 % en Ukraine, ou encore, de 4 % à 3 % en Inde. Les plus forts taux de recul enregistrés se situent en Bosnie-Herzégovine (-5 %), en Malaisie (-4 %), et en Bulgarie (-3 %).

Les pays ayant le plus fort pourcentage d'athées « déclarés » sont : la Chine (47 %), le Japon (31 %), la Tchéquie (30 %), la France (29 %), la Corée du Sud (15 %), l'Allemagne (15 %), les Pays-Bas (14 %), l'Autriche (10 %), l'Islande (10 %), l'Australie (10 %), l'Irlande (10 %), le Canada (9 %), l'Espagne (9 %), la Suisse (9 %), Hong Kong (9 %), la Suède (8 %), la Belgique (8 %), l'Italie (8 %), l'Argentine (7 %), la Russie (6 %), la Finlande (6 %), le Sud-Soudan (6 %), l'Arabie saoudite (5 %), la Moldavie (5 %), les États-Unis (5 %), la Pologne (5 %), et l'Afrique du Sud (4 %).


Entre 2005 et 2012, l’étude constate une forte diminution de la religiosité dans certain pays comme le Vietnam (23 points de baisse de 53% à 30%) ou la France (21% de baisse de 58% à 37%). La moyenne mondiale est en baisse de 9 points de 77% à 68% en 2012.

Dans une section titrée « La religiosité est plus forte chez les pauvres », le Global Index remarque : « Il est intéressant [de noter] que la religiosité décline au fur et à mesure que la prospérité matérielle des individus augmente. Alors que les résultats par nations globales sont complexes, les individus interviewés dans un pays spécifique donnent une image révélatrice. Si l'on regroupe les citoyens des 57 pays en cinq strates, depuis les relativement pauvres jusqu'aux relativement riches par rapport au niveau propre de leur pays, [on voit que] plus l'on est riche, moins l'on se définit comme religieux ».

Enfin, une autre section est intitulée : « La religiosité diminue chez les personnes ayant eu une éducation universitaire ». Il y est affirmé que « Les personnes ayant été à l'université sont 16 % à être moins religieuses que celles qui n'y ont pas été. Plus le niveau d'éducation atteint est élevé, moins les personnes se déclarent religieuses ». Le tableau illustratif montre que, globalement, les personnes n'ayant pas atteint le niveau du secondaire sont 68 % à se déclarer religieuses ; celles ayant bénéficié d'une éducation secondaire ne sont plus que 61 % ; enfin, il n'en reste plus que 52 % parmi celles ayant atteint le niveau de l'enseignement supérieur.

中文百科

无神论(英语:Atheism),在广义上,是指一种不接受,不相信,或立论说没有神明存在的信念,不接受有神论思想和立场。无神论并没有统一的哲学思想,一些无神论者可能完全否定任何超自然事物,但另一些无神论者可能相信诸如占星术等伪科学。无神论亦经常同不可知论、反神论或反有神论相混淆。无神论者是认为没有神,不可知论者是认为神的存在是不可知,而反神论者是直接明确反对有神论。

无神论一词源起于古希腊,最初指的是对较广为接受的宗教所持有的否定态度,但随着自由思想和科学怀疑论的传播,以及对宗教的批评的增多,这一词语的对象范围也逐渐狭窄起来。第一个自称为“无神论者”的人出现在18世纪。今天,无神论人口难以估计,但在某定义下无神论者约占世界人口的2.3%,非有神论者则占11.9%。

由于没有经验证据支持,无神论者对超自然的事物持怀疑态度。相信无神论的常见理据包括罪恶问题,启示不一致论证以及无信仰论证。此外也有许多从哲学、社会学、历史学等角度出发的不同的无神论论证。尽管很多无神论者的思想都倾向各种世俗哲学(例如人文主义、理性主义和自然主义),但无神论者之间并没有一个共同的思想体系。

在西方文化中,无神论者通常只包括无宗教信仰者,但一些宗教系统(如佛教)有时也会被归入无神论。

词源

三世纪早期文稿纸莎草纸46上以弗所书(2:12)中出现的希腊语词汇αθεοι(atheoi)。该词通常被翻译成“不信神(的人)”。 在早期古希腊语中,形容词atheos(ἄθεος,由否定词缀ἀ- + θεός“神”构成)的意思是"不敬畏神的"或"邪恶的"。公元前五世纪以后该词的意思逐渐的演变成了“有意的无神”,成为“与神断绝关系”或“否认神的存在”而不再是早期的ἀσεβής(asebēs,不虔诚的)。古希腊文的现代翻译通常会将atheos译作“无神论的”,而ἀθεότης(atheotēs)则译作抽象名词“无神论”。西塞罗把atheos这个希腊语词汇转写成拉丁形式atheos。在早期天主教与古希腊宗教的辩论中常常能看见这个词,双方都以此轻蔑对方。 在英语中,无神论一词来自于1587年左右的法语词汇athéisme。而无神论者一词(来自法语athée,意为「否认或拒绝相信神的存在的人」)在英语中出现的要比无神论更早,大约在1571年。无神论者最早在1577年开始被当作不信神者的标签。相关的词语则在其后出现:自然神论者,1621年,有神论者,1662年;有神论,1678年;自然神论,1682年。1700年左右,在无神论一词的影响下,自然神论和有神论的词义发生了轻微的变化;自然神论的本义与有神论完全相同,但却有了独立的哲学意义。 凯伦·阿姆斯特朗(Karen ****trong)曾记载:“在16到17世纪之间,无神论者一词仍然只能在辩论中见到……被唤做无神论者是个巨大的侮辱。没有人愿意被称为无神论者。”无神论在18世纪晚期的欧洲被首次用作自称,但当时该词的含义特指不信仰亚伯拉罕诸教。随着20世纪全球化的趋势,无神论一词的意思被扩大到了“不信仰任何宗教”,然而在西方社会,该词还是主要用以描述“对上帝的不信仰”。

定义与区分

一幅指名了强/弱无神论与显/隐无神论间关系的图表。隐无神论者并不考虑信仰神的问题,当他们没有信仰时即被划分为隐无神论者。显无神论者则对信仰有清楚的界定。一个显无神论者可能选择回避信仰神(弱无神论),或直接否定神的存在(强无神论)。(图上各部分比例大小与实际人口数无关。) 不同的无神论者信仰不同的超自然实体,不同的无神论对信仰有着不同的界定,考虑到这些问题,人们很难直接的定义与区分无神论。 范围 定义区分无神论时有许多困难,主要因为人们对如神与上帝等基本概念的定义没有一致共识。对神定义的多样性相应的导致了对无神论定义的不同。古罗马因为基督徒拒绝信奉古罗马宗教而指责其为无神论者。而在20世纪,无神论一词则更多的被理解为不信仰任何宗教。 无神论所否认的事物则更加复杂,无神论可以否认神性,神灵,超自然或许多其它概念,例如印度教和佛教的超然存在。佛教也有时自称无神论,因为其尊重已经觉悟的佛陀或菩萨,认为神也只是六道中的天部众生,并不重视神的地位,也不相信世界由神灵所创造。 显无神论和隐无神论 对无神论的定义存有一个问题,那就是一个无神论者对神的“不信”需要到一个什幺程度。无神论的定义有时包括了对有神信仰的简单缺失。这个宽泛的定义可以把连同新生儿在内的许多从未为接触过有神论概念的人涵盖进去。如1772年**所说:“儿童生来即是无神论者;他们对上帝(是什幺)没有概念。”同样地,乔治·H·史密斯在1979年说道:“对有神概念不熟悉的人即为无神论者,因为他不信神。这个分类同样包含了那些已经有能力去把握,但实际上并没有清楚意识到神灵概念的儿童们。儿童们对神的不信仰使他们成为了无神论者。”史密斯创造了隐无神论一词表示“缺乏信仰但并非有意抵制”,同时也创造了显无神论指代“对自己的不信仰有明确意识”。 在西方文化中,儿童生来即为无神论者的观点出现的相对较晚。在18世纪以前,西方对上帝存在的信仰是如此广泛,以至于是否存在真正的无神论者也值得怀疑。这被称为神学天赋论——一种认为人生来就信仰上帝的观点;这种观点简单地否定了无神论者的存在。还有一种观点认为无神论者在遇上危难时将很快地投身信仰,例如做出临终皈依,一句西方谚语“散兵坑里没有无神论者。”也阐述了这一观点。这一观点的部分支持者认为宗教在人类学意义上的益处是宗教信仰能让人更好的面对逆境(对比卡尔·马克思在《黑格尔法哲学批判纲要》中提出的精神鸦片说)。不过,一些无神论者则强调实际上有反例,确实存在着“散兵坑里的无神论者。” 强无神论和弱无神论 哲学家安东尼·弗鲁(Antony Flew),迈克尔·马丁(Michael Martin),以及威廉·L·罗伊(William L. Rowe)等人将无神论分为强(积极)与弱(消极)两类。强无神论清楚地宣称神不存在。弱无神论则包含了所有形式的非有神论。根据此分类,所有的非有神论者都必然是强或弱无神论者而绝大多数不可知论者都是弱无神论者。与积极和消极相比,强和弱两词用以形容无神论则相对较晚,但至少在1813年就已经出现在了各类(虽然用法略有不同)哲学著作与天主教的辩惑之中。 当马丁等哲学家把不可知论归类为弱无神论的时候,绝大多数的不可知论者并不认为自己是无神论者,在他们看来无神论并不比有神论更加合理。支持或否定神存在的知识的不可获得性有时被看作无神论必须经历“信仰飞跃(Leap of Faith)”的标示。一般无神论者对这一论证的反驳包括:未经证实的宗教命题应和其他的未证实命题受到同样多的怀疑,以及神存在与否的不可证明性并不代表两种可能的概率相等。苏格兰哲学家J. J. C.斯马特甚至说道:“因为一种过于笼统的哲学怀疑论,有时一个真正的无神论者可能会,甚至是强烈地,表达自己为一个不可知论者,这种过分的怀疑论将阻碍我们肯定自己对或许除数学或逻辑定理以外的任何知识的理解。”因此,一些知名的无神论作家如理乍得·道金斯更倾向于依据接受“神存在”这一陈述的或然性来区分有神论者,不可知论者与无神论者。(en:Spectrum of theistic probability) “积极无神论”的其他诠释 如上文所述,积极和消极两词与强和弱两词在形容无神论时具有相同意义。但是印度哲学家古拉(Goparaju Ramachandra Rao)在其1972年出版的《积极无神论》一书中给出了此词语的另一种用法。古拉本人在阶级划分明显与宗教文化底蕴深厚的印度长大,在他的努力下印度创建起了一个世俗政府,据此他提出了一些积极无神论哲学的指导方针,积极无神论者应该具有这样一些品质:品行正直,对有神论者理解,不强求他人成为无神论者,以及对真理的追求,而不是满足在争辩中的胜利。

基本理据

缺乏宗教积极性—对神的信仰并未推动其道德行为,宗教行为及任何形式的行为;

用思想和实际行动主动排斥与神与宗教有关的问题;

冷漠—对有关神和宗教的议题缺乏关心;

对神的概念不了解。

无信仰论据(Argument from nonbelief):如果一个全能的神希望自己被所有人相信和赞美,祂可以证明自己的存在并使所有人都相信。由于有不相信神的人存在,因此或者神不存在,或者祂对人类不产生影响。不论哪种情况,人们都不需要相信这样的神。

神不存在的超越性证明(TANG):针对神存在的超越性证明(TAEG),后者认为逻辑、科学和伦理都只能在有神论世界观中才能被肯定,而前者则认为逻辑、科学和伦理都只能在无神论世界观中才能被肯定。

任何文化中都有自己的神话和神。声称某一文化中的神(比如耶和华)是特殊的并高于其他文化中的神(比如女娲)是不合逻辑的。如果一个文化中的神被认为是神话,则所有文化中的神都应该被认为是神话。

神的存在源自古人类对大自然愚昧及无知的想像,例如以鬼神之说解释自然现像如日蚀、风暴,不足为信。霍金在「论神是否存在」的课题例举古维京人的各种原始信仰。

历史

尽管无神论一词出现在16世纪的法国,但早在吠陀文化时期和古典时期就已经有无神论概念的记载了。 印度 早期印度宗教 尽管印度教是有神宗教,但它却包含无神论宗派。出现在大约公元前6世纪,坚持唯物主义和反神哲学的顺世派可能是印度哲学中最接近无神论的一派。这一哲学分支被定义成非正统派,被排除在古印度六大哲学派别之外,但因其是印度教中唯物主义运动的证据而值得注意。 其他含有无神论思想的印度哲学流派包括数论派和行业派。对人格创造主概念有所排斥的还有印度的耆那教与佛教。 西方 古典时期 在柏拉图的《苏格拉底的申辩》中,苏格拉底(图)是因为不信神而被迈雷托控告的。 西方的无神论源于前苏格拉底时期的古希腊哲学,但直到启蒙时代后期才发展成明确的世界观。公元前五世纪的希腊哲学家迪亚戈拉斯(Diagoras)被称为“第一个无神论者”,西塞罗在他的著作《论神性》(De Natura Deorum)中也提到过狄雅戈拉斯。克里提亚斯把宗教看成是人类的发明,其目的是恐吓其他人,好让他们接受道德规范。原子论者如德谟克利特试图用纯粹的,不借助精神与神秘事物的唯物主义方式来解释世界。其他具有无神论思想的前苏格拉底时期哲学家还包括普罗狄克斯(Prodicus)和普罗泰戈拉。公元前三世纪的希腊哲学家提奥多鲁斯(Theodorus)与斯特拉图(Strato)同样不相信神的存在。 苏格拉底(约公元前471年–399年)曾因对国家神明(参见尤西弗罗困境)提出质疑而被指控为“不敬”。尽管他以自己相信鬼神为由否认自己是一个“纯粹的无神论者”,他最终仍被判处死刑。苏格拉底在与柏拉图的对话录《斐德罗》(Phaedrus)中曾向多位不同的神祈祷,还在《理想国》一书中说过“宙斯在上”。 犹希迈罗斯(Euhemerus,约公元前330年–260年)认为神来源于受人崇拜的古代征服者,而他们的宗教信仰在本质上其实是对那些早已消失的王国与政体的延续。尽管他并不是一个严格意义上的无神论者,犹希迈罗斯仍被批评为“通过在众人居住的土地上诋毁神祇以传播无神论”。 原子论唯物主义者伊壁鸠鲁(约公元前341年–270年)反对许多的宗教概念,包括来世及位格神的存在;他认为灵魂是纯粹物质的与不朽的。虽然伊壁鸠鲁主义并没有明确否认神的存在,但伊壁鸠鲁认为,如果神确实存在的话,那祂们对人类是毫不关心的。 古罗马诗人卢克莱修(约公元前99年–55年)持有与伊壁鸠鲁相近的观点,即若果神存在的话,祂们不会关心人类,也不会影响自然世界。基于这个理由,他认为人类不应惧怕超自然的事物。他在著作《论物性》(De rerum natura)中阐明了自己对宇宙,自然,灵魂,宗教,道德等等事物的伊壁鸠鲁式观点,这本书在古罗马起到了推行伊壁鸠鲁哲学的作用。 古罗马哲学家塞克斯都·恩披里柯提出了一种源于皮浪主义思想的怀疑观点,他认为人们不应该对任何一种信仰做出自己的判断,因为没有任何事物天性邪恶,而持有这种保留态度的人则能获得内心的宁静(Ataraxia)。他遗留的相对大量的著作对后世哲学家带来了持续的影响。 在古典时期,“无神论者”一词的意思逐渐的发生着改变,早期的基督徒因为拒绝信奉异教神而被打上无神论者的标签。到了罗马帝国时期,大批基督徒因为抵制对罗马皇帝以及罗马神祇的崇拜而被处死。而在狄奥多西一世于381年将基督教定为国教之后,基督教的异教又成为了惩罚的对象。 中世纪前期到文艺复兴 在中世纪前期和中世纪(参见中世纪审判)的欧洲,对无神论思想的拥护是非常少见的;形而上学,宗教和神学是当时的主流。但在当时仍然有一些运动在推行与基督教上帝不同的非正统观念,包括对自然的相异看法,超然存在和上帝的可知性等。一些个人和团体如约翰内斯·司各特·爱留根纳(Johannes Scotus Eriugena),迪南的大卫(David of Dinant),贝纳的亚马里克(Amalric of Bena)以及自由灵兄弟会(Brethren of the Free Spirit)都持有一种接近泛神论的基督教思想。库萨的尼古拉(Nicholas of Cusa)则持有一种他称之为“有知识的无知”(Docta Ignorantia)的信仰主义观点,认为上帝超出了人类的理解范畴,我们对上帝的认识都只能依靠推测。奥卡姆的威廉则产生了一种反形而上学的倾向,认为人类知识对抽象实体的认识有唯名论的限制,因此神的本质无法被人类理智所直观和理性的领会。奥卡姆的追随者,例如米尔库尔的约翰(John of Mirecourt)和奥特库尔的尼古拉(Nicholas of Autrecourt)继续扩展了这种观点。这些信仰与概念上的分歧影响了此后的一些神学家,包括约翰·威克里夫,扬·胡斯以及马丁·路德。 文艺复兴运动则扩大了自由思想以及怀疑质询的范畴。一些个人如列奥纳多·达芬奇把实验看作解释事物的手段,反对宗教权威的论据。这一时期的其他宗教与教会批评家有尼可罗·马基亚维利,博纳旺蒂尔·德佩里埃(Bonaventure des Périers)和弗朗索瓦·拉伯雷。 近代前期 文艺复兴和宗教改革时期见证了宗教狂热的再度兴起,例如新兴教团的扩增,大众对天主教的忠诚,还有加尔文宗等新教教派的出现。这一时期的宗教间冲突也扩展了当时神学与哲学的讨论范围,为其后出现的怀疑宗教的世界观奠定了基础。 对基督教的批评在17与18世纪变得更加频繁,特别是在英国与法国,根据当时的资料,两地出现了所谓的“难以名状的宗教问题”。一些新教思想家,例如托马斯·霍布斯,支持唯物主义哲学,同时对超自然事物持怀疑态度。荷兰裔犹太哲学家巴鲁赫·斯宾诺莎反对摄理(Divine Providence)概念而支持泛神论自然主义。到了17世纪晚期,自然神论更广为知识分子所接受,如约翰·托兰德。不过,虽然自然神论者嘲笑基督教,他们对无神论也持蔑视态度。已知的第一个抛开自然神论衣钵转而强硬否认神祇存在的无神论者是一位十八世纪早期法国神甫,让·梅叶(Jean Meslier)。他的追随者包括其他更为公开的无神论思想家,例如**和雅克-安德烈·奈容(Jacques-André Naigeon)。哲学家大卫·休谟基于经验主义开发了一套持怀疑态度的认识论,破坏了自然神论的形而上学基础。 费尔巴哈的《基督教的本质》(1841)极大的影响了马克思,恩格斯,大卫·斯特劳斯以及尼采等哲学家。他认为神是人类的创造,而宗教活动则是对无法实现的愿望的满足。 法国大革命把无神论从沙龙中带到了公众面前。强制执行**(Civil Constitution of the Clergy)的尝试导致了对大量**人员的驱逐和暴力压制。革命时期巴黎各种混乱的政治事件最终让极端的雅各宾派在1793年获得权力,开始了恐怖统治。在恐怖高潮,一些激进的无神论者试图用武力强制的将法国去基督教化,把宗教替换为理性崇拜。这些**随着热月政变而结束,但这一时期的部分世俗化措施对法国政治造成了长久的影响。 拿破仑时期将法国社会的世俗化活动制度化,同时将革命带到了意大利北部,试图籍此打造容易受摆布的共和国。19世纪,许多的无神论者和反宗教思想家都投身到政治与社会活动中,促成了1848年革命,意大利统一以及国际社会主义活动的增长。 在19世纪的后半期,无神论在理性主义与自由思想哲学家的影响下变得日益彰显。这一时期的许多杰出哲学家都否认神的存在,对宗教持批评态度,他们之中有路德维希·费尔巴哈,亚瑟·叔本华,卡尔·马克思和弗里德里希·尼采。 近代末期 20世纪的无神论,特别是实用主义无神论,出现在了许多的社会群体中。无神论思想也为更加广域的哲学派别所认可,它们包括存在主义,客观主义,世俗人文主义,虚无主义,逻辑实证主义,马克思主义,女权主义以及普通科学和理性主义。 逻辑实证主义与科学主义为随后的新实证主义,分析哲学,结构主义以及自然主义铺平了道路。新实证主义和分析哲学抛弃了古典理性主义与形而上学,转向严格的经验主义与认识论的唯名论。支持者诸如伯特兰·罗素等断然地拒绝信仰神。路德维希·维特根斯坦在他的早期工作中曾试图将形而上学与超自然的语言从理性论述中分离开来。A.J.艾耶尔断言宗教陈述具有不可证明性与无意义性,援引了自己对经验科学的坚定信仰。列维-斯特劳斯的应用结构主义否定了宗教语言的玄奥意味,认为它们都源自于人类的潜意识。J. N.芬德利和J. J. C.斯马特论证称神的存在在逻辑上是非必然的。自然主义者与唯物主义一元论者如约翰·杜威认为自然世界是万物的基础,否认了神与不朽的存在。 20世纪同时也见证了无神论在政治上的崛起,尤其是在马克思与恩格斯理论的推动下。在1917年俄国十月革命之后,宗教自由的增加仅持续了数年,其后的斯大林主义转而压制宗教。苏联和其他社会主义国家在推动国家无神论形成的同时使用暴力手段抵制宗教。 柏林墙倒塌之后,反宗教政体的数目大为减少。2006年,皮尤研究中心的蒂莫西·沙(Timothy Shah)博士指出“一股世界性的潮流已经覆盖各主要宗教团体,那就是相对于世俗运动与意识形态,基于神与信仰的运动的信心和影响力要更为明显地增长。”但是前沿基金会的格利高里·斯科特·保罗和菲尔·查克曼(Phil Zuckerman)认为这不尽真实,实际情况较此要复杂与微妙的多。近年来(2000年后)于英美等地兴起,攻击宗教信仰的无神论运动(新无神论)说明了这点,有媒体将丹尼尔·丹尼特、理乍得·道金斯、山姆·哈里斯及克里斯托弗·希钦斯称作新无神论的四骑士。

有关「无神论」之不同社会面向

人口分布特征 欧洲国家人口中回答“不相信任何形式的灵魂、神祇或生命力量”的人口比例(2005年) 统计无神论者人口很困难,其结果也不准确。原因主要有两个:第一,世界上一些政府推广无神论,而另一些政府压制无神论,因此对于无神论者人口的统计可能过高或过低;其次,由于无神论的定义不确定,许多统计的标准并不统一,其中一些可能仅仅统计强无神论者人口,而另一些则统计无宗教信仰的人口。信仰印度教的无神论者会回答自己是印度教徒,但同时他也是无神论者。另外,无神论概念出自一神信仰的西方,因此该概念套用到传统东方文化上,便出现了矛盾,如中国人和日本人等东方民族,经常介于有神论和无神论间,与西方严格区别两个概念的思维不同。因此统计该地各国无神论者的比例,可能会出现10-90%的极大落差。特别是在日本,大多数人都同时拥有多个宗教信仰(参见日本宗教)。而无宗教信仰者并不同于无神论者,可能近似于不可知论者。 尽管无神论者在大部分国家占少数,但可以确定的是在**主义国家(如中国、越南、古巴等)和前**主义国家(如俄罗斯、白俄罗斯等),无神论者人数较多,这是由于**主义国家曾经强制推行无神论。在西欧、澳大利亚、新西兰、加拿大等地区无神论者也较多,之后是美国,世界其他国家地区无神论者较少。根据1995年的调查,无宗教信仰的人口占世界总人口的14.7%,而无神论者占3.8%。与此相近的,在2002年由Adherents.com网站进行的调查表明“世俗的、无宗教的、不可知论的、以及无神论的人口”比例是14%。美国中情局2004年的调查表明12.5%的人没有宗教信仰,其中2.4%是无神论者。根据《大英百科全书》2005年出版的调查结果,无宗教人口占世界总人口的11.9%,无神论者则占2.3%,这个统计并未包括那些信仰无神论宗教的人,例如佛教徒。 2006年11至12月有调查考察美国和5个欧洲国家的无神论人口,在《金融时报》发布的调查结果显示,美国的无神论人口比例最低,只有4%;而欧洲国家的比例则较高(意大利:7%,西班牙:11%,英国:17%,德国:20%,法国:32%)。当然对于美国无宗教信仰人口(包括无神论、不可知论、自然神论等)的调查结果从0.4%到15%相差较大,大约16.2%的加拿大人无宗教信仰(包括无神论者),而绝大多数墨西哥人是天主教徒(89%)。但其中关于欧洲国家的数字与2005年欧盟官方调查的结果相近,根据2005年欧洲统计办公室(Eurostat)的统计,那次调查显示18%的欧盟人口不相信有神存在。对于无神论者、不可知论者和其他不相信人格神的人口比例,2007年的调查显示波兰、罗马尼亚、塞浦路斯和其他一些欧洲国家无神论者所占总人口比例的数字为个位数,而在法国、英国和俄罗斯的比例更高一些,分别为40%,33%和32%而北欧地区的瑞典(85%)、丹麦(80%)、挪威(72%)和芬兰(60%)的比例更加高。 在欧洲和美洲之外,根据澳大利亚统计局的数据显示19%的澳大利亚人“无宗教信仰”(包括无神论者)。由于在日本大多数人都同时拥有多个宗教信仰,所以很难统计无神论者的人数,但有数据称大约65%的日本人是无神论者、不可知论者或不相信神的存在。 世界无神论和不可知论人口比例(2007年) 因为中华人民共和国政府赞成和鼓励无神论,执政党***的党员原则上必须是无神论者,据估计目前中华人民共和国有59%的人口无宗教信仰。在香港,却只有14%的人有宗教信仰。在以色列,有约20%犹太人认为自己是“世俗的”(secularism),但其中多数人由于家庭或国家的原因仍参加礼拜。据2003年国际宗教自由报告所述,**人民大多数有宗教信仰,目前有近14%的人口不信仰任何宗教。 跨国研究结果表明教育程度和不相信上帝有正相关性,欧盟的调查也显示辍学和相信上帝有正相关性。事实上无神论在科学家中所**比例更高这一趋势在20世纪初就比较明显,而到20世纪末成为科学家中的多数。美国心理学家詹姆士·柳巴(en:James H. Leuba)1914年随机调查了1000位美国自然科学家,其中58%“不相信或怀疑神的存在”。同一调查在1996年重复了一次,得出60.7%的类似结果。而且美国科学院院士中这一比例高达93%。肯定回答不相信神的比例从52%升高至72%。《自然》杂志1998年刊登的文章指出,调查显示美国国家科学院院士之中相信人格神或来世的人数处于历史低点,相信人格神的只占7%,远比美国人口的85%为低。 《芝加哥大学纪事报》的文章则指出,76%的医生相信上帝,比例高于科学家的7%,但仍比一般人口的85%为低。同年,麻省理工学院的弗兰克·萨洛韦和加利福尼亚大学的迈克尔·舍默进行研究显示,高学历的美国成年人(调查样本中12%持有博士学位,62%是大学毕业生)之中有**%相信上帝,而宗教信念与教育水平有负相关性。门萨国际出版的杂志的文章指出,1927年至2002年之间进行的39个研究显示,对宗教的虔诚和智力有负相关性。这些研究结果与牛津大学教授迈克尔·阿盖尔进行的元分析结果近似,他分析了7个研究美国学生对宗教的态度和智力商数的关系。虽然发现负相关性,该分析没有提出两者之间存在因果关系,并指出家庭环境、社会阶级等因素的影响。 政治变迁之影响 贯穿着人类文明史,无神论者常与政治威权产生冲突与矛盾。

无神论、宗教与道德

由于驳斥造物主的概念,佛教经常被认为是非有神论宗教。 自认为是无神论者的人通常是没有宗教信仰的,但是,一些主流宗教的派别也拒绝承认人格神与创造主的概念。近几年,部分宗教派别吸纳了为数不少的无神论者追随,例如犹太无神论或人文犹太教以及基督教无神论。 狭义上,无神论并不反对除对神灵以外的其他信仰;因此就这点来看,无神论者可以持有任何形式与数目的精神信仰。同样地,无神论者也可以拥有从认为人类应该一致遵守同一道德准则的人文主义的道德普遍主义到认为道德无意义的道德虚无主义之间任何不同的道德信仰。 认为道德必然来自神及不能脱离一个明察善断的创造主的观点尽管在哲学上是一个老生常谈的论题,而柏拉图也用尤西弗罗困境中论证过神在决定事物的正确与否时所扮演的角色不是非必要的就是武断的,这一观点始终在政治哲学的争执中扮演重要角色。道德戒律如“杀人有罪”一直被看作神圣法,需要一个拥有神性的立法者和法官才能成立。尽管如此,许多无神论者认为像对待法律一样对待道德本身就包含了一个错误类比,道德并不像法律那样随着制定者变化。 哲学家苏珊·尼曼(Susan Neiman)与朱立安·巴吉尼(Julian Baggini)等人认为根据神的要求而表现出道德并不是真正的道德行为,而仅仅是盲目服从。巴吉尼相信无神论是道德的优越基础,存在一个外在于宗教权威的道德基础对于评价权威本身的道德很有必要——例如一个没有宗教信仰的人也能判断出偷窃是不道德的——因而无神论者在做出这样的评价时更为有利。同时期的英国政治哲学家马丁·科恩(Martin Cohen)给出了许多圣经中的支持酷刑和奴隶的训谕的例子,作为宗教训谕是随着政治和社会发展而不是相反情况的佐证,同时指出了这一趋势对看似冷静客观的哲学发展也是适用的。科恩在其著作《政治哲学:从柏拉图到***》(Political Philosophy from Plato to Mao)以《古兰经》为例详述了这一观点,他认为《古兰经》在历史上起了一个保护中世纪的社会准则不受时代变化影响的不良作用。 此外,无神论者如山姆·哈里斯认为西方宗教对神性权威的依靠使其联系上了威权主义与教条主义。而原教旨主义与外诱性信仰(即为获得利益而信仰宗教)则与威权主义,教条主义以及偏见有很深的联系。这一观点,连同宗教在历史上造成的破坏,如十字军东征,异端裁判所以及猎巫运动等等,常被反宗教无神论者用以维系自己的观点。

法法词典

athéisme nom commun - masculin ( athéismes )

  • 1. refus d'admettre l'existence d'un dieu

    l'athéisme matérialiste

相关推荐

biais biais, eadj. 斜的, 歪的[仅用于建筑]n. m. 1. 斜, 倾斜, 歪斜; 2. <转>迂回的方法, 转弯抹角的办法, 花招, 借口, 遁词; 3. <转>方面, 角度; 斜向4. 斜裁的布条5.【统计学】,性en/ de biaisloc.adv1. 斜向地;歪斜地2. <转>迂回地,转弯抹角地,间接地par le biais de loc.prép.…;用…的(间接)办法常见用法

malodorant a. (m) 恶臭的, 难闻的

tribun n.m.1. (古罗马的)军官;行政长官 2. 平民演说;辩护士;民权保卫者3. 【史】(法拿破仑时期的)法案评委员会委员

immigrant immigrant, ea. 入境移居的n. 入境移

milliardaire a. 拥有十亿资财; 巨富, 豪富n. 亿万巨富, 大富豪

ciboule n. f 葱

incertain incertain, ea.1. 知, 可靠;未 2. 分明, 清晰;朦 3. (在未来)变化, 无法肯 4. 犹豫决 — n.m.【财政金融】(外汇)直接标价常见用法

automate n. m.木偶, 玩具, 木头, 惟命是从者; gestes d'automate 机械作 机, 装置, 机器, 售货售票机

apprivoiser 驯服

quitter v. t. 1. [古]免(债务); 让给2. 弃约; 放弃, 脱离; 中断, 丢下: 3. 离开, 走出:4. 放开, 放松: 5. 脱掉, 去(帽等): se quitter v. pr. 分离, 分别常见用法