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词典释义:
monnaie
时间: 2023-08-06 09:15:09
TEF/TCF常用TEF/TCF专四
[mɔnε]

零钱,钱,硬币

词典释义


n. f
1硬, 铸
monnaie d'or 金

2
monnaie de papier 纸
la circulation de la monnaie


3零钱, 小票
faire de la monnaie 换成零钱

4
rendre la monnaie



常见用法
monnaie courante流

近义、反义、派生词
助记:
在罗马神话中,天后朱诺 绰号为Moneta(意为“想念 ”、“忠告者”),罗马人曾为她专门建造了一座名为“Moneta” 神庙,并在里面铸造钱 。后来,moneta一词便被用来指称“硬 ”。到了法语中,moneta最终演 为monnaie

词根:
ment, mens, mon, mat 思考,心智

联想:
  • argent   n.m. 银;银;钱财
  • euro   n.m. 欧元
  • fortune   n.f. 财产,财富;命运;好运;恶运

近义词:
appoint,  espèces,  argent,  numéraire,  ferraille,  mitraille,  devise,  pièce
联想词
monétaire ; devise 箴言,格言,座右铭; banque 银行; dévaluation 贬值; pièce 片,块,段,件; dollar 美元; dette 债,债务,欠款; fiduciaire 信用; courante 流动; porte-monnaie 小钱包,钱袋; euro 欧元;
当代法汉科技词典

Monnaie f. 造

monnaie f. ; 钱; 硬

monnaie (d'appoint, de billon, divisionnaire) 辅

monnaie (en, de) circulation , 流

monnaie convertible 可兑换, 自由兑换

monnaie courante 流

monnaie de convention 同本位

monnaie de papier 纸

monnaie discernable 可区别

monnaie effective 真实

monnaie forte 硬

monnaie lourde 重

monnaie légale 法定

monnaie métallique 铸

monnaie scripturale 代表性

changer la monnaie 兑换

dépréciation de la monnaie 贬值

déprécier la monnaie 使贬值

dévalorisation de la monnaie 贬值

dévaluation de la monnaie 贬值

dévaluer la monnaie 使贬值

fausse monnaie f. 假钞

papier monnaie m. 纸

pièce de monnaie 硬

pouvoir d'achat de la monnaie 购买力

quasi monnaie f. 准

réévaluation de la monnaie 升值

retrait de la monnaie en circulation 

revalorisation de la monnaie 价值提高

subdivision de monnaie 辅

valeur de monnaie 

la petit monnaie 零钱

monnaie (rendre la ~) ph.  零钱

短语搭配

Gardez la monnaie.零钱留着, 别找了。

revaloriser une monnaie恢复某一货币的价值

déprécier une monnaie使货币贬值

frapper la monnaie轧制硬币

Passons la monnaie!〈口语〉付钱吧!

rendre la monnaie找钱, 找零;找钱

graver une monnaie雕刻做铸模用的硬币

unifier la monnaie统一货币

stabiliser la monnaie保持货币稳定

rengréner une monnaie重新冲制钱币

原声例句

Je vous rends la monnaie, Monsieur.

找您零钱。,先生。

[社交法语]

Vous pouvez me faire de la monnaie ?

能给我换些零钱吗?

[即学即用法语会话]

La monnaie est forte, la balance des paiements est équilibrée et le produit national brut (PNB) élevé.

货币强势,国际收支处于平衡水平,国民生产总值高。

[法语词汇速速成]

Et voici votre monnaie. Au revoir et bonne journée.

这是您的零钱。再见,祝您今天愉快。

[Caillou]

Avec deux pièces de monnaie, parce que la première s'est perdue dans l'herbe et on ne l'a jamais retrouvée.

我们用了两枚硬币,因为第一枚落到草丛里了,大家再也没有找到。

[小淘气尼古拉绝版故事 Le Petit Nicolas]

Moi, j'ai eu l'idée de tirer au sort avec une pièce de monnaie.

这时,我有了个主意,掷硬币来决定谁当队长。

[小淘气尼古拉绝版故事 Le Petit Nicolas]

Joachim voulait être arrière-droit, mais c'était parce que la pièce de monnaie était tombée dans ce coin et il voulait continuer à la chercher tout en jouant.

若阿希姆想当后卫,这不过是因为他想一边比赛一边继续寻找他的硬币,因为那枚硬币就落在那片空地旁的草丛里。

[小淘气尼古拉绝版故事 Le Petit Nicolas]

Tenez.Gardez la monnaie et donnez-moi un reçu pour 250 francs, s’il vous plaît!

拿着,不用找了,请给我250法郎的收据。

[Reflets 走遍法国 第一册 视频版]

Vous n’avez pas de monnaie, s’il vous plaît?

您没有零钱吗,请问?

[Reflets 走遍法国 第一册 视频版]

Oui, mais c'est ça, l'Europe ! C'est comme pour la monnaie, pour l'euro.

是的,但的确是这样,欧洲!就像一样,欧元。

[循序渐进法语听说初级]

例句库

Voilà votre monnaie. Tenez votre manteau monsieur, merci beaucoup, bon week-end, au revoir !

您的零钱,请,这是您的大衣先生,多谢,过个好周末,再见!

L'inflation avilit la monnaie.

通货膨胀使货币贬值。

J'achète, je peux changer un peu de monnaie.

我要买,能换一些硬币吗?

La monnaie chinoise est-elle une monnaie forte?

中国的货币是一种强势的货币吗?

Les Chinois inquiètent lorsqu'ils proposent de détrôner le dollar comme monnaie de réserve.M.

中国人当他们提出要摘下美元作为储备货币的王冠时颇有些担心。

Je regrette,je n'ai pas de monnaie.

很抱歉,我没有零钱

Gardez bien la monnaie.

请拿好零

Beaucoup portent des vestes fluorescentes et proposent de prendre le caddy, ça doit leur faire un peu de monnaie.

不少身穿反光马甲的当地人,怂恿乘客用推车,这是要给些小钱的。

Il joue du violon parfois dans le restaurent à soir pour gagner des monnaies.

晚上偶尔会到城市中的上流餐厅拉提琴赚点外快.

Il va de bulle spéculative en bulle spéculative tandis que la valeur de la monnaie repose désormais sur des institutions et des hommes.

货币价值从此基于体制和人时,投机泡沫会一个接一个。

Pouvez-vous allumer le plafonnier pour moi? Je cherche la monnaie.

您能为我开一下汽车顶灯吗?我找零钱

Le yuan (ou renminbi), future monnaie de réserve ?

元(或人民币),未来的储备货币

法语百科

La monnaie est définie par Aristote par trois fonctions : unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges. Avec, entre autres, la suppression de toute référence à des matières précieuses puis la dématérialisation progressive des supports monétaires, les aspects légaux de l'usage de la monnaie — et notamment les droits juridiques qui sont attachés au cours légal et au pouvoir libératoire —, sont plus apparents. Ces droits sont fixés par l’État et font de la monnaie une institution constitutionnelle.

La monnaie est l'instrument de paiement en vigueur en un lieu et à une époque donnée :

du fait de la loi : on parle de cours légal ; du fait des usages : les agents économiques l'acceptent en règlement d’un achat, d’une prestation ou d'une dette.

La monnaie est censée remplir trois fonctions principales :

intermédiaire dans les échanges : la capacité d’éteindre les dettes et les obligations, notamment fiscales, constitue le « pouvoir libératoire » de la monnaie ; réserve de valeur ; unité de compte pour le calcul économique ou la comptabilité.

Une monnaie se caractérise par la confiance qu’ont ses utilisateurs dans la persistance de sa valeur et de sa capacité à servir de moyen d'échange. Elle a donc des dimensions sociales, politiques, psychologiques, juridiques et économiques. En période de troubles, de perte de confiance, une monnaie de nécessité peut apparaître.

La monnaie a pris au cours de l'histoire les formes les plus diverses : bœuf, sel, nacre, ambre, métal, papier, etc. Après une très longue période où l'or et l'argent (et divers métaux) en ont été les supports privilégiés, la monnaie est aujourd'hui principalement dématérialisée : les espèces ne constituent plus qu'une petite partie de la masse monétaire.

Chaque monnaie est définie, sous le nom de devise, pour une zone monétaire. Elle y prend la forme principalement de crédits qui font les dépôts, et accessoirement de billets de banque et de pièces de monnaie, dites aussi monnaie fiduciaire. Les devises s'échangent entre elles dans le cadre du système monétaire international.

En raison de l'importance de la monnaie, les États cherchent très tôt à s'assurer le maximum de pouvoir monétaire. Ils définissent la devise officielle en usage sur leur territoire et font en sorte que cette devise soit symbole et marque de leur puissance. Ils s'arrogent progressivement un peu partout le monopole de l'émission des billets et des pièces et exercent un contrôle sur la création monétaire des banques via la législation et la politique monétaire des banques centrales.

Origine et histoire

L'origine et l'histoire de la monnaie sont largement développées dans les articles suivants :

Paléomonnaies

Création du terme

La notion de paléomonnaie a été proposée par Jean-Michel Servet qui a « inventé (le) terme » vers 1976-1977, avant d'en « justifi(er) l'emploi » dans son Essai sur les origines de la monnaie paru en 1979. Il désigne une monnaie primitive. La particule monnaie indique que les paléomonnaies remplissent les fonctions qui sont dévolues à une monnaie au sens élargi. Le préfixe « paléo- » signifie qu’aux yeux de Servet ces monnaies ne sont pas des antécédents des monnaies actuelles mais des formes monétaires simples répondant aux besoins du milieu qui les produit. En cela il rejoint les points de vue de Karl Polanyi ou de Bronislaw Malinowski selon lequel la culture est un tout indivisible dans lequel prend place l’ensemble des institutions.

Usages

Les paléomonnaies ont pour fonction de satisfaire des obligations sociales ou rituelles. Elles servent à régler des naissances, des mariages et des deuils, à déclarer la guerre ou à faire la paix et à compenser des meurtres, des injures, des offenses et des dommages physiques ou moraux. Elles sont amenées à changer de mains selon les circonstances. Certaines obligations rituelles nécessitent la détention de paléomonnaies. Il est alors possible de les acheter ou de les emprunter. Les paléomonnaies consacrent des hiérarchies dans la société. Elles peuvent constituer des moyens de pouvoir. Les formes et les usages sont variés d’une société à l’autre, voire à l’intérieur d’une société.

Formes

Les formes sont très diverses et variables : coquillages, dents de chien ou de marsouin, plumes collées, pierres polies, coquillages travaillés, etc. Dans tous les cas les paléomonnaies ont un caractère inutile, précieux et rare.

Caractère monétaire

Jean-Michel Servet estime que les paléomonnaies sont une genèse de la monnaie. Nombre de leurs caractéristiques les rapprochent d’une monnaie. Elles ont un caractère inutile, précieux et rare. Elles sont standardisées et codifiées. Leurs techniques de fabrication sont très sophistiquées. Elles sont fondées sur la confiance.

Les paléomonnaies indispensables à l’exécution d’un rite ou à la réalisation d’obligations sociales sont prêtables. Elles peuvent alors être soumises à intérêt.

Les trois fonctions des monnaies de nos jours, unité de compte, instrument de paiement et instrument de réserve, se retrouvent dans les paléomonnaies soit seules, soit réunies. Elles codifient et rythment des activités et des biens à la manière d’unités de compte. Etant standardisées elles préfigurent des moyens de paiement. Vu leurs rituels de conservation et le jeu des dettes et des créances elles préfigurent un instrument de réserve.

Jean-Michel Servet relève dans les rites et mythes de nombreuses sociétés une correspondance entre excréments et paléomonnaies. Il rejoint en cela les interprétations psychanalytiques de l’argent notamment développées par Sandor Ferenczi.

Voir dans les paléomonnaies une genèse de la monnaie relève d’une théorie évolutionniste de la monnaie. D’autres chercheurs, et notamment Jacques Mélitz contestent cette vision. Ils estiment que le fait monétaire est le résultat d’une diffusion.

Antiquité

L'utilisation d'un type d'objet privilégié comme des coquillages servant de référence pour l'établissement des prix et utilisé comme moyen d'échange, et l'utilisation d'une unité de compte par les scribes des civilisations antiques pour établir une comptabilité précise de leur empire, est considéré depuis Adam Smith comme marquant le passage d'une économie de troc à une économie de marché. La plus ancienne monnaie connue — au sens actuel du terme — fut créée par le roi de Lydie, Gygès, qui en, 687 av. J.-C., substitua aux lingots d'or des morceaux d'électrum (alliage naturel d'or et d'argent provenant de filons locaux, notamment de la rivière Pactole) dotés des caractéristiques suivantes : poids invariable, formes identiques, et marqués d'un signe authentifiant leur étalonnage.

Le développement de la monnaie métallique est parallèle au développement de vastes territoires politiquement unifiés et centralisateurs tels l'Empire romain et la Chine Qin. La monnaie permet en effet à distance de gouverner, de payer les soldats et l'administration : cette gouvernance passe nécessairement par le biais d'instruments de crédit ou « lettre d'échange » : un document authentifié permet de débloquer une masse de métal précieux en échange d'un service.

Moyen Âge

Jeton de la corporation des monnayeurs et ajusteurs de la Monnaie de Paris (bronze, 1756).
Jeton de la corporation des monnayeurs et ajusteurs de la Monnaie de Paris (bronze, 1756).

Après la chute de l'Empire romain, l'usage de la monnaie connaît une régression dans l’Europe du Haut Moyen Âge avec les restrictions au commerce et la mise en place presque partout de systèmes féodaux laissant peu de place aux libertés économiques. Au Moyen Âge, toutes les unités monétaires locales sont définies partout en référence à leur poids d’or ou d’argent. En France, les seigneurs qui parfois créent des monnaies locales sont régulièrement rappelés à l'ordre par des ordonnances ou règlements royaux, dont par exemple par une ordonnance de 1315. Le monde musulman, s’inspirant du monnayage parthe (III siècle), met en place un système monétaire trimétallique.

Renaissance

Avec le développement du commerce international, la banque, au sens moderne, fait son apparition en Europe. Venise, républicaine et indépendante, devient la plateforme monétaire du monde. Son succès repose principalement sur l’arbitrage entre les cours respectifs de l’or et de l’argent entre Orient et Occident. Elle assèche l’argent existant en Europe provoquant de nombreuses difficultés monétaires et, par ricochet, favorisant les manipulations monétaires. En contrepartie les rois de France, par exemple, usent de tous les artifices pour fausser en leur faveur le rapport entre valeur nominale des monnaies et teneur en métal. L’histoire monétaire devient celle de la production relative de l’or et de l’argent et des conséquences de la variation des taux d’échange entre ces deux métaux. Ils varieront dans des proportions de 1 à 7 et 1 à 12 entre le XIV siècle et la fin du XIX siècle.

XX siècle

La Première Guerre mondiale marque la fin des monnaies indexées sur les métaux précieux : les états européens continentaux sont dans l'incapacité de rembourser leurs dettes en or. Après la Seconde Guerre mondiale, la plupart des monnaies sont indexées sur le dollar, qui seul reste théoriquement convertible en or. La guerre du Viêt Nam mettra fin à l'étalon-or. En 1976 avec les accords de Kingston le cours des devises devient flottant. C'est l'explosion du système monétaire international qui se traduit par la fin des parités fixes en Asie une quinzaine d'années plus tard.

Les fonctions de la monnaie

Par le passé, les historiens de l'anthropologie économique considéraient que la monnaie avait quatre fonctions principales (moyen d'échange — notion la plus familière —, unité de compte, réserve de valeur et norme de paiement différé). Les manuels d'économie modernes ne distinguent plus que trois fonctions, celle de norme de paiement différé (impôts, amendes) étant englobée dans les autres.

Il y a eu de nombreux débats historiques sur la distinction entre ces différentes fonctions, d'autant plus que la monnaie, actif généralement accepté comme moyen de paiement, est dominée par des actifs plus rentables (tels les Bons du Trésor) aussi le terme « capital financier » est plus général pour désigner les liquidités et la fusion de l'ensemble des fonctions de la monnaie.

Selon une conception élargie de la monnaie (conception substantive de Karl Polanyi), il suffit qu'un objet réponde à une de ces fonctions pour qu'il puisse être qualifié d'« objet monétaire ».

Intermédiaire des échanges et des contrats

Paiement d'une addition dans un restaurant

Intermédiaire des échanges

En l’absence de monnaie, les échanges commerciaux et relations professionnelles ne peuvent se réaliser que sous forme de troc d’un bien ou d'un service contre un autre. Pour que deux agents A et B échangent des biens X et Y, il faut que celui qui possède X préfère Y et que celui qui possède Y préfère X. C’est ce qu’on appelle la condition de « double coïncidence des désirs ». Cette condition limite le nombre de situations où le troc est immédiatement possible pour ces échanges et relations.

La monnaie permet de s'affranchir des limitations du troc en constituant une valeur échangeable contre biens et services dans la mesure où les autres acteurs de l'économie l’acceptent aussi. La monnaie a pour valeur la convention collective de l'utiliser pour tous les échanges qui nécessiteraient sinon du troc ou une autre comptabilité pour des échanges différés dans le temps.

Un échange d'un bien contre un autre utilise alors la monnaie comme un intermédiaire qui dissocie deux opérations distinctes : d'abord la vente du bien possédé contre de la monnaie, et ensuite l'achat du bien désiré. La fonction de moyen de paiement, quelquefois présentée comme une quatrième fonction de la monnaie est de servir d'intermédiaire commun comme moyen d'échange immédiat. En facilitant les échanges par rapport au troc, la monnaie est un outil essentiel du commerce libre.

Les contrats

La monnaie facilite aussi le paiement de rémunérations de travailleurs libres qui autrement ne peut se faire qu’au pair ou plus généralement par compensation. Ces dernières méthodes sont lourdes, potentiellement arbitraires et sujettes à contentieux.

La monnaie facilite l’emploi salarié, la division du travail et l'établissement des contrats. Elle donne une expression commode aux obligations privées nées de toutes les sortes de contrat, ou publiques (amendes, taxes, impôts) dès lors que la puissance publique lui donne un pouvoir libératoire.

C’est une institution fondamentale pour l’économie des sociétés modernes fondées sur la liberté du travail, des productions, de la consommation et de l’épargne.

Réserve de valeur et norme de paiement différé

Par réserve de valeur ou d'épargne, on entend la capacité que possède un instrument financier ou réel de transférer du pouvoir d'achat dans le temps. Ainsi, un bien immobilier constitue une réserve de valeur puisqu'il peut être acheté aujourd'hui et revendu dans le futur en procurant un pouvoir d'achat à son détenteur. On appelle cela un actif réel par opposition à la notion d'actifs financiers ou de titres, dont les actions et les obligations font partie.

La capacité de la monnaie est pratiquement garantie à court terme : il est rare qu'elle soit amputée fortement de sa valeur du jour au lendemain, même si cela s'est déjà produit. À plus long terme le pouvoir d’achat de l’unité monétaire est réduit par l’inflation. Pour échapper à ce phénomène, les épargnants cherchent à placer leur épargne plutôt qu’à la conserver sous forme de monnaie, sauf en cas de panique.

La thésaurisation de la monnaie est le placement le plus liquide. La propension collective à conserver plus ou moins « liquide » son épargne conditionne tous les marchés financiers et est suivie avec attention par les autorités monétaires. Lorsque les agents économiques accroissent leurs encaisses, c’est qu’ils se détournent des placements et la conséquence la plus fréquente est une restriction du crédit. Les paniques financières se manifestent par des ruées vers les espèces (monnaie de banque centrale) qui déstabilisent gravement le système bancaire.

Unité de compte

La monnaie est une unité de compte, un moyen standardisé d’expression de la valeur des flux et des stocks. On parle de calcul économique quand cette évaluation est faite a priori et de comptabilité quand elle est faite a posteriori. Il existe des unités de compte qui ne sont pas de la monnaie.

Le système monétaire moderne

Les formes de la monnaie

La monnaie fiduciaire (ou corporelle)

Une monnaie fiduciaire (du latin fides, la confiance) est une monnaie (ou plus généralement un instrument financier) dont les supports sont dépourvus de valeur intrinsèque et qui ne peuvent être convertis en or. Ce n'est plus la valeur des métaux précieux qui servent de gage à la monnaie mais la confiance du public. Cette confiance peut porter sur l'émetteur et lorsque l'émetteur est une banque centrale publique, la confiance se porte sur la société toute entière. L'expression de monnaie fiduciaire a été utilisée pour caractériser les monnaies de billon d'alliage métallique qui n'avaient pas de valeur intrinsèque. Mais lorsque les unités monétaires ont perdu leur définition en or — soit leur convertibilité — (le franc français en 1936, le dollar américain en 1976), c'est toute la monnaie émise par une banque centrale qui est devenue fiduciaire. Aussi, c'est le corps - d'où l'expression de monnaie corporelle - qui caractérise les billets et les pièces et non la confiance puisque, de nos jours, toutes les monnaies reposent sur la confiance.

La monnaie scripturale

La monnaie scripturale, littéralement écrite, est constituée des dépôts bancaires sur les comptes courants dans les banques commerciales. Ces écritures longtemps tenues dans des registres sont maintenant gérées par informatique. Ils forment l'essentiel de la masse monétaire, très loin devant les billets et les pièces.

Le support électronique

Avec le développement des outils informatiques on assiste à une numérisation de la monnaie. Alors que la carte de crédit a déplacé la banque sur le lieu de transaction, la monnaie électronique entraine la suppression de l'organisme de contrôle lors de l'échange. Aussi le droit limite fortement l'usage de la monnaie électronique à cause des risques de fraude qu'elle pose.

Les quasi monnaies et les mesures de la masse monétaire

La masse monétaire est une mesure de la quantité de monnaie en circulation. À l'origine la masse monétaire correspondait aux réserves d'or disponibles dans le coffre de la banque centrale. Mais l’abandon de l'étalon or et le développement de la monnaie scripturale nécessitent une nouvelle mesure. De fait il existe plusieurs masses monétaires selon les types de compte qui sont comptabilisés. En effet si un compte courant créditeur représente une dette d'une banque vis-à-vis d'une personne (la banque est engagée par la loi à fournir au détenteur du compte la somme créditée en billets de banque), il existe d'autres types de compte bancaire comme le livret A et plus généralement d'autres types de dette. Ainsi on distingue les masses monétaires:

M0 appelée aussi base monétaire ou monnaie centrale représente l'ensemble des engagements monétaires d'une banque centrale (pièces et billets en circulation, avoirs en monnaie scripturale comptabilisée par la banque centrale).

M1 correspond aux billets, pièces et dépôts à vue.

M2 correspond à M1 plus les dépôts à termes inférieurs ou égaux à deux ans et les dépôts assortis d'un préavis de remboursement inférieur ou égal à trois mois (comme, par exemple, pour la France, le livret jeune ou le CODEVI, les livrets A et bleu, le compte d'épargne logement, le livret d'épargne populaire...).

M3 correspond à M2 plus les instruments négociables sur le marché monétaire émis par les institutions financières monétaires (IFM), et qui représentent des avoirs dont le degré de liquidité est élevé avec peu de risque de perte de capital en cas de liquidation (ex : OPCVM monétaire, certificat de dépôt, créance inférieure ou égale à deux ans).

M4 correspond à M3 plus les Bons du Trésor, les billets de trésorerie et les bons à moyen terme émis par les sociétés non financières.

La création monétaire

La création monétaire est le processus par lequel la masse monétaire d'un pays ou d'une région (comme la zone euro) est augmentée. Dans le système des réserves fractionnaires (réserves obligatoires déposées auprès des banques centrales) la création monétaire résultait essentiellement de l'effet multiplicateur du crédit, i.e. de la création de dette. Les banques centrales créent de la monnaie en achetant des actifs financiers comme des bons du trésor ou en prêtant de l'argent aux banques commerciales en échange d'une reconnaissance de dette. Les banques commerciales peuvent pour leur part créer aussi de l'argent en prêtant à des particuliers ou à des entreprises. Les réserves obligatoires exigées par les banques centrales étant devenues symboliques ou nulles pour ne pas nuire à la liquidité bancaire, la quantité de monnaie qui peut être créée par les banques commerciales est désormais limitée essentiellement par des règles prudentielles de solvabilité et liquidité fixés dans des traités internationaux comme Bâle III

la demande de monnaie fiduciaire est constatée à 20 % des dépôts,

les réserves obligatoires soient de 8 %

les banques disposent de réserves excédentaires auprès de la banque centrale pour un montant de 100.

elles accordent des crédits pour 100,

en assurant un total des fuites de 28, il leur reste 72 de réserves excédentaires.

elles accordent des crédits pour 72,

en assurant un total des fuites de 20,2, le solde des réserve est de 51,9.

La création de monnaie permanente peut pallier, dans certains cas, l'incapacité de la monnaie d'endettement à atteindre le niveau souhaitable du PIB.

La politique monétaire

La politique monétaire est l'action par laquelle l'autorité monétaire, en général la banque centrale, agit sur l'offre de monnaie dans le but de remplir son objectif de stabilité des prix. Elle tâche également d'atteindre les autres objectifs de la politique économique, qualifiés de triangle keynésien : la croissance, le plein emploi, l'équilibre extérieur. Depuis le début de la crise économique de 2008, les Banques centrales ont de plus en plus recours à des politiques dites non conventionnelles dont l'assouplissement quantitatif (en anglais Quantitative easing).

La politique monétaire se distingue de la politique budgétaire. Ces deux politiques interagissent et forment ensemble le policy-mix.

Le marché monétaire

Le marché monétaire désigne le marché informel où les institutions financières – Trésors nationaux, banques centrales, banques commerciales, gestionnaires de fonds, assureurs, etc. – et les grandes entreprises (marché des billets de trésorerie), placent leurs avoirs ou empruntent à court terme (moins d'un ou deux ans). De plus avec l'adoption des changes flottants, les devises sont devenues des commodités comme les autres, un bien qui s’achète et se vend. Le marché monétaire est un élément essentiel au fonctionnement des marchés financiers.

Le droit

La monnaie a eu une profonde influence sur l'évolution du droit et réciproquement. L'émission de monnaie de crédit est strictement encadrée par le droit bancaire et des institutions étatiques de contrôle.

En l'absence de monnaie, la sanction publique ne peut prendre que des formes physiques : confiscation de bien ; travail forcé. Elle est relativement difficile à étager. La monnaie permet de simplifier le système des amendes et de proposer des sanctions nuancées qui peuvent pour les délits sans trop d'importance ne pas entraver la vie courante des contrevenants.

Dans le domaine civil l'absence de monnaie impose la compensation, c'est-à-dire la recherche d'une indemnisation en nature systématique et souvent très difficile à mettre en œuvre de façon juste et simple. L'indemnisation pécuniaire a été un grand progrès.

Les pouvoirs publics sont seuls capables de donner un pouvoir libératoire à une monnaie, c'est-à-dire une capacité d'éteindre toute dette y compris les dettes fiscales et les dettes pénales ou civiles, en tout lieu et à tout moment dans la zone où un moyen de paiement a cours légal. Toutes les formes monétaires n'ont pas nécessairement cours légal. Généralement n'en sont dotés que seuls les billets émis par une Banque centrale et les pièces de monnaie. Le chèque n'a généralement pas cours légal. Il peut être refusé par les commerçants.

Pourtant, inversement, il n'est pas possible d'effectuer tous les paiements avec une forme monétaire ayant cours légal. Par exemple en France, alors que l'article R**2-3 du Code pénal prévoit que « le fait de refuser de recevoir des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal est puni de l'amende prévue pour les contraventions de deuxième classe », la Cour de Cassation s'appuie sur l'article L112-5 du Code monétaire et financier qui dispose qu'« en cas de paiement en billets et pièces, il appartient au débiteur de faire l'appoint ».

Théories économiques

Les théories économiques cherchent à établir des liens entre les grandeurs comme les prix, la croissance, le chômage, l'inflation, les taux d'intérêt, les salaires... La pensée économique sur la monnaie est multiple.

Théorie quantitative de la monnaie

La théorie quantitative de la monnaie résulte du constat que les prix sont influencés par la quantité de monnaie en circulation. Cette théorie a été développée par différents auteurs dans différents pays.

Le précurseur est Martin d'Azpilcueta, illustre Dominicain de l'École de Salamanque. Nous pouvons citer aussi, Nicolas Copernic et Jean Bodin au XVI siècle. Elle a été reformulée par les théories monétaristes au cours des années 1970, dans une version restrictive, pour attaquer les théories keynésiennes.

Keynésianisme

Pour John Keynes la monnaie n'est pas neutre, mais au contraire joue un rôle actif dans le fonctionnement de l'économie. Dans son livre Tract on Monetary Reform de 1923, il souligne que l’inflation peut conduire à la révolution, qu’une réforme monétaire est nécessaire pour reconstruire l’Europe et qu’il vaut mieux dévaluer que recourir à la déflation. Récemment, certains modèles nouveaux Keynésiens ont montré que la monnaie a un rôle à court terme sur les dynamiques économiques en fonction du niveau d'aversion au risque des ménages.

Monétarisme

Le monétarisme est un courant de pensée économique pour lequel l'action de l'État en matière monétaire est inutile voire nuisible. La réflexion sur ce thème est ancienne (cf. les écrits de Jean Bodin, David Hume, ou plus récemment Irving Fisher). Mais le rénovateur de ce courant est sans conteste l'économiste Milton Friedman (chef de file de l'École de Chicago), qui a contribué à réhabiliter et à relancer la théorie quantitative de la monnaie contre le paradigme dominant de l'époque, le keynésianisme. Ainsi la politique monétaire est réapparue sur le devant de la scène pour figurer depuis quelques années parmi les instruments essentiels de la politique économique.

Chartalisme

Le Chartalisme est une théorie monétaire. Selon cette théorie, la monnaie est une émanation de l'état. L'état crée de la monnaie en payant les personnes à son service comme les soldats et en exigeant que les dettes fiscales de ses sujets soient soldées par une certaine somme de monnaie. Les sujets sur le territoire contrôlé par l'état sont obligés de travailler ou d'échanger avec les personnes qui possèdent de la monnaie afin de payer les taxes réclamées par l'état. La valeur de la monnaie découle selon cette théorie directement des taxes qu'elle permet de solder. La monnaie représente donc une fraction du pouvoir de l'état.

La monnaie comme quantité conservatrice

La quantité de monnaie est conservée lors d'un échange économique (voir aussi Atomicité (économie)). La conservation de la monnaie lors des échanges économiques implique que la monnaie tend à se répartir entre les agents économiques suivant une distribution exponentielle indépendamment de la nature des échanges. En l’absence de dette, cette distribution ne dépend que de la quantité de monnaie moyenne par agent et en présence de dette (monnaie négative) elle dépend aussi du niveau de dette autorisée.

Les grandes querelles politiques autour de la monnaie

La querelle entre banking principle et currency principle

La question est : quelles sont les règles à appliquer à l’émission des billets de banque ? La querelle se produit en Angleterre, d'abord en 1810 quand la banque d'Angleterre suspend la convertibilité en métal de ses billets, puis dans les années 1840 à la suite d’une crise bancaire qui a vu la faillite de plusieurs banques, puis encore, aux États-Unis, dans les années 1870 à propos des greenbacks (Demand Note et United States Note).

Le currency principle dispose que les billets remplacent les monnaies métalliques 1 pour 1. Tout billet émis peut donc être converti sans aucune difficulté ce qui assiéra la confiance et permettra de bénéficier des avantages du billet sans les risques d’insolvabilité des banques que l’on constate.

Le banking principle considère que l’émission des billets doit être ajustée au besoin de l’économie qui, si elle est contrainte par le faible accroissement des ressources en métal, ne sera pas optimale. Selon cette doctrine, le fait que le public a toujours la faculté d'exiger le remboursement en or des billets suffit à en garantir la valeur, pourvu toutefois que les actifs de la banque, non seulement en or, mais aussi sous n'importe quelle autre forme (doctrine des effets réels) restent suffisants.

La loi de 1844, le Banking Act, tranche la querelle au profit du currency principle, du moins en théorie puisqu'en pratique à chaque crise des mesures d'exceptions seront adoptées.

La démonétisation de l'or et de l'argent a rendu cette querelle très inactuelle, elle subsiste néanmoins sous la forme de la question de la garantie des dépôts et du niveau de réserve (en monnaie banque centrale) qu'on exige des banques.

La querelle autour de la démonétisation de l’argent métal

L’argent métal est démonétisé aux États-Unis en 1873, dans le cadre d’un mouvement international qui verra la fin du bimétallisme au profit de l’étalon-or. La question agite fortement la vie politique américaine au point qu’un « parti de l’argent » est constitué qui aura un rôle dans toutes les élections présidentielles et législatives de la fin du XIX siècle appuyé par les états producteurs de ce métal.

La querelle durera jusque dans les années trente où Roosevelt remonétise partiellement l’argent, provoquant une raréfaction en Asie qui mettra en difficulté le régime chinois de Tchang Kai Check et favorisera involontairement la révolution communiste.

Milton Friedman donnera raison rétrospectivement aux partisans du bimétallisme en montrant que la raréfaction de monnaie due à la disparition de l’argent monétaire explique pour une partie importante la récession qui a suivi.

La querelle américaine autour de la création d’une banque centrale

Les questions monétaires ont toujours agité les États-Unis. Après l’épisode d’hyperinflation des billets du Congrès on ressent le besoin d’une émission monétaire un peu mieux contrôlée. Une banque des États-Unis est créée en 1791 par Alexander Hamilton, dont la charte, temporaire, dure 20 ans. Elle ouvrit huit succursales, servit de dépôt pour les fonds de l'État, assura les transferts d'un bout à l'autre des États-Unis et joua le rôle de payeur général des dépenses publiques. Elle émit des billets convertibles en or ou en argent. Ces billets ne perdirent pas de leur valeur et « connurent l'estime générale. »

La Constitution américaine définit strictement la monnaie et donne au Congrès (Sénat et Chambre des représentants réunis) la responsabilité des questions monétaires. Une grande querelle politique s’installa lorsqu’il s’agit de renouveler ou non la franchise de la banque. Menée par Thomas Jefferson, l'opposition au renouvellement gagna. Une seconde Banque des États-Unis vit le jour peu de temps après. Cette fois là c'est le Président Andrew Jackson qui l'étouffa.

L'idée d'une banque centrale s'effaça pour longtemps (80 ans).

Jefferson : l'ennemi juré d'une banque centrale aux États-Unis

L'avis de Jefferson était sans nuance : « J'ai toujours été l'ennemi des banques : non de celles qui acceptent des dépôts mais bien de celles qui vous refilent leurs billets de papier, écartant ainsi les honnêtes espèces de la circulation. Mon zèle contre ces institutions était tel qu'à l'ouverture de la Banque des États-Unis je m'amusais comme un fou des contorsions de ces bateleurs de banquiers cherchant à arracher au public la matière de leur jongleries financières et de leurs gains stériles. »

Les banques se développeront à un rythme très rapide, surtout dans la seconde partie du XIX siècle. Par exemple la Wells Fargo ouvrit 3 500 succursales entre 1871 et 1900. Les Westerns rendent compte de cette frénésie bancaire en montrant que dans tout village qui se crée se monte aussitôt un relais de diligence, un saloon et …une banque. Il est vrai que les colons qui accédaient à un lopin de terre n'avaient pas de ressources. La banque les leur fournissait, avec la terre comme garantie et les résultats d'exploitation comme source de remboursement. Il fallut attendre la crise de 1907 qui vit de nombreuses faillites de banques pour que l’idée d’une banque centrale assurant la fonction de « prêteur de dernier ressort » prît corps à nouveau .

Mais les préventions étaient telles qu’on lui donna un nom neutre (Système Fédéral de Réserve, dit familièrement FED) et on créa dans plusieurs régions (states) un établissement similaire avec de larges pouvoirs. Ce n’est que bien après le déclenchement de la crise de 1929 et la faillite de plus de 9000 banques que la FED obtint de Roosevelt, en 1935, tous les pouvoirs d’une véritable banque centrale (1929 : 659 faillites de banque, 1930 : 1352, 1931 : 2294 ; fin 1933, près de la moitié des banques avaient disparu car 4004 banques firent faillite cette année-là). Mais ce n'est pas à la FED que l'on doit l'arrêt des faillites bancaires mais à la Société Fédérale D'assurances des dépôts, « Federal Deposit Insurance Corporation » (FDIC), qui offrit une garantie d'État aux déposants. En 1934, 62 banques cessèrent leur paiement. La crise bancaire était terminée.

Note : Cette situation se répéta en 2008 où après la crise de confiance suivant la chute des bourses et la faillite de Lehman ********, ce sont les États qui déclarèrent garantir les déposants, et non les banques centrales.

La querelle de l’Euro

Le projet, historiquement entièrement nouveau, de créer une zone monétaire unifiée plurinationale en Europe a été une source de tensions politiques extrêmement fortes. Celles-ci ont suscité de très vives dissenssions au sein des partis de gouvernement dans tous les pays concernés.

Les souverainistes expliquèrent que la monnaie était un attribut fondamental de la nation qui ne pouvait être transféré et que l’abandon de la souveraineté monétaire signifiait l’abandon de la souveraineté tout court.

Billets en Euro
Billets en Euro

L'extrême gauche fit campagne pour dénoncer le projet d’euro comme une concession au « néolibéralisme » et privait l’État de toute politique monétaire rejoignant curieusement les affirmations d’une de leurs bêtes noires, Milton Friedman, qui répondit dans le n 53 de Géopolitique au printemps 96 à la question « Croyez-vous à la possibilité d’une monnaie unique en Europe » par ces mots : « Pas de mon vivant en tout cas. Pas plus en 97 qu’en 99 ou en 2002 ! »

Les désordres monétaires en cours auraient plutôt conforté le désir de rejoindre une zone monétaire large comme celle l'Euro que celui d'en quitter la protection. Les difficultés extrêmes que connait l'Islande portent des pays comme la Hongrie ou certains pays baltes à réfléchir, eux qui ont dû pousser leurs taux d'intérêts très haut, au détriment de leur économie, pour éviter le naufrage de leur monnaie. Éviter le retour de situations de ce genre pèserait nécessairement sur le débat pour l'adoption de l'Euro par la Hongrie. La situation est la même notamment au Danemark et en Pologne.

Toutefois, certains économistes pourtant partisans de l'Euro comme Thomas Piketty critiquent sa gestion par la BCE et préconisent que celle-ci prête aux États à des taux d'intérêts nuls ou faibles afin qu'ils puissent rembourser les intérêts de la dette.

Les grandes crises monétaires

Une crise est spécifiquement monétaire lorsque l’épargne conservée en monnaie perd tout ou partie de sa valeur soit à la suite de la disparition des dépôts ou des titres de placements monétaires, soit parce que la valeur nominale de l’unité monétaire perd massivement de son pouvoir d’achat.

Lorsque la monnaie était métallique, ce genre de crise était possible en cas d'afflux massif de métal précieux sans contrepartie économique, à la suite d'une expédition militaire particulièrement réussie (cas de l'Espagne à la suite de la conquête de l'Amérique) ou, plus rarement, à la suite d'un boom minier. Inversement il pouvait se produire une raréfaction du métal pour la raison symétrique (paiement d'un énorme tribut, pillage) ou à la suite d'une crise de confiance induisant une thésaurisation de précaution massive.

Aujourd’hui les crises ne sont plus physiques. Cependant l'utilisation excessive de la planche à billets par un ou plusieurs états et l'augmentation correspondante de la masse monétaire en circulation peut aboutir à un résultat similaire. Quoi qu'il en soit, les crises prennent essentiellement la forme d’une perte massive de confiance.

On en distingue plusieurs types :

La panique bancaire

Les déposants se ruent à leur banque pour retirer leurs dépôts, récupérer physiquement leur monnaie sous une forme sûre (selon le cas, monnaie métallique ou monnaie légale). Si la banque fonctionnait selon le currency principle (cf. supra), rien ne se passerait. Mais si la banque fonctionne selon le banking principle, comme c'est le cas de nos jours, elle a prêté à d'autres l'argent mis en dépôt chez elle (obtenant en échange des bien dont la valeur est supérieure, mais moins disponibles) et elle est incapable de rembourser à vue : c'est la faillite assurée, sauf intervention d'un sauveteur.

Dans une situation normale, de par les revenus qu'ils procurent, les prêts consentis par la banque (avec les dépôts qu'il s'agit de rembourser) ont une valeur supérieure à ces dépôts. Ils peuvent attirer un acheteur de la banque (qui est sauvée en échange de son indépendance) : une autre banque plus grosse, un assureur, voire un état (nationalisation). Ils peuvent aussi servir de garantie à un prêt (même type d'intervenants, plus la banque centrale dont les ressources sont sans limite puisqu'elle dispose de la planche à billet, les billets émis à cette occasion pouvant être détruits dès le prêt remboursé).

Si une opération de sauvetage n'a pas lieu (par exemple le portefeuille de prêts n'est pas, ou ne semble pas, de valeur suffisante pour attirer un acheteur ou un prêteur), la banque fait faillite. Comme selon toute probabilité la banque a elle-même des dettes chez d'autres banques, celles-ci sont fragilisées et peuvent à leur tour devenir victimes d'une panique, éventuellement avec un effet boule de neige capable de dévaster entièrement le système bancaire d'un pays en quelques mois. C'est une des composantes du « risque systémique. » Une telle éventualité est trop grave pour être prise à la légère par les états.

La panique est consubstantielle à l'application du banking principle, c'est-à-dire à la possibilité de convertir les dépôts (à court terme et disponible immédiatement, mais ne rapportant rien et suscitant des frais de stockage) en valeurs mobilières (source de revenu mais risquée et bloquée pour un temps plus ou moins long). Il s’en produit encore de nos jours (exemple de la banque Northern Rock au Royaume-Uni). Mais avec le temps les exigences en termes de réserve ont baissé, ce qui rend à la fois plus probables et plus graves les phénomènes de paniques.

La réduction des exigences concernant les réserves en fonds propres fait système avec la garantie des dépôts par les états (au moins pour un montant maximum connu à l'avance) : cette garantie réduit les risques de panique (si l'éventuelle faillite de la banque n'a pas d'effet sur les avoirs des déposants, il n'est pas nécessaire de courir retirer ses fonds), et inversement elle rend possible une réduction des fonds propres (puisque la panique n'a pas de raison de se produire, il n'est pas nécessaire de prévoir les moyens d'y faire face).

L'hyperinflation

L'hyperinflation est une situation où les prix montent à très grande vitesse et la spirale s’achève quand la monnaie ne vaut plus rien. En fin de scénario les billets peuvent atteindre des montants vertigineux se comptant en dizaines ou centaines de milliards.

Un billet de 5 milliards de marks en 1923
Un billet de 5 milliards de marks en 1923

Au XVIII siècle, les assignats en France au début de la Révolution, et les billets de la Convention aux États-Unis pendant la révolution furent des hyperinflations. Au XX siècle, on connut l’hyperinflation autrichienne suivie de l’hyperinflation de la République de Weimar en 1922-1923 dont les effets néfastes restent ancrés dans la mémoire collective allemande. Au XXI siècle, on connut l'hyperinflation au Zimbabwe jusqu'à mi-2009.

La rupture du système de change

L’exemple le plus récent est l’explosion du système de caisse d'émission monétaire (currency board) argentin au début des années 2000. Le système assurait une parité entre le Peso et le Dollar. Il avait permis de restaurer la convertibilité de la monnaie, la stabilisation des prix, l’investissement étranger et une forte croissance initiale. Mais la forte remontée du dollar provoqua la crise des pays émergents (voir crise asiatique) et mit à mal les monnaies les plus fragiles.

Le Réal brésilien fut dévalué fortement fin 1999, alors qu’il s’agissait du pays ayant les plus importantes relations économiques avec l’Argentine. Le pays était engagé dans une déflation douloureuse, et confronté à un assèchement des liquidités. Certaines provinces argentines produisirent des monnaies de substitution (comme l'argentino) en même temps que les dollars fuirent le pays ou surtout n'y entrèrent plus.

Les comptes des argentins furent bloqués dans un « corralito » puis autoritairement dévalués. Les comptes en dollars furent convertis de force en comptes en pesos avec une forte décote. Les épargnants perdent une part très importante de leurs avoirs, de même que les investisseurs étrangers.

La rupture du marché interbancaire : cas des CDO (Collateralised Debt Obligation)

Les CDO sont des dettes en général immobilières du marché américain qui ont été rassemblées puis transformées en titres, découpées en mini blocs notés par les agences de notation et vendus aux enchères sur le marché de gré à gré des produits quasi liquides. Elles ont été intégrées en masse dans les placements monétaires « dynamiques » par des intermédiaires financiers qui ont ainsi dopé un temps le rendement de la trésorerie de particuliers comme d’entreprises. En juillet 2007 ces titres se sont révélés invendables et ont perdu l’essentiel de leur valeur provoquant des pertes directes et massives de trésorerie et bloquant le marché interbancaire.

La panique bancaire américaine de 1907 offre également un exemple de rupture majeure du marché interbancaire.

Gravité des crises monétaires

Quelle qu’en soit la forme, les crises monétaires sont les plus graves car elles provoquent un collapsus général et immédiat de pans entiers de l’économie.

En Argentine, la perte de l’épargne monétaire entraîna une récession catastrophique avec un recul du PIB de 46,1 % en 2002 et une très forte montée de la pauvreté.

Au Zimbabwe, il n’y avait pratiquement plus d’économie. Le journal Le Monde du quatre décembre 2008 indique : « L'inflation atteint officiellement 231 millions pour cent. L'eau vient d'être coupée à Harare. Une épidémie de choléra touche 9 provinces sur 10 ». 11071 cas de choléra ont coûté la vie à 425 personnes. Des groupes de soldats se sont attaqués à des changeurs ». L'armée, non payée, commence à piller les magasins. De tels évènements démontrent à quel point la monnaie est symptomatique d'un régime et démontrent les dégâts éventuellement mortels de l'absence de monnaie saine.

En Autriche et en Allemagne le traumatisme de la première moitié du XX siècle fut tel que la BUBA, la banque centrale allemande, eut toujours par la suite une politique extrêmement conservatrice, fuyant tout risque d’inflation au point de faire échouer les accords de Bretton Woods en 1971 pour éviter les conséquences d’une arrivée inflationniste de dollars, et finalement imposa cet état d’esprit lors de la création de la Banque Centrale Européenne (BCE) dont la mission essentielle est de lutter contre l'inflation.

L’un des désagréments de la crise économique mondiale débutée en 2007 est qu’elle est très largement monétaire, donc sévère.

Amateurs et contempteurs de la monnaie

Les amateurs

La fonction d'échange que permet les monnaies est le seul garant de la paix dans le monde car elle canalise la violence. Mais la fin de la monnaie fiduciaire conventionnelle, que l'on entend par pièces ou billets, pourrait être la cause de nouveaux conflits sociaux sans précédents. Un retour à la valeur refuge des monnaies métalliques telles que l'or et de l'argent apparait dans ce cadre inéluctable.

Les numismates

Les numismates collectionnent et étudient les formes circulantes de la monnaie (pièces et billets). La recherche numismatique a permis de comprendre l’émergence des monnaies, leur diffusion, leur technique de production, leur manipulation. Même si l’aspect artistique et le goût de la collection priment, il ne faut pas négliger la contribution de la numismatique à l’histoire économique. L'investissement en pièces d'or est aussi un acte de précaution contre la dévaluation des monnaies et le risque de défaillance bancaire généralisée.

Les historiens

L’étude de la monnaie permet aux historiens et aux archéologues de dater des sites, d'identifier la succession des régimes, et de dimensionner les flux économiques du passé, tout en clarifiant les sphères d’influence.

Trésor de monnaies athéniennes découvert à Suse
Trésor de monnaies athéniennes découvert à Suse

Les faux-monnayeurs

Maurice Allais, prix Nobel d'économie affirme que « Dans son essence, la création monétaire ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique, je n'hésite pas à le dire pour bien faire comprendre ce qui est réellement en cause, à la création de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement condamnée par la loi. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents. » or celle-ci est pratiquée couramment par les banques commerciales.

Le faux-monnayage a commencé dès la création de la monnaie. La première fraude connue à ce jour, repérée en Lydie, fut pratiquement contemporaine de la création de la monnaie métallique.

Il a longtemps été sanctionné par la peine capitale. Partout, encore de nos jours, la sanction du faux monnayage reste très élevée dans l’échelle des peines, proche de celle encourue pour un meurtre. Certains billets qui portèrent un temps la promesse d’un remboursement finirent par n’afficher que les sanctions encourues en cas de faux monnayage.

Le développement des techniques de numérisation et d’impression couleur ont créé un risque nouveau qui a obligé les banques centrales à mettre en œuvre des techniques de plus en plus complexes pour contrer les tentations offertes par la facilité de la photocopie des billets. Le passage à l’Euro a permis en Europe de supprimer des coupures qui étaient devenues trop faciles à imiter. La généralisation chez les commerçants de dispositifs permettant de détecter les faux billets traduit la montée du faux monnayage.

Certaines théories militaires ont laissé penser qu’en s’attaquant à la monnaie d’un pays on pouvait durablement porter atteinte à ses fondements. On a prêté cette intention aux Nazis puis à l’Union soviétique vis-à-vis du dollar. Cette fantaisie a nourri une abondante littérature mais l’histoire ne rend pas compte de tentatives qui aient eu ne serait-ce que le début d’un effet. En revanche, on cite abondamment les propos de Keynes ou de Lénine expliquant que le meilleur moyen de créer les conditions d’une révolution était de pervertir la monnaie.

Les contempteurs de la monnaie

Les condamnations morales et religieuses

Les religions en général mettent l'accent sur le domaine spirituel et condamnent l'excès d'importance accordé au monde matériel, voire le monde matériel dans son ensemble. La monnaie, en tant que symbole et incarnation de la richesse, supporte le poids de cette réprobation, sans que son utilité ne soit remise en cause (aucune religion importante ne préconise un retour au troc, ni ne réprouve l'échange y compris sous forme d'achat). Cependant, sans condamner la monnaie elle-même, le christianisme condamne la richesse qui deviendrait sa propre fin, et valorise la pauvreté. On le voit dans certains passage de la Bible comme lorsque Jésus dit à ses fidèles « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Mammon étant l'incarnation du péché d'avarice, ou plus généralement de l'argent), ou encore avec cette célèbre métaphore : « Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche de rejoindre le royaume des cieux. » Plus précisément, la Bible condamne l'« usure » (Exode 22:25, Lévitique 25:36-37, Deutéronome 23:19, Ézéchiel 18:13…), c'est-à-dire le prêt d'argent avec un taux d'intérêt. Cet aspect de la condamnation morale de l'argent a eu des conséquences : le rôle de prêteur a été dévolu aux Juifs, qui étaient donc avec les Lombards les seuls qui servaient de banquiers. Concernant le judaïsme, on notera que cette religion ne rejoint pas le catholicisme dans sa conception morale de l'argent. Les juifs, au contraire, voient en la richesse la marque d'une élection divine, et lui reconnaissent certaines qualités ; en effet, l'argent permettrait de faire des offrandes au Temple, d'accomplir son devoir envers les pauvres, et de dégager du temps (puisque le riche n'a pas besoin de travailler) pour l'étude de la Loi. S'agissant de l'islam, on peut avant tout noter la description que le Coran fait d'Abraham, un homme « lourd en or, en argent et en troupeau. » Il est donc riche et bon, ce qui reviendrait à un oxymore pour les chrétiens. De plus, la religion musulmane valorise le commerce (« Un dinhar gagné par le commerce vaut mieux que dix dinhars gagnés autrement ») et condamne l'« usure ». Ainsi on voit dans les banques modernes l'apparition de « l'islamic banking » qui découle de ce principe, parmi d'autres.

Les condamnations écologiques

Le souci de l’avenir de la planète et les préoccupations écologiques ont développé une critique de la croissance et de ses moyens. La monnaie créée par le crédit, instrument de la croissance, a été ainsi mise au banc des accusés. Pour rembourser un prêt à intérêt il faut nécessairement de la croissance sinon l’intérêt entraînerait une capture progressive de tout le capital. Comme la monnaie est aujourd’hui presque entièrement créée par le mécanisme du crédit, il faut revenir sur la pratique de la monnaie de crédit souvent présentée comme une « monnaie dette » dans ces textes ou vidéos contestataires.

Les monnaies complémentaires / Alternatives

Plusieurs courants de pensées (écologiste, altermondialiste, etc.) ce sont organisés pour créer d'autres modes de consommations. Souvent appelés "consom'acteur", ces nouveaux acteurs se sont investis dans différents projets pour consommer propre, consommer mieux... Leur démarche est de donner des bases éthiques à leurs échanges. Ils ont donné naissance aux AMAP (Association de Maintien de l'Agriculture Paysanne), ainsi que notamment, aux monnaies complémentaires locales. Certains économistes (Bernard Lietaer un des fondateurs de l'euro) pensent que ce sont les monnaies complémentaires ou alternative qui vont permettre d'atténuer les effets des crises mondiales à venir. Ces monnaies nécessitent des réseaux de personnes, d'entrepreneurs, d'acheteurs, de vendeurs, pour pouvoir fonctionner. Certains de ces projets sont financés par les instances locales : département, région, conseil général.

Monnaie complémentaire locale

C'est une monnaie qui est donc locale, qui vient en complément de la monnaie de tenue du pays. Elle est valorisable en monnaie. Du point de vue de la loi Française elle est vue comme un bon d'achat, au même titre que les tickets restaurants ou chèques vacances. Certaines de ces monnaies sont dites "fondantes", c'est-à-dire que leur valeur diminue avec le temps, ceci pour éviter la thésaurisation. Lorsque la valeur diminue il faut racheter un timbre (collé sur le billet) pour lui redonner sa valeur initiale pendant une durée donnée. Comme cette monnaie s'appuie sur la monnaie du pays, on peut acheter des billets avec des euros par exemple. Quelques monnaies complémentaire existant en France : "l'abeille", "les lucioles", "la mesure", etc. Elle utilisent pratiquement les mêmes mécanismes que la monnaie classique. Consulter la liste des monnaies complémentaires locales sur le site.

Monnaie alternative

C'est une monnaie qui ne s'appuie pas sur la monnaie de tenue du pays. Elle peut être utilisée de façon indépendante. Certains projets de monnaies alternatives utilisent d'autres paradigmes et ne fonctionnent pas du tout comme les autres types de monnaies tel que le projet expérimental "HORABANK", qui est une banque du temps (avec paiement numérique), dont les modes de calculs interne mettent en jeu des mécanismes permettant de valoriser les individus (en prenant en compte leur travail, leur connaissance, l'âge, l'ancienneté, etc.). Leur action "éthique" est en général plus forte qu'une monnaie complémentaire.

Les autres aspects de la monnaie

Les aspects psychologiques de la monnaie

La monnaie est normalement le compagnon de tous les jours du citoyen. La confiance qu'il a en sa monnaie a des influences extrêmement importantes sur l'activité économique.

Une action psychologique visant à rassurer la population a été pratiquée en tous temps. La monnaie stimule la mythification de certains personnages. En France, le cas le plus notable est celui de M. Antoine Pinay, « l'ermite de Saint Chamond. »

Ayant réussi le lancement d'un grand emprunt gagé sur l'or à un moment où les finances publiques françaises de la quatrième République étaient au plus bas, il deviendra une sorte d'oracle que tout ministre des finances se devait de consulter à chaque émission d'un nouvel emprunt. On vit ainsi Valéry Giscard d'Estaing, puis Raymond Barre, faire le déplacement à Saint-Chamond pour obtenir la caution de l'oracle.

En Allemagne, Herr Schacht fut considéré comme le père d'une sorte de miracle allemand lors qu'il réussit à faire sortir l'Allemagne des suites de la crise de 1929 et son aura réussit à survivre au discrédit du nazisme.

Plus récemment le Président de la FED, l'américain Alan Greenspan, fut aussi largement considéré comme un génie de la finance dont les prévisions, à dessein rarement compréhensibles, étaient guettées avec ferveur par les milieux économiques et boursiers dans les années 1990 et jusqu'en 2007. Considéré désormais comme un des instigateurs de la crise des subprimes, la magie de son verbe a quelque peu faibli.

Alan Greenspan

Tous les grands plans lancés actuellement pour faire face à la crise monétaire, bancaire, boursière et économique en cours ont une forte dimension d'action psychologique. La réunion du G20 à Washington en novembre 2008 avait essentiellement pour but de montrer la détermination et l'unité de l'ensemble des grands pays. L'affichage de plans de sauvetage gigantesques et de plans de relance colossaux est aussi largement d'essence psychologique.

S'ils n'ont pas permis de supprimer le pessimisme ambiant ni d'altérer le cours de la récession, ils ont tout de même réussi à conjurer une panique bancaire et une ruée désastreuse sur les dépôts.

La psychologie du consommateur et de l'épargnant qui le pousse soit à l'euphorie soit à une rétraction très forte est une force économique de première importance. Mais il est très difficile de l'influencer.

L'or, valeur psychologique s'il en est, est un bon indice de la confiance. Bien que démonétisé, il est le refuge en cas de peur sur la monnaie. Actuellement, le dollar a perdu environ 95 % de sa valeur en or, traduisant l'effet de l'inflation rampante depuis 1971 et celui d'une certaine fuite devant cette monnaie. Cette dévaluation est d'autant plus remarquable que la production d'or est au plus haut. Alors qu'il n'avait été extrait que 45 360 tonnes de l'origine des temps à 1956, 102 700 tonnes ont été extraites après 1956. Les monnaies ne se sont pas dévaluées par rapport à un métal toujours rare mais beaucoup plus abondant…

Musées monétaires

le Bode Museum de Berlin, Allemagne. Une des plus belles collections numismatiques du monde avec créséides, dariques, monnaies athéniennes et grecques, pratiquement toutes les monnaies romaines, notamment une collection exceptionnelle d'aurei, le premier franc or, des ducats vénitiens, etc. La collection complète est consultable sur Internet : http://www.smb.museum/ikmk.

Musée de la Monnaie de Paris, hôtel de la Monnaie, Paris, France. Collection assez étroite de monnaies anciennes. Belle collection de médailles mais non monétaires.

Musée des Médailles et des Monnaies, Perpignan, France

Musée de la fausse monnaie, Saillon, Canton du Valais, Suisse

Musée monétaire cantonal, Lausanne, Canton de Vaud, Suisse

Musée de la Banque Nationale de Belgique. « La Banque nationale abrite un musée depuis 1982. Entièrement rénové en 2002, sa surface d'exposition a pratiquement été doublée. Le thème central est « la monnaie. » Au fil des 15 salles, la présentation est variée et se veut à la fois interactive et éducative. » (présentation par la BNB) Bruxelles, Belgique.

Le Cabinet Royal de la Monnaie (Kungliga Myntkabinettet) de Stockholm.

中文百科

货币,可称钱财,是从商品世界中分离出来,固定地在特定国家或经济体内的物资与服务交换中充当一般等价物,或是偿还债务的特殊商品。货币是用作交易媒介、储藏价值和记帐单位的一种工具。货币包括流通货币,尤其是合法的通货,也包括各种储蓄存款,在现代经济领域,货币的领域只有很小的部分以实体通货方式显示,即实际应用的纸币或硬币(统称“纸币”),大部分交易都使用支票或电子货币。货币区是指流通并使用某一种单一的货币的国家或地区。不同的货币区之间在互相兑换货币时,需要引入汇率的概念。

简介

中国战国时代的刀钱、布钱与孔方钱 通常,每个国家都只使用唯一的货币。货币由当局的中央银行机构强制发行和控制,中央银行有权决定本国货币的面值和发行量,但无权决定货币的市场购买力。不过也存在例外,亦即多个国家可以使用同一种货币。例在欧盟国家通用的欧元,在西非国家经济共同体的西非法郎,以及在19世纪的拉丁货币同盟,名称不同但能在联盟内部自由流通的等值货币。 一个国家可以选择别国的货币作为法定流通货币,比如,巴拿马选择美元作为法定货币。不同国家的货币还可能使用相同的名字,比如,在法国、卢森堡和比利时使用欧元之前与瑞士的货币都叫法郎。 有时因为特殊原因,同一个国家内的不同自治体可能也会发行不同版本的货币,例如在英国,包括英格兰、苏格兰或甚至偏远离岛的泽西岛、根西岛都拥有各自发行的不同版本英镑,并且互相可在英国境内的其他地区交易,但唯有英格兰英镑才是国际承认的交易货币,其他版本的英镑在英国境外后可能会被拒绝收受。 基于历史等因素,两岸四地有各自的货币政策,中华人民共和国大陆地区法定货币是人民币,港澳地区因为实行一国两制,根据基本法发行各自的货币,香港法定货币是港元,澳门法定货币是澳门元;港元直接与美元挂钩,澳门元直接与港元挂钩,间接与美元挂钩。另外中华民国所统治的**则使用新台币。 每个基本货币单位通常还可以分成更小的辅币。最常用的比例是辅币为主币的1/100,比如,100分 = 1元。在法国大革命推广公制以前,欧洲历史上曾经长期采用1/20/240进制,例如在英国,1英镑等于20先令、240便士;法国的情况是12个但尼尔(denier)为1苏(Sol),20个苏为1里弗尔(livre,又称锂)。1:7、1:14、1:25、1:10、1:1000以及其他进制也曾被使用。 有的国家的货币没有辅币,或者虽然有辅币,但是由于币值太小而只是理论上的换算单位,而没有发行实际的货币,比如日圆和韩圆。

历史

货币的历史,可以追溯至史前以物易物的阶段。后来经过金属货币、金银、纸币以及金银本位制度,演化至近代之面貌。 以物易物的方式可能可以追溯到约十万年前,只是没有证据说明有任一个社会或经济体曾经用以物易物的方式交易。没有货币的社会可能是用债务或礼物经济原则交易,若以物易物没有发生,一般是出现在完全陌生或是潜在为敌的群体中。 世界上许多不同的文化最后都出现了商品货币。像希伯来人使用的舍克勒本来是重量单位,后来指特定重量的大麦,属于商品货币。第一次使用货币一词是在公元三千年前的美索不达米亚。美洲、亚洲、非洲及澳洲曾使用贝币,一般是用宝贝科贝类的壳。依照希罗多德的记载,吕底亚人是西方最早使用金币及银币的民族。许多学者认为最早的硬币出现在西元前650–600年。 宋朝的交子,世界最早的纸币 有些文化的商品货币慢慢变成了代用货币,金或银的商家或银行会针对存入的商品货币提供收据,并且可以依收据换回商品货币。最后收据可以代替商品货币,成为广为接受的付款方式,最后就成为货币。中国最早是在宋朝使用纸币,当时的纸币称为「交子」,衍生自第七世纪就出现的本票,不过当时的纸币是和硬币一并使用,纸币没有完全取代商品货币。在十三世纪,像马可·波罗及鲁不鲁乞等旅行家将纸币带到欧洲。马可·波罗在元朝到中国,在《马可·波罗游记》中提到纸币。斯德哥尔摩银行在1661年发行纸币,是欧洲第一个发行纸币的银行,后来也发行硬币。 金本位是曾在十九世纪及二十世纪盛行的金属货币制度,在金本位制度下,各个实行金本位的国家之间货币按照它们各自的含金量之比——金平价(Gold Parity)来决定兑换比率。这个体系是以黄金的自由流动为基础的。第一次世界大战爆发后,英国、法国、俄国、德国、日本等参战国纷纷禁止黄金出口,金本位体系实际上已经崩溃了。 第一次世界大战后,德国、奥地利等国出现了货币大幅度贬值的现象。此后各国货币之间没有一个固定的汇率基础。1944年的布雷顿森林协定规定,国际货币基金组织的成员国,其货币应当与黄金或美元挂钩,实行固定汇率兑换。这个协定确立了美元的国际货币地位,由此创建的各国货币体系称为布雷顿森林体系。1971年8月,美元停止与黄金的自由兑换,布雷顿森林体系宣告崩溃。从此,进入符号货币时代。此后各国之间实行浮动汇率。 国际标准组织(ISO)指定一套三位字母的符号体系,用来表示各国的货币。这个标准的代号为ISO 4217。在货币汇率表中可以看到最近几年里,世界各国货币之间的汇率变化情况。

分类

发行者分类,可分为公钱法定货币、私营货币和区域货币社区货币。公钱一般说来由政府来发行,当它存在的时候,一般说来占主导地位。 若依货币本身的价值来分类,可解货币学,其价值是由法令强制规定,其商品价值小于货币价值。 也有些不属于货币的工具称为货币,例如信用卡会称为塑胶货币信用的代价-塑胶货币症候群],但其仅为延迟支付的工具,不属于货币的一种。

货币的功能

威廉·斯坦利·杰文斯在《货币与交换机制》(Money and the Mechanism of Exchange)(1875)中分析了货币的四个功能:交易的媒介、记账的单位、保存价值和延期支付的标准。这些概念期后被广泛用于宏观经济学课本。 但现代经济学课本通常只列出首三个功能,不包括延期支付的标准。 交易媒介 货币作为交易的媒介(Medium of Exchange),交易可透过货币完成,不需以物易物。其主要特点是在商品买卖中,商品的让渡和货币的让渡在同一时间内完成,通俗地说是一手交钱、一手交货。因此,从价值运动的角度观察,货币执行流通手段职能时,在同一时间内,价值的运动是双向的。即卖方在得到价值的同时出让使用价值,买方在让渡价值的同时获得使用价值。 货币作为流通手段时,称为通货。 记账单位 记账单位(Unit of Account)是货币作为社会劳动的直接体现。货币本身作为一种商品,可以以自己为标准,与其他商品进行量的比较,而此时商品的价值形式就转化为价格形式,商品通过货币进行表达的价值形式即为价格。当货币运行价值尺度这一职能时,货币只需要以想像中的或是观念上的形式存在就可以了,然而他的单位则必须依赖于现实中流通的货币。正是由于货币的价值尺度功能,使得人们可以将不同形式的商品先转化为货币的价格形式,然后再与其他商品进行交换。货币本身作为商品也存在不同货币之间量的差别,因此人们为货币也制定了一个量的标准,即规定价格标准(有时亦称价格标度)。含有一定金属重量的货币单位及其等份。 保存价值 贮藏手段(Store of Value)指的是当货币退出流通领域,被当作社会财富的代表被保存起来时货币所发挥的作用。一般来说,价币用作价值储藏风险是最低的。但是,通胀会削减购买力,而且货币并无利息收入,因此,长期来说,价值保存的功能并不及其余的能力重要。 延期支付的标准 延期支付的标准(Standard for deferred payment),在赊销赊购中,货币被用来偿还债务。当债务是以货币来计算,其价值会因为通货膨胀和货币贬值而减低。因此,延期支付的功能需要从上面三个功能中特别分拆出来。

货币与宏观经济

货币发行量应遵循此计算公式: 指流通中所需货币量(通货量) 指商品的平均价格 指商品数量 指货币流通速度(以货币周转次数计) 按通常的货币主义的解释,当实际通货量大于所需的通货量时,便会导致货币贬值,形成通胀。反之,就会导致通缩。

货币防伪

面值20的澳元,1995年开始流通,是世界上第一个采取塑料材质的货币 伪造货币的问题与货币制度一同出现。在使用金属货币的时代,伪造的方法是在金、银币中搀入铜、铅等廉价金属。当时对付这种犯罪唯一的方法是一旦发现,就使用严厉刑罚,甚至死刑,以此来威吓伪造者。 纸币更容易伪造。法国大革命后,发行了以没收的教会财产为抵押的债券,作为代用纸币。为了破坏法国经济,英国政府曾经伪造过这种货币(同时规定私人伪造法国纸币将会被判处死刑)。这也是最早的经济战之一。第二次世界大战期间,德国曾经在集中营里大量伪造英国和美国的纸币。私人或犯罪组织伪造纸币的记录也层出不穷。为了避免伪造,纸币采用了很多防伪措施:专用的特殊纸张,胶版凸印、防伪水印,磁性油墨,金属安全线,紫外线萤光记号、变色油墨、正反面图案对印(这种技术在法国法郎上最为醒目)等等。澳大利亚、新西兰、新加坡、马来西亚、香港、越南等地还发行了塑料货币。

货币发行准备制度

货币发行准备制度是为约束货币发行规模维护货币信用而制定的,要求货币发行者在发行货币时必须以某种金属或资产作为发行准备。在金属货币制度下,货币发行以法律规定的贵金属作为发行准备,在现代信用货币制度下,各国货币发行准备制度的内容比较复杂,一般包括现金准备和证券准备两大类。

法法词典

monnaie nom commun - féminin ( monnaies )

  • 1. unité monétaire de référence (d'un pays ou d'un ensemble de pays) matérialisée par des billets et des pièces

    le sucre est la monnaie de l'Équateur

  • 2. ensemble de pièces ou de billets de faible valeur [Remarque d'usage: spécialement pour désigner des pièces de monnaie]

    de la petite monnaie

  • 3. différence entre le montant d'un achat et la somme versée pour s'en acquitter

    rendre la monnaie

  • 4. disque de métal qui représente une valeur donnée sous la garantie de l'empreinte légale qu'il porte et qui est utilisé dans les échanges

    une monnaie de cuivre

  • 5. économie tout moyen permettant l'épargne, l'échange de biens et la rétribution de services

    le chèque fait partie de la monnaie scripturale • la monnaie électronique

monnaie courante locution adjectivale ; invariable

  • 1. très banal

    une pratique devenue monnaie courante

monnaie de papier locution nominale - féminin ( (monnaies de papier) )

  • 1. économie monnaie constituée par des billets de papier à la valeur garantie par la banque centrale du pays qui les émet Synonyme: papier-monnaie

    la monnaie de papier était initialement gagée sur l'or

monnaie unique locution nominale - féminin ; singulier

  • 1. économie unité monétaire de référence de l'Union européenne, matérialisée par des billets et des pièces en euros

    la date de mise en vigueur de la monnaie unique

faire de la monnaie locution verbale

  • 1. échanger un billet ou une pièce contre des billets ou des pièces de monnaie de plus faible valeur qui représentent la même somme

    faire de la monnaie chez le marchand de journaux

rendre à quelqu'un la monnaie de sa pièce locution verbale

  • 1. se venger de l'attaque ou de l'affront de quelqu'un en répliquant sur le même mode (familier) Synonyme: riposter

    il m'a humilié en public mais je vais lui rendre la monnaie de sa pièce

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