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词典释义:
pontificat
时间: 2023-09-30 04:26:04
[pɔ̃tifika]

n.m. 1. (古罗马)大祭司之 2. 皇的位或任期

词典释义
n.m.
1. (古罗马)大祭司之
2. 皇的位或任期
cardinal élevé au pontificat升为皇的

近义、反义、派生词
词:
papauté
联想词
pape 罗马皇; pontife 大司祭; épiscopat 位或任期; papauté 罗马皇的位; Saint-Siège 圣座,廷; concile 议,宗评议; canonisation 册封; encyclique 皇通谕; conclave 秘密议; cardinal 基本的,要的; Saint-Père 圣父;
当代法汉科技词典
n. m. 【宗】(古罗马)大祭司之
短语搭配

cardinal élevé au pontificat升为教皇的主教

原声例句

L’ouverture des archives secrètes du Vatican sur le pontificat de Pie 12.

梵蒂冈关于庇护12章教皇的秘密档案的开放。

[RFI简易法语听力 2019年3月合集]

L'histoire retiendra que Benoît XVI est le premier pape depuis le Moyen Age à renoncer à sa charge, après seulement 8 ans de pontificat.

- 历史会记住,本笃十六世是自中世纪以来第一位在任教仅 8 年后就放弃职务的教皇。

[法国TV2台晚间电视新闻 2023年1月合集]

Des précautions qui ont fait naître des questions sur une éventuelle fin de pontificat.

引起有关教皇可能结束的问题的预防措施。

[RFI简易法语听力 2022年7月合集]

De surcroît, depuis 2005 et le pontificat de Benoît XVI, les nouveaux prêtres doivent non seulement faire vœu de célibat, mais aussi déclarer qu’ils sont hétérosexuels.

此外,自2005年本笃十六世(Benedict XVI)担任教皇以来,新神父不仅要发誓独身,还要宣布他们是异性恋。

[La revue de presse de Frédéric Pommier]

Lors de cette dernière intervention, Benoit XVI a évoqué les moments difficiles de son pontificat.

在最后的干预中,本笃十六世唤起了他教皇任期的艰难时刻。

[RFI简易法语听力 2013年2月合集]

Au début de la première visite aux Etats-Unis de son pontificat, le pape François a exhorté Washington à prendre des mesures urgentes pour lutter contre le dérèglement climatique.

FB:教宗方济各在教皇首次访问美国之初,敦促华盛顿采取紧急行动应对气候变化。

[RFI简易法语听力 2015年9月合集]

Pour le deuxième anniversaire de son pontificat, le pape François annonce un " Jubilée" .

SB:在教皇就任两周年之际,教宗方济各宣布" 禧年" 。

[RFI简易法语听力 2015年3月合集]

例句库

Au cours de son pontificat, S. S le pape Jean- Paul II a fait preuve d'une autorité morale unique et d'un charisme exceptionnel, comme dirigeant spirituel et comme homme d'État.

在其担任教皇的整个期间,约翰-保罗二世展现了作为一个精神领袖和政治家的独特的道义权威和非凡魅力。

Tout au long de son pontificat, Jean-Paul II a œuvré pour la paix et l'égalité, pour la solidarité et la justice.

约翰·保罗二世在担任教皇期间为和平、平等、团结、正义、不同文明和宗教间对话奋斗不息。

Pour le Saint-Siège, c'est la fin d'un pontificat exceptionnel.

对教廷来说,这是一届非凡教宗的结束。

Aujourd'hui, nous rendons hommage au pape de la civilisation de l'amour, pleins de gratitude pour les bienfaits de ce pontificat.

今天,我们充满着对这位教皇留给我们的礼物的感激心情,赞美博爱文明教皇。

Dès le début de son pontificat il est apparu comme un humaniste.

他从一开始担任教皇职务,就表明自己是一位人道主义者。

Pendant son pontificat, l'Église a joué un rôle clef en réunissant des parties belligérantes dans un effort de réconciliation.

在他担任教皇期间,教会发挥了关键作用,使交战各方聚集在一起实现和解。

Le Pape Jean-Paul II y souligne ses rappels, au cours de son pontificat, des souffrances du peuple juif lors de la Seconde Guerre mondiale et du crime connu sous le nom de Shoah.

教皇约翰二世在上述信件中指出,在其担任教皇期间曾多次回顾犹太人在第二次世界大战期间遭受的苦难和称之为浩劫的的罪行。

Ces vingt dernières années, sous le pontificat de Jean-Paul II, le nombre d'États concernés s'est sensiblement accru (auparavant 90 États).

在过去二十年里,在罗马教皇约翰·保罗二世的领导下,建立外交关系的国家大大增加(原先为90个国家)。

法语百科
Image illustrative de l'article Pape

Dans l'usage français reconnu par les dictionnaires usuels, et quoiqu'il ne résume pas la totalité de l'usage francophone, le terme de pape désigne l'évêque de Rome garant de l'unité de l'Église catholique romaine, et son chef visible en tant que successeur de saint Pierre (le chef invisible étant le Christ en personne), et monarque temporel de l'État du Vatican. C'est dans ce sens seul que ce terme est employé dans cet article ainsi que dans les autres articles traitant des papes, sauf mention contraire. Toutefois, ce titre est également porté par le chef de l'Église copte orthodoxe : Théodore II, élu le 4 novembre 2012. Le titre de pape n'est réellement apparu qu'à partir du concile de Nicée en 325, mais le terme n'a désigné exclusivement l'évêque de Rome qu'à partir de Grégoire VII, au XI siècle. Selon la tradition apostolique, la succession pontificale légitime remonte à l'apôtre Pierre.

Le pape actuel est Jorge Mario Bergoglio sous le nom de François, élu le 13 mars 2013 et qui succède à Benoît XVI. Il devient ainsi le 266 pape.

Origine du nom

À l'origine, le terme pape (en grec πάπας / papas) n’a rien d’un titre officiel ; c’est une appellation d’affection respectueuse, celle que l’enfant donne à son père (« papa »). La première attestation documentée de ce mot pour désigner un chef religieux de premier plan remonte à 306, quand la population chrétienne d'Alexandrie le décerna comme titre à son évêque Pierre, qui avait organisé la résistance extérieure à la persécution de Dioclétien. À partir du 1 concile œcuménique de Nicée, où siégèrent des évêques au nombre traditionnel de 318, l'appellation de « pape » a été affectueusement donnée à tout évêque en tant que chef de l'Église locale qu'il présidait. Ce n'est que progressivement, surtout à partir du VI siècle, que ce nom a servi à désigner le seul pontife romain, et ce à l'échelle de l'Église universelle (Orient et Occident). Le titre de « pape », donné également au patriarche copte orthodoxe d'Alexandrie, est une tradition locale de l'Église copte.

Usage

Le premier évêque de Rome auquel est attribué le titre de « pape », au début du IV siècle, sur le cubiculum d'un diacre nommé Severus est Marcellin (296-304) ; on y trouve l'inscription « jussu pp [papae] sui Marcellini ». L'abréviation de « papa » en « PP » est constante, notamment dans la signature pontificale (par exemple, le pape Benoît XVI signait toujours les documents officiels ainsi : « Benedictus PP XVI »). On rencontre aussi des formules telles que « Papa urbis Romae (aeternae) » (Le Pape de la ville (éternelle) de Rome). Ce n'est donc qu'à partir du VI siècle qu'il désigne plus spécifiquement l'évêque de Rome, comme l'atteste la chancellerie de Constantinople, qui utilise ce titre pour les pontifes romains, lesquels adopteront eux-mêmes ce titre à partir de la fin du VIII siècle. Un siècle plus tard, au cours du concile qui se tient à Pavie en 998, Grégoire V demande à l'archevêque Arnolfe II de Milan de renoncer à se faire appeler ainsi, puis Grégoire VII (1073-1085) édicte un Dictatus papae réservant l'usage du terme au pontife romain.

Aujourd’hui encore, les Grecs appellent pappas les simples prêtres de l’Église orthodoxe, mais dans le sens classique de « Père », équivalent au titre que l'on donne aux prêtres dans l'Église latine (ce mot grec est aussi à l'origine du mot bulgare et russe pop, utilisé péjorativement pour désigner les prêtres orthodoxes ; en revanche l'anglais « pope », de même origine, désigne exclusivement l'évêque de Rome).

Origine du magistère du pontife romain

Image accompagnant un article sur l'histoire de la papauté dans le Liber floridus (1120). BNF.

Le prestige éminent de la position de l'évêque de Rome dans la chrétienté depuis l'antiquité paléochrétienne réside avant tout en la présence traditionnellement admise des tombeaux de Pierre et Paul de Tarse dans cette ville, l'un au Vatican, près de l'ancien cirque de Néron, et l'autre sur la via Ostiense, aux portes de Rome. Dans les premiers siècles de notre ère, Rome devient ainsi ville de pèlerinages « ad limina apostolorum ». L'Église romaine a toujours proclamé sa fondation apostolique, sur laquelle elle base son autorité magistérielle dont elle se prévaut et que les titulaires du siège de Rome affirment à la suite de l'évêque Libère (352-366), le premier à utiliser l'expression de « Siège apostolique » (Sedes apostolica). Cependant, dans l'Église catholique, l'autorité du pape est ipso facto liée au fait qu'il est l'évêque de Rome. Ainsi, la seule titulature officielle du pape dans l'Antiquité est le mot « Évêque », (sous-entendu : de la ville). Aujourd'hui encore, dans les documents les plus solennels, le pape signe de ce seul titre d'« Évêque de l'Église catholique » (comme on le voit au paraphe du pape Paul VI sur toutes les constitutions et les décrets du concile Vatican II : « Ego PAULUS Catholicae Ecclesiae Episcopus », ou bien accompagné de la formule grégorienne: « Ego, N., episcopus, servus servorum Dei ».

Premiers siècles

Saint Pierre avec les clefs du salut des âmes et du Paradis (Saint-Pétersbourg).

L'origine de la fonction papale est avant tout d'ordre spirituel, ou mystique, bien avant d'être politique. Ainsi, la théologie catholique fait remonter la lignée des papes à l'apôtre Pierre. Elle affirme que le rôle de l'apôtre de présider à l'unité de l'Église a été énoncé par le Christ, ce qui s'exprime dans l'évangile de Matthieu : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église… je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16. 18-19) et dans l'évangile de Jean, par les paroles : « Simon [Pierre], (…) Pais mes agneaux… Pais mes brebis » (Jn 21. 15,16,17). Il est cependant à noter que Augustin d'Hippone dans son ouvrage "Rétractations" affirme que dans Mt 16. 18-19, la pierre (ou Roc) sur laquelle le Christ allait bâtir son église n'était pas Pierre mais le Christ lui-même.

Au II siècle de notre ère, il existe des manifestations du prestige de la communauté chrétienne de Rome, ainsi qu'en atteste une lettre d'Ignace d'Antioche adressée à cette communauté, évoquant la mémoire des enseignements apostoliques dont elle est détentrice. À la fin du siècle, Irénée de Lyon souligne lui aussi l'importance de cette tradition romaine dans son Contre les hérésies (III, 3, 2). Irénée - dans un texte qui entend combattre les gnostiques - présente le canal de la succession épiscopale comme le garant de la vérité apostolique pour chaque Église et pointe pour son exemplarité Rome, « cette Église très grande, très ancienne et connue de tous, que les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul [y] fondèrent et [y] établirent (…) [car] en raison de son origine plus excellente doit nécessairement s'accorder [avec elle] toute Église, c'est-à-dire les fidèles de partout, elle en qui toujours, au bénéfice de ces gens de partout, a été conservée la tradition qui vient des apôtres ».

La revendication d'apostolicité de Rome, qui est la seule ville occidentale de l'Empire à le faire, n'est pas contestée, pas plus que ne l'est celle d'autres villes orientales comme Corinthe ou Antioche ; ce n'est pas le cas de la revendication d'autorité et de primauté auxquelles elle prétend qui occasionnera nombre de débats, voire de schismes.

En 195, sollicité par des adversaire de l'évêque Polycrate d'Éphèse, l'évêque de Rome Victor, dans ce qui peut être lu comme un exercice de l'autorité romaine sur les autres Églises, rompt la communion avec les quartodécimans parce que ces derniers fêtent Pâques le 14 Nisan, même jour que la Pâque juive - une tradition transmise par Jean l'Évangéliste - tandis que les chrétiens de Rome la fêtent un dimanche. Si cette première tentative est sans portée réelle, des documents attestent de la continuité dans cette souveraine prétention de l'Église de l'Urbs dans les décennies qui suivent. Jean Guyon définit Victor I comme le premier évêque monarchique de Rome.

Émergence des métropolites

Le premier concile de Constantinople, mur peint dans l'église du monastère Stavropoleos, Bucarest (Roumanie).

Du point de vue de l’administration civile, l’Empire romain est divisé en provinces, chacune étant dirigée à partir de sa métropole (littéralement « ville-mère », en grec). Du point de vue de l'administration des églises, cette désignation ne s'applique qu'à Rome, Antioche, Alexandrie, Nicomédie puis Constantinople qui la remplace. À la fin du III siècle ou au tout début du IV siècle, l’évêque de chaque métropole, ou métropolite, a pris de l’ascendant sur les autres évêques de la province.

En 325, le Concile de Nicée entérine cet état de fait : nul évêque ne peut ordonner un prêtre ou un autre évêque sans l’accord de son métropolite. Le même concile affirme aussi, pour trancher le conflit mélitien et en se référant, dit-il, à un usage déjà constitué, que trois métropolites ont des compétences qui dépassent le cadre de leur province, ceux d’Alexandrie, de Rome et d’Antioche. La circonscription qui dépend d’Alexandrie regroupe toutes les provinces d’Égypte et de Libye. Bien que le concile ne précise pas quelles sont les limites des deux autres, on peut supposer qu’Antioche a la responsabilité de la Syrie, de la Palestine et des provinces limitrophes, et que Rome domine l’Italie (avec, peut-être, une certaine influence en Gaule et en Afrique, comme semble en témoigner le concile d’Arles en 314).

Les conciles de Constantinople (381) et de Chalcédoine (451) accordent le même statut de « super métropolite » (ce qui devait devenir la dignité de patriarche) aux sièges de Jérusalem et de Constantinople. Le premier échappe au pouvoir d’Antioche, arien, et devient autonome, le second obtient immédiatement un rang après celui de Rome, celui-ci ayant la « primauté d’honneur ». Ce système est calqué sur l’administration civile : Constantinople est la capitale de l'empire d'Orient, Rome se veut son égale en Occident - insistant spécifiquement sur une première place symbolique - tandis qu'Alexandrie demeure une capitale économique incontournable. Au même moment, le siège d’Antioche voit sa circonscription rognée par ses deux voisines (Constantinople et Jérusalem).

Une prééminence qui se manifeste lentement

Pendant le IV siècle, le siège de Rome ne prend pas directement part aux principaux débats théologiques (surtout provoqués par des hérésies toutes nées en Orient : arianisme, sabellianisme, macédonianisme, apollinarisme). Aux grands conciles qui se réunissent pour juger ces hérésies, l'évêque de Rome envoie toujours des légats (prêtres ou évêques) pour le représenter (les prêtres ne prennent pas part aux votes, seulement les évêques). Souvent, des évêques et des sièges patriarchaux d'Orient en conflit interne envoient des ambassades à l'évêque de Rome pour en obtenir un arbitrage (le cas le plus célèbre est celui de S. Jean Chrysostome, patriarche de Constantinople, en butte avec une partie du clergé, avec l'empereur Arcadius, l'impératrice Eudoxie, et avec Théophile, patriarche d'Alexandrie, en appelle à Rome et obtient le plein soutien du pape S. Innocent Ier. Ainsi, malgré une apparente faible implication dans les affaires de la chrétienté orientale, le prestige de Rome est généralement reconnu en tant qu'instance non directement liée aux conflits, et par conséquent susceptible d'adopter une position non partiale ; cette implication non partisane, jointe au fait que Rome est reconnue comme la ville du martyre des apôtres Pierre et Paul, conduit nombre d'instances (empereurs et évêque d'Orient) à lui demander à plusieurs reprises l'arbitrage romain, notamment lors de la crise arienne. Au V siècle, notamment lors des grands débats christologiques suscités par Nestorius puis par Eutychès, Rome s'implique davantage : ce sera avec le plein soutien du pape S. Célestin I, sollicité par S. Cyrille, patriarche d'Alexandrie, que Nestorius et le nestorianisme seront condamnés au Concile œcuménique d'Éphèse en l'an 431. Déjà IV siècle, Théodose, à son avènement, avait proclamé que la loi religieuse de tout l’empire était « la foi de l’évêque de Rome et de l’évêque d’Alexandrie ». En l'an 451, au cours du Concile œcuménique de Chalcédoine, à la lecture du Tome à Flavien, rédigé par le pape S. Léon I le Grand pour définir la foi catholique contre l'hérésie d'Eutychès niant les deux natures, divine et humaine, du Christ (et par conséquent niant l'union hypostatique et la communication des idiomes entre les deux natures), toute l'assemblée coniliaire, debout, acclama le pape au cri de : « Pierre vient de parler par la bouche de Léon ! » (exclamation que les notaires impériaux consignèrent dans les procès-verbaux des actes canoniques du Concile).

Au cours des siècles suivants (VI siècle - VII siècle), à la suite de la chute de l'Empire d'Occident, le siège de Rome devient de plus en plus politiquement autonome et influent, notamment en Occident, alors considéré comme le territoire spécifiquement « patriarcal » du pontife romain. Dans le marasme général (peste à Rome, débordements catastrophiques du Tibre, invasions des Lombards), le pape S. Grégoire le Grand (590-604) est amené à organiser matériellement, à tous les niveaux, les besoins de la population romaine. Plusieurs facteurs ont favorisé cette évolution :

le prestige de Rome, ancienne capitale de l’Empire, et qui le reste dans les esprits longtemps après la chute de l’Empire d'Occident. C’est en ce sens que Michel Butor a pu parler au XX siècle du Pape comme le « fantôme des empereurs hantant leur ville éternelle ». À ce prestige s’ajoute celui conféré par le titre de « successeur de saint Pierre », que l'Église catholique lui reconnaît. Par ailleurs Rome était, et reste encore, un lieu de pèlerinage très fréquenté sur les tombes traditionnelles des apôtres Pierre et Paul, apôtres considérés comme les fondements de l'Église, selon le mot d'Irénée de Lyon ;

l’éloignement de la puissance civile et militaire : les empereurs s'installent d’abord à Ravenne, puis il ne reste plus que l’empereur installé à Constantinople ;

l’absence d’autre chef religieux de premier plan en Occident. Tous les patriarches sont en Orient, et le seul siège de métropolite qui ait quelque importance, celui de Carthage, est longtemps entre les mains des Vandales ariens, puis perd sa puissance ;

la politique active menée par des papes de forte personnalité, en particulier Grégoire le Grand, qui fut l'instigateur de la conversion des Anglo-Saxons, ou encore Léon dont l'épisode le plus connu est la rencontre avec Attila pour le dissuader d'envahir Rome. Si le pape envoie des missionnaires dans des pays lointains ou négocier face à Attila, cela manifeste désormais son indépendance politique (à Constantinople, le patriarche demeurait sous le contrôle étroit de l'empereur, donnant ainsi lieu au césaropapisme).

Prérogatives temporelles et spirituelles

Drapeau de l'État de la Cité du Vatican.
Drapeau de l'État de la Cité du Vatican.

Le pape, jusqu'en 1870, a été le souverain des États pontificaux. Il est aujourd'hui souverain de l'État de la Cité du Vatican sur lequel il possède la plénitude du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Cette souveraineté sur un territoire, de dimension réduite, est la garantie d'indépendance de son pouvoir spirituel à l'égard de tous les États du monde. Le pape est avant tout le garant de l'unité et le chef visible de l'Église catholique (le Christ en étant le Chef invisible).

L'élection du pape est la prérogative exclusive du Collège des cardinaux de l'Église romaine, réunis en conclave (lieu fermé sous clefs) après la mort ou la renonciation du pape, et selon les strictes dispositions de la Constitution Universi Dominici Gregis, promulguée par le pape Jean-Paul II du 22 février 1996 (succédant à des constitutions antérieures), et par le motu proprio Constitutione Apostolica du pape Benoît XVI promulgué le 11 juin 2007. Les cardinaux sont eux-mêmes créés par le Pontife romain et sont actuellement électeurs jusqu'à l'âge de 80 ans. C'est seulement à partir du XI siècle que l'élection du pape fut réservée aux cardinaux, (décret de Nicolas II en date du 13 avril 1059). Antérieurement, pendant le premier millénaire, l'élection du Pontife romain revenait canoniquement à l'Église de Rome, clercs et certains laïcs. Les interférences abusives du pouvoir politique finirent par pousser les papes à interdire une telle interférence.

Le pape est élu à vie, mais garde toujours la prérogative de résigner la charge apostolique ; cela s'est produit à de très rares fois, tel le pape Célestin V pour vivre dans un monastère, Grégoire XII en 1415, mais au sein du Concile de Constance dans le seul but de mettre fin au grand schisme. Il l'a fait non pas en personne, mais par la voix d'un procurateur, le 4 juillet 1415, ce qui permit l'élection de son successeur Martin V, élu plus tard, le 11 novembre 1415 et tout dernièrement pour la troisième fois de l'histoire, le 28 février 2013 la résignation de sa charge le pape Benoît XVI pour vivre dans un monastère.

Le règne d'un pape se nomme pontificat. L'origine de ce mot tient à l'un des titres des papes : souverain pontife. La filiation de cette expression doit se trouver dans le titre du principal prêtre dans la Rome antique pontifex maximus, porté jusqu'au VI siècle par l'empereur de Byzance.

Formellement, le pape n'est pas un « chef spirituel » : il reçoit mission du Christ (selon la foi catholique), en tant qu'évêque de Rome et successeur de l'apôtre Pierre, de veiller et de présider à l'unité de toutes les Églises locales catholiques, c'est-à-dire tous les diocèses gouvernés par les évêques en communion avec Rome (le Christ étant le Chef invisible de l'Église catholique).

Jusqu'en 800

Rome est menacée par les attaques des princes barbares : dès 410, la Ville éternelle est saccagée par les Wisigoths.

À la fin du V siècle, Gélase I envoya à l'empereur Anastase une lettre dans laquelle il réaffirme que le pouvoir des rois et celui des évêques sont dissociés, et que celui des évêques prévaut.

Au milieu du VIII siècle, les papes, lassés, d'une part, des querelles dogmatiques sans cesse suscitées par la politique césaropapiste des empereurs byzantins, et ne voulant plus, d'autre part, se laisser "enfermer" dans le cadre de la pentarchie qu'ils n'avaient jamais réellement reconnue (car la notion de "pentarchie" réduisait trop le Saint-Siège au rang des autres sièges patriarcaux alors qu'il exerce seul l'autorité de l'apôtre Pierre), rompent avec la tutelle politique de Constantinople. En particulier, le pape Léon III, menacé par les Lombards, n'hésitera pas alors à recourir à la puissance montante des Carolingiens, avec Pépin le Bref puis Charlemagne. La Donation de Constantin, un « faux vrai » document, formalisé à cette époque mais entérinant un pouvoir temporel attesté dans les faits au moins depuis le pontificat du pape Grégoire le Grand (590-604). Ce document faisait croire qu'en quittant la Ville, l'empereur Constantin en aurait remis le pouvoir à l'évêque de Rome, ainsi que le pouvoir (potestas) sur l'Occident. C'est Pépin le Bref qui en constitua l'embryon des États pontificaux en 754. En 800, le pape Léon III couronne Charlemagne empereur d'Occident à Rome.

À cette époque, le pape envoie des missionnaires, notamment dans les îles britanniques ainsi que dans l'est et le nord de l'Europe, afin d'évangéliser les populations païennes.

Pornocratie pontificale

Le X siècle est marqué par la période sombre de la pornocratie pontificale sous l'influence de femmes débauchées et de la famille des comtes de Tusculum.

La réforme grégorienne

1054 : le Grand Schisme d'Orient

1059 : décret du Latran de Nicolas II sur l'élection du pape par les cardinaux le 13 avril 1060

1075 : le dictatus papæ

1075-1122 : querelle des Investitures

La réforme grégorienne voit l'affirmation de la « monarchie pontificale » : le pape souverain, chef de l'Église universelle, exerce sur tous ses membres la plénitude du pouvoir (plenitudo potestatis), disposant des glaives spirituel et temporel. Elle révèle aussi la tendance théocratique de la papauté, formulée notamment dans le Dictatus papæ. Cette « monarchie pontificale » culmine sous Innocent III, l'Église est alors considérée par tous comme une monarchie élective, universelle et absolue, assimilée à la Cité de Dieu sur la terre.

La lutte du sacerdoce et de l'Empire

L'histoire de la papauté est inséparable de l'évolution doctrinale de la christologie et de la baisse de puissance des empereurs romains d'Orient. Le pape cherche à affermir son pouvoir spirituel et temporel et à passer du statut de simple évêque de Rome à celui de souverain.

Pendant le Moyen Âge, le pape dut affirmer son pouvoir face à l'empereur et à la croissance des royautés. L'autre problématique concerne la définition de la souveraineté du pontife : doit-elle se limiter aux affaires spirituelles (nomination des évêques et des abbés, définition du dogme) ou bien doit-elle déborder sur la sphère temporelle ? Dans la seconde option, le pape ne peut éviter l'affrontement avec les souverains qui règnent alors en Occident.

Grand Schisme

De 1378 à 1418, ce schisme voit coexister et s'affronter deux séries de papes, l'un siégeant à Rome et l'autre à Avignon. Sur le terrain politique, il découle de l'affrontement entre la papauté et les États modernes qui se créent à la fin du Moyen Âge et que la papauté n'a plus les moyens d'assujettir.

Conciliarisme

Le conciliarisme est un mouvement de réforme qui se développe du XIVauXVI siècles et qui voit l'autorité suprême dans l'Église catholique passer des mains du pape à celles du concile œcuménique.

La Réforme et le concile de Trente

Caricature protestante du XVI siècle représentant l'Église catholique romaine sous la double apparence du pape et du diable.

La Réforme protestante est un mouvement religieux qui met en cause radicalement l'existence même d'un pape.

Le concile de Trente est le dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l'Église catholique. Convoqué par le pape Paul III en 1542, en réponse aux demandes formulées par Martin Luther dans le cadre de la Réforme protestante, il débute le 13 décembre 1545. Il se déroule en dix-huit ans, sur vingt-cinq sessions, cinq pontificats (Paul III, Jules III, Marcel II, Paul IV et Pie IV ) et trois villes.

En réaction aux progrès de la Réforme protestante, il définit le péché originel, la justification, une autorité de la Bible spécifique au catholicisme romain et confirme les sept sacrements, le culte des saints et des reliques ainsi que le dogme de la transsubstantiation. Sur le plan disciplinaire, il crée les séminaires diocésains, destinés à former les prêtres. Trente est l'un des conciles les plus importants de l'histoire du catholicisme ; il est le plus abondamment cité par le concile Vatican II.

L'historienne Régine Pernoud présente ce concile comme « la coupure entre l'Église médiévale et l'Église des temps classiques ».

La crise moderniste et le concile Vatican I

Plus de trois cents ans après le concile de Trente, Pie IX décide de convoquer un concile en 1869. Ce concile, le vingtième, s'ouvre en décembre 1869 et est ajourné le 20 octobre 1870 à cause de la guerre.

Vatican I affirme, par l'encyclique Pastor Æternus du 18 juillet 1870, l'infaillibilité pontificale et condamne les « idées nouvelles » issues du Siècle des Lumières au bénéfice de la primauté pontificale.

Une autre caractéristique de ce concile est d'avoir été reporté sine die du fait de l'invasion de Rome et de l'annexion des États pontificaux.

Encyclique Pastor Æternus Constitution dogmatique « Pastor aeternus » — 1 concile du Vatican — 18 juillet 1870 :

« C’est pourquoi, nous attachant fidèlement à la tradition reçue dès l’origine de la foi chrétienne, pour la gloire de Dieu notre Sauveur, pour l’exaltation de la religion catholique et le salut des peuples chrétiens, avec l’approbation du saint Concile, nous enseignons et définissons comme un dogme révélé de Dieu: le Pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l’Église, jouit, par l’assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi et les mœurs. Par conséquent, ces définitions du Pontife romain sont irréformables par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l’Église. Si quelqu’un, ce qu’à Dieu ne plaise, avait la présomption de contredire notre définition, qu’il soit anathème. »

Le concile Vatican II et la collégialité

Le pape Jean XXIII, âgé de 82 ans, que l'on décrivait comme un pape de transition du fait de son âge lors de son élection, crée la surprise en annonçant un « aggiornamento » de l'Église catholique, c'est-à-dire un grand concile destiné à favoriser le dialogue de l'Église avec le monde moderne.

Vatican II s'ouvre le 11 octobre 1962. Parmi les grandes réformes figurent l'ouverture envers les autres religions, la possibilité d'utiliser le latin ou les langues vernaculaires pour les offices religieux et l'attention de l'Église aux problématiques sociales.

Titres pontificaux

Évêque sous-entendu du diocèse de la ville de Rome : (Urbis) episcopus.

Vicaire de Jésus-Christ (Vicarius Christi) : l'appellation est attestée du temps du pape Gélase I, au synode romain du 13 mai 495. Au II siècle, est également attesté le titre de « Vicaire de Pierre », très vite tombé dans l'oubli car ecclésiologiquement erroné : d'une part, parce que le pape est le successeur, mais non l'intendant (serviteur) de Pierre ; il est même pleinement « Pierre » à son tour puisqu'il exerce la plénitude du ministère apostolique que le Christ avait accordé au « Prince des Apôtres » ; d'autre part, parce que le pape rendra compte de ses actes au Christ seul, tout comme Pierre avant lui. C'est pourquoi le titre de « Vicaire du Christ », théologiquement et ecclésiologiquement vrai, s'est imposé au cours des siècles (« vicaire », c'est-à-dire « intendant »). Innocent III se proclame en 1214 aussi bien « Vicaire du Christ » que « Vicaire de Dieu » (car la foi chrétienne reconnaît en Jésus-Christ Dieu fait homme).

Successeur du prince des apôtres : Successor principis apostolorum.

Chef suprême de l'Église : Caput universalis ecclesiae.

Souverain pontife de l'Église universelle : Pontifex maximus.

Primat d'Italie : Primatus Italiae.

Archevêque métropolite de la Province romaine : Archiepiscopus ac metropolitanus provinciae ecclesiasticae Romanae.

Souverain de l'État de la Cité du Vatican : Princeps sui iuris civitatis Vaticanae.

Serviteur des serviteurs de Dieu : Servus servorum Dei.

Patriarche d'Occident : Patriarcha Occidentis (titre abandonné par Benoît XVI en 2006).

En droit canonique, le pape est désigné sous l'appellation de « Pontife romain » (Pontifex Romanus), dérivé de l'appellation du grand prêtre romain (plus tard porté par les empereurs romains), en tant que représentant de Dieu sur terre : « Pontifex Maximus ».

La signature papale prend la forme « NN. PP. x » c'est-à-dire « un tel, Pontifex Primus [premier pontife], numéro tant » (ainsi, le pape Paul VI signait « Paulus PP. VI »), et son nom est fréquemment accompagné dans les inscriptions par les abréviations « Pont. Max » ou « P.M. » — abréviation de l'ancien titre hérité de l'Antiquité latine Pontifex Maximus, littéralement « le bâtisseur suprême de ponts » (entre Dieu et les hommes). Le Christ est le Pontife suprême et éternel entre Dieu et l'humanité. « Pontifex Maximus », concernant le pape, se traduit habituellement en français par « Souverain Pontife ».

Les bulles, décrets et constitutions du pape sont signés « NN. Episcopus Ecclesia Catholicæ » (« NN. Évêque de l'Église catholique »), alors qu'elles débutent par l'appellation « NN. Episcopus Servus Servorum Dei » (« NN. Évêque, serviteur des serviteurs de Dieu »), ce dernier titre datant du pape Grégoire I le Grand.

D'autres circonstances officielles voient l'usage de titres tels que Summus Pontifex, Sanctissimus Pater (Très Saint Père — cette formule est d'usage en France pour la correspondance adressée au Pape), Beatissimus Pater, Sanctissimus Dominus Noster (Notre Très Saint Père), et à l'époque médiévale Domnus [et non Dominus] Apostolicus (Seigneur Apostolique).

Paramentique et insignes pontificaux

Dans l'Église catholique, un certain nombre d'insignes sont réservés au pape :

Emblème pontifical.
Emblème pontifical.

l'anneau du pêcheur, ou anneau piscatorial (en or), représente l'apôtre Pierre en pêcheur tirant son filet plein de poisson de la mer. L'anneau piscatorial est utilisé pour sceller les brefs, les constitutions, les décrets et les encycliques ; il est personnel à chaque pape. ; le cardinal camerlingue le brise solennellement immédiatement après la mort ou en cas de renonciation du pape ;

la Férule crucifère simple, ou crucifère triple ; c'est le bâton liturgique réservé au pape seul ; le pape tient en sa main gauche la férule crucifère triple dans les très solennelles cérémonies, par exemple lorsqu'il procède à l'ouverture et à la fermeture de la Porte Sainte lors des jubilés, habituellement tous les 25 ans) ;

la soutane blanche, systématiquement portée depuis saint Pie V; ce pape l'adopta en hommage à l'habit blanc de l'Ordre des Prêcheurs auquel il appartenait (autrefois le pape était souvent vêtu de rouge -mais pas obligatoirement, par exemple, le blanc était aussi utilisé- comme le sont, depuis Paul II, les cardinaux romains). Bien d'autres ecclésiastiques (prêtres ou évêques) portent aussi une soutane blanche, mais d'une forme et d'une teinte légèrement différentes de celle du pape ; sur sa soutane blanche, le pape porte aussi le camail blanc (couvrant les épaules et les avant-bras, mais dont les deux pans sont ouverts sur la poitrine) ;

la calotte blanche. Si beaucoup d'évêques, surtout dans les pays chauds (et non uniquement dans les pays de mission), arborent la soutane blanche, seul le pape peut faire usage de la calotte blanche. C'est donc bien un signe distinctif du souverain pontife ;

la ceinture blanche moirée et la simarre blanche frappée aux armes personnelles du pape ; aucun autre dignitaire ecclésiastique ne porte la ceinture blanche et la simarre blanche (pendant de la ceinture); la simarre, également moirée, est brodée des armoiries personnelles du pape régnant; ces armes, en couleurs, figurent sur chacun des deux pans de la simarre ;

les mules de velours rouge, en référence à la pourpre souveraine ; jusqu'à Benoît XV (1914-1922), elles étaient ornées chacune d'une croix tissée de fil d'or, pour le baisement des pieds (en tant que Vicaire du Christ). Jean-Paul II a personnellement opté, durant la seconde moitié de son pontificat, pour des escarpins de couleur brun-rouge. Le pape Benoît XVI a rétabli le strict usage des escarpins rouges ; le rituel du baisement des pieds a été progressivement abandonné durant la première moitié du XX siècle (en approchant aujourd'hui du pape, les catholiques mettent habituellement un genou à terre, accompagné du baisement de l'anneau piscatorial) ;

la mozette (ou mosette) rouge. À certaines occasions (cérémonies où il siège en habit de chœur sans célébrer la messe, audiences à des chefs d'État chrétiens ou au corps diplomatique, réception de corps constitués, etc.) le pontife romain revêt la mozette (camail fermé sur la poitrine et couvrant les avant-bras). Quand le pape reçoit un chef d'État catholique, il revêt l'étole au-dessus de la mozette). La mozette se porte exclusivement sur le rochet, constituant avec lui l'habit de chœur. En automne et en hiver, le pape porte la mozette de velours pourpre bordée d'hermine; au printemps et en été, la mozette est de satin pourpre non bordée d'hermine. Une fois par an, durant la Semaine in Albis (« semaine en blanc », c'est-à-dire l'Octave de Pâques), le pape revêt la mozette de velours blanc (non pourpre), bordée d'hermine.

le manteau et le chapeau rouges, en référence à la pourpre souveraine, qui fut celle aussi des empereurs romain durant l'Antiquité ; le manteau papal est une pèlerine rouge jusqu'aux pieds, doublée d'un camail rouge. Le pape porte aussi parfois un manteau de coupe classique, de couleur blanche, à boutons croisés ;

le camauro, bonnet rouge bordé d'hermine, plus guère porté par les papes depuis Clément XIV, au XVIII siècle ; mais, jusqu'à Pie XII, on en coiffait les papes durant leur première exposition sur leur lit de mort, dans leur chambre personnelle (avant leur exposition solennelle en habits pontificaux dans la basilique Saint-Pierre) ; Jean XXIII porta le « camauro » épisodiquement, ainsi que Benoît XVI.

Dans le domaine liturgique, seul le pape peut célébrer de droit à l'autel majeur des quatre basiliques majeures : basilique Saint-Pierre, archibasilique Saint-Jean-de-Latran, basilique Saint-Paul-hors-les-Murs et basilique Sainte-Marie-Majeure. Un cardinal peut y célébrer, mais pour cela il reçoit un mandat d'autorisation, pratique en usage au moins depuis la Renaissance. Au XVII siècle, lorsqu'un cardinal célébrait à l'autel majeur d'une des quatre basiliques majeures de Rome, on affichait une indulgence papale sur l'un des piliers du ciborium pour le signifier à tous.

Jusqu'à Paul VI (qui en abandonna l'usage), le pape possédait encore d'autres insignes particuliers :

la tiare papale : coiffure non liturgique, à triple couronne (pouvoir terrestre sur les États pontificaux, pouvoir spirituel sur les âmes, pouvoir moral sur les princes). Elle n'est plus portée depuis Paul VI. Dans la première version publiée des armoiries pontificales de Benoît XVI, elle était remplacée par une mitre ; actuellement, la tiare y figure à nouveau. Dans les armoiries officielles de l'État de la Cité du Vatican, la tiare figure avec les Clefs de saint Pierre ;

la nappe Incarnatus est : nappe constituée de 13 morceaux de toile damassée et frangée d'or. Repliée au début de la messe, elle était dépliée après l’« Incarnatus est » du symbole de Nicée-Constantinople ;

le chalumeau en or utilisé pour boire au calice; mais le chalumeau est un instrument prévu pour la communion au calice en toutes circonstances. Il n'est pas propre à la messe papale ;

les flabelli (pluriel de flabellum) : 2 éventails à long manche, frangés à leur sommet de plumes d'autruches, qui étaient en usage dans les cérémonies solennelles, supprimés par Paul VI ;

le gonfanon : étendard des armées pontificales, aujourd'hui remplacé par le drapeau de la Garde suisse pontificale et celui de la Gendarmerie pontificale ;

la sedia gestatoria : chaise à porteurs, qui n'est plus utilisée depuis la mort de Jean-Paul I (qui ne l'appréciait d'ailleurs pas, et qui ne l'utilisait que sur le conseil de son maître de cérémonie, dans le seul but de pouvoir être vu de tous), et que Jean-Paul II a remplacée par la papamobile.

N.B.

Les clefs de Saint Pierre qui figurent sur les armes pontificales sont un emblème héraldique dont la signification est symbolique et spirituelle, faisant référence à l'Évangile (Matthieu 16,19 : Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux : tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les Cieux). Elles concernent le pouvoir spirituel du pape, ce qui est également appelé « Pouvoir des Clefs ».

Mode d'élection

En termes de droit canonique, le pape est investi de sa charge directement par le Christ ; il ne tire la légitimité de sa charge ni de la succession des papes précédents, ni même du collège qui procède à son élection. Ce qui fait qu'un pape ne peut pas se donner un coadjuteur, ni choisir le pape suivant, ni interférer dans son élection. De même, il ne saurait recevoir de mandat impératif du collège des cardinaux qui procède à son élection, malgré une tentative historique infructueuse d'obliger un futur pape à s'engager à respecter des capitulations.

La Constitution apostolique Universi Dominici Gregis publiée par Jean-Paul II le 22 février 1996 règlemente dans les détails la procédure à suivre à la mort d'un pape (ou sa renonciation) jusqu'à l'élection du suivant.

Collège électoral

Il est composé des cardinaux âgés de moins de quatre-vingts ans. Le pape Paul VI en avait fixé le nombre maximal à cent vingt, nombre que Jean-Paul II a confirmé par la constitution apostolique du 22 février 1996.

Éligibilité

Elle n'est pas précisée par Universi Dominici Gregis. Néanmoins, la constitution apostolique sous-entend :

que le pape est forcément un homme — non une femme.

qu'il est prêtre catholique — le document n'envisage pas le cas contraire.

En revanche, Universi Dominici Gregis envisage que le nouveau pape ne soit pas évêque et prévoit une ordination épiscopale immédiate (ce qui eut lieu lors de l'élection du pape Grégoire XVI, qui était cardinal, simple prêtre, mais non évêque). Elle mentionne également qu'il n'est pas nécessaire d'être présent au Vatican pour être élu. Nul cardinal ne peut se déclarer « candidat », sous peine d'excommunication majeure latæ sententiæ. L'élection pontificale ne comporte donc aucune « campagne », aucune « candidature », de quelque nature qu'elles soient : c'est un acte de l’Église strictement spirituel et liturgique. L'élu peut accepter ou refuser son élection. S'il l'accepte, on lui demande immédiatement de quel nom pontifical il veut être appelé. Ce changement de nom signifie que les actes de l'élu ne sont plus désormais ceux d'une personne à titre privé, mais les actes, par définition apostoliques, du Souverain Pontife.

Bien qu'en pratique, à l'époque moderne, le collège des cardinaux correspond à celui des ecclésiastiques éligibles, ce fait n'est pas pour autant une règle. En effet, sur le plan théorique, et en se référant à la Constitution Universi Dominici Gregis promulguée par Jean-Paul II, tout prêtre catholique peut être élu pape si la majorité requise des cardinaux opte pour lui.

Élection pontificale

À la mort (ou en cas de renonciation) du pape, les cardinaux se réunissent en conclave à la chapelle Sixtine suivant un mode particulièrement réglementé .

Le nombre des cardinaux électeurs ne peut pas dépasser 120.

Avant chaque scrutin, deux ou trois bulletins de vote sont distribués aux cardinaux électeurs, puis un tirage au sort est effectué pour désigner parmi eux trois scrutateurs, trois délégués pour recueillir les votes des malades, et trois réviseurs ; ce tirage au sort est fait publiquement par le dernier cardinal diacre.

Débute ensuite le scrutin proprement dit, les cardinaux électeurs ont à leur disposition des bulletins de vote rectangulaires pouvant être pliés en deux comportant sur la partie supérieure l'inscription « Eligo in Summum Pontificem », le cardinal inscrit le nom de l'élu dans la partie inférieure.

Chaque cardinal se dirige ensuite vers l'autel de la chapelle où est placé un calice recouvert d'un plateau sur lequel il dépose son bulletin plié en deux. Il prononce alors la formule : « Je prends à témoin le Christ Seigneur, qui me jugera, que je donne ma voix à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu », puis fait glisser son bulletin dans le calice.

Dès que tous les cardinaux électeurs ont voté, les scrutateurs procèdent au dépouillement et au décompte des voix. Une fois dépouillé chaque bulletin est enfilé à l'aide d'une aiguille le long d'un fil. Pour être élu, il faut obtenir deux tiers des voix. Si cette majorité n'est pas atteinte, les bulletins ainsi que toutes les notes des cardinaux sont brûlés dans le poêle de la chapelle Sixtine et un fumigène ajouté pour donner une fumée noire et un nouveau scrutin est organisé, aussi souvent que nécessaire à l'obtention d'une majorité des deux tiers.

Si la majorité des deux tiers est atteinte, le cardinal doyen pose plusieurs questions à l'élu. « Tout d'abord, Acceptez-vous votre élection canonique comme souverain pontife ? » Et aussitôt qu'il a reçu le consentement, il lui demande : « De quel nom voulez-vous être appelé ? »

Si l'élu n'est pas encore évêque, il est consacré immédiatement.

Les bulletins de vote et les notes des cardinaux sont alors brûlés dans le poêle de la chapelle de façon à produire une fumée blanche. Le décompte des voix est remis au pape et est ensuite conservé dans les archives du Vatican, dans une enveloppe scellée qui ne peut être ouverte par personne, sauf autorisation expresse du souverain pontife.

Le conclave prend fin aussitôt après que le nouveau souverain pontife a donné son consentement à son élection.

Les cardinaux ont l'interdiction de dévoiler des renseignements sur le déroulement de l'élection sous peine d’excommunication.

Habemus papam

Actes pontificaux

Le siège pontifical émet divers types d'actes, suivant l'importance du sujet traité et la nature des destinataires :

La bulle (du latin bulla, le sceau) est un document scellé. Une bulle désigne habituellement un décret du pape rédigé en forme solennelle, et scellé soit d'une boule de métal (d'où elle tire son nom), soit plus simplement d'un cachet de cire. La bulle pontificale est normalement un décret traitant du gouvernement de l'Église, et présentant un intérêt public (contrairement au bref apostolique, à caractère privé). La qualification de « bulle » fait référence à la forme suivant laquelle le document est émis ; et cette forme peut concerner des documents de nature différente. C'est la forme normalement employée pour convoquer un concile et en publier ses décrets.

Le bref apostolique est un acte administratif d'Église, un rescrit du Saint-Siège appelé ainsi à cause de sa brièveté. Ne contenant ni préambule, ni préface, il ne comporte que ce que le pape accorde. Le bref est d'importance moindre qu'une bulle. Il porte sur une décision ou une déclaration, mais ayant en principe un caractère privé. Formellement, au sens strict, c'est un document scellé par l'anneau du pêcheur, marquant l'autorité du pape. Il est scellé de cire rouge, et est souscrit par le secrétaire du pape.

La lettre apostolique s'apparente à une exhortation apostolique pour ce qui est du fond. Dans la forme, elle s'en distingue car une lettre apostolique est adressée à un destinataire particulier, et non à l'ensemble des évêques comme pour une exhortation apostolique ou une encyclique. C'est l'équivalent d'une lettre ouverte publiée par le pape parce qu'elle est d'un intérêt général pour l'Église.

L'encyclique (lettre circulaire) est une lettre formellement adressée par le pape à tous les évêques. Une encyclique se rattache normalement à la mission d'enseignement du pape, elle est destinée à exposer à ses destinataires la position officielle de l'Église romaine sur un thème donné. Le plus souvent, le thème abordé est traité abstraction faite de questions d'actualité, ce qui donne à l'enseignement une portée générale et relativement permanente. Cependant, l'opportunité de traiter un thème particulier est souvent appréciée en fonction de l'état du monde; et les encycliques comportent parfois des mises en garde plus précises, voire des condamnations spécifiques. Bien que formellement destinée aux évêques, la lettre s'adresse en pratique à tous les fidèles de l'Église, confiés à l'enseignement de leur évêque respectif, et présente un intérêt pour toute personne intéressée par la position de l'Église. L'encyclique est un texte de référence sur la position de l'Église, mais sauf précision contraire, elle n'engage pas l'infaillibilité pontificale : un fidèle reste libre de ne pas suivre cet enseignement, si sa conscience le lui dicte, tout en restant dans l'Église.

La constitution apostolique (du latin constitutio apostolica) est en diplomatique vaticane un acte émanant du pape. Le terme constitution correspond ici à un sens large, et désigne un texte équivalent à une loi dans le domaine civil. Le qualificatif apostolique signifie simplement quelle est issue du siège apostolique ; une constitution apostolique est une loi que le pape promulgue au titre de son autorité de gouvernement général sur l'Église. Sont désignés ainsi les décisions les plus importantes du souverain pontife concernant la foi, les mœurs, l'administration de l'Église (par exemple, la constitution apostolique Sacrae disciplinae leges du 25 janvier 1983 promulgue le nouveau code de droit canonique). Elles se présentent souvent sous forme de bulles.

Sources

Références

↑ Jean-Michel Meurice, Le Vrai Pouvoir du Vatican : Enquête sur une diplomatie pas comme les autres, Albin Michel,‎ 2010, p. 13-15

↑ « Élection de Théodore II », sur orthodoxie,‎ 2012 (consulté le 5 novembre 2012)

↑ « L'archevêque argentin Bergoglio devient le pape François », Le Monde,‎ 13 mars 2013 (consulté le 14 mars 2013)

↑ « L'Argentin Jorge Mario Bergoglio devient le nouveau pape François Ier », Le Nouvel Observateur,‎ 13 mars 2013 (consulté le 14 mars 2013)

↑ Claire Chartier, « François 1er, pape de la Renaissance ? », L'express.fr,‎ 13 mars 2013 (consulté le 14 mars 2013)

↑ Tanguy de l'Espinay et Pasca Dronne, « Le pape François va rendre visite à son prédécesseur Benoît XVI », Le Parisien,‎ 13 mars 2013 (consulté le 14 mars 2013)

↑ Richard E. Rubenstein, Le jour où Jésus devint Dieu, Paris, Bayard, 2000

↑ Philippe Levillain, Dictionnaire historique de la papauté, Paris, Fayard, 2003, s. v. « Pape ».

↑ Orazio Marucchi, Christian epigraphy, éd. Cambridge University Press Publication date, 1912, p. 207, retranscription de l'inscription en ligne

↑ (en) Philippe Levillain, The Papacy. An Encyclopedia, vol. 2, éd. Routledge, 2002, p. 1227, extrait en ligne

↑ Voir, par exemple, l'épître attribué à Clément de Rome de la fin du I siècle

↑ Expression latine signifie, mot à mot, « au seuil des Apôtres ». Faire un pèlerinage ad limina apostolorum, se rendre à Rome

↑ Michel-Yves Perrin in Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté. 2000 ans de mission et de tribulations, éd. Tallandier/Seuil, 2003, p. 22-23

↑ « Moi, N., évêque, serviteur des serviteurs de Dieu »

↑ (en) Saint Augustine, The Retractions (The Fathers of the Church, Volume 60), CUA Press,‎ 1 avril 2010 (ISBN 9780813211602, lire en ligne)

1 2 3 Michel-Yves Perrin in Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté. 2000 ans de mission et de tribulations, éd. Tallandier/Seuil, 2003, p. 35

↑ certains traduisent « de son autorité plus forte »

↑ La traduction de ce passage est malaisée et controversée

↑ Michel-Yves Perrin in Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté. 2000 ans de mission et de tribulations, éd. Tallandier/Seuil, 2003, p. 37

↑ Michel-Yves Perrin in Yves-Marie Hilaire (dir.), Histoire de la papauté. 2000 ans de mission et de tribulations, éd. Tallandier/Seuil, 2003, p. 38

↑ Des origines au V siècle. Naissance de la Rome chrétienne, in Le monde de la Bible, hors série automne 2007

↑ Le monde de la Bible, Bayard, numéro hors-série : « Aux origines de la papauté moderne »

↑ (en) Adrian H. Bredero, Bernard Of Clairvaux, Continuum International Publishing Group,‎ 2004 (lire en ligne), p. 153

↑ Jean François André, Histoire politique de la monarchie pontificale au XIVe siècle, Varon,‎ 1845, 515 p.

↑ Annick Sibué, Luther et la Réforme protestante, Paris, Eyrolles, 2011

↑ Régine Pernoud, Pour en finir avec le Moyen Âge, éd. Seuil, 1977, p. 159.

↑ Claude-Henry Du Bord, Le christianisme : Histoire, courants, cultures, Eyrolles,‎ 2011 (lire en ligne), p. 79

↑ (en) Philip Schaff, History of the Christian church, Volume 5, C. Scribner's sons,‎ 1907, p. 36

↑ article de Zénit du 22 mars 2006 : Benoît XVI renonce au titre de « patriarche d’Occident », devenu « obsolète » sur le site catholique.org

↑ Cf. Dom Jean Mabillon, « Iter italicum ».

↑ Carlo Fantappiè, Papauté, vacance du siège et "pape émérite". Équivoques à éviter, cité par Sandro Magister, site Chiesa, L'Espresso

↑ La renonciation du pape est prévue dans le droit canon (paragraphe 332 § 2 du Code de Droit Canonique). Voir : Code de droit canonique (1983) sur le site de la Revue de droit canonique - Strasbourg

1 2 (fr) « Universi dominici gregis », sur http://www.vatican.va, Saint-Siège,‎ 22 février 1996 (consulté le 20 octobre 2011)

↑ Source : Site du diocèse de Poitiers.

Bibliographie

Yves-Marie Hilaire, Michel Perrin et Michel Rouche, Histoire de la papauté. 2000 ans de missions et de tribulations, éd. Seuil/Tallandier, coll. Points/Histoire, 2003, compte-rendu en ligne

Philippe Levillain, Dictionnaire historique de la papauté, Fayard,‎ 2006

(it) Claudio Rendina, I Papi, Storia e Segreti, Newton Compton, Roma, 1983

Jean-Louis Bachelet, La vie cachée des papes. Vices, excès & grandeurs de quelques successeurs de saint Pierre, La Librairie Vuibert, 2015

中文百科

教宗(拉丁语:papa)是罗马主教,同时为普世天主教会领袖与梵蒂冈城国元首,传统上被认为是圣伯多禄宗徒之位的后继者。天主教会使用「教宗」为中文译名,中国大陆的一些非天主教人士、以及日本、韩国和越南这些汉字文化圈则称为「教皇」。现任(第266任)教宗为方济各,于2013年3月13日当选。

辞源

教宗的拉丁文原词「Papa」源自希腊文的「πάπας」,原意为「父亲」,起初用于对任何司铎或主教亲暱的称呼。4世纪或5世纪时,「πάππας」在西罗马帝国仍频繁地用于称呼主教,尽管它已经开始逐渐转变成现代的用途,即局限于称呼罗马主教,而在东罗马帝国,尤其是在希腊和俄罗斯,司铎仍然称为「πάπας」。 但早在3世纪,亚历山大港主教对埃及的各主教实行了集权,有意识地仿效罗马主教的管辖方式。在尼吉亚大公会议后,罗马主教立即亚历山大港大主教以管辖的优先权,并使用了「亚历山大港教宗」的称号,该称号现在演变成为希腊正教会、以及科普特教会的「亚历山大港及宗徒圣马尔谷之座的教宗」。

沿革

从《使徒行传》时期开始,使徒们在犹太会堂讲道,但大部分基督徒聚会是分散在各个家庭中进行,甚至当有**时也会在地下坟墓中进行,因此聚会地点乃相当分散,渐渐的这些家庭聚会以大城市为中心形成一个个教区的概念,在教区里面他们就设立主教,主教或教父这个词在中文里面也被翻译为监督或是长老,圣经中多次提到使徒召集各地方长老与祂们说话,这些主教在接受使徒的教导后,便将这些教导带回各教区,这些长老继承使徒成为各地方教会的属灵领袖。 教宗的三重冕,象征教宗之训诲、圣化、治理三项神权 教宗徽章 而主教之所以在社会上拥有很大的权力也有其历史因素。初代教会由于圣经及使徒书信多半由人工抄写在羊皮上,流传并不普及,许多基督徒无法直接阅读,对于基要信仰的根基并不坚固,因此各种异端思想很容易的便渗透到教会之中,特别是诺斯底主义的流行,长老们在对付这些异端的过程中,加强了这些主教的权力,其次,由于初代几位具影响力的教父(也就是教会领袖特别是初代教会的神学家)的看重与强调,无形中提高主教的地位,例如伊格纳修,爱任纽,居普良等。其中居普良提倡主教制度最为出力,他说,一切的主教都是平等的,背叛主教就是背叛教会。到了国教时期,罗马帝国形成五个主要主教,即罗马主教、亚历山大港主教、安提阿主教、君士坦丁堡主教、以及耶路撒冷主教,五个主教明争暗斗都希望能成为主教之首,直到伊斯兰教兴起后,耶路撒冷、安提阿和亚历山大港教会都因穆斯林势力入侵而衰微,剩下罗马主教和君士坦丁堡主教分别成为西东方教会重要领袖,而罗马主教在政权分裂的西部地区因数次与入侵蛮族成功的谈判,其社会重要性更远超过政权,成为西部有政教实权的人物。 罗马主教权高于其他地区主教,有以下八个原因。第一,罗马是罗马帝国的首都;第二,相传使徒保罗与伯多禄都是在罗马殉道,因此罗马的属灵地位就更高;第三,罗马城曾在尼禄时期被火烧灭城,做为**基督徒的借口,保罗与伯多禄便是在此次**中殉道,罗马城受到帝国最大的逼迫,因此受钦佩;第四,罗马教会曾慷慨救济灾荒,特别是耶路撒冷饥荒;第五,330年,罗马帝国首都迁到拜占庭后,罗马主教就成了西方教会的领袖;第六,4世纪、5世纪,当东方教会在争论神学问题时常会找罗马主教来主持公道,因为相较于东方教会受希腊文化影响,倾向神秘主义,较为感性,罗马所代表的西方教会受罗马法的影响,重视用逻辑推理,严谨的方式解读圣经,所以东方教会常找西方教会的罗马主教来做判定;第七,罗马教会人才辈出有许多杰出神学家;第八,基于对《马太福音》第16章第18-19节的解释,祂们认为圣伯多禄是罗马教会的第一任主教,所以罗马主教继圣伯多禄之后拥有这把天国的钥匙。 整个中世纪,由于《圣经》的不普及,对《圣经》的解释都由各地方主教担任,主教的权威甚至高于《圣经》的权威,同时基督教信仰也在这时期控制整个西方世界,罗马教会有了教廷的称呼,罗马主教也有了教皇或教宗的称呼,其影响力及影响范围甚至超过政权,政权的执政者也都受教宗的加冕,教宗可以从各地教会获得捐税,掌握**人员的任用以及教会司法权。 一直到13世纪下半叶,英法两国的皇室贵族,因自身利益不愿受外来势力影响,对罗马教廷各国政治的干涉越来越无法容忍,十四十五世纪,英、法在**人员任用及教会司法权上便归到君主手上,但仍向罗马教廷纳税。中古时期,由于**人员的腐败,教廷势力渐渐低落,主后1300年左右,意大利和法国彼此争夺对教会的影响力,教廷一度迁移到当时为教宗领地但濒临法国的亚威农(现今为法国领地),形成七任教宗都在亚维农治事的亚维农时期。之后,甚至出现同时有两个教廷与两位教宗的局面,主后1409年,巴黎大学的教授们提议召开比萨会议,会议中决议将两位教宗都撤职,另立一位新教宗,然而此次会议法义的两位教宗都没有出席,各国仍自拥各自认定的教宗,因此比萨会议后形成了有三个教宗的局面。一直到主后1415年的康斯坦司会议,才正式取消了三个教宗的职位,消除了教会的分裂,也把教宗的权力限制在立法的团体就是大公会议,却仍无法解决教廷腐败的问题。终于在1517年,在马丁路德的宗教改革中,因为马丁路德在数次与大公教会的辩论中,始终坚持圣经权威高过主教权威的论点,持守此观点的新教便由大公教会分裂出来,新教也称为改革宗、更正教、抗议宗或广泛称为基督教会。原来的大公教会,一般也称为天主教,便仍保存原来的教廷与教宗制度,而新教由于马丁路德人人皆祭司的观点,强调每个个人都可以借由读圣经、祷告直接明白上帝的旨意,不需透过主教或**人员做为媒介,因此产生了非主教制的教会体系,但依然有维持主教制的新教教会,如圣公宗。

头衔

教宗的完整头衔是:罗马主教、基督之代表、宗徒长之继承人、普世教会最高教长、意大利首席主教、罗马教省总主教及都主教、梵蒂冈城邦元首及天主众仆之仆(拉丁语:Episcopus Romanus, Vicarius Christi, Successor principis apostolorum, Pontifex Maximus, Primatus Italiae, Archiepiscopus ac metropolitanus provinciae ecclesiasticae Romanae, Princeps sui iuris civitatis Vaticanae, Servus Servorum Dei),但很少使用。天主教会认为教宗为初任罗马主教,即耶稣十二门徒之一的伯多禄的后继,因此一开始称呼他为「伯多禄之代表」,直到11世纪教宗革命(又称格里高利改革)时才改称为目前这更具权威的「基督之代表」。2006年《宗座年鉴》删除了「西方宗主教」(Patriarcha Occidentis)的称呼。它的上一次修订在1969年,当时教宗保禄六世把「天主众仆之仆」加于名号之中,并删除了「光荣在位」的语句。 由于教宗在中古时期时拥有超乎西欧世俗君王而与中国皇帝近乎对等的地位,曾在明末清初被汉译介绍为“教化皇”,继而影响周边同为汉字文化圈的国家。另外在西方世界,教宗有时也会被敬称为「圣父」(英语对应词:Holy Father),其意为「神圣的父亲」,与天主三位一体所指的圣父不同。

职权

教宗被天主教会认为是耶稣在当今世界的代表,其主要任务即是领导耶稣创建的教会,并将信仰传布到世界各个角落。教宗的教务职权被称为「圣座」,是以教宗为中心构成的教务领导团体,除了负责管理罗马的天主教会,还具有代表与领导整个天主教会的功能,现今亦为国际法承认的主权实体,可与世界各国缔结外交关系。 除了宗教职务之外,教宗也是梵蒂冈城国的国家元首,该国由圣座管治。梵蒂冈整个被意大利首都罗马包围,在1870年之前,教宗统治的区域一度拓展到整个意大利中部,其领土——即教廷国,被称为「圣伯多禄的遗产」。尽管授予教宗对这些领土的统辖权的文档,也就是所谓的《君士坦丁御赐教产谕》,在15世纪被证明是伪造的,教宗对教廷国的统治还是延续至1870年意大利统一,而意大利王国和教宗之间最终的政治协议一直到1929年的《拉特兰条约》才得以实现。1948年通过的《意大利共和国宪法》,再次确定该条约的合法性和有效性。

任职方式

教宗是由枢机组成的枢机团召开秘密会议互选产生的,一旦当选就是终身职,但中途可辞职。前任教宗逝世或辞职后,至继任教宗选出前的职位空缺期,被称为「宗座从缺」。 现今的教宗选举制度是在1268年—1271年的三年空位期之后,于1274年由里昂第二次大公会议采用的,包括枢机团在选举时必须与外界隔离的规定;而教宗选举在1492年起固定于梵蒂冈的西斯廷礼拜堂举行迄今。

近况

教宗若望·保禄二世 (或译为约翰·保罗二世,Pope John Paul II)于1978年58岁时被选为教宗,也是自哈德良六世(1522年—1523年间在位)以来首位被选为教宗的非意大利人。若望·保禄二世于2005年4月2日19:37(UTC)逝世后,于4月2日到18日期间产生职位宗座空缺,4月18日开始的教宗选举,用了不足1天即选出德国籍枢机约瑟夫·拉青格为新任教宗,圣号为本笃十六世。 圣座发言人于2013年2月11日宣布,现年85岁的教宗本笃十六世 (Pope Benedict XVI)因为健康因素,在2月28日晚上8点(欧洲中部时间)正式退位,成为西元1415年以来,首位主动请辞的教宗。 2013年3月13日,梵蒂冈宣布阿根廷的枢机豪赫·马利欧·贝果格利欧当选教宗,尊号为方济各 (Pope Francis)。他是额我略三世以后一千二百年来,第一位不是欧洲出身的教宗;亦是天主教史上第一位来自美洲与南半球的教宗,以及首位耶稣会出身的教宗。

法法词典

pontificat nom commun - masculin ( pontificats )

  • 1. religion : dans la religion catholique dignité de pape

    être élevé au pontificat

  • 2. religion : dans la religion catholique temps durant lequel le pape exerce sa fonction de souverain pontife

    un pontificat marqué par la publication de nombreuses encycliques

  • 3. Antiquité dignité de pontife ou de grand pontife dans la Rome antique

    être promu au grand pontificat

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