Pèlerinage à la grotte sacrée de Benzaiten, par Hiroshige — Japon, années 1850.
Un pèlerinage (du latin peregrinus, « étranger ») est un voyage effectué par un croyant, le pèlerin, vers un lieu de dévotion, vers un endroit tenu pour sacré selon sa religion.
Le déplacement des hommes et des femmes, généralement à pied, vers des lieux où ils entrent en contact avec le sacré est une pratique qui apparaît dans de très nombreuses cultures jusqu'à nos jours, et est constaté dès Stonehenge en 2400 av. J.-C. Le pèlerinage est un phénomène quasi universel de l'anthropologie religieuse. Le pèlerin rencontre le surnaturel en un lieu précis où il participe à une réalité autre que la réalité profane.
Le pèlerinage peut constituer aussi une importante source de revenus pour l'industrie du tourisme et de développement pour une région : c'est la présence de Lourdes qui fait de Pau un aéroport international.
Sur une entité géopolitique comme le bassin méditerranéen, ce sont quatre « cultures-monde » liées aux identités religieuses chrétiennes (catholique et orthodoxe) judaïques et musulmanes qui constituent la base d'un fort flux de touristique dans cette région du monde. Mais au-delà du seul aspect économique, la circulation de personnes désintéressées, curieuses et animées d'un idéal crée des interactions propres à ouvrir et à renforcer en même temps l'identité des cultures concernées (sur les lieux d'origine, d'arrivée et de passage). Ces voyages hésitent ainsi souvent entre le pèlerinage stricto sensu et le tourisme religieux.
En 2013, le nombre annuel de pèlerins est estimé à 130 millions, dont 90 millions de chrétiens (soit 70 % du total), les 30 % restants se partageant entre l'islam, le bouddhisme et l'hindouisme.
Religions disparues
Les pèlerinages de la religion grecque antique se développent dans l'Antiquité au niveau d'un sanctuaire (sanctuaire grec d'Épidaure ou sanctuaire d'Esculape, l'équivalent romain d'Asclépios), d'une source, d'une grotte (grotte d'Amphiaraos, de Trophonios) ou d'un puits. Il se pratique souvent dans le bassin méditerranéen l'incubation, rite divinatoire consistant généralement à dormir près de ces lieux pour obtenir, sous la forme d'un songe, les prescriptions d'un dieu guérisseur.
Pèlerinages juifs
Pierre tombale du Baal Shem Tov
Jérusalem, Israël, Judée et Samarie sont les grands lieux de pèlerinage du judaïsme, particulièrement le dernier mur du Temple de Jérusalem et le tombeau d'Abraham, de Jacob et des matriarches, à Hébron.
Des tombes de rabbins remarquables par leur sagesse donnent lieu à des pèlerinages en Israël et aussi en diaspora. On peut citer près de Safed la tombe de rabbi Meïr, celle du Baal Shem Tov en Ukraine, celle du rabbin Ephraim Al-Naqawa à Tlemcen en Algérie ou celle de Amram ben Diwan près de Ouazzane au Maroc
Pèlerinages chrétiens
Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle avec sa besace, son bourdon et sa coquille Saint-Jacques fixée au chapeau, gravure de 1568.
Les pèlerinages se développent au III siècle sur les principaux lieux saints mentionnés dans les Évangiles et l'Ancien Testament et dont Origène en a recherché les traces, particulièrement sur les lieux de la Passion du Christ comme le site du Saint-Sépulcre. Ils se multiplient surtout à partir du IV siècle qui voit la découverte légendaire de la Sainte Croix par sainte Hélène, mère de l'empereur Constantin I et le développement, de manière désordonnée, des tombeaux des martyrs. La plus ancienne description écrite de pèlerins chrétiens et de pèlerinage en Terre sainte est l'Anonyme de Bordeaux, récit qui raconte comment un habitant de Bordeaux s'est rendu en pèlerinage à Jérusalem en l'an 333. Les Pères de l'Église se méfient de ces premiers pèlerinages, sources de dissipation et d'abus tels que le péché de gourmandise, de la luxure ou du commerce des reliques (la maxime du moine Thomas a Kempis qui multum peregrinantur, raro sanctificantur confirme ces craintes) et considèrent qu'ils ne sont pas nécessaires car le croyant peut honorer Dieu partout.
Les pèlerinages chrétiens au Moyen Âge, contrairement à une idée reçue développée au XIX siècle, sont rarement des foules de personnes ne voyageant que par piété (pèlerinage pénitentiel ou lors de jubilés comme en attestent les archives de pénitencerie) sur des routes bien balisées, mais le plus souvent des voyages solitaires ou en petits groupes mêlant de nombreux commerçants, sur des routes muletières (développement du pavage qu'au XIII siècle). Ces petits groupes sont animés par des raisons pieuses ou moins pieuses : la foi, la repentance, les affaires, « pèlerinage par procuration » parfois dans le but de rompre avec sa famille, son milieu professionnel, parfois dans un but à dominante touristique. Les sanctuaires lointains sont la destination pour ceux qui en ont les moyens (« pèlerinage au long cours »). C'est ainsi que le Moyen Âge n'est pas l'âge d'or mais l'âge mythique du pèlerinage, les foules pèlerines de cette époque appartenant à l'imaginaire populaire. C'est par contre à cette période que s'organisent les grands sanctuaires de pèlerinage de la chrétienté qui jouent un rôle religieux, culturel mais répondent également à une nécessité économique (production et vente d'objets souvenirs, offrandes, structures d'accueil qui assurent d'importants revenus au sanctuaire). C'est aussi le moment où les pèlerins sont progressivement encadrés (gîte et couvert) en raison des dangers qui guettent les voyageurs mais aussi pour éviter que certains ne s'en servent comme alibi pour rompre avec leur milieu d'origine.
Le premier jubilé formellement organisé par la papauté fut celui décrété en 1300 par le pape Boniface VIII, invitant les chrétiens à se rendre à Rome pour bénéficier de l'indulgence plénière accordée auparavant aux Croisés, la perte du royaume de Jérusalem rendant difficile le pèlerinage à Jérusalem et développant fortement celui de Rome.
À partir du XIV siècle, le pèlerinage décline en raison du mouvement de devotio moderna qui privilégie le pèlerinage spirituel, intérieur, de l'insécurité des routes pendant la guerre de Cent Ans et des guerres de religion. À partir du XVI siècle (époque où le protestantisme condamne les pèlerinages, prétexte au vagabondage, au loisir ou à l'idolâtrie et où les États qui se centralisent veulent contrôler le déplacement de personnes), le pèlerinage régional ou local, contrôlé par les clercs, est privilégié (« pèlerinage de recours » favorisé par les récits de miracles liés à des sanctuaires locaux, pèlerinage expiatoire et judiciaire).
Au XVIII siècle, la philosophie des Lumières qui critique le commerce des reliques et le trafic d'indulgences dont le pèlerin peut bénéficier (notamment des prières ou mortifications réalisées dans son diocèse plutôt qu'effectuer un long pèlerinage) est en partie à l'origine du fléchissement de « pèlerinage au long cours », celui de proximité se maintenant.
Au XIX siècle se redéveloppe le pèlerinage grâce à des modes de transport plus rapides tels les char-à-bancs pour le pèlerinage de proximité dont le renouveau est attesté par le processus de « recharge sacrale » de leurs sanctuaires (restauration de saints déjà existants, invention de nouveaux saints ou de nouvelles reliques), et les chemins de fer pour le « pèlerinage au long cours ». La réouverture du pèlerinage de Jérusalem favorise ce phénomène. Le culte marial se développe particulièrement au milieu de ce siècle, avec les pèlerinages pour Notre-Dame-de-Lourdes, Notre-Dame de La Salette ou Notre-Dame de Pontmain.
Beaucoup de pèlerinages actuels ne sont plus le fait de fervents pratiquants menant une démarche religieuse rigoureuse, mais sont utilisés pour obtenir une faveur divine (pèlerinage propitiatoire, notamment par la pratique de « déposer un ex-voto », pèlerinage de guérison), remercier d’une grâce obtenue (pèlerinage gratulatoire), ou faire du tourisme religieux au cours de vacances thématiques, de retraite spirituelle ou de visites de destinations culturelles. Il n'en reste pas moins qu'il y a un renouveau du pèlerinage au long cours depuis les années 1980, en lien avec la mode de la randonnée pédestre en liberté ou accompagnée.
Les principaux pèlerinages chrétiens sont :
Jérusalem et la Terre sainte (Israël et Cisjordanie)
Rome (Italie et Vatican)
Lourdes (France)
Saint-Jacques-de-Compostelle (Espagne)
Sanctuaire de Notre-Dame de Fátima (Portugal)
Guadalupe (Mexique)
Et pour le Canada, les lieux suivants, qui ne sont pas forcément des destinations pour les pèlerins du monde entier.
Ermitage Saint-Antoine, Lac-Bouchette, Québec, Canada
Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, Québec, Québec, Canada
Sanctuaire Notre-Dame-Du-Cap, Trois-Rivières, Québec, Canada
Oratoire Saint-Joseph du Mont-Royal, Montréal, Québec, Canada
The Martyrs' Shrine, Midland, Ontario, Canada
Parmi les pèlerinages catholiques, on peut retenir un certain nombre de pèlerinages dédiés à la Vierge Marie, nommés pèlerinages mariaux. Il existe aussi nombre de pèlerinages orthodoxes comme à saint Serge de Radonège à la Trinité-Saint-Serge, près de Moscou. Parmi les autres lieux de pèlerinage européens d'importance, voir la liste de pèlerinages chrétiens.
Pèlerinages musulmans
Il est recommandé d'effectuer le pèlerinage vers deux mosquées:
La mosquée al-Haram de la Mecque.
La mosquée du Prophète a Médine.
Le pèlerinage à la mosquée al-Haram est le plus grand pèlerinage du monde musulman avec deux millions de pèlerins par an. Il se subdivise en deux catégories :
Le hajj (grand pèlerinage). Il s'effectue entre les 8 et 13 du mois lunaire de Dhû al-hijja. C'est l'un des cinq piliers de l'islam. Tous les musulmans aptes devraient si possible le faire au moins une fois dans leur vie.
La oumra (petit pèlerinage). Il peut s'effectuer à tout moment de l'année.
Pour les chiites et pour certains sunnites, notamment adeptes de confrérie soufies, les pèlerinages aux mausolées sont aussi recommandés.
Pèlerinages hindous
Glacier de Gangotri, la source du Gange
L'Hindouisme est une religion qui donne beaucoup d'importance aux pèlerinages. Le plus vieux pèlerinage du monde encore pratiqué est le pèlerinage hindou de Kurukshetra dans l'état indien de l'Haryana. Il y a plusieurs lieux saints d'une grande importance pour les hindous. Certains de ces derniers (en Inde) incluent :
Le Char Dham / चार धाम, est le plus important de tout les pèlerinages hindou en Inde. C'est un circuit en 4 étape, qui ont la particularités de correspondre aux 4 points cardinaux à travers le sous-continent. Ce pèlerinage s'est créé d'après les enseignements et le voyage du saint Adi Shankaracharya. Badrinath-बद्रीनाथ, est l'étape la plus septentrionale, sanctuaire du Seigneur Badrinarayan (Vishnou). Situé sur la vallée de l'Alaknanda dans l'Himalaya (Uttarakhand). Dwarka-द्वारका, est l'étape la plus occidentale, sanctuaire du Seigneur Dwarkadhish (Krishna). Situé dans la presque-île de Dwarka, au nord des côtes de la péninsule du Kâthiâwar (Gujarat). Rameshwaram-रामेश्वरम्, est l'étape la plus méridionale, sanctuaire du Seigneur Ramesham (Shiva). Situé dans l'île de Rameshwaram (Tamil Nadu). Puri-पुरी, est l'étape la plus orientale, sanctuaire du Seigneur Jagannath (Krishna). Situé face au golfe du Bengale et derrière la plaine de la Mahânadi (Odisha).
Badrinath-बद्रीनाथ, est l'étape la plus septentrionale, sanctuaire du Seigneur Badrinarayan (Vishnou). Situé sur la vallée de l'Alaknanda dans l'Himalaya (Uttarakhand).
Dwarka-द्वारका, est l'étape la plus occidentale, sanctuaire du Seigneur Dwarkadhish (Krishna). Situé dans la presque-île de Dwarka, au nord des côtes de la péninsule du Kâthiâwar (Gujarat).
Rameshwaram-रामेश्वरम्, est l'étape la plus méridionale, sanctuaire du Seigneur Ramesham (Shiva). Situé dans l'île de Rameshwaram (Tamil Nadu).
Puri-पुरी, est l'étape la plus orientale, sanctuaire du Seigneur Jagannath (Krishna). Situé face au golfe du Bengale et derrière la plaine de la Mahânadi (Odisha).
Le Chota Char Dham Yatra / छोटा चार धाम, le pèlerinage des sources du Gange et de ses affluents, à faire dans l'ordre d'importance des lieux : Gangotrî-गंगोत्री, la source du Gange Yamunotri-यमुनोत्री, la source de la Yamunâ Kedarnath-केदारनाथ, la source de la Mandakini Badrinath-बद्रीनाथ, la source de l'Alaknanda
Gangotrî-गंगोत्री, la source du Gange
Yamunotri-यमुनोत्री, la source de la Yamunâ
Kedarnath-केदारनाथ, la source de la Mandakini
Badrinath-बद्रीनाथ, la source de l'Alaknanda
Les villes de Kumbhamelâ / कुम्भ मेला qui accueillent à tour de rôle le rassemblement tous les trois ans (soit un cycle de douze ans) car elles reçurent une goutte d'amrita lors du barattage de la mer de lait : Nâsik-नाशिक (Maharashtra) Ujjain-उज्जैन (Madhya Pradesh) Allâhâbâd-इलाहाबाद, appelée aussi Prayâga (Uttar Pradesh) Haridwâr-हरिद्वार (Uttarakhand)
Nâsik-नाशिक (Maharashtra)
Ujjain-उज्जैन (Madhya Pradesh)
Allâhâbâd-इलाहाबाद, appelée aussi Prayâga (Uttar Pradesh)
Haridwâr-हरिद्वार (Uttarakhand)
Le Jyotirlinga / ज्योतिर्लिङ्ग, le pèlerinage des douze linga de Shiva : Varanasi-वाराणसी (Uttar Pradesh) Kedarnath-केदारनाथ (Uttarakhand) Somnath-सोमनाथ (Gujarat) Omkareshwar-ओंकारेश्वर (Madhya Pradesh) Rameshwaram-रामेश्वरम् (Tamil Nadu) Mahakaleshwar-महाकालेश्वर (Madhya Pradesh) Nageshwar-नागेश्वर (Gujarat), deux autres sites situés dans les états d'Uttarakhand (Jageshwar) et du Maharashtra (Aundh) réclament être les vrais temples du jyotirlinga de Nageshwar. Grishneshwar-घृष्णेश्वर (Maharashtra) Bhimashankar-भीमाशंकर (Maharashtra) Triambkeshwar- त्र्यम्बकेश्वर (Maharashtra) Mallikarjuna-मल्लिकार्जुन (Andhra Pradesh) Vaidyanath-वैद्यनाथ (Jharkhand), deux autres sites situés dans les états d'Himachal Pradesh (Baijnath) et du Maharashtra (Vaijnath) réclament être les vrais temples abritant le jyotirlinga de Vaidyanath.
Varanasi-वाराणसी (Uttar Pradesh)
Kedarnath-केदारनाथ (Uttarakhand)
Somnath-सोमनाथ (Gujarat)
Omkareshwar-ओंकारेश्वर (Madhya Pradesh)
Rameshwaram-रामेश्वरम् (Tamil Nadu)
Mahakaleshwar-महाकालेश्वर (Madhya Pradesh)
Nageshwar-नागेश्वर (Gujarat), deux autres sites situés dans les états d'Uttarakhand (Jageshwar) et du Maharashtra (Aundh) réclament être les vrais temples du jyotirlinga de Nageshwar.
Grishneshwar-घृष्णेश्वर (Maharashtra)
Bhimashankar-भीमाशंकर (Maharashtra)
Triambkeshwar- त्र्यम्बकेश्वर (Maharashtra)
Mallikarjuna-मल्लिकार्जुन (Andhra Pradesh)
Vaidyanath-वैद्यनाथ (Jharkhand), deux autres sites situés dans les états d'Himachal Pradesh (Baijnath) et du Maharashtra (Vaijnath) réclament être les vrais temples abritant le jyotirlinga de Vaidyanath.
Le Kailash Mansarovar Yatra / कैलाश मानसरोवर यात्रा, le pèlerinage de la demeure de Shiva situé au *****. Mont Kailash Lac Manasarovar Lac Rakshastal
Mont Kailash
Lac Manasarovar
Lac Rakshastal
Les Sapta Sindhu / सप्त सिंधू, sont les sept rivières sacrées de l'Inde. Elles font l'objet d'un pèlerinage visant à la purification et la salvation. L'Indus - सिन्धु, fleuve le plus septentrional du pays, a longtemps été un cours d'eau très symbolique et spirituel dans la culture indienne. Ce cours d'eau est aujourd'hui principalement vénéré par les Sindhis. Le Gange - गङ्गा, fleuve le plus saint de l'Inde dont le pèlerinage est le plus important aux yeux des fidèles. La Yamuna - यमुना, affluant du Gange qui a une importance particulière pour les Krishnaïtes, les Vishnouïtes Gaudiya et les dévots de Krishna, du fait de l'enfance passée par cet avatar sur les rives de cette rivière. La Narmada - नर्मदा, fleuve de l’Inde centrale, est traditionnellement considéré plus pure que le Gange lorsque celui-ci est pollué par l’indifférence humaine. Le Godavari - गोदावरी, fleuve du Deccan prenant sa source non loin de Nashik, devient un centre de pèlerinage important en temps de Pushkaram. La Kaveri - कावेरी, fleuve sacré de l'Inde du Sud, est essentiellement vénérée par ses riverains, par les Vishnouïtes et les dévots de Ranganath (Vishnou). La Sarasvati - सरस्वती , est le septième fleuve sacré de l'Inde, mais son culte n'est que très peu voire pas développée du fait que cette rivière a disparu entre -3000 et -2000. Sa localisation géographique va de l'Himalaya (Himachal Pradesh) jusqu'au Kutch (Gujarat) en passant par le Penjab et le Rajasthan. Ce fleuve, mentionné dans les Védas disparaît à la suite d'une catastrophe d'origine sismique ayant pour conséquence l'assèchement de son bassin fluvial et la création du désert du Thar. Cependant, plusieurs de ces anciens affluents (non himalayens) font l'objet de la continuité du culte.
L'Indus - सिन्धु, fleuve le plus septentrional du pays, a longtemps été un cours d'eau très symbolique et spirituel dans la culture indienne. Ce cours d'eau est aujourd'hui principalement vénéré par les Sindhis.
Le Gange - गङ्गा, fleuve le plus saint de l'Inde dont le pèlerinage est le plus important aux yeux des fidèles.
La Yamuna - यमुना, affluant du Gange qui a une importance particulière pour les Krishnaïtes, les Vishnouïtes Gaudiya et les dévots de Krishna, du fait de l'enfance passée par cet avatar sur les rives de cette rivière.
La Narmada - नर्मदा, fleuve de l’Inde centrale, est traditionnellement considéré plus pure que le Gange lorsque celui-ci est pollué par l’indifférence humaine.
Le Godavari - गोदावरी, fleuve du Deccan prenant sa source non loin de Nashik, devient un centre de pèlerinage important en temps de Pushkaram.
La Kaveri - कावेरी, fleuve sacré de l'Inde du Sud, est essentiellement vénérée par ses riverains, par les Vishnouïtes et les dévots de Ranganath (Vishnou).
La Sarasvati - सरस्वती , est le septième fleuve sacré de l'Inde, mais son culte n'est que très peu voire pas développée du fait que cette rivière a disparu entre -3000 et -2000. Sa localisation géographique va de l'Himalaya (Himachal Pradesh) jusqu'au Kutch (Gujarat) en passant par le Penjab et le Rajasthan. Ce fleuve, mentionné dans les Védas disparaît à la suite d'une catastrophe d'origine sismique ayant pour conséquence l'assèchement de son bassin fluvial et la création du désert du Thar. Cependant, plusieurs de ces anciens affluents (non himalayens) font l'objet de la continuité du culte.
Les hindous croient que venir dans ces endroits mène au moksha, la libération du cycle des renaissances, le saṃsāra.
Le Bromo, un volcan sacré des hindouistes indonésiens sur l'île de Java dédié à Brahmâ
Le mont Kailash (la demeure de Shiva) et le lac Manasarovar, tous deux situés au ***** occidental, sont deux lieux de pèlerinage hindouistes très importants.
Mont Kailash
Pèlerinages bouddhistes
Inde
Les bouddhistes du monde entier font, s'ils le peuvent, la visite des quatre lieux saints (concernant les faits historiques) liés à la vie de Gautama Bouddha :
Lumbinî, le lieu de sa naissance ;
Bodh-Gaya, le lieu où il a atteint l'illumination ;
Sârnâth (anciennement Isipathana), le lieu où il a fait son premier sermon ;
Kusinara (maintenant Kusinâgar, Inde), le lieu où il est mort.
les quatre pèlerinages secondaires rappellent des faits « miraculeux » ; du nord-ouest au sud-est : Sâmkâsya (Descente des cieux Tusita), Srâvasti (Grand Prodige magique), Vaisâli (offrande du singe) et Râjagriha (subjugation de l'éléphant furieux).
Le mont Kailash et le lac Manasarovar, tous deux situés au ***** occidental, lieux de pèlerinage hindou, sont également visités par des pèlerins bouddhistes tibétains et bön.
Japon
Au Japon le plus connu des pèlerinages bouddhistes est le pèlerinage de Shikoku dont les pèlerins sont nommés henro.
Pèlerinages jaïns
La tour de la Renommée (Kîrti Stambha), à Chittor.
Les Jaïns aiment faire des pèlerinages (yâtrâ) à leurs nombreux lieux sacrés, à la fois pour raviver leur foi et pour rencontrer souvent parents et amis, lors de certaines fêtes ou foires ; les pèlerins marchent pieds nus et doivent monter souvent de nombreuses marches pour atteindre le sommet des collines qui mènent aux sanctuaires. Parmi les lieux sacrés les plus fréquentés, on peut citer :
Ayodhyâ (Uttar Pradesh), qui a vu naître plusieurs Tirthankara, selon la tradition jaïne, Rishabha, Ajîta, Abhinandana, Sumati, Ananta, et qui a reçu la visite de Mahâvîra.
Sammed Shikar (Bihar), où 20 Tirthankara sont parvenus à la libération du cycle des réincarnations.
Girnar (Gujarat).
Pavapuri (Bihar), où Mahâvîra est parvenu à la libération.
Taranga (Gujarat).
Shravanabelagola (Karnataka), avec la célèbre statue colossale de Bahubali.
Le Mont Abu (Rajasthan).
Shatrunjaya-Palitana (Gujarat), avec 863 temples répartis en 11 enceintes (basti) renfermant plusieurs édifices.
Ranakpur (Rajasthan), avec le plus grand temple jaïn.
Ellora (Maharashtra), avec ses grottes sculptées pour les ascètes.
Chittor (Rajasthan), avec sa tour de la Renommée.
Jaisalmer (Rajasthan).
Jaipur (Rajasthan).
Khajuraho (Madhya Pradesh), avec son groupe de temples jaïns.
La plupart sont des sites avec des dharmashâlâ sur place ou à proximité, pour héberger pèlerins et visiteurs. Tout jaïn doit faire au moins un pèlerinage, dans sa vie, à l'un de ces lieux saints. Néanmoins, on peut trouver des temples jaïns hors d'Inde, aux États-Unis, en Afrique et en Europe (en Grande-Bretagne tout particulièrement) ; le plus grand site de pèlerinage du jaïnisme en Europe, à l'heure actuelle, est le temple jaïn d'Anvers , en Belgique, qui, par ailleurs, est le plus grand temple jaïn hors d'Inde.
Pèlerinages baha’is
Bahá’u’lláh, dans le Kitáb-i-Aqdas, a prescrit le pèlerinage (ḥajj) vers deux endroits : la maison de Bahá’u’lláh à Bagdad en Irak, et la maison du Báb à Chiraz en Iran. Dans deux tablettes séparées, connues sous le nom de Suriy-i-Hajj, Bahá’u’lláh a prescrit des rites spécifiques pour chacun de ces pèlerinages. Le pèlerinage est recommandé pour les hommes et les femmes qui en sont capables, mais les croyants sont libres de choisir entre les deux destinations, chacune étant considérée comme suffisante. Actuellement, ces deux lieux de pèlerinage sont inaccessibles aux baha’is. Ce pèlerinage n’est pas considéré comme un pilier de la foi.
Plus tard, ‘Abdu’l-Bahá désigna le tombeau de Bahá’u’lláh à Bahji (la qiblah) comme lieu de pèlerinage (ziyarat) additionnel. Aucun rite spécifique n’a été prescrit pour ce lieu. À nouveau, ce pèlerinage n’est pas un pilier ni une obligation, mais une recommandation afin de rendre hommage aux personnes centrales : Bahá’u’lláh et le Báb. Beaucoup de baha’is le font.
Pèlerinages shintos
Mont Fuji, lieu de pèlerinage pédestre et de recueillement dans les sanctuaires shintos.
L'Ise-jingū, plus haut lieu du shintoïsme.
Les monts Kii, dont les routes de pèlerinage sont classées au patrimoine mondial de l'Humanité.
le sanctuaire Yasukuni, pèlerinage très controversé des nationalistes japonais
Autres
Le pèlerinage à Grand-Pré, au Canada, a lieu pour commémorer la déportation des Acadiens, ayant eu lieu à cet endroit en 1755. Ce pèlerinage n'est donc pas religieux, bien qu'il soit relié à la religion catholique car finissant à l'église-souvenir.
Le concept du pèlerinage a été également trouvé dans l'Amérique centrale précolombienne. Les lieux importants de pèlerinage étaient :
Teotihuacán (toujours visité des siècles après que ses bâtiments furent tombés en ruine), dit pour être le lieu où les dieux se sont réunis pour projeter la création de l'humanité ;
Chichén Itzá, particulièrement le Cenote sacré, un puits naturel consacré au dieu Chac de pluie, lieu de sacrifices ;
Izamal, consacré au dieu créateur Itzamna ;
Cozumel, consacré à Ix Chel, déesse de la lune et de l'accouchement.