Le verbe (du latin verbum : mot, verbe) constitue avec le nom la catégorie de mots ou partie du discours principale de toute langue. La tradition grammaticale présente le verbe en opposition au nom, parce qu'il a le pouvoir d'exprimer un procès, en traduisant une action accomplie (ex. : Il regarde un film) ou subie par le sujet (ex. : Il a été déçu par ce film), ou un état (ex. : Il est satisfait) ou des modifications du sujet (ex. : Il a changé d'avis). À cet aspect sémantique la linguistique contemporaine, de tendance majoritairemant distibutionniste et structuraliste, oppose une approche morphosyntaxique , rejetant toute définition du verbe fondée sur son rapport avec un aspect de la réalité qui le distinguerait du nom (Fonction référentielle) pour privilégier sa fonction de mise en relation des autres composants de la phrase.
D'un point de vue morphosyntaxique le verbe joue de fait un rôle majeur dans l'organisation de la plupart des phrases (il existe en effet des phrases nominales dénuées de verbes). En mettant en relation les autres éléments constitutifs d'une proposition, selon son sens propre et des règles morphosyntaxiques propres à chaque langue, le verbe fait de la proposition un ensemble signifiant dont il constitue le noyau. La forme verbale peut se réduire à un radical ou lexème qui lui donne son sens: c'est toujours le cas des langues où il est invariable. Dans celles dotées de conjugaisons, le lexème est susceptible de se combiner à des morphèmes flexionnels ou désinences susceptibles d'indiquer principalement la ou les personnes grammaticales ainsi que le temps, l'aspect, le mode, la voix ou diathèse. Des verbes auxiliaires et semi-auxiliaires peuvent tenir dans certaines langues le rôle des morphèmes verbaux ou les compléter.
La nature du verbe
Comme tout autre partie du discours, le verbe peut être envisagé sous trois aspects :
sémantique : À quelle réalité extralinguistique le verbe se réfère-t-il ? Quel point de vue du locuteur sur la réalité peut-il véhiculer ?
morphologique : de quelles formes lexicales et grammaticales est-il composé ?
syntaxique : Quel rôle joue-t-il dans une phrase et quelles relations entretient-il avec les autres constituants ?
Définition du verbe
Dans toutes les langues le nom et le verbe sont les deux principales catégories lexicales. S'appuyant sur des critères sémantiques et la conscience de tout sujet parlant, les grammairiens indo-européens de l'antiquité les définissent en les opposant l'un à l'autre : le nom renvoie aux êtres et aux choses alors que le verbe désigne un processus. Yāska (en) , grammairien indien du VIou sièclee av. J.-C., considère que fondamentalement le nom se réfère à une essence , une entité ( sattva ) et le verbe à une existence, un devenir ( bhava ) , en précisant toutefois que certains noms peuvent aussi exprimer un devenir , mais sous une forme figée ( comme une marche ) . Dans Le Sophiste de Platon, Théétète fait dire à son interlocuteur : En effet, nous avons deux espèces de signes pour représenter ce qui est au moyen de la voix (...) Ce qu'on appelle les noms ( ὄνομα , onoma) et ce qu'on appelle les verbes ( ῥῆμα , rhêma ) (... ) Nous appelons verbe le signe représentatif des actions (...) Et nom le signe vocal qu'on applique à ceux qui font ces actions . Pareille distinction relève du bon sens et reflète les Catégories de la pensée définies par Aristote, substance pour les noms, action et passion pour le verbe particulèrement pour les langues indo-européennes et bien d'autres où le verbe est conjugué. Même dans les langues où le verbe reste invariable comme le nom et se confond avec lui dans sa forme , on l'associe volontiers à l'action ( Indonésien: kata kerja , "mot de l'activité " ) ou au mouvement ( Vietnamien : động từ , "mot du mouvement" ). L'article sur le verbe dans l'édition chinoise de Wikipedia le définit ainsi : Le verbe sert à décrire ou représenter divers types de mouvement.Toute phrase complète a un verbe ( 动词 (zh) ) . Ce genre de définition reposant principalement sur des critères notionnels (action, état, devenir ) se retrouve dans bien des grammaires et dictionnaires contemporains et repose sur l'idée que la dichotomie nom vs verbe reflète deux aspects fondamentaux de la réalité vécue .
La Grammaire de Port-Royal, en revanche, se fonde sur une caractéristique différente du verbe , ce que la linguistique appelle un porteur d'indice d'ancrage dans la situation d'énonciation : Le verbe n'est rien d'autre qu'un mot dont le principall usage est de signifier l'affirmation, c'est-à-dire de marquer que le discours où ce mot est employé, est le discours d'un homme qui ne conçoit pas seulement les choses, mais qui en juge et qui les affirme . Nombreux aujourd'hui sont ceux qui ont fait remarquer que le nom pouvait tout aussi bien exprimer les mêmes notions que le verbe . La linguistique privilégie les caractéristiques morphosyntaxiques plus rigoureuses pour définir le verbe que son sémantisme tout en adoptant deux approches . L'une exclut tout autre aspect ; ainsi selon Cl.Hagège , Le critère de l'opposition verbo-nominale est morphosyntaxique. S'il ne l'était, comment les langues exprimeraient-elles deux sens plus ou moins voisins par deux choix thématiques différents : ex. Il part bientôt et Son départ est proche , où la même donnée est formulée successivement par un verbe puis par un nom, ne se distinguant pas par le sens, mais par le recours à deux structures différentes . Quelques autres , tout en soulignant l'importance de l'aspect morpho-syntactique, estiment qu'il existe plusieurs manières de représenter la réalité selon qu'on recourt à un verbe, un nom, voire un adjectif ou un adverbe , la distinction entre les classes de mots étant inscrite en nous lors de l'apprentissage de notre langue en corrélation avec la période où l'enfant est en mesure de distinguer les évènements et les choses . Cette hypothèse est réfutée par Cl.Hagège .
Typologie du verbe
Le verbe est la catégorie grammaticale qui présente la plus grande variabilité, n'exprimant que son sens ou y ajoutant les valeurs les plus diverses. Voici l'équivalent en chinois et en turc de la phrase : « Tu ne pourras pas le faire attendre. »
Chinois
你 不 能 让 他 等你 ní bù néng ràng tā děng ní |
|
bù |
néng |
ràng |
tā |
děng |
ní |
toi |
ne...pas |
pouvoir |
laisser |
lui |
attendre |
toi |
Turc
Onu bekletemeyeceksin |
Onu |
bekle- |
t- |
e-me- |
y- |
ecek- |
sin |
lui accusatif |
attendre |
suffixe factitif |
impossibilité |
Voy.liaison |
futur |
2°pers. sing |
Là où le chinois utilise comme le français trois verbes, mais sans indicateur de personne, de temps ou de mode,le turc recourt à une seule forme verbale composée d'un radical complété de cinq suffixes indiquant une causalité (ou factitivité), une modalité négative (le suffixe e n'est utilisé qu'avec la négation pour exprimer l'impossibilité), un temps, une personne.
Globalement, les formes verbales reflètent les caractéristiques propres aux trois types morphologiques de langues :
Dans les langues isolantes le verbe est invariable et ne se conjugue donc pas. Tel quel, il peut renvoyer à n'importe quel temps. La phrase en vietnamien : Tôi đi chợ mua gạo peut se comprendre je vais au marché acheter du riz, mais aussi je suis allé... ou j'irai. Les verbes đi (aller) et mua (acheter) n'expriment ni temps ni personne (indiquée ici par le pronom tôi). Le contexte peut être suffisamment explicite.
Rien ne le distingue morphologiquement d'un nom ou d'une autre catégorie grammaticale. Il est éventuellement complété par une particule, un adverbe pour préciser, si nécessaire, un aspect, un temps, une voix ou une modalité. L'expression du temps est souvent lexicalisée (comme c'est le cas en français dans Il part l'an prochain). C'est par exemple le cas des langues chinoises, de la majorité des langues du Sud-Est asiatique - bien qu'elles appartiennent à des familles différentes -, des langues malaises, de certaines langues africaines comme les langues Mandé, l'ewé, le haoussa ou le yoruba. Le verbe aller en vietnamien đi, le verbe partir en ewé dzó se confondent dans tous leurs emplois avec leur racine.
Les langues agglutinantes connaissent une relative stabilité du radical, mais à celui-ci s'ajoute un nombre plus ou moins grand de suffixes, comme on le voit dans l'exemple turc précédent. Ces affixes ne renvoient qu'à un seul trait grammatical et une caractéristique grammaticale est notée par le même affixe.
Dans les langues synthétiques on rencontre des verbes couramment regroupés en diverses conjugaisons dont le radical ainsi que les marques d'accord, de temps, de modes, de voix comportent les mêmes variations. C'est le cas des langues indo-européennes.
Les composants du verbe : radical et affixes grammaticaux
Le verbe est composé d'un radical qui lui donne son sens, auquel s'ajoutent éventuellement un ou plusieurs affixes, porteurs de valeurs grammaticales. Dans la forme (nous) écouterions, écout- est le radical qui renvoie à la racine du mot et constitue la partie sémantique du verbe (le lexème), -e- est une voyelle thématique, -r-, -i- et -ons sont des suffixes de nature grammaticale (les morphèmes) qui indiquent, dans l'ordre, le futur, l'imparfait et la première personne du pluriel (morphologiquement le conditionnel présent est un futur du passé). Le changement ou la suppression d'un morphème exprimera un autre temps/mode (écout-ons), une autre personne (écouteri-ez), une autre catégorie grammaticale (écout-eur). La forme verbale (nous) détest-e-r-i-ons renvoie par son radical à une autre lexème, mais appartient par ses suffixes à la même catégorie grammaticale que (nous) écouterions.
Radicaux
Le radical d'un même verbe peut être fixe ou se présenter sous différentes formes dues à des évolutions phonétiques ou à des phénomènes d'analogie. Si ces formes sont apparentées, il s'agit d'un radical à plusieurs bases. Ainsi le verbe rester a rest- pour seul radical, alors que le verbe venir a quatre bases : vien- (je viens), ven- (nous venons), vin- (il vint), viend- (je viendrai). Plus rarement, mais il s'agit de verbes très courants, certains verbes recourent dans leur conjugaison à des radicaux différents comme aller (je vais, nous allons, j'irai) ou le verbe être dans de nombreuses langues indo-européennes. Ces variations peuvent se manifester dans un seul et même temps comme les nombreuses modifications phonétiques des langues romanes, qui entraînent des irrégularités dans les conjugaisons, sans exprimer des valeurs grammaticales différentes. Ainsi, en espagnol, les formes pido (je demande) et pedimos (nous demandons) se réfèrent toutes deux au présent malgré la modification du radical.
Il en va tout autrement des différences de radical, spécifiques à certaines langues, qui reflètent des différences grammaticales. Par exemple, les verbes forts des langues germaniques distinguent par l'alternance vocalique d'origine indo-européenne, appelée ablaut, le présent, comme en allemand, ich finde (je trouve) du prétérit ich fand (j'ai trouvé) et du participe passé gefunden ( trouvé). De même, les variations vocaliques de la racine le plus souvent trilittère dans les langues sémitiques, procédure fondamentale de dérivation, peuvent traduire des changements de voix. Par exemple en arabe : formes actives : يَضرِبُ / yaḍrib(u) / il frappe ; ضَرَبَ / ḍaraba / il a frappé ; formes passives : يُضرَبُ / yuḍrab / il est frappé ; ضُرِبَ / ḍuriba / il a été frappé. Les changements vocaliques signalent le passage de l'actif au passif .
Affixes grammaticaux
Tous les types d'affixes sont susceptibles de s'ajouter au radical pour le doter de traits grammaticaux en faisant varier sa forme. Leur ensemble constitue la conjugaison d'un verbe. Les langues romanes recourent surtout aux suffixes, mais les préfixes, complétés ou non par des à l'imparfait et à l'aoriste de l'indicatif , a- en sanskrit, ε- en grec ancien et pour certains verbes, en grec moderne : abhavat est l'imparfait de bhavati (il est) en sanskrit ; ἔγραψα / έγραψα (j'ai écrit) est l'aoriste de γράφω (j'écris) en grec ancien et en grec moderne. Les marques de personnes de l'inaccompli (présent) de l'arabe sont aussi des préverbes auxquels s'ajoute un suffixe à certaines personnes : أقول /?aqull/ (je dis), préfixe: ?a-, تقول /taqull/ (tu dis, masc.), préfixe : ta- تقولين /taqullīn/ (tu dis, fém.), préfixe : ta- + suffixe -īn, يقول, /yaqull/ (il dit), préfixe : ya-, تقول /taqull/ (elle dit), préfixe : ta-. Certaines langues emploient aussi des infixes et des circumfixes.
Les affixes peuvent aussi être partiellement ou totalement remplacés par un verbe grammaticalisé qui s'ajoute au verbe principal et indique sa personne, son temps, son mode, son aspect, sa voix, cependant que lui- même prend une forme impersonnelle. Ces verbes qui permettent de conjuguer partiellement ou complètement un verbe s'appellent des auxiliaires et se rencontrent dans de nombreuses langues. Le français et toutes les langues romanes recourent ainsi aux verbes être et avoir pour compléter leurs conjugaisons et constituer des temps dits composés ou périphrastiques. Toutes les formes de la majorité des verbes basques sont formées d'un participe et d'un auxiliaire.
Accord du verbe
L'accord du verbe à son sujet , nom ou pronom, et plus rarement à ses compléments, signifie que sa forme comporte un ou plusieurs morphèmes grammaticaux qui indiquent des propriétés de ces noms ou pronoms . Ainsi le français indique par des suffixes la personne et le nombre du sujet : La terminaison -ons renvoie nécessairement à un sujet à la première personne et au pluriel. D'autres langues qui expriment le duel peuvent en doter leurs formes verbales. Outre les personnes et le nombre singulier , pluriel et parfois duel , certaines différencient aussi le genre . Les marques de la conjugaison de l'inaccompli en arabe ( qui correspond au présent français ) sont les suivantes :
Singulier أدرُسُ / 'adrus(u) ( j'apprends ) ; تَدرُسُ / tadrus(u) ( tu apprends , masc.) ; تَدرُسينَ / tadrusīn(a) ( tu apprends , fém.) ; يَدرُسُ / yadrus(u) ( il apprend ) ; تَدرُسُ / tadrus(u) ( elle apprend ) . Duel' تَدرُسانِ / ta'drusān(i) ( vous deux apprenez ) ; يَدرُسانِ / yadrusān(i') ( eux deux apprennent ) ; تَدرُسانِ / tadrusān(i) ( elles deux apprennent ) Pluriel نَدرُسُ / nadrus(u) ( nous apprenons ) ; تَدرُسونَ / tadrusun(a) ( vous apprenez , masc.) ; نَدرُسنَ / tadrusna ( vous apprenez, fém. ) ; يَدرُسونَ / yadrusūn(a) ( ils apprennent ) ; يَدرُسونَ / yadrusna ( elles apprennent ) .
Pour distinguer les personnes de cette conjugaison, l'arabe classique et l'arabe standard classique recourent soit à un préfixe ( à la différence des langues indo-européennes ) , soit à un préfixe accompagné d'un suffixe ( indiqués en caractères gras ) . Il présente d'autre part des formes distinguant le masculin et le féminin comme les autres langues sémitiques ( l'hébreu par exemple) ainsi que des duels aux 2èmes et 3èmes personnes. Les terminaisons du duel sont également attestées dans les langues indo-européennes anciennes comme le sanscrit (pour les trois personnes) , le grec ancien ( une forme commune pour la 2ème et la 3ème personne , sauf à l'impératif : ποιεῖtoν / poieïton ( vous faites tous les deux / ils ou elles font tous/toutes les deux s'oppose aux pluriels , ποιεῖτε / poieïte ( vous faites ) et ποιοῦσι /poiousi (ils/elles font) , le Gotique ( pour les 1ères et 2èmes personnes ), le Vieux Slave ( pour les trois personnes ) . Il reste très vivant en Slovène et dans deux dialectes lithuaniens, le Tchakavien et le Sorabe. Certaines langues non-européennes marquent aussi le duel, comme la langue Inuit ( pour les trois personnes ) ou le Mapuche ( pour les trois personnes ) , mais d'autres plus nombreuses ont des formes de duel pour les noms et /ou pronoms, et non pour les verbes qui recourent au pluriel pour s'accorder à des sujets au duel.
Plusieurs langues caucasiennes comme le géorgien , mais aussi le basque accordent leur verbe non seulement à son sujet , mais aussi à ses compléments d'objet et/ou d'attribution. Ainsi le verbe basque reflète le nombre de son complément d'objet : Nik liburua hartzen dut ( Je prends le livre ) , mais Nik liburua hartzen ditut ( je prends les livres ) et peut comporter jusqu'à trois affixes renvoyant au sujet, au complément d'objet et au complément d'attribution : dans la phrase Guk zuri liburu hau eman dizugu ( "Nous vous avons donné ce livre ) , le verbe eman ( donner" ) se conjugue avec l'auxiliaire avoir ainsi formé : D-i-Zu-Gu où le radical de ukan , i est complété par le préfixe D- qui renvoie au complément d'objet liburu hau ( ce livre ), le suffixe -Zu qui renvoie au complément d'attribution zuri ( vous ) et le suffixe Gu qui renvoie au sujet Guk ( Nous )
Les groupes de verbes en français
Il existe un classement traditionnel des verbes français qui répartit l'ensemble des verbes en trois groupes.
Premier groupe
Les verbes du premier groupe rassemblent tous les verbes ayant une terminaison à l'infinitif en « er » à l'exception du verbe aller. Les verbes du premier groupe ont un seul radical. Exemple : Chanter.
C'est le groupe le plus nombreux. Il est également le plus productif car tous les nouveaux verbes sont forgés sur son modèle (ex : débriefer, réinitialiser, etc) (à l'exception notable de amerrir, alunir)
Deuxième groupe
Le deuxième groupe rassemble tous les verbes ayant leur participe présent finissant par « issant », à l'exception de maudire, qui appartient au troisième groupe (maudissant au participe présent).
Ils se terminent tous par ir (phonétiquement).
Exemple : Finir (infinitif), au participe présent : finissant ; Haïr (infinitif), au participe présent : haïssant.
Ce groupe compte plus de 300 verbes.
Troisième groupe
Le troisième groupe est très disparate. Il regroupe tous les verbes qui n'appartiennent pas aux premier et deuxième groupes. Ce sont notamment tous les verbes avec une terminaison en « ir » qui n'ont pas la terminaison issant au participe présent, « re » et « oir ».
Exemple : Boire, dire, venir.
Groupes de verbes en anglais
Il existe un classement traditionnel des verbes anglais en divers groupes selon les modifications morphologiques opérées sur les radicaux des verbes. Ces verbes font partie des verbes dits irréguliers, cependant même les verbes dits réguliers (dont la conjugaison se fait en -ed) présentent une irrégularité dans leur prononciation de cette particule qui varie suivant les verbes.
le groupe *eak *oke *oken break--broke--broken speak--spoke--spoken
break--broke--broken
speak--spoke--spoken
le groupe *i* *a* *u* drink--drank--drunk sing--sang--sung swim--swam--swum
drink--drank--drunk
sing--sang--sung
swim--swam--swum
le groupe *and *ood *ood stand--stood--stood understand--understood--understood
stand--stood--stood
understand--understood--understood
le groupe *ow *ew *own know--knew--known throw--threw--thrown
know--knew--known
throw--threw--thrown
Les verbes en néerlandais
En néerlandais, tout comme en français, le verbe varie selon la personne, le temps, le mode, et la voix. De plus, selon la manière dont ils forment leur préterit et participe passé, les verbes néerlandais réguliers se font subdiviser en deux groupes principaux : les verbes « forts » (qui ont de l'apophonie dans le radical) et « faibles » (qui obtiennent le suffixe -d(e)(n) ou -t(e)(n)).
Les temps de l'Indicatif à la voix active
L'emploi des temps en néerlandais et l'emploi des temps français ne correspondent pas exactement entre eux. La dénomination des temps est très longue en néerlandais, les grammairiens et enseignants utilisent fréquemment les abréviations.
Voici la liste des temps :
onvoltooid tegenwoordige tijd (ott) correspond en français au présent ;
voltooid tegenwoordige tijd (vtt) correspond au passé composé ;
onvoltooid verleden tijd (ovt) se traduit par l'imparfait ou le passé simple en français. Les grammairiens germanistes appellent parfois ce temps le « prétérit » ;
voltooid verleden tijd (vvt) correspond au plus-que-parfait ;
onvoltooid tegenwoordige toekomende tijd : futur ;
voltooid tegenwoordige toekomende tijd : futur antérieur ;
onvoltooid verleden toekomende tijd : conditionnel présent ;
voltooid verleden toekomende tijd : conditionnel passé.
Les verbes défectifs
Un verbe est dit défectif lorsque sa conjugaison est incomplète : un certain nombre de temps, de modes ou de personnes sont inusités.
Il est important de noter que les verbes qui sont défectifs dans une langue ne le sont pas forcément dans une autre, par exemple pleuvoir est défectif en français mais pas en espéranto où l'on peut dire théoriquement mi pluvas (je pleus) alors que la forme est inexistante en français.
Français
Exemples :
gésir
(sans coup) férir
(s')ensuivre
falloir
déchoir
seoir
ouïr
sourdre et deux de ses dérivés : absoudre, dissoudre
frire
traire et quatre de ses dérivés : extraire, soustraire, distraire, abstraire
issir
éclore
émoudre
Anglais
Les verbes dits « défectifs » en anglais sont can, may, must, shall, will, ought, ainsi que dare et need dans certains de leurs emplois : ils ont une conjugaison incomplète, quatre d'entre eux n'ayant que deux formes, un présent et un prétérit (can (could), may (might), shall (should), will (would)), les autres ayant une forme unique.
On les dénomme également « auxiliaires de modalité » en raison de leur rôle d'auxiliaires. Ils ne prennent pas d's à la 3 personne du singulier du présent et ils se conjuguent sans do aux formes interrogative, interronégative et négative (ex : forme affirmative : He can ride a bike - forme négative : He can't ride a bike - forme interrogative : Can he ride a bike? - forme interronégative : Can't he ride a bike?).
Allemand
regnen
schneien