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词典释义:
mensonge
时间: 2023-08-23 01:21:50
TEF/TCF常用
[mɑ̃sɔ̃ʒ]

谎言

词典释义

n. m.
1谎言, 谎话, 假话
En lui laissant croire que son état s'améliore, ce médecin a fait un pieux mensonge à son malade qu'il sait condamné.
医生让病人相信他的健康状况有了好转,这是一个善意的谎言,因为他知道病人已经得了绝症。


2说谎, (艺术上的)构, 想像
3空, 幻, 欺, 假象

Le bonheur est un mensonge (Flaubert). 幸福是一种假象。(福楼拜)



常见用法
dire des mensonges说谎
une accumulation de mensonges谎言的堆积
vivre dans le mensonge 靠谎言过日子
des mensonges éhontés无耻的谎言
un mensonge de la pire espèce最恶劣的谎言
un pieux mensonge一个善意的谎言
C'est un pur mensonge. 这纯粹是个谎言。
Je ne peux souffrir le mensonge. 我不能忍受谎言。

近义、反义、派生词
近义词:
bobard,  bourde,  faux,  histoire,  imposture,  inexactitude,  invention,  duplicité,  fausseté,  hypocrisie,  boniment,  comédie,  contre-vérité,  craque,  fabulation,  menterie (vieux),  momerie,  mystification,  tromperie,  erreur
反义词:
franchise,  vérité,  sincérité,  véracité,  cordialité,  exactitude,  fidélité,  réalité,  véridicité,  véridictio
联想词
tromperie ; désinformation 报道; imposture ,诈,蒙; menteur 说谎的; déni 否认,拒绝; cynisme 犬儒主义; hypocrisie 善,; aveuglement <转>盲,轻率,糊涂,错乱; vérité 真理; faux 假的; falsification 搀假,掺假;
当代法汉科技词典

détecteur de mensonge 测谎

短语搭配

ignorer le mensonge从不撒谎

vivre de mensonges〈转义〉靠说谎过日子

débiter des mensonges到处撒谎

détester le mensonge憎恨说谎

flageller le mensonge驳斥谎言

démasquer un mensonge戳穿谎言

forger des mensonges编造谎言

dire des mensonges说谎

descendre jusqu'au mensonge堕落到说谎

原声例句

Leur faible empathie et leur faible conscience facilitent le mensonge et le mépris des autres dans la poursuite de leurs propres besoins.

他们缺乏同理心和缺乏良心,因此很容易在追求自己的需求时撒谎、无视他人。

[心理健康知识科普]

Ils croyaient s’aimer parce qu’un mensonge avait grandi entre eux.

他们以为相爱,是由于在他们之间有个谎话已经长大。

[两兄弟 Pierre et Jean]

Ce que nous confirme l’élue insoumise visé par Cohn Bendit, Marianne Maximi, qui dénonce un « mensonge » : « J’étais en train de tracter, ailleurs, pour la campagne. »

Cohn Bendit提到的LFI代表Marianne Maximi也向我们证实如此,她说这是“谎言”。“我当时正其他地方为竞选做宣传。”

[Désintox]

Elle, la vérité de demain, elle emprunte son procédé, la bataille, au mensonge d’hier.

它是明日的真理,它采用了战争的方式,这是昨日使用的手段

[悲惨世界 Les Misérables 第五部]

Ce choix de quitter l'Europe, ce Brexit, a été l'enfant du malaise européen et de beaucoup de mensonges et de fausses promesses.

英国脱欧的这个选择,是欧洲萎靡不振和许多谎言和虚假承诺的产物。

[法国总统新年祝词集锦]

J'entends aussi beaucoup de mensonges et de manipulations.

我听到了表达出来的恐惧和焦虑。我同样也听到许多谎言和欺骗。

[法国总统新年祝词集锦]

Je suis passé bien vite dans ma chambre, un peu effrayé de l'énormité de mon mensonge; pourtant, il fallait avant tout qu'on ne se souvînt pas de mon retard.

我快速地跑到我的房间,对自己编造的骇人听闻的谎话感到害怕;然而,首先人们不在记得我回来晚了这件事情了。

[循序渐进法语听写提高级]

Je n'ai pas eu le temps de trouver un mensonge.

我没有时间找到一个借口

[循序渐进法语听写提高级]

Ou alors quand quelqu'un fait n'importe quoi ou qu'on sait qu'il qu'il raconte un mensonge par exemple ou qu'il a mal agi dans une certaine situation.

或者当某个人做事无所顾忌,例如当我们知道他撒谎或者在某种场景下他做了不好的事情。

[French mornings with Elisa]

Et ne dis pas " mon œil" parce que ça, c'est vrai, ce n'est pas un mensonge.

不要说“mon œil”,因为这事是真的,不是谎言

[Expressions et Grammaire - Français Authentique]

例句库

Il raconte un tissu de mensonges.

他编造了一堆谎言

Ils se creusaient la cervelle pour découvrir des mensonges acceptables, dissimuler leurs richesses, se faire passer pour pauvres, très pauvres.

于是他们挖空头脑去寻觅种种合乎情理的谎语。去隐蔽他们的财富。去把自己装得贫穷,装得很贫穷。

En exclusivité, toute la vérité sur les « mensonges français », les petites histoires que l'on raconte aux enfants pour les aider un peu à rêver .

请看这一期的" 法国人说法国事"独家披露--"法国谎言",那些让法国小孩子想入非非的小故事。

Synopsis : Surpris par un paparazzi avec Eléna, sa maîtresse, un top modèle superbe, le milliardaire Pierre Levasseur tente d'éviter un divorce sanglant en inventant un mensonge invraisemblable.

狗仔队出其不意地拍到了亿万富翁皮埃尔·勒瓦索尔与他的情妇埃莱娜,一位美丽的名模在一起幽会的照片,为了避免将让他损失惨重的离婚,他杜撰了一个根本不存在的谎言。

Tout ça, c'est mensonge et compagnie.

这一切全是谎言及其变种。

J’étais morne, baigné dans les vérités et les mensonges catéchisés par les mots écrits, ne pouvais pas s’en tirer.

我没什么活力,沉浸在文字为我灌输的事实或谎言中无法自拔。

Avec le temps l'espace entre vérités et mensonges se dissipe doucement.

随着时间的推移,真相和谎言的边界会渐渐模糊。

Vous ne pouvez pas résister les larmes qui ne viennent pas, ou le moment de la vérité dans vos mensonges.

你无法抗拒还未到来的眼泪,或是谎言中瞬间的真实.

Le principal accusateur de Dreyfus a été pris en flagrant délit de mensonge et même de trahison, qu'importe!

在他们看来,以撒谎甚至叛卖的手段诬陷德雷福斯的干将被当场抓获,这不要紧!

Locution familière : "Vendre sa salade" : chercher à convaincre, à soumettre un projet, à faire adopter un point de vue. Souvent utilisée au pluriel pour histoires, mensonges. Pas de salades !

“卖色拉”:力图说服,递交一个方案,使采纳意见。故事、谎言,一般都用复数。没说谎哦!

5,et dans leur bouche il ne s'est point trouvé de mensonge, car ils sont irrépréhensibles.

在他们口中察不出谎言来。他们是没有瑕疵的。

Cet récit est un mélange de vérités et de mensonges.

这个故事里有真有假。

Il faut passer l'examen du mensonge.

他得通过测谎。

Si un mensonge ressemble à un mensonge, ce n'est pas un mensonge.

如果谎言看起来像谎言,那就不是谎言了。

C'est un mensonge pur et simple.

这纯属谎言

Je veux être celle qui se tient droite, sans mensonge, sans faux-semblant, librement.

我希望做一个率真的人,没有谎言,不要矫饰,自由的人。

Coups tordus, compromissions, mensonges, trahisons sont le quotidien de ce guitariste de bal populaire de province.

肮脏的把戏,妥协,谎言,背叛,这个乡下吉他手每天如此。

J'ai le mensonge en abomination.

我厌恶说谎。

Il a eu la simplicité de croire à ces mensonges.

他天真地相信了这些谎言

Je t'aimerais toujours ! Sans trahison, sans mensonge.

我永远爱你!没有背叛, 没有谎言

法语百科

Pinocchio, un symbole du mensonge.

Le mensonge (couramment menterie au Québec) est l'énoncé délibéré d'un fait contraire à la vérité, ou encore la dissimulation de la vérité (dans ce dernier cas on parle plus particulièrement de mensonge par omission). Il ne faut pas le confondre avec la contrevérité, qui désigne simplement une affirmation inexacte, sans préjuger du fait que son auteur le sache ou non. Le mensonge est une forme de manipulation qui vise à faire croire ou faire faire à l'autre ce qu'il n'aurait pas cru ou fait, s'il avait su la vérité. En général, le mensonge s'oppose à la véracité (le fait de dire le vrai), à la sincérité ou à la franchise.

Plus précisément, mentir consiste à déguiser sa pensée dans l'intention de tromper. Cette intention distingue le mensonge d'autres usages faux de la parole, admis dans le but de divertir ou par pur procédé rhétorique (comme dans le cas de la litote). À ce titre, il est considéré comme un vice ou un péché par la tradition morale philosophique et religieuse, même si certaines formes de mensonges sont légitimées par quelques philosophes – comme Benjamin Constant, dans son célèbre débat avec Emmanuel Kant sur le « droit de mentir ». Ainsi, certains mensonges sont punis par la loi, comme l'usage de faux, le non-respect des contrats dans le commerce, ou la fausse déclaration en justice.

Généralités

L'opposition « vérité » et « mensonge » est courante. La vérité étant une notion parfois difficile à définir de manière absolue, la notion de mensonge est elle-même floue. Le dicton « toute vérité n'est pas bonne à dire » renvoie aussi à l'idée que, peut-être, « toute vérité n'est pas bonne à entendre » et entraîne ainsi un « bon » mensonge, au moins par omission.

Morale et religion distinguent traditionnellement trois sortes de mensonges :

Le mensonge joyeux, énoncé pour plaisanter ou se moquer quelque peu. Il est distingué toutefois lui-même de la simple plaisanterie de circonstance où les deux parties sont de connivence sans ambiguïté sur le fait que l'information mentionnée est fictive : morale comme religion cessent dès lors d'être concernées.

Le mensonge officieux, que l’on énonce pour rendre service à autrui ou à soi-même. Ce mensonge est alors considéré comme plus ou moins grave, selon ce dont il s’agit et en fonction des circonstances qui l’accompagnent. « Quand le mensonge officieux ne contient aucun élément nuisible, le sage ne le blâme pas chez autrui ; mais il l'évite pour lui-même ».

Le mensonge pernicieux, qui a non seulement l'effet, mais le but de nuire à autrui. Ce mensonge parfois nommé par la littérature mensonge malicieux, est naturellement considéré tant par la morale que par la religion comme le plus grave des trois. Ce point est commun aux cultures occidentale et chinoise.

Causes, motivations et contextes propice au mensonge

Hubert van Gijseghem rappelle que « si le mensonge est sous le coup de l'opprobre général, c'est bien parce que la tendance à mentir est puissante et universelle, inhérente à la nature humaine. Le mensonge est le risque continuellement éprouvé dans la communication » . Ainsi le mensonge est inné, parfois involontaire et a selon lui des racines archaïques dans l'enfance, « tributaire du lent dégagement de la pensée magique enfantine » et il a à voir avec « l'importance vitale pour chacun de nous de protéger notre narcissisme face à autrui ». Pourquoi ment-on ? Quels sont les gains personnels ou collectifs qui amènent un humain ou un groupe humain à « profaner l'unique moyen d'échange valable entre les hommes ? », la confiance réciproque Les éthologues ont mis en évidence que les sentiments d'injustice et d'empathie existent chez des mammifères non-humains. Les psychologues découvrent que ces capacités apparaissent précocément chez l'enfant aussi. H.v Gijseghem rappelle que « dans le subjectivisme moral, l'enfant s'identifie à l'être trompé. Il reconnaît le caractère anti-social du mensonge, parce que contraire à la réciprocité et au respect mutuel ». Après l'enfance, alors que les capacités de jugement moral et de discernement éthique se consolident, le fait de mentir (à des fins supposées altruistes, joyeuses, pernicieuses ou hostiles) reste un comportement inspiré et motivé par des émotions caractérisant des relations interpersonnelles, émotions elles-mêmes anticipées, engendrées ou favorisées par des facteurs psychologiques. Ces facteurs sont liés à la fois à l'histoire de la personne et au contexte socioculturel.

Des motivations très diverses, éventuellement inconscientes, justifient ou auto-justifient des mensonges que H.v Gijseghem classe selon leur gravité :

Pseudo-mensonges de l'enfant, souvent ludiques et dits sans aucune intentionnalité malveillante, et à relier à la créativité naturelle de l'enfant;

des mensonges-désirs qui cherchent à nier une réalité frustrante ou inacceptable (selon l'adage, on pourrait d'ailleurs se mentir à soi-même);

des mensonges altruistes qui sont par exemple supposés protéger l'autre (l'enfant, l'ami, l'être aimé, un groupe vulnérable), mais ce type de mensonge peut basculer dans l'abus de pouvoir si l'ignorance ou la faiblesse d'une personne (supposée ne pas pouvoir supporter la vérité) permettent de la manipuler ou de diminuer son autonomie décisionnelle. On peut parfois aussi y voir un manque de courage dans l'évitement d'une recherche commune du chemin qui permettrait de dire la vérité ;

des mensonges utilitaires, pour acquérir un bien ou un service, préserver l'amour de quelqu'un ou s'éviter une sanction ;

des mensonges hostiles, nourris par la haine et l'envie, et proférés dans le but de nuire.

Le contexte a une grande importance : une relation de confiance à autrui n'encourage a priori pas le mensonge (hormis parfois pour protéger l'autre par un « mensonge altruiste ») ; Au contraire, le mensonge est favorisé par des contextes impliquant absence ou perte de confiance, ou induisant des relations de peur (peur de l'autre, de l'inconnu, de l'abandon, du rejet, de la douleur, de la solitude...) ou plus encore par des relations de jalousie, d'égoïsme, de mépris, de haine, d'hypocrisie, d'amour de soi ou d'appât du gain, d'abus sexuels, de volonté d'abus de confiance ou de recherche de déstabilisation. Le mensonge peut aussi être lié à des situations d'humiliation, de honte, de gêne, d'injustice, de trahison...

Des chercheurs tentent de mieux comprendre la motivation de certains mensonges en particulier de ceux que l'on jugerait paradoxalement moins immoraux en raison du contexte social. Une étude récente conclut que dans un contexte où des gens en position de pouvoir (hiérarchie, fonctionnaires, élus, forces de l'ordre…) mentent manifestement (dans un contexte de corruption institutionnelle élevée typiquement), d'autres individus se sentent également plus libres de mentir. Diverses études avaient déjà montré que le tabou relatif du mensonge (et d'autres règles de vie en société) sont plus facilement brisés dans un contexte où d'autres personnes sont également susceptibles de le faire (un peu de la même manière que le fait d'être entouré de graffitis et de déchets au sol rend plus susceptible d'abandonner ses déchets dans l'environnement). Ainsi en France, 5 % des CV seraient faux ou fortement mensongers, et 1/3 des candidats tendent à « gonfler » leur CV. Les auteurs de ces mensonges se justifient souvent en arguant que tout le monde le fait, au risque de perdre la confiance d'un employeur qui vérifiera leur CV. Pour évaluer dans quelle mesure un contexte de corruption ou de fraude politique peut lui-même affaiblir les normes sociales et renforcer le mensonge, la fraude et l'évasion fiscale, une étude a utilisé les statistiques sur 3 thèmes (corruption, évasion fiscale et fraude électorale) répertoriés par la Banque mondiale et Freedom House (une ONG qui observe la qualité de la démocratie et de la liberté politique, pour 159 pays). Ces taux ont été combinés en un indice évaluant l'institutionnalisation du contournement des règles. Puis durant près de 5 ans, les auteurs ont parcouru 23 pays pour y évaluer par un test simple le niveau d'honnêteté individuel de collégiens (ces derniers, volontaires, lancent un dé et disent le chiffre tiré ; plus ce nombre est élevé, plus ils recevront d'argent ; le test se déroule dans des conditions où le collégien sait que l'expérimentateur ne peut pas voir ni vérifier les résultats. Pour un grand nombre de dés jetés, une simple analyse statistique montre ensuite le niveau de tricherie des participants. Les résultats (publiés dans la revue Nature en 2016) montrent que le taux de tricheurs est corrélé au degré d’institutionnalisation de la fraude et de la corruption dans le pays (parmi les 23 pays testés, la Géorgie était en tête des scores de mensonges et l'Autriche des scores d'honnêteté tels que mesurés par ce test). Mais que la pauvreté, la culture et la religion peuvent aussi influencer le test. L'étude a néanmoins montré que la plupart des enfants testés ne trichaient que modérément, par exemple en annonçant plutôt des 3 ou des 4 que des 2 ou des 3, ce qui fait dire à l'un des auteurs que « Même face à ces tentations, les gens se soucient encore de se sentir honnête » (...) « Voilà pourquoi les gens mentent seulement dans la mesure où ils peuvent justifier leurs mensonges » ; phénomène dénommé « tricherie justifiée » par Schulz, autre co-auteur, qui y voit « une façon de profiter tout en se sentant comme une personne assez honnête » et commente ces résultats en précisant que « même dans les pays les plus corrompus, les gens ne sont pas manifestement malhonnêtes » ; ils restent préoccupés par leur image de soi qui implique d'être une personne honnête.

Vie sociale

Le mensonge est typiquement présenté comme un mal. Dans une relation humaine libre, il n'a pas sa place. Par contre, son utilisation peut être reconnue dans le cas où un individu doit agir pour sa propre survie physique ou psychologique ou, à défaut d'autres moyens, pour s'adapter à un environnement donné. Tout dépend des situations, des forces en présence voire des cultures. Il ne faut pas non plus confondre mensonge et pudeur qui elle, a pour but de ne pas agresser son interlocuteur, de faire passer la parole avant les actes et de rechercher une communication harmonieuse plutôt qu'une victoire.

Bernard Stiegler, dans son livre Aimer, s'aimer, nous aimer — du 21 avril au 11 septembre, considère, lui, que le mensonge est la pierre fondatrice des sociétés. Par exemple, selon lui, l'adoption universelle du calendrier grégorien est un mensonge puisque les différents peuples feignent d'accepter la naissance du Christ comme élément initial, mais cela permet les échanges entre les peuples, la construction de conventions communes. On prête tantôt à Napoléon, tantôt à Winston Churchill la phrase : « L'histoire est un mensonge que personne ne conteste ».

Politesse, diplomatie et vie de couple

La politesse peut toucher dans certains cas au mensonge, ou au moins à une certaine hypocrisie : le « bonjour-au revoir » accompagné parfois d'un sourire feint, les discussions entre voisins que l'on affecte de trouver passionnantes pour ne pas vexer, etc. L'étiquette, les règles de conduite en bonne société, relèvent de la même logique (voir aussi les notions japonaises omote et ura), ainsi que la diplomatie. Ces comportements à plus d'une occasion insincères ne reflètent pas une relation vraie, bien qu'ils soient utiles à la société, et parfois même — à condition qu'il s'agisse de l'exception et non de la règle — à l'intérieur d'un couple. Ils constituent comme un ciment de leur continuité. Pour Jacques de Bourbon Busset (L'Amour durable), toute relation conjugale profonde doit comporter par respect de l'autre ce type de mensonge officieux : celui-ci loin de constituer une injure à l'autre, lui épargne au contraire les conséquences non signifiantes d'une baisse momentanée de ses propres sentiments ; c'est pour lui l'expression de cette baisse, quand elle ne traduit pas une réalité durable et profonde, qui serait au contraire mensongère.

Éducation des enfants

Les parents demandent souvent aux enfants de ne pas leur mentir. Quand les enfants pressentent que la vérité va attrister une personne, ils sont pourtant tentés de mentir pour lui éviter cette peine. Une attention particulière sera donc importante si on désire habituer ses enfants à des relations de sincérité. Alice Miller, docteur en philosophie et psychanalyste, a beaucoup écrit sur le sujet au cours de ses vingt années de recherche sur l'enfance.

Les enfants dès l'âge de trois ans développent des capacités cognitives leur permettant d'être menteurs d'occasion (avant cet âge, ils se montrent trop confiants) et dès l'âge de quatre ans savent maîtriser le sens de la tromperie pour devenir des menteurs plus systématiques (mensonge de politesse, pour ne pas être puni).

Droit

Le droit prévoit des sanctions envers le mensonge s'il est émis lors d'un témoignage sous serment. En droit français, le mensonge est condamné dans les cas suivants :

clause contractuelle,

but d'extorsion de faveurs

falsification d'un document officiel (faux et usage de faux)

diffamation

et, comme partout, témoignage devant un tribunal. Cependant, en droit français l'accusé, lui, n'est pas un témoin : il ne prête pas serment et, s'il ment pour sa défense, il appartient au juge seul d'en tenir compte ou non dans son verdict.

Le droit peut en revanche « condamner l'énoncé de la vérité », pour protéger la vie privée — toute vérité n'est pas publique — et lorsque l'opinion énoncée peut provoquer un trouble à l'ordre public. À noter qu'une vérité tronquée pour induire en erreur peut parfaitement constituer une diffamation. Cependant une vérité tronquée n'est précisément pas une vérité, mais un mensonge par omission.

Franchise absolue dans la littérature

Deux pièces classiques illustrent les inconvénients que peut présenter une franchise sans compromis : Le Misanthrope, de Molière ; Les Sincères, de Marivaux. Un exemple peut également être trouvé dans un chapitre de Zadig de Voltaire, quoique Zadig doive surtout sa condamnation au fait qu'il énonce plusieurs vérités apparemment peu crédibles sans fournir d'informations permettant de résoudre la contradiction apparente (épisode du cheval du roi et du chien de la reine).

Problématique du mensonge officieux

Paroles et action

Le mensonge officieux semble parfois acceptable dans les cas où il peut, par exemple, sauver une vie (ou la qualité de la fin d'une vie). S'il est dans ce cas plus ou moins admis de faire un mensonge qui ne touche qu'aux faits, la recommandation morale est plutôt de garder le silence plutôt que de répondre de façon insincère.

Cas du mensonge par omission

Cicéron recommande une morale bien plus stricte : dans Des devoirs, il n'autorise même pas le marchand à taire une situation qui, passée sous silence, lui permettrait de vendre à prix plus élevé. Il donne explicitement l'exemple du navire chargé de céréales qui arrive dans une ville où il y a famine et dont le capitaine ou l'armateur sait que d'autres le suivent en grand nombre. Cicéron déclare clairement qu'il est inacceptable sur le plan moral de cacher cette information aux habitants de la ville dans un but, par exemple, de vendre ses céréales plus cher en laissant perdurer la crainte de pénurie.

Analyse du mensonge par omission

Le mensonge par omission consiste à diffuser ce qui, parmi le réel ou le probable, convient aux fins poursuivies, tout en omettant ce qui nuit à ces fins. Comme ce qui est affirmé est vrai, ou du moins possible, son image est acceptée dans les croyances. Mais comme cette image manque de ce qu'on omet, les associations mentales de la cible remplissent les blancs, transforment les omissions en non-existence, et lient cette non-existence à la croyance, avec l'intensité de croyance en ce qui est accepté. Le mensonge par omission apporte donc double bénéfice à l'action de communication: une mémorisation de ce qui convient au communicateur, plus la négation de ce qu'il veut qu'on ignore. [...] Un avantage important du mensonge par omission est qu'il n'est pas facile à déceler.

En effet, le menteur par omission ne semble pas mentir, surtout si on croit naïvement que « mentir » se limite à affirmer ce qu'on sait faux, et n'inclut pas le refus d'énoncer ce qu'on sait vrai et im­por­tant. Or ce refus est difficile à prouver, car il ressemble à d'autres omis­sions de ce qui est vrai.

En effet : 1) On peut ignorer une partie du vrai, par malchance ou incompétence ; 2) On peut ignorer ou sous-estimer l'importance d'une partie du vrai, et donc préférer occuper le temps limité des messages à diffuser d'autres vérités. Alors, le mensonge par omission peut être accompli impunément : on ne pourra pas prouver que le communicateur savait ce qu'il n'a pas dit, ni surtout prouver qu'il savait important ce qu'il n'a pas dit ou ce qu'il a empêché de dire. Le mensonge par omission est donc un mode de communication favori des manipulateurs du public. La grande extension de cette pratique a d'ailleurs une conséquence souvent comique : la langue de bois des politiciens et journalistes. En effet, l'efficacité du mensonge par omission nécessite que ce qui a été omis reste omis durant toute l'action médiatique en cours. Et puisque ces actions poursuivent souvent des buts à long terme, les vérités à omettre s'accumulent : on arrive peu à peu à une situation déjà décrite dans Le Barbier de Séville, où les médias doivent omettre tant de sujets qu'ils se limitent à traiter de météo, de sport, de l'étranger, de l'humanitaire, et de toutes les demi-vérités qu'ils sont chargés d'imposer.

Problématique du mensonge joyeux

Le sage est censé s'interdire le mensonge joyeux parce que celui-ci sacrifie à un jeu l'autorité de la parole qui, conservée, peut quelquefois être utile à autrui. Il ne s'interdit pas pour autant la fiction avouée et il lui arrive naturellement de citer des paraboles, des fables, des symboles ou des mythes en les rappelant tels. Le mensonge joyeux embarrasse cependant le moraliste, inquiet de laisser fléchir la règle de véracité. Il n'est certes pas inspiré par le motif de nuire, et celui de distraire et d'amuser un moment semble fort légitime. La frontière est parfois ténue entre badinage de bon aloi et mensonge joyeux proprement dit ; entre la « blague » et la « farce ».

La blague, annonce ses exagérations et ne cache pas son intention de simplement amuser. Elle n'a de contre-vérité que la forme. Le « blagueur » serait le premier ennuyé qu'on le prît au sérieux et que l'on fondât quelque décision grave sur sa fantaisie.

La farce cherche bien, fût-ce provisoirement, à tromper véritablement quelqu'un, en l'amenant, par exemple, à une démarche insolite. « Regardez, frère Thomas, il y a là un bœuf qui vole ! », dirent à Thomas d'Aquin deux novices, ravis de le voir se déplacer à la fenêtre pour observer un fait aussi inhabituel. L'intéressé se contenta de leur faire observer qu'il eût été « moins surpris de voir un bœuf voler qu'un religieux mentir ». L'expression est restée.

Bien qu'inoffensive dans son but, la farce devient parfois offensante. Si tous n'admettent pas d'en être victimes, cela laisse entendre qu'elle n'est point nécessairement sans reproche. Si une jeune femme annonce à sa famille l'arrivée de son premier enfant pour expliquer ensuite qu'il n'en est rien, son comportement sera considéré non seulement inhabituel, mais franchement indélicat. Le mensonge joyeux, pour léger qu'il soit, demeure un déguisement de la pensée, et — même anodin — déconcerte la sincérité. Il devient inacceptable s'il aboutit à la dérision inopportune de celui aux dépens duquel elle s'exerce. La farce répétitive finit d'ailleurs par lasser et ses auteurs finissent par provoquer une réaction de défiance même lorsqu'ils veulent parler sérieusement, méfiance reprise dans l'expression « crier au loup ».

Le roman d'Umberto Eco Le Nom de la rose présente le cas extrême du moine Jorge, s'opposant à Guillaume de Baskerville sur la distinction entre simple plaisanterie et mensonge joyeux, que Jorge refuse d'admettre. En conséquence, Jorge refuse toute forme de rire qu'il considère comme « non chrétienne », au motif qu'un homme bon ne devrait jamais se moquer. Guillaume de Baskerville lui explique qu'il trouve sa position excessive. Des disputes de cet ordre ont été monnaie courante au Moyen Âge en Europe (voir Disputatio). D'après Jean-François Revel, elles ont aidé peu à peu à la naissance de ce qui sera l'interrogation cartésienne.

Les traditions populaires sont également le cadre de mensonges délibérés, à vocation exutoire. On peut retenir à titre d'exemple Cansoun dei mensònegai (Chanson des mensonges) connue de l’Occitanie au Piémont.

Problématique du mensonge officiel et de la propagande

Colin Powell, symbole contemporain du mensonge.

À l'occasion de la Première Guerre mondiale, Woodrow Wilson a créé des services comme le Committee on Public Information, destinés à modifier l'opinion publique en diffusant des informations exagérées ou inventées tendant à convaincre le public du bien-fondé d'une entrée en guerre des USA. Le principe selon lequel « la fin justifie les moyens » et les méthodes mises au point à cette occasion par Edward Bernays ont été ensuite reprises par les révolutionnaires russes (propagande), par des hommes politiques comme Rockefeller pour améliorer leur image (relation publique), puis par les firmes commerciales pour vendre leurs produits (publicité).

Le représentant des États-Unis, Colin Powell, montrant à la séance de l'ONU une fiole de poudre blanche prouvant que l'Irak possède des armes de destruction massive est devenu le symbole du mensonge officiel le plus éhonté de la propagande de guerre visant à justifier aux yeux de l'opinion publique et des instances internationales l'agression militaire d'un pays, en dissimulant un but de guerre inavouable (s'emparer des ressources pétrolières).

Problématique du mensonge dans le secteur du commerce et de la finance

Depuis qu’elles existent, de bonnes relations commerciales nécessitent une confiance entre vendeur, acheteur et la société, mais cette confiance est parfois cassée par des pratiques de fraude, de vices cachés, de dumping, de lobbying et maintenant d’obscolescence programmée. Des scandales commerciaux et financiers éclatent périodiquement, parfois au plus haut niveau (Enron, WorldCom, Madof, Parmalat…) qui ont contribué à la crise de 2008 et à la crise des subprimes, qui continuent de peser sur la confiance du marché et des investisseurs), des études montrent des fraudes fréquentes dans des publications scientifiques, des évaluations techniques, et parfois des tricheries par les étudiants (dont en école de commerce).

En 2008, en plein crise économique, une étude évoque le « dilemme des écoles de commerce », et Williams en 2011 s’interroge sur les réponses à apporter aux dérives éthiques du commerce, et en 2012, T.E. Culham repose la question de l’éthique dans la formation des chefs d’entreprises et employés de la finance et du commerce Selon une étude publiée par le Journal of Applied Psychology, 4 enseignants chercheurs universitaires ont étudié comment de petits mensonges et manquements à l'éthique peuvent faire boule de neige et conduire un employé ou une entreprise sur une pente glissante puis les mettre en grande difficulté, c’est ainsi que B. Madoff aurait produit un scandale de 18 milliards de dollars. Les auteurs ont testé des étudiants et des professionnels face à des incitations financières à tricher. Deux groupes séparés regardaient une série d'écrans, chacun avec 2 triangles remplis de points. Ils devaient simplement désigner celui qui contenait le plus de points. Les ensembles changeaient de sorte que dès le début, plus de points apparaissaient dans le triangle de gauche, et plus tard dans la série, dans celui de droite. Mais pour un groupe, que le changement était progressif pour l'autre brutal. Les chercheurs ont payé les participants en fonction de leurs estimations, mais avec un paiement plus élevé pour le choix du triangle gauche, en incitant les participants à surestimer le nombre de points sur la gauche. Ceux qui ont vu le changement de modèle se faire progressivement ont été les plus susceptibles de tricher, même quand il y avait visiblement nettement plus de points à droite. Inversement, le groupe qui a vu le changement brutal a été plus que deux fois plus « honnête » que les membres du premier groupe, ce qui montre que des séries de petits mensonges sont plus susceptibles de provoquer un processus de rationalisation conduisant au désengagement moral de la personne, qui adopte alors un nouveau modèle de comportement, dénommé par Snyder « effet de la pente glissante ». Madof, Kweku Adoboli (trader d’UBS) ; Jayson Blair (ancien journaliste du New York Times qui inventait des faits pour ses articles) sont, selon les auteurs, des exemples de personnes qui ont succombé à cet effet aussi dénommé « effet boule de neige éthique ». Selon eux, une condamnation claire et rapide, même de petites fautes est nécessaire ; « un comportement plus éthique apparaitra si les employés sont encouragés à faire preuve de vigilance pour identifier les erreurs financières plutôt que de créativité pour tenter de trouver de nouvelles failles financières. » En 2015, une marque de véhicules, la première en termes de ventes et qui se présentait comme produisant la voiture moins polluante du monde (et primée comme telle) s’est révélée émettre jusqu’à 40 fois plus de NOx en réalité que sur le banc de test. De nombreuses écoles de commerce notamment aux États-Unis et dans l’ex-URSS ont été fondées et parfois financées par des milliardaires et l'élite des affaires font pour former et recruter de nouveaux membres. Après la crise de 2008, le contenu moral et éthique des formations qu’elles délivrent est mis en cause, alors que les directions de ces écoles s’expriment peu quant aux inégalités croissantes de salaire et de pouvoir qui continuent à croitre entre les grands décideurs de la finance et du commerce et le reste de la société. Des principes encourageant des chartes, guides ou normes de bonne conduite éthique et morale supposées permettre une conduite décente des affaires existent, portés par des associations telles que l’ECOA (Ethics and Compliance Officers Association) et l’ l’AACSB (Association to Advance Collegiate Schools of Business), mais avec un contenu souvent vague et sans outils de vérification/évaluation a posteriori l’école « Harvard Business School » encourage depuis longtemps une moralisation des affaires, et dispose depuis 2004 d’un cours consacré aux « normes éthiques » et à la responsabilité et au leadership des entreprises, qui encourage les élèves à réfléchir sur leurs valeurs, mais sans préciser ce qu’elles devraient être selon Michel Anteby ; , lequel fait aussi remarquer que la variété des profils socioéconomiques des étudiants tend aussi à se réduire dans ces écoles, au profit d’enfants de familles riches et connaissant bien le monde du commerce et de la finance, au détriment d’enfants d’ouvriers, agriculteurs, etc. L’étudiant est soumis à des injonctions paradoxales ; il devrait comprendre les enjeux éthique et moraux du lobbying, de la publicité, du brevetage, de l’intelligence économique, l’optimisation fiscale, la délocalisation comme des « armes » au service d’une saine compétitivité. Plusieurs études ont montré que les formations à l’éthique quand elles existent sont souvent inefficaces ; .

En juin 2004, un groupe de travail sur l'éducation à l'éthique a été créé par le conseil d'administration de l’AACSB qui venait en avril 2003 de renforcer la présence de l’éthique dans ses critères. Cette organisation dit avoir depuis « longtemps exigé que l'éthique soit enseigné dans le cadre des programmes de diplôme de gestion » pour répondre à ses standards d’accréditation internationale. Elle reconnait en 2004 qu’une crise de l'éthique des affaires existe dans le monde de l’entreprise qui met en cause « l'avenir du système de marché libre, qui dépend de l'entreprise honnête et ouverte pour survivre et prospérer » et a publié à cette occasion à l’attention des administrateurs et professeurs d’écoles de commerce un guide de l’enseignement de l’éthique à l’usage des écoles de commerce. L’AACSB reconnait dans ce document le besoin de « faire progresser la conscience éthique, les capacités de raisonnement éthique et les principes éthiques fondamentaux » ainsi que « la responsabilité éthique tant au niveau individuel qu’organisationnel ». Ce guide - pour toutes les disciplines du commerce - souligner l'importance de l'intégrité individuelle et d’une formation poussée à la bonne gouvernance d'entreprise, s’appuyant sur des disciplines académiques et basée sur des règles transparentes de prudence et de vérification, devrait rendre l’entreprise « beaucoup moins vulnérable à la corruption ». Ce guide recommande notamment aux écoles d’adopter un code de conduite (points 13 & 14), de vérifier que les notions d’éthique sont comprises et acquises par les étudiants, et de mettre en place un processus approprié d'identification et de gestion des écarts de conduite éthique, et de vérifier qu’il fonctionne.

Positions particulières

Christianisme

La position de l'Église catholique est claire, elle se trouve d'une part dans sa formulation des commandements du Décalogue " tu n'invoqueras pas le nom de Dieu en vain" et "Tu ne porteras pas de faux témoignages", d'autre part dans le catéchisme qui fait du mensonge un péché défini comme « l'action d'affirmer des choses que l'on sait fausse avec l'intention de nuire ou de tromper ». Dans les deux cas, ce n'est pas seulement la fausseté ni la conscience de la fausseté de l'affirmation qui fait le mensonge, mais d'une part le caractère officiel de la parole dans le témoignage ou le serment, de l'autre l'intention de nuire. D'une façon générale, l'Église catholique romaine respecte et recommande le secret et la vie privée, et elle n'exige la vérité qu'autant que la parole se trouve dans la sphère publique et prend un caractère officiel (dans le domaine de la Justice, de la Science, de la Politique, etc.).

Une recommandation de l'évangile est : « Que votre oui soit oui et que votre non soit non. Tout ce qui est rajouté vient du Démon ». (Matthieu 5, 37). En d'autres termes, jurer est inutile car un chrétien ne doit de toute façon pas mentir. Saint Augustin dénonce ainsi catégoriquement l'usage du mensonge (Du Mensonge). Néanmoins, une importante littérature jésuite développe une casuistique du mensonge, l'autorisant dans certains cas et sous certaines formes, ce qui fera l'objet de la critique acerbe de Pascal dans Les Provinciales.

La vérité est présentée comme un bien important dont chacun a besoin pour éclairer et régler, d’une façon juste, les jugements de son intelligence et pour guider, d’une façon sûre, la conduite de sa volonté. L'aspect social, voire conjugal, est également mentionné : des relations correctes ont besoin de la franchise, de la confiance mutuelle et de la sincérité.

La notion de « pieux mensonge », pour utiliser la terminologie profane, n'est pas acceptée.

Les milieux traditionalistes se référent parfois à « La langue qui ment est abominable devant Dieu ! » (Proverbes 12,22), « Dieu hait les menteurs ! » (Psaumes) et, dans l’Apocalypse : « La place des menteurs est dans l’étang de soufre et de feu ! ».

La qualification de menteur est en quelque cas que ce soit considérée comme avilissante, contrairement : à Sparte qui admirait le menteur dans certains cas précis (légende de l'enfant au renard) à certaines cultures orientales médiévales (Le Livre des ruses) qui la louent.

à Sparte qui admirait le menteur dans certains cas précis (légende de l'enfant au renard)

à certaines cultures orientales médiévales (Le Livre des ruses) qui la louent.

l’hypocrisie est considérée comme du « mensonge en action » : elle consiste en effet à agir autrement qu’on ne pense, et constitue donc une fausseté. On rappellera le peu d'aménité de Jésus pour les Pharisiens qu'il traite même de « sépulcres blanchis » et de « loups ravisseurs ». (Matthieu 23,27 ; et 7,15.)

Les professions de prostituée et même - quelque temps en France - d'acteur ont été réprouvées car utilisant la feinte (dans le langage ou les gestes) pour assurer une subsistance au quotidien - donc de façon systématique par nature (le XX siècle toutefois, verra un pape qui ne fera pas mystère d'avoir été acteur dans sa jeunesse : Jean-Paul II).

Les traditions du Midi de la France semblent également plus indulgentes. Dans la trilogie Marius, Fanny, César, de Marcel Pagnol, Panisse, que l'on croit à l'article de la mort et à qui son confesseur demande s'il lui est arrivé de mentir répond « Tout le temps ! », comme si c'était la chose la plus naturelle du monde. « L'homme du Midi ne ment pas, il se trompe », dira également Alphonse Daudet dans Tartarin de Tarascon.

Dans sa Somme théologique, Thomas d'Aquin arrive à des conclusions sévères sur la jactance, ou vantardise, qui fait évidemment partie des mensonges : « La jactance est une sorte de mensonge. Or elle n'est pas un mensonge officieux, ni joyeux. On le voit d'après la fin poursuivie par le mensonge. Selon le Philosophe « le vantard se met au-dessus de la réalité, parfois sans aucun motif, parfois en vue de la gloire ou de l'honneur, parfois pour de l'argent ». Son mensonge n'est donc, évidemment, ni joyeux ni officieux. Il en reste qu'il est toujours pernicieux, et il apparaît donc qu'il est toujours péché mortel. »

Le catéchisme officiel de l'Église catholique entérine ces notions et les met en contexte.

Confucianisme

Confucius réprouve le mensonge, mais estime qu'on devra le tolérer pour les marchands, sans quoi ceux-ci ne pourront gagner leur vie (!).

Lao-Tseu ayant professé que le jeune homme vertueux n'hésite jamais à dénoncer toute malversation, quand bien même son propre père la commettrait, Confucius s'inscrit en faux : Un fils n'a pas à dénoncer son père, le maximum qu'il puisse faire envers un parent qu'il désapprouve étant de ne pas suivre son exemple. Remarquons qu'il s'agit dans ce cas précis d'un « simple » mensonge par omission.

Islam

Dans l'islam, le mensonge est réprouvé. Mahomet aurait déclaré : « L’hypocrite possède trois caractéristiques : il ment, il ne tient pas ses promesses et il trahit la confiance » [Hadith rapporté par Al-Bukhârî et Muslim].

« La malédiction de Dieu tombe sur les menteurs » (Coran 3/61).

Parmi l'un des caractères nobles du comportement de l'homme, il y a la « Véracité » : En effet, tout musulman doit édifier sa vie autour de la vérité de sorte qu'il ne dise que la vérité et n'agisse que selon la vérité.

Témoignage

« Lorsque l'individu fait face à un événement qui l'amènera à témoigner, il sélectionne, construit ou reconstruit les différents éléments de la scène autant qu'il les emmagasine en mémoire », indiquent les psychologues sociaux Alain Bertone, Marc Mélen, Jacques Py et Alain Somat dans Témoins sous influences. Comparé à la réalité, ce que le témoin certifie être véridique aura ainsi été à son insu modifié, remodelé, rationalisé pour être rendu plus cohérent et plus acceptable.

Dans les cultures judaïque et chrétienne, le faux témoignage est interdit par le Décalogue. Ce type de mensonge possède des circonstances très aggravantes, puisqu’il est effectué devant un tribunal et après avoir prêté le serment de dire la vérité ! Religion, mœurs et Droit s'accordent ici à reconnaître que tout citoyen requis par un juge légitime est tenu, en conscience, de dire la vérité lorsqu’il est requis pour porter un témoignage à la Justice.

Toutefois, sont dispensés de ce témoignage :

les professionnels, tenus au secret du même nom ; en termes de droit même son client ne peut délier un professionnel de son devoir de secret — sans quoi ne pas le faire aurait de sa part valeur d'aveu, et altérerait cette notion de secret (un patient ne demandant pas à son médecin de famille un dossier médical pour le communiquer à un employeur potentiel serait suspecté de cacher des éléments de santé, ruinant par le même coup toute possibilité de secret effectif) ;

les confesseurs, à l’égard de leurs pénitents, sont tenus au même secret, mais sans couverture par le droit ; leur devoir professionnel est de se laisser condamner eux-mêmes s'il le faut plutôt que de révéler quoi que ce soit ; le cas s'est vu dans la deuxième moitié des années 1970 en France, et bien plus tôt avec Jean Chrysostome (« saint-Jean-bouche-d'or » dans le langage populaire) ;

les proches parents de la personne accusée (voir également Confucius, opposé à Lao-Tseu sur la question : Lao-Tseu dit qu'un fils doit dénoncer jusqu'à son père si l'intérêt public l'exige, Confucius s'y oppose et fait passer l'humanité avant le devoir).

L'auteur d'un faux témoignage a l'obligation morale de :

rétracter son témoignage devant les juges ;

réparer les torts faits à l'accusé dans sa réputation et dans ses biens.

Psychologie

Motivation

La psychologie sociale retient cinq motivations au mensonge compris comme forme de dissimulation de sa pensée par un locuteur :

préserver ou valoriser son image ;

persuader pour obtenir un avantage ;

éviter les conflits (diplomatie) ;

ne pas peiner son interlocuteur, par sympathie ou tact ; on retrouve ici la catégorie évoquée plus haut du mensonge officieux ;

dissimuler ou justifier une absence (avec un « alibi », par exemple dans le cas d'un adultère).

La moyenne des « mensonges » dans cette acception serait, sur un échantillon interrogé, de deux par personne et par jour, avec une égalité entre hommes et femmes, celles-ci se distinguant par un plus grand nombre de mensonge altruiste, alias officieux. On se place dans l'hypothèse que les réponses au sondage aient été elles-mêmes sincères.

Deux types d'émotion interviennent :

négative (désagréable) : crainte d'être découvert comme menteur et culpabilité (on a trahi une confiance, manqué de respect à ses modèles, etc.) ;

positive qui l'emporte souvent chez le menteur habituel : un plaisir même éprouvé à mentir, c'est-à-dire de convaincre fallacieusement avec naturel. Ce type de menteur devient maître de ses émotions au point de communiquer aussi aisément des émotions factices que des véritables.

Détection

Détecter les mensonges fait partie de la communication non verbale. Les comportements que la tradition attribue au menteur en situation (rougeur, mains moites, regard fuyant...) ne sont pas toujours présents, ne serait-ce que parce que le menteur expérimenté les maîtrise. Comportement curieusement agité, attitudes floues ou équivoques, hésitations, etc., peuvent aussi traduire la simple émotion de se voir suspecté et non le mensonge.

En revanche, des enregistrements vidéo à haute définition laisseraient actuellement percevoir, une fois zoomés, quelques signes inconscients, bien plus discrets et typiques du seul mensonge (crispation de quelques muscles faciaux, en particulier). Paul Ekman est le premier à avoir identifié ce qu'il a défini comme étant des micros expressions (théorie de la détection des micro-expressions). Il s'agit simplement de la manifestation involontaire d'émotions catégorisées sous formes de sept expressions universelles que sont la joie, la surprise, la colère, le mépris, le dégoût, la peur et la tristesse. La détection de ces expressions associées à des gestes et à des variations physiologiques permet de détecter des incohérences avec le langage. Cette aptitude à déceler le mensonge demande donc un apprentissage en particulier dans les métiers où la véracité des propos est prépondérante comme les métiers du contrôle (douaniers, inspecteurs, policiers, etc.), de la justice, de la négociation, etc.

Sir Robert Winston, dans une de ses émissions sur la BBC, a mis en évidence une différence entre le sourire social ordinaire, qui fait intervenir deux muscles zygomatiques, et le sourire de réelle joie, qui a pour effet de plisser également les muscles des yeux.

Néanmoins, un entraînement intensif doit permettre de plus ou moins masquer une partie des signes de mensonge. La philosophie populaire dit que si les escrocs présentaient des têtes d'escrocs, ils ne pourraient pas faire ce métier.

Schopenhauer, quant à lui, a philosophé aussi sur ce thème : selon lui, comme un escroc a souvent l'air plus honnête que la moyenne, il est nécessaire de faire semblant de le croire facilement pour qu'il baisse sa garde, afin d'avoir une chance de le voir se trahir.

Actuellement se développent des outils regroupant tout ce qui touche à la manifestation corporelle extérieure du mensonge et le développement des ressentis (partie subconsciente de la perception).

En France, plusieurs chercheurs se sont spécialisés dans la découverte et la gestion des comportements, voire du mensonge, dont Claudine Biland. Plusieurs autres personnes développent des outils tenant compte des positions statiques, les mouvements naturels, tels la démarche, l'ouverture d'une porte, le sourire, la façon de manipuler les objets, s'asseoir... Jean-Pierre Ramoulux pense que la partie des sens conscients non utilisée dans le cadre de l'étude des postures, mouvements naturels, mouvements d'appui et micro mouvements, l'odorat et le goût, peut être développée en complément de la vue, de l'ouïe et du toucher.

Lors des sondages et des études basées sur des entretiens directifs ou des questions, afin de limiter les biais d'interprétation, les psychologues peuvent ajouter des questions spécifiquement destinées à mesurer la capacité du sujet à mentir ou à ne pas tout dire (consciemment ou non), sur une « échelle du mensonge » (Lie scale pour les anglosaxons, généralement associée au test Eysenck Personality Questionnaire ou EPQ ).

Invention

Dans L'Aurore de l'humanité, François Cavanna imagine l'invention du mensonge par un homme avant tous les autres, dans un monde où personne n'avait eu l'idée de dire autre chose que la vérité. Ce thème a été repris et transposé à l'époque contemporaine (sans en créditer l'écrivain) par un film de Ricky Gervais, Mytho-Man (2009).

中文百科

谎言是一段与事实相反的消息,指发出信息的一方在知道事实的前提下,刻意隐瞒并提供给另一方的虚假信息,通常带有多种目的。

定义

隐瞒:省略真实的信息。

捏造:把假的信息当成真的说出来。

谎言举例

对儿童的谎言:“圣诞老人的确是真有其人。”

善意的谎言:“虽然她去了天国,但是她一定会永远活在我们的心里。”

无知的谎言:一般情形的儿语、萨特说:“谎言不是我制造出来的,而是阶级分化社会的产物。”

报复性的谎言: 丹麦电影《谎言的烙印》安卡拉因为卢卡斯婉拒她的礼物,撒了一个报复性的谎言,让他背负了性侵女童的罪名。

群体谎言:国王的新衣、《每个人都在说谎》(Save me)

故意漏掉某部分的谎言:删改教科书。

否认已发生的事实,俗称「睁眼说瞎话」:“(二战期间)日本没有侵略过其他国家。”

伪证:合成照片

误导后将事情说成别的情况。

开玩笑:戏弄他人。

吹牛:“我一秒钟可以杀500人。”

拍马屁:“妳的皱纹又变少了呢!”

病态性说谎(心理疾病或精神疾病)。

自相矛盾:“我是不会告诉你我把你的书藏在衣橱里的。”“昨天是个好天气,又刮风又下雨的。”

此地无银三百两:本想隐瞒、掩盖,结果反而愈加暴露。

不合常理:“我的生日是4月31日”(4月只有30天)。

做错事情的谎言。

道貌岸然:为维持自尊、社会地位或职业需要所产生的隐瞒言语及行为。

政治谎言:为维持政策、政治利益或政治地位等需要所产生的隐瞒言语及行为。例如:纳粹为推行反犹政策而作的宣传——鼓动德国人民相信犹太人就是他们的敌人,指责犹太人是德国所有问题的祸根,包括一战战败。其中一项追溯至中世纪的蛮横谣言声称,犹太人在宗教仪式中杀害基督教儿童,然后用他们的血涂在逾越节时吃的未发酵面包片上。

“兵者诡道也”:从某种角度来看,对方预想的内容不相符,即可能被视为“谎言”。

善意与恶意谎言

谎言可以分为善意和恶意两种,恶意谎言是通过虚假陈述损害被骗者的利益,而善意谎言通过虚假性的陈述保存增加被骗者的利益,善意的谎言又叫做白色谎言(white lies)。举例来说来说,假定女人中意有钱人,一个男人冒充自己很有钱,骗取女方的信任,叫做恶意谎言,而一个有钱人把自己伪装成布衣,获得女人的爱情,叫做善意谎言。

影响

圣经箴言 26:28 虚谎的舌恨他所压伤的人,谄媚的口败坏人的事。 希特勒宣称:“广大的群众容易被大谎言所愚弄,反而不易被小谎言所欺骗。”

法法词典

mensonge nom commun - masculin ( mensonges )

  • 1. propos contraire à la vérité tenu dans le but de tromper

    raconter des mensonges

  • 2. action de tenir des propos contraires à la vérité

    le mensonge et la tricherie

  • 3. chose illusoire et fausse (soutenu) Synonyme: illusion

    il veut la persuader que l'altruisme est un mensonge

détecteur de mensonge locution nominale - masculin ( (détecteurs de mensonge) )

  • 1. technique appareil servant à enregistrer sous forme de graphiques les variations physiologiques d'un sujet lors de ses réponses à des questions données, afin de les interpréter pour déceler s'il ment ou non

    certains pensent que le détecteur de mensonge représente une atteinte à la vie privée

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