Un pastiche (de l'italien pasticcio, « pâté ») est une imitation du style d'un auteur ou artiste, qui ne vise pas le plagiat. On peut en découvrir dans tous les domaines littéraires et artistiques. Le pastiche est à différencier de la parodie ou de la caricature, bien que le mot « pastiche » puisse être employé comme un synonyme de parodie.
Il remplit plusieurs fonctions : de mémoire, d'humour, d'hommage (plus ou moins respectueux), voire de purs exercices de style. Aussi, en général, les productions « pastichiennes » réunissent un ou plusieurs de ces critères mais toujours l'humour, véritable garant de leur authenticité.
Il faut absolument les différencier des supercheries, des canulars et des faux montés à des fins vénales ou prosélytes (politiques ou religieux), avec par exemple certains apocryphes ou de fausses œuvres posthumes imitant totalement les productions habituelles d'un créateur disparu (il peut s'agir d'un livre, d'un tableau ou d'un objet d'art, etc.).
Pastiche littéraire
Le pastiche est aussi vieux que la littérature. C’est l’imitation minutieuse du style d’un écrivain, reproduisant les formes et les contours de ses phrases, comme la pâte d’un moule reproduit un modèle. Dans la littérature française, Rabelais est l’un des premiers à pasticher, dans Le Tiers Livre, les œuvres et les auteurs de son temps.
Les deux maîtres du genre sont évidemment Paul Reboux et Charles Muller, qui, au début du XX siècle, vont se lancer dans le « à la manière de », pastichant à la fois la forme et les thèmes de cette talentueuse série de pastiches signés Sosie, celui de Maupassant restant un modèle du genre.
Marcel Proust s'illustre dans ce registre par son long pastiche du Journal des Goncourt dans Le Temps retrouvé et par son recueil Pastiches et mélanges.
Parmi les auteurs contemporains, les Oulipiens surtout, comme Raymond Queneau et ses Exercices de style, ou Hervé Le Tellier et son Joconde jusqu'à cent, travaillent explicitement autour du pastiche. Nous pouvons également citer La Fontaine, dans sa fable Le Lion et le Chasseur, ayant pastiché, le disant lui-même dans Le Pâtre et le Lion la fable homonyme d'Ésope.
Le pastiche est également utilisé dans la littérature populaire, comme l’heroic fantasy et la science-fiction. Une grande partie des fanfictions sont des pastiches. Le roman de David Lodge The British Museum Is Falling Down (1965) est un pastiche des œuvres de Joyce, Kafka, et Virginia Woolf.
Dans le domaine de la bande dessinée, les pastiches de la revue américaine Mad et en Europe, ceux de Roger Brunel (Éditions Glénat).
Pastiche de tableau
Le pastiche de tableau est un tableau de peinture dans lequel l'auteur cherche à imiter la manière d'un peintre ou d'une école. Affirmant l'habileté (Sébastien Bourdon, Luca Giordano) et la culture (Augustin Théodule Ribot) de l'artiste, il traduit souvent l'influence d'un maître sur un artiste moins doué ou encore jeune.
Musique et cinéma
Dans le domaine musical par exemple, Charles Rosen considère diverses œuvres de Mozart comme des pastiches du style baroque. Un pastiche est aussi un opéra composite formé à partir d'extraits de différentes œuvres ; un exemple en est le pastiche Les Mystères d'Isis, formé à partir de La Flûte enchantée, et largement critiqué par Berlioz dans ses Mémoires.
Dans le domaine du cinéma, le pastiche peut être un hommage rendu par un metteur en scène à un autre en reprenant ses angles de caméra, ses techniques d'éclairage ou de mise en scène, ou l'imitation « utilitaire » d'œuvres antérieures. Les suites ou les films appartenant à un cycle comme la saga Star Wars de George Lucas peuvent être considérés comme des pastiches du premier film réalisé.
Des pastiches en musique ont eté réalisés par Frank Zappa, dans toute son œuvre.
Pastiche architectural
Voir l'article: Versailles et ses répliques
Presse
The Onion et Le Gorafi, sites en lignes pastiches de la presse écrite.
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