Le prosélytisme désigne l'attitude de ceux qui cherchent à « susciter l'adhésion » d'un public, public susceptible de devenir alors, pour tout ou partie, des « prosélytes », c'est-à-dire de nouveaux adhérents à leur foi. Par extension, le prosélytisme désigne le « zèle » déployé en vue de rallier des personnes à une doctrine.
Le mot prosélytisme vient de « prosélyte », du latin ecclésiastique proselytus, et du grec προσήλυτος prosêlutos, « nouveau venu (dans un pays) ».
Par l'influence du sens du terme « prosélytisme », un glissement s'est produit dans l'usage du terme « prosélyte » qui, dans l'usage ordinaire, notamment des médias, désigne aussi bien un membre ancien qui fait du prosélytisme, qu'un nouveau venu dans le groupe.
À l'origine, le terme prosélyte est utilisé dans le Nouveau Testament. Matthieu 23, 15 : « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! parce que vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte ; et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois plus que vous. » Et aussi Jean 12, 20 ; Actes 2, 10 au sujet de la Pentecôte : « Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle ? Parthes, Mèdes, Élamites, (...), et ceux qui sont venus de Rome, Juifs et prosélytes… » ; Actes 6, 5 ; 13, 43.
Au début du XXI siècle, le terme a une connotation négative dans son utilisation au sein du débat sur les sectes, ou lorsqu'il se réfère à des mouvements politiques ou à des activités religieuses.
Origines
Le prosélytisme des origines est lié secondairement à la conversion religieuse, c'est dans cette dernière acception qu'il s'est répandu, grâce au grec de la Septante. Le terme, en latin, n'a que le sens religieux ; il est un des sens possibles en français. Le dictionnaire historique de la langue française d'Alain Rey signale que le mot a été introduit en français comme antiquité hébraïque, et que dès le XV siècle, le mot « prosélyte » se dit d'une personne récemment gagnée à une cause. Par extension, ce mot s’applique en dehors du champ de la religion et de la spiritualité pour parler du zèle déployé pour convertir quelqu’un à ses idées.
Controverses et législations
En mai 2008, l'armée américaine en Afghanistan a confisqué et brulé des bibles dans la base aérienne de Bagram. L'année suivante, Al Jazeera révéla en effet que l'aumônier militaire en chef, le lieutenant-colonel Gary Hensley, avait alors prôné la conversion de la population et distribuait des bibles en dari et pachtou envoyées par une église américaine.
Le 30 aout 2010, le chef d'État libyen Mouammar Kadhafi distribue des corans lors d'une visite officielle en Italie et déclare que « l'Islam doit devenir la religion de toute l'Europe ».