Le pédantisme est une attitude relationnelle caractérisée par une tendance à un élitisme volontiers mondain et orgueilleux, et à l'étalage d'une érudition académique (vraie ou simulée), reflétée par des « travers physiques et langagiers » dont une « Immuabilité dans la prestance », une hyperprécision du savoir, systématique et exagérée, souvent jargonneuse et appuyée à l'excès sur les mots valises ou inventés (néologie) et par une certaine incapacité à prendre en compte l'interlocuteur, rendant le discours ennuyeux parce qu'obscur. Quand le savoir est simulé, ou volontairement détourné, le discours pédant tend aussi à l'arbitraire et peut cacher le mensonge.
Sous certaines de ses formes, ce trait est aujourd’hui considéré comme « trouble envahissant du développement ».
Histoire du concept et de ses utilisations
Le concept est probablement aussi ancien que le langage humain, philosophique notamment (Platon et Aristote ont souvent été accusés de pédantisme (à tort selon Jean Wahl). La pédanterie est souvent dénoncée par les essayistes et caricaturistes, notamment en visant le langage poétique, musical, philosophique et rhétorique, pédagogique politique ou scientifique, parfois pour le décrédibiliser.
En 1690, Furetière dans son dictionnaire universel décrit aussi le pédant comme celui qui « fait un mauvais usage des sciences, qui les corrompt & les altere, qui les tourne mal, qui fait de mechantes critiques & observations (...) »
La littérature et le théâtre, dès l'époque pré-classique (1610 à 1655) ont souvent évoqué et/ou caricaturé le pédant, dont par exemple chez Rabelais, Montaigne et avec Cyrano de Bergerac .
Montaigne s'est beaucoup intéressé au pédantisme, que l'on retrouve dans ses essais sur le pédantisme, il nuit à la formation du jugement et au bon exercice du jugement, notamment dans l'éducation des enfants.
Molière et d'autres s'en moquent par la satire de traits de mœurs (plus que de caractère) et en font un ressort comique et burlesque, en faisant utiliser par ses savant(e)s ou religieux précieux et ridicules un « Jargon volumineux et hyperbolique » dont le discours présente souvent une volonté visible « de ne pas être intelligible afin de paraître intelligent dans l’espoir d’obtenir de son entourage reconnaissance et respect » en utilisant une caricature humoristique, au théâtre, du « savant mondain et du mondain savant ». Chez les personnages pédants de Molière l’usage de mots complexes, à demi-inventés et issus de langues mortes, de même que le recours systématiques à des autorités, cachent (mal) « la difficulté de s’ouvrir à la nouveauté scientifique ou philosophique sont en filigrane des présomptueuses péroraisons du pédant qui finissent le plus souvent en galimatias » (Royé J, 2005.
Trouble envahissant du développement et du comportement
Une forme de pédantisme, involontaire, peut exister chez certains autistes (syndrome d'Asperger), notamment étudié par Beaud & De Guibert (2011) qui sur la base d'une revue de la littérature et d'exemple cliniques le considèrent comme étant spécificité du syndrome d'Asperger (sur fond de troubles génériques communs à l'« autisme typique ». Ce trait se manifeste par « une hyperprécision du vocabulaire ou une hyperprédilection thématique (explicable par une immuabilité non verbale plus générale) dans le contexte d’une interaction unilatérale (explicable par un trouble plus général de l’influence sociale) ».