Un poney (féminin : ponette), cheval nain en Louisiane, est, selon la définition courante, un cheval de petite taille, avec une conformation et un tempérament particuliers. Il existe de nombreuses races de poneys. Par rapport aux chevaux, les poneys présentent souvent une crinière épaisse, une queue et un pelage fournis, ainsi que des jambes proportionnellement plus courtes, un corps plus large, une ossature plus lourde, une encolure plus courte et épaisse, et une tête plus courte avec le front plus large. La Fédération équestre internationale (FEI) ne prend en considération que la taille pour définir ce qu'est un poney. Selon ses normes, tout cheval de moins d'1,50 m au garrot (ou 1,51 m ferré) est classé « poney », afin de faciliter les compétitions officielles.
Si les poneys sont considérés généralement comme intelligents et amicaux, ils sont parfois décrits comme têtus et retors, les différences s'expliquant par la compétence du cavalier et du dresseur. Les poneys entrainés par des personnes inexpérimentées, ou seulement montés par des débutants, peuvent se révéler trop gâtés, car leurs cavaliers ne disposent généralement pas de l'expérience de base pour corriger leurs mauvaises habitudes. Les poneys correctement entrainés sont des montures appropriées pour les enfants qui apprennent l'équitation. Les poneys de grande taille peuvent être montés par les adultes, puisque ces animaux sont souvent très forts malgré leur taille.
Le poney trouve ses origines dans des populations de chevaux sauvages qui se sont développées en marge de l'habitat favori du cheval, dans des zones où la nourriture est rare ou le climat rigoureux, leur petite taille résulterait donc d'une sélection naturelle et d'une adaptation à leur environnement. Ces animaux ont été domestiqués et élevés en captivité à des fins diverses, partout dans l'hémisphère Nord. Les poneys ont été utilisés par le passé pour la conduite et le transport de marchandises, ainsi que pour la monte des enfants, l'équitation de loisir, et plus tard en tant que montures de concours ou de spectacle. Pendant la révolution industrielle, en particulier en Grande-Bretagne, un nombre important de poneys de mines ont été utilisés pour tracter le charbon dans les galeries étroites.
Étymologie et terminologie
Le terme « poney » existe en français depuis le XIX siècle. Il est lié à l'anglais pony et le mot anglais vient du scots, lui-même issu de l'ancien français poulenet, qui signifie « petit poulain ». Ce mot a pour origine le latin pullus, qui désigne le petit d'un animal en général. La femelle du poney est souvent appelée « ponette ». Le terme de « poney » peut être utilisé en général pour nommer tout cheval de petite taille, quelle que soit sa taille ou sa race.
Origine et histoire
Taille comparée entre poney Shetland et cheval de selle
Le cheval de Mérens a la taille d'un petit cheval, mais fut nommé « poney » dans les années 1960
Le poney trouve ses origines dans des populations de chevaux sauvages qui se sont développées en marge de l'habitat favori du cheval. Des races de poneys se sont développées partout dans le monde, en particulier dans l'hémisphère Nord, sous les climats difficiles, dans des zones où la nourriture est rare. Le poney est donc le fruit d'une sélection naturelle et d'une adaptation à l'environnement, mais ces petits animaux ont été domestiqués et élevés en captivité à des fins diverses, et une sélection pouvait être opérée par l'homme quand un animal de travail rustique et solide était nécessaire. La théorie moderne dite « des quatre lignées fondatrices » suggère que les poneys, en particulier en Europe, descendent d'une "sous-espèce d' Equus ferus.
Historiquement, la plupart des races de chevaux peuvent être considérées comme de grands poneys. En France, c'est Colbert qui insista auprès des éleveurs particuliers pour que ceux-ci produisent des chevaux de grande taille, destinés à l'armée. L'intérêt des éleveurs leur faisait préférer les petits chevaux rustiques, qui nécessitaient moins de nourriture et effectuaient des travaux variés. Les haras nationaux furent créés dans le but de contrôler les saillies et de faire évoluer le modèle des chevaux élevés en France vers celui d'un animal utile aux militaires. Il fallut attendre les années 1960 et la popularité des poney-clubs grâce à Louis de Pas pour que le statut du poney soit reconsidéré. L'appellation « poney » était même si vendeuse que des races de petits chevaux rustiques furent nommées « poney » avant de reprendre leur nom de « cheval », c'est le cas notamment du cheval de Mérens.
Les poneys ont aussi été utilisés pour la conduite et le transport de marchandises. Pendant la révolution industrielle, en particulier en Grande-Bretagne, un nombre important de poneys de mines ont été utilisés pour tracter le charbon dans les galeries étroites. En France, le poney Pottok est également connu pour son passé dans les galeries minières.
Définitions
La définition du poney sur le simple critère de taille est à nuancer par des cas particuliers. Selon la définition la plus courante, un poney possède une conformation et un tempérament particuliers : une crinière épaisse et très fournie, une queue et un pelage également épais et fournis, des jambes proportionnellement courtes, un corps court et large, une ossature lourde, une encolure courte et épaisse, et une tête plus courte avec un front large.
Selon la FEI
Selon la description de la fédération équestre internationale, tout cheval dont la taille à l'âge adulte est inférieure ou égale à 1,48 m au garrot (14,2 mains, 58 pouces) est nommé « poney », et à l'inverse, les « chevaux » doivent avoir une taille strictement supérieure à 1,48 m. La fédération équestre internationale définit donc le « point de passage » entre cheval et poney à 1,48 , sur un animal non ferré. Sur un animal ferré, ce point de passage est à 1,49 m, mais une petite marge peut être laissée dans certains cas particuliers, avec un maximum de 1,50 m sans fers, ou 1,51 m ferré.
Cette classification entre poney et cheval par la seule taille est retenue par la fédération équestre internationale afin d'avoir un critère objectif sur les qualifications entre épreuves « chevaux » et « poneys ». Ainsi, un équidé né de deux parents poneys sera considéré comme cheval si sa taille est supérieure à 1,48 m non ferré, ou 1,49 m ferré.
Cas particuliers
Ce poulain de poney possède des proportions très différentes d'un poney adulte : ses jambes sont longues, et son corps étroit
Certaines races considérées comme « chevaux » peuvent voir naître des individus de la taille d'un poney, mais qui sont encore appelés « chevaux » et autorisés à concourir dans les épreuves pour chevaux.
Certains poneys, comme le Shetland, présentent des attributs propres au nanisme : une taille très réduite bien sûr, mais aussi une grosse tête, un dos et un tour de taille larges, et des jambes courtes. D'autres animaux considérés comme des poneys sur leur critère de taille ressemblent plutôt à des chevaux en miniature.
Les personnes qui ne sont pas familières des chevaux peuvent confondre un poney adulte avec un jeune cheval immature, car les poulains des races de chevaux ont, dans leurs premiers mois de vie, la taille de poneys. Leurs proportions corporelles sont néanmoins très différentes. Un poney peut être monté et mis au travail, tandis qu'un poulain est trop jeune pour être monté ou utilisé comme animal de travail. Les poulains, avant qu'ils ne grandissent pour devenir des chevaux, se distinguent des chevaux adultes par leurs jambes extrêmement longues et leurs corps étroit. Leur tête et les yeux présentent également des caractéristiques juvéniles. En outre, dans la plupart des cas, les poulains non sevrés seront très proches de la jument qui est leur mère. Alors que les poneys présentent souvent quelque néoténie avec leur front large et leur petite taille, les proportions de leur corps sont à l'exacte inverse de celles d'un poulain.
Le cheval islandais est, malgré sa taille et son apparence de poney, considéré comme un cheval par ses cavaliers et ses éleveurs
D'autres fois, un refus de la classification comme poney vient des éleveurs. Ainsi, le camargue est considéré comme un cheval malgré sa taille généralement inférieure à 1,48 m pour une large majorité d'individus. De même, les chevaux islandais ne sont pas considérés comme des poneys malgré une taille au garrot comprise entre 1,25 et 1,45 mètre, ce terme étant jugé insultant pour leurs éleveurs et leurs cavaliers.
Utilisations
Charrette tirée par un poney. Parc La Fontaine, Montréal, 1943.
Un poney australien en équitation.
Poneys shetland présentés pendant un salon agricole, en Belgique
Les poneys peuvent être utilisés dans tous les sports équestres. Certaines races, comme le poney Hackney, sont principalement utilisées pour l'attelage, tandis que d'autres races, comme le poney Connemara et le Poney français de selle, sont utilisées principalement montées (équitation). D'autres sont polyvalentes, comme le poney Welsh, sont utilisées tant montée que l'attelée.
Les compétitions pour poneys sont très variées et sont souvent les mêmes que pour le cheval, allant du saut d'obstacles au dressage, aux compétitions d'attelage. Une épreuve sportive existe spécialement pour les cavaliers à poney, il s'agit des pony games. Les poneys sont également populaires en spectacle équestre. Ils sont fréquemment utilisés comme montures de randonnée, grâce à leur résistance et leur pied souvent sûr.
Les poneys ont également brillé dans plusieurs compétitions d'équitation, comme le dressage et d'autres évènements, même en compétition au niveau international. Bien que de nombreux cavaliers les limitent à des compétitions uniquement pour les poneys, il existe quelques cas où des animaux classés comme poneys ont remporté des épreuves de prestige face à des chevaux de grande taille. Par exemple, un poney de 1,43 m nommé Stroller était un membre de l'équipe anglaise de saut d'obstacles, et a remporté la médaille d'argent aux Jeux olympiques d'été de 1968 face à des chevaux. Plus récemment, le poney de Theodore O'Connor a remporté la médaille d'or du concours complet de 2007 aux Pan American Games. Il n'existe aucune corrélation directe entre la taille d'un cheval et sa capacité athlétique
Les poney-clubs sont des centres équestres ouverts aux jeunes qui souhaitent monter à poney, ils sont présents dans le monde entier et éduquent les enfants sur l'équitation et les soins à apporter aux animaux, et parrainent des compétitions pour les jeunes et les poneys.
Dans de nombreuses régions du monde, les poneys sont aussi encore utilisés comme animaux de travail, que ce soit pour le bât ou pour la traction des divers véhicules hippomobiles.
Des « manèges à poneys » peuvent être trouvés lors de différentes manifestations comme des fêtes foraines ou des carnavals, ou encore lors de soirées privées pour les enfants. Ils peuvent faire de courtes promenades à dos de poneys, les animaux sont sellés et ensuite soit mené individuellement, soit attachés à un dispositif non-motorisé qui permet de faire tourner six à huit poneys à la fois comme dans un manège. Les poneys sont parfois vus dans des camps d'été pour les enfants et, et dans certains endroits, notamment en Irlande et en Angleterre, les poneys de grande taille portent des adultes pour le tourisme équestre.
Un Poney Shetland à l'attelage.
les poneys sont souvent plus robustes que les chevaux.
Le connemara est un poney fin de grande taille utilisé pour l'équitation des adultes, comme ici, en Irlande
Races et types de poneys
Le Shetland est l'un des poneys les plus petits, mais également les plus robustes et forts
Pratiquement tous les poneys peuvent survivre avec un régime alimentaire beaucoup plus limité que ce qui est nécessaire à un cheval, toutes proportions gardées. Ces animaux sont remarquablement solides pour leur taille et certaines races, comme le Shetland sont capables de tirer énormément de poids en traction hippomobile. D'autres, comme le poney Connemara, sont reconnus pour leur capacité à porter des adultes. Les poneys sont souvent regroupés en petites, moyennes et grandes tailles. Les petits poneys font une taille inférieure à 1,27 m, les poneys moyens de 1,27 m à 1,40 m, et les grands poneys plus de 1,40 m, mais moins de 1,48 m.
Les plus petits équidés sont appelés chevaux miniatures par beaucoup d'éleveurs et d'associations de race, plutôt que poneys, mais sont plus petits que les petits poneys, généralement pas plus grands que 90 cm au garrot. Il existe aussi des races de poney miniature.
Issues de la sélection naturelle ou de l'intervention de l'homme, les races actuelles de poneys (en France, les Haras nationaux en reconnaissent treize) sont aussi diverses que les pays et les façons de pratiquer l'équitation.
Double-poney
« Double-poney » est un terme populaire désuet, auparavant utilisé pour désigner certaines races de grands poneys, mesurant autour d'1,45 m au garrot, capables de porter des adultes. Ce sont généralement des races de poneys classées dans les catégories de taille C et D par la FEI, et dont les plus grands spécimens peuvent atteindre 1,50 m. Sont également nommés doubles-poneys certains croisements entre des poneys et chevaux.
Certaines races équines dont la taille moyenne au garrot est inférieure à 1,47 m sont parfois classées cheval à la demande des éleveurs qui ne veulent pas voir leurs animaux appelés des poneys, c'est le cas de l'islandais, du Mérens et du Camargue.
Voici quelques races considérées comme des doubles-poneys :
Le Fjord
Le Haflinger
Le highland
Le connemara
Le Welsh cob
Le New-forest
Le Poney français de selle
Le Merens
Le Camargue
Dans la culture
Depuis quelques années et en particulier dans la culture internet française, le poney est devenu la « principale victime des vannes », en remplacement des blondes, des belges et des roux. L'origine de ce phénomène est difficile à déterminer, mais semble liée au succès d'une chanson de Dieudonné, « Petit poney », vue plus de 200 000 fois. Une autre piste évoque le succès des films et de la série Mon Petit Poney (My Little Pony). Quoi qu'il en soit, les poneys club de France n'ont joué aucun rôle dans ce phénomène. Mis au courant de cette situation, l'écrivain Jean-Louis Gouraud répond que cela « ne le fait pas rire du tout » car « le poney mérite toute notre admiration [...] c'est un cheval qui a pu survivre en s'adaptant à des milieux peu propices au développement des « vrais » chevaux ».