Un répons (le s ne se prononce pas) est à l'origine un chant alterné entre un chantre soliste et un chœur, utilisé dans un office liturgique, et participant en particulier du chant grégorien.
Cette forme qui remonte aux premiers siècles du christianisme a, plus tard, été une de celles qui ont nourri la musique savante, des premiers développement de la polyphonie, au Moyen Âge, jusqu'à nos jours. Au XX siècle, elle a, par exemple, inspiré Francis Poulenc dans ses Sept Répons des Ténèbres (1962), ou Pierre Boulez dans son Répons (1981-84).
Liturgie
Dans la liturgie catholique, tout verset récité (ou chanté) par le célébrant est suivi d'un répons dit ou chanté par son assistant.
Fréquemment, dans un répons, c'est un chœur qui répond à une phrase chantée (ou entonnée) par un chantre seul. À mesure du développement de la musique religieuse non exclusivement grégorienne, la part du soliste est devenue plus grande, et le nom de répons a fini par désigner, dans certains cas, l'ensemble de la pièce, où le chœur n'intervient que pour la reprise finale.
Plus spécifiquement, dans la musique liturgique, on donne aussi cette dénomination à une sorte d'antienne dont le commencement, également appelé répons, est répété soit entièrement, soit en partie, après chaque verset (comme pour un refrain). Dans ce cas, la phrase répétée est dite réclame.
Dans la liturgie des heures, on distingue les grands répons (ou répons prolixes), qui suivent les leçons de matines, et les répons brefs, chantés après les capitules des petites heures.
Le répons de la messe a reçu le nom de graduel, à cause des degrés (des quelques marches, en latin, gradus) de l'ambon, sur lesquels se plaçaient les chantres.
Répons bref
Le répons bref suit une mélodie type, de type syllabique et à la rythmique élémentaire. Il comprend le répons proprement dit, un verset, et un Gloria Patri fixe. Ces trois parties sont chantées sur une ligne mélodique (une « corde ») récitative, avec des inflexions stéréotypées et fixes.
Le répons est lui-même divisé en deux sections A et B. La seconde est appelée réclame ou reprise.
Pour son exécution, le soliste entonne le répons, c'est-à-dire l'ensemble A et B qui sert de refrain, puis tout le chœur le répète. Le soliste chante ensuite le verset, et le chœur reprend la partie finale B du refrain, la reprise. Le soliste enchaîne ensuite sur le Gloria Patri, qui se chante sur un ton fixe, et le chœur chante de nouveau le répons en entier.
Répons prolixe
Les répons prolixes appartiennent à l'office des lectures. Ils suivent les leçons (lectio : « lecture ») de matines et, comme elles, changent tous les jours. Selon la tradition de l'Église catholique de rite romain, à l'office de lecture, après la lecture biblique on a une lecture des Pères de l'Église ou d'écrivains ecclésiastiques avec son répons, à moins qu'on ne doive faire une lecture hagiographique.
Le répons prolixe comporte un texte d'une certaine étendue et d'une grande richesse musicale ; c'est essentiellement un chant de méditation après des lectures.
Ils sont composés de la manière suivante : le répons proprement dit et le verset. Le répons est lui-même divisé en deux sections. La seconde est appelée réclame ou reprise.
On dit d'abord le répons en entier, puis le verset, suivi de la réclame.
Le choix des répons dépend étroitement des lectures de matines.