Batoïdes, Batoidea
Batoidea Petite raie-museau Classification Règne Animalia Sous-règne Bilateria Infra-règne Deuterostomia Embranchement Chordata Sous-embr. Vertebrata Infra-embr. Gnathostomata Super-classe Chondrichthyes Classe Chondrichthyes Sous-classe Elasmobranchii Infra-classe Euselachii Super-ordre Batoidea — auteur incomplet —, date à préciser
Les raies ou batoïdes (Batoidea ou Rajomorphii) forment un super-ordre des poissons cartilagineux caractérisés par un corps aplati, de grandes nageoires pectorales solidaires du tronc et des fentes branchiales ventrales. Le super-ordre contient près de 500 espèces réparties en 13 familles.
Description
Un poisson-scie tident dans l’Aquarium de Géorgie.
Les raies se distinguent par leur corps plat avec des nageoires . La plupart des raies ont cinq fentes branchiales ventrales, les Hexatrygonidae en ont six. Les fentes se trouvent sous les nageoires pectorales sur la face inférieure, tandis que celles des requins se situent sur les flancs. La plupart des raies ont un corps fortement aplati avec de grandes nageoires fusionnées avec le tronc formant un disque, oval, rond, triangulaire ou cunéiforme, à l'exception des poissons-scies et les raies-guitares, tandis que la plupart des requins ont un corps fuselé. De nombreuses espèces de raies ont développé leurs nageoires pectorales en larges appendices en forme d'aile. La nageoire anale est absente. Les yeux et les stigmates sont situés sur le dessus de la tête. Les raies ont une bouche ventrale et peuvent considérablement avancer leur mâchoire supérieure (cartilage palatoquadrate) loin de la boîte crânienne pour capturer leurs proies. Les mâchoires ont une suspension de type hyostylique, qui repose entièrement sur les cartilages hyomandibulaires de soutien. Les raies benthiques respirent en aspirant l'eau par leurs stigmates, plutôt que par la bouche comme la plupart des poissons, l'eau est ensuite expulsée par les branchies.
Certaines espèces disposent d'un dard dont les piqûres sont souvent douloureuses et parfois mortelles pour l'homme.
Histoire évolutive
Selachimorpha voidBatoideavoid void Torpediniformes void Pristiformes void Rajiformes void Myliobatiformes Arbre phylogénétique des raies
Écologie
Reproduction
Comme tous les élasmobranches, les raies ont une fécondation interne. Ce mode est avantageux car il économise le sperme et n'expose pas les œufs aux prédateurs, toute l'énergie impliquée dans la reproduction est conservé et ne se perd pas dans l'environnement. Certaines raies sont ovipares (ponte d’œufs) tandis que d'autres sont ovovivipares, ils donnent naissance à des juvéniles qui se développent dans un utérus, mais sans placenta. Chaque œuf est contenu dans une capsule très résistante. Des mois après la ponte, une juvénile va en sortir.
Alimentation
La plupart des raies ont développé de larges dents arrondies pour écraser les coquilles des espèces benthiques comme les gastéropodes, les palourdes, les huîtres, les crustacés et des poissons, selon les espèces. Seules les raies manta se nourrissent de plancton en filtrant l'eau avec leur branchies.
Répartition et habitat
Une raie abyssale (Bathyraja abyssicola) aux Galapagos.
La plupart des espèces vivent sont benthiques, dans une grande variété de régions géographiques - principalement dans les eaux côtières, bien que certaines vivent à 3.000 mètres de profondeur. La plupart des raies ont une répartition cosmopolite, préférant les milieux marins tropicaux et subtropicaux, bien qu'il existe des espèces d'eaux tempérées et froides. Seules quelques espèces, comme les raies manta, sont pélagiques, et seulement quelques-uns vivent en eau douce, tandis que certains raies peuvent vivre dans les estuaires saumâtres et les baies.
Étymologie et dénominations
Toutes les espèces ne comportent pas le terme « raie » dans leur nom vernaculaire, c'est le cas par exemple des pocheteaux.
Systématique
Raie lisse (Raja brachyura)
Raie papillon à queue courte (Gymnura micrura)
Raie pastenague américaine (Dasyatis americana)
Taxinomie
La classification des raies est actuellement en cours de révision. Toutefois, des preuves moléculaires réfute l'hypothèse que les raies sont dérivés des requins.Fishes of the World de Nelson, 2006, et World Register of Marine Species(11 mars 2016) reconnaîssent quatre ordres.
super-ordre Batoidea ordre Myliobatiformes (Raie pastenague, Raie manta...) — (incorporé dans Rajiformes par FishBase) famille Dasyatidae Jordan, 1888 famille Gymnuridae Fowler, 1934 famille Hexatrygonidae Heemstra et Smith, 1980 famille Mobulidae Gill, 1893 (fondu par FishBase dans les Myliobatidae) famille Myliobatidae Bonaparte, 1838 famille Plesiobatidae Nishida, 1990 famille Potamotrygonidae Garman, 1877 famille Urolophidae Jordan et Evermann, 1896 famille Urotrygonidae Müller et Henle, 1841 ordre Pristiformes (Poisson-scie) famille Pristidae Bonaparte, 1838 ordre Rajiformes (Raies, Raies-guitares...) famille Anacanthobatidae von Bonde & Swart, 1923 famille Arhynchobatidae Fowler, 1934 famille Crurirajidae Hulley, 1972 famille Rajidae de Blainville, 1816 famille Rhinobatidae Bonaparte, 1835 ordre Torpediniformes (Raies électriques) Hypnidae Gill, 1862 (parfois placé parmi les Torpedinidae) Narcinidae Gill, 1862 Narkidae Fowler, 1934 (parfois placé parmi les Narcinidae) Torpedinidae Bonaparte, 1838
ordre Myliobatiformes (Raie pastenague, Raie manta...) — (incorporé dans Rajiformes par FishBase) famille Dasyatidae Jordan, 1888 famille Gymnuridae Fowler, 1934 famille Hexatrygonidae Heemstra et Smith, 1980 famille Mobulidae Gill, 1893 (fondu par FishBase dans les Myliobatidae) famille Myliobatidae Bonaparte, 1838 famille Plesiobatidae Nishida, 1990 famille Potamotrygonidae Garman, 1877 famille Urolophidae Jordan et Evermann, 1896 famille Urotrygonidae Müller et Henle, 1841
famille Dasyatidae Jordan, 1888
famille Gymnuridae Fowler, 1934
famille Hexatrygonidae Heemstra et Smith, 1980
famille Mobulidae Gill, 1893 (fondu par FishBase dans les Myliobatidae)
famille Myliobatidae Bonaparte, 1838
famille Plesiobatidae Nishida, 1990
famille Potamotrygonidae Garman, 1877
famille Urolophidae Jordan et Evermann, 1896
famille Urotrygonidae Müller et Henle, 1841
ordre Pristiformes (Poisson-scie) famille Pristidae Bonaparte, 1838
famille Pristidae Bonaparte, 1838
ordre Rajiformes (Raies, Raies-guitares...) famille Anacanthobatidae von Bonde & Swart, 1923 famille Arhynchobatidae Fowler, 1934 famille Crurirajidae Hulley, 1972 famille Rajidae de Blainville, 1816 famille Rhinobatidae Bonaparte, 1835
famille Anacanthobatidae von Bonde & Swart, 1923
famille Arhynchobatidae Fowler, 1934
famille Crurirajidae Hulley, 1972
famille Rajidae de Blainville, 1816
famille Rhinobatidae Bonaparte, 1835
ordre Torpediniformes (Raies électriques) Hypnidae Gill, 1862 (parfois placé parmi les Torpedinidae) Narcinidae Gill, 1862 Narkidae Fowler, 1934 (parfois placé parmi les Narcinidae) Torpedinidae Bonaparte, 1838
Hypnidae Gill, 1862 (parfois placé parmi les Torpedinidae)
Narcinidae Gill, 1862
Narkidae Fowler, 1934 (parfois placé parmi les Narcinidae)
Torpedinidae Bonaparte, 1838
Myliobatiformes (Raie pastenague, Raie manta...)
Pristiformes (Poisson-scie)
Rajiformes (Raies, Raies-guitares...)
Torpediniformes (Raies électriques)
Les raies et l'homme
Raie manta, de face (Manta birostris)
Espèces menacées
Les raies, à durée de vie longue et à la reproduction lente, sont très sensibles à la pression humaine. Les derniers rapports de l'UICN sont alarmants : 26 % de ces espèces friseraient l'extinction dans l'Atlantique Nord, contre 42 % en Méditerranée, considérée comme la mer la plus dangereuse au monde pour cette faune, notamment pour la mante géante et la raie de Malte. Au banc des accusés : la surpêche, qu'elle soit accidentelle ou ciblée. À l'échelle internationale, la législation limitant la capture de ces poissons est quasi inexistante.
Les ailes de raies sont consommées par l'Homme. La pêche au chalut, la surpêche, la pollution marine, la pêche électrique (interdite en Europe car ayant montré des effets négatifs sur les raies) la menacent.
Les raies dans la culture
La Raie de Chardin 1728 (114 × 146 cm) Musée du Louvre (Paris)
L'une des plus célèbres est celle de Jean Siméon Chardin (1699-1779), dans un tableau de 1728 (musée du Louvre) où la raie est représentée dans une nature morte, suspendue à un crochet.
Chaïm Soutine (1893-1943) a repris la même thématique dans plusieurs tableaux en 1920 (Musée Calvet à Avignon) et vers 1924 (Perls galleries à New-York).
James Ensor (1860-1949) reprend ce thème dans un tableau de 1892.