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词典释义:
hippie
时间: 2023-10-09 22:56:28
TEF/TCF
['ipi]

n. 〈美〉嬉皮士 a. 嬉皮士的

词典释义
n.
〈美〉嬉皮士
Nés aux États-Unis, les hippies se sont répandus dans les divers pays d'Europe occidentale, et depuis peu en France(Vie et Langage).嬉皮士诞生在美国,以后又发展到西欧许多国家,不久前又发展到法国。(《生活与语言》)
Le hippie se distingue par sa chevelure fournie et hirsute, ses vêtements bariolés et enfin son culte de la liberté sexuel-le.嬉皮士与众不同之处是头发浓密而蓬乱,衣服花里胡哨,并崇尚性

a.
嬉皮士的
le mouvement hippie 嬉皮士运动
La chanteuse hippie n'est pas sans qualité (Le Monde).这位嬉皮士女歌手并非平凡之辈。(《世界报》)

近义、反义、派生词
联想:
  • liberté   n.f. 权;主,无约束

近义词:
beatnik,  baba
反义词:
bourgeois,  bourgeoise
联想词
punk ; psychédélique 迷幻; bohème 生活放荡不羁的人们; rock 摇滚乐; folk 民间; vintage 闪英粒玄岩; disco 迪斯科舞曲; pacifiste 和平主义者; bobo 痛; écolo 环境保护主义者; kitsch 媚俗;
短语搭配

le mouvement *hippie, *hippy嬉皮士运动

La chanteuse hippie n'est pas sans qualité (Le Monde).这位嬉皮士女歌手并非平凡之辈。(《世界报》)

Les clochards, les hippies, les inadaptés sans profession sont des marginaux.流浪汉、嬉皮士、无职业的不被社会接受的人都是脱离社会轨道的人。

Le hippie se distingue par sa chevelure fournie et hirsute, ses vêtements bariolés et enfin son culte de la liberté sexuel-le.嬉皮士与众不同之处是头发浓密而蓬乱,衣服花里胡哨,并崇尚性自由。

Nés aux tats-Unis, les hippies se sont répandus dans les divers pays d'Europe occidentale, et depuis peu en France(Vie et Langage).嬉皮士诞生在美国,以后又发展到西欧许多国家,不久前又发展到法国。(《生活与语言》)

原声例句

Et ces hippies lui ont volé ses cochons d'Inde!

这些嬉皮士把他的豚鼠偷了!

[Extra French]

Et M. Garrier veut ces hippies à la télé.

而Garrier想让这些嬉皮士上电视。

[Extra French]

Donc c'est avec Gérard Lanvin, avec Christian Clavier, avec Bacri, avec plein d'autres, ils sont tous habillés en " babas cools" , en hippies, on dit " baba cool" en français, c'est génial !

演员有Gérard Lanvin, Christian Clavier, Bacri,还有很多其他演员,他们的服装很嬉皮士,用法语说就是“baba cool”,真的很棒!

[Français avec Pierre - 休闲娱乐篇]

À partir de 1970, grâce aux hippies, il se diffuse dans le monde entier.

从1970年起,由于嬉皮士的存在,他们在世界各地传播。

[历史人文]

Vous êtes un peu hippie, en somme ?

-简言之,你有点嬉皮士

[大学法语三年级Dictée听写训练]

Vous êtes un peu hippie, en somme ?

-简言之,你有点嬉皮士

[大学法语三年级Dictée听写训练]

Il quitte enfin le monde de la prison et se tourne vers la côte ouest des états unis, où il va découvrir le monde des hippies, mélangeant voyage, musique et sexe... et il chante plutôt pas mal.

他最终离开了监狱的世界,转向美国西海岸,在那里他将发现嬉皮士的世界,将旅行,音乐和性混合在一起......他唱得很好。

[喝茶小哥Romain]

Contre-attaque des jeunes, contre-culture... Les hippies s'en emparent.

反击年轻人,反文化...嬉皮士抓住了它。

[法国TV2台晚间电视新闻 2022年4月合集]

La vente et la consommation continuent pourtant de progresser, avec un second pic dans les années 60-70, par le biais des mouvements rasta et hippie.

然而,销售和消费继续增长,通过Rasta和Hippie运动,在60年代和70年代出现了第二个高峰。

[Pour La Petite Histoire]

Parce que c'est un ancien quartier de hippie, qui s'est autoproclamé ville.

因为它是一个前嬉皮士区,它宣称自己是一个城市。

[Air France 法国航空-旅行篇]

例句库

Pour se la jouer hippie chic ou princesse des mille et une nuits, on opte pour ces nu-pieds Antik Batik.

想要成为一千零一夜故事里的公主,那赶紧穿上这双鞋吧!

Dans cette optique, ce serait une erreur de ne voir dans les rassemblements contre la mondialisation que les agitations d'anciens hippies chagrins, nourrissant la nostalgie des beaux jours des manifestations contre la guerre.

理解全球化政治意味着,简单地将反全球化抗议斥之为留念令人兴奋的反战抗议时代的愤愤不满的原嬉皮士实行的诡计,这是错误的。

Une loi controversée qui interdit la libre entrée dans les îles Vierges britanniques aux Rastafariens et aux « hippies » est demeurée en vigueur.

禁止拉斯特法里崇拜者和“嬉皮士”自由进入英属维尔京群岛的一项有争议的法律,仍然有效。

法语百科
Les hippies se distinguaient du reste de la population, qu'ils appelaient les « straight »[Notes 1], par leurs tenues vestimentaires, leurs chevelures et une liberté ostentatoire dans leurs relations amoureuses.
Les hippies se distinguaient du reste de la population, qu'ils appelaient les « straight », par leurs tenues vestimentaires, leurs chevelures et une liberté ostentatoire dans leurs relations amoureuses.
Une composition psychédélique.
Une composition psychédélique.

Le mouvement hippie est un courant de contre-culture apparu dans les années 1960 aux États-Unis, avant de se diffuser dans le reste du monde occidental. Les hippies, issus en grande partie de la jeunesse nombreuse du baby boom de l'après-guerre, rejetaient les valeurs traditionnelles, le mode de vie de la génération de leurs parents et la société de consommation.

L'ouverture à d'autres cultures, un besoin d'émancipation, la recherche de nouvelles perceptions sensorielles et d'états de conscience modifiés, les amenèrent aux expressions artistiques du psychédélisme. Dans leurs communautés, ils espéraient vivre librement, dans des rapports humains qu'ils voulaient plus authentiques. En rupture avec les normes des générations précédentes, le mouvement a eu une influence culturelle majeure, en particulier dans le domaine musical. La diffusion d'une partie des valeurs issues de ce courant a accéléré l'évolution des mœurs de la société occidentale dans son ensemble, même si le mouvement lui-même a perdu progressivement son ampleur.

Définition

Le lexicographe Jesse Sheidlower, principal éditeur de l’Oxford English Dictionary, considère que les termes hipster et hippie dérivent du mot hip, dont l'origine est mal connue. Cependant, selon lui, le terme « hippie » trouverait son origine dans un vocable africain « hip », dérivé du terme wolof « hipi » signifiant « ouvrir ses yeux », également repris dans le mot anglais « hipster », forgé par Harry Gibson en 1940 et désignant les amateurs de bebop des années 1940. Il pourrait être également un jeu de mot avec « hype » signifiant « décontracté, branché, dans le coup ». Comme le hipster, le hippie se montre « cool ».

Haight-Ashbury, ancien quartier hippie de San Francisco, aux États-Unis.

Une autre origine du terme parfois donnée est une dérivation de l'acronyme « H.I.P. », faisant référence à un quartier de San Francisco, le Haight-Ashbury Independant Property, occupé par les hippies, mais la première occurrence du mot dans les médias, antérieure à cette époque, semble être trouvée dans un numéro du Time de novembre ** évoquant l'usage de drogue d'un jeune homme de 20 ans qui avait fait scandale. C'est ce magazine qui selon l'historien Ronald Creagh « fixe l'épicentre du mouvement dans le quartier de Haight-Ashbury » et en 1967, le San Francisco Chronicle annonce en page une que cent mille hippies vont envahir San Francisco l'été à venir.

Cependant, les hippies n'utilisaient pas ce terme pour se désigner eux-mêmes. Ils se disaient plutôt « flower children » (« enfants fleurs »), « beautiful people » (« belles personnes » ou « belles gens »), ou plus ironiquement « freaks » ou « heads » voire « acid heads » (respectivement : « les monstres », « les têtes » ou encore « les têtes à acide »).

De manière générale, les hippies contestaient le matérialisme et le consumérisme des sociétés industrielles ainsi que tout ce qui y était lié. Ils rejetaient en particulier les valeurs associées au travail, à la réussite professionnelle et le primat des biens technologiques au détriment des biens naturels. Ils aspiraient à une sorte de fraternité universelle pour laquelle ils espéraient trouver idées et techniques dans des sociétés traditionnelles. Ce complexe idéologique, essentiellement constitué en une praxis, n'a pas réellement été théorisé et n'a jamais fait l'objet d'une homogénéité pratique parmi celles et ceux se reconnaissant comme hippies.

Beaucoup étaient des étudiants de la classe moyenne, issus de la nombreuse génération du baby boom de l'après-guerre. Jack Weinberg, membre du « Free Speech Movement » dans les années 1960, était l'auteur de la célèbre phrase : « Ne faites pas confiance à quelqu'un de plus de trente ans » qui traduisait sans équivoque la volonté de se distinguer de la génération précédente.

Histoire

Précurseurs

Diogène de Sinope, le premier véritable Cynique, est parfois présenté comme un précurseur de la philosophie hippie (toile de Jean-Léon Gérôme, 1860).

Même si le phénomène hippie à proprement parler naît véritablement aux États-Unis au début des années 1960, il existe des similitudes avec les philosophes cyniques, tel le Grec Diogène de Sinope, au IV siècle av. J.-C.. Le mouvement hippie a également des racines communes avec l'amour libre du mazdakisme iranien du VI siècle et on pourrait également citer Jean-Jacques Rousseau parmi ceux qui l'influencèrent. Mais les prémices les plus claires se manifestent au XIX siècle.

En Allemagne, dès 1896, la Lebensreform, inspirée du paganisme ancien, avec les wandervogel et les naturmensch, précédait les hippies de plusieurs décennies. Adolf Just ouvrit son premier centre en 1896 dans les montagnes du Harz et publia son livre best-seller intitulé Retourner à la nature !, qui devint le modèle des « enfants de la nature » la même année. Les photographies de l’époque, si elles n’étaient pas en noir et blanc, pourraient ainsi donner l’impression d’avoir été prises dans une communauté hippie des années 1960 aux États-Unis. Un immigrant allemand, Bill Pester, s'installa en 1906 à Palm Canyon en Californie dans une hutte pour vivre un mode de vie en tout point identique à celui qui allait surgir au sein de la société américaine soixante ans plus tard. Un autre Allemand, Maximillian Sikinger, s'installa à Santa Monica Mountains à partir de 1935 pour inspirer les Américains à devenir des « nature boys » (des « garçons de la nature ») et fut très actif au sein du mouvement hippie des années 1960.

Les précurseurs directs dans les années 1950 sont les membres du mouvement littéraire de la Beat generation, dont les figures emblématiques William Burroughs, Allen Ginsberg et Jack Kerouac furent des références pour le mouvement hippie.

Le mouvement hippie est considéré par l'historien de l'anarchisme Ronald Creagh comme la dernière résurgence spectaculaire du socialisme utopique, qui se caractérise par une volonté de transformation de la société non pas à travers une révolution politique, ni sur une action réformiste impulsée par l'État, mais sur la création d'une contre-société socialiste au sein même du système, en mettant en place des communautés idéales plus ou moins libertaires. Cette filiation est par ailleurs revendiquée par certains d'entre eux, comme les Diggers de San Francisco dont le nom est une référence à un collectif de squatteurs du XVII siècle.

La Désobéissance civile (1849), œuvre de Henry David Thoreau théorisant ce radicalisme, fut une référence pour les pacifistes des années 1960.

Débuts aux États-Unis

Joan Baez et Bob Dylan à la Marche vers Washington pour le travail et la liberté en 1963.

Aux États-Unis, les débuts du mouvement se situent autour des années 1960 dans un contexte de contestation et de refus de l'ordre établi ; les manifestations contre la guerre du Viêt Nam et les émeutes des Noirs dans les grandes villes américaines fédérèrent en effet une partie de la jeunesse. Mais cette génération, née juste après la Seconde Guerre mondiale, rejetait aussi l'« American way of life » et son conformisme, la soumission au pouvoir et aux canons de l'art. Elle cherchait à fuir la société de consommation en mettant en avant des valeurs écologistes et égalitaires inspirées des philosophies orientales.

Beaucoup des aspirations hippies sont héritées des écrivains de la Beat Generation, également considérés comme précurseurs du mouvement car eux aussi exprimaient une rupture avec la société de masse. Ils menaient une vie libérée, faite de déplacements constants : Sur la route (On the Road, 1957) fut un livre emblématique de cette quête et le restera pour les hippies, bien que Kerouac se désintéressa des hippies. Allen Ginsberg en revanche en resta proche, et inspira entre autres Bob Dylan. Gary Snyder, au travers de ses écrits et de son expérience personnelle, contribua grandement à la promotion de la philosophie orientale et bouddhiste qui n'étaient pas encore populaires à cette époque.

Further, le bus des Merry Pranksters.

À l'idéal d'une vie centrée sur la liberté, une sexualité sans tabou et la musique, les hippies ajoutèrent le psychédélisme et sa recherche de nouvelles perceptions par l'usage de drogues. Timothy Leary, par sa formule « turn on, tune in, drop out» , prônait la révolution psychédélique par le LSD - à cette époque encore légal - et en 19** l'écrivain Ken Kesey fonda les Merry Pranksters avec qui il sillonnait les États-Unis dans un bus décoré par leurs soins afin d'organiser des acid tests autour du rock psychédélique des Grateful Dead.

La médiatisation des Merry Pranksters entraîna la naissance de communautés comme l'East Village à New York ou Haight-Ashbury à San Francisco où, à partir de 1965, de nombreux hippies commencèrent à s'installer. Les diggers, un groupe de théâtre de rue, en assurèrent l'intendance, en pratiquant entre autres la récupération des surplus de la ville, et distribuant gratuitement nourriture, soins et LSD.

L'essor des communautés hippies, leur consommation de drogues, et l'attrait qu'elles exerçaient sur les mineurs en fugue, inquiétèrent les autorités. La Californie interdit l'usage du LSD le 6 octobre 1966, rapidement suivie par le reste du pays. L'image populaire du LSD changea et devint celle d'un produit dangereux.

Summer of Love

L’affiche de l’Human Be-In par Michael Bowen.

En 1967, de grandes réunions ou love-in (ou be-in également) et des concerts gratuits furent organisés au Golden Gate Park, à proximité de Haight-Ashbury, un quartier de San Francisco. Au mois de janvier de cette année-là, le happening géant du Human Be-In fut considéré comme l'instant de grâce du mouvement, rassemblant des centaines de personnes, issues des différentes « tribus » de la contre-culture de l'époque, venues lire de la poésie, être ensemble et écouter la musique de groupes comme les Grateful Dead, Jefferson Airplane ou Country Joe and the Fish. Au coucher du soleil, la foule se dirigea vers la plage pour y passer la soirée. Au même moment, la police profita de l'absence des habitants de Haight-Ashbury pour arrêter cinquante personnes, ce qui occasionna une période de traque aux dealers de drogues douces.

Des étudiants des colleges (les universités) et high schools (les lycées) commencèrent à arriver sur place durant leurs vacances de printemps 1967. Bien que les dirigeants de la municipalité aient été déterminés à arrêter l'afflux de jeunes gens laissés libres par leurs écoles pour l'été, ils attirèrent malgré eux l’attention sur l'événement. Une série d'articles d'actualité dans les journaux locaux alerta les médias nationaux sur le mouvement hippie grandissant. Certains membres de la communauté de Haight Ashbury y répondirent en formant le Council of the Summer of Love, donnant ainsi un nom officiel à un mouvement créé par le bouche-à-oreille.

L'évènement de l'été fut le festival international de musique pop de Monterey qui rassembla 200 000 personnes et où Jimi Hendrix et The Who jouèrent pour la première fois. L'évolution personnelle et artistique des Beatles à cette époque a également joué un rôle dans la portée du Summer of Love : All You Need Is Love, écoutée dans le monde entier, insistait sur les idéaux d'amour, de paix et d'unité véhiculés par la contre-culture. L'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band, sorti en juin 1967, synthétisait par ses influences psychédéliques, l'usage des instruments indiens, sa pochette aux couleurs vives, l'essence même du Summer of Love.

Durant l'été, pas moins de 100 000 jeunes originaires du monde entier ont convergé dans le quartier d'Haight-Ashbury, à San Francisco, à Berkeley, et dans d'autres villes de la région, pour se joindre à une version populaire de l'expérience hippie.

Haight-Ashbury fut alors victime de son succès : tandis que des hippies, de plus en plus jeunes, continuaient d'affluer, les drogues dures y firent leur apparition et les descentes de police se multiplièrent. Les hippies estimaient alors leur nombre à 300 000 dans tout le pays.

Révolutions de 1968

Dans les années 1960, le mouvement hippie était encore peu présent en Europe continentale, où il commençait cependant à s'introduire par le biais de la musique. En France, les relais du courant hippie au début de la décennie étaient le magazine Rock & Folk ainsi que le Pop Club sur France Inter, animé par Patrice Blanc-Francard. Le magazine Actuel, la référence du mouvement en France, ne sera créé qu'en 1970. Les paroles d'un jeune hippie français de ces années-là n'étaient pas différentes de celles d'outre-Atlantique :

« Ainsi vont les choses dans nos sociétés dites de consommation : passée l’adolescence, âge irrécupérable mais dont on sait qu’il n’a qu’un temps, une certaine image de vous-même vous attend, tirée d’ailleurs à plusieurs millions d’exemplaires ; elle vous guette d’autant plus tôt que votre famille ne dispose pas des ressources financières qui, quelques années encore, vous garantiraient le droit à l’irresponsabilité. Gare à vous si vous ne marchez pas ensuite. On vous culpabilisera d’abord ; quelques bonnes lois feront le reste »

 Propos recueilli par Bernard Plossu.

Alors qu'aux États-Unis, sous l'influence d'activistes comme Jerry Rubin et Abbie Hoffman, une partie du mouvement hippie se radicalisait et parlait de révolution, dans de nombreux autres pays du monde, les années 1960 virent également fleurir une contestation de l'ordre établi plus vaste et plus violente que celle prônée par les hippies. Ainsi, en Europe, alors que la proportion de la population née après 1945 dépassait 25 %, la Seconde Guerre mondiale ne semblait avoir été qu'une parenthèse : les mêmes dirigeants étaient toujours présents au pouvoir dans certains pays, comme l'Espagne de Franco. L'ambiance était particulièrement lourde en Allemagne, où pesait un tabou sur le passé de la génération du nazisme.

Les manifestations étudiantes au Mexique finiront par le massacre de Tlateloco en 1968.
Les manifestations étudiantes au Mexique finiront par le massacre de Tlateloco en 1968.

Aux Pays-Bas, les provos d'Amsterdam se firent remarquer en organisant des manifestations lors du mariage de la reine Beatrix avec Claus von Amsberg, ancien membre des Jeunesses hitlériennes. Ce mouvement de gauche prônait la gratuité et invitait chacun à peindre son vélo en blanc et à le laisser à la libre disposition des habitants. Plus provocateurs, plus politisés et militants que les hippies, ils sont parfois crédités des changements survenus à cette époque en Europe. Pour Daniel Cohn-Bendit, « sans les provos et l'exemple qu'ils ont donné aux jeunes des autres pays, l'Europe d'aujourd'hui ne serait pas ce qu'elle est devenue ».

En France, les situationnistes prônaient l'autogestion et la révolution de la vie quotidienne, projet libertaire et hédoniste résumé par ce slogan : « Vivre sans temps mort et jouir sans entraves ».

L'année 1968 fut marquée, dans un contexte d'ébullition générale de part et d’autre du Rideau de fer, par l'explosion de ces mouvements de révolte dans les milieux étudiants et ouvriers d'un grand nombre de pays notamment en Allemagne, en France, en Italie, aux États-Unis, au Japon, au Mexique et au Brésil ainsi que dans la Tchécoslovaquie du printemps de Prague.

En France, mai 1968 vit se déployer une contestation de toutes les formes d'autorité. Une partie active du mouvement lycéen et étudiant revendiqua notamment la « libéralisation des mœurs » et, au-delà, contesta la « vieille Université », la société de consommation, le capitalisme et la plupart des institutions et valeurs traditionnelles. Si ces revendications étaient proches des leurs, l'ouvriérisme et les arguments liés à la « lutte des classes » sont en revanche étrangers à la contre-culture hippie qui se situe plus dans ce qu'Edgar Morin appellera un « gauchisme existentiel » amenant à changer la vie quotidienne plus que le système politique.

Répondant à ces contestations violentes, le retour à l'ordre fut brutal, et certains militants basculèrent dans l'action armée. D'autres renoncèrent à changer la société et adoptèrent le principe hippie, expliquant que « le personnel est politique » ; ceux-là prirent la route ou rejoignirent des communautés hors des villes. C'est, par exemple, après le massacre de Tlateloco en 1968 que naquit le mouvement hippie mexicain, les Jipitecas.

À partir de 1968, les jeunes européens prennent également la route, d'abord vers Ibiza, et vers Amsterdam qui devint la capitale européenne des hippies. C'est là que Yoko Ono et John Lennon organisèrent en 1969 le premier « Bed-in for Peace ».

Apogée du mouvement

En août 1969 eut lieu le festival de Woodstock, un festival de musique et un rassemblement emblématique de la culture hippie. Il eut lieu à Bethel sur les terres du fermier Max Yasgur, à une soixantaine de kilomètres de Woodstock dans l'État de New York.

La foule au festival de Woodstock.

Organisé pour se dérouler du 15 août 1969 au 17 août 1969, et rassembler 50 000 spectateurs, il en accueillit finalement plus de 500 000, et beaucoup de spectateurs ne payèrent pas leur place ; il se poursuivit un jour de plus, soit jusqu'au 18 août 1969 au matin. Le festival proposa les concerts de 32 groupes et solistes de musiques pop, folk, rock, soul et blues.

En dépit de la pluie et d'une organisation totalement dépassée par les évènements, le festival resta dans les mémoires comme un moment exceptionnel, épargné par toute violence, et devint un mythe. Joe Cocker sortit de scène sur ces mots : « Aucun de ceux qui étaient ici n'aura plus jamais besoin de se sentir seul » et quarante ans plus tard, Arlo Guthrie évoque encore son « sentiment d’avoir retrouvé foi en l’individu ».

Une semaine plus tard, le festival de l'île de Wight, avec Bob Dylan en vedette et 250 000 spectateurs eut une ampleur comparable.

Contrairement aux États-Unis et à l'Angleterre, les grands festivals rock n'eurent pas en France le même caractère rassembleur. En 1967, le premier spectacle psychédélique à Paris, La Fenêtre rose, n'attira que peu de monde. Le premier festival, refusé par plusieurs municipalités françaises, eut finalement lieu à Amougies, en Belgique, fin 1969. En 1971, un festival gratuit fut organisé à Auvers-sur-Oise, mais s'il ressemblait bien à celui de Woodstock à cause de la pluie et de la boue, il fut finalement annulé dans la nuit à cause de divers problèmes techniques alors que 20 000 personnes étaient rassemblées.

De nombreux hippies ont été présents lors des grands rassemblements du Rajal del Guorp sur le plateau du Larzac du 25 et 26 août 1973 et du 17 et 18 août 1974 qui ont rassemblé chacun quelque 100 000 participants, ainsi que la marche vers Paris du 2 décembre 1978 qui rassemblera à l'arrivée 40 000 manifestants. Ces rassemblements étaient liés à une résistance de paysans français contre une vaste expropriation de leurs terres du Larzac et ont différé en cela des festivals américains. Ils ont séduits les hippies car centrés, selon eux, autour des thèmes du pacifisme, de l'émancipation sexuelle et du retour à la terre. José Bové en a parlé comme d'un « Woodstock français »

Les festivals de Nambassa en Nouvelle-Zélande ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes entre 1976 et 1981.

Réactions

La révolte contre l'ordre établi eut des conséquences sur le mouvement hippie. Outre les poursuites pour usages ou possessions de drogues, des condamnations pour outrage aux mœurs répondirent à leurs provocations en ce domaine. Des personnalités hippies faisaient scandale, comme Grace Slick réputée « capable de tout », comme chanter les seins nus plutôt que mouiller sa chemise quand il pleuvait, lever le poing avec les Black Panthers, ou d'amener du LSD lors d'une invitation à la Maison-Blanche. Jim Morisson pour le même genre « d'outrage aux bonnes mœurs » et « d'exhibition indécente » fut condamné en 1970 à huit mois de prison ferme. Les communautés de hippies plus anonymes connurent aussi diverses tracasseries, qu'elles soient ou non des squats.

La « société de consommation » tant décriée des hippies s'accommoda en revanche fort bien de ce mouvement qu'elle ne voulut voir que comme un effet de mode. Les productions décrivant les hippies furent des succès commerciaux, comme la comédie musicale Hair ou, pour les livres, L'Antivoyage de Muriel Cerf. Après avoir moqué les « cheveux longs, idées courtes » Johnny Hallyday lui-même s'afficha un temps en look hippie pour chanter Jésus Christ est un hippie. Les majors étaient largement présents à Woodstock ; le film du festival fut présenté à Cannes, et les idoles pop connurent la gloire à Hollywood. Cette utilisation commerciale était vue par les hippies comme contraire à leurs idéaux ; dès le festival de Monterey, Grateful Dead la refusait en ces termes : « Personne ne sait exactement comment, mais nous savons par expérience que quelqu'un, quelque part, va gagner de l'argent avec toute cette musique gratuite et tout cet amour libre (...) ».

Déclin

Sur la tombe de Jim Morrison, au cimetière du Père-Lachaise à Paris, une inscription en grec, ΚΑΤΑ ΤΟΝ ΔΑΙΜΟΝΑ ΕΑΥΤΟΥ, traduite par « fidèle à ses démons » ou « fidèle à son esprit ».

Le concert gratuit des Rolling Stones à Altamont en décembre 1969, qui se voulait un second Woodstock, rassembla 300 000 personnes à l'est de San Francisco. Tout aussi mal organisé que Woodstock, il eut cette fois un déroulement catastrophique : le service d'ordre constitué de Hells Angels déclencha des bagarres avec les spectateurs et poignarda l'un d'eux, Meredith Hunter, un jeune homme de 18 ans, qui aurait pointé un revolver en direction de Mick Jagger. À la même époque, l'adoption du style hippie par des personnalités comme Charles Manson et sa « famille » de criminels, condamnés pour meurtres (dont celui de Sharon Tate) dans la région de Los Angeles, portèrent un coup fatal au « Peace and Love » du mouvement. L'Amérique choquée et une bonne partie des hippies eux-mêmes commencèrent à prendre des distances sans pour autant que le mouvement disparaisse tout à fait. Le passage aux « drogues dures » et la mort de Jimi Hendrix, de Janis Joplin puis de Jim Morrison, entre autres, à la suite d'abus d'alcool, de médicaments ou par overdose, contribua grandement à l'impression de chute. Neil Young écrivit The Needle and the Damage Done (L'Aiguille et les dommages causés) pour évoquer, tardivement, le problème. Avec la fin de la guerre du Viêt Nam en 1975, les médias perdirent leur intérêt pour les hippies. ; Ils furent plus tard désignés sous le terme de « baba cool » qui en est devenu un synonyme (dans le monde francophone) et de « freak » (dans le monde anglophone). Le mouvement punk qui vient après eux est un autre type de révolte qui revendique son désespoir à travers l'expression nihiliste « no future ».

Pour autant, « la fin du mouvement hippie » n'est datée avec précision par personne. Certains pensent l'avoir vue dès 1967, d'autres à la fin des années 1970

Contre-culture hippie

Refus de l'autorité

Le 21 octobre 1967, lors de la grande marche sur le Pentagone pour protester contre la guerre du Viêt Nam, une manifestante offre une fleur à un militaire.

Les hippies remettaient en cause l'idée d'autorité, et en premier lieu l'autorité parentale, et tout ce qui en découlait : toute domination de l'un sur l'autre. Cherchant à établir d'autres rapports avec leurs propres enfants, les hippies adoptèrent les pédagogies anti-autoritaires ; dans les communautés naquirent des « écoles sauvages » ou « écoles parallèles », et le livre Libres enfants de Summerhill, traduit en français en 1971, fut un succès pendant toute la décennie. Ils refusaient aussi les frontières et la violence en général ; le mot « pigs » (« porcs ») était régulièrement utilisé à l'encontre des forces de l'ordre.

Les hippies n'avaient pas le désir de contrôler la société, contrairement aux rébellions des générations précédentes, comme les wobblies ou les « activistes de la nouvelle gauche ». Bien que très critiques, ils étaient perçus comme ne proposant pas d'alternative à la société, avec un mot d'ordre étant plutôt « faites ce que vous voulez faire et ne vous préoccupez pas de ce que les autres en pensent » (« do your own thing and never mind what everyone else thinks ».

Selon Chuck Hollander, expert en drogues pour la National Student Association au début des années 1960 : « S'il existait un code hippie, on pourrait le présenter ainsi : faites ce que vous avez envie de faire, où vous le voulez et quand vous le voulez. Lâchez la société que vous avez connue. Explosez l'esprit de toutes les personnes rigides que vous rencontrez, branchez-les, sinon par la drogue, au moins par la beauté, l'amour, l'honnêteté et la rigolade ».

Pour les hippies, la révolution de la vie privée passait avant la lutte pour la réforme de la société ; ils considéraient que les politiciens, fussent-ils « de gauche », étaient avant tout des straight, des conformistes. Les yippies sont des représentants notoires de cette prise de position. Un de leurs fondateurs, Jerry Rubin, initiateur de manifestations contre la guerre du Viêt Nam, fut arrêté et condamné pour conspiration et incitation à l'émeute, il écrivit en particulier Do it! scénarios de la révolution en 1973, parfois qualifié de « manifeste » du mouvement hippie. Perçus comme des « hippies avec des fusils », ils étaient aux États-Unis la frange la plus radicale du mouvement.

Pacifisme : « peace and love »

Partie de la sculpture « Hippie memorial » située dans l'Illinois, aux États-Unis, et représentant le symbole de la paix.

Peace and love, « paix et amour », est l'expression du pacifisme hippie des années 1960. Un autre slogan, issu de la guerre du Viêt Nam, Make Love, not War, « faites l'amour, pas la guerre » a été repris par le courant hippie pour les mêmes raisons ; l'expression apparaît en 1974 dans la chanson Mind Games de John Lennon.

Flower Power, « le pouvoir des fleurs », est une autre expression pacifique qui trouve son origine dans le Summer of Love de 1967 à San Francisco. Consigne était alors donnée de « porter des fleurs dans les cheveux », comme l'illustre la chanson de Scott McKenzie San Francisco (Be Sure to Wear Flowers in Your Hair). Les hippies furent dès lors communément appelés flower children, les « enfants-fleurs ». L'ensemble de ces expressions cherchaient à traduire une opposition à la guerre et à la violence en général, sans pour autant que les revendications soient toujours plus élaborées ou véritablement théorisées.

Communautés

Selon Jean-Pierre Bouyxou et Pierre Delannoy, « les communautés sont l'expression par excellence du movement : son infrastructure, l'ancrage social sans lequel il aurait vite été réduit à une simple mode aussi extravagante qu'éphémère. Les communautés sont sa signature au bas de l'histoire du XX siècle. » Ces communautés se comptaient en effet par milliers aux États-Unis vers 1969, au point que dans les Montagnes Rocheuses les hippies furent près d'élire un des leurs comme shérif. En France, on en dénombrait environ 500 au début des années 1970.

Référence au Flower Power.

Il n'y eut pas d'unité d'organisation entre ces communautés ; les unes étaient des communautés urbaines, d'autres tentèrent de vivre d'agriculture et d'élevage et certaines n'étaient que des lieux de passage. Confrontées aux problèmes de subsistance, et aux difficultés d'une vie commune basée sur de nouvelles relations interpersonnelles, la plupart eurent une durée d'existence assez brève. La plus longue expérience européenne fut celle de la commune libre de Christiania, à Copenhague : créée en septembre 1971, elle existe toujours. Au début du XXI siècle, il existait encore une quarantaine de communautés hippies en Allemagne. En France, il n'en resterait qu'une à Charleval, en Provence.

Retour à la nature

Après les premières manifestations pacifiques contre la pollution en 1968 à San Francisco, et leur répression, de nombreux hippies rejoignirent des communautés rurales.

Ce retour à la terre amenait l'idée d'un plus grand respect de la planète incluant produits bios, utilisation d'énergies renouvelables et recyclage. Le Whole Earth Catalog, un guide créé par Stewart Brand, un des Merry Pranksters, décrivait les techniques pour tout faire soi-même, en privilégiant la récupération et les moyens non polluants ; il fut ensuite repris en français sous le nom de Catalogue des Ressources. Selon Timothy Leary, les hippies sont à l'origine du mouvement écologique dans le monde. Dans la filiation de l'hypothèse Gaïa, formulée par James Lovelock à cette période où les premières craintes pour l'environnement commençaient à s'exprimer, se sont bâties des croyances écologistes mystiques, nommées les « théories Gaïa » par Lynn Margulis.

Liberté sexuelle

Oz magazine « psychédélique hippie » fut plusieurs fois en procès pour obscénité en Australie et en Angleterre

La liberté sexuelle fait partie intégrante de l'« utopie hippie ». C'est durant les années hippies que prend place la progressive légalisation de la pilule contraceptive et que l'accès à l'avortement se généralise, alors que la « liberté de choix » est une idée prégnante de la contre-culture, ce qui s'opposait, aux États-Unis, à l'idéologie conservatrice de certains courants religieux issus du christianisme, combattant notamment l'« immoralité » et l'« obscénité » depuis la fin du XIX siècle. Les hippies vivaient alors en communauté et avaient des pratiques sexuelles diverses s'inspirant parfois du Kama sutra hindou, rejetant le mariage traditionnel et, à l'instar des utopies de la contre-culture, l'institution de la famille. Le mot d'ordre était « Free Love » (« amour libre »), que l'on retrouve dans l'appellation du « Summer of Love », rassemblement à la suite duquel les valeurs et le mode de vie du mouvement hippie commencent à se diffuser. Symbole du refus de la discipline, l'amour libre hippie est véhiculé par le rock.

En plus de la liberté exprimée dans les relations amoureuses, les premiers sex-shops vendant divers jouets sexuels (l'enseigne Good Vibrations à San Francisco était le premier) ainsi que la diffusion des films pornographiques et leurs projections en salle de cinéma sont apparus au sein de la communauté hippie, à une époque où la masturbation était publiquement condamnée et où personne n’aurait jamais ouvertement fait la promotion du plaisir. Les hippies considéraient les relations entre personnes de même sexe comme une expérimentation parmi d'autres plus que comme un tabou ; c'est à cette époque que la première Gay Pride a lieu à New York, et San Francisco demeurera la capitale des deux tendances.

Route

L'expression « La route des hippies » (Hippie trail en anglais) désigne les périples de la génération hippie au travers de plusieurs continents. Ces voyages se faisaient fréquemment par bus ou en auto-stop, les étapes obligées étant Amsterdam, Londres, Istanbul ainsi que Goa (Inde), Katmandou (Népal), la Turquie, l’Iran et l'Afghanistan. Un des objectifs déclarés de ces voyages était la « quête de soi » ou « la recherche de Dieu » et, plus simplement, la recherche de toutes expériences nouvelles . Des ouvrages tels que Sur la route et Les Clochards célestes de Jack Kerouac, ouvrages fondateurs de la Beat Generation ont parfois servi de guides ou de prétexte à leur cheminement spirituel. Le roman Les Chemins de Katmandou de René Barjavel a pour sujet l'un de ces voyages initiatiques, accompagné de drogues, à destination du Népal.

Portes de la perception et influence orientale

Aldous Huxley, auteur de Les Portes de la perception.

Message d'Aldous Huxley

Les hippies recherchèrent un sens à la vie dans des spiritualités qu'ils jugeaient plus authentiques que les pratiques religieuses dont ils avaient héritées, s'aidant parfois de substances psychotropes. Le livre Les Portes de la perception (The Doors of Perception) d'Aldous Huxley (1954) fut une inspiration pour beaucoup (il a, entre autres, inspiré le nom du groupe The Doors). Huxley prône l'usage des drogues pour atteindre une nouvelle perception du monde, préliminaire à un sentiment de plénitude et de communion avec le cosmos. Sa contribution est également éthique et est liée à la critique du positivisme scientifique :

« Aujourd'hui, après deux guerres mondiales et trois révolutions majeures, nous savons qu'il n'y a pas de corrélation nécessaire entre la technologie plus avancée et la morale plus avancée. »

— Aldous Huxley

Psychotropes

Le LSD (communément appelé « acide ») fut découvert en 1938 par Albert Hofmann dans le laboratoire suisse Sandoz mais sera déclaré illégal aux États-Unis le 6 octobre 1966, ainsi que stupéfiant par l'ONU dans une convention de 1971. Jusqu'à cette interdiction sur le sol américain, la firme Sandoz mit le LSD à disposition des chercheurs sous la forme d'une préparation appelée delysid. Le LSD était d'abord apparu comme prometteur dans le traitement de certaines maladies psychiatriques au point d'être popularisé comme un traitement miraculeux par les médias à partir du milieu des années 1950. Dès les années 1960, il est devenu un ingrédient du courant hippie.

Un groupe de hippies partageant un « joint », en 1969, en Californie.

L'esthétique psychédélique, « véritable insurrection de l'imaginaire » prend ses racines dans les visions provoquées par le LSD qui induit une déformation de la vision et entraîne un état rêveur où réalité et rêve sont confondus (hypnagogie). Le psychologue Timothy Leary, le chimiste Augustus Owsley Stanley III et le romancier Ken Kesey ont, parmi d'autres, encouragé la consommation de LSD. À cette époque, « l'acide » a notamment été distribué gratuitement lors des acid tests des Merry Pranksters. L'écrivain William S. Burroughs est considéré comme l'un des théoriciens de la pratique junkie liée à la mentalité hippie. Dans Junky (1953, il explique en quoi la drogue est une philosophie qui mène à ouvrir les portes de la perception et à découvrir l'« équation de la came ». Le point culminant de l'usage du LSD aux États-Unis fut atteint à l'été 1967, au cours du Summer of Love (« Été de l'amour »).

Il est possible de rattacher de nombreux courants artistiques à la consommation de psychotropes, aussi bien en musique (rock psychédélique, acid rock) que dans le dessin et la mode. Outre le LSD, le cannabis était aussi massivement consommé par les hippies, en particulier sous sa forme la plus répandue, la Marijuana (qu'ils appelaient « maryjane » ou « thé »). Pour les hippies, le but de cette consommation de psychotropes est présenté comme une volonté d'ouverture d'esprit et d'abolition des frontières mentales, suivant le précepte d'Aldous Huxley. Une étude des années 1960 de l'Université de Californie du Sud avait dégagé trois tendances dans la communauté hippie de l'époque : les « groovers » (« les fêtards »), qui prenaient du LSD pour faire la fête et trouver des partenaires, les « mind trippers » (« les touristes de l'esprit »), qui portaient des vêtements à fleurs et cherchaient une thérapie, et les « cosmic conscious » (« les mystiques »), « planant », dont la consommation de drogue était « par nature eucharistique ».

Balbutiements du New Age

Le symbole du yin et du yang, associé au tao, que les hippies ont contribué à populariser.

Selon certains témoins de l'époque, c'est au moment du Summer of Love de 1967 que furent fondées les prémices du New Age. Les hippies avaient commencé à explorer les traditions orientales — le bouddhisme, l'hindouisme et le taoïsme — et certains ouvrages populaires tentaient d'en faire une analyse syncrétique « libre », une manière d'aborder la spiritualité qui allait devenir la marque du New Age.

Les hippies trouvaient leur inspiration spirituelle chez des personnalités comme Gautama Bouddha (qui, incarnant la négation du monde matérialiste en tant que seule voie possible d'atteindre le bonheur permanent, avait tourné le dos au roi, son père, et voyageait comme un mendiant), François d'Assise, qui abandonna également une famille riche pour vivre dans la pauvreté et dans la nature, et bien sûr le Christ ainsi que Gandhi, Aldous Huxley et J. R. R. Tolkien. Élève d'Alan Watts, introducteur de la pensée orientale à San Francisco, Gary Snyder, rejoint par Jack Kerouac puis plus tard par Allen Ginsberg, vont également populariser la pratique de la méditation, et plus généralement du tao et du bouddhisme zen.

Esthétique hippie

Physiologie et vêtements

Un participant au rainbow gathering de Russie en 2005 ayant l'apparence traditionnelle du hippie.

En partie par rébellion contre les usages, le hippie portait les cheveux longs, pour les hommes comme pour les femmes, dans le but de dénoncer la guerre au Viêt Nam où les soldats avaient tous le crâne rasé. Ces dernières les portaient le plus souvent défaits, sans aucun apprêt ; la liberté du corps (body freedom) étant complémentaire de la liberté de l'esprit qu'il préconisait. Les relations sexuelles libérées et le naturisme étaient des valeurs mises en avant dans le mode de vie hippie. Allant pieds nus dans la poussière, ce mode de vie heurtait également les valeurs d'hygiène mises en avant dans le modèle américain.

Chemise tie and dye.
Chemise tie and dye.

Les vêtements du hippie, aux couleurs vives, étaient contrastés et parfois choquants pour une époque où les tenues étaient assez uniformes et sombres. Leurs pantalons étaient à « pattes d’éléphants », style lancé par les hippies californiens et l’influence de l’Orient leur avait donné le goût des sandales, des gilets afghans, des tuniques indiennes aux motifs très fleuris et colorés. Ils pouvaient tout aussi bien être nus quand la situation le permettait. En cohérence avec l'idée d'anticonsommation, les hippies achetaient souvent leurs vêtements dans des friperies ou les fabriquaient eux-mêmes. Par exemple, le Tie-dye (en), une technique de teinte des tissus en couleur vive en forme de ronds et plus ou moins aléatoire, était très répandue chez les hippies. Le blue-jeans, pantalon traditionnel des ouvriers américains au XX déjà popularisé par les beats et les personnages de mauvais garçons dans certains films (James Dean ou Marlon Brando dans L'Équipée sauvage), fut également un vêtement emblématique de la génération hippie qui l'a fait évoluer ; il était souvent porté peint, brodé, cousu, couvert de coquillages, de strass, de bijoux, de fleurs, et toujours avec les pattes d'éléphant. Le vêtement devint un mode d'expression de la personnalité.

Quand elles n'étaient pas en mini-jupes ou en jupes, les femmes adoptaient fréquemment ce même type d'habillement. Ce caractère androgyne réactualisé par la culture hippie, notamment dans l'habillement, était également surprenant à cette époque, hommes comme femmes portant sans distinction des bandeaux dans les cheveux, des colliers et des bracelets de perles, et se parfumaient au patchouli. À la fin des années 1970, de nombreux aspects vestimentaires hippies seront récupérés par la mode disco, adaptés sous une forme plus urbaine. Par la suite, les tuniques indiennes ou les vêtements brodés de fleurs sont réapparus périodiquement. Finalement, le pantalon en jeans est probablement le seul attribut vestimentaire hippie à avoir résisté au temps et aux diverses modes qui se sont succédé, puisqu'il est toujours resté très présent depuis 40 ans. Mais c'est surtout la décontraction dans la façon de s'habiller qui est le changement marquant hérité de cette époque, ainsi que la personnalisation du vêtement.

Musique

Le phénomène hippie fut une période d'expérimentation musicale (le style de The Doors, par exemple, emprunte à la fois au blues, au jazz mais aussi au flamenco et aux musiques de fanfare) et de créativité. La plupart des courants musicaux issus de cette génération prospèrent encore aujourd'hui. La liberté de ces créations musicales est considérée comme une révolution dans l'histoire de la musique.

Steve Hillage en 1974.

Le festival de Woodstock en 1969 reste un des plus grands moments de l'histoire de la musique populaire et a été classé parmi les « 50 Moments qui ont changé l'histoire du rock and roll ». Il a rassemblé de nombreux musiciens célèbres de l'époque comme Jimi Hendrix et Janis Joplin. À Custrin, en Pologne, à la frontière de l'Allemagne, le festival Przystanek Woodstock est organisé chaque année depuis 1995. Il a rassemblé un public aussi important que le premier du nom, soit 500 000, en 2009. D'autres festivals furent aussi de véritables événements : Monterey en 1967, l'Île de Wight en 1970, rassemblant des centaines de milliers de spectateurs à chaque occasion. Ainsi que le festival d'Amougies en Belgique, du 24 au 28 octobre 1969, avec entre autres ****, Pink Floyd, The Nice, Frank Zappa, Soft Machine, etc. Une nouvelle génération de chanteurs apparaît à la suite de Bob Dylan, renouvelant le genre musical de la protest song et créant une nouvelle musique populaire exprimant leurs révoltes, leur refus du racisme, leur refus de la guerre au Viêt Nam, leur refus de la répression ou leur désir d'un nouveau monde. La reprise sous forme de pot-pourri de deux chansons de Hair : Aquarius/Let the sunshine in par The 5th Dimension eut un succès considérable en 1969, les paroles annonçant un nouvel âge à venir. Blowin' in the Wind de Bob Dylan, inspiré d'un negro spiritual, fut reprise par les 250 000 manifestants de la marche sur Washington organisée par les leaders des droits civiques ; plus tard vinrent Ohio de Crosby, Stills & Nash (and Young), ou Alice's Restaurant d'Arlo Guthrie.

C'est dans les années hippies qu'apparaissent le space rock, le hard rock et le rock progressif. Le groupe ****, créé en France, modèle de space rock et de free jazz, est lui-même constitué sous forme d'une communauté hippie (dans l'Aude pendant un temps, à la suite d'un refus de visa de Daevid Allen, leader du groupe, pour retourner en Angleterre). À la même époque, le rock psychédélique et plus spécifiquement l'acid rock accompagne les acid tests organisés par les Merry Pranksters dès 1966 ; inspiré par l'usage de drogues hallucinogènes et notamment du LSD, il tente d'en retraduire les effets. Il est caractérisé par une construction rythmique peu complexe et hypnotique, des mélodies répétitives et pénétrantes, des solos instrumentaux longs et tortueux, modelés d'effets sonores tels que la wah-wah et la distorsion, dans de longues improvisations. Les hippies apprécient le folk rock de Bob Dylan et Crosby, Stills & Nash (and Young) ou le rock psychédélique de Janis Joplin, de Grateful Dead ou Jefferson Airplane. Si ces derniers peuvent être considérés comme hippies, d'autres musiciens populaires à la même époque se sont distanciés du courant. Frank Zappa, en particulier, était connu pour ses critiques caustiques du mouvement hippie, dès 1968 avec Who Needs the Peace Corps ?.

Héritage des valeurs hippies

Festivals

Un stand du Café Lafayette à l'édition 2009 de l'Oregon Country Fair.
Un stand du Café Lafayette à l'édition 2009 de l'Oregon Country Fair.

Ceux qui se disent hippies aujourd'hui ou « néo-hippies » ont perpétué la tradition des festivals musicaux et écofestivals, comme le festival du Burg Herzberg, après une période à vide, le rassemblement pour les « Freaks, Hippies und Blumenkinder », d'abord interrompu entre 1973 et les années 1990, se tient depuis annuellement près de Breitenbach am Herzberg en Allemagne. D'autres n'ont pas cessé d'exister depuis les années 1970, le plus célèbre étant les Rainbow Gatherings. Créés en 1972 aux États-Unis, « les rassemblements arc-en-ciels », organisés par la Rainbow Family of Love and Living Light, sont des rencontres éphémères en pleine nature qui se sont depuis multipliées en Europe et dans le monde. Le terme « Babylone » y est utilisé pour décrire le monde conventionnel des straights.

Aux États-Unis, plusieurs municipalités abritent une communauté hippie que ces derniers jugent tolérantes à leur égard. Eugene dans l'Oregon, dont la devise est « la plus grande ville du monde pour les arts et la nature », propose tous les ans l'Oregon Country Fair, un festival qui a lieu en forêt depuis 1969 et qui tente de retrouver « le Zeitgeist des années 60 ».

Mœurs

Il est difficile de déterminer dans les changements de mœurs survenus dans les années 1960 et 1970 ce qui peut être attribué aux hippies, à la jeunesse en général, ou au mouvement féministe. Mais ils ont joué un rôle considérable à cette époque dans l'évolution des mentalités concernant la sexualité. Selon une enquête de l'institut Gallup, le nombre d'Américains pensant qu'il était « mal de faire l'amour avant le mariage » avait chuté de 68 % en 1969 à 48 % en 1973, un changement généralement attribué aux bouleversements initiés par le courant hippie.

Une jeune française en 2008 dont la tenue vestimentaire peut évoquer celle des hippies
Une jeune française en 2008 dont la tenue vestimentaire peut évoquer celle des hippies

Société humaine et de son rapport à la nature

Le « mouvement hippie », bien que peu structuré, portait en lui les germes d'un bouleversement du mode de vie des années d'après-guerre qui arrivait, à la fin des Trente Glorieuses, à un essoufflement particulièrement perceptible par la jeunesse. Dans différents domaines, des idées nouvelles perçaient comme l'autogestion, l'écologie et le rejet, attitude rarement affichée à cette époque aux États-Unis, des religions traditionnelles. Il est difficile de déterminer précisément quelle influence peut être exclusivement attribuée aux hippies, mais ils sont, entre autres, crédités de l'émergence des communautés écologiques et des coopératives. Le collectif « Don't make a wave », qui est devenu ensuite Greenpeace, a été fondé par des hippies à Vancouver en 1971 et les écovillages peuvent être vus comme l'aboutissement de certaines de leurs propositions.

Plus récemment, les adeptes de la permaculture ont repris de nombreuses valeurs du mouvement hippie.

Des hippies aux yuppies

La plupart des hippies finirent par abandonner leur envie de régénérer le « vieux monde » et se rangèrent dès la fin des années 1970 et le courant des années 1980. La trentaine venue, ils trouvèrent du travail, fondèrent une famille et s'intégrèrent dans la société de consommation qu'ils dénonçaient auparavant. Une étude américaine a estimé que 40 % des hippies californiens s'étaient rangés, moins de 30 % restant cependant toujours « en marge ». Jerry Rubin, devenu un des premiers actionnaires d'Apple, déclarait en 1985 : « Non, je ne lutte plus contre l'État. Ce n'est plus la peine, ce n'est plus le bon combat (...). La meilleure, la seule façon aujourd'hui de combattre l'État, c'est de le remplacer. Et nous sommes assez nombreux pour le faire. »

Selon certaines analyses, la « révolution hippie », rapidement éteinte malgré ses apports à la société de l'époque, aurait souffert principalement d'un manque de discernement dans son attaque en bloc des institutions. En se coupant ainsi de possibles ressources, à cause de ce qui pouvait être perçu comme une forme de paranoïa, le mouvement était condamné à disparaître. La prédominance des drogues dans la culture et les communautés hippies ainsi que les décès qui en ont résulté ont contribué à ternir l'idéal des premiers temps. L'explosion de liberté s'est faite au détriment d'un projet structuré dont l'absence a fini par provoquer la dissolution du mouvement.

Le sénateur de New York, Robert Kennedy, présentait en 1967 la revendication hippie de cette manière : « Ils veulent être reconnus comme des individus dans une société où l'individu joue un rôle de moins en moins important. Voilà une combinaison difficile ». Cet individualisme est pourtant passé dans les mœurs et l'arrivée du néolibéralisme aurait pour certains récupéré, en les dénaturant, les valeurs hippies. Selon Charles Shaar Murray, « Le chemin qui mène des hippies aux yuppies n'est pas aussi tortueux que beaucoup aiment le croire. Une bonne partie de la vieille rhétorique hippie pourrait parfaitement être reprise par la droite pseudo-libertaire, ce qui s'est d'ailleurs produit. Rejet de l'État, liberté pour chacun de faire ce qu'il veut, cela se traduit très facilement par un yuppisme « laissez-faire ». Voilà ce que cette époque nous a légué. »

Force est de constater que de nombreux leaders hippies sont devenus dans les années 1980 de parfaits yuppies, notamment le grand leader Jerry Rubin, devenu militant reaganien et républicain néo-libéral convaincu. En France, Michel Clouscard fut le principal penseur à avoir prédit cette transformation, en voyant dans le mouvement hippie une simple crise interne du capitalisme américain, qui loin de se trouver menacé ne devait sortir que plus fort de ces événements. Il cristallisa notamment cette idée dans son concept de "libéral-libertaire".

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“鲜花的威力”小巴
“鲜花的威力”小巴

美国旧金山嬉皮装饰的奔驰W126

嬉皮士(英语:hippie, hippy)本来被用来描写西方国家1960年代和1970年代反抗习俗和当时政治的**人。嬉皮士这个名称是通过《旧金山纪事》的记者赫柏·凯恩普及的。嬉皮士不是一个统一的文化运动,它没有宣言或领导人物。嬉皮士用公社式的和流浪的生活方式来反应出他们对民族主义和越南战争的反对,他们提倡非传统宗教,批评西方国家中层阶级的价值观。

他们批评政府对公民的权益的限制,大公司的贪婪,传统道德的狭窄和战争的无人道性。他们将他们反对的机构和组织称为“陈府”(the establishment)。

当时的嬉皮士想要改变他们的内心(通过使用药物、神秘的修养或两者的混合)和走出社会的主流。远东形而上学和宗教实践和原始部落的图腾信仰对嬉皮士影响很大。这些影响在1970年代演化为神秘学中的新纪元运动。

来源

和平徽章 1940年代和1950年代美国的垮掉的一代称爵士乐音乐家为“Hipster”和“Beatnik”,同时这两个词也被用来称呼围绕着这些艺术家而出现波希米亚主义似的反文化。 1960年代,从垮掉的一代中演化出嬉皮士,同时从蓝调乐中演化出摇滚乐。 在美国东海岸的格林威治村**的反文化者称他们自己为“hips”。许多来自纽约市区的失望的**人聚集在那个村中,他们穿着他们最旧的衣服。第一个用嬉皮士这个词来描写这些穿着旧衣的中产阶级子女的媒体是一个广播电台。 1965年9月6日旧金山的一家报纸使用首先使用了嬉皮士这个词来描写这些**的波西米亚主义者,但其它媒体在此后两年中几乎没有使用过这个词。 旧金山海特·亚许柏里地区的嬉皮士是以一个叫做Diggers的团体为中心。这个街头剧团体将即时性的街头剧、无政府主义行动和艺术表演结合在一起,他们的目标是要创建一个“自由城市”。他们受两个不同的运动影响:一方面受波西米亚主义的、地下艺术的、剧团的影响,另一方面受左派的、民权主义的、和平运动的影响。加利福尼亚州的洛杉矶也有一个非常活跃的嬉皮士社团。1967年夏许多**人(警察估计有七万五千人)聚集在海特·亚许柏里分享他们的新文化的音乐、毒品和反抗。 1960年代末嬉皮士运动达到其高潮。1967年7月7日《时代》杂志将嬉皮士运动作为其封面故事:《嬉皮士:一个次文化的哲学》 由于许多嬉皮士在他们的头发里带花或向行人分花,因此他们也有“花之子”(children of flower)的外号。

政治

嬉皮士经常参加和平运动,包括反越战的游行和争取**的游行。青年国际党是嬉皮士中特别政治活跃的亚群。 从2005年的观点来看,嬉皮士性别歧视相当大,但实际上嬉皮士很快就接受了女性主义和平等主义的原则。 一开始嬉皮士对***不十分容忍,但随着运动的发展他们越来越接受***。 嬉皮士也通过“落出”社会的方式来表达他们的政治愿望和实现他们所寻求的变化。回到农村去、合作企业、替代性能源、新闻自由运动和有机农业在嬉皮士运动开始时都受到青睐。

药物

许多人认为嬉皮士滥用药物的程度比支持越战的人夸张。他们用这个借口来反驳嬉皮士反对越战的理由。但实际上的确有许多嬉皮士使用毒品。他们尤其希望利用毒品所产生的幻觉来达到内心的修养。尤其大麻和其它能够产生幻觉的药品如LSD和裸盖菇素。虽然也有许多嬉皮士不用药物,但药物往往被看作是嬉皮士的一个标志和他们不肯遵从社会守则的原因。 使用毒品至今被看作是嬉皮士文化的一个中心内容(当年经常在加德满都吸毒)。 许多人认为嬉皮士不抽烟,因为他们认为抽烟有害,但当时的照片显示许多嬉皮士抽烟。

遗产

1970年许多嬉皮士的生活形式进入了主流文化,但其下的实质却很少被主流文化吸收。媒介渐渐丧失了对这个次文化的兴趣,**人对它也丧失了时髦感。随着庞克摇滚的出现,嬉皮士甚至成为**人的反感形势。但也有许多嬉皮士保持了他们的生活方式,甚至在主流文化中保持他们的生活方式。直到2005年全世界到处依然有嬉皮士的社区点,有些人随着他们喜欢的乐队流浪。从1970年代初开始出现的为和平祈祷的彩虹聚会今天依然保持,其它聚会和音乐节则致力于生命或爱。

特征

长发,大胡子。许多人觉得长发是一种冒犯,因为它代表不整洁或女性。

色彩鲜艳的衣着或不寻常的衣饰。

听一定的音乐,比如吉米·罕醉克斯和杰菲逊飞艇的迷幻摇滚、詹妮斯·乔普林的蓝调、斯莱和斯通家族、ZZ顶级乐队、死之华乐队等的音乐。

偶尔自己演奏音乐,一般吉他,一般在家里与朋友一起,或在公共绿地上或节日上。

自由恋爱

公社式的生活

毒品

新嬉皮士

新嬉皮士是对21世纪的嬉皮士的称呼,他们恢复了一些1960年代嬉皮士运动的观点,比如他们也强调自由,穿他们愿意穿的衣服,做他们想要做的事。与1960年代的嬉皮士不同的是新嬉皮士一般不政治性,而1960年代的嬉皮士实际上是一个政治运动。

贬义用法

保守的主流人士用嬉皮士一词来指吸毒的人,尤其吸大麻的人,以及不愿参加社会活动,缺乏社会义务感和缺乏卫生感的人。庞克摇滚次文化的人士则使用嬉皮士一词来指陈腐的、无聊的或讨厌的人。

法法词典

hippie nom commun - masculin ou féminin ( hippies ) S'écrit aussi: hippy

  • 1. personne adepte d'un mouvement culturel qui est né aux États-Unis dans les années soixante et qui prônait le refus de la société de consommation et des valeurs traditionnelles (mot anglais)

    une communauté de hippies

hippie adjectif ( même forme au masculin et au féminin, pluriel hippies ) S'écrit aussi: hippy

  • 1. propre aux hippies (mot anglais)

    la génération hippie

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signer v. t. 1. , 在…名: 2. 加以印记:3. [古](督徒)划十字祝福4. 笨拙地仿效; 滑稽地学样:5. 假装, 装作, 装出se signer v. pr. (督徒)划十字常见用法

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