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词典释义:
tyrannie
时间: 2023-09-25 08:45:50
[tirani]

n.f.1. (古希腊)僭主政治2. 专制, 暴政3. 〈转义〉专横, 残暴, 暴虐 4. 〈转义〉束缚;严峻, 严酷

词典释义
n.f.
1. (古希腊)僭主政治

2. 专制, 暴政

3. 〈转义〉专横, 残暴, 暴虐
exercer sa tyrannie sur qn对某人专横暴虐

4. 〈转义〉束缚;严峻, 严酷
tyrannie de l'opinion舆论的束缚
近义、反义、派生词
近义词:
arbitraire,  autocratie,  autoritarisme,  caporalisme,  chaînes,  césarisme,  despotisme,  dictature,  esclavage,  omnipotence,  oppression,  servitude,  absolutisme,  domination,  carcan,  chaîne,  joug,  coercition,  totalitarisme,  persécution
反义词:
affranchissement,  faiblesse,  anarchie,  débonnaireté,  dépendance,  liberté,  libéralisme,  protection,  servilité,  soumission
联想词
dictature 专政; oppression 透不过气,气闷; tyrannique 专制的,暴政的; terreur 恐惧,恐怖,惊恐; tyran 暴君,专制君主; domination 控制,支配; révolte 暴动; barbarie 残酷,残忍,野蛮; cruauté 残酷,残暴,残忍,暴戾; répression 镇压,抑制; totalitarisme 极权主义,极权政治;
短语搭配

lutter contre la tyrannie与暴政作斗争

exercer sa tyrannie sur qn对某人专横暴虐

se libérer de la tyrannie d'un père摆脱父亲的暴虐

tyrannie de l'opinion舆论的束缚

Leur secours, nous rehaussant le bras, aurait bientôt jeté la tyrannie à bas (Corneille).他们的支援会使我们勇气倍增,本来很快就能将专制统治打倒。(高乃依)

affranchir un peuple de la tyrannie把人民从暴政下解放出来

Sa tyrannie s'exerce sur toute sa famille.他的专横暴虐施加在全家人头上。

C'est la tyrannie qui provoque le tyrannicide.诛戮暴君是暴政所致。

Il avait sucé avec le lait la haine de la tyrannie.他从小就学会对暴君的憎恨。

原声例句

Comment rendre impossible tout retour à la tyrannie ?

如何避免专制制度卷土重来呢?

[基础法语小知识]

Toutes les armées de la tyrannie avec leurs millions d’hommes ne l’enlèveront pas à la solitude, même et surtout s’il consent à prendre leur pas.

任何暴君的千百万军队都无法将一个作家从孤独中拯救出来,尤其当这个作家同他们的步调一致的时候。

[经典演讲精选]

On voit bien, dit l’abbé Pirard, que vous habitez Paris. Vous ne connaissez pas la tyrannie qui pèse sur nous autres pauvres provinciaux, et en particulier sur les prêtres non amis des jésuites.

“一看就知道您住在巴黎。”彼拉神甫说,“您不知道专横暴虐是如何压在我们这些可怜的外省人身上的,尤其是那些不以耶稣会士为友的教士们。

[红与黑 Le rouge et le noir 第一部]

La tyrannie de l’opinion, et quelle opinion !

舆论的专横,而且是怎样一种舆论啊!

[红与黑 Le rouge et le noir 第一部]

Quoi ! depuis un mois, on aurait souffert inutilement, on retournerait aux fosses, la tête basse, et l’éternelle misère recommencerait ! Ne valait-il pas mieux mourir tout de suite, en essayant de détruire cette tyrannie du capital qui affamait le travailleur ?

怎么,难道就白受这一个多月的罪,重新低着头回到矿井里去,再过那没有尽头的悲惨生活?那么在争取消灭使工人挨饿的残暴的资本的斗争中立刻死去岂不更好?

[萌芽 Germinal]

La tyrannie contraint l’écrivain à des rétrécissements de diamètre qui sont des accroissements de force.

暴君制度迫使作者把叙述的范围缩小了,也就增添了力量。

[悲惨世界 Les Misérables 第四部]

Que le principe pensant de l’homme puisse être refoulé si bas, qu’il puisse être traîné et garrotté là par les obscures tyrannies de la fatalité, qu’il puisse être lié à on ne sait quelles attaches dans ce précipice, cela consterne.

愿人的思维的活力能深深下降到底层,让厄运的黑暗势力能把它牵曳束缚在那里,让一种不知道是什么的用具捆扎在那万丈深渊里,你必将茫然自失。

[悲惨世界 Les Misérables 第四部]

Pour éviter la tyrannie  éternelle de son mari sur la population, Chang'e se sacrifia en avalant la  pilule d'immortalité de son mari avant de s'envoler vers la lune.

嫦娥为了避免丈夫对人民的永远暴虐,在飞向月球之前吞下了丈夫的长生不老药而牺牲了自己。

[春节特辑]

Retourner à l'école signifiait subir à nouveau la tyrannie de Dolores Ombrage qui s'était sûrement arrangée pour faire passer une douzaine de nouveaux décrets en leur absence.

[哈利·波特与凤凰社Harry Potter et l'Ordre du Phénix (Harry Potter 5)]

Ils partent sous la direction de Moïse pour échapper à la tyrannie du Pharaon.

[Les mots de l'actualité]

例句库

Toutes les armées de la tyrannie avec leurs millions d'hommes ne l'enlèveront pas à la solitude, même et surtout s'il consent à prendre leur pas.

任何暴君的千百万军队都无法将一个作家从孤独中拯救出来,尤其当这个作家同他们的步调一致的时候。

De ses premières années, il se souvient des "yeux bleus" de sa mère et de la tyrannie de ses petits camarades de classe, qui le "martyrisent".

从幼年起,他就记得母亲“蓝色的眼睛”和同班同学让他“受尽折磨”的残暴

Avant de regarder Rastignac, elle jeta sur son mari de craintifs regards qui annonçaient une prostration complète de ses forces écrasées par une tyrannie morale et physique.

她不敢望拉斯蒂涅,先怯生生的瞧了瞧丈夫,眼睛的神气表示她精神肉体都被专横的丈夫压倒了。

Contre nous de la tyrannie, L'étendard sanglant est levé, (bis) Entendez-vous dans les campagnes Mugir ces féroces soldats?

与我们为敌的暴君,升起了血醒旗帜!你可曾听见战场上,战士们奋战的嘶喊声?

Nous pensons que la communauté internationale doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour éliminer les facteurs propices à la propagation de ce virus : l'intolérance, la tyrannie, la pauvreté et l'humiliation.

我们认为,国际社会应该建立铲除恐怖病毒孳生的土壤:即不宽容,专制、贫穷和屈辱。

Les Fidji et, j'en suis sûr, notre région, saluent cette initiative prise par l'UNESCO, non seulement pour nous tenir informés mais aussi pour ramener à des proportions gérables ce qu'on appelle souvent la tyrannie de la distance.

斐济——而且我确信我们地区——欢迎教科文组织的这项举措,这项举措不仅使我们能够随时了解信息,而且将常常提到的距离之苦降低到可以管理的程度。

La Nouvelle-Zélande a combattu aux côtés des pays alliés pour libérer l'Europe de la tyrannie nazie.

二战期间,新西兰与盟国国家并肩作战,把欧洲从纳粹铁蹄下解放出来。

Céder en Iraq ou en Afghanistan le moindre pouce de terrain à la tyrannie du terrorisme qui engendre d'atroces souffrances serait reculer dans notre campagne mondiale; une campagne que nous continuons de mener mais que nous n'avons pas encore gagnée, comme le montrent manifestement les attentats terroristes perpétrés à Londres en juillet et la menace terroriste qui pèse actuellement sur l'Asie du Sud-Est et ailleurs.

在伊拉克或阿富汗向恐怖主义屈服,听任那里重现暴力灾难,将是我们全球斗争的一大挫折,我们仍在继续战斗,但并没有取得胜利,7月份伦敦发生的恐怖主义攻击,东南亚和其他地区持续不断的恐怖主义危险都表明了这一点。

Dès le tout début, l'Espagne a été présente en Afghanistan, dans le cadre des opérations autorisées par le Conseil de sécurité, pour aider à garantir la vie, la liberté et la prospérité d'un peuple qui, des décennies durant, a subi la tyrannie et la violence et qui maintenant, avec l'aide de la communauté internationale, voit avec espoir se lever un horizon de coexistence pacifique.

从一开始西班牙就在安全理事会授权的行动框架内介入阿富汗,帮助保护一个数十年来遭受暴君和暴力的民族的生命、自由和繁荣,这个民族现在正在国际社会的援助下满怀和平共存前景的希望而展望着未来。

Cessons de nous accuser les uns les autres, libérons-nous de la tyrannie de nos propres intérêts et mettons-nous à la tâche.

我们必须摆脱指责和专横的自私行为,我们还必须开始执行这项任务。

Bien que nos effectifs soient relativement faibles, un grand nombre des meilleurs de nos jeunes citoyens se tiennent aujourd'hui avec d'autres sur les lignes de front contre la tyrannie et l'oppression.

虽然相对而言我们人数不多,但我们许多优秀的年轻公民今天同其他人一道站在反对暴君和压迫的前线。

Quiconque essaiera de contrôler la scène politique iraquienne par la violence pour nous replonger dans la tyrannie se heurtera à des Iraquiens prêts à se battre pour l'en empêcher.

那些决心以暴力左右伊拉克政策来使我们重返专制时代的人将发现,伊拉克人民随时准备加入战斗,以防止他们得逞。

Le Qatar a précisé qu'il s'était toujours opposé au terrorisme sous toutes ses formes, quelles que soient les méthodes et les pratiques utilisées, et qu'il l'avait toujours considéré comme une violation des lois, dispositions et règlements établis, un moyen de favoriser l'anarchie et l'oppression et un instrument permettant d'imposer des politiques caractérisées par la tyrannie et la violence sans aucun fondement du point de vue de la justice, du droit et de la raison.

卡塔尔强调,它一贯反对各种形式的恐怖主义,不管所采用的方式与做法如何;它始终认为恐怖主义违反了健全法律、规约和规章,追求无政府和压迫,推行无任何正义、法律和理性基础的专制和暴力政策。

La technologie de l'information et des communications offre aux pays une occasion unique de se libérer de la tyrannie de la géographie.

信息通信技术为各国提供了独特的机会,使之能摆脱地理上的束缚。

Nous sommes d'avis que la lutte contre l'impunité et contre la tyrannie qui s'est exercée en Sierra Leone doit être menée jusqu'à sa conclusion logique par l'entremise du Tribunal spécial.

我们认为,必须通过特别法庭完成在塞拉利昂克服有罪不罚现象和惩罚在塞拉利昂犯下的暴行的斗争。

Je porte les cicatrices de sa tyrannie, cautionnée par la Grande-Bretagne et l'Amérique.

我的身上还有他的暴行留下的伤疤,对此英国和美国却姑息迁就。

Notre difficile tâche est de défendre activement la liberté contre les forces de la tyrannie et de mettre fin aux conditions qui aident à se lever le spectre du terrorisme.

我们的挑战就是要在残暴的势力面前积极捍卫自由,以改变帮助产生恐怖主义阴影的条件。

Le Royaume souligne qu'il est nécessaire d'apporter une protection internationale au peuple palestinien et à ses dirigeants pour les protéger de la tyrannie israélienne et de sa machine militaire.

巴林王国强调需要为巴勒斯坦人民及其领导人提供国际保护,以保护他们免遭以色列及其军事机器的残暴专横的行为。

On a beaucoup parlé de la tyrannie du marché, de la diminution du rôle de l'État et de la nécessité d'adopter des règles pour limiter ces phénomènes et obtenir une répartition plus équitable des bienfaits de la mondialisation.

关于市场垄断问题、减少国家的作用以及必须谋求制定限制这些现象的规则和更公平地分享全球化的惠益,对这些人们已说了很多。

En recréant nos propres sociétés nous sommes confrontés aux désavantages structurels du chômage, de l'analphabétisme et de la tyrannie qu'imposent la consommation à outrance et le matérialisme.

我们在改造我们自己的社会时面临着失业、文盲和消费主义及物质主义占上风的结构性不利条件。

法语百科

Un tyran (du grec ancien τύραννος / túrannos), désigne dans l'Antiquité grecque un individu disposant d’un pouvoir absolu, après s'en être emparé de façon illégitime. Le mot tyran, peut-être d'origine lydienne, a été appliqué pour la première fois au VIII siècle av. J.-C. au roi lydien Gygès par le sophiste Hippias d'Élis. Le terme prit très vite un sens péjoratif, notamment à Athènes, impliquant que le tyran abuse de son pouvoir : la nature du pouvoir tyrannique se reconnaît en effet à ce que le tyran, sans abolir les lois, se place au-dessus d'elles. La perversion de ce régime tient aussi au fait que « la tyrannie cumule les vices de la démocratie et ceux de l'oligarchie », en raison de l'amour du tyran pour les richesses et de son hostilité à l'égard du peuple qu'il désarme et asservit. En outre, ce régime se caractérise par son arbitraire, le tyran étant « celui qui, dans la cité, exerce son autorité selon ses propres vues » ; Platon utilise presque les mêmes termes dans Le Politique, et le sous-entend en le décrivant dans le Gorgias. Sur le plan politique, il y a une différence entre « tyrannie » et « despotisme » : dans la Grèce antique, un tyran était un homme qui disposait d’un pouvoir assuré par la force ; ce pouvait être un ancien magistrat, parfois même un esclave, arrivé au pouvoir après un coup d'État, par ruse plus que par violence. Les tyrans ne prirent jamais officiellement le titre de tyran, et il n'y eut pas de titre général et officiel pour les désigner, c'est pourquoi on leur donne le nom dont leurs ennemis les stigmatisaient.

Dans l'Antiquité grecque

Le mot tyran venu de Lydie signifiait à l'origine maître, roi, et il convenait à certains dieux comme son équivalent basileus, « roi ». Mais le titre a pris une connotation péjorative dès son apparition, en raison de son origine, car il désignait les despotes orientaux, et il fut appliqué à ceux qui prenaient le pouvoir absolu à la suite d'une insurrection.

La tyrannie a concerné presque toutes les régions du monde grec. Phénomène très fréquent à l'époque archaïque, il se maintient à l'époque classique et apparaît encore au II siècle av. J.-C. avec Nabis de Sparte. Les premiers tyrans sont apparus en Asie Mineure, avec Thrasybule de Milet, Pittacos de Mitylène, Polycrate de Samos, et Lygdamis de Naxos. Aristote classe ces premiers tyrans dans une forme particulière de monarchie non héréditaire, sorte de tyrannie élective et fondée sur la loi : « Chez les anciens Grecs, certains devenaient de cette manière des monarques qu'on appelait aisymnètes » ; ces législateurs choisis par les villes pour mettre fin aux discordes civiles concentraient tout le pouvoir politique dans leurs mains et ils étaient irresponsables. La Grèce proprement dite connut elle aussi un grand nombre de tyrans, particulièrement le Péloponnèse et l'isthme de Corinthe avec, entre autres, Phidon d'Argos et Cypsélos de Corinthe. L’un des plus célèbres tyrans fut Pisistrate, à Athènes en 560 av. J.-C., bien qu'on ne l'ait jamais nommé tyran de son vivant. Le mot n'a pas de sens péjoratif ; il ne l'acquerra que plus tard et sous l'influence de Platon. Enfin, en Sicile et en Grande-Grèce, la tyrannie se développa avec, entre autres, des hommes comme Panétios de Léontinoi, Phalaris et Théron d'Agrigente, plus tard Denys et Dion de Syracuse.

Origines de la tyrannie

La tyrannie constitue un phénomène historique capital du fait de la chute de l'aristocratie et de l'accession au pouvoir de la bourgeoisie. Son avènement au VI siècle av. J.-C. marque en effet un bouleversement économique et social. Il nous est connu par les œuvres de Solon et de Théognis. L'historien Thucydide voit avec raison dans l'accroissement de la richesse la cause déterminante de la tyrannie, et c'est bien à mesure que les villes prospéraient que se propageait la tyrannie. À partir de la diffusion de la monnaie comme moyen d'échanges, à la place du troc, le commerce et l'industrie ont été facilités grandement, et des richesses nouvelles ont ainsi été amassées. Ce fut le cas pour les Alcméonides en Attique, dont la puissance devint écrasante tandis que les travailleurs agricoles et les tenanciers devenaient les serfs des grands propriétaires. Le tyran a d'abord été un démagogue, celui qui s'est fait le champion des classes inférieures : il a mené les pauvres contre les riches, ou les roturiers contre les nobles, et la multitude le suivait aveuglément pourvu qu'il travaillât pour elle. Cet antagonisme social organisé sous la direction des tyrans est un élément déterminant à la fois pour les situer géographiquement et pour comprendre leur politique. Excepté en Sicile, où ils ont mis fin aux querelles intestines, les tyrans se trouvent en effet dans les cités où le régime industriel et commercial prévalait sur l'économie rurale. La liste des tyrans grecs coïncide pour ainsi dire avec la carte des grands ports, depuis l'Asie Mineure jusqu'aux rives du golfe de Corinthe, à la seule exception d'Égine : Athènes est acquise à la tyrannie en 560 av. J.-C. quand les réformes de Solon eurent donné à cette cité, jusque-là agricole, un autre destin. C'est au moment où le commerce international de la céramique fleurit à Milet qu'y règne Thrasyboulos, Corinthe la supplante sous les tyrans Cypsélos et Périandre, enfin Athènes s'impose sur le marché des poteries sous les Pisistratides. À ces facteurs économiques s'ajoutaient parfois les haines de race : ainsi à Milet les Gergithes attisaient-ils de vieilles rancunes contre le parti de la χειρομάχα / Kheiromakha.

Nature des tyrans

Pour s'emparer du pouvoir, les tyrans favorisaient une insurrection de leurs partisans armés au bon moment, par exemple à l'occasion d'une fête religieuse dans la cité. On sait comment Pisistrate invoqua le prétexte d'un prétendu attentat contre sa personne pour se faire attribuer la garde personnelle de ses « porte-gourdins » ; d'autres tyrans se constituaient des troupes mercenaires, comme Périandre de Corinthe avec ses « porte-lances ».

Tout en se faisant les champions des classes inférieures, les tyrans étaient le plus souvent issus du camp adverse, et ils occupaient une haute magistrature ; Thrasyboulos, tyran de Milet, avait été prytane ; Cypsélos, tyran de Corinthe, avait été basileus, Orthagoras, tyran de Sicyone, avait été polémarque, et les tyrans de Sicile, stratèges. Ils s'assuraient quelquefois l'appui de l'étranger. Durant le VI siècle av. J.-C., de nombreux tyrans prirent le pouvoir un peu partout en Grèce, en renversant les gouvernements établis. C'est à cette époque que la Perse commençait ses incursions en Grèce, avec le soutien de tyrans cherchant des appuis pour conserver leur pouvoir. Ainsi Cylon tenta-t-il d'imposer la tyrannie à Athènes avec l'appui des Mégariens ; Pisistrate devint tyran avec l'aide des mercenaires amenés par Lygdamis, et Lygdamis à son tour rentra à Naxos en vainqueur grâce aux secours demandés à Pisistrate. En Asie Mineure, les tyrans étaient désignés par le Grand Roi, leur maître.

Méthode de gouvernement des tyrans

Arrivés au pouvoir, les tyrans s'établissaient sur l'acropole de leur cité, s'entouraient d'une garde armée, bannissaient les oligarques les plus dangereux, et tenaient les autres grâce à des otages. La constitution de la cité était conservée ainsi que les lois civiles, et les lois politiques étaient rarement suspendues. Si l'assemblée était amenée à voter, c'était sous la surveillance de porte-gourdins. Ainsi, les apparences étaient sauves. Mais la réalité de l'exercice du pouvoir était brutale. Le gouvernement de la cité était entre les mains du tyran, de son fils et de sa famille qui se répartissaient les magistratures : la tyrannie, système de pouvoir à vie, tendait ainsi à devenir un régime dynastique. Le principe général de la tyrannie consistait à abaisser l'aristocratie et à relever les humbles, en vertu du conseil donné par Thrasybule, le tyran de Milet, à Périandre : « Il faut couper les épis qui dépassent ». On procédait donc par exécutions, sentences d'exil, confiscations et espionnage. Certains tyrans excitèrent la défiance entre les citoyens, étouffèrent l'initiative individuelle, la liberté de penser et le talent. Clisthène, le tyran de Sicyone, remplaça les tribus gentilices par des tribus territoriales : pour humilier ses adversaires politiques, membres des grandes familles aristocratiques, il leur donna les noms de « Porcinards, Asinards et Cochonards » ; et son petit-fils, Clisthène, le réformateur démocratique d'Athènes, fit la même chose. Les tyrans privaient la noblesse des sacerdoces religieux et les assumaient eux-mêmes, afin d'ôter à cette noblesse le prestige qu'ils lui conféraient, comme l'explique Aristote : « Le tyran doit toujours se montrer d'un zèle exemplaire pour le culte des dieux, car les citoyens redoutent moins l'injustice de la part d'un maître qu'ils croient plein de la crainte des dieux, et parce qu'ils conspirent moins contre lui, se disant qu'il a les dieux mêmes pour alliés ». Cette piété des tyrans s'exerçait cependant avec un calcul politique : elle visait à asseoir leur pouvoir et à garantir leur vie même, et ne s'adressait qu'aux divinités panhelléniques et poliades, aux dieux populaires et aux héros agrestes, à l'exclusion des divinités à caractère aristocratique. Ainsi Clisthène expulsa-t-il de Sicyone Adraste, cher à la noblesse dorienne, et Pisistrate installa Artémis Brauronia sur l'Acropole. La vogue que connut le culte de Dionysos, dieu de la vigne et de la joie, date des tyrans.

Politique économique et sociale des tyrans

Dans les campagnes, la question agraire semble avoir été résolue en Attique après le gouvernement de Pisistrate, de même en Mégaride, où Théagène distribua des terres à ses partisans. Pour retenir ces nouveaux propriétaires sur leur sol et les empêcher de venir grossir la plèbe urbaine, Pisistrate leur envoya des juges itinérants, tandis que Périandre faisait siéger des conseils locaux jusqu'aux extrémités du territoire corinthien. Dans les villes, comme l'esclavage pesait lourdement sur les salaires, en particulier dans un centre industriel comme Corinthe, Périandre interdit d'introduire de nouveaux esclaves, et il porta une loi contre l'oisiveté. Grands bâtisseurs, les tyrans ont aussi voulu enrichir les artisans et gens de métier pour leur ôter le désir de faire de l'opposition. Par des travaux d'utilité publique et d'embellissement, non seulement ils favorisèrent l'industrie et le commerce maritime mais encore ils inspirèrent au peuple une grande fierté civique : la fontaine Pirène fit la gloire de Périandre, la Fontaine Ennéacrounos et le temple Hécatompédon, celle de Pisistrate, et les travaux de Polycrate de Samos furent célèbres et admirés en Grèce. Pour ajouter encore à leur prestige, les tyrans menaient une vie de cour brillante au milieu d'une domesticité nombreuse, attirant à l'envi architectes, sculpteurs et poètes ; ils donnaient au peuple des fêtes magnifiques, et d'une façon générale, préféraient la paix à la guerre (à l'exception des tyrans de Sicile), car la moindre défaite leur aurait coûté le pouvoir et la vie. Certains tyrans étaient plutôt populaires au moins au début de leur règne, puisque leur ascension se faisait avec l'aide du peuple, comme le montre la liste établie par Aristote des tyrans qui tenaient leur pouvoir de la « démagogie » ; ainsi Cypsélos était réputé n'avoir pas besoin d'une garde pour se promener dans sa cité ; sa popularité venait du fait qu'il redistribua les terres aux mains de puissantes familles de façon plus égalitaire, élargissant ainsi le pouvoir politique à une fraction bien plus importante du peuple. Le tyran Périandre de Corinthe, fils de Cypsélos, est même classé parmi les Sept sages de la Grèce antique.

Alliances politiques et matrimoniales des tyrans

Solidaires face à leur ennemi commun, l'aristocratie, les tyrans développèrent une politique de soutien mutuel : on vit Lygdamis se faire le geôlier des otages confiés à sa charge par Pisistrate, son protégé et son protecteur. Cette solidarité alla jusqu'à des mariages, et il fut fréquent que les tyrans épousent les filles les uns des autres : Proclès, tyran d'Épidaure, donna sa fille à Périandre ; Théagène, tyran de Mégare, prit pour gendre Cylon. Le cas le plus remarquable de ces alliances entre « maisons » de tyrans est celui des tyrans de Sicile : Gélon, tyran de Syracuse, épousa une fille de Théron, tyran d'Agrigente ; après la mort de Gélon, son frère Polyzalos l'épousa à son tour ; Hiéron, autre frère de Gélon, épousa la nièce de Théron, fille du frère ; Théron de son côté épousa la fille de Polyzalos. Mais c'est le cas du tyran d'Athènes, Pisistrate, qui a le plus intrigué les historiens. Il a été marié trois fois, d'abord avec une Athénienne dont le nom n'est pas connu, puis avec l'Argienne Timonassa, femme de haut rang, et enfin avec la fille de Mégaclès, son adversaire. Il est probable que dans le cas de ces deux derniers mariages, Pisistrate a été bigame: la pratique de deux mariages simultanés, l'un avec une Athénienne, l'autre avec une étrangère demeurée dans son pays d'origine, permettait une alliance politique et militaire. Les fils de Pisistrate et de Timonissa sont restés à Argos, et l'un d'eux a amené une troupe de mille hommes qui combattirent à Pallène pour la cause de Pisistrate. Par la suite, un des fils de Pisistrate, Hippias, donna sa fille au fils du tyran de Lampsaque et il y gagna ainsi d'être introduit auprès de Grand Roi.

La fin des tyrans au VI siècle av. J.-C. et leur renouveau au IV

À l'exception de la dynastie des Orthagorides qui réussit à se maintenir pendant un siècle à Sicyone, le régime des tyrans ne dura nulle part, bien qu'il ait puissamment contribué à la prospérité matérielle et au développement de la démocratie. Il a persisté seulement tant qu'il a eu l'appui du peuple, qui l'a utilisé comme une machine de guerre pour abattre le pouvoir des oligarques. Lorsque les cités eurent trouvé leur équilibre constitutionnel par la prépondérance du régime démocratique, la tyrannie disparut en Grèce. Aristote note que le régime des tyrans était incompatible avec la liberté civique : « Aucun homme libre ne consent volontairement à supporter une autorité pareille ». Au tyran porté d'abord au pinacle par la foule, succédait un épigone plus dur et moins capable, car au fur et à mesure qu'elle devenait moins utile, la tyrannie se faisait oppressive. Ainsi s'explique la fin sanglante de certains tyrans : aucun des fils de Pisistrate ne se maintint au pouvoir, Hipparque fut assassiné par les tyrannoctones, puis Hippias fut déposé.

On doit cependant noter qu'un renouveau du régime des tyrans s'est produit dès le IV siècle av. J.-C. quand des « hommes supérieurs » comme Alcibiade, Lysandre ou Agésilas II commencent à prévaloir dans la politique de la Cité ; c'est alors que de fortes personnalités mettent la violence et la ruse au service de la volonté de puissance : « Une morale à la Nietzsche aboutit à une politique à la Machiavel », selon l'historien Gustave Glotz. On vit alors surgir les tyrans Denys de Syracuse, Évagoras de Chypre, Hermias d'Atarnée, Lycophron de Phères, Jason de Phères, Cléarque d'Héraclée, Timophane de Corinthe, Euphron de Sicyone ou Chéron de Pellène, et beaucoup d'autres.

« C'est désormais une habitude prise dans les cités de ne plus vouloir l’égalité, mais de se pousser au pouvoir, ou, quand on a le dessous, de se résigner à l’obéissance. »

— Aristote, Politique, IV, XI, 19, 1296 a.

Acception

Le terme « tyran » désigne un dictateur régnant par la terreur, comme se sont comportés certains tyrans de la Grèce antique. Par extension, il peut être utilisé pour toute personne disposant d’une autorité et qui en abuse.

中文百科

僭主(古希腊语:τύραννος,tyrannos;英语:tyrant),又译为暴君,政治学术语,是一种君主制的变体。希腊时代认为,不通过世袭、传统或是合法民主选举进程,凭借个人的声望与影响力,获得权力,来统治城邦的统治者,这样的统治者被称为僭主。

很多国家政权形式,一开始并非为僭主设计,但却很容易转变为僭主,因为没有能力阻止僭主的转变。譬如专政、社团主义、精英政治、神权政治等。

概论

僭主,最初来自古希腊语:τύραννος(tirannos),意思是君主,或城邦的统治者。这个字后来译成拉丁语:tyrannus,意思是不合法的统治者。在中世纪,拉丁语:tyrannus被译成古法文,加上了-t。至1290年代,中古英文将法文的-t转换成-ant,最终出现了英语:tyrant。 古希腊语:τύραννος(tirannos)可能起源自前希腊时期的βασιλεύς(basileus)或是ἄναξ(anax)。它可能跟第勒尼安海语言组(萨尔德、吕底亚、克利特岛及其他爱琴海海盗语言)的Tyrrhenians有关。在这个语言组中,希腊神话的爱神维纳斯发音为Turan(音:图兰,本意:女神),加上后缀Atunis(本意:统治)形成,意译为“女神的统治”。 僭主的中文译文来自于日本。从英文直译为中文的另一个译文「暴君」,较少人采用,因为它可能让人误会所有的僭主都是不合法、采用暴力统治而且令人憎恨的。但实际上,在希腊的某些僭主是通过公开辩论和选举而获得统治权的。

释义

在最早时期的古典希腊,僭主尚无贬义,只是一个对于城邦统治方式的形容。但在古希腊哲学家柏拉图与亚里斯多德对于僭主提出严厉的批评之后,僭主开始成为带有贬义的用语。柏拉图的《理想国》一书中,提及君主、寡头、共和及僭主四种政体,其中,僭主被认为是一种最容易形成独裁统治的政体。僭主统治的城邦,很容易出现独裁的状况。 柏拉图与亚里斯多德对僭主的定义是:“一个不受最高法约束的统治者,以获取自己的权势和利益为第一目标,而不是为民众争取利益。为了保持自己的权势,他会利用极端、残酷和狡诈的策略来对付国内的人民,以及他所有的敌人。” 亚里斯多德认为,僭主制是一种君主制。 现代政治学认为,"僭主"是指一个掌握国内最高权威政权(可以是独裁君主或一党制,也可以有议会或多党制),他们通过创建严酷的律法系统,将自身集团利益置于国民利益之上,他们一般会发展生产,然后从国民生产财富中进行转移和剥夺,以最大化自身的利益,保障自己的特权。 僭主国家通常的一些特点:贬低个人权利、高额的公共征收、限制个人自由、管控宗教和言论的传播渠道、引导并限制非政府组织的发展。并且,国家政权主要追求象征性的或道德性的治理目标,却不真切追求现实性的目标。 一个国家中,可能潜在分别被不同外部利益主体委托的多个僭主,或者同一个外部利益主体同时委托几名僭主候选人参与政府竞选。僭主政治通常只能在国家的经济运行中被察觉,而很难从具体政治主张或政治派别中识别,因为僭主是非常善于伪装的。 傀儡政权(代理人政权)也是一种僭主形式,但傀儡政权更强调信仰和意识形态的跟随。僭主并不都是傀儡政权,僭主的统治则着重于将本国的经济利益输送给宗主国,一般采取尽量隐蔽的手法。

在希腊的历史形式

僭主最初出现在商业比较发达的城邦,如哥林斯、阿尔戈斯、麦加拉、雅典等。就目前所知,古希腊的第一位僭主是阿尔戈斯的斐冬(Pheidon)。 最有名的僭主是雅典的庇西特拉图(英文:Peisistratus),他先后与公元前561年和公元前556年两次当上雅典城邦的统治者。他在位期间,支持平原农业,增加农民,制造大量橄榄油出口,由此他和他的马拉松客户获得巨额贸易利润。他通过雄心勃勃的工务计划,通过鼓励节日的创作,强化战争女神雅典娜的崇拜,以此达到至高无上的权力。庇西特拉图参选时号称他代表底层民众的利益,他没收贵族的土地并奖赏给穷人,削弱贵族的特权来抬高自己的特权。这可以看成是民粹主义或甚至社会主义的早期实例。 当庇西特拉图的儿子继承他的统治地位后,贪污腐败和官僚主义就大量暴露了,最后在公元前510年,斯巴达城邦受雅典的阿波罗神殿祭祀的请求,攻入雅典,终结了庇西特拉图家族的统治,并将他们流放。 希腊的僭主大多与工商业集团密切联系,他们当权后往往大力发展工商业,提高商人和国内手工业者的地位,但是值得注意的是:这些商人未必是国内的商人,他们可能是一些贸易路线上的游牧民族甚至是海盗。 僭主的死敌是斯巴达城邦。斯巴达城邦是寡头统治,他们非常抵制僭主统治,因为它违反传统。斯巴达创建了强大的联盟来推翻那些僭主城邦,成为当时的希腊盟主。同时波斯帝国开始进军希腊,许多僭主城邦求助波斯的军事力量试图消灭斯巴达。

本质

在根本上,僭主统治是创建在成熟的官僚阶层和强权政府的基础之上。具体来说,约翰·洛克在反对「神圣权力」的一本专着《政府论》(Two Treatises on Government)中说明僭主统治是:“僭主统治是基于‘主权大于人权’的意识形态之上:当国家权力落入任何人手中时,统治者不会为了国家的人民利益服务,而是为了统治者自己的利益服务。” 洛克对僭主概念的解释深刻影响了今后的政论家,于是“人权”和“民主”作为僭主统治的克星而获得最广泛的关注。美国总统托马斯·杰斐逊在《独立宣言》中指称英国国王乔治三世是一名僭主。在法国大革命中,法国国王路易十六被认为是个僭主;在法国的之后的革命中,拿破仑一世也被认为是一名僭主。

法法词典

tyrannie nom commun - féminin ( tyrannies )

  • 1. politique gouvernement autoritaire et absolu (d'un chef d'État détenant le pouvoir suprême) Synonyme: despotisme Synonyme: autocratie Synonyme: dictature

    un peuple qui se bat pour se libérer de la tyrannie

  • 2. autorité excessive

    une petite fille qui subit la tyrannie de son grand frère

  • 3. influence ou domination (de quelque chose sur quelqu'un) qui imposent une certaine dépendance Synonyme: empire Synonyme: emprise

    il n'a pas de télévision car il ne veut pas céder à la tyrannie des images

  • 4. Antiquité : dans l'Antiquité grecque régime politique de pouvoir absolu instauré dans plusieurs cités grecques antiques pour combattre, avec le soutien des classes populaires, le pouvoir oligarchique des riches propriétaires terriens

    la politique artistique éclairée de la tyrannie

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