Plouc est un terme péjoratif pour désigner, à l'origine, les paysans bretons ou les gens d'origine bretonne.
De nos jours, ce terme est surtout employé de manière péjorative pour décrire le stéréotype du campagnard simple et/ou rustre (aussi appelé péquenaud), en vue de s'en moquer.
Historique
Ne parvenant plus à vivre de leur terre, de nombreuses familles paysannes bretonnes tentent leur chance sur Paris à la fin du XIX siècle, la capitale accueillant près de 200 000 Bretons à la veille de la première Guerre mondiale.
Rustres et parlant mal le français, les Parisiens les regardent avec condescendance mais ils constituent une main d'œuvre bon marché (cocher pour les hommes, servantes pour les femmes). Il semble que ce soient les Parisiens qui les aient surnommés ainsi, en référence aux nombreuses localités dont le nom commence par « plou » (qui signifie « paroisse » en breton) existantes en Bretagne et dont une partie de ces exilés était originaire.
Usage
Péjoratif dès son apparition en Bretagne en 1880, le mot Plouc, d'origine incertaine, a d'abord désigné un paysan, avant de s'étendre à son stéréotype : celui qui a des manières grossières et des goûts triviaux. Il pourrait être une altération du mot ploum, qui a le sens de « rustre » au XIX siècle. Le terme gagne la capitale au XIX siècle puis est popularisé par Louis Ferdinand Céline qui l'utilise dans son livre Mort à crédit en 1936 : « Je me tenais comme un vrai plouc ! ».
L'origine habituellement admise du terme « plouc » serait une apocope (une abréviation) des noms de communes bretonnes en « plou » (« paroisse » en langue bretonne) tournant en dérision leurs habitants.
L'origine de « plouc » pourrait aussi être rattachée au terme anglais « ploughman » (laboureur en français), de « plough » (charrue). On note aussi qu'en picard, un « plouc » est un gros paysan, équivalent du laboureur ou « coq de village » de l'Ancien Régime. Le terme « plouc » existe aussi en argot en Belgique francophone, pour désigner un soldat sans grade, sans la référence bretonne.
Le terme « plouc » a été choisi comme titre de roman par différents auteurs, comme Youenn Coic ou Jean Rohou, ce dernier évoquant les mutations de la Bretagne. Plus tard, le livre de Charles Williams Fantasia chez les ploucs a été porté à l'écran en 1971 par Gérard Pirès, avec comme acteurs principaux Lino Ventura et Mireille Darc.
Mot dérivé
Plouquistan ou Ploukistan (avec le suffixe -stan), pays ou région fictive, habitée par les ploucs ; désignation péjorative de la région la plus fruste ou paysanne d'un pays.