Le stéréotype de la blonde est un stéréotype populaire, généralement appliqué aux femmes, selon laquelle les personnes aux cheveux blonds seraient plus naïves, moins intelligentes, et auraient moins de bon sens que la moyenne. Cet archétype a été popularisé par des rôles d'actrices, comme ceux tenus par Marilyn Monroe et Suzanne Somers.
Marilyn Monroe.
De fait, les blondes sont le sujet de prédilection de plusieurs plaisanteries, souvent assez crues, exploitant ce stéréotype. Le terme de « blondasse » résume à lui seul toutes ses implications et se veut particulièrement offensant. Ce genre de plaisanteries ou d'insultes est parfois apparenté à de la discrimination.
Certaines célébrités ont néanmoins exploité ce cliché à leur bénéfice : la chanteuse Dolly Parton composa la chanson Dumb Blonde (« Stupide blonde ») qui se veut être de l'autodérision. D'autres cherchent plutôt à se comporter comme l'archétype même du stéréotype à des fins médiatiques, comme Paris Hilton.
Toutefois, des études aux conclusions contradictoires montrent que ce stéréotype peut avoir des conséquences tant négatives que positives sur la carrière des intéressées.
La réalité
Aucun fait ne vient corroborer cette élucubration populaire. Les tests de QI ne démontrent aucune différence globale d'intelligence entre cette population et la moyenne de la population.
Origine
Société médiévale
Dans la symbolique héritée des croyances médiévales en Europe, la femme blonde est l'épouse légitime, la femme brune la maîtresse, selon une dualité manichéenne. La très belle Yseult, la femme aux cheveux d'or, est l'une et l'autre, et est cependant loin d'être naïve. Quant à la rousse elle reprend, comme les roux, la thématique de la couleur de cheveux de Judas donc elle est sorcière.
Théories
L'origine du stéréotype de la blonde n'est pas bien connue et la plupart des théories avancées tiennent de la légende urbaine et sont invérifiables.
Dans la plupart des cultures des pays d'Europe de l'Ouest, les cheveux blonds symbolisent la sainteté (les anges blonds) et les enfants (les « chères têtes blondes »). Comme il n'est pas rare qu'en grandissant les personnes nées blondes voient leurs cheveux s'assombrir, il se peut que le blond ait été associé symboliquement à l'enfance, la jeunesse et donc par extension, la naïveté et le manque d'intelligence. En outre, la relative rareté des cheveux blonds (environ 10 % de la population en Europe de l'Ouest) a pu faire que les enfants blonds aient été souvent admirés et que peut-être certains, pour attirer davantage l'attention, aient pris un comportement enfantin, ce qui aurait pu contribuer au mythe.
Mais il est possible que ce stéréotype ait des origines bien plus anciennes : les Romains et les Grecs étaient fascinés par la couleur des cheveux des Celtes et des Nordiques et cherchaient à en imiter la teinte rousse et leur souplesse. Ceux de la région méditerranéenne se teignaient souvent les cheveux, et les courtisans haut placés achetaient des perruques faites de cheveux d'esclaves germains et celtes.
Les cheveux roux et souples, finirent par être associés à la prostitution et à s'attirer les foudres des puristes, qui interdirent la teinture et la décoloration des cheveux. Cet interdit moral dura jusque dans les années 1920. Il est possible que l'aspect « naïf » proprement dit vienne ensuite des femmes victimes des infidélités de leur mari qui cherchaient à se rassurer : elle est blonde donc légère et écervelée.
D'un autre côté, l'hypothèse que ce cliché soit moderne n'est pas complètement à rejeter et il est possible que l'image de la blonde écervelée ait commencé au début du XX siècle, avec le roman populaire d'Anita Loos (1925) : Les hommes préfèrent les blondes dans lequel le personnage principal, Lorelei Lee, est une chanteuse jolie mais sotte. Le rôle, tenu ensuite en 1953 par Marilyn Monroe dans le film, et la pièce musicale tirée du livre ; ainsi que d'autres dans la même veine tenus par Judy Holliday, Jayne Mansfield, et Betty Hutton auraient grandement contribué à établir le stéréotype alors qu'elles passaient pour intelligentes dans leur vie privée. Dans le contexte américain de l'après-guerre, le développement de ce stéréotype par les réalisateurs et producteur masculins constitue « une tentative d'étouffer le pouvoir grandissant des femmes », ce qui n'empêche pas la proportion des femmes qui se teignent les cheveux de passer de 7 % à 40 % en vingt ans. Le slogan « Parce que je le vaux bien », développé en 1973 par Ilon Spetch, fille de féministe et publicitaire pour L'Oréal, permet selon la journaliste britannique Joanna Pitman de dépasser ce stéréotype en faisant de la teinture en blond « un étrange symbole de l'émancipation féminine ».
La presse, principalement la presse à scandale, joue également un grand rôle dans la diffusion du stéréotype en publiant régulièrement les frasques des « bimbos ».
Dans la littérature, au cinéma et à la télévision
Les Grandes Blondes, roman de Jean Echenoz paru en 1995, dans lequel le personnage principal qui réalise un documentaire sur les « blondes mythiques » part à la recherche d'une éphémère gloire de la chanson disparue de la scène.
Les Blondes est une série de bande dessinée humoristique, retranscrivant la majorité des blagues connues sur les femmes blondes, souvent relatives à leur prétendue stupidité.
La Minute blonde : une série de sketches humoristiques du Grand Journal de Canal+ en 2004 et 2005, avec Frédérique Bel dans le rôle de Dorothy Doll, une blonde stupide.
1959 : Certains l'aiment chaud, un film de Billy Wilder avec Marilyn Monroe.
1953 : Les hommes préfèrent les blondes (Gentlemen Prefer Blondes) est un film musical américain de Howard Hawks avec Marilyn Monroe.
2001 : La Revanche d'une blonde est un film comique de Robert Luketic.