Rouillé est une commune du centre-ouest de la France, située dans le département de la Vienne (région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes).
Géographie
Localisation
Située à mi-chemin entre Poitiers et Niort, placée à l'ouest du canton, la commune a la forme d'un quadrilatère. Elle se trouve sur un plateau de terrains calcaires et de terrains jurassiques avec un sous-sol rouge très profond : "les terres rouges à châtaigniers" (Les Terres Rouges sont des sols couleur acajou, siliceux, dérivés d’argiles ferrugineuses à silex provenant d’épandages superficiels du Massif Central).
Le nord est vallonné et bocager et le sud est constitué de grandes plaines. Le paysage de bocage dans le département de la Vienne se caractérise par des champs cultivés ou des prés enclos par des haies avec des alignements plus ou moins continus d'arbres et arbustes . Ces haies si caractéristiques contribuent à une meilleure qualité des eaux, permettent son infiltration et protègent ainsi contre l'érosion des sols. Elles constituent des zones de refuge pour la biodiversité. Elles ont, aussi, un rôle de régulation climatique et de nombreux intérêts agronomiques (brise vent, protection du bétail...). Toutefois, avec la modification des pratiques agri***** (intensification et simplification des cultures, utilisation massive d'herbicides, mécanisation) et les remembrements fonciers à partir des années 50, elles ont laissé la place à un espace plus ouvert et sont menacées de nos jours. Ainsi, au niveau de la région Poitou-Charentes, ce sont plusieurs milliers de kilomètres de haies et d'arbres isolés qui ont disparu. On estime que 35 000 km de haies ont été supprimées depuis les années 1960, soit 36 % de perte en moyenne
Hydrographie
123 mares ont été répertoriées sur l’ensemble du territoire communal (30 000 recensées dans la région de Poitou-Charentes). Les mares de Poitou-Charentes ont été créées par l'homme, notamment pour répondre aux besoins en eau des habitants (mares communautaires), du cheptel ou à la suite d'activités extractives (argile, marne, pierres meulières). Très riches au niveau botanique, elles jouent un rôle majeur pour les batraciens (tritons, grenouilles), les reptiles (couleuvres) et les Libellules. Elles sont un élément symbolique du patrimoine rural et du maintien de la biodiversité en zone de plaine et de bocage.
Climat
Le climat est océanique avec des étés tempérés.
Toponymie
Rouillé découlerait du latin "Rolliacus", dérivant de l’anthroponyme gallo-romain "Rollius" avec le suffixe latin de propriété "-acum" devenu "-ec" puis "-é" et signifiant "domaine de Rollius" .
Histoire
La curtis de Rauliaco est mentionnée vers 1030 par le cartulaire de Saint-Cyprien de Poitiers.
En 1889, pour le centenaire de la Révolution française, un arbre de la liberté est planté sur la place du marché. Ce marronnier est arraché en 1920 lors de la construction du monument aux morts. Un second est planté en 1892, pour le centenaire de la première République française, dans la cour de l’école des filles, et qui existe toujours.
Durant la Seconde Guerre mondiale, un camp d’internement est établi sur la commune de Rouillé le 6 septembre 1941. Il sert à enfermer trois types de prisonniers :
150 dirigeants du PCF parisien et des syndicalistes;
des prisonniers de droit commun (proxénètes) et condamnés pour trafic sur le marché noir ;
des étrangers indésirables (Arméniens, républicains espagnols, Russes, Italiens, Portugais) ;
des tsiganes.
Il compte jusqu’à 654 prisonniers. Il est construit le long des voies de chemin de fer, à côté de la gare ; une clôture est élevée entre le camp et les voies, afin que les passagers des trains ne voient pas le camp. Neuf otages communistes venant du camp d'internement aménagé dans l'ancien sanatorium d'Aincourt (Seine-et-Oise, actuellement Val-d'Oise), âgés de 20 à 30 ans, y sont prélevés et fusillés à Biard en 1942. Le camp est libéré par les FTP du groupe Libé-Nord dans la nuit du 11 au 12 juin 1944. Ces libérés forment le maquis Urbistondo, détruit par les Allemands en forêt de Saint-Sauvant le 27 juin, alors qu’ils attendaient des armes des Alliés.
Ce camp sert à la fin de la guerre à emprisonner les officiers allemands prisonniers de guerre : il en compte 900.
Politique et administration
Intercommunalité
La commune est membre du Syndicat Mixte du Pays des Six Vallées. Le syndicat mixte permet à plusieurs Etablissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) d’exercer certaines missions sur un territoire dépassant leur zone géographique de compétence respective. Un syndicat mixte est dit "ouvert" lorsque sa composition n’est pas limitée à des communes et leurs groupements, mais ouvert à d’autres collectivités. C’est le cas du Syndicat Mixte du Pays des Six Vallées qui est composé : de la Communauté de Communes Vallées du Clain, de la Communauté de communes du Pays Mélusin, de la Communauté de communes du Pays Vouglaisien et du Conseil Général de la Vienne. Le Syndicat Mixte a pour vocation de fédérer les collectivités territoriales et les acteurs du territoire autour d’un projet commun de développement durable. Il mène des actions dans les domaines du tourisme, du sport, de la culture et du développement économique au travers de tâches de coordination, d’animation et de mobilisation des acteurs du territoire.
Tendances politiques et résultats
Liste des maires
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2014 en cours Véronique Rochais-Cheminée 1995 2014 Rémy Gault 1974 1995 Robert Guillon PS
Instances judiciaires et administratives
La commune relève du tribunal d'instance de Poitiers, du tribunal de grande instance de Poitiers, de la cour d'appel de Poitiers, du tribunal pour enfants de Poitiers, du conseil de prud'hommes de Poitiers, du tribunal de commerce de Poitiers, du tribunal administratif de Poitiers et de la cour administrative d'appel de Bordeaux, du tribunal des pensions de Poitiers, du tribunal des affaires de la Sécurité sociale de la Vienne, de la cour d’assises de la Vienne.
Services publics
Les réformes successives de La Poste ont conduit à la fermeture de nombreux bureaux de poste ou à leur transformation en simple relais. Toutefois, la commune a pu maintenir le sien.
Jumelages
Rouillé est jumelée avec Guardo en Espagne.
Population et société
Démographie
En 2013, la commune comptait 2 440 habitants. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du XXI siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année.
Évolution de la population [modifier] 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 2 154 2 333 2 090 2 443 2 493 2 585 2 537 2 608 2 604 Évolution de la population [modifier], suite (1) 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 2 723 2 724 2 724 2 684 2 631 2 719 2 685 2 675 2 683 Évolution de la population [modifier], suite (2) 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 2 679 2 647 2 579 2 361 2 353 2 304 2 288 2 228 2 314 Évolution de la population [modifier], suite (3) 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2008 2010 2 290 2 157 2 182 2 111 2 121 2 128 2 355 2 453 2 530 Évolution de la population [modifier], suite (4) 2013 - - - - - - - - 2 440 - - - - - - - - De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale. (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999 puis Insee à partir de 2004.)
Histogramme de l'évolution démographique
La densité de population de la commune est de 47 hab./km2. Celle du département est de 61 hab./km2. Elle est de 68 hab./km2 pour la région Poitou-Charentes et de 115 hab./km2 pour la France (INSEE- 2008).
Enseignement
Il y a à Venours, un gros village de la commune, un Lycée agricole de réputation européenne, établi sur un domaine légué par Xavier Bernard en 1943 au Ministère de l'Agriculture le domaine de Venours et un important capital pour que soient créés une école d'agriculture et un centre expérimental agricole. Actuellement un lycée agricole remplace l'ancienne école régionale d’agriculture. L’Institut national de la recherche agronomique y a installé plusieurs antennes.
Économie
Agriculture
Rouillé a été longtemps la capitale poitevine de la houpette en peau d'oie pannée.
Selon la Direction régionale de l'Alimentation, de l'Agriculture et de la Forêt de Poitou-Charentes, il n'y a plus que 51 exploitations agri***** en 2010 contre 79 en 2000. Cette baisse du nombre d’exploitations agri***** sur le territoire de la commune s’inscrit dans une évolution globale qui touche l’ensemble du département de la Vienne puisque de 2000 à 2007, 660 exploitations ont disparu soit -16 %. Pour l’avenir, une inquiétude demeure quant à la pérennité et à la transmission de ces exploitations agri***** du fait du vieillissement la population agricole. En outre, c’est la tranche des moins de 40 ans qui est concernée par la baisse des effectifs. Ce phénomène concerne également dans une moindre mesure, la tranche des 40 à 49 ans. Ceci illustre les difficultés auxquelles sont confrontées les jeunes agriculteurs pour s’installer et faire perdurer leur exploitations.
Les surfaces agri***** utilisées ont diminué et sont passées de 4 809 hectares en 2000 à 4 352 hectares en 2010 dont 384 sont irrigables. 50 % sont destinées à la culture des céréales (blé tendre pour 82 % des terres céréalières mais aussi un peu d'orge et de maïs), 34 % pour les oléagineux (3/4 en colza et 1/4 en tournesol), moins de 1 % pour les protéagineux, 7 % pour le fourrage et 3 % reste en herbes. En 2000,3 hectares (1 en 2010) étaient consacrés à la vigne.
9 exploitations en 2010 (contre 15 en 2000) abritent un élevage de bovins (979 têtes en 2010 contre 1 087 en 2000). 8 exploitations en 2010 (contre 33 en 2000) abritent un élevage d'ovins (179 têtes en 2010 contre 645 têtes en 2000). L'élevage de volailles reste important : 4 930 têtes réparties sur 15 fermes en 2010 pour 6 003 têtes en 2000 réparties sur 39 fermes.
L'élevage de caprins a connu une baisse : 3 015 têtes en 2000 répartis sur 14 fermes contre 2 667 têtes en 2010 répartis sur 8 fermes. C’est un des troupeaux importants de caprins du département de la Vienne (74 500 têtes en 2011) qui est le deuxième département pour l’élevage des chèvres derrière le département des Deux-Sèvres. Cette baisse est révélatrice de l’évolution qu’a connu, en région Poitou- Charente, cet élevage au cours des deux dernières décennies: division par trois du nombre d’exploitations, augmentation des effectifs moyens par élevage (38 chèvres en 1988, 115 en 2000), division par 10 des chèvreries de 10 à 50 chèvres qui représentaient 50% des troupeaux en 1988, et multiplication par 6 des élevages de plus de 200 chèvres qui regroupent, en 2000, 45 % du cheptel. Cette évolution des structures de production caprine a principalement pour origine la crise de surproduction laitière de 1990-1991 qui, en parallèle des mesures incitatives, a favorisé des départs d’éleveurs en préretraite et encouragé l’adaptation structurelle des élevages restant. La vocation laitière du troupeau est très forte. Moins de 2% des élevages caprins sont non laitiers en 2000. La quasi-totalité de la production laitière, en constante augmentation (de 2000 à 2011 : + 44 %) est livrée à l’industrie agro-alimentaire soit 96% des 485 000 hectolitres récoltés dans l’ensemble du département de la Vienne en 2004. La production de fromage à la ferme reste très marginale et ne représente que 1 % de la production de lait et 6 % des fermes. 75 % des élevages sont basés sur un système de production de type hors sol, la surface agricole étant destinée essentiellement dans ce cas, à la production de fourrage. 75 % de ces exploitations n’élèvent que des chèvres. Le dynamisme de cet élevage, l’accent porté sur la qualité des produits a permis d’obtenir les AOC « Chabichou du Poitou » et « Sainte Maure de Touraine » pour les fromages produits.
Commerces
De nos jours, un marché important se tient le vendredi matin (50 exposants).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Le temple protestant date de 1883. L’un des plus grands de l'ouest de la France, il est inscrit à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques le 21 septembre 1998 pour le décor intérieur. Le temple possède une grande rosace à vitraux de 1967, située au-dessus de la porte centrale.
L’église Saint-Hilaire est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, chœur et transept, le 17 avril 1935. En 1993, un orgue est construit en utilisant la chaire surélevée pour la base du buffet. L'église est située sur la place du marché. Elle impressionne par la hauteur de sa flèche installée sur le clocher-porche. L'église est en majeure partie gothique avec des survivances romanes : la corniche du chevet conserve d’intéressants modillons ornés de figures expressives, notamment celle d'une femme portant le touret à mentonnière. Le plan de l'édifice est simple : une nef unique de trois travées qui donne sur un chœur à chevet plat. Ce dernier possède trois vitraux réalisés par les Ateliers Guérithault de Poitiers en 1863. 12 autres verrières en dalle de verres ont été réalisées par l'atelier Van Guy de Tour en 1965. La technique de la dalle de verre a aussi été utilisée par le maitre verrier Michel Guével en 1999 et en 2006 pour les vitraux de l'église Notre-Dame de Liniers. Sur une clé de voute, figure l'agneau pascal et les chapiteaux sont décorés de feuillages.
Vieilles halles construites en 1863, restaurées en 1994.
Ancien silo à grains des établissements F. Chauvet. Il est tout en béton armé. Il est situé près de la voie ferrée à hauteur de la gare.
Terrain d'aéromodélisme international.
Chapelle de Thou.
Chapelle évangélique libre.
Cimetières familiaux protestants.
Lavoirs et fontaines.
Château de l'Augerie.
Équipement culturel
Rurart est situé dans le hameau de Venours, sur le site du lycée agricole. Il s'agit d'une structure culturelle unique en France dont l'activité est organisée autour de trois pôles : un centre d'art contemporain qui produit trois expositions par an et qui invite des artistes de renommée internationale, un espace multimédia voué à l'éducation aux médias et aux pratiques numériques des jeunes et un réseau régional d'action culturelle dont l'une des spécificités est l'accueil d'artistes en résidence.
Le musée de la machine à coudre est situé au lieudit: Le long-Bas, à 3 km au sud-est de Rouillé sur la D150. C'est un musée original, premier de ce genre en Europe,possède environ 300 machines à coudre anciennes datant de 1839 pour la plus ancienne (une Peugeot) à 1950. Elles sont toutes en état de marche. La plus légère pèse 170 g et la plus lourde 700 kg. Sont présentées notamment une machine de 1871, "la Floride", richement décorée, un modèle rare diffusé à peu d'exemplaire, ou la machine à coudre "Comtesse" fabriquée en 1889 à****exemplaires. Cette collection est complété par une de lithographies anciennes, une autre d'étonnantes affiches publicitaires et une troisième de 3 000 aiguilles d'époques. Dernière acquisition du musée : les 57 médailles et 3 légions d'honneur décernées au fabricant Hurtu.
Personnalités liées à la commune
Marie de la Hire, peintre écrivain
Clémentine Trouvé
Jean-Louis Cheminée (1937-2003), volcanologue né à Rouillé. Il a très activement contribué à la mise en place et au développement de réseaux de surveillance volcanologique modernes, tant à l'échelle nationale que mondiale. Il a aussi étudié la structure, la géochimie et le fonctionnement des volcans sous-marins, notamment de l'océan Pacifique.
Docteur André Cheminée : Médecin rullicois qui soignait les prisonniers du Camp de Rouillé. Il a sa rue dans le centre bourg ainsi que sa maison encore visible.
Héraldique
Blasonnement : Écartelé : au 1) de sinople à l’épi de blé d’or en barre côtoyé de deux cotices en barre d’argent chargées, la première de l’inscription ROLIACUS et la seconde de l’inscription VILLA, en lettres capitales de sable, au 2) gironné d’or et de gueules de douze pièces, au 3) de gueules au croissant d’argent et au 4) d’azur à la rose d’or accompagnée de trois croissants d’argent.