Straining à cocktail
Un cocktail ou coquetel au Québec est un mélange de boissons et d’éléments aromatiques et décoratifs en quantité variable. Ils contiennent souvent de l'alcool, mais de très nombreuses recettes en sont dépourvues.
Quand le mélange d'un cocktail est préparé et conditionné dans un but commercial hors consommation immédiate , il peut être soumis à une réglementation. On parlera alors de prémix. Les mistelles non plus ne sont pas des cocktails.
Historique du cocktail
Les cocktails se sont répandus à la fin du XVIII siècle en Angleterre et aux États-Unis. Leur consécration vint pendant la prohibition aux États-Unis dans les années 1920 : l'ajout d'une autre boisson permettait de masquer le goût d'un alcool de contrebande de mauvaise qualité.
Jusqu'aux années 1970, les cocktails étaient surtout faits à base de gin, de whisky et de rhum, plus rarement à base de vodka. Au début des années 1980, la vodka est la base la plus répandue des cocktails, remplaçant souvent le gin.
Réception
Le terme désigne aussi, par métonymie, une réception au cours de laquelle sont servies des boissons, dont des cocktails. Le cocktail en France, appelé autrefois cocktail party, est une réception, où les invités se tiennent généralement debout, à l'inverse d'un dîner placé. Cette réception commence généralement vers 19 heures et précède le dîner, s'il y en a un, et ne le remplace jamais. Les boissons sont accompagnées de petits fours, salés ou sucrés, parfois de canapés, de biscuits secs, ou de cacahuètes, et divers mélanges secs. On organise parfois un buffet, ou un bar, où l'on se sert. Les invités sont également servis par des domestiques apportant des plateaux, lorsqu'il s'agit d'une réception formelle.
Étymologie
Cocktail flambé
Par traduction directe de l'anglais, « cock » veut dire « coq » et « tail » : « queue ». Plusieurs théories, toutes plus ou moins plausibles, sont en lice pour expliquer l'origine du mot. Par exemple « cocktail » viendrait de la contraction de « peacock tail » (en français : « queue de paon ») compte tenu de sa couleur.
La plus répandue explique que l'on attachait la queue des chevaux de trait pour la tresser, mais pas aux pur-sang. Le terme « cocked-tail » (littéralement « queue tressée ») qui désignait de tels chevaux a ensuite évolué, prenant le sens plus général de douteux, bâtard, pour enfin désigner une boisson issue de mélanges.
D'autres disent que la coutume voulait que l'on plaçât une plume (sans doute une plume de coq) dans une boisson pour servir de décoration et pour indiquer la présence d'alcool. On dit aussi que le mot anglais serait une déformation du mot français « coquetier », qui aurait été utilisé comme récipient pour servir les cocktails à La Nouvelle-Orléans au début du XIX siècle. Certains situent l'origine du mot au Mexique : « Coctel » était le nom d'une princesse dont le père fabriquait des mélanges mystérieux... Pour ces raisons, l'OQLF a adopté la graphie « coquetel ». Boris Vian avait auparavant proposé l'orthographe « coquetèle ».
Selon une autre légende, la fille d'un cabaretier américain qui, ayant perdu son coq à la queue si colorée, offrit un breuvage à l'homme qui le retrouva et baptisa cette boisson cocktail (« Queue de coq »). Certains philologues farfelus vont jusqu'à imaginer dans ce mot, l'altération de Xochitl, nom d'une prétendue princesse aztèque, créatrice de fabuleux breuvages.
Enfin, les derniers placent l'origine du mot dans un contexte de charme et de séduction. En effet, par tradition un cocktail ne se boit qu'à la paille et est réservé à la gent féminine, spectacle offrant tous leurs fantasmes à l'imagination des hommes. On appelle « Virgin Cocktail » (« Cocktail vierge ») ou « mocktail » (mot-valise de « mock » - « faux » - et « cocktail ») un cocktail sans alcool.
Selon le barman du « Antoine's restaurant » de La Nouvelle-Orléans, le mot cocktail viendrait du fait qu'un barman français servait une boisson, du Bitter, dans un coquetier à deux anses et que les anglais ne comprenant pas le mot coquetier (prononcé à peu près « coquetiel » à l'époque) auraient compris cocktail.
Vocabulaire
L'élaboration des cocktails a un vocabulaire qui lui est propre.
Certains termes d'origine anglaise n'ont pas d'équivalents français.
Brasser : terme désignant l'action de mélanger dans un verre à mélange avec une cuillère à mélange. Cuillère à mélange : longue cuillère en spirale servant à brasser les mélanges. C'est un outil indispensable qui sert à remuer jusqu'au fond du verre. Son dos permet aussi de ralentir le débit de versement de l'alcool dans un mélange qui ne doit pas être troublé. Chalumeau : Tube en plastique qui permet d'aspirer des liquides. Synonyme de la paille, le chalumeau est légèrement plus gros et utilisé pour les cocktails. Flacon stilligoutte : flacon muni d'un dispositif permettant de verser de petite quantité de liquide. Flair bartending ou la jonglerie de bar : art de jongler, avec les objets dont dispose le barman (bouteille, verre, fruit, ..). Frapper : mélanger dans un shaker contenant la préparation et de la glace. Givrer : tremper le bord d’un verre dans du jus de citron, puis dans du sucre ou du sel. Mixer ou Mélanger : mélanger plusieurs ingrédients à l'aide d'un robot électrique. Mixologie : terme désignant l'action de créer de nouveau cocktails par un mixologiste, terme marketing d'origine anglo-saxonne (mixology) qui a permis de relancer l'intérêt du public et des élèves pour le métier de barman. La mixologie moléculaire (en) est une technique née de l'apport de la cuisine moléculaire à l'art du cocktail et s'est développée à partir d'un symposium organisé à Paris en 2005 par le distillateur Bols. Passer : utilisation de la passoire pour éliminer les excédents de la préparation (glace, pépins...). On the rocks (anglicisme) ou Sur glace : signifie que le cocktail est servi sur glaçons entiers disposés au préalable dans le verre de service. Passoire à cocktails : passoire conçue pour filtrer les déchets d'une préparation, avant de la verser dans le verre de service. Rafraîchir : refroidir un verre à l’aide de glace, ou en le passant au réfrigérateur. Shaker (anglicisme) ou un Coquetelier : ustensile servant à la préparation des cocktails, il se compose d’un gobelet en métal et d’un couvercle. D’une contenance de 50 cl, il est utilisé pour mélanger et rafraîchir le cocktail. Verre à shot : petit verre contenant de 5 cl à 10 cl, généralement contenant d'un cocktail qui doit se boire d'un trait. Trait : terme de mesure représentant de 3 à 5 gouttes. Tumbler : grand verre à bords droits de 20 à 25 cl, utilisé pour les long drinks. Verre à cocktail : verre à long pied et à contenant évasé de 7 cl ; Double verre à cocktail : verre d'une capacité de 9 cl à long pied et au contenant évasé. (couramment appelé sous la dénomination verre à martini) Verre à mélange : verre de préparation de certaines bases de cocktail. C'est un premier verre utilisé avant le verre de service, dans lequel on verse les liquides avant de les mélanger avec une cuillère à mélange. Zeste : morceau de peau d’agrumes.
Valérie Faust, « Le retour des cocktails de légende », sur lefigaro.fr, 8 avril 2011
(en) Anushree Basu, « In high spirits », sur businesstoday, 4 septembre 2011
Terme recommandé par l'OQLF.
Le terme grand classique est appliqué à tous les cocktails reconnus par l'Association Internationale des Barmen (International Bartenders Association).
Les familles de cocktail
Il est possible de distinguer deux grandes catégories de cocktails
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Les long drinks ou boissons allongées ; boissons longues de 12 à 25 cl (apéritifs et autres).
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Les short drinks ; boissons courtes de 7 à 10 cl (apéritifs, digestifs).
Elles-mêmes divisibles en sous-catégories
Long drinks
Cocktails rouge passion givrés
Les Cobblers : : long drinks préparés dans un tumbler rempli de glace, à base de vin ou de spiritueux.
Les Coolers (anglicisme) ou les panachés de vin ou boissons uvales : boisson allongée à base d’eau-de-vie, de jus de fruit, de sucre ; préparé au verre à mélange puis allongé de vin pétillant.
Les Collins : long drinks rafraîchissants préparés dans un tumbler. Toutes les eaux-de-vie peuvent être utilisées avec du sucre, du jus de citron et du soda.
Les Cups : long drinks à base de fruits de sucre et de liqueur et complété de d’alcool pétillant, de vin ou de soda au moment de servir.
Les Cocktails rouge passion : long drinks à base de petits fruits rouges (fraises, framboises, groseilles, myrtilles…), de citrons, de vodka, de jus d’orange et de menthe fraîche.
Les Egg Nogs (anglicisme) ou les Laits de poule : long drinks chauds ou froids se préparant avec un œuf, du sucre, un alcool de base et se complétant avec du lait saupoudré de noix de muscade.
Les Fizzes : long drinks préparés au shaker avec du sucre, le jus d’un citron, un alcool de base et allongé avec du soda.
Les Grogs : long drinks chauds à base d’un alcool et d’un liquide non alcoolisé chaud.
Les High Balls ou les Whisky-sodas : long drinks composés d’un alcool de base allongé d’un soda.
Les Juleps : long drinks à base de menthe fraîche d’un alcool de base préparé dans un verre rempli de glace.
Short drinks
Un B-52 servi dans un verre à shot.
Les After-dinner ou les coquetels-digestifs : Tous les mélanges à base de liqueur digestive.
Les Daisies ou les pâquerettes : short drinks se préparant au shaker ayant pour base : un trait de grenadine, le jus d’un demi citron et un alcool de base, complété d’un soda.
Les Flips : boissons mi-longues qui peuvent se servir froides ou chaudes, préparée au shaker. A base de vin, de jaune d’œuf et de sucre.
Les Shooters, les culs-secs ou les rasades : cocktails de quelques centilitres d’alcool fort bu d'un seul trait.
Les Sours : short drinks réalisés à base de sucre et d'un jus de citron, plus un alcool de base
Les Fixes, le Hot buttered, les Mulls, les Punches, les Pousse café, les Sangarées, les Slings, les Smashes, les Toddies sont des appellations n’ayant plus qu’un aspect historique.
Présentation décoration
La présentation du cocktail est la touche finale de sa réalisation. Pour cela le barman dispose de plusieurs techniques lui permettant la mise en valeur de sa réalisation dont:
Le mélange de liquides de densité différente pour obtenir un effet d’arc-en-ciel dans le verre Le givrage du verre : sel, cacao, sucre L’ajout d’ustensiles plus ou moins utiles : petites ombrelles, paille(s), cuillère à mélange, touillettes Le saupoudrage des cocktails mousseux d’épices, de chocolat, de sucre Décorer le bord du verre de morceaux de fruits : orange, citron Ajouter dans le verre fruits et/ou légumes : olive, oignon, morceaux de pomme Varier le verre, utiliser des verres originaux : noix de coco, verres personnalisés Poser sur les bords du verre des mini brochettes de fruits
Les amateurs de Flair bartending y voient un art.
Le cocktail peut être rendu fumeux par l’adjonction d’une goutte d’azote liquide, il faut alors attendre impérativement que cet azote soit entièrement évaporé, car il peut provoquer de graves brûlures par le froid.
Littérature et cocktails
Plusieurs écrivains ont consacré des ouvrages aux cocktails, donnant parfois un inventaire de recettes. Citons ainsi :
Le Captain Cap, ses aventures, ses idées, ses breuvages, d'Alphonse Allais, qui contient un catalogue de cocktails où sont mentionnés entre autres le Cosmolitan Claret Punch et le Brandy shanteralla.
Ernest Hemingway, où les cocktails sont présents dans de nombreux ouvrages, et qui a même donné son nom au Hemingway Daïquiri, variante du mojito.
Sonates de bar, d'Hervé Le Tellier, qui offre près de cent recettes sous forme d'une courte nouvelle.
Personnalités
Jerry Thomas, né en 1825 dans le Connecticut, joua cependant un rôle dans la promotion des cocktails. Il devint célèbre et consacra sa vie à les faire connaître en Amérique - il en créa deux restés célèbres : The Blue Blazer et le Tom et Jerry. Il écrivit le premier livre de recettes en 1862 intitulé Bon Vivant’s Companion.
Cocktails
Consulter la liste des cocktails : ici Les recettes de cocktails doivent être transférées vers Wikibooks.
Nom Lieu Composition Long Island Iced Tea Long Island Vodka, Rhum, Tequila, Gin, triple sec, chaque dose d'alcool d'une quantité identique, jus de citron, complété de Coca Gin fizz Londres Gin, jus de citron, sucre, complété de « soda water » Last Call Londres Porto et Cognac à doses égales. Jungle Juice Paris Vodka, Jus d’orange, Jus de citron, Crème de cassis. Singapour sling Singapour Gin, liqueur de cerise, jus de citron, sucre, terminé au soda ou eau plate Bellini ou Opéra Venise Champagne, purée de pêche fraîche Cosmopolitan Massachusetts Vodka, triple sec, canneberge, jus de citron vert Bloody mary Paris Vodka, jus de tomate, épices, jus de citron Margarita Mexique Tequila, triple sec, jus de citron Tequila sunrise San Francisco Tequila, jus d'orange, sirop de grenadine Cuba libre Cuba Rhum, cola, jus de citron, sucre de cannes Mojito Cuba Rhum blanc, jus de citron vert, sucre roux, feuille de menthe fraîche, eau gazeuse Caïpirinha Brésil Cachaça, sucre roux, citron vert, glace pilée Piña colada Porto Rico Rhum blanc, jus d'ananas, lait ou crème de coco, crème fraîche Daiquiri Cuba Rhum blanc, jus de citron vert, sirop de sucre de canne Kir France (Bourgogne) Bourgogne blanc aligoté, crème de cassis de Dijon ou autres crèmes Americano Italie Campari, vermouth rouge italien (ex. : Martini, Cinzano), soda Martini ou Dry Martini Californie, SF/Ville de Martinez 5 doses de gin, 1 dose de vermouth blanc sec, une olive verte ou zeste de citron. Martini est aussi une marque de vermouth italien, à ne pas confondre avec le cocktail lui-même. Manhattan New York Rye whisky ou Bourbon, vermouth rouge, Angostura bitter DSK (Cocktail) France Daiquiri, Suze, Kiwi Sapont Haut-Doubs Pontarlier Anis, eau à doses égales, Sirop de Sapin Mestella Valence Vodka, RedBull et un zeste de fraise
Homonymes et homophones
Un cocktail Molotov est une arme incendiaire simple.
Le terme cocktail désignait au XVIII siècle, en Angleterre, un cheval issu de races mélangées, dont on avait coupé les muscles abaisseurs de la queue afin qu'elle se redresse, comme une queue de coq (cock's tail).
Le terme « coquetel » désigne au XVI siècle, en Bordelais et dans les Charentes une boisson à base de vin.
Bibliographie
Cocktails et Boissons, par Bernard et Christine Charretton ; Ed. Club France Loisirs, Paris Livre Conseil 1980. (ISBN 2-7242-1338-6)