Fraxinus
Fraxinus Fraxinus ornus Classification Règne Plantae Sous-règne Tracheobionta Division Magnoliophyta Classe Magnoliopsida Sous-classe Asteridae Ordre Scrophulariales Famille Oleaceae Genre Fraxinus L., 1753 Classification phylogénétique Classification phylogénétique Ordre Lamiales Famille Oleaceae
Fruits de frêne
Le frêne, arbre du genre Fraxinus, appartient à la famille des Oléacées ; une soixantaine d'espèces de frênes sont connues, elles vivent essentiellement dans les forêts tempérées. Caractérisées par des feuilles composées pennées, elles sont reconnaissables à leurs grappes de samares simples surnommées localement « langues d'oiseau ».
La frênaie est une forêt de frênes ou riche en frênes.
Étymologie
Le mot frêne est issu du latin fraxinus, même sens.
Le nom latin semble apparenté à celui qui désigne le « bouleau » dans d'autres langues indo-européennes (sanskrit bhūrjáḥ, russe берёза/berjóza, anglais birch), ce qui peut s'expliquer par la couleur claire de l'écorce. Le suffixe *-sen- du mot latin pourrait être dû à l'influence du nom indo-européen du frêne (*ōs-, dialectal *ōsen-, cf. russe я́сень/jáseń, lituanien úosis), qui a donné en latin celui de l'orne (ornus), une variété de frêne.
Le nom du frêne est à l'origine de nombreux patronymes (Fresnay, Frenoy, Fresnoy, Dufrêne, Fressonnet, Fressinnet, Dufraisse, Frassati, etc.) et toponymes (Fresnée, Fraisse, Fresnes, Frasseto). En Gascogne, les noms Réchou ou Rachou proviennent du nom de l'arbre lo hreisho, le f passant à h en occitan gascon.
Les espèces
Fraxinus americana L. — frêne blanc ou frêne d'Amérique
Fraxinus angustifolia — frêne à feuilles étroites ou frêne du Midi
Fraxinus anomala Torr. ex S. Wats. — singleleaf ash
Fraxinus berlandierana De Candolle
Fraxinus berlandieriana DC. — Mexican ash
Fraxinus caroliniana Mill. — Carolina ash, carolina ash
Fraxinus chinensis Roxb. — Chinese ash
Fraxinus cuspidata Torr. — fragrant ash
Fraxinus dipetala Hook. & Arn. — California ash, two-petal ash
Fraxinus excelsior L. — frêne élevé, frêne commun, frêne européen — European ash
Fraxinus formosana Hayata — frêne de Formose
Fraxinus gooddingii Little — goodding ash, Goodding's ash
Fraxinus greggii Gray — gregg ash, Gregg's ash
Fraxinus latifolia Benth. — frêne de l'Oregon — Oregon ash
Fraxinus longicuspis — frêne japonais
Fraxinus mariesii Hook. f. — Maries' ash
Fraxinus nigra Marsh. — frêne noir — black ash
Fraxinus ornus L. — frêne à fleurs, orne ou ornier — flowering ash
Fraxinus pallisiae
Fraxinus papillosa Lingelsh. — chihuahua ash, Chihuahuan ash
Fraxinus platypoda Oliv. — frêne à pétiole large
Fraxinus pennsylvanica Marsh. — frêne rouge de Pennsylvanie — green ash
Fraxinus profunda (Bush) Bush — pumpkin ash
Fraxinus quadrangulata Michx. — blue ash
Fraxinus sieboldiana — frêne à fleurs japonais — Japanese flowering ash
Fraxinus syriaca Boiss. - frêne de Syrie - Syrian ash
Fraxinus texensis (Gray) Sarg. — texas ash, Texas ash
Fraxinus uhdei (Wenzig) Lingelsh. — Mexican ash, shamel ash, tropical ash
Fraxinus velutina Torr. — frêne velours — velvet ash
Usages
Le frêne est un bois dur. Il est employé pour fabriquer un parquet solide mais un peu trop uniforme de couleur pour le goût du jour. C'est le bois des manches : pelles, haches, pioches, etc., car il est flexible. Ce bois est également utilisé pour la fabrication des cercles à fromage, pouvant prendre une forme arrondie et la garder même après plusieurs utilisations car il est très "nerveux". Dans le Massif central, lors des étés secs, les paysans récoltent le feuillage pour nourrir les ruminants.
Les feuilles de frêne entrent dans la composition de tisanes dont celle dite "du centenaire" ; elle peut être consommée tout au long de la vie sans contre-indication et agit contre les douleurs articulaires (Ollier 2011) et des maladies comme la goutte.
De la frênette, boisson fraîche et pétillante, était fabriquée dans des familles angevines, jusque dans les années 1960. Les feuilles étaient séchées puis mises en tisane. On ajoutait sucre et levure de boulanger. On laissait le tout quelque temps en barrique, puis on le mettait en bouteilles.
Maladies
Agrile du frêne
Plusieurs maladies se développent chez le frêne, probablement du fait des échanges commerciaux internationaux, et peut-être en raison d'une tendance au réchauffement climatique et à la culture de clones à diversité génétique plus faible.
Insecte ravageur
L'agrile du frêne (Agrilus planipennis), un coléoptère asiatique de la famille des Buprestidae, accomplit une partie de son cycle vital dans le frêne. La larve vit sous l'écorce et se nourrit du phloème de l'arbre. La première mention en Amérique du Nord remonte à 2002. Depuis, il s'est répandu aux États-Unis, en Ontario et a atteint le Québec en 2008. Cet insecte ravageur et envahissant donne du fil à retordre aux gestionnaires des ressources naturelles et oblige des abattages sanitaires.
Traitement préventif
Si votre frêne ne montre aucun signe de dépérissement dû à l'agrile du frêne, vous pouvez le traiter contre cet insecte avec un biopesticide. La ville de Montréal utilise le TreeAzin un produit a faible impact dont la matière active est dérivée du margousier, un arbre poussant naturellement en Inde et en Afrique de l'Est, utilisé depuis longtemps pour ses vertus médicinales, culinaires et insecticides.
La chalarose
Description
Une autre maladie, émergente, est provoquée par un champignon exotique et invasif; Chalara fraxinea, ascomycète isolé sur des brindilles et branches malades mais aussi au collet des arbres et sur la partie supérieure des racines maîtresses, responsable de la Chalarose du frêne. Cette maladie létale semble avoir émergé au début des années 1990 en Europe de l’Est et du Nord (d'abord repérée au début des années 1990 en Pologne). D'après de récentes études, le téléomorphe de cette espèce est Hymenoscyphus pseudoalbidus. Puis il a été montré que cet agent pathogène est très probablement d'origine asiatique où il a été détecté sur des frênes indigènes, F. mandshurica, et où la diversité génétique du pathogène est beaucoup plus élevée qu'en Europe. De 1990 à 2008, la maladie a été repérée en Autriche, Finlande, Allemagne, Hongrie, Lituanie, Norvège, Pologne, Suède et sur la base des symptômes, au Danemark, en Estonie, Lettonie et Suisse et elle progresse vers l'Europe de l'Ouest, puisque détectée par l'ONF de Vesoul en France à l’automne 2008 chez des peuplements malades dans plus de 80 communes de Haute-Saône. En Belgique, le DNF et laboratoire de mycologie du Centre de recherches agronomiques (CRA) de Gembloux assurent une veille sanitaire. Des experts craignent que ce champignon puisse aussi s’attaquer ensuite à d’autres essences. Il infecte l'arbre et provoque notamment le dessèchement puis la mort des rameaux de un ou deux ans (juste avant le débourrement ou durant les sécheresses estivales). La base des rameaux morts ou latéraux présente généralement d'abord des nécroses corticales (sans exsudats) qui s’étendent ensuite aux branches des couronnes (avec descente de cime). Des nécroses apparaissent aussi sur le tronc à l'intersection des gourmands infectés par C. fraxinea et à leur base pour former des faciès chancreux. Le bois attaqué devient gris. Un développement anarchique de pousses épicormiques est parfois constaté (à partir de bourgeons dormants). Dans les zones touchées par la maladie, les experts recommandent de ne transporter que du frêne bien sec. On manque encore de données précises sur la pathogénicité de ce champignon, des causes qui facilitent l'infection du frêne (le gel et/ou les sécheresses pourraient le favoriser). En 2007, le frêne européen (Fraxinus excelsior) était touché, mais aucune donnée n'était disponible sur la sensibilité à ce parasite pour d'autres espèces de Fraxinus. Selon l'EPPO, les plants de pépinières et le transport de bois contaminé semblent expliquer la propagation de la maladie sur de longues distances. La maladie est souvent chronique, et parfois mortelle pour l'arbre. Ces dépérissements ont été observés en forêt, mais aussi en ville (parcs et jardins) et en pépinières.
Résistance génétique chez certains frênes
Une étude danoise (2007 à 2009, publiée en 2012) a montré en 2012 que selon les souches génétiques, le frêne y est plus ou moins sensible, le degré de vulnérabilité des clones testés (une trentaine) par une étude était fortement corrélé à la sénescence des feuilles en automne (plus précoce chez les clones plus sains). De façon générale, plusieurs études confirment qu'il existe de la variabilité génétique héritable dans la résistance à la maladie dans les populations de F. excelsior, allant des plus résistants (moins de 5% de la population de frênes) aux très sensibles qui disparaitront rapidement. La chalarose aura un impact économique majeur ainsi qu'un fort impact écologique sans toutefois remettre en cause la préservation de l'espèce. Voir des photos illustrant les symptômes visibles de cette maladie
Ennemis
Les papillons de nuit (hétérocères) suivants (classés par famille) se nourrissent de frênes, plantes hôtes de leur chenille:
Xérampéline d'Hübner Atethmia centrago (Noctuidae).
Hachette Aglia tau (Saturniidae).
Noctuelle cuivrée Amphipyra pyramidea .
Lichénée bleue Catocala fraxini.
Vinule (Cerura vinula).
Chloroclysta siterata
Le gate-bois Cossus cossus
Craniophora ligustri
Ennomos fuscantarius
Eupsilia transversa
Odontopera bidentata
Operophtera (geometra) brumata
Perizoma didymatum
Poecilocampa populi
Prays fraxinellus,
sphinx du troène Sphinx ligustri (Sphingidae).
Selenia lunularia
Selenia tetralunaria
Triphosa dubitata
Zelleria hepariella
Le frêne est aussi la plante hôte des chenilles des rhopalocères :
Euphydryas maturna le Damier du frêne.
Laeosopis roboris la thècle du frêne.
Divers
Dans le calendrier républicain français, le 29 jour du mois de ventôse, est officiellement dénommé jour du Frêne.