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词典释义:
historiographie
时间: 2023-09-26 04:20:29
[istɔrjɔgrafi]

n.f. 1. 编纂;编纂学 2. 〈集〉 书,献 3. 关于一个专题全部著作

词典释义
n.f.
1. 编纂;编纂学
2. 〈集〉 书,
l'historiographie moderne现代
3. 关于一个专题全部著作
l'historiographie de la Révolution française关于法国大革命专题论著

短语搭配

l'historiographie moderne现代历史文献

l'historiographie de la Révolution française关于法国大革命的专题论著

原声例句

Ce que vous avez fait, monsieur le professeur, avec patience c'est de remettre en face d'une histoire officielle cette histoire du déni que vous avez dénoncé la trace, la preuve par l'historiographie.

教授,你所做的是耐心地把这一否认历史的历史放回官方历史面前,你谴责了历史学的痕迹和证据。

[法国总统马克龙演讲]

Et c'est par le biais de  l'historiographie romaine, comme toujours, que nous en savons plus sur cette origine.

[硬核历史冷知识]

例句库

Il a expliqué que pour tenter d'analyser les relations entre expression et religion, il fallait tenir compte de l'historiographie, c'est-à-dire comprendre «qui écrit l'histoire et pour qui», et qu'il ne devrait pas y avoir de monopole des sources à cet égard.

他解释说,任何对表达与宗教之间的关系的分析必须考虑到编史工作,这意味着要理解“历史是谁写的,为谁写的”,在这方面不应有对来源的垄断。

法语百科

L'historiographie a pour objet l'écriture de l'histoire ; l'école historique allemande nomme ce champ d'étude Geschichtswissenschaft (science de l'histoire) ou Geschichtsschreibung (écriture de l'histoire). L'adjectif historiographique se rapporte à la manière dont est écrite l'histoire et donc à partir de quels matériaux.

Les évolutions de la pensée historique

L'Antiquité : naissance de l'histoire critique

Les premiers chroniqueurs grecs, qui s'intéressaient surtout aux mythes de fondation (les logographes), pratiquaient déjà le récit des événements : leur narration pouvait s'appuyer sur l'écrit, comme chez Hécatée de Milet (première moitié du VI siècle av. J.-C.). Au V siècle av. J.-C., Hérodote d'Halicarnasse se distingue d'eux par sa volonté de distinguer le vrai du faux : cette préoccupation est au cœur même des « enquêtes » ou « recherches » de ce dernier. En effet, à l'époque, le mot « histoire » (ἱστορία) n'a pas le même sens qu'aujourd'hui : il signifie « enquête ».

Avec Thucydide, surtout, cette préoccupation se mue, moins d'une génération après, en esprit critique, fondé sur la confrontation de diverses sources, orales et écrites. Son Histoire de la guerre du Péloponnèse a pu être vue comme la première œuvre véritablement historique.

Polybe, peut-être en cherchant à écrire une œuvre de géographe, aborde quant à lui au II siècle av. J.-C. la question de la succession des régimes politiques pour expliquer comment son monde est entré dans l'orbite romaine (dans les Pragmateia, traduit par Histoires). Il est le premier à chercher des causes intrinsèques au déroulement de l'histoire plutôt que d'évoquer des principes externes.

Les historiens latins, comme Tite-Live, Salluste, César, Tacite, produisent des œuvres d'une grande qualité littéraire, mais mettent l'histoire au service d'une démarche patriotique ou politique. Leur influence sera énorme durant de nombreux siècles, comme sources pour les historiens, mais aussi comme modèles dans la manière d'appréhender l'histoire.

Le Moyen Âge : le temps des chroniqueurs et des hagiographes

L'histoire au Moyen Âge est principalement écrite par des hagiographes, des chroniqueurs, souvent moines ou membres de la hiérarchie religieuse, généralement proches du pouvoir. Elle est constituée de généalogies, d'annales assez sèches (listes chronologiques d'événements concernant les règnes des souverains – annales royales – ou la succession des abbés – annales monastiques), de vies (biographies à caractère édifiant, comme celle des Saints mérovingiens ou, plus tard, des rois de France) et enfin d'Histoires qui racontent la naissance d'une nation chrétienne (d'une gentis), exaltent une dynastie ou, au contraire, fustigent les méchants dans une perspective chrétienne.

Cette histoire est religieuse, au sens premier, et inscrit les actions des hommes dans le cadre des desseins de Dieu : ainsi, les Histoires ecclésiastiques comme celle de Bède le Vénérable (l'Histoire ecclésiastique du peuple anglais au début du VIII siècle) participent surtout à la description de l'extension de l'Église catholique aux confins de la terre et vers la fin des temps, dans une perspective augustinienne.

Enfin, il faut attendre le XIV siècle pour que les chroniqueurs s'intéressent au peuple, grand absent de la production de cette période, par exemple avec Froissart.

Plus précisément, on constate que l'Histoire au Moyen Âge est avant tout au service de la théologie et se construit progressivement en passant d’une transmission orale à une transmission écrite. En effet, l’Histoire du Moyen Âge est surtout élaborée dans les monastères qui bénéficient de bibliothèques plus ou moins importantes, à travers des travaux de copie des ouvrages par les moines.

Leur production est une Histoire universelle : aux Annales des VIIetVIII siècles ont succédé les Chroniques. Sous l’époque carolingienne, la circulation des hommes et des livres est plus facile, les évêchés et les monastères prospèrent au sein d’un Empire où règne la paix, les bibliothèques prennent de l’ampleur et la culture historique connaît un certain essor sur la base d’un fond commun de connaissances.

Aux XIetXII siècles, l’Histoire connaît un épanouissement considérable. La réforme grégorienne a multiplié les écoles et donc accru la culture des clercs et des moines. Deux événements majeurs qui ont eu un impact important sur le développement de l’Histoire peuvent être cités, à savoir la « querelle des Investitures » entre le pape et l’Empereur romain germanique et les diverses croisades. Le premier révèle le poids de l’Histoire et la façon dont il pouvait être utilisé à des fins politiques ; le deuxième permit le développement d’une intense propagande historique de la part des clercs. De nombreux récits de croisades virent le jour. En effet, comme le précise bien l’auteur, les croisades ont « développé chez les Occidentaux le goût du récit historique ». Le XII siècle marque, à travers le travail des moines bénédictins, l’utilisation de toutes sortes de sources historiques possibles, autant écrites avec les récits et les archives qu'orales mais c'est aussi le moment où l’écrit remplace définitivement l’oral.

Le travail des historiens de ce temps consistait désormais en la production d’une véritable histoire savante. Pourtant, celle-ci souffre de n’être pas considérée comme une discipline à part, autonome. Elle reste toujours assujettie à la théologie afin de servir de justificatif aux Saintes Écritures. Elle doit se contenter de servir la morale, le droit et la religion. Par ailleurs, elle se contente de rapporter les faits mais non les explications et les causes de ceux-ci. L’Histoire était encore répétitive et « routinière », selon les mots employés par Bernard Guenée dans son ouvrage majeur sur l'historiographie médiévale: Histoire et culture historique dans l'Occident médiéval car leurs auteurs n’avaient pas à portée de main la culture historique nécessaire pour produire autre chose. En fait, selon B. Guenée, les historiens du Moyen Âge ont en quelque sorte été victimes de leur époque dans le sens où ils ne pouvaient pas rédiger ce qu'ils désiraient composer au vu de la pauvreté des moyens dont ils disposaient mais aussi parce qu'ils vivaient à une période où ils étaient contraints de respecter certains principes, certaines règles établies. Se posait également le souci des faux documents produits parfois en grand nombre et le manque de relations et de contacts entre historiens de l’époque, d'où des échanges limités d'idées et d'avis personnels entre eux.

À partir du XIII siècle, l’Histoire sort des monastères et intéresse de plus en plus de laïques mais ces derniers sont à la recherche de beaux récits plutôt que de récits vrais. En outre, le passage d’écoles de monastères à des écoles désormais situées dans les bourgades et les villes ont deux effets contradictoires pour l’Histoire. D’abord négatif car il y une perte de contact avec les archives et les grandes bibliothèques situées justement au sein de ces établissements monastiques, d’où un accès réduit aux principales sources de documentation de l’époque. Cependant, le développement des universités a eu aussi des conséquences plus positives. En effet, avec un enseignement plus poussé, des techniques de présentation des textes et une multiplication des ouvrages historiques s'est opérée à l’intérieur de ces lieux d’étude. Ainsi, des encyclopédies et des manuels sont compilés et diffusés en plus grand nombre à destination des étudiants mais aussi des juristes et des théologiens.

Mais c’est durant les XIVetXV siècles que les recherches concernant la culture historique firent des progrès décisifs. Durant ces deux siècles particulièrement troublés, les guerres firent naître chez les divers peuples une certaine idée de nation et de défense de celle-ci ainsi que des valeurs qui la représentent. L’exemple de la guerre de Cent Ans est en cela significatif car c’est à ce moment-là que les naissent les premiers sentiments nationaux français et anglais. Or, cette idée de nation s’appuie sur le passé et l’Histoire des deux royaumes respectifs. L’Histoire fut donc exploitée et étudiée plus en profondeur. Par ailleurs, c’est aussi une époque de centralisation des pouvoirs royaux. En cela, les rois et plus généralement les gouvernements justifièrent leurs droits et leurs ambitions sur des faits historiques, par la recherche dans le passé d’éléments historiques qui viendraient confirmer leur pouvoir. En fait, plus de personnes ont besoin de l’Histoire et se rendent compte de son intérêt, d’où une mise en valeur et un développement progressif de cette discipline.

C’est aussi pendant ces siècles que les premières techniques d’imprimerie apparaissent, ce qui vient révolutionner la production et surtout la diffusion des ouvrages historiques dans la société. Les livres sont accessibles plus facilement et, chose nouvelle, les historiens commencent à posséder des livres personnels chez eux. Ces derniers étaient ainsi mieux informés, mieux documentés et s’aidaient de plus des sciences auxiliaires tels l’épigraphie ou encore la numismatique. Leur travail s’intensifia et se diversifia. Ainsi, avec les prémices de la Renaissance, l’Histoire devint autonome et se fixa désormais des objectifs plus ambitieux. À partir du XV siècle, avec le mouvement de la Réforme qui s’ajoutait à ce processus, elle ne servait plus l’Église mais bien l’État moderne.

De la Renaissance jusqu'au XVIII siècle

Les ouvrages de l'Antiquité classique avaient déjà été abondamment redécouverts pendant tout le Moyen Âge. L'invention de l'imprimerie à la charnière entre le Moyen Âge et la Renaissance a permis une plus grande diffusion des ouvrages gréco-romains durant la Renaissance auprès des humanistes. Ce courant gagne l'histoire en lui apportant un goût amplifié pour l'étude des textes anciens, grecs ou latins, mais aussi de nouveaux supports d'étude : ainsi se développe un intérêt pour les inscriptions (l'épigraphie), pour les monnaies antiques (la numismatique) ou pour les traités (la diplomatique). Ces « sciences » nouvelles de l'époque moderne contribuent à enrichir les méthodes des historiens : en 1681, Dom Mabillon indique quels sont les critères qui permettent de déterminer l'authenticité d'un acte dans le De Re diplomatica, notamment par la comparaison de sources différentes.

Cependant, les mouvements de réforme ramènent l'histoire dans le giron de l'Église, ou du moins la maintiennent dans l'idée que le déroulement des événements est dicté par une force supérieure, immanente ou non.

À l'époque, l'histoire ne se différencie pas de la géographie, ni même des sciences naturelles. Cependant, elle se divise en deux parties :

l'histoire générale (l'histoire au sens actuel du terme),

et l'histoire naturelle (sciences naturelles et géographie).

Ce sens large de l'histoire s'explique par l'étymologie du mot (voir Antiquité ci-dessus).

La question de l'unité du royaume que posent les guerres de religion en France, au XVI siècle, donne lieu à des travaux d'historiens qui appartiennent au courant de « l'histoire parfaite » ; ce courant s'attache à montrer que l'unité politique et religieuse de la France moderne est inéluctable, parce que présente dès les origines gauloises (Étienne Pasquier, Recherches de la France). Le carcan de la Providence, chez Bossuet (Discours sur l’histoire universelle, 1681), tend quant à lui à dévaluer la signification de tout changement historique.

En parallèle et durant l'ensemble de la période moderne, l'histoire est un instrument du pouvoir : elle est mise au service des princes, de Machiavel jusqu'aux panégyristes de Louis XIV, parmi lesquels on compte Jean Racine.

Au XVIII siècle, enfin, a lieu un changement majeur : l'esprit des « Lumières » et sa philosophie d'une part, la découverte de l'altérité des autres cultures avec l'« exotisme » d'autre part, suscitent un nouvel essor de l'esprit critique. Celui-ci s'exerce principalement dans la remise en cause des préjugés culturels et de l'universalisme classique.

La tendance s'exprime chez Fénelon, qui s'intéresse aux mœurs du corps de la nation. Elle est également présente chez Voltaire dans son Histoire de l'empire de Russie sous Pierre le Grand ou encore dans Le Siècle de Louis XIV (1751). Enfin, un esprit similaire existe en Angleterre avec Edward Gibbon dans A History of the Decline and Fall of the Roman Empire, souvent abrégée en Decline and Fall (1776 – 1788). Mais ce dernier, qui fait de la précision un aspect majeur du travail de l'historien, indique aussi par son œuvre les limites de l'histoire de la fin du XVIII siècle : celle-ci, soumise à la morale, émet des jugements partisans alors que son objet reste limité.

Le XIX siècle : de l'histoire romantique à la science érudite

Le XIX siècle est une période riche en changements, à la fois dans la manière de concevoir et d'écrire l'histoire.

Marx et Engels

La conception matérialiste de l'histoire apparaît pour la première fois sous la plume de Karl Marx et de Friedrich Engels dans l'Idéologie allemande (1845-1846). Mais cette conception ne sera rendue publique qu'avec la parution du Manifeste du parti communiste en 1847.

La conception matérialiste de l'histoire, autrement appelée matérialisme historique, aura une influence décisive sur l'histoire en tant que science, et donnera naissance à toute une école. En particulier, Marx a fortement contribué à l'abandon des conceptions théologiques, idéalistes ou philosophiques de l'histoire (notamment celle de Hegel), et a encouragé l'étude de l'économie et de la sociologie pour comprendre l'histoire (mais pas seulement : Marx explique dans l'Idéologie allemande qu'il faut tenir compte de tous les facteurs matériels pouvant influencer les hommes : facteurs géographiques, hydrographiques, techniques, humains… La conscience, issue de facteurs matériels plus profonds, doit également être considérée comme un facteur matériel, décisif en de nombreuses occasions).

Cependant, les historiens non-marxistes n'ont pas suivi Marx sur certains points : tout d'abord, la plupart n'acceptent pas de faire des pronostics en histoire, reconnaissant par là une séparation de l'histoire d'avec la politique (Marx lie au contraire les deux), ensuite ils récusent souvent l'articulation logique de la théorie, reprochant à Marx de donner trop d'importance à l'économie, enfin ils n'approuvent pas nécessairement que l'histoire ait un sens, et en particulier un sens révolutionnaire et communiste.


En France, l'histoire est désormais considérée comme une discipline intellectuelle à part entière, distincte des autres genres littéraires, dès le début du siècle, alors que les historiens se professionnalisent et que sont fondées les Archives nationales françaises (1808). En 1821 est créée l'École nationale des chartes, première grande institution pour l'enseignement de l'histoire.

En Allemagne, cette évolution s'était dessinée plus tôt et l'histoire était déjà présente dans les universités de la période moderne. L'institutionnalisation de la discipline y donne lieu à la mise en œuvre de vastes chantiers ayant pour but de réunir et de transcrire systématiquement les sources. Le plus connu d'entre eux est sans doute celui des Monumenta Germaniae Historica, lancé en 1819.

L'histoire y gagne une dimension d'érudition, encore d'actualité. Par la suite, la discipline puise dans cette érudition et dans son nouveau cadre institutionnel sa prétention à rivaliser avec les sciences, surtout lorsque ces dernières connaissent leur grand essor à la fin du siècle.

Participant aux MGH et à la réunion des inscriptions latines en un Corpus Inscriptionum Latinarum, l'historien allemand Theodor Mommsen, est celui qui contribue par excellence à donner à l'érudition des bases critiques, notamment dans sa Römische Geschichte (1863 – 1872).

En France, dès les années 1860, l'historien Fustel de Coulanges écrit « l’histoire n’est pas un art ; elle est une science pure, comme la physique ou la géologie » (Préface de La monarchie franque, 1888).

Pourtant, l'histoire demeure partie prenante des débats de son temps : elle est alors influencée par les grandes idéologies, comme le libéralisme avec Alexis de Tocqueville et François Guizot.

Elle est surtout influencée par le nationalisme, voire le racisme : avec la guerre de 1870, Fustel de Coulanges et Theodor Mommsen se déchirent, transposant dans le débat historique l'idéologie de leur nation.

Chaque historien tend alors à mettre en valeur les qualités (le « génie ») de son peuple dans ses écrits : la période est celle de la fondation des grandes « histoires nationales ».

En France, les historiens « romantiques » – parmi lesquels il faut citer Augustin Thierry (1795-1856) et Jules Michelet (1798–1874) – dressent une histoire où la qualité de la réflexion et l'exploitation critique des sources tranchent avec les productions précédentes. Mais l'histoire, si elle devient de plus en plus une science, n'en demeure pas moins un art, le style flamboyant de Michelet l'exalte au plus haut point.

Ces progrès méthodologiques ne les empêchent pas, pour autant, d'être partisans en voulant contribuer au triomphe des idées politiques de leur temps : A. Thierry exprime ainsi les motivations qui l'ont conduit à devenir historien : « En 1817, préoccupé d'un vif désir de contribuer pour ma part au triomphe des opinions constitutionnelles, je me mis à chercher dans les livres d'histoire des preuves et des arguments à l'appui de mes croyances politiques. […] Sans cesser de subordonner les faits à l'usage que j'en voulais faire, je les observais avec curiosité, même lorsqu'ils ne prouvaient rien pour la cause que j'espérais servir […] » (préface aux Lettres sur l'histoire de France).

Jules Michelet, par sa lecture de la Révolution française (Histoire de la révolution française, 1847–1853), contribue également à la définition de la nation française contre la dictature des Bonaparte, puis contre le démembrement de la France après la défaite de Sedan, survenue peu avant sa mort. Toutefois, son interprétation de l'articulation entre les périodes de l'histoire, comme l'an mille et la césure entre le Moyen Âge et la Renaissance, est aujourd'hui assez largement remise en cause par les historiens contemporains.

Avec la III République, enfin, c'est l'histoire enseignée qui devient un outil de propagande au service de la formation des citoyens. Cette exploitation est appelée à se poursuivre au XX siècle.

Ernest Lavisse (1842-1922), par exemple, introduisait ainsi l'entreprise coloniale française en Algérie dans son Histoire de France, cours élémentaire (1913) : « En l’année 1830, le roi Charles X envoya des vaisseaux attaquer la ville d’Alger, parce que les Algériens faisaient beaucoup de tort à notre commerce en arrêtant et pillant nos navires. La ville fut prise. Ensuite il fallut conquérir l’Algérie ».

L'histoire est devenue une « science sociale » en ce qu'elle se présente comme une discipline scientifique ancrée dans la société.

Le XX siècle : de l'histoire « scientifique » à l'histoire « éclatée »

Au début du XX siècle, l'histoire a acquis une dimension scientifique incontestée.

L'histoire « positiviste » ou événementielle

Installée dans le monde de l'enseignement, érudite, la discipline est influencée par une version appauvrie du positivisme d'Auguste Comte. Prétendant à l'objectivité, l'histoire a resserré les limites de son objet : le fait ou l'événement isolé, replacé au centre du travail de l'historien, est alors considéré comme la seule référence répondant correctement à l'impératif d'objectivité.

Aussi, cette « histoire événementielle » se borne à établir des relations de causalité, substituant ainsi un discours qui se veut scientifique à la rhétorique.

Sa principale transformation vient alors d'apports extérieurs : le marxisme, d'abord, introduit l'économie dans les préoccupations de l'historien. Ensuite, les bouleversements politiques, techniques, économiques ou sociaux que connaît le monde, sans oublier les conflits mondiaux, viennent inexorablement perturber le champ de l'histoire.

C'est en se dégageant du positivisme qui l'a un temps marquée que la discipline se renouvelle réellement. De nouvelles sciences « auxiliaires » apparaissent ou se développent considérablement : l'archéologie, la démographie, la sociologie et l'anthropologie, dont le structuralisme l'influence.

L'École des Annales

En France, naît au tournant des années 1930 un courant de pensée, appelé école des Annales parce qu'il s'était constitué autour d'une revue portant le nom d'Annales d’histoire économique et sociale, qui agrandit le champ de la discipline, sollicite les autres sciences, en particulier la sociologie, et plus généralement transforme l'histoire en éloignant son objet du cadre événementiel et en l'inscrivant dans la longue durée.

L'histoire des Annales est d'abord l'histoire économique et sociale : la revue périodique est fondée par Lucien Febvre et par Marc Bloch en 1929. Après la parenthèse tragique de la guerre, elle trouve en Fernand Braudel, désormais aux côtés de L. Febvre le continuateur de l'œuvre des années 1930. Ce dernier, en effet, « introduit les sciences sociales en histoire » : il recourt pour la première fois à la géographie, à l'économie politique et à la sociologie pour élaborer sa thèse de l'« économie-monde ».

Le rôle du témoignage historique change : il demeure au cœur des préoccupations de l'historien mais il n'est plus l'objet. Désormais, il est considéré comme un outil pour inventer l'histoire, outil qui peut être pris dans n'importe quel domaine de la Connaissance.

La vision du Moyen Âge, notamment, change complètement à la suite d'une relecture critique des sources qui fait la part belle à ce qu'elles ne mentionnent pas (Georges Duby). La new economic history d'outre-Atlantique relève du même type de démarche, mais avec un accent important mis sur les techniques quantitatives.

Privilégiant la « longue durée » au temps court de l'« histoire événementielle » dans le sillage des Annales, plusieurs historiens proposent jusqu'à aujourd'hui de repenser le champ de l'histoire dans le sillage de la revue : parmi eux, on peut citer Emmanuel Le Roy Ladurie ou Pierre Goubert.

La « nouvelle histoire »

La dénomination « nouvelle histoire », rendue populaire en 1973 à travers la publication par Pierre Nora et par Jacques Le Goff de Faire de l'Histoire, désigne le courant historiographique qui anime la troisième génération des Annales. La nouvelle histoire est avant tout l'« histoire des mentalités » : il s'agit d'établir une histoire sérielle des mentalités, c'est-à-dire des représentations collectives et des structures mentales des sociétés. Avec elle, le champ de l'histoire s'élargit encore et la discipline s'intéresse davantage aux phénomènes de longue durée.

L'histoire « éclatée » ou pluridisciplinaire

L'histoire est aujourd'hui plus que jamais auparavant plurielle, s'étant scindée en plusieurs branches ou spécialités ; elle est aussi « éclatée » en ce sens que certaines de ses branches ne communiquent pas entre elles, voire n'ont plus ni sujet ni objet commun.

Ainsi, l'histoire comprend aujourd'hui la microhistoire, qui s'intéresse à la spécificité des phénomènes sociaux, l'histoire du temps présent, créée il y a une vingtaine d'années et qui s'intéresse aux grandes ruptures de notre époque, et de nombreuses histoires transversales comme l'histoire des femmes et du genre, l'histoire de la sensibilité, ou encore l'histoire de l'entreprise. Depuis deux ou trois décennies, avec des décalages selon les périodes, l'histoire culturelle enregistre une nette montée en puissance.

Et encore, très récemment, de nouveaux outils influencent déjà, à leur tour, le débat historique : ce sont, pour ne citer qu'eux, la climatologie et la génétique.

Le renouveau de l'historiographie médiévale

La vision du Moyen Âge a profondément changé chez les historiens au cours du XX siècle. D'une vision d'un âge sombre, les historiens passent à la vision d'une alternance entre périodes de difficultés et périodes de renouveau, et évoquent parfois des renaissances médiévales. Déjà amorcé au XIX siècle par Jean-Jacques Ampère, ce bouleversement est confirmé en 1927 par le médiéviste américain Charles H. Haskins, qui identifie une Renaissance au XII siècle, catalysée par de nombreuses traductions d'ouvrages scientifiques et philosophiques grecs et arabes. Ce mouvement est aujourd'hui définitivement accepté par la communauté des médiévistes.

Le Moyen Âge est d'abord étudié sous l'aspect économique et social par l'École des Annales. Puis il est étudié sous l'aspect des mentalités et des représentations, par exemple par Georges Duby. Enfin, il est aujourd'hui étudié plus globalement sous l'aspect culturel.

La place de l'histoire face aux sciences humaines

L'histoire est une science humaine, de même que la sociologie, la psychologie, l'économie… Sa vocation est de comprendre la place de l'Homme dans sa société. Les rapports que vont entretenir ces différents mouvements peuvent aller du conflit à la coopération. Le but est d'ici expliquer la relation de l'histoire aux autres sciences humaines.

C'est à la toute fin du XIX siècle que la sociologie, sous l'impulsion de Émile Durkheim, Gabriel Tarde et René Worms se développe en France. Mais en sociologie, on retiendra surtout l'apparition de l'école durkheimienne dans cette période. Celui-ci définit la méthodologie de la sociologie dans Les Règles de la méthode sociologique en 1895 et l'applique à sa recherche sur Le Suicide en 1897. En 1898, Durkheim organise la sociologie autour de la revue L'Année sociologique en s'entourant de sociologues comme Maurice Halbwachs, Marcel Mauss, François Simiand, Paul Fauconnet ou Célestin Bouglé.

La nouvelle discipline doit imposer ses règles, s'institutionnaliser et surtout, trouver sa place face à la prédominance de la matière historique. Celle-ci est alors solidement installée par l'École méthodique qui, reprenant le modèle allemand, s'était formée en 1870 à la suite de la défaite française contre l'Allemagne. Le Débat va alors commencer entre 1895 et 1905 entre les deux matières. Durkheim a en effet tendance à considérer l'histoire comme une simple technique de collecte des faits au service de la sociologie, la sociologie étant la seule pouvant généraliser et comprendre la logique des évènements. Ainsi les historiens positivistes Charles-Victor Langlois et Charles Seignobos vont s'opposer à l'école durkheimienne, proposant une répartition des tâches qui reste actuellement ancrée dans les mentalités : l'histoire s'occupera du passé, la sociologie du présent.

Pourtant cette rupture du temps va s'effriter sous l'impulsion de plusieurs historiens. Ainsi Henri Berr, fondateur de la Revue de synthèse historique tente dès 1900 le rapprochement sociologique à la démarche historique. Le plus célèbre « rassembleur » est sans conteste le célèbre historien Fernand Braudel qui, prenant les rênes de l'école des Annales dans la lignée directe de Lucien Febvre et de Marc Bloch, ne cessera d'appeler la réunification des sciences humaines à l'histoire. « L’Histoire que j’invoque est une histoire neuve capable pour se renouveler et s’achever de mettre à sac les richesses des autres sciences sociales ses voisines » (revue L’Histoire) ; géographie, ethnologie, la statistique, l’économie, le droit et la sociologie qu’il jugera « Plus scientifiques que l’Histoire, mieux articulées […] Nos méthodes ne sont pas les leurs, mais nos problèmes, oui bien » (revue L’Histoire). Braudel restera d’ailleurs toujours en contact avec des collègues comme le sociologue Georges Gurvitch, le démographe Sauvy, l’ethnologue Lévi-Strauss… On peut d’ailleurs retrouver certaines ressemblances.

L’histoire palliée n’est pas sans rappeler la vision de Gurvitch qui distinguait plusieurs formes de temps, lorsque Lévi-Strauss distingue l’histoire comme s’intéressant aux faits conscients et l’ethnologie comme s’intéressant aux faits inconscients, Braudel affirme que l’école des Annales s’intéresse aux deux, et enfin Braudel n’hésite pas à appeler les historiens à suivre les modèles qu’Alfred Sauvy réalisa, modèles mathématiques, chargés d’analyser la population.

Existe-t-il une hiérarchie dans les sciences sociales ? L’histoire est au carrefour. Existe-t-il des sciences auxiliaires ? Braudel répond : « dans mon esprit, toutes les sciences de l’homme, sans exception, sont auxiliaires, tour à tour, les unes des autres ».

Note

↑ Voir les articles Renaissance carolingienne, Renaissance ottonienne et Traductions latines du XIIe siècle

↑ Voir les articles An mille et Chute de Constantinople

Références

↑ « Edward Gibbon, Historian of the Roman Empire »

↑ Monumenta Germaniae Historica (MGH)

↑ Charles H. Haskins, The Renaissance of the Twelfth Century, Cambridge Mass., 1927

↑ Fernand Braudel, La démographie et les dimensions des sciences de l'homme, Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1960 http://www.persee.fr/docAsPDF/ahess_0395-2**9_1960_num_15_3_421623.pdf p.493

中文百科

史学史以研究历史学的发展过程为主。不同时代中的历史学,反映相异时代的历史观,呈现人类思想史的发展过程。人类历史上各个时代记录的历史,反映了当时人们的思想观念,作者的观察、写作形式、偏见、对历史事件的解读等。由于研究历史的方法在不同时代和不同地域也有相当大的区别,对史学史也不可能有一个非常确切、能被所有人同意的统一定义。

史学史的研究起码要包括两个方面,首先要研究不同时代不同文化条件下,历史学作为一种学术的的发展情况,同时要研究在上述条件下对历史的研究方法、工具等。有的史学家认为史学史只研究历史是如何写成的,而不牵涉任何历史事件,只牵涉到历史学家如何解读这些事件。但实际上已经牵涉但历史事件了。

概述

历史学家作品依赖的来源是否可靠?作者的信誉如何?有无任何偏见?

历史作家是否属于某学术派别,如有的作者是属于年鉴学派,有的是马克思主义者等等。

作家的道德标准,他们如何确定褒贬的界限?

对真实事件是否有修正?

并不是和历史事件同时记录,而是后来补记的历史。

荷马的史诗

人类总把理想中的事物和人物涂抹上一层神奇的色彩,荷马的史诗中把永生的神和凡人杂揉在一块,勾勒出一连串惊心动魄的故事,我们看荷马的史诗是神话,但它同时也是西洋历史学的滥觞。从交战的过程中可以得知古代民族的战争生活以及他们的人生观、英雄观、价值观。 当时社会生产条件的落后,使得希腊人在面对自然时往往会感到无能为力,他们借由神话把自然的巨大影响力给具像化,所以希腊诸神都具有其独立的职业。因此故事中的诸神可视作一种对自然力量的迷信和崇拜。荷马史诗虽具由完整的内容和清晰的脉络,但相较于成熟的史学还有一段差距。 首先,荷马的史诗只是描绘英雄的故事,而无一般平民的纪录,里面即便是只出现一次的小角色也有显赫的身世。然重要人物的描写也仅止于奥德修斯、阿奇里斯等超级菁英,在故事中奴隶的地位甚至如同牲畜。再者,也许是对于这些英雄和神人时间显得微不足道,因此这些故事没有完整时间观念,故事中仅提到「曙光呈现」、「夜幕降临」等关于昼夜分别的辞汇,因此打了十年的仗在故事中却像几天一般。当然,我们可以借由的现实的地理去理解这个问题,希腊半岛的地理环境与大河流域孕育的民族不太一样,他们不需要像务农的埃及人一样须推估尼罗河的泛滥,所以希腊人注重的不是人与自然的关系,而是人与人之间的关系。不同的历史意识,才使得荷马史诗是以叙事体而非编年体的方式表达。 由此,柯灵乌(Robin Collingwood)认为荷马的史诗只能称得算是一部半历史(Quasi-history),不过做为一个西洋史学的源流,时间观念的薄弱仍不影响其地位。大体而言,荷马史诗主题鲜明、内容连贯,他的「叙事体」更成了古希腊史学的一种特色。而史诗中洋溢的「乐观主义」与「英雄主义」,即是希腊人蓬勃向上,不屈于命运的个性。西洋史学就在这种无拘无束的大胆想像和荡气回肠的英雄气概中展开序幕。

希腊的史学发展

希腊史学的第二波高潮在希罗多德的笔锋下展开,他因为着了《历史》因而被誉为「历史之父」,他曾说他写该书是「为了使希腊人和异邦人的那些值得赞叹的丰功伟业不致失去他们的光彩,特别是为了把他们发生纷争的原因给记录下来。」这说明希罗多德的写作多少带有给后人启示的意念。他虽以宏观的视野和求真的精神赢得后人的赞赏,但仍有一些缺陷,第一、他对历史的进程的看法时而迷失在奇闻轶事之中,虽有丰厚的史实却有「闳而不纯,详而不精」的弊病,他自知此点,因此告诫读者说:「我的职责是把我所听到的每一件事记录下来,虽然我并没有义务来相信每一件事情。」第二、他经常将拿发生于不同时代的事件来对比,这显然也不符合史家的要求。第三、诚如上述两点,因此希罗多德在分析、判断史料不够果断,还无法彻底摆脱「说书家」的表象。 后来的修昔底的斯又比希罗多德高出一筹,他撰写《伯罗奔尼撒战争史》已经有明确的历史观,在动机上他和希罗多德一样有启示性。对于史料方面,他写道:「这部历史著作读起来可能无法引人入胜,因为书中缺少虚构的故事。」又说:「我所描述的事件:不是我亲自看见的,就是我从那些亲自看见这些事情的人那里听到后,经过我仔细考核过了」,他只希罗多德晚二十年,但有巨大的进步,希罗多德只是提醒读者辨别真伪而修昔底的斯是亲自验证事实。这样的态度为史料批判是为史家诞生的基石,后来被誉为「历史家中的历史家」的波里比阿(Polybius)承袭此风,他说:「真实对于历史,就如同人的眼睛一样重要,人若没有了眼睛将终身残疾;历史缺乏真实即成无稽之谈。」

罗马史学的实用

罗马的史学一方面受到希腊史学的影响,一方面罗马的社会条件、政治制度、民族心理也让自己具备独特的史学精神。罗马的史学是属于实用主义的史学,其最早的代表即是波里比阿,他是希腊人,被俘掳到罗马城后,目睹罗马从弹丸小邦成为泱泱大国的过程,受到刺激便开始了他的历史写作,他已经具有追索历史演变动因的思辨色彩,也有意对历史意义进行探索,他写道:「历史研究是政治生活的一种训练。」古希腊人看待历史是以保存人类功业的目的出发,是以较少注意历史对于现实的指导作用,而罗马人的史学则展现「条条大路通罗马」的大度。原因在于罗马原是一个小城邦,经过几百年的扩张、兼并,终成为一个大帝国,到共和时期和帝制时代时政治上相对稳定,使历史学家有一个总结历史,反思当前政治的机会。

中古时期的天命

中古时期的历史家改用宗教的方法解释历史,带有喜怒哀乐的诸神已不复存在,取而代之的是无所不能的上帝,圣奥古斯丁的《天主之城》突显了上帝和人的尊卑关系,构成了中世纪历史观念的主体。

研究历史的门径

年鉴学派

比较历史

解构

外交史

经济史

性别史

历史人物

思想史

马克思分析

宏观历史

微观历史

军事史

货币史

口述历史

古文本

政治史

社会史

法法词典

historiographie nom commun - féminin ( historiographies )

  • 1. travail de l'auteur chargé officiellement d'écrire les annales de son temps

    s'adonner à l'historiographie

  • 2. science qui étudie les études historiques

    comparer l'historiographie en Europe

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