Une serpillère et son support de bois.
Brevet de T. W. Stewart de 1893.
Le balai serpillière, avec son seau muni d'un bac d'essorage.
Une serpillière (ou serpillère en orthographe réformée) est un morceau de toile grossière et résistante, de forme plus ou moins régulière et d'environ 50 cm de côté, servant à laver les sols à l'eau savonneuse (ou autre liquide). On la passe sur les sols durs et résistant à l'eau (ni la moquette, ni la terre battue, etc.) à l'aide d'un balai-brosse. Le lavage exploite le frottement du tissu sur le sol et la mise en suspension (ou, dans une moindre mesure, en solution) de la saleté dans l'eau. L'eau exerce en outre une action de lubrification qui limite l'usure de l'objet. La serpillière retient une grosse quantité d'eau par capillarité, laissant un sol humide mais séchant très rapidement. Toutefois, l'humidité peut a contrario aussi coller la poussière au sol.
On désigne également par serpillière un balai particulier destiné à laver les sols, dont l'extrémité est munie de franges (coton, tissu) ou d'un support à lingettes. Certains balais à serpillère comprennent un dispositif mécanique d'essorage, intégré au balai, ou au seau associé (serpillière « espagnole » par exemple).
Histoire
À l'origine, la serpillière était une toile grosse et claire servant aux marchands à emballer leurs marchandises. De coût moindre que la toile classique, elle servait aussi de tablier, de pare-soleil, de tapis de selle ou même de linceul. La serpillière usée servait alors de torchon. Ce n'est qu'au cours du XIX siècle que cette toile semble dévolue au nettoyage du sol bien qu'on lui préfère parfois, pour des raisons d'économie, les couvertures usées. À la fin du XIX siècle, des règlements en préconisent l'usage en lieu et place du balai dans les hôpitaux et les casernes pour des raisons de meilleure hygiène.
Vocabulaire régional
La serpillière est :
le torchon ou la loque à reloqueter des francophones de Belgique,
le torchon de plancher des Lorrains,
la bâche des Champenois,
la since des Charentais,
la gueille en bordeluche,
le duel ou la wazing (prononcer [ouassingue]) des Dunkerquois,
la toile à pavés des Normands,
la loque à loqueter en rouchi valenciennois,
la panosse de Suisse romande, de Savoie et de certains Jurassiens et Lyonnais,
la vadrouille ou la moppe (de l'anglais mop) des Québécois et des Acadiens,
le faubert ou la vadrouille dans la marine.
la pièce des Provençaux,
la peille des Sétois
la frégone ou fregona des habitants du Sud-Ouest,
la charpillère en Verduno-Chalonnais
et globalement, la wassingue dans le Nord de la France