Le classicisme est un mouvement culturel, esthétique et artistique qui se développe en France, et plus largement en Europe, à la frontière entre le XVII siècle et le XVIII siècle, de 1660 à 1715. Il se définit par un ensemble de valeurs et de critères qui dessinent un idéal s'incarnant dans l’« honnête homme » et qui développent une esthétique fondée sur une recherche de la perfection, son maître mot est la raison.
La centralisation monarchique, qui s'affirme dès 1630 sous l'autorité de Richelieu d'abord, puis de Mazarin, dépasse le cadre politique pour toucher le domaine culturel. Doctes et littérateurs regroupés dans diverses académies inventent alors une esthétique fondée sur des principes assez contraignants qui amèneront la critique moderne à assimiler, de façon souvent réductrice, classicisme et respect des règles qui doivent permettre la production d'œuvres de goût inspirées des modèles de l'art antique marqués par l'équilibre, la mesure et la vraisemblance.
Le classicisme concerne la littérature du XVII siècle, en particulier le théâtre, mais aussi d'autres arts comme la musique, la peinture ou l'architecture.
Origine et définition de la notion
La notion de « classicisme » pose des problèmes de définition. C'est pourquoi il peut être utile de revenir à l'origine sémantique du mot pour en comprendre le sens. Le terme classicus désigne en latin la classe la plus fortunée de la société. Par glissements successifs, le terme a désigné la dernière classe des auteurs, c'est-à-dire les écrivains de référence, ceux qu'on étudie dans les classes. C'est à partir de ce sens que le mot a été utilisé pour désigner d'une part les auteurs de l'Antiquité dignes d'être imités et d'autre part les auteurs français du XVII siècle qui ont développé un art de mesure et de raison en défendant le respect et l'imitation des Anciens. Le terme de classicisme est utilisé pour la première fois par Stendhal en 1817 pour désigner les œuvres qui prennent pour modèle l'art antique par opposition aux œuvres romantiques.
Le classicisme renverrait à un moment de grâce de la littérature française où l'esprit français se serait le plus parfaitement illustré. Ce moment correspondrait à la seconde moitié du XVII siècle, voire plus précisément encore aux années 1660-1680. Cette vision est défendue par les historiens de la littérature du XIX siècle. De ce fait, le classicisme a servi de repoussoir à tous ceux qui défendaient une littérature moins réglée, à commencer par les romantiques. Le terme de classicisme appliqué à une période de la littérature nationale est propre à la littérature française. Les autres littératures européennes réservent ce terme aux premiers auteurs classiques, c'est-à-dire les auteurs de l'Antiquité grecque qui ont servi ensuite de modèle à toute l'Europe.
Le classicisme à la française ne se définit cependant pas seulement par des critères historiques. Il répond également à des critères formels. Les œuvres classiques reposent sur une volonté d'imitation et de réinvention des œuvres antiques. Elles respectent la raison et sont en quête d'un équilibre reposant sur le naturel et l'harmonie. De ce fait, de nombreuses œuvres du XVII siècle ont été écartées par les partisans du classicisme, car elles ne répondaient pas aux normes classiques. Le terme baroque a été plus tard emprunté aux arts plastiques pour désigner cette littérature qui ne rentrait pas dans les cadres théoriques de l'époque, en particulier la littérature de la première moitié du XVII siècle. Mais il va de soi que les auteurs du XVII siècle n'avaient pas conscience de ces catégories et que la littérature dite baroque a très largement nourri la littérature dite classique. Il en va de même pour le maniérisme qui précède le classicisme et le rococo qui le suit. Roger Zuber définit le classicisme à partir de la notion de goût qui désignerait une capacité à trouver un équilibre juste entre des tendances contraires. Ce goût serait né dans les salons mondains et aurait profondément influencé la littérature de la seconde moitié du siècle.
Molière, l'un des artistes favoris de Louis XIV. Le classicisme français atteindra son apogée sous le règne de ce dernier.
Littérature
Contextes
La centralisation monarchique qui s'affirme dès 1630 dans le domaine politique sous l'autorité de Richelieu d'abord, puis de Mazarin et de Louis XIV a des conséquences dans le domaine culturel avec la création de l'Académie française en 1635, puis d'autres Académies qui ambitionnent de codifier la langue et de réglementer la composition des œuvres. Il ne faut cependant pas assimiler trop vite autorité politique et autorité culturelle.
D'un point de vue idéologique, la grande question du XVII siècle est la question religieuse. Les écrivains classiques sont donc nécessairement pétris de culture religieuse. Certaines œuvres, comme Les Provinciales de Pascal ou l'œuvre de Bossuet relèvent même entièrement de la religion. Beaucoup seront influencés par le jansénisme.
Ce sont les œuvres des doctes qui définissent les théories du goût classique, à travers des lettres, des traités, des arts poétiques. Vaugelas, Guez de Balzac ou Dominique Bouhours légifèrent ainsi sur la bonne utilisation de la langue. Jean Chapelain et l'abbé d'Aubignac définissent les règles du théâtre classique. Ils diffusent ce goût auprès du public mondain des salons qu'ils fréquentent. Les canons littéraires sont définis aussi dans des ouvrages non théoriques, œuvres littéraires, ou préfaces les justifiant. Il en va ainsi chez les plus grands dramaturges : Molière, Racine et surtout Corneille qui fut mêlé à de nombreuses querelles et fit la somme de ses opinions sur l'écriture théâtrale dans Les Trois discours sur l'art dramatique. Il faut cependant remarquer que les dramaturges plaident le plus souvent pour une adaptation des règles qu'ils n'appliquent que rarement à la lettre.
L'enseignement des doctes est en effet fondé sur des règles tirées des modèles grecs et latins. On lit et relit à cette époque La Poétique d'Aristote dont l'interprétation est à l'origine de la plupart des règles du théâtre classique. En poésie, c'est L'Art poétique d'Horace qui sert de référence. Enfin, les auteurs classiques puisent dans les modèles antiques pour créer leurs propres œuvres. Pour autant, elles ne relèvent pas de l'imitation pure. Les grands auteurs ne réutilisent ces modèles que pour en faire des œuvres modernes. Ainsi, si La Fontaine reprend les fables d'Esope et de Phèdre, c'est pour en donner une version moderne dont la morale sociale et politique ne peut être comprise que dans le contexte du XVII siècle.
Caractéristiques
Boileau par Hyacinthe Rigaud.
Le classicisme du XVII siècle est loin de se limiter à une imitation des Anciens. Doctes et littéraires inventent en fait une esthétique fondée sur des principes d'ordre assez contraignants qui amèneront la critique moderne à assimiler classicisme et respect des règles.
L'écriture classique se veut fondée sur la raison. On y a parfois vu l'influence du rationalisme de Descartes, mais il s'agit plutôt d'un intérêt pour la lucidité et l'analyse. Les héros et héroïnes classiques ne sont en général pas rationnels, mais leurs passions, souvent violentes, sont analysées par l'écriture qui les rend intelligibles. Le classicisme est donc davantage influencé par une volonté de soumettre le déraisonnable à l'ordre de la raison que par un véritable rationalisme qui inspirera plus tard les philosophes des Lumières.
En créant une forme d'ordre, les écrivains classiques recherchent au plus haut point le naturel. Donner l'impression d'une parfaite adéquation entre la forme et le fond et d'une écriture qui coule de source est en effet l'idéal du style classique. À cet égard, le classicisme entre effectivement en tension avec ce que fut le style baroque. Charles Sorel écrit ainsi : « Leur langage naturel qui paraît simple aux esprits vulgaires est plus difficile à observer que ces langages enflés dont la plupart du monde fait tant d'estime. » Cette recherche d'une forme de simplicité dans l'écriture fera l'admiration de nombreux auteurs du XX siècle tels que Valéry, Gide, Camus, ou Ponge.
Or pour donner l'impression de naturel, il importe avant tout de ne pas choquer le lecteur. C'est pourquoi les règles de vraisemblance et de bienséance jouent un rôle majeur au XVII siècle. La vraisemblance correspond à ce qui peut paraître vrai. L'objectif n'est pas de représenter la vérité, mais de respecter les cadres de ce que le public de l'époque considère comme possible. Boileau a pu dire dans son Art poétique que « le vrai peut quelquefois n'être pas vraisemblable ». Est vraisemblable ce qui correspond aux opinions du public en termes de morale, de rapports sociaux, de niveau de langue utilisé, etc. Le plus grand reproche que l'on ait fait au Cid est de proposer une fin invraisemblable, car la morale ne peut accepter qu'une fille épouse le meurtrier de son père même si le fait est historique.
L'importance de la vraisemblance est liée à l'importance de la morale dans la littérature classique. Les œuvres classiques se donnent en effet pour objectif de « réformer » le public en l'amenant à réfléchir sur ses propres passions. D'après Chapelain le public ne peut être touché que par ce qu'il peut croire et la littérature ne peut aider les hommes à s'améliorer que si elle les touche. Car l'idéal artistique du classicisme s'accompagne d'un idéal moral incarné dans la figure théorique de l'honnête homme. Cette expression résume toutes les qualités que l'on peut attendre d'un homme de Cour : politesse, culture, humilité, raison, tempérance, respect des règles, capacité à s'adapter à son entourage.
Théâtre
Durant la première moitié du XVII siècle, on apprécie les tragi-comédies à l'intrigue romanesque et aux décors complexes. Au fur et à mesure du siècle, notamment sous l'influence des théoriciens, les intrigues se simplifient et les décors se dépouillent pour aboutir à ce que l'on appelle aujourd'hui le théâtre classique. L'Abbé d'Aubignac joue un rôle important, car dans La Pratique du théâtre en 1657 il analyse le théâtre antique et le théâtre contemporain et en tire des principes qui constituent les bases du théâtre classique. Cette réflexion sur le théâtre est alimentée tout au cours du siècle par doctes et dramaturges. Boileau dans son Art poétique en 1674 ne fera que reprendre et résumer en des vers efficaces des règles déjà appliquées.
Les règles du théâtre classique
C'est la règle de vraisemblance, expliquée plus haut, qui est à l'origine de toutes les règles du théâtre classique.
« Qu'en un jour, qu'en un lieu, un seul fait accompli / Tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli. »
Ces deux vers de Boileau résument la fameuse règle des trois unités : l'action doit se dérouler en vingt-quatre heures (unité de temps), en un seul lieu (unité de lieu) et ne doit être constituée que d'une seule intrigue (unité d'action). Ces règles poursuivent deux buts principaux. D'une part il s'agit de rendre l'action théâtrale vraisemblable, car les décors n'ont pas besoin de changer et l'action se déroule en un temps qui pourrait être le temps de la représentation. D'autre part l'action est plus facile à suivre, car les intrigues compliquées mêlant de nombreux personnages sont proscrites au profit d'intrigues linéaires centrées sur peu de personnages. Ces règles ont mené à une forme d'intériorisation des actions. En effet la parole s'est développée au détriment du spectaculaire et les pièces classiques accordent beaucoup de place à l'expression des sentiments et à l'analyse psychologique.
La règle de bienséance oblige à ne représenter sur scène que ce qui ne choquera pas le public. On écarte la violence physique, mais aussi l'intimité physique. Les scènes violentes doivent ainsi être racontées par un personnage. Quelques exceptions sont restées célèbres comme les morts de Phèdre et de Dom Juan dans les pièces éponymes de Racine et de Molière ainsi que la folie du personnage d'Oreste dans Andromaque.
Tragédie
Portrait de Racine.
La tragédie n'existe pas pendant le Moyen Âge français. Elle renaît au cours du XVI siècle à la suite de la relecture des tragiques anciens. Elle se transforme tout au cours du XVIet duXVII siècle. Elle évolue d'abord vers ce qu'on a appelé tragi-comédie en se nourrissant d'intrigues de plus en plus romanesques. Mais doctes et dramaturges défendent un retour vers un modèle plus conforme aux canons antiques et elle devient finalement le grand genre de l'époque classique. C'est pourquoi les règles énoncées ci-dessus s'appliquent prioritairement à la tragédie.
La tragédie se définit alors d'abord par son sujet et ses personnages. Une pièce tragique se doit d'avoir un sujet mythique ou historique. Ses personnages sont des héros, des rois ou du moins des personnages de la très haute noblesse. Le style adopté doit être en accord avec la hauteur de ceux qui profèrent le texte. La plupart des tragédies sont écrites en alexandrins et elles respectent toujours un style élevé. On a souvent assimilé tragédie et fin malheureuse. Même s'il est vrai que la majorité des tragédies finissent mal, ce n'est pas un critère de définition, car certaines tragédies finissent bien.
Comme dans le théâtre antique, la tragédie a une fin morale. Elle doit permettre aux spectateurs de s'améliorer sur le plan moral en combattant certaines de leurs passions. À la suite d'Aristote, on considère que la tragédie doit inspirer « terreur et pitié » face au destin de héros broyés par les conséquences de leurs erreurs. Ces deux sentiments doivent permettre aux spectateurs de se désolidariser des passions qui ont poussé les héros à agir et donc de ne pas les reproduire eux-mêmes. Par ailleurs, les théoriciens classiques ont repris à Aristote la notion de catharsis qui signifie approximativement purgation des passions. L'idée est qu’en voyant des personnages animés de passions violentes, les spectateurs accompliront en quelque sorte leurs propres passions et s'en libéreront.
Le grand tragédien classique est Racine. Il écrit des tragédies où les héros sont condamnés par la fatalité, enfermés dans un destin qui révèle l'absurdité de leur existence et ne peut les mener qu'à la mort. Corneille évolue au cours de sa carrière du baroque au classique. Ses tragédies valorisent beaucoup plus le héros qui, quoique souvent condamné à une issue fatale, se réalise effectivement comme héros dans ses pièces. Corneille a d'ailleurs pu proposer l'identification au héros comme mode d'édification possible du spectateur. Par ailleurs, se développent à l'époque classique des tragédies lyriques. Ce genre est notamment représenté par Philippe Quinault qui travaille en collaboration avec Jean-Baptiste Lully. Il mènera à la création de l'opéra français.
Comédie
La comédie de l'époque classique est très fortement dominée par la figure de Molière même si les auteurs comiques étaient fort nombreux. La comédie est beaucoup moins encadrée par des règles explicites que la tragédie, car, considérée comme un genre mineur, les théoriciens ne s'y intéressent guère. On ne dispose d'ailleurs pas de la partie de la Poétique qu'Aristote aurait consacrée aux œuvres comiques.
Pour autant, un auteur comme Molière essaie de redonner une forme de noblesse à la comédie et s'inspire pour cela des règles du théâtre classique. Si l'unité d'action est rarement respectée, l'unité de lieu et de temps l'est assez souvent. Surtout, à la suite de Corneille, il travaille la comédie d'intrigue inspirée des comédies latines de Térence et Plaute. Il s'inspire donc des Anciens. Mais il s'éloigne également de la farce pour contribuer au développement de comédies nouvelles. Elles sont fondées sur des intrigues complexes et peuvent être jouées en trois ou cinq actes. Leurs personnages ne peuvent certes pas appartenir à la grande noblesse, mais ils relèvent souvent de la bourgeoisie ou de la petite noblesse. De ce fait, si le langage est de registre courant et parfois même familier, le style n'est pas nécessairement très bas. Certaines comédies sont même écrites en alexandrins. Molière se sert des effets comiques assez grossiers hérités de la farce et de la commedia dell'arte (bastonnades, quiproquos, etc.), mais ses comédies sont à la recherche d'un équilibre qui n'est pas sans rapport avec le bon goût classique.
La dimension morale présente dans la tragédie se retrouve également dans la comédie. Les comédies se moquent en effet des défauts des hommes. Les spectateurs devraient ainsi pouvoir s'éloigner des défauts représentés en riant du ridicule des personnages. Quand Molière ridiculise l'hypocrisie des faux dévots dans Tartuffe, il espère lutter contre cette hypocrisie. La célèbre formule « castigat ridendo mores » est d'origine incertaine, mais elle a été reprise par Molière. Elle exprime une idée développée par Horace dans son art poétique et résume cette volonté d'utiliser le rire comme vecteur d'instruction. Le théâtre de Molière est à la fois classique et baroque.
Roman
Madame de La Fayette
Le roman est considéré comme un genre très mineur à cette époque. La plupart sont d'ailleurs publiés anonymement, car une personnalité un peu considérée pouvait difficilement s'avouer auteur de romans. La première partie du siècle est caractérisée par des romans très longs et très complexes. À l'âge classique, ces romans se transforment en nouvelles. Les intrigues se simplifient considérablement. Elles puisent dans un fond historique assez récent alors que les romans baroques préféraient l'Antiquité.
Saint-Réal écrit en 1672 Don Carlos première « nouvelle historique » qui raconte l'histoire de Don Carlos d'Espagne, fils de Philippe II d'Espagne. Madame de La Fayette situera l'action de La Princesse de Clèves, chef-d'œuvre du genre, à la Cour d'Henri II de France, soit approximativement à la même époque. Ce roman représente d'ailleurs bien les ambiguïtés du classicisme, car il s'éloigne des romans sentimentaux par son volume modeste et la sobriété de son écriture, mais il reprend certains traits de la préciosité dans la peinture des sentiments. Madame de La Fayette était en effet une grande précieuse et son souci n'était pas de s'opposer en tout à une période qui l'aurait précédée.
La poésie en général
Le XVII est un siècle de fermentation littéraire, et l'on y voit revivre tous les genres antiques. En effet, au XVI (période dite baroque), un certain « chauvinisme culturel » avait conduit les poètes à se servir de formes moyenâgeuses (rondeaux, triolets, madrigaux, chansons, sonnets), en réaction contre le recours systématique aux genres anciens. Le XVII siècle, lui, verra paraître des odes (genre déjà utilisé par Ronsard), comme celle sur la prise de Namur de Boileau, ou celles, moins connues, sur Port Royal des Champs, par Racine. On voit renaître les épigrammes, comme celles de Martial ou d'Ovide, les épîtres ou les satires du style d'Horace (notamment par Boileau). L'on assiste aussi à la renaissance de l'épopée de type Homérique ou Virgilienne. Mais ce genre ne connait aucun succès. Voire notamment la Pucelle de Chapelain, décriée par Racine et Boileau. Seul le Lutrin de Boileau, épopée satirique, nous reste familier. Jean Pierre Collinet lorsqu'il a établi des éditions des œuvres de Boileau et Perrault, a fait remarquer que le XVII siècle est, malgré les apparences, un siècle sans poésie et que seuls La Fontaine ou Racine échapperaient à cette règle.
Autres genres
La poésie officielle ;
La poésie burlesque (Paul Scarron) ;
La poésie mondaine (Nicolas Boileau) ;
Les maximes (François de La Rochefoucauld) ;
Le portrait (Jean de La Bruyère) ;
La fable (Jean de La Fontaine).
Musique
Dans le domaine de la musique, et plus précisément, dans celui de la musique occidentale, le mot « classicisme » revêt trois sens principaux :
la musique classique « au sens large » : Dans cette première acception, le classicisme renvoie à la musique occidentale savante, composée depuis la fin du Moyen Âge jusqu'à nos jours — par opposition à la musique traditionnelle et à la musique populaire. On parle alors de musique classique.
la musique de la période classique : Dans un sens plus étroit, le classicisme désigne une période précise de la musique occidentale savante, à savoir : la deuxième moitié du XVIII siècle. On parle alors de musique de la période classique. Elle débute avec la mort de Bach (1750) et se termine avec la mort de Beethoven (1827). Beethoven, toutefois, est un préromantique et on peut même le considérer comme le père du romantisme, la transition entre le classicisme et le romantisme.
s’applique à des œuvres ayant une réputation établie et impliquant la notion de modèle d'excellence
Ici, il est question de la musique de la période classique (soit le 2 point)
Points généraux
cette période est marquée par le rationalisme philosophique
les artistes cherchent un idéal esthétique. On voit l'apparition des concerts publics, des arts de clarté et de rationalité, le goût de la sobriété, de la simplicité et de la cohérence.
il y a une admiration pour les Anciens (Grec et Romains).
il y a recherche de l'équilibre, une maîtrise de l'expression, un Idéal harmonique, d'ordre, de naturel de symétrie
la recherche de la vraisemblance.
Dates
En musique, le style classique viennois couvre les années 1775–1825. La période qui précède (1725 à 1775), période de transition entre le Baroque et le Classicisme viennois (La ville de Vienne en Autriche sert d'assise au développement du style classique), se nomme le style galant
Principaux genres Instrumentaux
la symphonie
le quatuor à cordes
la sonate (principalement pour piano)
concerto pour soliste
l'opéra
Principales formes
forme sonate
menuet
rondo
lied
thème et variation
Compositeurs représentatifs
Franz Joseph Haydn (1732-1809)
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Ludwig van Beethoven (1770-1827)
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Peinture
De façon générale, dans l'histoire de la peinture, le classicisme peut s'entendre au moins de deux façons principales :
en tant que catégorie métahistorique et entendue « au sens large », la peinture classique devient synonyme de peinture académique, qui repose avant tout sur le réalisme et la figuration, et représente les choses de manière prétendument objective, traditionnelle, voire un peu mièvre, et ne cherche à aucun prix à provoquer de scandale. Ce sens est d'ailleurs généralement assez dépréciatif.
en tant que catégorie historique et entendue au sens restreint, la peinture classique est un courant artistique qui s'oppose au mouvement baroque, que ce soit au niveau de la facture, de la composition ou des sujets privilégiés. Après les excès du Maniérisme, un certain nombre de peintres du XVIIetXVIII siècles décident d'une sorte de retour à l'ordre et souhaitent retrouver l'équilibre et la perfection atteinte notamment par les artistes de l'antiquité et retrouvée par les peintres de la fin de la Renaissance.
La peinture classique est fondée principalement sur l’œuvre de Raphaël, qui en demeurera la référence. Elle tend vers un idéal de perfection et de beauté, à travers des sujets nobles, de préférence inspiré de l'antiquité ou de la mythologie gréco-latine tels que les figures héroïques, les victoires ou la pureté des femmes.
Les peintres classiques cherchent à symboliser le triomphe de la raison sur le désordre des passions : la composition et le dessin doivent primer sur la couleur, le concept sur la séduction des sens. C’est pour cela que des règles précises et strictes doivent exprimer la représentation de la nature. La composition est donc presque toujours symétrique ou - au moins - équilibrée, et les personnages toujours ramenés à des proportions plus réduites et représentés en pied, le hors-cadre étant quasiment banni. D'autre part le décor, et tout particulièrement la nature, doit refléter et créer comme un « écho » au sujet principal et reprendre les mêmes thèmes.
La peinture classique porte à la méditation et étudie les maîtres nouveaux pour exprimer la morale et, par ailleurs, le drame. Les cortèges triomphaux occupent une large place ainsi que les sujets qui exaltent les sentiments nobles.
Parmi les plus grands représentants de la peinture classique, on compte un grand nombre de peintres français, le mouvement ayant une influence considérable dans le pays grâce à la prédominance du classicisme en architecture sous le règne de Louis XIV, et notamment Philippe de Champaigne, Nicolas Poussin et Charles Le Brun.
Sculpture
Groupe du Laocoon, attribué à Agésandros, Athénodore et Polydore, copie d'une œuvre hellénistique datant d'environ 220 av. J.-C., musée Pio-Clementino, Vatican.
Le terme de sculpture classique désigne une forme et un style sculpture correspondant à celle produite dans la Grèce antique, la Rome antique et les civilisations sous le contrôle ou l'influence hellénistique et romaine entre le V siècle av. J.-C. et la chute de Rome en 476. Cela désigne également des sculptures plus récentes, réalisées selon un style classique, c'est-à-dire inspirées de l'Antiquité. La sculpture classique était d'ailleurs très populaire pendant la renaissance.
Outre les statues sur pied, le terme regroupe également les sculptures en reliefs, comme les célèbres marbres d'Elgin du Parthénon, ainsi que les bas-relief. Alors que les œuvres sculpturales insistent sur la forme humaine, les reliefs sont généralement plutôt utilisés pour concevoir des scènes décoratives.
Architecture
L’architecture classique française est issue de l’admiration et de l’inspiration de l’Antiquité. Elle fut inventée pour magnifier la gloire de Louis XIV puis rayonna dans toute l’Europe. Cette architecture devient à l’étranger le reflet de la puissance du roi de France.
L’esthétique de cette architecture se rapproche des canons grecs et romains reconnus comme des références idéales. Elle puise aussi ses origines des éléments de la Renaissance.
L’architecture classique se caractérise par une étude rationnelle des proportions héritées de l’Antiquité et par la recherche de compositions symétriques. Les lignes nobles et simples sont recherchées, ainsi que l’équilibre et la sobriété du décor, le but étant que les détails répondent à l’ensemble. Elle représente un idéal d’ordre et de raison.
L’influence des châteaux tels que ceux de Versailles (Louis Le Vau, François II d'Orbay, Jules Hardouin-Mansart), Grand Trianon (Jules Hardouin-Mansart), Vaux-le-Vicomte (Louis Le Vau) est à l’origine du rayonnement de cette architecture à l’étranger.