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holothurie
时间: 2023-09-11 16:53:19
[ɔlɔtyri]

n. f

词典释义
n. f
近义、反义、派生词
近义词:
concombre,  concombre de mer
联想词
algue 藻类; espèce 种类,类别; corail 珊瑚,珊瑚虫,珊瑚树; crevette 虾; baleine 鲸; requin 鲨, 鲨鱼, 鲛; crabe 蟹; raie 线条; anguille 鳗鱼, 鳝鱼; bactérie 细菌; larve 幼虫,幼体,蚴;
例句库

Une soupe aux holothuries est très bonne.

海参汤很好。

J'aime la holothurie.

我喜欢海参

Au nombre de ces écosystèmes, on citera les fosses océaniques, dans lesquelles vivent des espèces telles que les holothuries, certaines variétés de crustacés et les annélides marins ainsi qu'une faune benthique variée qui, bien qu'intéressante d'un point de vue scientifique, ne présente apparemment aucun intérêt pour la pêche commerciale.

相类似的是,生长在冷渗漏和凹坑的特有动物主要会引起科学兴趣。

Des recherches sur la faune des canyons ont révélé que les espèces qui s'y trouvaient étaient différentes de celles vivant sur le talus adjacent et étaient constituées d'étoiles de mer, d'ophiures, de pennatules, d'holothuries (concombres de mer), de vers tubicoles, de coraux, d'éponges, d'hydraires (organismes proches des plantes) et d'anémones.

有关峡谷动物的研究显示,在峡谷中发现的物种为海星、海蛇尾、海笔、海参纲动物(海参)、多毛虫、珊瑚、海绵、水螅(植物状的生物)和海葵,与邻近的陆坡的物种不同。

法语百科

Concombre de mer

Holothuroidea Thelenota ananas Classification selon ITIS Règne Animalia Sous-règne Bilateria Infra-règne Deuterostomia Embranchement Echinodermata Sous-embr. Echinozoa Classe Holothuroidea de Blainville, 1834 Ordres de rang inférieur Apodida Brandt, 1835 Aspidochirotida Grube, 1840 Dendrochirotida Grube, 1840 Elasipodida Théel, 1882 Molpadida Haeckel, 1896 Synapta maculata, une grande holothurie serpentiforme (Apodida).

Les Holothuries (Holothuroidea) sont une classe d'animaux marin de l'embranchement des échinodermes au corps mou et oblong, et possédant un cercle de tentacules autour de la bouche. Elles sont aussi appelées concombres de mer ou bêches de mer (voire biche de mer par déformation en Nouvelle-Calédonie) mais également vier marin sur la côte marseillaise (du provençal viech marin, sexe marin). Son ancien nom en portugais, « bicho-do-mar » (à présent « pepino-do-mar », traduction littérale de l'anglais « sea cucumber »), « bête de la mer », serait à l'origine du nom de la langue parlée au Vanuatu : le bichelamar. Ces animaux, majoritairement benthiques vivent, suivant les espèces, de la surface aux abysses. Les holothuries mesurent généralement de 10 à 30 centimètres de long ; mais certaines espèces comme le cordon mauresque peuvent dépasser 3 mètres.

Anatomie

Les concombres de mer, comme leur nom l'indique, ont pour la plupart un corps mou et cylindrique, plus ou moins allongé, arrondi aux extrémités, et généralement sans appendices solides. Leur forme va de presque globulaire pour les « pommes de mer » (genre Pseudocolochirus) à serpentiforme pour le groupe des Apodida « holothuries-serpents »), en passant par la forme classique de saucisse ou d'autres rappelant plutôt un gros ver ou une chenille. Les holothuries mesurent généralement de 10 à 30 centimètres de long avec des extrêmes de quelques millimètres pour Rhabdomolgus ruber et jusqu'à plus de 3 mètres pour Synapta maculata. La plupart possèdent 5 rangées de petits pieds à ventouse appelés « podia », mais les Apodida en sont dépourvus et se déplacent en rampant ; ils peuvent être d'aspect lisse ou pourvus d'excroissances charnues (comme Thelenota ananas). Les podia de la face dorsale n'ont généralement pas de rôle locomoteur, et sont transformés en papilles. À l’une des extrémités s’ouvre la bouche (en position plus ou moins ventrale), entourée d’une couronne de tentacules qui peuvent être très complexes chez certaines espèces (ce sont en fait des podia modifiés) ; l'anus est postéro-dorsal.

Les holothuries ressemblent peu aux autres échinodermes, du fait de leur corps ramassé en tube, sans squelette apparent ni appendices durs. De plus, la symétrie pentaradiaire propre aux échinodermes, quoique conservée structurellement, est ici doublée par une symétrie bilatérale qui les fait ressembler à des chordés. Cependant, la symétrie centrale est encore visible chez certaines espèces à travers les 5 méridiens (ou « radius ») qui parcourent le corps de l'animal de la bouche à l'anus (comme chez les oursins), d'où sortent souvent les pieds ambulacraires (appelés « podia »). Il n'y a donc pas de face « orale » ou « aborale » comme chez les étoiles de mer et les autres échinodermes, mais l'animal repose sur un de ses côtés (ce qui est unique chez les échinodermes contemporains), et cette face ventrale est appelée trivium (car elle comporte 3 rangées de podia), alors que la face dorsale est nommée bivium (avec 2 rangées de podia ou de papilles).

Une Actinopyga echinites : on voit la couronne de tentacules buccales et les podia.

Holothurie ensablée (Holothuria poli), une des espèces les plus communes de Méditerranée.

Détail de la bouche d’une holothurie (Aquarium de Rhodes), avec ses tentacules.

Synaptula lamperti sur un récif de coraux et d'éponges en Indonésie.

Chiridota heheva, espèce abyssale.

Holothurie nageuse du genre Enypniastes.

Cucumaria miniata, espèce filtreuse

Pseudocolochirus axiologus (« pomme de mer »).

Holothuria leucospilota

Isostichopus badionotus

Thelenota rubralineata

Holothuria fuscopunctata

Physiologie

Squelette

Ossicules d'holothurie (« roues » et « ancres »).
Ossicules d'holothurie (« roues » et « ancres »).

Les holothuries n'ont pas de squelette développé, contrairement aux autres échinodermes, à l'exception d'une couronne calcaire péripharyngienne, qui sert de support aux tentacules buccaux ainsi qu'à cinq bandes musculaires longitudinales qui parcourent tout l'animal (doublés par des muscles rétracteurs chez les Dendrochirotida). Le tégument contient de minuscules spicules de calcite de formes très variées (ancres, tables, roues...) parfois appelées « ossicules », qui constituent souvent un excellent critère d'identification et de classification des espèces.

Système nerveux

Le système nerveux est constitué comme chez tous les échinodermes d'un anneau nerveux péri-stomacal, rond ou pentagonal, duquel partent cinq nerfs radiaux qui innervent tout le corps et notamment les aires ambulacraires.

Système digestif

La bouche, sans dents est suivie d'un pharynx et d'un œsophage ; l'intestin qui suit est très long pour optimiser la digestion d'une alimentation peu énergétique ; la digestion peut durer jusqu'à 36 heures chez certaines espèces. Le gros intestin se termine par une poche cloacale, où peuvent vivre certains symbiotes. Certaines familles d'holothuries sont pourvues de dents anales.

Système aquifère

Comme tous les échinodermes, les holothuries sont pourvues d'un système aquifère ou ambulacraire à symétrie pentaradiale, avec une madréporite réduite et interne, reliée aux podia et à des vésicules de Poli. La respiration peut être assurée par la peau (chez les Apodida) ou par un appareil respiratoire interne appelé « arbre respiratoire » qui débouche sur le cloaque et se remplit ou se vide d’eau par contractions de l'organe.

Organes reproducteurs

Le système reproducteur est composé d’une gonade (mâle ou femelle) et d’un gonoducte débouchant sur le gonopore externe, situé à proximité de la bouche. La gonade se compose d’un grand nombre de tubes gonadiques ramifiés dont la partie distale flotte librement dans le cœlome. Elle est soutenue du côté proximal par un mésentère relié à la partie antérieure du tube digestif : Les cellules reproductrices sont situées dans ces tubes gonadiques et seront relarguées à maturation.

Écologie et comportement

Une holothurie nageuse (benthopélagique) du genre Benthodytes, photographiée à 2 789 mètres de profondeur au large de la Californie.

Le seul échinoderme pélagique connu à ce jour : la mystérieuse Pelagothuria natatrix, observé dans les abysses au large des îles Galápagos.

Locomotion

Presque toutes les holothuries sont benthiques : cela signifie qu'elles vivent posées sur (ou dans) le fond marin. Certaines sont sessiles, ce qui signifie qu'elles vivent fixées au substrat, où elles se nourrissent en filtrant l'eau : c'est le cas de nombreux Dendrochirotida (cependant la plupart demeurent capables de se déloger en cas de menace ou d'arrachage). A l'inverse, les concombres de mer capables de se déplacer sont dits « vagiles », et se déplacent lentement sur le fond, d'une manière qui rappelle les chenilles.

La plupart des espèces (à part celles de l'ordre des Apodida et quelques espèces très dérivées) se déplacent et se maintiennent grâce à de minuscules tubes souples munis de pseudo-ventouses (en fait des plates-formes adhésives) qui tapissent leur face ventrale, et que l'on appelle « pieds ambulacraires » ou « podia ». Les podia sont capables d'un pouvoir d'adhérence élevé qui leur permet souvent de se maintenir à la verticale ou même à l'envers dans des courants importants, et empêchent certains prédateurs de les déloger. Les espèces de l'ordre des Apodida, dépourvues de podia comme leur nom l'indique, se déplacent en rampant lentement, et ne fréquentent que les fonds calmes ou les milieux à forte rugosité. Certaines holothuries abyssales (famille des Elpidiidae) ont des podia très modifiés, moins nombreux et plus charnus et rappelant plus des « pattes », par leur forme et leur usage. Plusieurs espèces d'holothuries (environ 25, réparties dans la plupart des groupes, mais surtout les Elasipodida) sont capables de nager un court instant, pour échapper à un danger ou se déplacer plus rapidement. Cette capacité se fait par ondulation du corps et éventuellement à l'aide d'appendices palmés (comme chez les Psychropotes). Certaines espèces de grande profondeur peuvent même adopter un mode de vie benthopélagique, ce qui signifie qu'elles passent la plupart de leur temps en suspension dans l'eau, mais regagnent le sol de temps à autre ; c'est notamment le cas des espèces du genre Enypniastes. La seule espèce complètement pélagique connue est Pelagothuria natatrix, qui ressemble sous beaucoup d'aspects à une méduse.

Le déplacement lent et timide des holothuries les lie profondément à leur habitat, vu qu'elles peuvent difficilement en changer : en conséquence, certaines études suggèrent qu'elles pourraient constituer des bioindicateurs du milieu plus fins que les poissons, trop mobiles.

On voit bien les trois rangées de podia sur la face ventrale (trivium) de cette Pearsonothuria graeffei. Sur la face dorsale (bivium), les deux rangées restantes sont transformées en papilles.

Cycle de vie et reproduction

Pearsonothuria graeffei en position érigée pour la reproduction.

Les sexes sont toujours séparés chez les holothuries, qui peuvent donc être mâles ou femelles. Il n'y a cependant pas de dimorphisme sexuel, et seul l’examen microscopique des gonades permet de déterminer le sexe d'un individu. Les gonades forment de petites touffes de cæca situées dans la partie antérieure de l'animal, et reliées à un conoducte qui débouche au-dessus de la bouche.

La fécondation de l’holothurie est sexuée et externe, et son développement est indirect. Les gamètes sont relarguées dans l’eau où a lieu la fécondation ; lors de l'éjection des gamètes, la plupart des holothuries adoptent généralement une position érigée caractéristique, parfois juchées au sommet d'un promontoire. Après plusieurs divisions cellulaires apparaissent les stades larvaires, qui font encore partie du plancton et permettent ainsi une bonne dispersion des individus. La larve est appelée auricularia et précède parfois un second stade appelé doliolaria, qui est la larve compétente qui subit la métamorphose ; elle précède le stade juvénile, dont la morphologie est similaire à l’adulte, excepté la taille et la maturité sexuelle. Cependant, chez de nombreuses familles la larve se développe directement en doliolaria, sans passer par le stade auricularia (stade toutefois présent chez la plupart des familles communes, notamment les Holothuriidae, les Stichopodidae et les Synaptidae). Certaines holothuries des eaux glaciaires ou des abysses possèdent certaines spécificités dans le développement ou le mode de reproduction : par exemple, l'espèce Paroriza pallens, qui vit dans les abysses du Golfe du Mexique, se regroupe par couples lors de la reproduction pour optimiser les chances de fertilisation.

Larve auricularia dessinée par Ernst Haeckel.

Pearsonothuria graeffei juvénile, mimétique des nudibranches toxiques de la famille des Phyllidiidae.

Moyens de défense

Holothurie lâchant des tubes de Cuvier pour se défendre d’une éventuelle attaque.

Toxines

Les holothuries ont la particularité de dégager en permanence des toxines appelées saponines. Ces toxines sont cytotoxiques et hémolytiques, donc dangereuses pour la plupart des poissons, ce qui fait que les holothuries adultes ont généralement peu de prédateurs. Suivant l'espèce et la condition des individus, ces toxines sont présentes en plus ou moins grande quantité et plus ou moins efficaces.

Les tubes de Cuvier

Lorsqu’elles sont inquiétées, certaines holothuries appartenant toutes à la famille des Holothuriidae peuvent émettre de longs filaments collants appelés tubes de Cuvier : expulsés par l’orifice cloacal, le réseau de filaments quiescents s'allonge de 20 à 30 fois et devient collant, immobilisant l’ennemi : poisson, crabe, gastéropode ou étoile de mer. Les Polynésiens se servent de ces filaments, en les enroulant sur leurs pieds, pour marcher sur les récifs de coraux. Après expulsion, l'holothurie met de deux semaines à cinq semaines pour régénérer ses tubes.

L'éviscération

Mécanisme de défense qui consiste à éjecter une grande partie des organes internes : on parle d’« éviscération ». L’holothurie continue ensuite ses mouvements respiratoires, drainant l’eau de mer directement dans la cavité générale du corps, et vit quelques semaines au ralenti jusqu’à ce que de nouveaux organes soient régénérés (ce qui peut prendre entre 7 et 145 jours suivant les espèces et les conditions). Ce phénomène rappelant l'autotomie, n'est observé que chez deux ordres : les Dendrochirotida (qui s'éviscèrent par la partie antérieure) et les Aspidochirotida (qui s'éviscèrent par la partie postérieure ou cloacale). L'éviscération semble également parfois avoir lieu en dehors d'une agression, peut-être dans un but purgatif.

La fuite

La plupart des grosses holothuries de l'ordre des Aspidochirotida sont capables, en cas de menace, de s'enfuir grâce à des mouvements de contorsion brusques et plus ou moins organisés. Ces convulsions peuvent impressionner un prédateur, lui faire lâcher prise ou permettre de semer un prédateur benthique plus lent (étoile de mer, mollusque entre autres) mais aussi dénoncer sa présence à un plus gros prédateur. Quelques espèces sont capables de nager plus ou moins longtemps : ce mode de fuite est notamment répandu chez de nombreuses espèces abyssales de l'ordre des Elasipodida.

Écologie

Psolus phantapus, espèce filtreuse sessile.

Habitat

Les holothuries vivent de la zone littorale jusqu’aux plus grandes profondeurs des océans, elles sont enfouies dans le sable vaseux, rampent sur le fond parmi les algues, ou sont logées dans les anfractuosités des rochers.

Les holothuries sont le groupe de détritivores le plus important des faunes récifales et abyssales. Elles peuvent former des populations très denses, particulièrement dans les profondeurs : dans une fosse océanique très profonde, elles constituent la moitié des formes vivantes à 4 000 mètres et 90 % à 8 000 mètres. Les holothuries sont les échinodermes les mieux adaptés aux profondeurs extrêmes, et sont encore très diversifiées au-delà de 5 000 m de fond : plusieurs espèces de la famille des Elpidiidae (« cochons de mer ») se retrouvent à plus de 9 500 m, et le record semble détenu par des espèces du genre Myriotrochus (notamment Myriotrochus bruuni, famille des Myriotrochidae), identifiées jusqu'à 10 687 mètres de profondeur.

Alimentation

Les holothuries connaissent trois sources de nourriture :

Plancton (Suspensivorie)

Détritus (Détritivorie)

Matériel organique des sédiments de fond (dépositivorie).

La forme des tentacules est généralement adaptée au régime et au calibre des particules à ingérer : les espèces suspensivores ont ainsi le plus souvent de grands tentacules arborescents, destinés à maximiser la surface de filtrage, alors que les espèces se nourrissant dans des substrats grossiers auront plus souvent besoin de tentacules digités pour trier le matériel nutritif ; les espèces détritivores de substrats fins auront quant à elle souvent des tentacules plus courts, souvent peltés. Un seul spécimen peut avaler plus de 45 kg de sédiments par an, et leurs excellentes capacités digestives leur permettent de rejeter un sédiment fin, pur et homogène. Ainsi, les concombres de mer jouent un rôle capital dans les processus biologiques des fonds marins (Bioturbation, épuration, homogénéisation du sédiment...). L'espèce Holothuria scabra, qui vit dans les herbiers de l'Indo-Pacifique, semble jouer un rôle fondamental dans ces écosystèmes, ce qui rend sa surexploitation d'autant plus préoccupante. Certaines espèces nécessitent des eaux très pures - comme Thelenota ananas - alors que d'autres préfèrent les eaux turbides - comme Bohadschia vitiensis. plusieurs espèces tolérent même des seuils de pollution importants. Les espèces pourvues de puissants podia sont plus souvent adaptées à des courantologies importantes, alors que d'autres comme Synapta maculata nécessitent des eaux calmes. Certaines espèces comme Actinopyga echinites tolèrent même de passer plusieurs heures à l'air libre, pendant les marées basses.

Bouche d'une holothurie serpent aux tentacules digités et pinnés, adaptés au triage du sédiment.

Bouche d'une Pearsonothuria graeffei aux tentacules peltés, adaptés au ramassage du sédiment.

Bouche d'une Cucumaria miniata, pourvue de bras tentaculaires arborescents en fractales, destinés au filtrage de l'eau.

Réjections d'holothuries sédimentivores. Ce sable filtré et recyclé permettra d'enrichir et d'homogénéiser le sédiment.

Il a été prouvé en 2013 que certaines holothuries comme Apostichopus californicus peuvent également se nourrir par leur anus, en même temps qu'elles respirent : ce stratagème leur permettrait de complémenter leur régime détritivore par un régime suspensivore.

Symbioses et commensalismes

Crevette nettoyeuse Periclimenes imperator sur une Bohadschia ocellata.

De très nombreux petits animaux ainsi que certains parasites, peuvent vivre en symbiose ou en commensalisme avec les holothuries. Certaines crevettes nettoyeuses, notamment plusieurs espèces du genre Periclimenes (genre spécialisé dans les échinodermes) dont Periclimenes imperator vivent sur le tégument des holothuries.

Le commensalisme est fréquent dans la cavité cœlomique des grosses holothuries tropicales. On y trouve notamment plusieurs espèces de crabes et de crevettes nettoyeuses pouvant entrer et sortir librement de l'anus, comme le crabe Lissocarcinus orbicularis qui peut même vivre dans la bouche de certaines espèces tropicales. Certains petits poissons comme les Carapidae séjournent et circulent librement dans l'anus - et parfois une partie du tube digestif - des grosses holothuries, où ils trouvent un abri mais aussi une aire de reproduction pour certaines espèces, qui peuvent y habiter en couple. Certains de ces Carapidae sont cependant des parasites délétères, comme les Encheliophis sp., qui se nourrissent des organes internes des holothuries. Certaines espèces d'holothuries peuvent réguler leurs hôtes internes grâce à des dents anales. D'autres endocommensaux comme les bivalves du genre Entovalva vivent dans l’œsophage des holothuries.

Plusieurs parasites vivent accrochés sur le tégument des holothuries, comme des gastéropodes ectoparasites de la famille des Eulimidae (par exemple Melanella sp. ou Stilapex sp.). Sans que la nature de l'association soit encore complètement élucidée, il existe sur le tégument d'holothuries des observations de plusieurs espèces vers polychètes (notamment des Polynoidae).

Carapus acus, un poisson-perle qui vit dans la cavité cloacale des holothuries.

Le petit crabe Lissocarcinus orbicularis peut vivre à l'intérieur de la bouche des holothuries, ou se déplacer sur leur corps.

La crevette Periclimenes imperator, commensal fréquent de nombreux échinodermes.

Des gastéropodes parasites de la famille des Eulimidae sur le trivium d'une H. verrucosa juvénile.

Deux polychètes polynoïdes sur une Thelenota anax.

Prédateurs

La Tonne perdrix, un prédateur très spécialisé des holothuries tropicales.

Les holothuries sont dédaignées par la plupart des prédateurs marins en raison des toxines qu'elles contiennent (notamment l'holothurine) et de leurs moyens de défense parfois spectaculaires. Cependant, elles demeurent la proie de certains prédateurs très spécialisés qui ne craignent pas leurs toxines, comme le gros mollusque Tonna perdix, qui les paralyse à l'aide d'un puissant venin avant de les avaler entièrement, en étirant sa bouche dans des proportions parfois spectaculaires.

D'autres prédateurs plus généralistes et opportunistes peuvent aussi parfois s'en prendre aux holothuries les moins bien défendues faute de mieux, comme certains poissons (balistes, poissons-globes...), étoiles de mer et crustacés (crabes, langoustes, bernard-l'ermites...).

Cependant, le principal prédateur actuel des holothuries reste l'Homme : de nombreuses espèces sont intensément pêchées et braconnées pour alimenter le marché asiatique, et plusieurs ont connu un effondrement spectaculaire de leur population, avec parfois des conséquences néfastes sur les écosystèmes.

Une Pannychia moseleyi abyssale attaquée par une étoile carnivore du genre Solaster.

Systématique

Planche des « Thuroidea » (holothuries) dans les Formes artistiques de la nature d'Ernst Haeckel (1904), montrant notamment diverses ossicules.

Histoire scientifique

Eupentacta quinquesemita, une espèce modèle en recherche scientifique sur les holothuries.

La plus ancienne mention connue du terme grec « Òλοθóυριου » se trouve chez le poète Épicharme vers -450. Platon, Aristote et Théophraste ont tous les trois utilisé le nom générique de πλεύμον θαλάσσιος pour désigner un zoophyte marin mou et flasque - ce que l’on a traduit par « poumon marin » ; le terme pourrait désigner l’holothurie, mais peut-être aussi l'ascidie ou encore la méduse.

L'un des plus anciens textes scientifiques concernant les holothuries remonte à Aristote, dans ses Parties des animaux (vers -343) : il y nomme un animal « holothurie » sans le décrire, mais en le classant parmi les animaux dépourvus de sens (avec les éponges et apparemment les tuniciers, « poumons de mer ») ; ce nom sera conservé et utilisé par la suite pour nommer les concombres de mer, sans preuve qu'il s'agit bien de l'animal dont parlait le Philosophe. La première utilisation de ce terme pour nommer indubitablement un concombre de mer se trouve dans les Libri de Piscibus Marinis de Guillaume Rondelet, publié en 1554. En Orient, les traités de médecine ou de zoologie évoquent les holothuries dès le VIII siècle, notamment le Kojiki en Chine (712), puis le Wamyō ruijushō au Japon (934), ouvrant la voie à une longue tradition d'excellente représentation de ces animaux dans les traités chinois et japonais.

Les scientifiques occidentaux recommencent à s'intéresser aux échinodermes à partir du siècle des Lumières : en 1751 un article « Holothurie » est rédigé dans l'Encyclopédie, sur la base des commentaires d'Aristote et Rondelet, mais leur position taxinomique (et même leur description) est encore peu claire :

« HOLOTHURIE, s.f. holothurium, (Hist. nat. Zool.) animal de mer. M. Linnæus le met au rang des zoophytes, qui sont nuds & qui ont des membres. Rondelet fait mention de deux espèces d’holothuries dont il donne les figures. La première espèce a une écorce dure, elle est oblongue ; l’une des extrémités est mousse & terminée par une écorce percée de plusieurs trous. La seconde espèce a le corps parsemé d’aiguillons ; il est terminé à l’un des bouts par une sorte de tête ronde percée d’un trou rond & ridé qui s’ouvre & se ferme, & qui est la bouche de l’animal ; l’autre bout du corps est menu & allongé en forme de queue. Il y a de chaque côté un prolongement qui est une jambe, ou plûtôt une nageoire, car l’animal s’en sert pour se mouvoir. L’un des prolongemens est plus étroit que l’autre, découpé tout-autour, & terminé en pointe. »

En 1758 les holothuries figurent dans le Systema Naturae de Carl von Linné, mais ce terme n'y désigne toujours pas des échinodermes, mais regroupe des animaux assez hétéroclites, comme la physalie. C'est Nathanael Gottfried Leske qui crée l'embranchement des échinodermes en 1778 (systématisé par Jean-Guillaume Bruguière en 1791) et incorpore définitivement ce clade aux classifications scientifiques. C'est Henri-Marie Ducrotay de Blainville qui se fait le descripteur scientifique du sous-embranchement des holothuroidea en 1834, en y désignant spécifiquement les concombres de mer. Au cours du XIX siècle, de nombreuses espèces sont découvertes, et rapidement divisées en ordres et familles, notamment par Grube, Théel et Haeckel.

Au cours du XX siècle, la pêche commerciale de plus en plus intensive menée pour satisfaire la clientèle asiatique mène à l'effondrement rapide de nombreux stocks ; cette situation commença à inquiéter le secteur et les gouvernements à partir des années 1970, qui commencèrent à demander des études scientifiques sur l'état des populations, ce qui contribua à redynamiser la recherche sur ces animaux. En 1990 est créé le SPC Beche-de-mer Information Bulletin, premier périodique scientifique exclusivement dédié aux holothuries. Les holothuries sont aujourd'hui étudiées par de nombreux spécialistes de pays variés, comme Chantal Conand, Gustav Paulay, Sven Uthicke, Nyawira Muthiga, Maria Byrne, Steven Purcell, François Michonneau ou Yves Samyn.

Classification

Les Apodida comme cette Euapta godeffroyi ont un corps serpentiforme, dépourvu de podia, et des tentacules pinnés.

Les Aspidochirotida comme cette Holothuria cinerascens ont un corps en boudin et des tentacules peltés.

Les Dendrochirotida comme cette Cercodemas anceps ont un corps ramassé et des tentacules arborescents.

Les Elasipodida comme ce « cochon marin » Scotoplanes globosa ont un corps translucide et des appendices de marche ou de natation. Ils sont abyssaux.

Les Molpadida comme ce Paracaudina australis ont des tentacules courts et sont munis d'un appendice caudal, ici rétracté.

Les holothuries n'ayant pas de squelette comme les autres échinodermes, leur classification est plus complexe et demande l'examen de spécimens bien conservés. La taxinomie moderne se fonde tout d'abord sur la présence ou la forme de certaines parties molles (podia, poumons, tentacules...) pour déterminer les grands ordres, et secondairement sur la couronne péripharyngienne et l'examen microscopique des ossicules pour déterminer le genre et l'espèce. Les méthodes génétiques contemporaines ont aussi grandement aidé à faire progresser la classification de ces animaux.

On compte actuellement environ 1250 espèces d'holothuries. Celles-ci sont généralement divisées en cinq ou six ordres :

ordre Apodida Brandt, 1835 famille Chiridotidae Östergren, 1898 famille Myriotrochidae Théel, 1877 famille Synaptidae Burmeister, 1837

famille Chiridotidae Östergren, 1898

famille Myriotrochidae Théel, 1877

famille Synaptidae Burmeister, 1837

ordre Aspidochirotida Grube, 1840 famille Holothuriidae Burmeister, 1837 famille Mesothuriidae Smirnov, 2012 famille Stichopodidae Haeckel, 1896 famille Synallactidae Ludwig, 1894

famille Holothuriidae Burmeister, 1837

famille Mesothuriidae Smirnov, 2012

famille Stichopodidae Haeckel, 1896

famille Synallactidae Ludwig, 1894

ordre Dendrochirotida Grube, 1840 famille Cucumariidae Ludwig, 1894 famille Cucumellidae Thandar & Arumugam, 2011 famille Heterothyonidae Pawson, 1970 famille Paracucumidae Pawson & Fell, 1965 famille Phyllophoridae Östergren, 1907 famille Placothuriidae Pawson & Fell, 1965 famille Psolidae Burmeister, 1837 famille Rhopalodinidae Théel, 1886 famille Sclerodactylidae Panning, 1949 famille Vaneyellidae Pawson & Fell, 1965 famille Ypsilothuriidae Heding, 1942

famille Cucumariidae Ludwig, 1894

famille Cucumellidae Thandar & Arumugam, 2011

famille Heterothyonidae Pawson, 1970

famille Paracucumidae Pawson & Fell, 1965

famille Phyllophoridae Östergren, 1907

famille Placothuriidae Pawson & Fell, 1965

famille Psolidae Burmeister, 1837

famille Rhopalodinidae Théel, 1886

famille Sclerodactylidae Panning, 1949

famille Vaneyellidae Pawson & Fell, 1965

famille Ypsilothuriidae Heding, 1942

ordre Elasipodida Théel, 1882 famille Deimatidae Théel, 1882 famille Elpidiidae Théel, 1882 famille Laetmogonidae Ekman, 1926 famille Pelagothuriidae Ludwig, 1893 famille Psychropotidae Théel, 1882

famille Deimatidae Théel, 1882

famille Elpidiidae Théel, 1882

famille Laetmogonidae Ekman, 1926

famille Pelagothuriidae Ludwig, 1893

famille Psychropotidae Théel, 1882

ordre Molpadida Haeckel, 1896 famille Caudinidae Heding, 1931 famille Eupyrgidae Semper, 1867 famille Gephyrothuriidae Koehler & Vaney, 1905 famille Molpadiidae Müller, 1850

famille Caudinidae Heding, 1931

famille Eupyrgidae Semper, 1867

famille Gephyrothuriidae Koehler & Vaney, 1905

famille Molpadiidae Müller, 1850

sous-classe Apodacea Brandt, 1835 ordre Apodida Brandt, 1835 famille Chiridotidae famille Myriotrochidae famille Synaptidae ordre Molpadiida Haeckel, 1896 famille Caudinidae famille Gephyrothuriidae famille Molpadiidae

ordre Apodida Brandt, 1835 famille Chiridotidae famille Myriotrochidae famille Synaptidae

famille Chiridotidae

famille Myriotrochidae

famille Synaptidae

ordre Molpadiida Haeckel, 1896 famille Caudinidae famille Gephyrothuriidae famille Molpadiidae

famille Caudinidae

famille Gephyrothuriidae

famille Molpadiidae

sous-classe Aspidochirotacea Brandt, 1835 ordre Aspidochirotida Grube, 1840 famille Holothuriidae famille Stichopodidae famille Synallactidae ordre Elasipodida famille Deimatidae famille Elpidiidae famille Laetmogonidae famille Pelagothuriidae famille Psychropotidae

ordre Aspidochirotida Grube, 1840 famille Holothuriidae famille Stichopodidae famille Synallactidae

famille Holothuriidae

famille Stichopodidae

famille Synallactidae

ordre Elasipodida famille Deimatidae famille Elpidiidae famille Laetmogonidae famille Pelagothuriidae famille Psychropotidae

famille Deimatidae

famille Elpidiidae

famille Laetmogonidae

famille Pelagothuriidae

famille Psychropotidae

sous-classe Dendrochirotacea Grube, 1840 ordre Dactylochirotida Pawson et Fell, 1965 famille Rhopalodinidae famille Vaneyellidae famille Ypsilothuriidae ordre Dendrochirotida Grube, 1840 famille Cucumariidae famille Paracucumidae famille Phyllophoridae famille Placothuriidae famille Psolidae famille Sclerodactylidae

ordre Dactylochirotida Pawson et Fell, 1965 famille Rhopalodinidae famille Vaneyellidae famille Ypsilothuriidae

famille Rhopalodinidae

famille Vaneyellidae

famille Ypsilothuriidae

ordre Dendrochirotida Grube, 1840 famille Cucumariidae famille Paracucumidae famille Phyllophoridae famille Placothuriidae famille Psolidae famille Sclerodactylidae

famille Cucumariidae

famille Paracucumidae

famille Phyllophoridae

famille Placothuriidae

famille Psolidae

famille Sclerodactylidae

Origines et registre fossile

Les holothuries étant des animaux au corps mou et très peu minéralisé (contrairement à la plupart des autres échinodermes), leur corps est généralement intégralement consommé par les bactéries et nécrophages à leur mort, ne permettant pas un processus de fossilisation dans la plupart des cas. Le seul élément parfois préservé est la couronne calcaire péripharyngienne, ainsi que parfois les spicules. Ainsi, leur histoire évolutive est encore en grande partie obscure, et passe par quelques spécimens à la conservation exceptionnelle et surtout par des fossiles d'ossicules ou d'anneau calcaire, qui ne donnent cependant que peu d'informations sur l'allure générale de l'animal.

Les plus anciennes traces assignables à des holothuries dateraient de l'Ordovicien (-485-443 millions d'années), mais sont encore sujets à caution, comme l'espèce contestée Oesolcucumaria eostre. Le registre fossile commence à être mieux documenté à partir du Dévonien, avec une quarantaine d'espèces identifiées (essentiellement sur la base de couronnes et de spicules, qui renseignent peu sur l'allure générale de l'animal), puis 65 au Carbonifère. Le pic de diversité observée est atteint entre le Trias (252 espèces) et le Jurassique (2**), avant que la diversité apparente du registre ne diminue jusqu'à nos jours.

Le groupe actuel le plus proche semble être les oursins, classés avec les holothuries (et quelques autres groupes éteints) au sein du sous-embranchement Echinozoa, et dont ils auraient divergé dès l'Ordovicien inférieur, voire avant.

Les holothuries et l'Homme

Une grosse holothurie tenue en main aux Maldives. On peut voir que l'animal, stressé, a éjecté ses tubes de Cuvier.

Relations à l'homme

Les holothuries sont des animaux extrêmement lents, et parfaitement inoffensifs même si certaines possèdes des mécanismes de défense susceptibles de provoquer des nuisances (ossicules collantes, tubes de Cuvier...). Les toxines qu'elles contiennent interdisent généralement de les manger crues ou non préparées. Leur forme étonnante leur vaut souvent le dégoût des baigneurs, qui les utilisent parfois aussi pour jouer (notamment en les pressant pour voir sortir un jet d'eau depuis le cloaque, ce qui blesse l'animal).

Si les holothuries demeurent des animaux relativement mal connus et souvent méprisés des baigneurs européens, de nombreuses espèces tropicales sont toutefois considérées comme particulièrement esthétiques, et ces animaux jouissent d'une image bien plus positive dans certaines régions du monde, notamment au Japon où, en plus d'être des mets de choix, elles font l'objet d'un intérêt populaire certain, jusque dans la poésie traditionnelle.

Gastronomie

Un élevage commercial d'holothuries aux Philippines.

Plat hongkongais à base d'holothurie.
Plat hongkongais à base d'holothurie.

L'« Espardenya » (Parastichopus regalis) est consommée dans la culture catalane.

La pêche commerciale des holothuries semble s'être développée il y a environ 1000 ans en Chine, et l’engouement suscité provoqua rapidement un effondrement des stocks locaux menant à l'élaboration d'un marché d'importation international. Diverses espèces d’holothuries, connues sous le nom de trepang en malais, vidées, bouillies, séchées et fumées sont consommées en Chine et à Singapour et y sont très appréciées. On en consomme également au Japon sous le nom de namako. De l’Océan Indien au Pacifique en passant par l'Indonésie (Makassar), les concombres de mer sont récoltés pour prélever leurs téguments, sur un mode principalement artisanal mais localement relativement intensif. Sur place, on les mange bouillis, séchés, marinés, en potage ou encore ou frits : la technique du séchage est la plus appropriée à l'exportation vers l'Asie du Sud-Est, qui demeure la principale raison de cette pêche dans les pays insulaires. Quelques espèces peuvent être consommées crues (Apostichopus japonicus, Cucumaria frondosa, Parastichopus californicus).

Les holothuries sont aujourd'hui pêchées pour être mangées dans plus de 70 pays, et consommées principalement en Indonésie, en Chine (et plus globalement en Asie du Sud-Est) et à Madagascar, ainsi que dans certains pays insulaires de l'Indo-Pacifique. Selon un rapport de la FAO, on estime qu'à la fin des années 1970 la consommation mondiale était de 25 000 tonnes.

L'essor économique de l'Asie du Sud-Est depuis les années 1980, couplé aux faibles revenus de nombreux pays coralliens où vivent les holothuries comestibles, font peser de lourdes menaces sur ces espèces autrefois communes, dont certaines voient leurs stocks s'effondrer d'une manière inquiétante. Un réseau international de braconnage féroce s'est également mis en place, visant notamment les zones protégées désertes ou de pays en voie de développement, et est actif jusqu'en Afrique de l'Ouest.

Les populations d'holothuries ont ainsi diminué de 98% aux Galapagos entre 1993 et 2004, et de 94% en Égypte entre 1998 et 2001, puis encore de 45% entre 2002 et 2007 malgré l'interdiction de leur récolte. La situation est proche dans la plupart des pays de l'Indo-Pacifique tropical.

La consommation des holothuries fut historiquement importante en Nouvelle-Calédonie (où on les appelle « bèches de mer »), mais a très fortement diminué depuis la seconde guerre mondiale. La préparation était complexe : les animaux étaient bouillis une première fois dans de l'eau de mer, puis une seconde fois dans de l'eau douce avant d'être éviscérés. Le produit était ensuite fumé au bois de mangrove puis séché au soleil.

En France, la principale holothurie consommée traditionnellement est l'« Espardenya » (Parastichopus regalis), notamment dans le sud-ouest ; c'est un mets de choix en cuisine catalane, mais son commerce est très peu développé.

D'après une synthèse commandée par la FAO en 2012, 58 espèces sont significativement exploitées pour la consommation humaine. Presque toutes appartiennent à l'ordre des Aspidochirotida (à part 3 espèces de l'ordre des Dendrochirotida, toutes de la famille des Cucumariidae), dont la plupart à la famille des Holothuriidae, et secondairement des Stichopodidae. La très large majorité sont des espèces tropicales.

Parmi les espèces comestibles, on peut citer (par ordre décroissant de valeur marchande) Holothuria nobilis, Thelenota ananas, Actinopyga echinites, Actinopyga palauensis, ou encore Holothuria scabra. Les espèces Holothuria lessoni, Holothuria fuscogilva et Holothuria whitmaei ont également connu une forte flambée des prix en 2014. En dépit de son nom, l'« holothurie comestible » Holothuria edulis n'est que peu consommée en Asie.

D'un point de vue nutritionnel, les téguments d'holothuries sont riches en protéines (45% du poids sec) et en minéraux, et contiennent peu de graisses et de sucres.

Concombres de mer sur un marché en Asie.

Concombre de mer en sauce en Chine.

Concombres de mer frits

Utilisations pharmaceutique et cosmétique

Certaines compagnies pharmaceutiques produisent des produits dérivés à partir du « trépang ». Ces produits se présentent sous la forme d'huiles, de crèmes et cosmétiques, mais aussi parfois de spécimens séchés. Certains d'entre eux sont destinés à être ingérés. Certains soigneurs attribuent aux extraits de concombre de mer des propriétés aphrodisiaques ou antiseptiques jamais démontrées scientifiquement. De prétendues propriétés anticancéreuses ont été mises à l’étude, et sérieusement mises en doute.

Holothuries séchées et conservées en bocal, utilisées à des fins médicinales par la médecine chinoise.

Ici, dans une pharmacie « chinoise » au Japon.

Statut de protection

Plusieurs espèces d'holothuries voient leur effectif chuter de manière préoccupante depuis quelques décennies, principalement en raison de la surpêche, mais aussi de la dégradation de leur environnement. La fonction écologique capitale de ces animaux rend leur raréfaction d'autant plus préoccupante pour les écologues. En conséquence, les concombres de mer font l'objet d'un suivi de la part de la FAO, de la CITES et de l'IUCN. 16 espèces de l'ordre des Aspidochirotida figurent ainsi sur la Liste rouge de l'UICN depuis 2013, dont 9 classées comme « vulnérables » et 7 « en danger ou à forte probabilité d'extinction » (Apostichopus japonicus, Holothuria lessoni, Holothuria nobilis, Holothuria scabra, Holothuria whitmaei, Isostichopus fuscus et Thelenota ananas).

Galerie

Synapta maculata ou « cordon mauresque » (Île de La Réunion).

Pseudocolochirus violaceus. Les espèces de plusieurs genres de cette famille, rondes, colorées et sessiles, sont couramment appelées pomme de mer.

Concombre de mer ensablé (Holothuria poli), espèce méditerranéenne vivant à proximité des plages.

Apostichopus californicus, une holothurie californienne, rejetée sur la côte avec des restes de kelp et d'algues vertes.

Isostichopus fuscus, holothurie des Îles Galápagos, cachée dans l'anfractuosité d'un fond rocheux.

Une Holothuria leucospilota (noire, ordre Aspidochirotida) et une Synapta maculata (brune, ordre Apodida) à la Réunion.

Une holothurie nageuse de la famille des Pelagothuriidae (genre Enypniastes).

Une holothurie nageuse de la famille des Psychropotidae (genre Psychropotes).

Holothurie léopard (Bohadschia argus).

Isostichopus badionotus.

Cucumaria miniata.

Pearsonothuria graeffei.

Synaptula lamperti.

Colochirus robustus.

Holothuria pervicax.

Stichopus chloronotus.

Thelenota rubralineata.

中文百科

海参,又名海鼠,是海生的棘皮类动物,通常生活在水温颇低的海底,平时以过滤沙子中的杂质为食,又有海中清道夫之称。遇到危险时会吐出内脏吓阻敌人,以求自保。海参在外界某些条件刺激下,会有自溶现象。

特征

海参 触手有盾状、枝状、羽状、指状4种,作用是取食;一般数目为10、12、15、20个;触手由第一对管足进化来。 多数海参有管足;背面的管足常形成没有吸盘的疣足或肉刺。 绝大多数海参有骨片,有桌形、扣状、杆状、穿孔板、花纹样、轮形、锚形、笼状等形状;数量不一,一个丑海参约有2000万个骨片,而海地瓜有时全无骨片;骨片多的海参触感粗糙,骨片少的则光滑;骨片是一种单龋的内骨骼,是变小的骨板。 海参特有器官是石灰环,起支持咽部、神经环、环水管的作用;一般由5个辐片和5个间辐片组成;某些枝手目海参的石灰环由多数小片镶嵌成,各辐片向后伸出叉状延长;无足目的石灰环一般多于100片。 海参的消化道在体内回转两次,靠着肠系膜连接体壁,肠的末端扩大为泄殖腔,在泄殖腔旁常分出一对枝状器官,为呼吸树(水肺);有些水肺基部有许多细盲管构成的有黏性的器官(居维叶氏器),是海参特有的防御器官。 海参有一个生殖腺,位于肠系膜的一侧或两侧,一条总管在背中线的触手之间或稍后方开口。 海鲜市场售卖的「珊瑚蚌」,其实就是这些肠脏清理过后剩下来可吃的部分,是吃火锅时的材料之一。 与隐鱼是「片利共生」的关系,隐鱼借着「躲」进海参体内来躲避危险,且以海参的部分脏器为食料。部分海参被捕获时常发现有隐鱼在其体腔内。

食用

干货海味海参 烹煮方式 中国人视海参为四大「海味」:鲍、参、翅、肚的一种,会腌以石灰等物后晒成干货,是一种名贵食品。 近年由于交通发达,海参的产能提升,干货海参的售价已大大下降,餐馆里海参的售价依然高企,主要原因是处理海参工序繁复。 泡发方法 泡发海参时,是烹煮海参最重要,也是最花时间的工序。 干货海参在烹饪须用水泡发,泡发后体积将会变大3至8倍,视乎海参品种及品质而定。 一般厨师用清水加以大块冰块泡发,并存放在摄氏4度的低温下浸泡。在摄氏4度泡海参是为了避免海参在过程中受细菌污染变坏。海参浸泡时必需完全被水浸没,以利完全汲水。以后,每6至12小时更换泡浸的水。以上方法浸泡,一般需时约7至14日。当海参泡浸至半软身时,就可切开海参,清除内脏,然后继续浸泡至完全汲水。 部分现代家庭会采用较先进的真空焖烧锅来做泡发处理:先以拍松的生姜块、葱段放入清水里煮,当水烧至虾眼温水时,关火,放入海参,然后放入真空焖烧锅内过夜(约12小时)。生姜、葱的作用是去除海产的鱼腥味。取出海参,换水换生姜块、葱段,重复以上泡浸工序3至5次,其间同样要清除内脏。 泡发时切勿用热水,否则会外表会被煮熟而内里汲不到水,或部分溶化。另外泡发期间切勿沾染油脂、碱、盐等,否则会降低海参吸水膨胀率,可使其变质,甚至会溶化掉。泡发好的海参在长时间高温会溶化,烹煮时应留意海参下锅的时间控制。 泡发好的海参可以马上烹煮,如要存放超过2日才食用,应存放在摄氏-18度以下冷藏,保存期与一般冻肉无异。结冰并不会对海参的质感造成多少的影响,十分方便食用。 菜色 由于海参本身香味、味道单薄,但质地爽口或软滑(视乎品种及烹煮时间);广东菜处理海参一般以焖、煮等为主,配以高汤、上汤煮成的汤羹或清炒小菜烹调。时下亦流行配排骨、冬菇以小砂锅(煲仔)处理。即使日常汤面也可以加入食用。 产地 食用海参的主要产地有朝鲜半岛、中国东北附近海岸和日本海等。1990年代后期,开始有中国商人在澳洲生产急冻食用海参到华南地区销售。东南亚的秃参。芒阿雷瓦群岛一带的哈参。

种类及分布情况

黑沙参(Holothuria)

白沙参(H.fuscogilva)

糙海参(H.scabra)

多色糙海参(H.scabra versicolor)

棘辐肛参(Actinoproga)

乌皱辐肛参(A.miliaris)

梅花参(Thelenota ananas)

绿棘参(Stichopus choloronotus)

花棘参(S.variegatus)

刺参(S.japanicus Selenka)

花刺参(S.vsriegates Semper)

绿刺参(S.chloronotus)

梅花参(T.ananas)

黑乳参(H.microthele)

营养价值

中医认为其有补肾,提高免疫力功效。

1. 海参含胆固醇低,脂肪含量相对少,是典型的高蛋白、低脂肪、低胆固醇食物,对高血压、冠心病、肝炎等病人及老年人堪称食疗佳品,常食对治病强身很有益处;

2. 海参含有硫酸软骨素,有助于人体生长发育,能够延缓肌肉衰老,增强机体的免疫力;

3. 海参微量元素钒的含量居各种食物之首,可以参与血液中铁的输送,增强造血功能;

4. 最近美国的研究学者从海参中萃取出一种特殊物质--海参毒素,这种化合物能够有效抑制多种霉菌及某些人类癌细胞的生长和转移;

5. 食用海参对再生障碍性贫血、糖尿病、胃溃疡等均有良效。

图集

Stichopus uscus

Holothuria tubulosa

烹煮后的海参

法法词典

holothurie nom commun - féminin ( holothuries )

  • 1. zoologie animal marin, de l'embranchement des échinodermes, apparenté à l'étoile de mer et à l'oursin, au corps tubulaire et mou muni de ventouses sur la face ventrale et de papilles rétractiles sur la face dorsale, qui se nourrit d'organismes microscopiques

    les holothuries des récifs coralliens

  • 2. cuisine chair du concombre de mer très appréciée dans la cuisine chinoise

    une soupe aux holothuries

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