Bivouac
Un bivouac est un campement rudimentaire permettant de passer la nuit en pleine nature. Dans les pays développés, le bivouac est le plus souvent pratiqué lors d'activité en plein air, par exemple lors de randonnée pédestre de plusieurs jours (trekking, grande randonnée) mais cette pratique existe depuis l'apparition de l'homo sapiens. Pour de nombreux peuples nomades dans le monde, le bivouac est encore un mode d'hébergement courant. Même si le bivouac nécessite souvent l'usage d'une tente, le fait de dormir sans protection, ce qu'on appelle communément « dormir à la belle étoile » relève aussi du bivouac, tout comme le fait de manger en plein air.
Étymologie
Le terme français « bivouac » est également utilisé en anglais depuis les guerres napoléoniennes. Il provient d'un mot de la langue allemande telle que parlée au Moyen Âge classique, biwacht, qui se décompose en bie- (aujourd'hui, bei-), « secondaire » et wacht, « surveillant. » Il faisait référence à la charge de surveillance externe des villes fortifiées, par contraste avec la surveillance interne (fonction de police). Les soldats chargés de cette mission utilisaient des abris temporaires.
Bivouac sans protection
Par temps chaud et sans vent, c'est-à-dire le plus souvent l'été dans les zones tempérées, il est possible de dormir sans aucune protection, dans l'herbe ou à même le sol. Toutefois, les adeptes des nuits « à la belle étoile » emportent la plupart du temps un sac de couchage. D'autres utiliseront une grande moustiquaire ou une couverture de survie. Dans tous les cas, il est fréquent d'utiliser un drap, un sac à viande, un carrémat, un matelas pneumatique ou autogonflant pour recouvrir le sol, afin de niveler les micro-reliefs et d'assurer une isolation thermique minimale. Si le temps est venteux, pluvieux ou humide, l'utilisation d'un sur-sac plus ou moins imperméable et respirant protégeant le sac de couchage est souvent nécessaire. L'utilisation d'un sac de couchage à température confort hivernal s’avère indispensable par temps froid. La qualité du matelas de sol est tout aussi importante, si ce n'est plus. Lorsque l'on bivouaque dans la neige, un sur-sac est indispensable. L'usage d'une tente permet de se couper efficacement du vent et de l'humidité, mais l'utilisation d'un sac de couchage à température confort hivernal reste nécessaire car la température à l'intérieur de la tente n’augmente guère plus que de +5 °C. Un abri à neige (ou trou à neige) permet d'obtenir une température ambiante de 0 °C, alors qu'une température de -20 °C règne à l’extérieur de l'abri. En revanche l'utilisation d'un sur-sac reste conseillé en raison de gouttes tombant du plafond. Le bivouac par temps difficile est davantage utilisé par les personnes qui entreprennent des treks, par des randonneurs en quête de défi, des alpinistes ou des aventuriers.
Bivouac avec tente
Bivouac extrême
L'usage d'une tente est courant soit par confort, soit par nécessité météorologique extrême (expédition polaire ou randonnée himalayenne par exemple). La tente est utilisée dans la plupart des randonnées. Il s'agit de tentes légères, prévues pour une à trois personnes maximum. Leur poids est de moins de un kilogramme par randonneur. Leur choix se fait en fonction de l'utilisation (familiale, sportive, randonnée, vélo tout terrain…), du lieu géographique (campagne, moyenne montagne, haute montagne, désert, jungle…), des saisons et des conditions climatiques.
D'un point de vue des autorités, le bivouac avec tente peut facilement être assimilé à du camping sauvage, et de ce fait être verbalisé s'il enfreint la réglementation en vigueur. Dans les parcs naturels il est généralement autorisé du coucher au lever du soleil afin de permettre les activités de plein air de type trekking ou grande randonnée. Toutefois certains parcs imposent des restrictions ainsi dans le parc national de la Vanoise, il n'est pas autorisé de monter une tente permettant la station debout.
Bivouac en canoë
Un canoë peut également servir d'abri (toit). L'essentiel sera de se protéger de l'humidité, du froid, de l'écoulement des eaux de pluie qui proviennent du sol, par des toiles en plastiques, bâches, couverture de survie ou des végétaux comme les fougères, les herbes, les écorces…
Bivouac utilisant la technique du trou dans la neige
Bivouac sans tente, dans une dépression neigeuse creusée pour accueillir un sur-sac imperméable et un sac de couchage adapté aux températures hivernales.
La neige est un excellent isolant contre le vent et le froid de la nuit. Il est souvent difficile voire impossible de construire un igloo en raison de la qualité de la neige et d'un manque de temps. Un trou dans la neige est souvent plus facile à réaliser. Cela demande une accumulation de neige suffisante. Pour cela, on utilise la sonde à neige et on décide du meilleur endroit, congère généralement, souvent dans les combes. Puis à l'aide d'une pelle à neige, on creuse le trou en fonction du nombre de personnes. Compter un travail continu de 1 heure minimum pour 1 personne. Il est préférable d'effectuer de petites cheminées d'aération afin d'éviter la condensation à l'intérieur du trou. Prévoir un bloc de neige afin de fermer la porte du trou durant la nuit.
Dans tous les cas une attention particulière doit être portée au risque d’asphyxie par CO2. S'il neige pendant la nuit, la cheminée d'aération peut s'obstruer ce qui engendre une accumulation du CO2 (sans odeur) et peut provoquer la mort si aucun apport d'air frais n'est assuré. S'il y a du vent, on peut éviter que la cheminée d'aération se voie bouchée par la neige en y plaçant un bâton, de ski par exemple, avec un morceau de tissu en son bout. Le vent fera continuellement bouger le bâton grâce à son action sur le bout de tissu. Le trou d'entrée ne devrait pas se fermer complètement pour laisser passer un filet d'air. Dans tous les cas, le meilleur élément de sécurité est quelqu'un qui reste éveillé pour surveiller que la cheminée d'aération ne se bouche pas. Un moyen simple, systématiquement utilisé par les troupes de montagne suisses lorsqu'elles bivouaquent dans des abris à neiges, est de laisser allumée une bougie toute la nuit. Son action est triple, elle chauffe l'intérieur de l'abri, elle offre de la lumière à la personne de garde et surtout sert d'alarme à dioxyde de carbone. Si la bougie s'éteint cela signifie qu'il n'y a plus assez d'oxygène, car remplacé par le CO2, dans le trou à neige. Il est donc urgent de pratiquer des ouvertures pour ne pas risquer l'asphyxie et la mort.
Il est possible également de créer un abri en recouvrant d'un épais manteau de neige, environ 90 à 100 cm, les sacs à dos, le matériel…, de bien tasser à l'aide de la pelle le dôme. Puis, il convient de planter à distance régulière sur tout le dôme à 20 cm de profondeur des bâtons de 30 cm de long. Il est ensuite nécessaire de laisser durcir l'ensemble plus ou moins longtemps selon la température ambiante. Les bâtons feront gagner en solidité l'ensemble et permettront de faciliter l'excavation du dôme en donnant une indication de limite à creuser et donc obtenir des parois d'environ 20 cm d'épaisseur. Le matériel est récupéré à ce moment-là, parfois plusieurs heures après avoir commencé le dôme. Il s'agit donc d'anticiper les besoins en matériel (pelle, vêtements, réchaud) nécessaire durant la construction du dôme.
Plus simplement, une tranchée recouverte d'un toit (bâche, bloc de neige, branches de sapin recouvertes de neige, dôme simple) permettra de se protéger efficacement contre le vent, qui est un facteur aggravant et souvent décisif lors de violentes tempêtes.
Bivouac sous terre
En spéléologie, l'exploration de certaines cavités nécessite un bivouac. Un campement est installé pour éviter des aller-retours qui peuvent être épuisants entre la zone d'exploration et la surface. On peut utiliser des hamacs ou des matelas. Les sacs de couchages, la cantine, etc. sont descendus pour toute la durée de l'exploration qui peut nécessiter plusieurs expéditions. La localisation du bivouac doit être étudiée avec attention : il faut que l'endroit soit relativement sec, horizontal, à l'abri des courants d'air (pour le confort), éloigné des crues, mais néanmoins disposer d'eau (alimentaire) à proximité. Il ne doit pas être trop éloigné de la zone d'exploration. Parfois, une ligne téléphonique (avec possibilité de transfert de données) est tirée entre le bivouac et la surface pour tenir les explorateurs au courant des conditions météorologiques, ainsi que pour transmettre des données topographiques ou scientifiques (Lechuguilla, Siebenhengste). Certains bivouacs ont été installés post-siphon (par exemple, pour l'exploration de la Baerenschacht près de Beatenberg).
B.II au Faustloch Cuisine/salle à manger
B.II au Faustloch Coin à coucher
Sites naturels
Dans la plupart des sites naturels français, le bivouac est généralement autorisé mais le camping de plusieurs nuits est interdit. Il s'agit là en fait d'établir un campement temporaire du coucher au lever du soleil. Cela permet de réglementer le camping sans pour autant interdire aux individus de dormir en pleine nature lors d'activités de plein air. Il est presque toujours interdit de faire du feu sur ces sites protégés.