L'Avent (du latin adventus : avènement, arrivée du Messie) est la période qui couvre quelques semaines précédant Noël, quatre dans la tradition de l'Église latine. Depuis l'instauration de ce temps liturgique, par analogie au Quadragésime du Carême, par le pape Grégoire le Grand, l'Avent représente la période où l'on se prépare à la venue du Christ ; à sa naissance.
Dans les Églises utilisant le calendrier grégorien, l'Avent débute le quatrième dimanche avant Noël, et marque le début de l'année liturgique. L'Avent commence donc, au plus tôt, le 27 novembre et, au plus tard, le 3 décembre et se termine le 24 décembre. Chez les Orientaux et les Mozarabes, le temps de l'Avent dure 6 semaines et commence entre le 11 et le 15 novembre.
Dans l'Église catholique et la plupart des Églises protestantes, la couleur liturgique de cette période est le violet. Cependant, certains épiscopaliens et luthériens utilisent le bleu, et certains byzantins utilisent le rouge ou le blanc.
Étymologie
L'Avent est emprunté au latin chrétien adventus, dérivé du latin classique advenire (arriver) ; c'est-à-dire l'arrivée, l'avènement de Jésus-Christ, dit, par antonomase, pour sa naissance, et finalement, par catachrèse, pour un certain temps avant Noël. En France, jusqu'au XIV siècle, la graphie la plus courante est Advent mais celle-ci disparaît totalement après le XVII siècle pour laisser place à la forme que l'on connaît aujourd'hui.
Histoire
Représentation de saint Perpet de Tours.
La célébration de l'Avent débute au cours du V siècle, lorsque l'évêque Perpet de Tours, dans une ordonnance, ordonne qu’à partir de la fête de saint-Martin, le 11 novembre jusqu’à Noël, on jeûne trois fois par semaine : c’est pour cela que l’Avent est également nommé Carême de saint Martin. Selon les historiens, cette institution ne dépasse pas les limites du diocèse de Tours jusqu’au VI siècle.
Mais le concile de Mâcon tenu en 581 adopte l’usage consacré à Tours, et bientôt toute la France observe ces trois jours de jeûne par semaine depuis la saint-Martin jusqu’au jour de Noël. Il est également décrété que les offices se feraient pendant l'Avent selon le même rite que lors du Carême. Les fidèles les plus pieux dépassent, dans certains pays, les prescriptions adoptées par le concile de Mâcon, et jeûnent tous les jours de l’Avent. Bien que les homélies de Grégoire le Grand, à la fin du VI siècle, indiquent quatre semaines pour le temps liturgique de l'Avent, mais sans l'observance d'un jeûne. Cependant, sous Charlemagne, au IX siècle, des écrits affirment que cette quarantaine est toujours largement observée.
Au XIII siècle, le jeûne de l’Avent n’est plus pratiqué communément ; bien que, selon Durand de Mende, le jeûne est encore généralement observé. De même qu'on cite dans la bulle de canonisation du roi saint Louis, le zèle avec lequel il observait ce jeûne. Ce n’était donc plus qu’un usage observé par les chrétiens d’une grande piété. On limite ensuite cette période de la fête de saint-André jusqu’à Noël ; la solennité de cet apôtre étant en effet plus universelle que celle de saint Martin. Quand le pape Urbain V monte sur le siège pontifical, en 1362, il se contente d’obliger les gens de sa cour à l’abstinence mais il n’y est plus question de jeûne. Rome a alors coutume d’observer cinq semaines d’Avent qui précède la fête de Noël. Il en est notamment question dans le Sacramentaire de saint Grégoire. Les liturgies ambrosienne ou de Milan en comptent six. Les Grecs n’ont pas non plus de réelle uniformité ; c’est un jeûne facultatif que les uns commencent le 15 novembre, tandis que d’autres commencent le 6 décembre ou seulement quelques jours avant Noël.
L’Église catholique, depuis plusieurs siècles, commence le temps de l’Avent le quatrième dimanche avant Noël. Elle n’y observe plus ni jeûne ni abstinence extraordinaire. De même qu'elle n’a jamais imposé, en tant qu'obligation rigoureuse, le jeûne et l’abstinence comme elle l’a fait pour le Carême. Aucune peine canonique n’a jamais été attachée à l’infraction des pratiques de l’Avent. Le temps de l’Avent connaît dans l’Office les mêmes rites que le Carême, à peu de choses près, et un esprit de pénitence et de tristesse y préside. La couleur liturgique est le violet mais elle était autrefois le noir. Les noces y sont prohibées, jusqu’à l’Épiphanie ; cela s’explique par le fait que primitivement la fête de la naissance de Jésus se célébrait le 6 janvier, sous le nom de Théophanie.
La liturgie de l'Avent est demeurée inchangée jusqu'à ce que le Concile Vatican II, en 1963, introduise des changements mineurs afin de définir et différencier clairement l'esprit des périodes du Carême et de l'Avent. Finalement, l'Avent est devenu une période d'attente et d’espérance face à l'avènement du Christ.
Liturgie
Signification et cérémonial
Encensement durant les vêpres de l'Avent.
La période de l'Avent célèbre le triple avènement du Christ ; sa naissance à Bethléem il y a deux mille ans, sa venue dans le cœur des hommes de tout temps, et son retour glorieux à la fin des temps. Dès le début de l’année liturgique, la triple référence au passé, au présent et à l’avenir, qui appartient à la structure de la liturgie, est rendue manifeste.
En effet, à Noël, les fidèles contemplent le Christ né à Bethléem comme l’avaient annoncé les prophètes de l'Ancien Testament et attendent l’accomplissement de la promesse divine. Il s’agit d’accueillir la présence du Christ, de se nourrir de sa parole, dans l’attente et dans l’espérance de son retour dans la gloire. Pour les Chrétiens, le temps de l’Avent est un temps de conversion, d'attente et d’espérance.
Procession à Taos (Nouveau-Mexique), après les vêpres de l'Avent, en 1941.
La liturgie du temps de l’Avent s’articule autour de la date du 17 décembre. Les premières semaines invitent à la vigilance ; les Chrétiens doivent se tenir prêts à la venue du Christ dont on ignore quand il viendra. À partir du 17 décembre, les lectures font état de la généalogie, de l’Annonciation et de la naissance du Christ. Selon le Service national de la pastorale liturgique et sacramentelle de France, c’est le mystère pascal qui donne un sens à l’Avent, qui fait espérer et avancer vers le Royaume de Dieu et le Jugement dernier ; la Nativité symbolisant le Seigneur rejoignant les Hommes dans leur condition.
Dans le dessein de faire se concentrer les chrétiens sur la première et seconde venue de Jésus Christ, comme Sauveur, puis comme Juge, des leçons supplémentaires sont dispensées les quatre dimanches de l'Avent. En outre, l'Église encourage alors des sermons sur les thèmes de l'attente et de l'Espérance, respectivement symbolisées par le veilleur d'Isaïe et le retour du Christ dans la gloire.
Dans le calendrier liturgique catholique, le temps de l'Avent est constitué de 4 semaines, commençant chacune par un dimanche :
Premier dimanche de l'Avent (Levavi), suivant le 34 dimanche du temps ordinaire ;
Deuxième dimanche de l'Avent (Populus Sion) ;
Troisième dimanche de l'Avent (Gaudete) ;
Quatrième dimanche de l'Avent (Rorate).
Grandes antiennes « Ô » de l'Avent
Symboles et traditions
Couronne de l'Avent
Un acolyte allumant une bougie en l'église du Calvaire de Rochester, Minnesota.
Inspirée d'une tradition de l'Allemagne du XVI siècle, la Couronne de l'Avent est inventée, en 1839, par le pasteur Johann Heinrich Wichern afin de contenir l'impatience des enfants qu'il éduque ; il fabrique alors une couronne de bois, avec dix-neuf petits cierges rouges et quatre grands cierges blancs. Chaque matin, un petit cierge est allumé et, chaque dimanche, c'est un grand cierge ; la coutume n’a retenu que les grands.
La couronne est traditionnellement faite de branchages de sapin noués par un ruban rouge et ornée de pommes de pin, de houx, de laurier et parfois de gui. C'est également un ancien symbole signifiant plusieurs choses ; tout d'abord, la couronne symbolise la victoire, en plus de sa forme ronde évoquant le soleil et son retour chaque année, le nombre de quatre représente, en plus des quatre semaines de l'Avent, les quatre saisons et les quatre points cardinaux et la couleur verte est un signe de vie et d'espérance. Le sapin est un symbole de force et le laurier, un symbole de victoire sur le péché et la souffrance. Ces deux derniers, avec le houx, ne perdent pas leurs feuilles, et représentent ainsi l'éternité de Dieu. Les flammes des bougies, elles, sont la représentation de la lumière de Noël qui approche et qui apporte l'espoir et la paix, ainsi que le symbole de la lutte contre les ténèbres. Pour les Chrétiens, cette couronne est aussi le symbole du Christ Roi, le houx rappelant les épines de la Sainte Couronne posée sur la tête du Christ. La couronne de l'Avent est traditionnellement placée sur une table avec ses quatre bougies ou sur la porte d'entrée de la maison en signe de bienvenue.
Les bougies symbolisent également les grandes étapes du Salut avant la venue du messie ; la première est le symbole du pardon accordé à Adam et Ève, la seconde est le symbole de la foi d'Abraham et des patriarches qui croient au don de la Terre promise, la troisième est le symbole de la joie de David dont la lignée ne s'arrêtera pas et témoigne ainsi de son alliance avec Dieu et la quatrième et dernière bougie est le symbole de l'enseignement des prophètes qui annoncent un règne de justice et de paix. Ou encore, elles symbolisent les quatre étapes de l'histoire humaine ; la Création, l'Incarnation, le rachat des péchés et le Jugement dernier. Actuellement lors de la messe de l'Église catholique, on allume progressivement les quatre bougies, mais le symbolisme de ces étapes est rarement exprimé. Dans les Églises orthodoxes se trouvent parfois des couronnes avec six cierges, à cause de la durée plus longue du temps de l’Avent.
En Suède, les chandelles sont blanches, symbole de fête et de pureté et la couronne est réservée pour la fête de la Sainte-Lucie, le 13 décembre. Au Canada, la couronne de l'Avent est ornée de 3 bougies violettes et d'une bougie rose ; la bougie rose étant allumée le 3 dimanche, elle évoque la joie de l'achèvement de l'attente. En Autriche, les cierges sont violets, signe de pénitence.
Couronne traditionnelle au Canada.
Couronne géante à l'entrée de la Cathédrale Saint-Étienne de Vienne.
Couronne traditionnelle.
Cierges de l'Avent.
Couronne géante à Kaufbeuren (Bavière, Allemagne).
Calendrier de l'Avent
Hôtel décoré à la manière d'un calendrier de l'Avent en Allemagne.
La tradition du calendrier de l’Avent semble prendre sa source en Allemagne, au XIX siècle, lorsque certaines familles protestantes ont coutume de mettre, chaque matin, une image pieuse comportant une phrase de l'Évangile ou une incitation à faire une bonne action, au mur, et cela durant vingt-quatre jours, afin de canaliser l'impatience des enfants jusqu'au jour de Noël. Les images deviennent de plus en plus somptueuses à partir des années 1850 et sont même parfois éditées sous forme de triptyques, avec des volets à ouvrir pour découvrir le dessin central. C'est cette idée d’images masquées qui donna celle du calendrier de l’avent. Le calendrier est alors traditionnellement créé par le père de famille et composé d'un ensemble de 24 fenêtres que l'on ouvre chaque jour pour découvrir une image.
Au XIX siècle et pendant la plus grande partie du XX siècle, le calendrier de l’avent n’est présent qu’en Allemagne et en Alsace. En 1920, apparaissent les premiers calendriers de l'Avent commerciaux avec leurs portes et fenêtres miniatures à ouvrir et en 1958, le premier calendrier contenant des chocolats, comme on le connaît aujourd'hui, est commercialisé. Mais il faut attendre les années 1990 pour que les calendriers de l’avent commencent vraiment leur percée, dans le sillage des marchés de Noël qui se multiplient. Les colons ayant amené la tradition de ce calendrier, les États-Unis, l'Australie et les autres anciennes colonies anglaises font une large place au calendrier de l'Avent. La mondialisation aidant, le calendrier de l'Avent se retrouve aujourd'hui dans une grande majorité des foyers du monde.
Le calendrier de l'Avent commence habituellement le 1 et se termine le 24 décembre, ce qui ne correspond pas exactement au temps de l'Avent qui commence le quatrième dimanche avant le jour de Noël. Certains calendriers, plus proches de l'idée originelle, n'ont pas systématiquement 24 jours, mais un nombre de jours variant entre 22 et 28 selon la durée de l'Avent.
Marchés de Noël
Les marchés de Noël, ou marchés de l'Avent, ont lieu au cours des quatre semaines de l'Avent. Cette tradition est originaire de la plupart des régions germaniques comme l'Allemagne, l'Autriche, le Tyrol du Sud et l'Alsace, mais est aujourd'hui respectée dans de nombreux autres pays. Les premiers marchés de ce genre ont lieu au Moyen Âge ; en effet, les premières traces des marchés de Noël remontent au XIV siècle, en Allemagne, sous l'appellation « Marché de Saint Nicolas ». Le premier évènement relaté comme un « Marché de Noël » est daté de 1434 et a lieu à Dresde sous le règne de Frédéric II de Saxe.
Traditionnellement, les articles vendus sont des couronnes de l'Avent, des décorations de Noël, des cartes de Noël, des sapins de Noël, des crèches, des jouets et tout autre bien se rapportant à Noël ou à l'Avent. Il s'y vend également des boissons telles que le vin chaud ou des aliments tels que des saucisses ou des marrons chauds. Un important renouveau, considéré comme commercial, a lieu au milieu des années 1990. De nombreuses villes en Europe ont instauré leur propre marché de Noël avec des chalets et parfois des attractions. Parfois, s'y déroulent également des spectacles ou des concerts en plein air.
Les plus célèbres d'entre eux sont les marchés de Noël de Strasbourg, Erfurt, Nuremberg, Dresde, Stuttgart, Vienne, Birmingham et Manchester. Maintenant, au Québec, on retrouve quelques marchés de Noël, où se vendent des produits locaux. Le plus important se déroule à L'Assomption.
Marché de Noël à Iéna (Thuringe, Allemagne).
Marché de Noël de Erfurt (Thuringe, Allemagne).
Le marché de Noël des Jardins du Trocadéro à Paris en 2009.
Illuminations devant la cathédrale, pendant le marché de Noël de Strasbourg.
Fêtes de l'Avent
Immaculée Conception de la Vierge Marie
L'Immaculée Conception (1628-1629) par Pierre Paul Rubens, Musée du Prado.
L'Immaculée Conception se fête le 8 décembre, ou le 9 décembre lorsque le 8 tombe un dimanche, date « supposée » de la conception de Marie, depuis 1477, par décision de Sixte IV. La fête est confirmée par Clément XI en 1708. Et, dans le dogme de 1854, Pie IX définit Marie comme l’Immaculée Conception, dans le dessein de Dieu.
En France, l'origine de la célébration officielle est plus ancienne, et remonte à la fin du XIV siècle. En effet, depuis 1387, le théologien aragonais Jean de Montson est condamné, car il enseigne que la Vierge Marie est née avec le péché originel. Après avoir établi théologiquement l'Immaculée Conception en 1388, Pierre d'Ailly, aumônier du roi Charles VI, lui conseille la célébration de la fête. En conséquence, la Chapelle royale commence cette célébration en décembre sous le règne du souverain, vraisemblablement en 1389.
De nombreuses processions religieuses ont lieu à travers le monde. Spécialement marquée dans le diocèse de Lyon depuis 1852, elle est célébrée de manière profane lors de la Fête des lumières. Ce jour est férié dans les cantons suisses de Fribourg, du Tessin, du Jura et du Valais, de culte majoritaire catholique. Chaque année, à Laval, l'Immaculée Conception est fêtée à travers une procession fluviale.
Saint-Nicolas
Représentation traditionnelle de saint Nicolas.
La Saint-Nicolas est célébrée en Allemagne dès le X siècle, et la journée du 6 décembre est choisie comme jour de la fête des commerçants, des boulangers et des marins. La Saint-Nicolas est aujourd'hui une fête principalement tournée vers les enfants, mettant en scène le saint-évêque Nicolas de Myre. C'est une tradition vivace dans plusieurs pays européens et quelques régions françaises, qui se déroule le 6 décembre, ou le 19 décembre pour l'Église orthodoxe utilisant le calendrier julien.
La Saint-Nicolas est surtout fêtée aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Autriche, en Croatie, en Hongrie, en Pologne, en République tchèque, en Lituanie, en Roumanie, au Royaume-Uni, en Ukraine, en Slovaquie, en Serbie, en Suisse et au nord et nord-est de la France ; notamment en Flandre française, dans le nord de la Champagne, les Ardennes, en Franche-Comté, en Alsace et en Lorraine dont Nicolas est le saint patron.
Les traditions diffèrent selon les régions ; un trait commun à ces célébrations est la distribution de cadeaux et de friandises aux enfants, qui est à l'origine de celle du Père Noël ou Santa Claus. La coutume veut qu'une personne déguisée en Saint-Nicolas passe dans les écoles et autres endroits fréquentés par les enfants ; de même que l'on pose traditionnellement un sucre ou une carotte au bord de la fenêtre afin que l'âne de l'évêque puisse le grignoter, lorsque ce dernier distribue les friandises et cadeaux aux enfants. Dans certaines traditions, il est accompagné du Père Fouettard.
En Belgique et dans le nord de la France, on distribue traditionnellement des coquilles et spéculoos aux écoliers.
Sainte-Lucie
Procession de la Sainte-Lucie en Suède, en 2006.
La Sainte-Lucie est une fête ayant lieu le 13 décembre en l'honneur de sainte Lucie de Syracuse. Traditionnellement une fête importante dans toute la Chrétienté occidentale, elle est aujourd'hui principalement célébrée en Scandinavie et en Europe méridionale, particulièrement en Suède, au Danemark, en Norvège, en Finlande, en Italie et en Islande.
Depuis la création du calendrier grégorien, qui met fin à la dérive du calendrier julien au XVI siècle, la fête correspond premier jour à partir duquel le soleil se couche plus tard que la veille dans l'hémisphère nord, quelques jours avant le solstice d'hiver ; le dicton « à la sainte Luce, le jour augmente du saut d'une puce » correspond ainsi à cette observation.
En Suède, pays où la fête est la plus répandue, elle est originaire du Västergötland, dans le sud-ouest du pays, et s'est progressivement étendue dans tout le pays, puis au XX siècle aux territoires finlandais suédophones comme Åland, et dans une certaine mesure dans d'autres pays tels le Danemark et la Norvège. Lucie, prénom venant du latin lux, lucis, désignant la lumière, la lumière est à l'honneur lors de ces célébrations. En France, la ville de Montbéliard fête la Sainte lors du traditionnel défilé des Lumières.
La lussekatt, traditionnelle brioche au safran suédoise, est mangée et offerte à la Sainte-Lucie. De même qu'en Sicile, d'après la coutume, on déguste la Cuccìa, plat composé de bouillie de blé et de baies.
Réveillon de Noël
La messe de minuit, célébrée en Irak, en 2011.
La traditionnelle Sainte Crèche de Noël.
Le réveillon de Noël est constitué de la soirée du 24 décembre qui précède Noël. La Messe de minuit était ordinairement précédée d’un repas maigre, le gros souper ; puis elle était suivie d’un repas gras que l’on était convenu d’appeler le réveillon. Ce repas avait sa raison d’être par suite du jeûne de l'Avent de la veille, de la privation de sommeil, de la longueur des offices de la nuit, qui souvent duraient plusieurs heures et aussi des fatigues de la route parcourue pour venir à l’église.
Aujourd'hui, un repas festif est traditionnellement organisé au sein des familles. En France, le menu de Noël se compose souvent d'une succession de plats froids et chauds. Tout d'abord sont servies les entrées chaudes comme les escargots, le boudin, la bisque de homard, les cuisses de grenouilles, les noix de Saint-Jacques... Ensuite viennent les entrées froides, dont font traditionnellement partie les huîtres, le foie gras, le saumon fumé... Puis arrive la traditionnelle dinde aux marrons. Viennent ensuite le fromage et la fameuse bûche de Noël. Il existe aussi la tradition provençale dite des Treize desserts, en souvenir de Jésus et de Ses douze apôtres. En Europe, les traditions sont assez variés. En Angleterre, le Christmas pudding a une large place dans le repas. En Italie, pas de repas de Noël sans le traditionnel gâteau Panettone. Au Portugal, le menu du festin traditionnel est la morue cuite avec pommes de terre et chou, le tout arrosé d'huile d'olive. En Espagne, le menu du repas de Noël est presque toujours le même : agneau rôti, dinde et fruits de mer. En Pologne, le menu du festin traditionnel c'est la dinde farcie. En Martinique et en Guadeloupe, c'est le pâté en pot, les accras, le boudin et la fricassée de lambis.
En plus du menu du repas traditionnel de Noël de chaque pays, on constate une différence, dans les coutumes du repas de Noël entre les pays scandinaves et les pays latins ; dans le nord il y a beaucoup plus de rites symboliques qui entourent le diner que dans les pays latins. Dans les pays scandinaves, on laisse souvent une place vide à la table pour les âmes des défunts de la famille et, à la fin du dîner on danse et on chante en tournant autour du sapin. Il existe d'autres coutumes en Pologne et en Lituanie ; le 24 décembre, tous les enfants regardent vers le ciel en attendant l'apparition de la première étoile avant de se mettre à table. Autrefois, pour la préparation de la table, on glissait de la paille sous les trois nappes blanches (3 en mémoire de la Très Sainte Trinité) pour rappeler que Jésus est né dans une étable. Avant de commencer le dîner on partageait le pain azyme, marqué de scènes de la nativité. C'est aussi le moment de préparer les chaussons, chaussures ou chaussettes à mettre près de la cheminée ou devant la Sainte Crèche domestique pour permettre à l'Enfant-Jésus d'offrir des cadeaux.
Enfin pour les catholiques, le réveillon de Noël est suivi de la messe de minuit qui reste encore très populaire dans l'esprit collectif au XXI siècle, même si, pour des raisons pratiques, elle est souvent dite en début de soirée plutôt qu'à minuit. Au retour de la messe ou à minuit, il est de tradition que ce soit le plus jeune enfant de la maisonnée qui aie l'honneur d'ajouter le personnage de l'Enfant-Jésus dans la crèche pour signifier sa naissance. À minuit, il est courant de se souhaiter un « Joyeux Noël ». Dans certaines familles, c'est le moment d'ouvrir les cadeaux, d'autres attendent le lendemain matin.
Foie gras, entrée traditionnelle française.
Escargots, entrée traditionnelle française.
Bûche de Noël, dessert traditionnel français.
Christmas pudding, dessert traditionnel anglais.
Dictons de l'Avent et interprétations
Ces dictons traditionnels, parfois discutables, ne traduisent une réalité que pour les pays tempérés de l'hémisphère nord.
« Quand secs sont les Avents, abondant l'an sera », « de la Toussaint à l'Avent, jamais trop d'eau ni de vent. » (dicton du Midi toulousain, d'Auvergne), « qui plante en Avent, gagne une année sur le temps », « il faut les Avents froids et secs si l'on veut boire sec », « tel Avent, tel printemps »
Un mois de décembre non humide annonce de bonnes récoltes
« Le mois de l'Avent est de pluie et de vent, tire ton bonnet jusqu'aux dents »
Un mois de décembre humide annonce un hiver rude