Au Moyen Âge, selon le droit féodal, le félon était celui qui rompait le contrat de vassalité. Le crime de félonie concerne aussi bien le souverain que le vassal.
Par exemple, on pouvait considérer comme acte de félonie, de la part d'un vassal, le fait de :
injurier, maltraiter ou attenter à la vie de son seigneur, de son épouse ou de ses enfants ; déshonorer l'épouse, la sœur ou la fille du seigneur ; révéler les secrets du seigneur à l'ennemi de celui-ci.
Sanctions
Le vassal reconnu coupable de félonie à l'égard de son seigneur s'exposait généralement à la commise (confiscation) de son fief. Dans des cas extrêmes, la sanction pouvait aller jusqu'au bannissement ou la condamnation à mort.
Le seigneur reconnu coupable de félonie à l'égard de son vassal s'exposait à la perte d'hommage et de mouvance du fief qui était tenu de lui. L'hommage était alors reporté par le vassal au suzerain du félon, de qui le fief était tenu. Par exemple, un vassal tenant son fief d'un comte, qui le tenait lui-même du roi, faisait alors directement hommage au roi. Le félon doit aussi dédommager son suzerain pour félonie.
Angleterre
Le concept de félonie a longtemps été un concept de base de la justice anglaise et aujourd'hui de la justice des États-Unis d'Amérique ; il correspond sensiblement à « crime sérieux ».
La jurisprudence définissait les sanctions applicables à un félon, et en particulier la peine de mort. Pouvait être accusé de félonie toutes personnes commettant un trouble significatif à l'ordre public.
Célèbres félons
Ganelon, dans La Chanson de Roland (chanson de geste)
Conte Angrès de Windsor, dans Cligès ou la Fausse Morte de Chrétien de Troyes
Extension du terme
Dans le langage courant, le terme de félon pouvait aussi désigner, par extension, un traître ou un lâche.
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Féodalité