« Israélite » est parfois assimilés à « Juif », cependant l'un désigne une origine et l'autre une religion et parfois les deux sont en contradictions puisqu'il existe des Juifs qui ne sont pas issus des anciens Israélites.
Emploi du terme en France
Contexte moderne
Au XIX siècle le mot est associé aux institutions dont le rôle est d'administrer le culte religieux en France. Cela commence avec la création du Consistoire central israélite de France créé par Napoléon I. On en trouve encore la trace dans les intitulés de nombreuses institutions, par exemple l'Alliance israélite universelle ou les Éclaireuses éclaireurs israélites de France.
Le terme va donc en général désigner en France jusqu'à la Seconde Guerre mondiale les Juifs considérés comme intégrés dans le jeu des institutions. Mais l'irruption de la Shoah dans l'histoire a bouleversé les champs sémantiques. Elle change notre regard sur ce « modèle israélite » qui appartient aujourd'hui à l'histoire de l'« exception française ». Les débats sur l'identité juive en témoignent. L'usage du terme « israélite » a pris d'autres connotations qui peuvent, eu égard à l'origine de celui-ci, paraître paradoxales. Utiliser aujourd'hui le mot « israélite » comme synonyme du mot « juif » provoque toujours des déplacements de sens. En France cette fonction d'« euphémisation » est souvent à l'œuvre dans la rhétorique des discours de l'extrême droite. Sinon les historiens l'utilisent en faisant référence à cette situation française.
On pourra à cet égard s'intéresser aux travaux de Pierre Vidal-Naquet et de Chantal Bordes-Benayoun.
Bibliographie
Encyclopedia Universalis, sv « Judaïsme ».
Jean-Paul Sartre, Réflexions sur la question juive, 1946.
Pierre Vidal-Naquet, Les Assassins de la mémoire, Paris, 2005, édition revue et augmentée.
Patrick Cabanel, Chantal Bordes-Benayoun, Un modèle d'intégration : Juifs et israélites en France et en Europe (XIX-XX siècles), Berg-International.
Élisabeth Roudinesco, Retour sur la question juive, Albin Michel, 2009.