Gentioux-Pigerolles (Genciòus e Pijairòu en occitan) est une commune française située dans le département de la Creuse en région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Sous l'Ancien Régime, le village appartenait au Comté de la Marche.
Avec une superficie de 79,29 km, elle est la commune la plus étendue de la Creuse.
Elle abrite également une petite station de ski de fond (90 km de pistes).
Géographie
La commune de Gentioux-Pigerolles est située au Sud-Ouest du département de la Creuse, au point culminant de la route reliant Limoges à Felletin et à peu près à mi-chemin de cette dernière et d'Eymoutiers. Gentioux a donné son nom au plateau de Gentioux, pendant septentrional du plateau de Millevaches.
Un ancien dicton local affirme qu'entre la Jasse et Pigerolles, « jamai lo cocut l'i a chantat, mas de bravas oelhas l'i an benlat » (« entre la Jasse et Pigerolles, le coucou n'a jamais chanté - ce qui signifie qu'il n'y avait pas d'arbre pour qu'il puisse se percher - mais de bons moutons y ont bêlé » ). Mais l'environnement de Gentioux-Pigerolles évolue comme l'ensemble du paysage du plateau de Millevaches. Les landes disparaissent peu à peu au profit des plantations des résineux. L'agriculture est en déclin laissant les prairies envahies par des friches.
Hydrographie
Le lac de Lavaud-Gelade
La Maulde prend sa source dans la commune de Gentioux-Pigerolles. Elle alimente notamment le lac de Vassivière, vaste mer intérieure de 1100 hectares, créé entre 1947 et 1952. Elle se jette dans le lac vers la presqu'île de Broussat, puis ressort au niveau du barrage de Vassivière dans la commune de Royère-de-Vassivière. Mais la Maulde alimente également d’autres barrages sur son parcours : le barrage du Mont Larron, le barrage de Saint Julien le Petit, puis suit le lac de Sainte-Hélène à Bujaleuf. C'est juste après avoir accueilli les eaux du Langladure que la Maulde devient la cascade des Jarrauds dans la commune de Saint-Martin-Château. En bas de la cascade qui s'étend sur 3,2 kilomètres avec une dénivellation de 14 mètres, il y a une usine qui a permis d'électrifier Bourganeuf en 1889. Après un parcours de 35 km, La Maulde se jette dans la Vienne.
Le lac de Lavaud-Gelade est situé sur les communes de Royère-de-Vassivière, Saint-Marc-à-Loubaud et de Gentioux-Pigerolles. D'une surface de 285 hectares, il est alimenté par le Thaurion. Il est situé dans un site inscrit depuis le 24 décembre 1980.
Climat
La Creuse est soumise à un climat océanique plus ou moins dégradé à l'image de son relief qui varie de 200 à 900 mètres du nord au sud.
Pour le plateau des Millevaches où est situé Gentioux-Pigerolles c'est un climat humide dégradé par des reliefs de moyenne montagne qui sont le premier obstacle aux perturbations venant de l'Atlantique. Les précipitations sont très abondantes, avec une moyenne pluviométrique à Royères-de-Vassivière de 1 550 mm/an. Les chutes de neige sont significatives et tiennent au sol. Les températures basses sont régies par le relief. La moyenne annuelle journalière est de 8° centigrade. Le plateau connaît néanmoins de belles journées tièdes (grâce à une inversion de température), alors qu'elles sont médiocres ailleurs dans les vallées.
Histoire
Depuis le Moyen Âge, comme dans toutes les villages du département, beaucoup d'hommes partaient tous les ans dans les grandes villes sur les chantiers du bâtiment pour se faire embaucher comme maçon, charpentier ou encore couvreur. C'est ainsi que les maçons de la Creuse devinrent bâtisseurs de cathédrales. En 1624 ils construisirent la digue de La Rochelle. Au XIX siècle ils participèrent aux transformations de Paris par le baron Haussmann.
Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devint définitive. Ainsi la Creuse a perdu la moitié de sa population entre 1850 et 1950. On retrouve dans le livre de Martin Nadaud, Mémoires de Léonard, la description de cet exode qui marqua si fortement les modes de vie.
En 1847 la commune comptait 1 489 habitants et 153 migrants soit 10,3 % de la population. Parmi ces 153 migrants, 143 étaient maçons.
Gentioux et Pigerolles ont fusionné en 1972 mais il existe toujours deux mairies.
Politique et administration
La région
Le Limousin est une des 26 régions françaises composée des trois départements Corrèze, Creuse et Haute-Vienne. Situé presque en totalité sur le Massif central, au 1 janvier 2005, il regroupait 724 243 habitants sur près de 17 000 km². Ses habitants sont appelés les Limousins.
Jean-Paul Denanot est Président du Conseil régional du Limousin depuis 2004.
La circonscription
Avant le redécoupage des circonscriptions législatives françaises de 2010, Gentioux-Pigerolles appartenait à la 2 circonscription de la Creuse. Celle-ci était composée des cantons de : Ahun, Aubusson, Auzances, Bellegarde-en-Marche, Boussac, Chambon-sur-Voueize, Châtelus-Malvaleix, Chénérailles, La Courtine, Crocq, Évaux-les-Bains, Felletin, Gentioux-Pigerolles, Jarnages, Pontarion, Royère-de-Vassivière, Saint-Sulpice-les-Champs. Depuis cette réforme la Creuse ne comporte plus qu'une seule circonscription qui comporte tous les cantons de la Creuse.
Le député de cette circonscription était M. Jean Auclair de l'UMP jusqu'en 2012. Il est par ailleurs Maire de Cressat et membre du Conseil général de la Creuse (canton d'Ahun).
Aux élections législatives françaises de 2012 où il n'y avait plus qu'une circonscription pour la Creuse c'est Michel Vergnier (PS), maire de Guéret qui a été élu, battant M Auclair avec 52,55 % des voix .
À Gentioux-Pigerolles le score du deuxième tour a été le suivant :
Michel Vergnier : 78,70 %
Jean Auclair : 21,30 %
Le département
Le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, essentiellement à partir de l'ancienne province de la Marche. Ses habitants sont appelés les Creusois.
Les conseillers généraux sont élus dans le cadre des cantons pour une durée 6 ans. En Creuse, il y a 27 cantons et donc 27 conseillers généraux. Ces derniers élisent en leur sein le Président du Conseil Général de la Creuse. Depuis 2001, c'est Jean-Jacques Lozach, conseiller général de Bourganeuf, qui en est le Président.
Le Conseiller général actuel du canton, à la suite du décès de Pierre Gourdy (UMP) (2004-2005), c'est Jean-Luc Léger (PS) qui a été élu le 10 avril 2005 et réélu en 2011, il est le 5 vice président du conseil général.
La commune
Lors des élections municipales des 9 et 16 mars 2008, les élus du premier tour sont les suivants : Denise Jeanblanc 128 voix, Bernard Cheype 126 voix, Pierre Simons 122 voix, Daniel Tarnaud 121 voix, Madeleine Germain 109 voix, Émilie Gianre 106 voix, Evelyne Faure 106 voix. Les élu(e)s au 2 tour sont : Dominique Simoneau 101 voix et Denise Leger 86 voix.
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2008 Pierre Simons
maire dans les années 1970 : Raymond Marliac ; PCF ou apparenté
Démographie
Dès le Moyen Âge, les Creusois émigrent vers les grandes villes. Dans tous les villages les hommes partent souvent dans les métiers du bâtiment de mars à novembre. Certains s'installent définitivement dans ces villes. Au XX siècle, la Première Guerre mondiale décime une génération et marque l'accélération du dépeuplement des campagnes. Après la Seconde Guerre mondiale, les campagnes limousines, et même les villes continuent de se dépeupler et la moyenne d'âge augmente sans arrêt. De 1851 (287 000 habitants) à 2005 (123 000 habitants), le département a perdu plus de la moitié de sa population. Gentioux-Pigerolles ne déroge pas à cette évolution.
Mais au début du XXI siècle, et contrairement à toutes les prévisions, la région connaît un regain démographique. Certes, c'est un phénomène très limité, mais historique : en 5 ans, le Limousin a gagné quelque 14 000 habitants en passant de 710 939 habitants en 1999 à 725 000 habitants en 2005. Cette tendance se confirme en 2006, ce qui a fait la une du journal régional Le Populaire du Centre, daté du mercredi 31 mai 2006 : « Nouveau baby-boom ».
Les causes principales de ce renouveau sont la venue de Britanniques et de Néerlandais, attirés par des prix de maison attractifs, de retraités en quête de nature et d'étudiants ayant fini leurs études. Depuis maintenant une dizaine d'années, le phénomène touche aussi les zones rurales, surtout celles qui, comme Gentioux-Pigerolles promeuvent un tourisme vert et/ou situées le long des grands axes de circulation comme les autoroutes A20 en Limousin et A75.
En 2013, la commune comptait 407 habitants. L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du XXI siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans, contrairement aux autres communes qui ont une enquête par sondage chaque année.
Évolution de la population [modifier] 1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1 217 907 1 037 1 245 1 235 1 372 1 451 1 489 1 530 Évolution de la population [modifier], suite (1) 1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1 448 1 487 1 496 1 465 1 426 1 440 1 451 1 483 1 339 Évolution de la population [modifier], suite (2) 1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1 221 1 251 1 109 1 059 914 885 846 685 587 Évolution de la population [modifier], suite (3) 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2004 2008 2009 503 430 419 371 367 389 372 380 383 Évolution de la population [modifier], suite (4) 2013 - - - - - - - - 407 - - - - - - - - De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale. (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999 puis Insee à partir de 2004.)
Histogramme de l'évolution démographique
Monuments remarquables
Monument aux morts de Gentioux
Le monument aux morts de Gentioux
Le monument aux morts pacifiste de Gentioux est l'un des rares monuments pacifistes. Il n'a été inauguré officiellement qu'en 1985. Comme tous les monuments aux morts de France, il comporte la longue liste des enfants de Gentioux morts pour la France (ils furent 58 en 14-18). Mais ce qui est original ici c'est l'inscription « Maudite soit la guerre » sous la liste et la statue d'un orphelin le poing levé au pied du monument. C'est plus un appel au pacifisme qu'un honneur rendu aux victimes de cette hécatombe que fut la guerre de 14-18. Il fut construit en 1922, à l'initiative du maire SFIO de l'époque Jules Coutaud et de son conseil municipal. Il est classé Monument historique et la plaque Maudite soit la guerre est inamovible.
Statue Notre-Dame-du-Bâtiment
C'est une immense statue de lave volcanique, roche plus tendre que le granit local, dédiée aux maçons de la Creuse. On y monte par un sentier, autrefois au milieu des bruyères, aujourd'hui dans des forêts de sapins. La statue est installée sur un grand piédestal constitué de pierres en granit local taillées. Sur le socle en lave, partie intégrante de la statue, sont sculptés les outils des différents métiers du bâtiment. La statue a été inaugurée le 15 août 1901.
Pont de Senoueix
Le pont de Senoueix
Le petit pont de Senoueix dit pont romain, véritable image d'Épinal du département de la Creuse, est situé à 5 km au nord de Gentioux-Pigerolles. Il enjambe, par son unique arche faite de gros blocs de granit mal dégrossis, le Thaurion ou Taurion qui n'est à cet endroit qu'un petit ruisseau au milieu de la lande du plateau de Millevaches.
Villemoneix
Petit hameau situé à 5 km au nord de Gentioux. On peut y admirer une chapelle ainsi qu'une croix similaire à la croix de Pallier (voir ci-dessous).
La Lézioux
Petit hameau comportant également une croix fleuronnée avec le Christ d'un côté et la Vierge Marie de l'autre. Le nom de « La Lézioux » (La Légiou au XVIII siècle) viendrait du nom d'un territoire paroissial (en occitan L'Agleasia).
L'église Saint-Martial
Ancienne dépendance de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem (commanderie de Charrière), dotée d'un clocher carré au siècle dernier, c'est une église d'origine romane, revoûtée d'ogives au XV siècle. À l'intérieur, deux bas-reliefs dont un représente Dieu le père surmontant un écusson de la famille d'Aubusson soutenu par Adam et Ève.
La chapelle Ste Madeleine de Pallier, photographiée depuis la Maison du notaire. À gauche, un ancien bâtiment agricole. L'escalier permettait d'accéder à la grange, l'étable étant située en bas
.
La chapelle de Pallier et la Maison de notaire royal
L'église Sainte-Madeleine de Pallier tout comme la maison de notaire royal sont situés à 3 km à l'est de Gentioux vers Pigerolles. L'emplacement est celui d'une ancienne dépendance de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem rattachée à la commanderie de Charrières et qui a peut-être auparavant appartenu aux templiers. Le bâtiment actuel fut construit à l'initiative d'Alexis Jabouille, notaire royal, en 1760. Il a connu une vocation agricole jusqu'aux années quatre-vingt (XX siècle).
Située juste au-dessus, la chapelle date du XIII siècle, elle se trouve à côté du cimetière où l'on peut voir des dalles funéraires gravées de la croix de Malte. Elle est dédiée à sainte Madeleine. On peut y voir aussi une croix avec le Christ d'un côté et la Vierge Marie de l'autre.
On peut aussi visiter à proximité une reconstitution d'un jardin médiéval, avec ses plantes aromatiques et médicinales, ses roses, son « arbre de vie ».
Aux environs
La chapelle du Rat
Cette petite chapelle, a été construite au XVII siècle sur une hauteur à proximité immédiate de mégalithes naturels. Une croix en granit a été disposée sur le bloc le plus élevé d'où s'offre un très large point de vue, notamment vers Gentioux. Le jour de la Saint-Roch, la chapelle du Rat servait de lieu de bénédiction. Son chemin de croix, dont il ne reste que quelques croix, a été indulgencié par l'un des papes limousins au XIV siècle. Elle se situe sur la commune de Peyrelevade en Corrèze.
La chapelle du Rat.
Les éoliennes de Gentioux-Peyrelevade
Mises en service en janvier 2005, ces 6 éoliennes sont situées près du village de Neuvialle à mi-chemin entre Pigerolles et Peyrelevade.
Éoliennes de Gentioux-Peyrelevade
Personnalités liées à la commune
Jean-Baptiste Coutisson-Dumas né le 16 mai 1746 à Gentioux, mort le 18 août 1806 à Évaux-les-Bains, est un révolutionnaire français.
Pierre Desrozier, maire de la commune durant 2 mandats avant d'être victime d'un accident de la route.
Émile Goué (1904-1946), compositeur français, y passa ses vacances de jeunesse et composa Paysage vu du mont Condreau pour orchestre symphonique.
Photothèque
Notes
↑ Au début du XXI siècle, les modalités de recensement ont été modifiées par la loi n 2002-276 du 27 février 2002, dite « loi de démocratie de proximité » relative à la démocratie de proximité et notamment le titre V « des opérations de recensement », afin de permettre, après une période transitoire courant de 2004 à 2008, la publication annuelle de la population légale des différentes circonscriptions administratives françaises. Pour les communes dont la population est supérieure à 10 000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année, la totalité du territoire de ces communes est prise en compte au terme de la même période de cinq ans. La première population légale postérieure à celle de 1999 et s’inscrivant dans ce nouveau dispositif est entrée en vigueur au 1 janvier 2009 et correspond au recensement de l’année 2006.
↑ Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret n 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et aux années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
Références
↑ La station de ski
↑ http://www.meteo-mc.fr/climat-Creuse.html Météo Creuse
↑ http://www.meteofrance.com/FR/climat/tmd/23/zcdm24.jsp La creuse sur Météo France
↑ Source : Quand Martin Nadaud maniait la truelle… La vie quotidienne des maçons limousins, 1830-1849, de Pierre Urien, Felletin, Association les Maçons de la Creuse, 1998, 143 pages, préface de Pierre Riboulet Page 135.
↑ http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2012/023/02301.html
↑ http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2012/023/02301090.html
↑ Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
↑ Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2004, 2008, 2009, 2013.
↑ Annette Becker Les Monuments aux morts : patrimoine et mémoires de la grande guerre, Paris, Ed. Errance, 1988, Page 76
↑ Source:GenWeb
↑ Source : Patrimoine de France
↑ « Notice n PA00100078 », base Mérimée, ministère français de la Culture, 45° 47′ 16.4″ N 2° 01′ 50.3″ E/45.787889, 2.030639.
↑ « Notice n PA23000001 », base Mérimée, ministère français de la Culture
↑ Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, Mémoires de la Société des sciences naturelles et archéologiques de la Creuse, vol. 35, Le Cante, 1963 (présentation en ligne), p. 677-692
↑ Source site de l'assemblée nationale :