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词典释义:
désespéré
时间: 2023-09-29 13:25:12
[dezεspere]

désespéré, ea.1. 绝望的, 望的, 灰心的;毫无希望的 2. 〈夸张语〉遗憾的, 抱歉的, 难过的 3. 〈引申义〉极端的;拼命的, 不顾一切的— n.1. 绝望者2. 自杀者常见用法

词典释义

désespéré, e
a.
1. 绝望的, 望的, 灰心的;毫无希望的
situation désespérée绝境
regard désespéré 绝望的眼光

2. 〈夸张语〉遗憾的, 抱歉的, 难过的
Je suis désespéré de vous avoir fait attendre si longtemps.我让您等了这么久, 感抱歉。

3. 〈引申义〉极端的;拼命的, 不顾一切的

— n.
1. 绝望者

2. 自杀者

常见用法
une situation désespérée绝境
un regard désespéré绝望的眼光

近义、反义、派生词
形容词变化:désespérée
名词变化:désespoir
近义词:
extrême,  fou,  malheureux,  s'affliger,  suprême,  être brisé,  être navré,  inconsolable,  suicidé

être désespéré: acharné,  farouche,  forcené,  fou,  héroïque,  suprême,  affligé,  attristé,  chagriné,  navré,  peiné,  

反义词:
heureux,  aise,  confiant,  content,  combler,  consoler,  encourager,  espérer,  exulter,  persévérer,  réconforter,  réjouir,  satisfaire,  inespéré,  optimiste
联想词
désespoir 绝望; pathétique 哀婉动人,悲怆; impuissant 无力的,虚弱的; suicidaire 自杀; révolté 反抗的,造反的; insensé 去理智者,精神常者,不通情理者,疯子; inquiet 不安的,忧虑的; cruel 残酷的,残暴的; frustré 望的, 沮丧的, 悲观的, 受挫的; malheureux 不幸的,可怜的; maladroit 笨拙的;
短语搭配

mourir en désespéré, e绝望地死去

regard désespéré绝望的眼光

situation désespérée绝境

cas désespéré绝症

La mort de sa femme l'a désespéré.他妻子的亡故使他悲痛欲绝。

un regard désespéré绝望的眼光

situation désespéré, ee绝境

regard désespéré, e绝望的目光

une situation désespérée绝境

On a retrouvé le désespéré pendu dans sa chambre.人们在卧室里找到了上吊的死者。

原声例句

Mais il salue ! Contrairement à quand il était chez Saint Laurent et qu'il ne saluait plus et que Loïc était désespéré.

啊呀,他还会主动打招呼呐!以前他可不是这样,在圣罗兰那阵子,他都不怎么理人。洛伊克一度差点因此崩溃了呢。

[时尚密码]

Effrayés, mais non désespérés, le moment n'était pas encore arrivé où la peste leur apparaîtrait comme la forme même de leur vie et où ils oublieraient l'existence que, jusqu'à elle, ils avaient pu mener.

他们恐惧,但并不绝望。将鼠疫看成他们的生活方式本身,从而忘却瘟疫之前他们能够采取的生存方式,这样的时刻尚未到来。

[鼠疫 La Peste]

Comme cela a été le cas pour de nombreuses personnes lors de la pandémie du COVID-19, la plupart d'entre nous se souviennent de moments où nous nous sommes sentis impuissants et désespérés.

正如许多人在 COVID-19 疫情期间的情况一样,我们大多数人都记得自己感到无助和绝望的时刻。

[心理健康知识科普]

Mais les personnes souffrant de dépression se sentent désespérées, non seulement par rapport à l'état du monde, mais aussi par rapport à elles-mêmes.

但抑郁症患者不仅对世界状况感到绝望,而且对自己,也感到绝望。

[心理健康知识科普]

Étais-tu là pour le consoler quand il était désespéré ?

当他绝望时,你在他身边安慰他了吗?

[那些我们没谈过的事]

Elle réussit à les séparer. Désespérée, Anne se tue dans un accident de voiture.

塞西尔成功的拆散了他们。不幸地,安娜在一场车祸中去世了。

[循序渐进法语听写提高级]

Jean-François Copé dans l'espoir pour le coup désespéré que vous répondiez par oui ou par non à cette question.

Jean-François Copé 迫切希望您对这个问题的回答是或否。

[2017法国总统大选 辩论及演讲合集]

Donc évidemment les Français étaient désespérés, les commerçants, surtout les commerçants qui font vraiment beaucoup de bénéfices pendant les la saison estivale, pendant l'été, ils étaient vraiment désespérés aussi, ils ont gagné beaucoup moins d'argent, voilà.

所以法国人显然很失望,特别是商人,他们通常能在夏季赚很多钱,今年夏天他们感到很失望,因为赚得钱比以往少得多。

[Français avec Pierre - 词汇表达篇]

Il est désespéré et n’a plus goût à rien.

他觉得自己毫无希望,因此对任何事情都提不起兴趣了。

[法国儿童绘本原声朗读]

Quand il pouvait ouvrir les yeux, il les tournait aussitôt vers la porte du cabinet où reposait son or en disant à sa fille : -Y sont-ils ? Y sont-ils ? d’une voix qui montrait une sorte de peur désespérée.

只要一睁开眼睛,他就把目光转向存放金子的密室大门,并对女儿说“金子还在吗?金子还在吗?”声音中透着一种绝望的恐惧。

[简明法语教程(下)]

例句库

Phileas Fogg se trouvait en retard de vingt heures. Passepartout, la cause involontaire de ce retard, était désespéré. Il avait décidément ruiné son maître !

斐利亚•福克耽搁了二十小时。这都是路路通无意之间造成的,因此路路通感到非常失望。他这一下子可真把他的主人搞垮了。

Le chef d'œuvre auquel il a travaillé pendant dix ans ne ressemble plus à rien.Frenhofer, désespéré, le brûle et se donne la mort.

在这幅佛仑欧菲用了十年方完成的作品中,已不能看出所画的人物,因此他在绝望中烧毁了作品,并结束了自己的生命。

Maintenant il est trop tard, dit Guillaume désespéré en regardant sa montre. Les pires malheurs vont nous arriver.

“现在太迟了”,Guillaume看了看手表,感到很绝望,“厄运将降临到我们身上。”

Sans le courage de se débarrasser de cette ombre, il est vraiment désespérée.

如果没有摆脱这阴影的勇气,那就真的是无药了。

Je suis désespéré de vous avoir fait attendre si longtemps.

我让您等了这么久, 感到十分抱歉

Le Désespoir était désespéré en voyant que la Folie était déjà à 99.

绝望眼看着疯狂已经数到了99而绝望起来。

L'amour qu'on dit, c'est quand tu voie ta amoureur parte, tu te senne souffrance, désespéré.

我们说的爱是当您看到爱人走时,您会感到痛苦,绝望

Un an après avoir demandé l’aide de l’UE et du FMI, la Grèce reste dans une situation quasi désespérée.

在欧盟和国际货币基金提供紧急援助一年之后,希腊仍旧处于近乎绝望的处境。

Un jour ; en revenant de la baignade à la Réclusion, je me trouve dans les derniers quand on entend des cris de femme désespérés et deux coups de révolver.

一天,从浴场返回监狱所时,我排在队伍的最后,听到女人失望的呼叫声和两声枪响。

Chacun devient plus désespéré, plus douloureux, de manière que leurs conflits s’aggravent.

大家都变得更加绝望,更加痛苦,以至于他们之间的冲突变得更加严重。

J'avoue avoir un moment désespéré de lui.

我承认一度对他失望过。

Les hommes désespérés, grimpèrent en vain sur les arbres et sur les sommets des montagnes.L'eau montait toujours.

绝望的人们爬上树梢,爬上山岗,但都无济于事,水位不断上涨。

I used to love you so hopelessly ...Ce fut tellement désespérée que je vous ai aimés. ...Je vous ai aimés si désespérément...

求翻译,把一句汉语翻译成法语:我曾今是那么绝望地爱过你。

Si même le courage de supprimer cette ombre n'est pas, il est vraiment désespérée.

如果连除去这阴影的勇气都没有,那就真的是无药了。

Le Désespoir étaient désespéré en voyant que la Folie était déjà à nonante-neuf.

"绝望"听见"狂热"数到了九十九,便灰心丧气了。

C'est toujours dans la plus désespérée situation où on rencontre la plus belle surprise.

老是在最绝望里,遇见最美丽旳惊喜。

Dans une situation désespérée, les six saints prirent une résolution.

在这绝望的时刻,六位神官做出了一个决定。

Je suis désespéré ,j'ai encore raté cet examen .

我很失望,又考砸了。

Je me demande si il n'a pas de mesures économiques ne peuvent compter sur le différend politique dans une situation désespérée au transfert de la population française de l'attention?

难道他没有经济上的对策,只能依靠政治上的争端来转移处于水深火热之中的法国人民的注意力?

Cette situation devrait être envisagée en tenant compte du fait que, dans bien des cas, les réfugiés se trouvent dans une situation si désespérée que le seul moyen par lequel ils peuvent chercher refuge dans un autre pays est d'avoir recours à des personnes qui se livrent à la traite ou au trafic des personnes, parfois avec de faux documents de voyage.

应根据以下情况来看待这个问题,即在若干事例里,难民的处境非常危急,而利用贩运者或偷运者成了他们可以在另一个国家里寻找到避难所的唯一途径,有时候还需要利用伪造的旅行证件。

法语百科

Mélancolie par Domenico Fetti, v. 1622.

La mélancolie est d'abord vue comme un trouble des humeurs au sens grec de l'acception, elle est étudiée par le médecin Hippocrate le premier ou le plus connu, elle correspond à ce qu'on appelle aujourd'hui en psychiatrie l'état dépressif, c'est-à-dire un sentiment d'incapacité, un non savoir de la volonté, une absence de goût de vivre pouvant, dans les cas les plus graves, conduire au suicide. Dans un deuxième temps, au fur et à mesure que la médecine se sépare de la philosophie, le terme est aussi repris dans celle-ci et elle caractérise alors un être-là existentiel qu'on retrouve chez des écrivains, poètes et intellectuels.

Étymologie

Esclave accablé de douleurs par Félix Lecomte.

Le mot est emprunté au latin melancholia lui-même transcrit du grec μελαγχολία (melankholía) composé de μέλας (mélas), « noir » et de χολή (khōlé), « la bile ». Le mot signifie donc étymologiquement la bile noire. Ceci renvoie à la théorie des humeurs d'Hippocrate selon laquelle le corps contient quatre humeurs qui chacune détermine notre tempérament. Ces quatre humeurs sont le sang, la lymphe, la bile jaune et la bile noire. Le tempérament est donc sanguin lorsque le sang prédomine, lymphatique lorsque c'est la lymphe, bilieux pour la bile jaune et enfin mélancolique pour la bile noire. Et cette bile noire provoquait une tristesse qui était exclusive aux génies. Sophocle utilisait lui l'adjectif « melancholos » pour désigner la toxicité mortelle du sang de l'hydre de Lerne, dont Heracles a trempé ses flèches.

La notion de mélancolie est donc très ancienne et une place majeure lui a toujours été donnée au sein des quatre tempéraments. La mélancolie a un sens littéraire qui signifie la tristesse.

Ces propos sont sujets à une autre interprétation. De nos jours, on réduit la mélancolie à un état dépressif. Or, dans la pensée antique (Hippocrate par exemple), la mélancolie avait une autre signification que celle proposée en particulier par la psychanalyse. En effet, elle était considérée comme une source de génie et de folie qui provoquerait une tristesse et non pas réduite comme dans nos sociétés actuelles à une simple pathologie, une tristesse ou encore à un dégoût de la vie.

La mélancolie dans le sens antique permettait de vivre le deuil, se dépasser ou encore de trouver un sens à la vie, en d'autres termes, c'est un passage en temps de crise (qui n'aboutit pas toujours à un résultat négatif). Et c'est là que la mélancolie prétend dépasser ces états de tristesses. Face à cette dernière interprétation, Jean Clair, historien de l'art a proposé qu'« une nouvelle vision et utopie devrait inclure la mélancolie (et le travail de deuil), comme paradoxe. Ce serait un nouveau projet historique révolutionnaire. »

Le terme a en partie été supplanté depuis le XIX siècle par celui de dépression ce qui fait qu'aujourd'hui, soit il est utilisé comme son synonyme, soit pour marquer la gravité de la dépression en sous-entendant que la mélancolie comporte des aspects psychotiques et/ou qu'elle inclut des risques élevés de passages à l'acte suicidaire. On l'utilise encore dans le sens où il décrirait un « état d'âme » au sens existentiel du terme.

Histoire

Hippocrate est considéré comme le premier médecin à décrire cliniquement la mélancolie ou dépression.

La mélancolie prend différentes significations au fil des siècles. Elle décrit, très généralement, un état de détresse apathique, d'abandon proche de la dépression :

au XI siècle, elle imprègne une grande partie des quatrains d'Omar Khayyam ;

au XII siècle, dans le vocabulaire courtois, elle désigne toutes sortes d'états d'âme allant de la tristesse profonde à la folie ;

au XIV siècle, Guillaume de Machaut fait de la mélancolie le sentiment qui caractérise le jaloux amoureux qui cherche la solitude ;

au XVII siècle, le sens s'affaiblit à celui de tristesse douce et vague ;

au XIX siècle, la mélancolie prend deux sens : d'une part celui d'un mal-être dû à un manque profond qui ne peut être identifié ; et d'autre part elle prend un sens clinique de maladie mentale associée à un profond abattement. La mélancolie devient alors synonyme de dépression. Voir Les Chimères de Gérard de Nerval.

La mélancolie peut aussi être vue comme une « maladie sacrée » qui dans la culture occidentale a concerné toutes les expressions de la pensée et de l'art : philosophie, médecine, psychiatrie et psychanalyse, religion et théologie, littérature, musique et arts. La mélancolie est un vecteur de fertilité, de lucidité, de clairvoyance, mais aussi paradoxalement de désespoir. Jean Starobinski et Wolf Lepenies ont dit que la mélancolie était une forme de « mise à distance » de la conscience face au « désenchantement » du monde.

Antiquité

Dès le IV siècle av. J.-C., les stèles funéraires attiques présentent des individus prenant des poses de deuil. La mélancolie s'y rattache donc à la perte d'un proche. Au VI siècle av. J.-C., Pénélope est représentée devant son métier à tisser, toute mélancolique.

Aristote se demanda pourquoi tous les hommes d'exception sont bilieux : « Pourquoi tous les hommes qui se sont illustrés en philosophie, en politique, en poésie, dans les arts, étaient-ils bilieux, et bilieux à ce point de souffrir de maladies qui viennent de la bile noire, ainsi on cite Hercule parmi les héros ? Il semble qu'en effet Hercule avait ce tempérament ; et c'est aussi en songeant à lui que les Anciens ont appelé mal sacré les accès des épileptiques ». Aristote donne ainsi l'exemple d'Oublos le jeune, qui, d'après lui, a contracté une mélancolie bilieuse à la suite d'un excès d'écriture : dans cet ouvrage, c'est l'auteur mélancolique qui produit son œuvre, en fait l'œuvre peut produire l'auteur mélancolique. Pour Hippocrate, la mélancolie se comprend comme trouble de la bile noire. La rate serait l'organe responsable de ce trouble. Voici comme il décrivait la maladie et son traitement : « Souci, maladie difficile : le malade semble avoir dans les viscères comme une épine qui le pique ; l’anxiété le tourmente ; il fuit la lumière et les hommes, il aime les ténèbres ; il est en proie à la crainte ; la cloison phrénique fait saillie à l’extérieur ; on lui fait mal quand on le touche ; il a peur ; il a des visions effrayantes, des songes affreux, et parfois il voit des morts. La maladie attaque d’ordinaire au printemps. A ce malade on fera boire l’hellébore, on purgera la tête ; et, après la purgation de la tête, on donnera un médicament qui évacue par le bas. Ensuite on prescrira le lait d’ânesse. Le malade usera de très peu d’aliments, s’il n’est pas faible ; ces aliments seront froids, relâchants, rien d’âcre, rien de salé, rien d’huileux, rien de doux. Il ne se lavera pas à l’eau chaude ; il ne boira pas de vin ; il s’en tiendra à l’eau ; sinon son vin sera coupé. Point de gymnastique, point de promenades. Par ces moyens, la maladie se guérit avec le temps ; mais si elle n’est pas soignée, elle finit avec la vie ».

Moyen Âge et Renaissance

Melencolia I (Albrecht Dürer).

L’acedia, au départ, n'a rien à voir avec la paresse : c'est un malaise lié à l'excès de privations qui se saisit des moines dans le désert. Elle provient d'une activité cérébrale trop intense et tournant à vide, faute d'exutoire. Saint Antoine, père de pères du désert, quand il subit des « tentations » — c'est-à-dire un martyre — subit en réalité un accès d’acedia, de pensées trop lourdes, trop fortes, trop obsédantes. En s'emparant de ce symptôme, qui chez les Pères du Désert relève davantage du malaise psychique que du « mal », les chrétiens le transformeront en émission de pensées mauvaises et diaboliques. L’acedia deviendra ensuite, sous la plume de saint Thomas , le péché des péchés, le détournement volontaire du bien divin. Une certaine splendeur ténébreuse risquant à ce moment-là d'être associée à ce péché, les Chrétiens d'Occident, peu fidèles à la tradition des pères du désert, sa hâteront de transformer l’acedia en paresse et de la ranger parmi les sept péchés capitaux. Désormais, l’acedia n'a plus aucune aura tentatrice ; elle est paresse de se lever matin pour aller à la messe, puis paresse tout court. De gras docteurs font des rêves érotiques près de leur poêle bien chaud : voilà l’acedia, telle que la représente le Songe du Docteur de Dürer.

Témoin de ce que l'on pourrait appeler, avec Jean Starobinski, « l'Âge d'Or de la mélancolie » , le médecin Jacques Ferrand publie en 1610, à Toulouse, un Traicté de l'essence et de la guérison de l'amour ou de la mélancholie érotique, où il décrit d'un point de vue clinique et strictement profane « l'Amour ou passion Érotique [comme] une espèce de rêverie, procedante d'un désir déréglé de jouir de la chose aimable, accompagnée de peur, et de tristesse ».

L'écrivain espagnol Tirso de Molina (1579-1**8) publie en 1611 une pièce intitulée El Melancolico, dont le personnage principal Rogerio, confronté à un amour impossible, s'écrie: « Je suis à ce point pris d'amour que je ne sais si je vis en moi-même » .

En 1621, Robert Burton publie l’Anatomie de la mélancolie. Il en analyse les causes et les effets et recherche des remèdes. Il distinguera par exemple une mélancolie religieuse. L’Anatomie de la mélancolie constitue une importante somme de toutes les théories, connaissances concernant la mélancolie, que Burton lie au deuil. « Parmi tant de milliers d'auteurs, vous aurez du mal à en trouver dont la lecture fera de vous quelqu'un d'un peu meilleur ; tout au contraire elle vous infectera alors qu'elle devrait contribuer à vous perfectionner. » Burton se considérait comme mélancolique.

Au XVII siècle, George Cheyne refonde la mélancolie comme état d'âme, et la renomme spleen. Cette expression devient celle des poètes.

C'est Jean-Étienne Esquirol (1771-1840) qui, tentant d'écarter le terme mélancolie de la médecine, propose de le remplacer par celui « lipémanie » ou « lypémanie » ou encore à la suite de Pinel « monomanie » (1815) qui se rapporte à une tristesse massive et injustifiée avec souffrance morale et dépression de l’humeur. Il renvoie ainsi la mélancolie aux poètes et aux philosophes.

Au XIX siècle

Baudelaire.
Baudelaire.

Le XIX siècle est caractéristique de ce mal qu'est la mélancolie. Chateaubriand parle de mal du siècle, Musset parle de maladie morale abominable. Elle prend chez Flaubert la forme de l'ennui et chez Baudelaire celle du spleen.

La mélancolie au XIX siècle résulte d'un traumatisme entre le rejet du christianisme de la Terreur de 1793, la chute de l'Empire en 1814, et l'année sans été de 1816, due à l'explosion du volcan Tambora. Les enfants de cette génération ont derrière eux de grands exploits et devant eux l'avenir d'une nouvelle France bourgeoise dont la seule perspective est de s'enrichir. La mélancolie vient donc d'une énergie qui ne peut pas être investie et qui devient un poison noir. Charles Baudelaire fut l'une des grandes figures du spleen : « Tout enfant, j'ai senti dans mon cœur deux sentiments contradictoires : l'horreur de la vie et l'extase de la vie. » (Mon cœur mis à nu, **)

Saturne dévorant un de ses fils est un tableau de 1823, du peintre Francisco de Goya. Cette œuvre fait partie d'une série de peintures noires réalisées entre 1820 et 1823, après le bouleversement de la guerre. Elle reprend fidèlement le thème de Cronos dévorant ses enfants, si cher à Goya. Cette dévoration, absorption, relaterait la racine même de la mélancolie, ou encore ses prémisses.

Le tableau fut utilisé pour la couverture du séminaire IV, La relation d'objet, de Jacques Lacan.

Emphatiquement dans La Maladie à la mort mais également dans Crainte et tremblement, Kierkegaard expose que les humains sont composés de trois parties : le fini, l'infini, et la relation entre les deux. Les finis (les sens, le corps, la connaissance) et les infinis (le paradoxe et la capacité à croire) existent toujours dans un état de tension. Cette tension, consciente de son existence, est l'individu. Lorsque l'individu est perdu, insensible ou exubérant, la personne est alors dans un état de désespoir. Notamment, le désespoir n'est pas l'agonie, c'est, au lieu de cela, la perte de l'individu.

Victor Hugo a interprété magnifiquement son sentiment au sujet du travail des enfants, dans son poème Mélancholia, à rapprocher du tableau de Goya cité ci-dessus.

Au XX siècle

Romano Guardini publie en 1928 un court traité sur Le sens de la mélancolie dans lequel il commente des textes de Søren Kierkegaard et écrit: « la mélancolie est l'inquiétude que provoque chez l'homme la proximité de l'éternel » .

Jean-Paul Sartre publie La Nausée en 1938. Il y décrit Antoine Roquentin, pris d'un profond dégoût pour ce qui l'entoure, pour ses activités, et qui se réfugie dans l'imaginaire. Le titre que Sartre voulait à l'origine donner à l'œuvre était « Melancholia », en référence à la fameuse gravure de Dürer.

Françoise Sagan publie Bonjour tristesse.

Emil Cioran traite de la mélancolie dès les premières pages de son premier livre Sur les cimes du désespoir (1934) : selon lui, la forme que prend la mélancolie n'est pas indépendante du cadre de vie ou du milieu environnant.

Giorgio De Chirico, sujet lui-même à des crises de mélancolie dans sa période « métaphysique » (1912-1920), a peint plusieurs toiles qui font directement référence dans leur titre à cet état psychologique ambivalent, où la dépression le dispute à l’exaltation d’une révélation. Mélancolie, 1912 ; Mélancolie d’un après-midi, 1913 ; Mélancolie d’une belle journée, 1913 ; Mystère et mélancolie d’une rue, 1914 ; La Mélancolie du départ, 1916 ; La Mélancolie de la chambre, 1916 ; Mélancolie hermétique, 1919… Il y joue du contraste des couleurs (teintes froides et teintes chaudes : noir du désespoir et vert de plomb saturnien / ors et ocres du soleil), des formes (cloître des arcades / étendue ouverte de la place), des temps (nostalgie des statues / modernité des trains et des usines), des objets (exotisme des artichauts et des bananes dans des architectures urbaines)… Par là, il témoigne des affinités secrètes de la mélancolie (la bile noire dans la théorie des quatre humeurs) avec l’élément terreux (dans la classification ancienne des quatre éléments) et ses expressions géométriques (géa : la terre), avec l’automne (dans le cycle des quatre saisons), avec la maturité (dans les quatre âges de la vie) et avec Saturne (l’un des quatre principaux dieux et astres figurant l’ambiguïté du temps). Fidèle à ce quadrillage symbolique du réel, De Chirico révèle bien toute l’ambivalence de l’état mélancolique qui « dispose à la délectation morbide mais favorise aussi l’exaltation douloureuse du génie : extase poétique ou visionnaire, contemplation extralucide, méditation et vaticination. Kant lui attribue même une sensibilité particulière au « sublime », ce vertige des cimes ou des profondeurs, en tout cas de l’infini, capable d’entraîner l’homme bien au-delà du beau… »

Au XXI siècle

Kathary Engel publie La Force de l'Amour en 2006. Elle y retrace le développement de cette maladie sournoise chez Marie. Très jeune enfant, Marie perd son père puis, progressivement son instinct vital, jusqu'à sa décision de rejoindre 15 ans plus tard le père qui s'était suicidé, frappée par le même mal.

En 2011, Lars von Trier réalise un film dont le nom, Melancholia (film, 2011), évoque la mélancolie. À l'occasion de son mariage, Justine (Kirsten Dunst) perd peu à peu ses illusions et le monde idéal qu'elle s'était crée alors que peu à peu la planète Melancholia se rapproche de la Terre.

Psychiatrie

Une des premières entités nosographiques à aborder le problème de la tristesse comme élément d'un état pathologique, est la neurasthénie, manque de force nerveuse, maladie fonctionnelle chronique du système nerveux. Cette neurasthénie apparaît sous l'influence de G. M. Beard.

Jean-Étienne Esquirol (1771-1840) qui crée le concept de « lipémanie » ou « lypémanie » (1815) qui se rapporte à une tristesse massive et injustifiée avec souffrance morale et dépression de l’humeur ; on observe des troubles du sommeil et de l'alimentation, un ralentissement comportemental, des idées ou tentatives de suicide ; au XX siècle ce terme cède la place à « mélancolie ».

Karl Abraham isole la dépression dès 1911 : il la distingue par exemple d'une névrose d'angoisse.

La psychiatrie moderne décrit une dépression. Ainsi, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) décrit un « épisode dépressif » ainsi qu'un « trouble dépressif » ; plusieurs dépressions sont distinguées. Parmi celles-ci, le plus grave état dépressif est la « dépression mélancolique ». La psychiatrie moderne appelle mélancolie la forme la plus poussée de dépression ; il s'agit là d'une affection grave quittant largement le champ de la morosité pour constituer une pathologie, au sens pleinement médical.

Les symptômes mélancoliques sont plus poussés que la simple dépression où il implique par exemple aboulie, anorexie, insomnie, sentiment d'incurabilité, vœux de mort, ou encore un fort sentiment de culpabilité. Dans la mélancolie s'y ajoute une véritable douleur morale (pas moins douloureuse qu'une douleur physique). Le malade se vit comme n'ayant d'autre issue que la mort, pour lui-même et parfois pour ses proches, ceux qu'il aime le plus. S'il arrive par exemple qu'une mère mélancolique tue ses enfants et se suicide, ce n'est pas par haine mais bien par amour, pour leur éviter l'enfer de la vie : elle ne peut imaginer qu'il en soit autrement. La mélancolie est considérée comme une psychose.

La psychiatrie phénoménologique (Tatossian, Tellenbach, Maldiney, Ludwig Binswanger, etc.) s'est attachée à représenter le vécu mélancolique. Le fléchissement, voire la stase de la temporalité (temps vécu) est manifestement une dimension constante, ressentie dans le contact avec le sujet mélancolique. L'inflexibilité de sa pensée dramatique la rend hermétique à toute influence de l'entourage alors qu'il se vit paradoxalement, comme déjà mort (sentiment intérieur de vide, de pétrification, de non-vivre) ; le désir suicidaire est de ne plus subir cette mort et la problématique du mélancolique est de se tuer. Son geste se fera sans appel avec une recherche de l'instantanéité et de l'irréversibilité. Convaincu de sa culpabilité et persuadé de la nocivité qu'il présente pour lui-même et pour son entourage, son suicide sera déterminé, préparé soigneusement dans la plus grande clandestinité et réalisé souvent avec une finalité altruiste. La stase de la temporalité rajoute un sentiment d'éternité de son état que la sémiologie classique a nommé sentiment d'incurabilité. Bien plus qu'une dépression sévère, la mélancolie est un mode pathologique structurellement différent par cette caractéristique vitale et non psychologique de son vécu. Il n'est pas certain que la pathologie diagnostiquée ne puisse influencer le lecteur.

La mélancolie peut survenir en un épisode unique, mais plus souvent elle est l'expression d'un trouble soit monopolaire (ne comportant que des épisodes mélancoliques), soit bipolaires (avec des épisodes mélancoliques et maniaques) anciennement dénommé « psychose maniaco-dépressive » (Emil Kraepelin). Elle est une urgence psychiatrique du fait d'un risque de suicide maximum.

Récapitulatif symptomatique de la dépression structurelle
Symptômes psychiques Symptômes somatiques Durée mise en place
Dépression structurelle psychotique ou mélancolie Altération de l'humeur, Inhibition, douleur morale (auto-dépréciation, auto-accusation, auto-punition) Maux de tête, maux de dos, perte du sommeil, pleurs 1 à 2 mois maximum

Trois genres de mélancolie peuvent être identifiées :

la mélancolie stuporeuse : le patient a une très grande inhibition motrice ;

la mélancolie anxieuse : c'est dans ce cas où le taux de suicides est le plus important ;

la mélancolie délirante : elle se fonde sur des pensées délirantes comme « Je veux qu'on rétablisse la peine de mort pour moi ».

Psychanalyse

Le texte fondateur pour la psychanalyse de la théorie de la mélancolie est Deuil et mélancolie (1915, in Métapsychologie) de Freud. Il y compare l'état dépressif passager consécutif à un deuil à la mélancolie. Le deuil est une réaction normale à une perte, qu'elle soit humaine et affective ou idéale. Le mécanisme du deuil consiste en un désinvestissement de l'objet perdu, en un retrait de la libido, par le biais de la remémoration, du « ressassement ». Le deuil peut prendre une tournure pathologique, versant dans la psychose par le déni, ou comme dans la névrose obsessionnelle, lorsque le deuil du père force une confrontation au complexe d'Œdipe.

Selon Freud, le deuil et la mélancolie partageraient certains symptômes, mis à part la mésestime de soi, l'accablement d'auto-reproches. Freud, à partir de cette différence fondamentale, déduit que la perte à laquelle réagit le mélancolique est inconsciente, et n'est pas directement en relation avec une perte réalisable comme dans le deuil. La théorie de Freud à propos de la mélancolie postule que le sujet réagit à la perte en retournant sa libido dans son propre moi : le mélancolique a effectué le désinvestissement objectal, mais la quantité de libido reste intacte et appliquée au moi, qui devient l'objet perdu. Ainsi, le mélancolique régresserait à l'identification narcissique, devenant son propre objet, et privilégiant le versant du désinvestissement : c'est ainsi que s'expliquent les auto-reproches parfois délirants et la dévitalisation. Freud présuppose donc trois conditions à l'origine de la mélancolie : la perte de l'objet, l'ambivalence envers l'objet et la régression de la libido dans le moi.

Au moment de cette théorisation, le terme de « dépression » était utilisé en tant qu'adjectif, afin de décrire cet appauvrissement général de la vie affective et intellectuelle du sujet mélancolique. Ainsi, ce qui serait traité plus tard en psychiatrie comme la psychose maniaco-dépressive ou le trouble bipolaire était considéré comme alternance de phases de manie et de mélancolie.

Le cas Haitzmann, une « névrose démoniaque » au XVII siècle, est la présentation la plus explicite d'une dépression. Haitzmann est un artiste qui sombre, à la mort de son père, dans la dépression. Il fait alors un pacte avec le Diable, lui demandant de retrouver son père pour quelques années. D'où l'expression si curieuse de « névrose démoniaque ».

L'apport psychanalytique à l'appréhension de la mélancolie se situe également dans la position dépressive décrite par Melanie Klein, et qui renverrait à la formation même du moi, naissant dans la douleur de l'ambivalence - en effet, il y aurait aux origines de cette instance, pour laquelle se prend le sujet, une angoisse dépressive ayant son origine dans l'ambivalence face à l'objet total.

Médias

Chanson populaire

Léo Ferré : La mélancolie

Miossec : La mélancolie

Mylène Farmer : Je t'aime mélancolie

Benjamin Biolay : Mélancolique

Soprano (rappeur) : Mélancolique anonyme

Soprano (rappeur) : Mélancolie

Léa Castel : Mélancolie

Joe Dassin : Si tu t'appelles Mélancolie

Michel Jonasz : Mélancolie

Iced Earth : Melancholy

Yves Duteil : Mélancolie

Cinéma

Lars von Trier, Mélancholia, 2011 avec Kirsten Dunst et Charlotte Gainsbourg

Littérature

La Mélancolie de Haruhi Suzumiya, série japonaise très populaire sur le thème de la mélancolie.

Citations

« La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste. » de Victor Hugo

中文百科

忧郁(英语:Melancholia,或英语:lugubriousness),一种情绪与心理状态,指一个人呈现哀伤、心情低落的状况,绝望与沮丧为其特色。这是人类正常的情绪之一,但是强烈而长久持续的忧郁情绪,可能是精神疾病造成。

字根

在英语中,英语:Melancholia的字根来自希腊语:μελαγχολία,代表哀伤,或是黑胆汁的意思。古代希腊人认为这是由于黑胆汁失衡造成的疾病。英语:lugubriousness则是来自拉丁文lugere,意思是哀悼。 中医将它列为七情之一,可能是由于心、肝、脾功能失调而产生。

法法词典

désespéré adjectif ( désespérée, désespérés, désespérées )

  • 1. qui évoque un vif découragement

    pousser un cri désespéré

  • 2. plongé dans une profonde détresse Synonyme: accablé Synonyme: affligé

    un père désespéré depuis la mort de sa fille

  • 3. qui est sans espoir

    son cas est désespéré

  • 4. envisagé en dernier recours Synonyme: extrême

    un remède désespéré

  • 5. ennuyé (de quelque chose) [Remarque d'usage: s'emploie par exagération] Synonyme: désolé Synonyme: navré

    il est désespéré de n'être pas venu à votre soirée

désespéré nom commun - masculin, féminin ( désespérée, désespérés, désespérées )

  • 1. personne en profonde détresse et qui a perdu tout espoir

    le suicide d'une désespérée

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