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词典释义:
pragmatisme
时间: 2023-10-05 03:06:01
[pragmatism]

n.m.【哲学】实用主义

词典释义
n.m.
【哲学】实用主义
近义、反义、派生词
近义词:
réalisme,  empirisme
联想词
idéalisme 唯心主义,唯心论; pragmatique 实际的,务实的,实用主义的; conservatisme 保守主义,守旧; cynisme 犬儒主义; scepticisme 怀疑,怀疑态度,怀疑主义; réalisme 现实的态度,实际精神; optimisme 乐观主义; pessimisme 悲观; humanisme 人道主义; rationalité 理性; patriotisme 爱国主义,爱国精神;
原声例句

Je crois que c'est avec cette philosophie que nous devons continuer d'agir et, à chaque fois, nous serons mus par une même philosophie : le pragmatisme.

我认为,正是有了这种哲学,我们必须继续采取行动,而且每一次,我们都会受到同样的哲学的驱使:实用主义

[法国总统马克龙演讲]

Vous pouvez appeler ça de la realpolitik ou du pragmatisme.

- 你可以称之为现实政治或实用主义

[法国TV2台晚间电视新闻 2022年7月合集]

A la direction générale, on défend un certain pragmatisme.

在一般管理方面,我们捍卫某种实用主义

[法国TV2台晚间电视新闻 2022年1月合集]

Il y a certainement aussi un certain pragmatisme.

当然也有一定的实用主义

[TV5每周精选(视频版)2018年合集]

Ça veut dire quoi ? On a un pragmatisme local, peut-être ?

那是什么意思?也许我们有一种地方实用主义

[TV5每周精选(视频版)2019年合集]

Avec des activités réduites, une durée raccourcie et des coupes dans les coûts, l’expo de cette année a mis l’accent sur l’innovation et le pragmatisme.

随着活动的减少,持续时间的缩短和成本的削减,今年的博览会专注于创新和实用主义

[CCTV-F法语频道]

Le pragmatisme voudrait qu'on produise ici ce dont on a besoin ici plutôt que d'en acheter ailleurs.

[JT de France 2 2022年12月合集]

Les principes de sincérité, de pragmatisme, d’amitié et de franchise à l’égard de l’Afrique

[公报法语(汉译法)]

例句库

La passion, l'intégrité, l'innovation, le pragmatisme est "Yue pouvoir en place," l'entreprise de la philosophie d'affaires depuis sa création en 1995, a toujours été attaché au progrès technologique.

热情,诚信,创新,务实是“怡力达”公司的经营理念,自1995年诞生以来一贯致力于技术进步。

Style néo-classique, le pragmatisme, qui veulent un autre classique.

新古典风格,实用主义经典不同凡想。

Droit des sociétés par «l'honnêteté, de pragmatisme, de l'innovation, l'excellence», administré par l'idée de marketing sur le marché.

公司秉乘“诚信、务实、创新、卓越”之经管理念行销市场。

Les dirigeants et le peuple indonésiens ont fait preuve d'un pragmatisme remarquable en reconnaissant au Timor-Leste le statut de nation souveraine et indépendante.

印度尼西亚领导人和人民表现出极大的务实主义态度,欢迎东帝汶成为一个主权独立的国家。

La délégation chinoise espère qu'à l'avenir les délibérations de cet organe seront marquées par une efficacité et un pragmatisme accrus ainsi qu'une souplesse plus grande.

中国代表团希望,这一机构的磋商评议今后能够更加有效、更加务实和更加灵活。

Il y a certains cas où nos décisions ont été dominées par le pragmatisme des grandes puissances et par des justifications juridiques douteuses, par opposition à la certitude morale et à la clarté philosophique.

我们的决定有时候被大国务实主义和令人怀疑的文牍主义,而不是被确定无疑的道德和明确的理念所左右。

Le principal changement de principe est la tendance progressive à privilégier le pragmatisme au détriment de l'idée selon laquelle les conflits armés sont étrangers au domaine du droit et plus ou moins non justiciables des tribunaux.

关键的政策改变是向实用主义进行逐渐的过渡,弃除认为武装冲突超越法律管辖基本无法对其执法的看法。

Ils sont en particulier convenus qu'il serait à la fois judicieux et économique d'afficher ces rapports sur l'Internet, d'encourager les États parties à en leur transmettre une version électronique et de faire preuve de pragmatisme quant à leur traduction.

特别是,缔约国一致认为,在互联网上提供报告既实际可行,又符合成本效益,鼓励各缔约国以电子形式提交报告,并在报告翻译问题上采取务实的态度。

Dans le même temps, nous devons effectuer des changements dans la composition du Conseil en manifestant une souplesse et un pragmatisme collectifs au service de notre engagement commun.

与此同时,我们必须改变安理会的组成,以此表明我们在履行共同承诺中的集体的务实态度和灵活性。

Derrière ces progrès accomplis ces dernières années, il y a bien sûr la volonté de rechercher avec pragmatisme un équilibre entre le fait que le Conseil doit assumer ses responsabilités et toutes ses responsabilités et par ailleurs sa volonté de s'ouvrir et de rester à l'écoute des sensibilités des États non membres du Conseil ou des acteurs qui peuvent avoir un rôle utile dans les crises ou les dossiers que gère le Conseil.

推动最近几年此种进展的因素显然包括各方致力于以务实的方式寻求某种平衡,一方面是安理会不必履行它的责任——它的所有责任,另一方面是致力于更加公开化,并且听取非安理会成员的国家和有可能在安理会正处理的问题或危机方面发挥重要作用的其他行动者的意见。

Tant que toutes les parties prenantes ont à cœur l'unité et les intérêts à long terme de l'ONU, tant qu'elles tiennent compte des intérêts et des préoccupations mutuelles et font preuve de pragmatisme et de souplesse, on finira toujours par trouver une solution de réforme universellement acceptable.

只要各方以维护联合国的团结和长远利益为重,照顾彼此利益和关切,体现务实和灵活精神,就能找到一条被普遍接受的改革道路。

On a observé que le projet d'article 88a-1 avait été rédigé avec un grand soin afin de mettre en balance la nécessité d'obtenir un accord concernant les dérogations en question et celle de maintenir un certain pragmatisme commercial.

据认为,拟议的第88a(1)条草案的起草非常严谨,目的是平衡兼顾确保就这种删减达成一致意见的必要性和保持一定程度的商业实用主义的必要性。

Les experts autochtones ont également souligné l'intérêt et le pragmatisme des projets et activités de proximité au sein des cultures autochtones.

从土著专家的介绍中提出的另一个主题是,土著社区自行着手的地方项目和活动,很有价值和实用性。

Sous d'autres régimes, les problèmes posés par l'insolvabilité au sein d'un groupe de sociétés sont réglés au moyen de pratiques quelque peu “créatives”, dont la légitimation dépend dans une large mesure du pragmatisme des tribunaux.

在其他一些制度中,公司集团内发生无力偿债案件时产生的问题以相当`创造性的'方法处理,这些方法的合法性严重依赖于法院的实用观点。

C'est avec un grand pragmatisme que le Front POLISARIO a accepté le nouveau plan de M. Baker, considéré comme la solution politique optimale et sans cesse rejeté depuis par le Maroc.

波利萨里奥阵线从实际出发接受了Baker先生起草的新计划,该计划被认为是最佳的政治解决办法,但一直遭到摩洛哥的拒绝。

Le but du maintien en vigueur des traités justifie amplement la disposition détaillée de l'article 6 : la présomption de continuité renseigne sur le pragmatisme de la solution que le Rapporteur a appliquée à des situations qui, de prime abord, emporteraient la suspension des relations conventionnelles.

保持条约实施的目标也充分说明第6条草案所作具体规定的合理性:推定连续性表明,特别报告员对表面上看似会引起条约关系中止的情况采取了务实的作法。

Je souhaite que naisse une nouvelle dynamique, que notre Sommet constitue un nouveau départ, fait d'engagement et de pragmatisme, pour répondre concrètement aux défis auxquels nous sommes contraints.

我希望将产生新的动力,我们的首脑会议将标志着一个新的开始,一个新的承诺,这种开始和承诺将具有务实精神,将对我们面临的各种挑战做出实质性反应。

Avec l'apparition, en particulier, de membres permanents potentiels et d'idées nouvelles sur les critères à suivre, l'approche de cette question mérite encore davantage de patience, de sérénité et de pragmatisme.

尤其是,由于出现了可能担任常任理事国的国家,由于出现了关于标准问题的新想法,对这个问题应该更有耐心、更加沉着和更加务实。

La négociation et l'approbation de la Convention ont démontré la volonté politique des États Membres de combattre la corruption, et leur esprit de coopération, leur pragmatisme et leur ouverture d'esprit ont permis de parvenir à un accord sur des questions d'une grande complexité. Il importe de maintenir cet esprit afin d'assurer la prompte entrée en vigueur de la nouvelle convention et d'appuyer et de renforcer l'action contre la corruption aux niveaux national et international.

该公约的审议和通过体现了各会员国打击腐败的政治决心,它们合作、务实且灵活应对的精神促进就这些繁杂问题达成了协商一致意见,必须继续坚持这种精神以保障这项新《公约》迅速生效,支持并加强国家和国际级别的打击腐败的活动。

Je voudrais saisir cette occasion pour exprimer, depuis cette tribune, la gratitude de mon gouvernement envers le Gouvernement russe pour la solidarité et le pragmatisme politique et économique dont il a fait preuve pour résoudre cette question, si importante pour nous.

我愿借此机会在这个讲坛表达我国政府对俄罗斯联邦政府的感谢,感谢它在解决这一问题方面显示出团结、以及政治与经济务实态度,这对我们非常重要。

法语百科

Les pères fondateurs du pragmatisme de haut en bas en partant par la gauche : Charles Sanders Peirce, William James, John Dewey, George Herbert Mead.

Le pragmatisme est une méthode philosophique tournée vers le monde réel. Le terme désigne avant tout un mouvement de pensée selon lequel n'est vrai que ce qui a des conséquences réelles dans le monde.

Le mot pragmatisme est issu d'une école philosophique d'origine américaine, dont le fondateur est Charles Sanders Peirce. Peirce a proposé l'emploi du mot pragmaticisme pour distinguer sa démarche des usages non philosophiques du mot « pragmatisme ». En effet, dans le langage courant, pragmatisme désigne, en anglais comme en français, la simple capacité à s’adapter aux contraintes de la réalité ou encore l’idée selon laquelle l’intelligence a pour fin la capacité d'agir, et non la connaissance. En outre, le mot « pragmaticisme » apparaît à la suite de la notoriété acquise par William James grâce au cycle de conférences qui sera édité dans un ouvrage intitulé « Le Pragmatisme : Un nouveau nom pour d'anciennes manières de penser » et dont la première édition date de 1907. Le néologisme est ainsi en partie justifié par Peirce comme étant suffisamment repoussant pour ne pas être « kidnappé », en particulier par William James avec qui il est en profond désaccord.

Les deux autres grandes figures du pragmatisme classique (fin XIX siècle-début XX siècle) sont William James et John Dewey. Pour ces auteurs, le pragmatisme représente d'abord une méthode de pensée et d'appréhension des idées qui s'oppose aux conceptions cartésiennes et rationalistes sans renoncer à la logique. Selon la perspective pragmatique, penser une chose revient à identifier l'ensemble de ses implications pratiques, car pour Peirce et ses disciples, seules ses implications confèrent un sens à la chose pensée. Les idées deviennent ainsi de simples, mais nécessaires, instruments de la pensée. Quant à la vérité, elle n'existe pas a priori, mais elle se révèle progressivement par l'expérience.

Présentation générale

Le pragmatisme est plus une attitude philosophique qu'un ensemble de dogmes. « Pragmatisme » vient du grec pragma (le résultat de la praxis, l'action en grec) ce qui atteste du souci d'être proche du concret, du particulier, de l'action et opposé aux idées abstraites et vagues de l'intellectualisme. Il s'agit en fait d'une pensée radicalement empiriste : la notion d'effet pratique est étroitement liée à la question de savoir quels effets d'une théorie sont attendus dans l'expérience.

La maxime pragmatiste consiste à se demander, pour résoudre une controverse philosophique : quelle différence cela ferait en pratique si telle option plutôt que telle autre était vraie ? Si cela ne fait aucune différence en pratique, c'est que la controverse est vaine. En effet, toute théorie, aussi subtile soit-elle, se caractérise par le fait que son adoption engendre des différences en pratique.

Ce courant naît en 1878 avec Charles Sanders Peirce dans l'article « How to make our ideas clear » (comment rendre nos idées claires) paru dans la Revue Philosophique, puis est repris et popularisé par William James dans le recueil Le Pragmatisme.

Chez James, l'application la plus célèbre de la méthode pragmatiste concerne le problème de la vérité. Cela consiste à dire que le vrai absolument objectif n'existe pas car on ne peut séparer une idée de ses conditions humaines de production. La vérité est nécessairement choisie en fonction d'intérêts subjectifs. Pour autant, on ne peut réduire le vrai à l'utile, comme l'ont soutenu les détracteurs du pragmatisme car cette théorie de la vérité conserve d'une part une idée d'accord avec le réel (accord défini comme vérification et non comme correspondance terme à terme). D'autre part, ce qui bloque le passage des préférences esthétiques ou morales subjectives au décret de vérité c'est l'idée de cohérence interne avec l'ensemble des vérités déjà adoptées.

Chez John Dewey, l'attitude pragmatique sera présentée comme l'opposé de la théorie spectatoriale de la connaissance. Connaître n'est pas voir, comme c'est par exemple le cas dans le cadre d'une compréhension schématique et extrêmement simpliste de la tradition cartésienne (Descartes comparait les idées à des sortes de tableaux), mais agir. Cela conduit à relativiser la notion de vérité, ce qui fut, du coup, le signe principal de reconnaissance de l'appartenance au pragmatisme. À ce titre, le pragmatisme fut souvent caricaturé.

Chez John Dewey, le pragmatisme s'apparente de plus en plus à une philosophie sociale, voire à une pratique de recherche politique. La philosophie, suggère-t-il par exemple dans Reconstruction en philosophie, doit reproduire dans le domaine socio-politique ce que la science moderne accomplit dans le domaine technologique.

Histoire du pragmatisme

La naissance 1870-1898

Les débuts

Illustrations of the Logic of Science (1877–78):

The Fixation of Belief (1877)

et surtout : How to Make Our Ideas Clear (1878)

L'idée pragmatiste a commencé à émerger lors des réunions du Club métaphysique, club philosophique fondé en janvier 1872 et dissous en décembre 1872. Parmi les membres les plus connus, on trouve deux des grands fondateurs du pragmatisme Charles Sanders Peirce (logicien) et William James (psychologue), un juriste et futur membre influent de la cour Suprême des États-Unis Oliver Wendell Holmes mais également Chauncey Wright (philosophe et mathématicien), John Fiske (philosophe), Francis Ellingwood Abbot, Nicholas, Joseph Bangs Warner et St. John Green, un juriste disciple de Jeremy Bentham , tous ou presque anciens de l'université de Harvard. Green, selon Peirce, aurait fait connaître au groupe les idées d'Alexander Bain sur la croyance comme habitude d'action. Cette approche de la croyance, fréquente à l'époque, va profondément marquer Peirce et le pragmatisme. Le nom même de club métaphysique a été choisi « moitié par ironie,moitié par défi » car ils n'ont jamais voulu faire de la métaphysique au sens traditionnel, mais du moins pour Peirce, bâtir une métaphysique scientifique et réaliste, c'est-à-dire non nominaliste; l'ironie peut également s'être trouvée dans le nom, qui évoquait la plus vaste et plus célèbre Metaphysical Society britannique. Peirce y a sans doute présenté une version de "Comment se fixe la croyance" dont les brouillons datent de 1872, et il en formule une version plus étendue dans les articles publiés dans le Popular Science Monthly en 1877 et 187 et qui sont considérés comme fondateurs du pragmatisme (voir tableau)

L'apparition du mot et l'opposition Peirce / James

Peirce, l'inventeur du terme, s'est servi du grec et de l'usage que fait Kant du mot pratique (Praktish) comme « approche spécifique que réclame l'être humain du point de vue de son appartenance au monde ». Si Peirce crée le mot, c'est William James qui le popularise, tant dans une conférence de 1898 intitulée « Philosophical conception » que dans le livre de 1907 intitulé simplement Pragmatisme. Le mot sera très rapidement repris par les journaux et le langage populaire, ce qui gêne Peirce qui estime qu'il est mal compris. Cela l'amène à forger un mot qui ne pourra pas être facilement repris, le « pragmaticisme ». En fait, le motif peut-être le plus important dans l'adoption par Peirce d'un mot nouveau est à trouver dans sa profonde divergence avec le pragmatisme de James. Le dernier cité étant fondamentalement nominaliste, pour lui, « le vrai n'est que l'expédient dans notre façon de penser, le bien n'est qu'un expédient dans notre manière de nous comporter » alors que Peirce se réclame de Duns Scot et pense que la vérité est la conformation à une vérité indépendante de notre pensée, représente une existence indépendante de notre pensée. Par ailleurs, James donne au pragmatisme une vision humaniste alors que pour Peirce, il est « une méthode de clarification conceptuelle qui doit, une fois éliminés les faux problèmes de la métaphysique traditionnelle, jeter les bases d'une nouvelle théorie de la signification et de la connaissance, au service d'une métaphysique purifiée dont la double caractéristique sera d'être scientifique et réaliste »

Malgré ces divergences, le pragmatisme gagne assez rapidement du terrain aux États-Unis au point d'être considéré comme une philosophie américaine. À l'université d'Harvard, il influence la pensée de deux autres grands philosophes du moment : Josiah Royce et George Santayana

L'influence du pragmatisme durant la période Dewey (entre-deux guerres)

Le pragmatisme durant la période de domination de l'empirisme logique

Après la Seconde Guerre mondiale, la philosophie pragmatique dans sa version James-Dewey cède le devant de la scène à la philosophie analytique inspirée en partie par Bertrand Russell, et par l'empirisme logique de Gottlob Frege et du Cercle de Vienne qui en constituera l'élément majeur pendant vingt ans. Cette influence est renforcée par l'arrivée aux États-Unis des figures majeures de l'empirisme logique que sont Rudolf Carnap, Hans Reichenbach et Carl Hempel . Cette philosophie sera plus technique que celle de James et de Dewey et attirera des philosophes américains comme Willard Van Orman Quine ou Nelson Goodman qui malgré tout ont subi également l'influence du pragmatisme. En fait ce sont eux qui à travers leur critique des dogmes de l'empirisme logique vont permettre un renouveau du pragmatisme qui va être marqué par « la philosophie analytique et ses développements ».

Le pragmatisme et la philosophie

Une conception originale de la philosophie

Pour plusieurs raisons, le pragmatisme est passé longtemps, notamment en Europe, pour une non-philosophie ou pour une « ploucquerie américaine » . Tout d'abord, le pragmatisme est une philosophie active qui ne recherche pas la vérité par le seul intellectualisme. Son fondateur, Charles Sanders Peirce s'oppose à « toutes les métaphysiques du fondement qui, d'Aristote à Descartes, en passant par Locke ou Hume, croient pouvoir fonder la philosophie sur des intuitions, des données sensorielles ou des premiers ultimes » et veut « sortir du labyrinthe des mots ». Par ailleurs, le pragmatisme se veut « une méthode de clarification conceptuelle. » comme le montrent les premiers écrits pragmatiques : "How to Make Our Ideas Clear (comment rendre nos idées claires)" pragmatique publié en 1878 par Charles Sanders Peirce. Si cette vision des choses est d'abord propre au pragmatisme de Peirce (dont nous verrons qu'il diffère de celui de William James), malgré tout, le pragmatisme en général met l'accent sur la philosophie comme façon de rendre conscient et pensable les problèmes. John Dewey à la suite de Peirce insiste sur ce point :

« d'un certain point de vue, le principal rôle de la philosophie consiste à rendre conscients, sous une forme intellectualisée, ou sous forme de problèmes, les chocs les plus importants et les troubles inhérents aux société complexes et en mutation, en tant qu'elles ont affaire à des conflits de valeur »

Enfin, les pragmatiques n'ont pas une vision contemplative de la connaissance, ils se focalisent plutôt sur les manifestations pratiques. C'est ainsi que pour Peirce, le pragmatisme est synthétisé dans ce qu'on appelle la maxime pragmatique :

« Considérer quels sont les effets pratiques que nous pensons pouvoir être produits par l'objet de notre conception. La conception de tous ces effets est la conception complète de l'objet »

Pour Peirce, cette maxime a pour effet de pouvoir rendre compte d'une hypothèse en évaluant ses conséquences pratiques et donc de nous permettre de mieux comprendre ce que nous ferons ou devrions faire. Le fait que William James se contentera d'étudier les conséquences pratiques sur l'individu traduit une différence de perception de la maxime. Pour James, il s'agit d'un principe métaphysique et pour Peirce d'un principe logique composante de la méthode scientifique. En effet, pour lui la maxime pragmatique doit permettre de procéder à des tests scientifiques reposant sur l'idée que si l'hypothèse est fausse alors elle n'aura pas les conséquences prévues.

Croyance faillibilisme et raison

Une philosophie de la croyance pas des idées

Journal of Speculative philosophy (1868):

Questions Concerning Certains Faculties Claimed for Man

Some Consequences of Four Incapacities

Grounds of Validity of the Laws of Logic

Pour Jean-Pierre Cometti, le pragmatisme est une philosophie de la croyance. Par là, il veut énoncer deux faits inhérents au pragmatisme. D'une part les philosophes pragmatiques partent non pas d'une idée mais d'une croyance, ce qui les oppose à Descartes . D'autre part, le pragmatisme voit la croyance comme habitude d'action à la suite des travaux d'Alexander Bain (philosophe). Pour Peirce,

« une véritable croyance ou opinion est quelque chose sur la base de quoi un homme est prêt à agir; c'est par conséquent en un sens général, une habitude »

Charles Sanders Peirce reproche à Aristote et à l'« esprit du cartésianisme » qui, pour lui, inclut une tradition qui remontant à Aristote va de René Descartes à John Locke de faire de l'intuition la source des axiomes sur lesquels reposent les raisonnements déductifs. Il reproche également aux empiristes anglais et écossais (George Berkeley, David Hume, Thomas Reid) de penser qu'on peut déduire des idées simples de l'expérience

Concernant plus spécialement Descartes dont la mise en doute d'une pensée est au centre de sa philosophie, Peirce lui oppose au moins trois grands arguments. D'une part, pour Peirce le doute n'est pas naturel et il doit être justifié ce que Descartes ne fait pas. Par ailleurs, pour Peirce le doute est lié au monde où nous vivons. Nous touchons là un autre point important du pragmatisme à savoir que pour lui, à la différence de Descartes, l'individu n'est pas un atome mais est en relation avec les autres et qu'il est donc pour partie déterminé par son environnement. Nous verrons plus loin pourquoi cette vision de l'homme, qui est aussi celle du nouveau libéralisme anglais et du social-libéralisme qui lui est lié, influence également la conception de la démocratie du pragmatisme. Enfin, Descartes part de la conscience qu'on a d'une idée. Donc, ce qui pour les cartésiens peut être vu comme deux idées différentes peut être interprété pour les pragmatistes qui étudient les idées sur le plan des conséquences pratiques comme constituant une seule idée, ou pour parler pragmatiste une seule croyance

Peirce et à sa suite les pragmatistes préfèrent penser que les hommes suivent des croyances qui chez eux entraînent des habitudes qui elles-mêmes provoquent nos actions. Mais à la différence de Thomas Reid, pour Peirce les croyances ne sont pas des principes premiers qui mènent à la connaissance, elles sont des hypothèses qui doivent être soumises à la critique.

La mise en question des croyances : le faillibilisme

Karl Popper dont la méthode de réfutabilité est proche de celle des pragmatistes

Alors que les cartésiens veulent partir de prémisses exactes de façon à arriver à la vérité, les pragmatistes qui mettent en cause la méthode par laquelle Descartes pense arriver à ces prémisses estiment que nous devons au contraire tester les croyances de façon à pouvoir à travers l'enquête et la discussion identifier et éliminer les erreurs. En ce sens, cette méthode présente des éléments de proximité avec la réfutabilité de Karl Popper. La méthode de Peirce pour examiner de façon scientifique les croyances, n'est ni totalement hypotéthico-déductive ni totalement inductive (empirisme). En effet à ces deux éléments qu'il revisite, il ajoute l'abduction (épistémologie).

Pour Pierce, toute enquête qu'elle porte sur les idées, les faits bruts, les normes ou les lois est provoquée par une observation surprenante. La structure du raisonnement abductif est donc du type « Le fait surprenant C est observé; mais si A était vrai, C irait de soi; il y a donc des raisons de soupçonner que A est vrai » En 1903, Peirce énonce que le pragmatisme, "la logique de l'abduction" et souligne son efficacité. Pour lui, en effet, elle présente au moins deux avantages : (1), elle est « la seule espèce de raisonnement susceptible d'introduire des idées nouvelles » , elle pousse à tester la plausabilité de façon économique.

La phase de déduction comporte deux étapes: une étape explicative où, la déduction peut permettre de tester les prémisses et de les rendre ainsi en partie plus; une étape démonstrative où à partir de prémisses vraies on peut tirer des conclusions vraies grâce à un raisonnement logique. Peirce utilise l'induction de façon assez novatrice. En effet, pour lui, elle « désigne plutôt la mise à l'épreuve des hypothèses, que celle-ci se termine par une confirmation ou une réfutation » alors qu'usuellement elle vise obtenir une loi ou une théorie c'est-à-dire qu'elle vise à établir ce que lui précisément teste.

La théorie de la vérité : l'opposition Peirce / James

La vérité dans le réalisme scholastique de Peirce

Jean Duns Scot un des penseurs qui a influencé Charles Sanders Peirce

Peirce à la suite de Duns Scot, croit en l'existence d'universaux et pour lui, la pensée doit porter sur des objets réels. Cela l'amène à s'opposer à la fois au réalisme métaphysique des platoniciens et au réductionnisme conceptuels des nominalistes. En effet, chez lui la réalité possède quelque chose d'irréductible, d'indéterminée de sorte que « ce n'est pas le particulier qui est le plus naturel, mais, le vague, le général, ces deux formes de l'indétermination réelle et irréductible ». Toutefois, comme chez les philosophes classiques et à l'inverse de William James, ll existe chez lui et chez une partie des philosophes pragmatiques, une réalité indépendante des recherches et des croyances. Il écrit à ce propos concernant la méthode scientifique dont il fait un des piliers de sa philosophie.

« son postulat fondamental traduit en langage ordinaire est celui-ci: il existe des réalités dont les caractères sont absolument indépendants des idées que nous pouvons en avoir. »

Pour Pierce « le seul réalisme digne de ce nom est.. celui qui identifie le réel et le vrai » . il s'oppose sur ce point à ce qu'il nomme le nominalisme qui consiste pour lui chez John Locke par exemple à établir une différence entre « ce qu'il est possible de connaître (l'essence nominale) et ce qui échappe à la connaissance (l'essence réelle) ». Le problème pour Peirce est de faire cohabiter une méthode de validation des croyances par réfutabilité qui insiste sur le caractère révisable des connaissances avec son réalisme. L'idée développée est celle que nous trouvons dans l'idée mathématique de limite : à la limite nous devons tendre vers la vérité.

La vérité chez William James

James parle non pas de vérité mais de théorie de la vérité. Pour lui, le pragmatisme à la différence de Peirce est nominaliste et « fait constamment appel à des particuliers ». James écrit

« Pour le pragmatiste pluraliste, la vérité prend naissance, et grandit, à l'intérieur même des données de l'expérience finie. Elles posent toutes les unes sur les autres; mais le tout qu'elles forment à supposer qu'elles en forment un, ne pose sur rien. Toutes nos « demeures » se trouvent dans l'expérience finie; mais cette dernière n'a, comme telle, « ni feu ni lieu ». Rien ne saurait, du dehors, assurer la destinée du flux de ses données: elle ne peut compter, pour son salut, que sur les promesses et les ressources qu'elle trouve en elle-même. »

Par rapport à Peirce, pour James la vérité n'est pas la propriété d'un énoncé, elle est beaucoup plus subjective plus liée à l'intérêt. James développe souvent l'idée selon laquelle « "le vrai" consiste simplement dans ce qui est avantageux pour notre pensée »

Les grands traits du pragmatisme classique en sciences sociales

La théorie de l'enquête

L'enquête comme fixation de la croyance chez Peirce

Dans The Fixation of Belief (1877), Peirce pense l'enquête non comme la poursuite de la vérité en soi "per se" mais, comme un combat pour passer du doute irritant et inhibiteur à la sécurité d'une croyance qui prépare à un acte. Chez Peirce, nous l'avons vu, la croyance est à la fois une « règle active en nous » et une « habitude intelligente d'après laquelle nous agirons quand l'occasion se présentera ». Pour Peirce il existe quatre méthodes d'enquête ( Claudine Tiercelin parle de « quatre méthodes de fixation de la croyance ») :

La méthode de la ténacité — Si pour Peirce on peut admirer dans cette méthode sa « force, sa simplicité, son caractère direct », nous devons aussi constater qu'elle conduit à ignorer les informations contraires ce qui crée des tensions contre lesquelles la ténacité ne pourra résister

La méthode de l'autorité — Dans ce cas, l'État aura un rôle d'endoctrinement. Si cette méthode peut s'avérer redoutable, néanmoins elle ne peut pourvoir à toutes les questions et empêcher les individus de penser, de comparer avec ce qui se fait ailleurs

La méthode dite à priori ou "de ce qui est agréable à la raison". Dans ce cas la vérité de croyance dépend de son caractère agréable. Si cette méthode est plus intellectuellement respectable que les deux autres néanmoins elle fait dépendre les croyances d'éléments capricieux et accidentel au sens aristotélicien.

La méthode de la science — Dans ce cas l'enquête suppose qu'il est possible de découvrir la réalité (Catherine Tiercelin appelle cela « l'hypothèse de la réalité » ) indépendamment d'une opinion particulières de sorte qu'à la différence des autres méthodes, l'enquête scientifique peut invalider la croyance, la critiquer, la corriger ou l'améliorer.

Peirce tient que si dans les affaires pratiques la lente et hésitante ratiocination est dangereusement inférieure à l'instinct ou à un réflexe traditionnel, la méthode scientifique est plus adaptée à la recherche théorique et est supérieure aux autres car elle est délibérément conçue pour tenter d'arriver à des croyances plus sûres qui peuvent conduire à des pratiques meilleures.

L'enquête chez Dewey

Caricature de John Dewey
Caricature de John Dewey

La démocratie

Processus, éthique et personnalité

Chez John Dewey le philosophe pragmatique qui a beaucoup étudié la question, la démocratie n'est pas seulement un mode de gouvernement, elle a aussi une signification morale et constitue une façon de gérer des conflits de valeur.

« Il me semble que l'on peut concevoir la dominante de la démocratie, comme mode de vie, comme la nécessaire participation de tout être humain adulte à la formation des valeurs qui règlent la vie des hommes en commun »

Pour Dewey, penser que la démocratie est une forme de gouvernement seulement, c'est comme penser qu'une Église n'est qu'un bâtiment, c'est oublier l'essentiel. Pour lui, la finalité essentielle de la démocratie est l'éthique, c'est-à-dire le développement de la personnalité.

« La démocratie est la forme de société dans laquelle tout homme possède une chance, et sait qu'il la possède....la chance de devenir une personne. Il me semble que l'on peut concevoir la dominante de la démocratie, comme mode de vie, comme la nécessaire participation de tout être humain adulte à la formation des valeurs qui règlent la vie des hommes en commun »

Il convient de noter que l'individu n'est pas vu comme un atome mais comme un être en relation avec les autres. Cela induit deux conséquences :1) le rejet des théories du contrat social à la Rousseau puisque chez eux, les relations préexistent à la société 2) que l'essentiel est que les individus développent leur personnalité en toute égalité. Si pour lui, la philosophie et la démocratie sont liées, c'est que dans les deux cas les choix ne peuvent être imposés de l'extérieur Dans les deux cas, en lien avec l'anthropologie pragmatiste, c'est à travers la discussion, les questions et les réflexions que nos convictions sont formées et les institutions qui structurent le processus démocratique doivent s'y prêter. Dans le pragmatisme, les institutions sont contingentes et doivent être constamment en évolution

L'espoir social

Le pragmatisme reste marqué par deux idées qui irriguent ou qui du moins irriguaient la démocratie américaine au tournant du dix-neuvième et du vingtième siècle : l'importance de se projetter vers le futur et de prendre des décisions en conséquence et l'idée que le temps permet des inventions, des constructions du futur Pour Jean-Pierre Cometti, le pragmatisme a retenu du darwinisme que « le temps constitue l'horizon dans lequel ce qui a une valeur à nos yeux peut et doit se développer ». Comme les utilitaristes, les pragmatiques estiment qu'il existe des buts qui doivent être poursuivis et que pour l'être avec succès, ils doivent être par la majorité , d'où le problème de la discussion et des conflits de valeurs réglès à travers des processus démocratiques

La question des règles

Le néo-pragmatisme

Le pragmatisme de Richard Rorty

Le pragmatisme, qui s'est imposé aux États-Unis comme le courant dominant avant la Seconde Guerre mondiale, a subi une longue éclipse en raison de la domination du style analytique, mais connaît un renouveau, notamment à travers l'œuvre de Richard Rorty (né en 1931).

Rorty, issu du courant analytique, mais extrêmement original et fortement critiqué pour ses vues sur la fin de la philosophie et pour son prétendu relativisme, se considère principalement comme un disciple de Dewey, mais trouve également son inspiration chez des grands noms de la « philosophie continentale », comme Hegel, Nietzsche, Heidegger, Foucault ou Derrida.

Le pragmatisme en France

Le pragmatisme fut l'objet de débats en France, par exemple chez Émile Durkheim, extrêmement critique à son égard, et chez Henri Bergson, dont l'article sur « Le Pragmatisme de William James » (dans la Pensée et le mouvant) y voit un mode de pensée proche de sa propre doctrine de la science comme caractéristique de l'homo faber.

Le constructivisme épistémologique, d'un Jean Piaget ou d'un Jean-Louis Le Moigne, s'inspire clairement du pragmatisme.

Un courant de sociologie pragmatique s'est développé en France depuis le milieu des années 1980, avec des auteurs très différents comme Luc Boltanski, Francis Chateauraynaud, Alain Desrosières, Antoine Hennion, Bruno Latour, Cyril Lemieux, Laurent Thévenot, mais ces auteurs manifestent une distance vis-à-vis du pragmatisme au sens philosophique.

Au total, le pragmatisme apparaît comme une philosophie très sulfureuse, du fait de sa profonde remise en cause d'habitus largement inconscients qui furent essentiels à la philosophie au cours de très nombreux siècles.

Elle interroge notamment la signification même de l'activité philosophique, aussi bien que son rôle dans la culture en général.

Le pragmatisme : réception et critiques

Réception en Allemagne

Après la seconde guerre mondiale, il a marqué les œuvres de Karl-Otto Apel et de Jürgen Habermas.

Réception en France

Très rapidement, le pragmatisme a été connu d'Émile Boutroux, de Bergson et d'Émile Durkheim. Jean Wahl, s'il était surtout intéressé par la thématique pluraliste, a grandement contribué à faire connaître James dans l'entre-deux-guerres. Gérard Deledalle a publié en 1954 une Histoire de la philosophie américaine qui reste encore une référence, il a fait connaître Dewey, aussi bien par ses études que par ses traductions, mais aussi Peirce, par sa traduction des Ecrits sur le signe, les travaux de l'IRSCE de Perpignan et également la traduction des textes composant A la Recherche d'une méthode. Jacques Bouveresse compte parmi les grands introducteurs de Peirce en France, ainsi que, plus tard, Christiane Chauviré, Claudine Tiercelin (dont il a dirigé les thèses) et Jean-Pierre Cometti notamment. De nombreux colloques internationaux ont eu lieu à Paris 1 et ensuite à l'ENS depuis le début des années 2000.

Plusieurs raisons expliquent cette réticence préalable au pragmatisme. Tout d'abord, il s'est heurté au spiritualisme et au positivisme d'inspiration Comtiste qui imprégnait la pensée philosophique française à la fin du XIX siècle, par ailleurs ce courant s'accorde mal à l'utilisation de la philosophie comme légitimisation des élites qui s'est pratiqué longtemps en France. Sur ce point, il convient de noter que les pragmatistes ne voient pas la philosophie comme un champ supérieur aux autres. Enfin, il s'oppose à la pensée de René Descartes

Concernant l'épistémologie, le pragmatisme s'oppose à celle qui va s'imposer après Émile Meyerson à la suite de Gaston Bachelard, de Jean Cavaillès et de Georges Canguilhem. En effet, les épistémologues vont s'orienter vers l'histoire des sciences quand le pragmatisme est tourné vers l'enquête. Par ailleurs, la philosophie pragmatiste se veut anti-intellectualiste, c'est-à-dire que, comme nous l'avons vu, c'est une philosophie de la croyance et de son examen par l'expérience, non une philosophie des idées. Or la philosophie en France, notamment dans les années soixante et soixante-dix, sera très tournée vers des courants intellectualistes tels que le marxisme.

中文百科

实用主义(Pragmatism,派生于希腊词πρᾶγμα(事物、实物))是产生于19世纪70年代美国的现代哲学派别。对法律、政治、教育、社会、宗教和艺术的研究产生了很大的影响。实用主义者拒绝承认思想形容、反映或反射现实的功能。相反,实用主义者认为思想应是一种用以预测、问题解决和行动的工具。实用主义者声称大多数哲学命题--如知识的源泉,语言,理念,意义,信仰,科学等--在他们的实际的应用和成功中能被最好的诠释。应当注意哲学意义上的实用主义与政治意义上的实用主义的却别,后者政治或外交行为主要依据现实利益考量,而非理想主义的理念。

Charles Sanders Peirce实用主义是事实上的创始,其继承人主要是二十世纪的William James和John Dewey。此后,60年代的W. V. O. Quine和Wilfrid Sellars用一种改进的实用主义批判了逻辑实证主义(Logic Positivism),实用主义重新受到了关注。两者的学说也启发了其中一支--新实用主义(neopragmatism)的产生,其代表人物 Richard Rorty是二十世纪末最著名的实用主义学家 (以及 Hilary Putnam和Robert Brandom)。当代实用主义则大体分化为两支-严格的传统分析哲学,和新古典实用主义(neo-classical pragmatism)(代表:Susan Haack)

主要论点

反观点与理论的物化 (Anti-reification of concepts and theories) Dewey, 在他的《The Quest For Certainty》中批评道他所谓的“哲学谬误”:哲学家经常把分类(如心理的和物理的)视为理所当然,是因为他们没有意识到这些仅仅是用以帮助解决实际问题而发明的名义上的概念。这种(错误)导致了形而上的和理念的混淆。突出的例子比如黑格尔哲学家们的“终极存在(ultimate Being)”,对“价值界限(realm of value)”的信仰,有关逻辑无关具象思维的行为本身的观点(因为它是具象思维的一种抽象),等等。David L. Hildebrand 总结道“Perceptual inattention to the specific functions comprising inquiry led realists and idealists alike to formulate accounts of knowledge that project the products of extensive abstraction back onto experience”。


自然主义和反笛卡尔主义 (Naturalism and anti-Cartesianism)


对可误论和反怀疑主义的调和(Reconciliation of anti-skepticism and fallibilism)


真理以及认识论的实用主义解释(Pragmatist theory of truth and epistemology)

实用主义学者一览


古典实用主义 (1850–1950)


Charles Sanders Peirce 1839–1914 was the founder of American pragmatism (later called by Peirce pragmaticism). He wrote on a wide range of topics, from mathematical logic and semiotics to psychology.


William James 1842–1910 influential psychologist and theorist of religion, as well as philosopher. First to be widely associated with the term "pragmatism" due to Peirce's lifelong unpopularity.


John Dewey 1859–1952 prominent philosopher of education, referred to his brand of pragmatism as instrumentalism.


F.C.S. Schiller 1864–1937 one of the most important pragmatists of his time, Schiller is largely forgotten today.

重要的原实用主义者和相关思想家

George Herbert Mead 1863–1931 philosopher and sociological social psychologist.


Ralph Waldo Emerson 1803–1882 the American protopragmatist, Transcendentalist, and noted Rhetorician.


Josiah Royce 1855–1916 colleague of James at Harvard who employed pragmatism in an idealist metaphysical framework, he was particularly interested in the philosophy of religion and community; his work is often associated with neo-Hegelianism.


George Santayana 1863–1952 although he eschewed the label "pragmatism" and called it a "heresy", several critics argue that he applied pragmatist methodologies to naturalism, especially in his early masterwork, The Life of Reason.


W. E. B. Du Bois 1868–1963 student of James at Harvard who applied pragmatist principles to his sociological work, especially in The Philadelphia Negro and Atlanta University Studies.


边缘人物

Giovanni Papini 1881–1956 Italian essayist, mostly known because James occasionally mentioned him.


Giovanni Vailati 1863–1909 Italian analytic and pragmatist philosopher.


Hu Shi 1891–1962 Chinese intellectual and reformer, student and translator of Dewey's and advocate of pragmatism in China.


Reinhold Niebuhr 1892–1971 American Philosopher and Theologian, inserted Pragmatism into his theory of Christian Realism.


新古典实用主义时期 (1950–present)

Sidney Hook 1902–1989 a prominent New York intellectual and philosopher, a student of Dewey at Columbia.


Isaac Levi 1930– seeks to apply pragmatist thinking in a decision-theoretic perspective.


Susan Haack 1945– teaches at the University of Miami, sometimes called the intellectual granddaughter of C.S. Peirce, known chiefly for foundherentism.


Nicholas Rescher 1928– advocates a methodological pragmatism that sees functional efficacy as evidentiating validity.


分析实用主义,新实用主义,和其他分支 (1950–present)

Richard J. Bernstein 1932– Author of Beyond Objectivism and Relativism: Science, Hermeneutics, and Praxis, The New Constellation: The Ethical-Political Horizons of Modernity/Postmodernity, The Pragmatic Turn


F. Thomas Burke 1950– Author of What Pragmatism Was (2013), Dewey's New Logic (1994). His work interprets contemporary philosophy of mind, philosophy of language, and philosophical logic through the lens of classical American pragmatism.


Arthur Fine 1937– Philosopher of Science who proposed the Natural Ontological Attitude to the debate of scientific realism.


Stanley Fish 1938– Literary and Legal Studies pragmatist. Criticizes Rorty's and Posner's legal theories as "almost pragmatism"[64] and authored the afterword in the collection The Revival of Pragmatism.[65]


John Hawthorne Defends a pragmatist form of contextualism to deal with the lottery paradox in his Knowledge and Lotteries.


Clarence Irving Lewis 1883–1964


Joseph Margolis 1924– still proudly defends the original Pragmatists and sees his recent work on Cultural Realism as extending and deepening their insights, especially the contribution of Peirce and Dewey, in the context of a rapprochement with Continental philosophy.


Hilary Putnam 1926– in many ways the opposite of Rorty and thinks classical pragmatism was too permissive a theory.


Richard Rorty 1931–2007 famous author of Philosophy and the Mirror of Nature.


Willard van Orman Quine 1908–2000 pragmatist philosopher, concerned with language, logic, and philosophy of mathematics.


Roberto Unger 1947– in The Self Awakened: Pragmatism Unbound, advocates for a "radical pragmatism," one that 'de-naturalizes' society and culture, and thus insists that we can "transform the character of our relation to social and cultural worlds we inhabit rather than just to change, little by little, the content of the arrangements and beliefs that comprise them."


Mike Sandbothe 1961– Applied Rorty's neopragmatism to media studies and developed a new branch that he called Media Philosophy. Together with authors such as Juergen Habermas, Hans Joas, Sami Pihlstroem, Mats Bergmann, Michael Esfeld, and Helmut Pape, he belongs to a group of European Pragmatists who make use of Peirce, James, Dewey, Rorty, Brandom, Putnam, and other representatives of American pragmatism in continental philosophy.


Richard Shusterman philosopher of art.


Jason Stanley 1969– Defends a pragmatist form of contextualism against semantic varieties of contextualism in his Knowledge and Practical Interest.


Robert B. Talisse 1970– defends an epistemological conception of democratic politics that is explicitly opposed to Deweyan democracy and yet rooted in a conception of social epistemology that derives from the pragmatism of Charles Peirce. His work in argumentation theory and informal logic also demonstrates pragmatist leanings.


Stephen Toulmin 1922–2009 student of Wittgenstein, known especially for his The Uses of Argument.


合法实用主义

Oliver Wendell Holmes, Jr. 1841–1935 justice of the Supreme Court of the United States.


Stephen Breyer 1938– U.S. Supreme Court Associate Justice.


Richard Posner 1939– Judge on U.S. Court of Appeals for the Seventh Circuit.


广义上的实用主义者

Cornel West 1953– thinker on race, politics, and religion; operates under the sign of "prophetic pragmatism".


Wilfrid Sellars 1912–1989 broad thinker, attacked foundationalism in the analytic tradition.


Frank P. Ramsey 1903–1930 author of the philosophical work Universals.


Karl-Otto Apel 1922– author of "Charles S. Peirce: From Pragmatism to Pragmaticism (1981)"


Randolph Bourne 1886–1918 author of the 1917 pragmatist anti-war essay "Twilight of Idols"


C. Wright Mills 1916–1962; author of Sociology and Pragmatism: the Higher Learning in America and was a commentator on Dewey.


Jürgen Habermas 1929– author of "What is Universal Pragmatics?"

经典代表作品

《民主与教育》

《我们是怎幺思维的》

影响

实用主义是保守主义的信念要素之一,保守主义者认为生活环境极度复杂而人类理性具有有限性,故行动应根植于经验和历史以实际环境所决定。

法法词典

pragmatisme nom commun - féminin ( pragmatismes )

  • 1. attitude (d'une personne) qui privilégie l'action pratique, l'adaptation au réel et la recherche de l'efficacité, plutôt que des considérations théoriques ou idéales Synonyme: réalisme

    faire preuve de pragmatisme

  • 2. philosophie doctrine philosophique développée au XIXe siècle aux États-Unis, selon laquelle l'idée que l'on se fait d'une chose dépend de ses applications pratiques

    le promoteur du pragmatisme

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