L’agiotage, de l’italien « agio », « différence », est une pratique spéculative à laquelle les difficultés financières associées aux événements de la Révolution française donnèrent libre cours. Elle consiste à conserver des biens en comptant sur la hausse de leur prix sous le coup de l'inflation.
Avec la vente des biens nationaux, le Trésor public émit, en 1789, un titre d’emprunt devenu monnaie en 1791 : l’assignat, dont la multiplication des émissions entraîna une forte inflation. Les assignats tombant chaque jour davantage, on en vint à payer 2 700 livres un chapeau, 3 000 une paire de bottes, 200 une cravate, 625 un paquet de chandelles, 60 une livre de pain, 120 une livre de viande, 50 une tasse de café avec le petit verre.
L’agiotage s’exerçant dans des proportions colossales, les femmes les plus élégantes se mirent à accaparer la chandelle, le savon, le tabac, les épices, les tissus. Dans les salons repeuplés, on ne s’entretenait que de la baisse des suifs ou de la hausse des cuirs.
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Source
Alfred Rambaud, Histoire de la civilisation contemporaine en France, Paris, A. Colin, 1888, p. 309-11.
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