Le bûcher (ou bucher) est une forme de peine de mort consistant à brûler un condamné, attaché à un pieu fiché en terre (l'estache), avec du bois parfois complété de divers combustibles (paille, foin, cadavres de porcs ou de chats, poix).
Au Moyen Âge et à la Renaissance, les exécutions sur le bûcher étaient réservées principalement aux personnes condamnées pour hérésie et sorcellerie.
Les corps des hérétiques étaient souvent offerts au Saint-Esprit. Au sens religieux, le bûcher était conçu comme une « flamme bénie » ayant un aspect purifiant (cf theosis, purgatoire).
Exécution des Templiers.
Présentation
Le supplice des Amauriciens, par Jean Fouquet, dans les Grandes Chroniques de France
Sous l'Ancien Régime en France, il existait une multitude de modalités d'application de la peine capitale, selon le crime et la condition du condamné : la décapitation à l'épée était réservée aux nobles, la pendaison, le bûcher, réservé aux crimes religieux et sexuels, la roue, pour les roturiers, l'écartèlement aux régicides. L'ancêtre de la guillotine est le gibet, existant bien avant sa mise en œuvre pendant la Révolution française.
En ce qui concerne le bûcher, deux é***** existent. La première concerne la disposition du bois : soit le bois, en fagots, est disposé autour du pieu, le condamné entrant alors dans le bûcher, qui est refermé derrière lui ; soit le bois est entassé sur une certaine hauteur, et le condamné attaché au-dessus. La deuxième concerne la qualité du bois : le bois est vert, brûle mal (le supplicié meurt asphyxié, l'agonie est moins cruelle) ; ou le bois est sec (le supplicié meurt véritablement brûlé vif, il s'agit alors d'une crémation ; l'agonie s'avère insupportable et atroce).
En règle générale, le bourreau disposait une pile de bois autour des pieds et mollets du condamné, complétée par des fagots de paille. Le condamné était nu - les beaux vêtements coûtant cher étaient récupérés par le bourreau et les hardes, jetées au feu, l'alimentaient - mais il arrivait aussi qu'il soit revêtu d'une simple chemise enduite de soufre, qui augmentait les brûlures (internes et externes) et accélérait l'asphyxie.
Dans le cas d'exécutions collectives, le bûcher était de taille importante et la mort le résultat du manque d'oxygène et de l'inhalation du monoxyde de carbone avant même que le feu ne s'attaque au corps des victimes. Lorsque le bûcher était de taille plus modeste, le condamné agonisait avant de mourir par arrêt cardiaque ou hémorragies.
Rôle du bourreau
Le bourreau lie le supplicié au poteau du bûcher.
Contrairement aux exécutions modernes, où il lui suffit « d'appuyer sur un bouton », le bourreau avait un rôle personnel déterminant : outre la mise en œuvre d'une technique d'exécution conforme à la sentence, il avait deux possibilités :
Alourdir la peine : il pouvait, en cas de raffinement dans la cruauté, brûler progressivement la peau du condamné : d'abord les mollets, les cuisses et les mains, le torse et les avant-bras, la poitrine, le visage, puis survenait la mort). L'emploi de bois vert ou le supplicié placé en hauteur donnaient une mort à « petit feu » (rôtissage ou grillade) alors que le bois sec qui brûlait plus vite provoquait une mort non par brûlure mais par asphyxie . Le bourreau pouvait également l'« oindre d'huile » ce qui augmentait les brûlures.
Amoindrir la peine : dans certains cas, en échange d'une bourse remise par la famille, le bourreau étranglait la victime à l'aide d'une corde, ou lui perçait le cœur avec un des crocs destinés à piquer le feu ou mieux lui faisait avaler certaines drogues (anesthésiantes ou hallucinogènes). Il arrivait également que le condamné soit pendu avant que son corps soit brûlé ; en sachant que pour le supplicié, dans l'échelle des peines, la pendaison est, généralement, préférable à la brûlure. Beaucoup d'aménagements pouvaient être obtenus en « graissant la patte » de l'exécuteur des hautes œuvres dont les principaux objectifs étaient de réaliser un maximum de profit et donc un minimum de frais. En brûlant quelques bottes de paille ou de foin moisi (qui dégageaient beaucoup de fumée, présentant l'avantage d'étouffer le condamné et d'ainsi abréger légèrement sa souffrance), il économisait le bois (qui coûtait cher) tout en produisant un spectacle similaire, car il ne fallait mécontenter ni la Justice (principe de publicité des exécutions), ni les spectateurs qui voulaient « en avoir pour leur argent ». La corruption n'était toutefois pas le seul moyen d'alléger la peine du condamné, car les juges eux-mêmes, au moyen d'une décision de justice souvent secrète dite de retentum, pouvaient demander à ce qu'il soit inconscient ou tué avant de subir le bûcher : le bourreau, masqué par la fumée, assommait le supplicié avec des bûches, lui enfonçait dans le cœur un croc ou l'étranglait avec une discrète cordelette nouée préalablement autour de son cou. Enfin des procédés qui semblaient alourdir la peine et étaient perçues par le public comme une cruauté supplémentaire, servaient en fait à abréger les souffrances : il arrivait qu'un esteuf (balle de jeu de paume) plein de poudre fût placé dans la bouche du supplicié et explosait ; le bourreau attachait ici et là (sur le sexe, le cœur, les aisselles, les oreilles, etc.) de petits sacs de poudre qui éclataient, au fur et à mesure de l'avancée des flammes, causant des douleurs atroces mais accélérant les départs de feux ; la chemise du condamné était imprégnée de soufre, ainsi l'asphyxie précédait l'effet du brasier.
Histoire
Représentation erronée du supplicié : il ne montait pas au bûcher mais était enfermé à l'intérieur, seuls son buste et sa tête émergeant.
Le bûcher a beaucoup été utilisé tout au long de l'Histoire : dans l'Antiquité (comme bûcher funéraire), sous l'Empire romain (pour le martyre des premiers chrétiens ; certaines hagiographies montrent que des tentatives échouèrent et que les condamnés durent avoir la tête tranchée), sous l'empire byzantin (le bûcher était réservé aux zoroastriens récalcitrants car ces derniers rendaient un culte au feu) et dans les civilisations précolombiennes d'Amérique du Sud comme sacrifice.
Exécution du chevalier de Hohenberg et de son valet pour sodomie sous les remparts de Zurich en 1482.
Le supplice est réinventé en Occident un peu avant la réforme grégorienne. Le premier bûcher, mentionné sans précisions, date de 1010 et s'inscrit dans le cadre d'une campagne de persécution contre les juifs initiée par leurs expulsion de Mayence. Le procédé est renouvelé douze ans plus tard au terme du procès des « hérétiques d'Orléans ». Cette condamnation, à caractère politique, se veut exemplaire, et vise à instaurer un climat de terreur. Elle inaugure le « printemps des hérésies » que le zèle des prédicateurs s’emploie à éradiquer par le feu en Artois, à Vertus, Chalons, Montfort près d'Asti, Poitiers, Charroux, dans la campagne périgourdine, à Toulouse... Ce qui ne s'appelle pas encore un autodafé est souvent, comme dans les cas d'Abélard, de La Porete, d'Amaury de Bène, utilisé dans un premier temps comme une forme d'avertissement, ce qui permet de réserver le bûcher au relaps et de l'éviter au repentant, seule la « persévérance étant diabolique ». Plusieurs technique sont utilisées au Moyen Âge qui donnent une puissance de feu et une mort variables selon la nature des combustibles (bûches de bois vert ou sec, fagots, paille), leur disposition (généralement en carré, les rangs de combustibles étant alternés jusqu'à hauteur d'homme), la place du supplicié (le plus souvent attaché à un poteau par des liens — cordes ou chaînes de fer — qui le retiennent au cou, au milieu du corps et les pieds, plus rarement dans une cage de fer), la pratique du bourreau qui peut adoucir ou aggraver le supplice (un retentum pouvait lui ordonner d'abréger les souffrances en étranglant préalablement le condamné ou en lui enfonçant dans le cœur un croc de fer).
En 1184, le Synode de Vérone institutionnalisa l'usage du bûcher pour punir l'hérésie. Cette pratique fut réaffirmée par le Synode de Toulouse en 1224 et par nombre d'autorités ecclésiastiques jusqu'au XVII siècle. L'Église considérant l'inhumation du corps entier comme condition à la résurrection, la crémation infligeait une double peine, temporelle et spirituelle. Au Moyen Âge, contre les Albigeois ou par l'Inquisition, qui brûlait hérétiques et sorcières, Juifs et homosexuels. Tomás de Torquemada (1420 - 1498) reste une figure emblématique de l'Inquisition espagnole. Cela dit, on brûla plus au XVI s à l'époque de la Renaissance qu'au Moyen Âge (Cf. travaux de Robert Muchembled sur la sorcellerie notamment)
En Inde, où les épouses des castes supérieures avaient obligation de se jeter dans le bûcher funéraire de leur mari (coutume du Satī) et étaient supposées ne pas souffrir si elles étaient de bonnes épouses. Il fut également utilisé pendant les Guerres de religion à l'encontre des réformés. Dans certaines régions reculées, des accusations pour "crime de sorcellerie" sont toujours proférées. Des exécutions au bûcher ont notamment eu lieu en 2000 en Inde, en 2008 au Kenya, en 2014 au Nigéria et en 2016 en Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Comportements condamnés
Sorcellerie
Femme brûlée pour sorcellerie à Willisau (Suisse) en 1447
Historiens et chercheurs estiment aujourd'hui que le nombre de victimes de la chasse aux sorcières se situe entre 50 et 100 000 sur les deux siècles où les tribunaux de l'Inquisition ou ceux de la Réforme protestante conduisent au bûcher.
Un chiffre élevé en proportion de la population européenne de l'époque. Et ce sont, pour 80 % de ces victimes, des femmes, (spécialement des femmes rousses censées incarner le démon). Les 20 % restants étaient des hommes : pauvres hères et vagabonds, « gens du voyage », juifs ou homosexuels. Beaucoup étaient des malades mentaux : autistes, hallucinés, délirants, hystériques ou même, mais beaucoup plus rarement, des prostituées.
Furent condamnés au bûcher pour sorcellerie des individus tels que Françoise Secrétain en 1598, jugée par Henry Boguet ; Urbain Grandier supplicié à Loudun en 1634 et Catherine Deshayes, dite La Voisin, brûlée à Paris, place de Grève en 1680. Elle était avorteuse, pratiquait des messes noires et fut mêlée à l'affaire des poisons.
Pour l'anecdote, en Angleterre : Une loi de 1677 condamnait au bûcher les météorologues, taxés de sorcellerie. Elle ne fut abrogée qu'en 1959. Dans ce même pays, le châtiment de pendaison et d'écartèlement Hanged, drawn and quartered était appliqué en cas de haute trahison aux hommes uniquement, les femmes subissant le bûcher.
Homosexualité
Selon le Lévitique (20, 13), deux hommes coupables de sodomie devaient être punis de mort, et brûlés comme les autres criminels. Le 6 août 390, l'empereur romain Théodose I proclame un édit condamnant au bûcher les sodomites. En 1120, le Concile de Naplouse institue la peine de mort sur le bûcher pour les sodomites du Royaume de Jérusalem. En 1215, le IVe concile du Latran impose aux seigneurs de poursuivre les sodomites sur leurs terres, sous peine d'excommunication. En 1259, Bologne punit les sodomites du bûcher ou de l'exil définitif.
Pour les pouvoirs en place, l'accusation de sodomie était aussi facile qu'utile :
facile car faute de témoins seuls les aveux arrachés par la Question justifiaient l'accusation;
utile car elle étayait faute d'autres charges, une accusation souvent bien pauvre par ailleurs (Cathares, Templiers, etc.) C'était en quelque sorte l'accusation de dernier recours. Ainsi, nombre d'hérétiques (comme les Cathares ou les bogomiles…) seront accusés du crime de sodomie.
Il parait en tout état de cause difficilement crédible que des populations entières fussent homosexuelles dans un contexte chrétien.
En 1372, à Reims, un prostitué travesti nommé Rémon est puni et conduit au bûcher. En 1440, Gilles de Rais, fut accusé de sodomie, et subit le même sort. Le chevalier de Hohenberg et son valet furent brûlés vifs sous les remparts de Zurich en 1482. En 1554, le poète et humaniste Marc-Antoine Muret, inculpé mais en fuite en Italie, est condamné au bûcher pour sodomie par le Parlement et brûlé en effigie et donc par contumace.
Régicides
Ravaillac, assassin du roi de France Henri IV, comme Robert François Damiens qui tenta d'assassiner Louis XV, furent condamnés, selon la peine réservée aux Régicides, au bûcher après écartèlement. Le cadavre de Jacques Clément, assassin de Henri III et tué juste après son acte, fut également brûlé.
Révoltes
Le bûcher servit au cours de l'Histoire comme châtiment de certains mouvements de révolte. À titre d'exemple, la réforme de la gabelle et la création des greniers à sel provoquèrent une insurrection des Bordelais en 1548. La populace massacra le représentant du roi. Henri II fit réprimer cette révolte qui n'avait pourtant duré qu'un jour. Les plus compromis des factieux furent ainsi décapités ou brûlés vifs.
Martyrs selon leur religion
Juifs
Juifs portant la rouelle condamnés au bûcher. Manuscrit médiéval.
À l'origine, la pointe aval de l'Île de la Cité à Paris se terminait par trois îles : l'île aux Juifs, l'île aux Treilles et l'îlot de la Gourdaine. Elles furent réunies à l'île de la Cité par Henri IV pendant la construction du Pont Neuf. L'Île aux Juifs tenait son nom des nombreuses exécutions de Juifs organisées à cet endroit durant le Moyen Âge. C'est à ce même endroit que fut brûlé Jacques de Molay en 1314. Ailleurs, les exécutions ont concerné : Salomon Molkho, marrane qui se reconvertit au Judaïsme, se proclama Messie, et périt par le feu pour apostasie. Les Juifs subissent de nombreuses persécutions et spécialement, pendant la Peste noire, malgré la protection du pape Clément VI. Accusés d'empoisonner les puits, 900 d'entre eux seront brûlés vivants à Strasbourg le 14 février 1349.
Martyrs chrétiens
Au temps de l'Empire romain, selon certains auteurs, des chrétiens furent exécutés par le feu selon une méthode particulière : le corps était entièrement enduit de poix et de résine à laquelle on mettait le feu. Selon leur hagiographie, certaines saintes ont réchappé au supplice du feu :
Sainte Agnès fut condamnée à être brûlée sur la place publique comme sorcière. Mais le feu épargna la jeune fille et détruisit ses bourreaux. Finalement, Agnès fut égorgée. Sainte Olive subit le même sort : elle fut condamnée à mourir sur le bûcher. Toutefois, les flammes refusant de la toucher, ses bourreaux se résolurent finalement à la décapiter. Sainte Eugénie aurait subi le même martyre en 257 : l'épreuve du bûcher ayant échoué, on lui trancha la tête.
Henri Voes et Jean Van Eschen furent les premiers martyrs protestants, brûlés le 1 juillet 1523 à Bruxelles. Anne du Bourg, calviniste, condamné en 1559 comme hérétique à être pendu en place de Grève, puis son corps brûlé. 1762 : Jean Calas, calviniste, accusé à tort d'avoir assassiné son fils, roué vif place Saint-Georges à Toulouse, étranglé puis brûlé.
Bûcher funéraire
Bûcher funéraire au Népal.
Le bûcher funéraire est un amas de bois sur lequel sont mis, dans certaines cultures, les cadavres pour leur crémation. Cette pratique s'observe depuis la préhistoire et perdure dans plusieurs cultures modernes
Mythologie
Selon la légende, le phénix transforme son nid en bûcher puis s'immole. Après trois jours, un nouveau phénix apparaît d'entre les cendres. Polyxène, princesse troyenne, fut immolée par les Grecs (notamment Néoptolème) sur le tombeau d'Achille Achille fait édifier un bûcher pour son ami défunt Patrocle.
Apprenant l'infidélité de sa femme Alcmène, Amphitryon la condamne au bûcher mais Zeus éteint les flammes par une averse soudaine.
Après la mort de Baldr, les Ases brûlent son corps sur son vaisseau en guise de funérailles.
Destruction d'objets
Un autodafé consistait à brûler des livres considérés comme païens, blasphématoires ou immoraux.
Sur le bûcher des vanités, on déposait des objets considérés comme luxueux - notamment des bijoux - pour expier ses péchés d'orgueil, d'avarice ou d'envie. Jérôme Savonarole, qui en avait dressé à Florence en 1497, périt pendu puis brûlé.
Personnalités condamnées
Voir ci-dessous Catégorie:Condamné à mort exécuté au bûcher
Parmi d'innombrables victimes demeurées anonymes, l'histoire retient les noms suivants, dont la liste n'est hélas pas exhaustive :
Sous l'Empire romain
Polycarpe de Smyrne, martyr chrétien, brûlé vif vers 155 ;
Saint Laurent, martyr chrétien à Rome en 258. Selon la légende, on le fouette jusqu'au sang puis l'étend sur un gril que des charbons à-demi allumés portent lentement à incandescence ;
Irène de Thessalonique, martyr chrétien à Thessalonique en 304. Après ses sœurs Agapi et Chiona, ses compagnes Eutychie, Philippa et Casie et son compagnon Agathon, elle est jeté vivante dans un brasier.
En Allemagne
Walter Lollard, théologien, brûlé vif à Cologne en 1322 pour hérésie ;
Jan Hus, théologien tchèque, brûlé vif à Constance le 6 juillet 1415 pour hérésie ;
Jérôme de Prague, théologien tchèque et disciple du précédent, brûlé vif à Constance le 30 mai 1416 pour hérésie. Il demande à voir la torche qui allume son bûcher et entonne un cantique à voix forte.
En Autriche
Balthazar Hubmaier, prêtre, brûlé à Vienne le 10 mars 1528 pour hérésie baptiste. Trois jours plus tard, sa femme est noyée puis brûlée.
En Belgique
Henri Voes et Jean Van Eschen, moines, brûlés vifs à Bruxelles, sur la Grand-Place, le 1 juillet 1523 pour hérésie. Leur supplice dure quatre heures ;
Anne de Chantraine, brûlée à Liège ou Waret-la-Chaussee le 17 octobre 1622 pour sorcellerie. Elle a 17 ans ;
Marguerite Tiste, étranglée puis brûlée à Mons le 27 juin 1671 pour sorcellerie.
À Cuba
Hatuey, chef antillais adversaire des Conquistadors, brûlé vif à Yara le 2 février 1512.
Aux États-Unis
William Crawford, militaire et topographe, brûlé vif dans l'Ohio par les Indiens le 11 juin 1782.
En France
Exécution de Jeanne d'Arc.
Peire Authié, notaire, brûlé vif à Toulouse le 9 avril 1310 pour hérésie ;
Marguerite Porete, dite Marguerite des Prés, auteur mystique et chrétienne du courant des béguines, brûlée vive avec son livre Le Miroir des âmes Simples à Paris, en place de Grève, le 1 juin 1310 pour hérésie ;
Jacques de Molay, grand maître de l'ordre des Templiers, brûlé vif à Paris avec Geoffroy de Charnay, sur l'Île aux Juifs, le 18 mars 1314 pour hérésie et sodomie ;
Geoffroy de Charnay, commandeur de l'ordre des Templiers, brûlé vif à Paris avec Jacques de Molay, sur l'Île aux Juifs, le 18 mars 1314 pour hérésie et sodomie ;
Hugues Géraud, évêque de Cahors, brûlé à Avignon, sur la place du Palais épiscopal, le 30 août 1317 pour sorcellerie ;
Jeanne de Divion, aventurière, brûlée vive à Paris, sur la place aux Pourceaux (proche de la place Saint-Honoré) le 6 octobre 1331 pour faux en écritures, magie et empoisonnement ;
Jeanne Daubenton, prédicatrice, brûlée vive à Paris, en place de Grève, en 1372 pour hérésie ;
Jean Béthisac, favori du duc Jean Ier de Berry, persécuteur du Languedoc, brûlé vif en 1389 pour hérésie ;
Jeanne de Brigue, brûlée vive à Paris le 19 août 1391 pour sorcellerie ;
Jeanne d'Arc, brûlée vive à Rouen, sur la place du Vieux-Marché, le 30 mai 1431 pour hérésie. Le journal d'un bourgeois de Paris rapporte qu'elle décède par asphyxie après l'atteinte des premières flammes ;
Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc, pendu puis brûlé à Nantes le 26 octobre 1440 pour sorcellerie, sodomie, viols, actes de barbarie et meurtres, principalement sur de jeunes garçons ;
Colart IV de Beauffort, conseiller et chambellan du duc de Bourgogne, brûlé à Arras en 1461 pour sorcellerie ;
Étienne Le Court, curé, étranglé puis brûlé à Rouen, sur la place du Vieux-Marché, le 11 décembre 1533 pour hérésie (il s'est converti au protestantisme) ;
Pierre Chapot, correcteur d'imprimerie, brûlé à Paris, place Maubert, le 19 juillet 1546 pour hérésie (il a répandu des idées calvinistes) ;
Anne du Bourg, magistrat protestant, pendu puis brûlé à Paris, en place de Grève, le 23 décembre 1559 pour hérésie ;
Louis Gaufridy, prêtre, étranglé puis brûlé à Aix-en-Provence le 30 avril 1611 pour sorcellerie ;
Jean Fontanier, ancien avocat et moine, brûlé à Paris, en place de Grève, le 10 décembre 1621 pour hérésie (il s'est converti au judaïsme) ;
Melchior de la Vallée, chanoine de Nancy, brûlé en juillet 1631 pour sorcellerie ;
Urbain Grandier, prêtre, brûlé vif à Loudun le 18 août 1634 pour sorcellerie ;
Adrienne d'Heur, orfèvre, brûlée vive à Montbéliard le 11 septembre 1646 pour sorcellerie ;
Jacques Chausson, brûlé vif à Paris, en place de Grève, le 29 décembre 1661 pour sodomie, avec son complice Jacques Paulmier dit Fabri, après avoir eu la langue tranchée ;
Claude Le Petit, avocat et poète, étranglé puis brûlé à Paris, en place de Grève, le 1 septembre 1662 pour écrits irrévérencieux ;
Catherine Deshayes dite la Voisin, brûlée vive à Paris, en place de Grève, le 22 février 1680 pour empoisonnement et sorcellerie ;
Abdias Maurel, chef camisard, brûlé vif à Nîmes, sur la place des Arènes, le 22 avril 1705 ;
Étienne-Benjamin Deschauffours, étranglé puis brûlé à Paris, en place de Grève, le 24 mai 1726 pour pédophilie ;
Jean Diot et Bruno Lenoir, étranglés puis brûlés à Paris, en place de Grève, le 6 juillet 1750 pour sodomie ;
François-Jean Lefebvre de La Barre, décapité puis brûlé à Abbeville le 1 juillet 1766 pour blasphème et sacrilège.
À Haïti
François Mackandal, esclave marron, brûlé vif à Cap-Haïtien le 20 janvier 1758 pour sorcellerie et empoisonnement. La légende prétend qu'à force de se débattre, il se serait détaché du poteau et enfui.
Dans les Îles Britanniques
Donan d'Eigg, moine, brûlé vif dans le nord-ouest de Écosse avec 150 compagnons le 17 avril 617 ;
Petronilla de Meath, servante, brûlée vive à Kilkenny le 3 novembre 1324 pour sorcellerie ;
John Oldcastle, chef lollard, brûlé vif à Londres le 14 décembre 1417 pour hérésie. Il est accroché au-dessus d'un feu lent ;
George Wishart, prédicateur, brûlé vif à Édimbourg le 1 mars 1546 pour hérésie (il s'est converti au protestantisme) ;
Anne Askew, poétesse, brûlée vive à Londres le 16 juillet 1546 pour hérésie. Ses jambes étant broyées par la torture, on lui lie les bras au poteau ;
John Hooper, évêque de Gloucester et Worcester, brûlé à Gloucester le 9 février 1555 pour hérésie ;
Hugh Latimer, théologien, évêque de Worcester, brûlé vif à Oxford avec Nicholas Ridley le 16 octobre 1555 pour hérésie ;
Nicholas Ridley, théologien, brûlé vif à Oxford avec Hugh Latimer le 16 octobre 1555 pour hérésie ;
Thomas Cranmer, archevêque de Canterbury, brûlé vif à Oxford le 21 mars 1556 pour hérésie. Il présente sa main droite au feu pour la châtier d'avoir signé des rétractations ;
outre les 4 précités, les nombreux martyrs des persécutions mariales, de 1555 à 1558.
En Italie
Gherardo Segarelli, prédicateur, brûlé vif à Parme le 18 juillet 1300 pour hérésie ;
Cecco d'Ascoli, poète et encyclopédiste, brûlé vif à Florence le 10 septembre 1327 pour hérésie. Au préalable, on lui entaille les veines du front ;
Jérôme Savonarole, moine dominicain et prédicateur, pendu puis brûlé à Florence, sur la Piazza della Signoria, le 23 mai 1498 pour hérésie ;
Salomon Molkho, marrane portugais, brûlé à Mantoue le 13 décembre 1532 pour apostasie :
Giordano Bruno, moine dominicain, philosophe et théologien, brûlé vif à Rome, sur le Campo de' Fiori, le 17 février 1600 pour hérésie. On lui cloue la langue sur une planche pour le réduire au silence ;
Menocchio, meunier, brûlé à Pordenone vers 1600 pour hérésie ;
Diego La Matina, religieux, brûlé vif à Palerme le 17 mars 1658 pour hérésie. Il a assassiné l'inquisiteur de Sicile avec ses menottes.
Au Japon
Vingt-six personnes sont brûlées vives à Nagasaki, sur la colline Nishizaka, le 10 février 1597 pour leur foi chrétienne ;
Léonard Kimura, frère jésuite japonais, brûlé vif à Nagasaki, sur la colline Nishizaka, le 10 novembre 1622 pour sa foi chrétienne ;
Vingt-deux personnes sont brûlées vives à Nagasaki, sur la colline Nishizaka, le 10 septembre 1622 pour leur foi chrétienne, parmi lesquelles : Richard de Saint-Anne, prêtre belge, Sébastien Kimura, frère jésuite japonais, Charles Spinola, prêtre italien ;
Richard de Saint-Anne, prêtre belge,
Sébastien Kimura, frère jésuite japonais,
Charles Spinola, prêtre italien ;
Jerôme de Angelis, missionnaire italien, brûlé vif à Nagasaki le 4 décembre 1623 pour sa foi chrétienne ;
Luis Sotelo, franciscain espagnol, brûlé vif avec quatre coréligionaires en 1624 ;
Yaoya Oshichi, adolescente de 16 ans brûlée vive à Edo, au lieu d'exécution de Suzu****ri, le 29 mars 1683 comme incendiaire.
Au royaume de Kongo
Kimpa Vita, prophétesse, brûlée au royaume de Kongo le 2 juillet 1706 pour hérésie et sorcellerie.
À Malte
Francesco Gesualdo, religieux français, brûlé vif à Malte, sur la place Il-Birgu, le 5 novembre 1554 pour hérésie (il a embrassé la foi réformée). Durant sa marche au supplice, il professe le mariage des prêtres et on le bâillonne.
En Ouganda
Charles Lwanga, brûlé vif dans le royaume du Buganda le 3 juin 1886 pour sa foi chrétienne.
Aux Pays-Bas
Anneken Hendricks, brûlée vive à Amsterdam le 10 novembre 1571 pour hérésie. On emplit sa bouche de poudre à canon, l'attache sur une échelle et la précipite dans un brasier ;
Jan Woutersz van Cuyck, peintre, étranglé puis brûlé à Dordrecht avec Adriaentgen Jans van Molenaarsgraaf en 1572 pour sa foi mennonite.
Au Pérou
Francisco Maldonado De Silva, médecin marrane, brûlé vif à Lima avec dix coréligionaires le 23 janvier 1639 pour hérésie (il professe le judaïsme).
En Pologne
Kazimierz Łyszczyński, philosophe, décapité puis brûlé à Varsovie le 30 mars 1689 pour hérésie (il professe l'athéisme).
Au Portugal
Isaac de Castro Tartas, marrane, brûlé vif à Lisbonne le 15 décembre 1647 pour hérésie. Il meurt en clamant le verset biblique Chema Israel ;
António José da Silva, dramaturge, étranglé puis brûlé à Lisbonne le 18 octobre 1739 comme suspect de judaïsme ;
José de Mascarenhas da Silva, brûlé vif à Santa Maria de Belém le 13 janvier 1759 pour complot contre le roi ;
Gabriel Malagrida, missionnaire italien, étranglé puis brûlé à Lisbonne, sur la place du Rossio, le 21 septembre 1761 pour hérésie.
En Suisse
Richard Puller de Hohenbourg, noble alsacien, brûlé vif à Zurich avec son valet Anton Mätzler le 24 septembre 1482 pour sodomie ;
Michel Servet, théologien, médecin, brûlé vif à Genève le 27 octobre 1553 pour hérésie. Le bois étant humide, son supplice dure trois grands quarts d'heure ;
Nicolas Antoine, théologien, étranglé puis brûlé à Genève le 20 avril 1632 pour hérésie. On l'accuse de s'être converti au judaïsme ;
Catherine Repond, étranglée puis brûlée à Fribourg le 15 septembre 1731 pour sorcellerie.
Galerie d'images
Templiers au bûcher
Exécution de Jan Hus
Autodafé : destruction de livres cathares dans le feu par l'Inquisition
Thomas Cranmer brûlé vif
Juifs sur un bûcher en Allemagne, 1493
Phénix se consumant sur son bûcher
Anne du Bourg, pendu puis brûlé
William Tyndale, humaniste anglais, étranglé puis brûlé
Latimer et Ridley, martyrs protestants, brûlés vifs
Exécution de Jan Hus