La sarabande est une danse lente et en même temps une danse forte douce et noble, de coupe binaire avec reprise, à trois temps sans levée, se terminant fréquemment sur le 2 temps. La mesure est notée le plus souvent à 3/4, parfois à 3/2.
Avant 1700
L'origine, discutée, de la sarabande, paraît être espagnole, voire sud-américaine. L'étymologie reste incertaine (cf. ci-dessous les étymologies fantaisistes de Furetière). Le terme serait dérivé du persan sarband, turban (Dictionnaire étymologique, Alain Rey, 1992).
La danse, à l'origine rapide, s'est ralentie pour se rapprocher du menuet, avec lequel elle partage la mesure et en général l'absence de levée (cf. Brossard et Pepusch ci-dessous) pour devenir la pièce lente, solennelle et ornée de la suite de danses.
Introduite en Espagne vers 1580, elle est populaire entre 1580 et 1610. Elle s'accompagne de castagnettes. Elle est alors encore rapide, sauvage, énergique, ou au contraire lente et sensuelle (« lente et compassée » Cervantès). Elle peut être chantée et ses paroles lascives ont même conduit à son interdiction temporaire par Philippe II (1583). Elle est « si lascive dans ses paroles, si impudique dans ses mouvements qu’elle suffit à enflammer même les personnes les plus honnêtes » (Juan de Mariana, Tratado contra los juegos publicos, 1609).
« La sarabande a été defendue par l’Inquisition d’Espagne, tant elle la jugea capable d’émouvoir les Passions tendres, de dérober le Cœur par les Yeux, & de troubler la Tranquillité de l’Esprit. La Sarabande est une sorte de Danse passionnée, qui vient d’Espagne, & dont les Maures de Grenade ont été les Inventeurs » (Miege-Cotgrave, 1688).
La sarabande passe en France vers 1620. Elle est encore rapide. En 1635, Richelieu danse une « folle sarabande » devant Anne d'Autriche. Mersenne, en 1636, la décrit comme une danse vive à 3 temps.
« M. le Cardinal, à ce qu’il paraît, la poursuit et la persécute plus que jamais. Il ne peut pas lui pardonner l’histoire de la sarabande. Vous savez l’histoire de la sarabande ? - Pardieu, si je la sais ! répondit d’Artagnan, qui ne savait rien du tout, mais qui voulait avoir l’air d’être au courant ». (Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, VIII (115).
On considérait la sarabande comme la danse enseignée par le diable pour que les sorcières la dansent lors du sabbat.
Après 1700
On trouve des sarabandes avec levée, comme la chaconne de la Suite pour violon en ré mineur de Bach, ou la sarabande canonique de l'Ouverture en si mineur de Bach, BWV 1067.
Rythmiquement, la sarabande se caractérise par l'allongement du 2 temps (noire-noire pointée-croche), souvent une mesure sur deux. Contrairement à ce qui est souvent indiqué, le temps long n'est pas accentué car il correspond à un pas glissé (cf. Furetière ci-dessous). On constate fréquemment la présence d'hémioles aux cadences.
La sarabande fait partie des quatre danses principales de la suite à l'âge baroque et se joue ordinairement après la courante. Elle précède en principe la gigue, mais avec possibilité d'intercaler entre elles certaines danses optionnelles ("galanteries") telles que : menuet, gavotte, bourrée, passepied, rigaudon, etc.
Il arrive que deux sarabandes s'enchaînent (Rameau, Premier livre). Dans les Suites anglaises n°2 et 3, Bach propose une Sarabande, suivie des "agréments de la même sarabande", version servant probablement à l'ornementation des reprises, plutôt qu'à l'exécution successive des deux versions.
La chaconne ou "sarabande légère" et la passacaille sont également des sarabandes, ainsi que la Folia, « la plus célèbre des mélodies de sarabande » (Taubert, 1717). Mais toutes trois sont traitées en variations.
Citations
Antoine Furetière, Dictionnaire, 1690 :
- « Composition de musique dansée qui est de mesure ternaire [à 3 temps] & qui ordinairement finit en levant, à la différence de la Courante, qui se termine en baissant la main, quand on bat la mesure.
- La Sarabande est venue des Sarrasins, aussi bien que la chaconne. Elle a été ainsi nommée, selon quelques-uns, à cause d’une comédienne appelée Sarabanda qui la dansa la première en France. Quelques-uns, croyant que ce mot vient de “sarao”, qui en espagnol signifie “bal”. On la danse ordinairement au son de la guitare ou des castagnettes ».
Sébastien de Brossard, Dictionnaire de musique, 1701 :
- sorte de menuet au tempo lent et à l’humeur sérieuse. « La sarabande n’étant à la bien prendre qu’un menuet, dont le mouvement est grave, lent, sérieux » (Brossard, 1708).
Pepusch, Short Explic in Foreign Words in Music, Londres, 1724 :
- « sorte d’air toujours ternaire (in Triple Time), et communément joué de manière très grave et sérieuse. N.B. La sarabande et le menuet sont très proches à bien des égards, excepté par le mouvement » (« excepting the different Time and Movement they are play’d in »)
Pour Nichelman (élève de Bach) :
- Mélodie « sérieuse et grave ». Elle a « le pouvoir d’élever l’esprit dans une sphère particulière, de le frapper d’admiration et de l’inciter à l’admiration » (R. Steglich, préface des Suites françaises de J.S. Bach, Henle Verlag, 1972).
Rémond de Saint-Mard, Réflexions sur l’opéra, Paris, 1749 :
- Cette danse « toujours mélancolique, respire une tendresse sérieuse et délicate ».
Jean-Jacques Rousseau, Dictionnaire de musique, Genève, 1777 :
- « Air d’une danse grave, portant le même nom, laquelle paraît nous être venue d’Espagne, et se dansait autrefois avec des castagnettes. Cette danse n’est plus en usage, si ce n’est dans quelques vieux opéras français. L’air de la sarabande est à 3 temps lents ».
Sarabandes dans les médias
La Sarabande de Haendel (HWV 437)
Stanley Kubrick l'utilise pour la bande-son du film Barry Lyndon (1975).
Albert Barillé l'utilise lors du récit de la Seconde Guerre mondiale dans Il était une fois... l'Homme (1978).
Frida Boccara chante Haendel avec Chorale Royale Mastreechter Staar des Pays Bas Un monde en sarabande (1979).
Brian De Palma la reprend dans le film Redacted (2007) lors du passage "Barrage".
Hayao Miyazaki et Joe Hisaishi l'utilisent lors d'un moment crucial de Nausicaä de la vallée du vent (1984), lorsque l'héroïne atteint un statut quasi-messianique.
Elle sert d'instrumentation à la musique Chienne de vie de Fatal Bazooka.
Elle sert également d'instrumentation à Saute sur ma musique ainsi que The Genevan Heathen - Intro du rapeur Cuizinier sur la street tape Pour les filles, volume II.
Sur la piste Gloria de l'album Maailma Tarvitsee Sankareita (2010), le groupe Teräsbetoni reprend le thème.
On la retrouve aussi en 2000 dans une publicité pour les jeans Levi's.
Elle apparaît dans le film 99 francs de Jan Kounen, tiré du livre homonyme de Frédéric Beigbeder.
Elle apparaît dans la bande annonce du film Présumé Coupable.
Elle apparaît aussi dans un épisode de la série turque Ezel, dans une scène montrant les deux personnages principaux au combat.
Elle sert d'instrumentation à la musique du groupe Monastère Amer:Le Hip Hop de Versailles 2013.
On la retrouve également dans les films The Raid 2 de Gareth Evans (2014), et La Parade de Srđan Dragojević (2011).
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萨拉班德(Sarabande,又称萨拉邦德)是一种庄严的西班牙舞曲,是缓慢的三拍子,其中第二拍为强拍。
萨拉班德最早是被巴拿马诗人麦克西亚于1539年在其诗歌中提到的一种舞蹈,这种舞蹈在西班牙的南美洲殖民地中风行,后来传播回西班牙,但在1583年因为认为其猥亵而被禁止,在当时的文学作品中常被提起,例如在塞万提斯和维加的作品中。
在巴洛克时期,萨拉班德常被用作组曲中,一般都放在第三乐章,例如巴赫的无伴奏大提琴组曲,这时的萨拉班德比在西班牙流行时期更缓慢,适合欧洲宫廷的舞蹈。在20世纪时,萨拉班德重新风行,在克劳德·德彪西和埃里克·萨蒂的作品中都有应用。